Négociation dans l’hôtellerie: le mouvement de grèves surprises s’amplifie

Le mouvement de grèves surprises s’amplifie dans le secteur de l’hôtellerie. Ce matin, les 350 salarié-es de l’hôtel Doubletree à Montréal ont annoncé un débrayage de 5 h 30 à 23 h 30 et les quelque 100 travailleuses et travailleurs de l’Hôtel Faubourg Montréal terminent à 8 h ce matin une grève de 24 h. Les 600 employé-es de l’hôtel Reine Elizabeth étaient aussi en grève hier.

« Ces grèves surprises qui s’enchaînent les unes après les autres démontrent la détermination des travailleuses et des travailleurs à se faire entendre et respecter. Ces démonstrations renouvelées de la mobilisation et de la solidarité des salarié-es de l’hôtellerie envoient un message clair aux employeurs : ils doivent négocier sérieusement », observe Michel Valiquette, responsable du secteur de l’hôtellerie et trésorier de la Fédération du commerce (FC–CSN).

« Ce mouvement de grèves surprises ne cessera pas magiquement. Il est appelé à prendre encore plus d’ampleur si les employeurs ne mettent pas la pédale sur le gaz de la bonne volonté de négocier. Il n’en tient qu’à eux », conclut Chantal Ide, vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).

 

À propos du secteur de l’hôtellerie de la CSN

La 11e ronde de négociation coordonnée regroupe plus de 3 500 travailleuses et travailleurs, issus de 30 syndicats de l’hôtellerie des régions de la Capitale-Nationale, de l’Estrie, du Saguenay–Lac-Saint-Jean et du Grand Montréal. Ces syndicats portent une plateforme de demandes communes qu’ils ont le mandat de négocier avec leurs employeurs respectifs.

Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de plus de 1 600 syndicats, elle défend près de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis dans huit fédérations ainsi que dans treize conseils centraux régionaux, principalement sur le territoire du Québec. La CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise.

Après six ans, une autre rentrée sans que la CAQ soit capable de régler les problèmes en éducation

Malgré le renouvellement récent des conventions collectives avec les syndicats du secteur de l’éducation et d’une partie de l’enseignement supérieur, on constate encore une série de problèmes que le gouvernement de la CAQ est incapable de régler. La violence est en hausse dans les écoles, on manque de personnel à divers niveaux, les infrastructures, de l’école primaire à l’université, sont dans un état lamentable, les cégeps et les universités sont sous-financés et l’intelligence artificielle n’est toujours pas encadrée par des balises claires.

 C’est la première rentrée scolaire avec la nouvelle convention qui prévoit une distribution plus hâtive des postes tant souhaitée par le gouvernement. Les problèmes récurrents du réseau de l’éducation et de l’enseignement supérieur demeurent cependant bien réels. On constate toujours un manque de main-d’œuvre et des situations qui nuisent à l’attraction et à la rétention du personnel persistent.

 Inaction en enseignement supérieur

La CSN accueille favorablement l’annonce de la ministre de l’Enseignement supérieur du Québec, Pascale Déry, sur la formation d’une instance de concertation nationale sur l’intelligence artificielle en enseignement supérieur. Alors que cette technologie se développe de façon expéditive et chaotique, la CSN espère que cette instance sera rapidement constituée et qu’elle sera permanente. La centrale entend y participer et faire part de ses recommandations pour des balises nationales, ayant elle-même développé une expertise en matière d’IA.

La nouvelle politique de financement des universités, déposée en juin dernier, est loin d’avoir fait ses preuves et la CSN s’inquiète des sommes importantes consacrées pour la diplomation dans des secteurs dits « prioritaires ». Le sous-financement de l’ensemble des missions universitaires se perpétue. La course aux primes à la diplomation n’augure rien de bon, ni pour les secteurs prioritaires ni pour ceux qui sont négligés. De plus, les chargé-es de cours de nos établissements universitaires revendiquent le déblocage de fonds pour financer leur contribution à la recherche.

En juin dernier, le ministère a rendu public le rapport du groupe de travail sur les cours défis au collégial. Alors que la ministre Déry avait ce rapport en sa possession depuis un an, la CSN estime qu’il est temps qu’elle s’engage dans la mise en œuvre des recommandations du rapport en collaborant avec l’ensemble de la communauté collégiale.

La CSN compte quelque 80 000 membres dans le secteur de l’éducation, dont 45 000 en enseignement supérieur. Elle représente 85 % des employé-es du milieu collégial.  

 CITATIONS 

 « Le travail est loin d’être terminé avec la signature des nouvelles conventions collectives. Le gouvernement peut et doit poser des gestes dès maintenant pour réussir à régler toute une série de problèmes qui persistent et qui nuisent tant à l’attraction de personnel, à tous les niveaux d’enseignement, qu’à la réussite des élèves, des étudiantes et des étudiants du Québec . Après six ans au pouvoir à répéter que l’éducation constitue une priorité nationale, il serait temps pour le gouvernement Legault d’être cohérent et d’agir enfin de manière conséquente. »

 – Caroline Senneville, présidente de la CSN  

 

« Alors que la CAQ se trouve à mi-mandat, il est grand temps que la ministre Déry passe à l’action face aux nombreux enjeux qui touchent le milieu de l’enseignement supérieur. Elle a déjà en main plusieurs idées, notamment sur les cours défis dans les cégeps. L’état des finances publiques ne saurait constituer une excuse pour abdiquer sa responsabilité de soutenir des réseaux collégial et universitaire à la fois accessibles et humains. Nos membres s’attendent à ce que la ministre défende vraiment ces derniers auprès de ses collègues et du premier ministre. »

Benoit Lacoursière, président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN)  

 

« Du côté du personnel de soutien, ce qui retient notre attention tant dans le réseau scolaire que dans le réseau collégial, c’est la vétusté des établissements. Dans les documents liés au dernier budget du Québec, le gouvernement note que 56 % des écoles sont en mauvais ou en très mauvais état. Or, on apprend cet été une baisse de 400 millions de dollars dans ce que Québec devait allouer pour rattraper le déficit d’entretien des immeubles. Dans les cégeps, le Vérificateur général du Québec soulève que deux établissements sur trois sont en mauvais état et que les investissements déjà prévus ne suffiront pas à renverser leur dégradation importante. Le gouvernement agit de façon irresponsable en laissant les choses aller. »

– Frédéric Brun, président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN)  

 

  « La nouvelle politique de financement des universités annoncées en juin ouvre la voie à un système d’enseignement supérieur à deux vitesses où les domaines d’études jugés prioritaires par le gouvernement auront le haut du pavé et certains autres seront négligés. Du côté des cégeps, on constate un manque important de professionnel-les dans tous les secteurs d’activité de nos établissements. À titre d’exemple, le nombre de professionnel-les dans les secteurs des services psychosociaux et de l’adaptation scolaire est insuffisant pour répondre aux demandes de nos étudiantes et de nos étudiants. Ce manque de personnel fragilise nos équipes, qui ne peuvent pas offrir le niveau de service dont notre population étudiante a besoin pour maximiser leurs chances de réussite. »

-Ryan William Moon, vice-président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN)  

 

 À propos  

 Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise et elle compte près de 80 000 membres dans le secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur qui sont répartis dans trois fédérations.  

 La FNEEQ–CSN regroupe quelque 37 000 membres en enseignement supérieur, à savoir les professeur-es de 45 cégeps et 12 collèges privés, ainsi que des chargé-es de cours, personnes tutrices et étudiant-es salarié-es dans onze universités québécoises. 

 La FEESP–CSN représente 45 000 employé-es de soutien de la maternelle à l’université.  

 La FP–CSN représente plus de 700 professionnèles du réseau collégial et universitaire et près de 1 500 professeur-es d’université.  

Une grève nationale pour obtenir la juste part des profits du secteur hôtelier

Plus de 2 600 travailleuses et travailleurs de l’hôtellerie issus d’une vingtaine d’hôtels de Montréal, Québec et Sherbrooke sont en grève aujourd’hui. Cette première journée nationale de grève montre l’ampleur de la détermination des salarié-es à obtenir de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires.

Les travailleuses et les travailleurs revendiquent notamment des augmentations salariales de 36 % sur quatre ans pour combler la perte du pouvoir d’achat liée à l’inflation, une bonification des vacances et des assurances et une protection contre une ingérence éventuelle des employeurs en cas de modification de la législation régissant les pourboires. Si cette grève ne permet pas d’obtenir des avancées rapidement aux tables de négociation, d’autres journées de perturbations sont à prévoir.

« Les hôteliers ne pourront pas faire la sourde oreille éternellement. On voit bien que les journées de grève les déstabilisent. Chaque fois qu’on retourne au travail, c’est le bordel dans les hôtels. S’ils veulent rapidement passer à autre chose, ils savent ce qu’ils ont à faire. Pour que les grèves cessent, ça prend de bons salaires et des avancées aux tables de négociation », explique Michel Valiquette, responsable du secteur de l’hôtellerie et trésorier de la Fédération du commerce (FC–CSN).

« Le secteur hôtelier a connu une relance extrêmement rapide, tout ça grâce aux femmes et aux hommes qui accueillent la clientèle chaque jour. Les travailleuses et les travailleurs de l’hôtellerie savent que s’ils veulent améliorer leur vie au travail, il n’y aura pas de cadeau de la part de leur employeur. C’est pour cette raison qu’ils sont en action tout l’été », de conclure Caroline Senneville, présidente de la CSN.

 

À propos du secteur de l’hôtellerie de la CSN

La 11e ronde de négociation coordonnée regroupe plus de 3 500 travailleuses et travailleurs issus de 30 syndicats de l’hôtellerie des régions de la Capitale-Nationale, de l’Estrie, du Saguenay–Lac-Saint-Jean et du Grand Montréal. Ces syndicats portent une plateforme de demandes communes qu’ils ont le mandat de négocier avec leurs employeurs respectifs.

Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de plus de 1 600 syndicats, elle défend près de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis dans huit fédérations ainsi que dans treize conseils centraux régionaux, principalement sur le territoire du Québec. La CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise.

Équipe volante publique : la FSSS–CSN s’entend avec le gouvernement

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) a conclu une entente de principe avec le gouvernement de la CAQ afin d’encadrer la création d’une équipe volante publique de travailleuses et de travailleurs volontaires pour aller prêter main-forte aux collègues de la Côte-Nord, de l’Abitibi-Témiscamingue et de l’Outaouais.

« Je suis satisfait que nous ayons réussi à régler ce dossier prioritaire », déclare Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN. « Je suis surtout satisfait que le gouvernement ait compris l’urgence de s’entendre sur l’encadrement de cette toute nouvelle équipe volante publique. »

« Cette entente consacre la fin souhaitable du recours aux agences privées dans le réseau public de santé et de services sociaux pour les régions visées », renchérit la présidente de la CSN, Caroline Senneville. « Il est démontré que le privé en santé coûte plus cher et enlève des travailleuses et des travailleurs au réseau public. Nous continuerons de militer pour l’évacuer du système. »

« La négociation qui vient de se dérouler était inévitable, puisque la nouvelle convention collective ne fait pas du tout mention de ce type d’équipe volante », rappelle Réjean Leclerc de la FSSS–CSN. « Les parties devaient s’asseoir et s’entendre pour bien définir les conditions dans lesquelles travailleront les volontaires. »

« Nous n’avons pas ménagé nos efforts pour conclure rapidement cette entente. Merci aux équipes de négociation », poursuit Réjean Leclerc. « Une étape importante vient d’être franchie. »

« Nous pensons qu’avec cette entente de principe, nous permettrons aux travailleuses et aux travailleurs volontaires d’avoir des conditions acceptables lorsqu’ils iront dans les régions ciblées », ajoute Carole Duperré, vice-présidente responsable du secteur public à la FSSS–CSN. « Nous pensons également que les services à la population s’en trouveront améliorés. »

« Maintenant, reste à voir si le contenu de l’entente de principe conviendra à d’éventuels volontaires », poursuit-elle. « L’avenir nous le dira. »

Collaboration

« Un petit rappel : dès le 16 mai, le jour même où le ministre de la Santé nous a proposé la création de l’équipe volante publique pour remplacer les très voraces agences privées de personnel, nous avons répondu “présents” », se souvient, par ailleurs, Réjean Leclerc. « Dès le 16 mai, nous avons collaboré : le gouvernement avait notre accord pour envoyer des travailleuses et des travailleurs membres de la FSSS–CSN dans les régions en pénurie. »

Pas la fin des discussions

Malgré qu’une entente de principe soit intervenue, les parties ont convenu de poursuivre les pourparlers. L’équipe volante n’est pas la solution pérenne à la pénurie de main-d’œuvre qui frappe particulièrement certaines régions.

Il faudra mettre en place les conditions gagnantes pour favoriser la rétention du personnel dans les régions visées. La population de l’Outaouais, de l’Abitibi-Témiscamingue et de la Côte-Nord est en droit d’avoir accès à des services de santé et des services sociaux accessibles dans le réseau public.

À propos de la FSSS–CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 140 000 membres dans les secteurs public et privé, dont quelque 120 000 dans le réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux ainsi que dans celui des services de garde. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Le président de la FSSS–CSN, Réjean Leclerc, est disponible.

 

Décès de l’ancien président de la CSN, Marc Laviolette

C’est avec une profonde tristesse que la CSN a appris, ce matin, le décès de Marc Laviolette, ancien président de la CSN. Les membres du comité exécutif de la CSN tiennent à exprimer leurs plus sincères condoléances aux membres de sa famille, notamment à son fils Alexandre Boileau-Laviolette, actuel président de la Fédération du commerce (FC-CSN), à ses proches, ainsi qu’à l’ensemble des militantes et militants qui l’ont côtoyé tout au long de son riche parcours syndical.

« C’est un grand deuil aujourd’hui pour l’ensemble du mouvement syndical, déclare la présidente de la CSN, Caroline Senneville. L’engagement de Marc Laviolette envers la classe ouvrière, et plus particulièrement envers les enjeux de santé et de sécurité dans les milieux de travail, doit être souligné. Son franc-parler et sa proximité avec les travailleuses et travailleurs partout au Québec ont fait de lui un militant syndical exemplaire, toujours prêt à défendre les droits des personnes les plus vulnérables. Le drapeau de notre siège social à Montréal sera d’ailleurs mis en berne pour honorer sa mémoire et son passage parmi nous ».

Parcours syndical

Originaire du Suroît, Marc Laviolette a débuté sa carrière syndicale dans les années 1970 comme organisateur communautaire et président du syndicat du CLSC de la Seigneurie de Beauharnois, avant de devenir opérateur à l’usine Expro de Salaberry-de-Valleyfield en 1978, puis président du Syndicat national des produits chimiques de Valleyfield (SNPCV–CSN), de 1986 à 1994.

Durant les mêmes années, Marc Laviolette est également vice-président de la Fédération de la métallurgie de la CSN. De 1994 à 1999, il occupe la fonction de troisième vice-président de la Confédération, avant de succéder à Gérald Larose à la présidence de la CSN en 1999, rôle qu’il occupera jusqu’en 2002.

Santé et sécurité du travail

Tout au long de son parcours syndical, les enjeux de santé et de sécurité du travail ont toujours été au cœur de l’engagement et de l’action syndicale de Marc Laviolette. Ce sont d’ailleurs les multiples batailles menées par son syndicat local qui ont amené le juge René Beaudry, en 1983, alors président de la Commission d’enquête sur les conditions de santé et de sécurité des établissements de la compagnie Les produits chimiques Expro de Salaberry-de-Valleyfield, à reconnaître l’apport indispensable des travailleuses et des travailleurs dans l’organisation du travail et dans la gestion des enjeux de SST. Dans son rapport, le juge reprenait 80 % des revendications initialement formulées par le syndicat local.

Engagement souverainiste

Parallèlement à son militantisme syndical, Marc Laviolette a également été un ardent défenseur du projet d’indépendance du Québec en s’impliquant notamment au Parti québécois et en participant à la création du mouvement des Syndicalistes et progressistes pour un Québec libre (SPQ Libre).

Indexation additionnelle des rentes du RREGOP : le gouvernement répond favorablement à la demande des syndicats et des personnes retraitées

Les représentants des organisations syndicales et de personnes retraitées accueillent avec satisfaction la décision du gouvernement d’indexer la partie de rente du RREGOP qui est à sa charge pour les années de service accomplies entre 1982 et 1999. Cette indexation additionnelle de 0,4 % s’ajoutera à celle, équivalente et déjà confirmée, qui est à la charge des personnes participantes.

Rappelons qu’en 2010 les parties négociantes ont convenu de modifier la Loi sur le régime de retraite du personnel employé du gouvernement et des organismes publics (RREGOP) afin d’accorder une indexation additionnelle, qui s’ajoute à l’indexation régulière, pour les années de service comprises entre 1982 et 1999, si le taux de capitalisation au RREGOP dépasse 120 %. Ce taux a été surpassé pour la première fois en 2023, de sorte qu’une indexation additionnelle sera automatiquement accordée pour la partie de rente à la charge des personnes participantes au cours des prochaines semaines.

Le gouvernement n’avait pas la même obligation pour la partie de la rente à sa charge et avait jusqu’au 1er juillet 2024 pour décider s’il d’accorderait l’indexation. Il vient de confirmer qu’il le fera, répondant ainsi favorablement à la demande formulée par les syndicats et les associations de personnes retraitées.

Ainsi, en combinant l’indexation régulière et l’indexation additionnelle, la rente du RREGOP pour les années 1982-1999 sera rehaussée cette année de 2,2 %.

« Le gouvernement respecte l’esprit et la lettre de l’entente qu’il avait signée en 2010 en rehaussant le montant de la rente de retraite quand la santé financière du régime le permet. C’est un bon signal qu’envoie le gouvernement mais, surtout, c’est une bonne nouvelle et un baume pour des dizaines de milliers de personnes retraitées du secteur public dont le pouvoir d’achat sera mieux protégé, du moins cette année, face à la hausse importante du coût de la vie », soulignent les représentants d’organisations syndicales et de personnes retraitées.

Mentionnons par ailleurs qu’en vertu d’une « clause remorque » inscrite dans la Loi sur le RREGOP, à la demande des personnes retraitées et syndiquées, l’indexation additionnelle sera également accordée aux personnes pensionnées d’autres régimes comme le Régime de retraite des enseignants (RRE), le Régime de retraite des fonctionnaires (RRF) et le Régime de retraite de certains enseignants (RRCE). Ces personnes qui ont œuvré dans les services publics et contribué à bâtir le Québec verront donc elles aussi leur pouvoir d’achat mieux protégé.

Les organisations signataires: APTS, AREQ-CSQ, CSN, CSQ, FAE, FIQ, FTQ, RIIRS, SFPQ

Édition 2024 du prix Chapeau les filles!

Cette année marque le 28e anniversaire du concours Chapeau, les filles ! Engagée depuis les touts débuts de l’initiative, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) souligne l’importance d’appuyer et d’honorer des étudiantes qui optent pour un métier ou une profession à prédominance masculine, particulièrement les étudiantes racisées ou autochtones.

« Ce concours permet de rappeler que nous sommes encore loin de la coupe aux lèvres en ce qui concerne une réelle intégration des femmes dans plusieurs secteurs encore très masculins. Pourtant, ceux-ci sont souvent synonymes de meilleures conditions de travail et de salaires plus élevés. Ces étudiantes ont souvent dû braver plusieurs obstacles pour s’engager dans les études qu’elles ont choisies. En faisant le choix de pratiquer des professions et des métiers traditionnellement masculins, elles œuvrent à faire tomber les obstacles pour les femmes au travail, ce qui est une lutte constante. Leur force de caractère et leur ténacité méritent d’être saluées », déclare Caroline Senneville, présidente de la CSN.

En collaboration avec la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP), la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ) et la Fédération des professionnèles (FP), la CSN a remis trois bourses de 2000 $.

Dans la catégorie formation professionnelle, la lauréate est une étudiante en charpenterie-menuiserie, Sabrina Coffi. Après des années de travail lucratif dans le milieu de la finance, elle a effectué un retour sur les bancs d’école après avoir réalisé que sa réelle passion était la charpenterie.

Dans la catégorie formation technique, la lauréate est une étudiante en informatique, Mirolie Théroux. C’est en raison de sa fascination pour les jeux vidéo que Mirolie Théroux s’est tournée vers l’informatique.

Finalement, dans la catégorie formation universitaire, la lauréate est Liliam Elena Acosta. Cette dernière a choisi le baccalauréat en génie de la production automatisée afin de combiner sa passion pour les sciences de la gestion et son amour pour le domaine alimentaire.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de plus de 1 600 syndicats, elle défend près de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis dans huit fédérations ainsi que dans treize conseils centraux régionaux, principalement sur le territoire du Québec. La CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise.

Groupe de travail sur l’avenir de la production télévisuelle et cinématographique québécoise – Une occasion à ne pas manquer

La Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN) salue la création du Groupe de travail sur l’avenir de la production télévisuelle et cinématographique québécoise, annoncée par le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe.

« Il y a du pain sur la planche ! Cela fait longtemps que nous tirons la sonnette d’alarme sur la place de la production télévisuelle et cinématographique spécifiquement québécoise. L’écosystème se transformant à vitesse grand V avec la place grandissante des plateformes. Il faut agir rapidement avant que nos productions disparaissent. La FNCC–CSN compte bien contribuer à cet exercice important en partageant nos analyses avec le groupe de travail », déclare Annick Charette, présidente de la FNCC-CSN.

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La FNCC-CSN regroupe 6000 membres dans 80 syndicats œuvrant dans les domaines des communications, du journalisme et de la culture. Elle est l’une des huit fédérations de la CSN qui réunit près de 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

Le financement des universités accaparé par quelques domaines

La CSN salue l’augmentation du financement du réseau de l’Université du Québec. Le financement, qui est davantage axé sur la mission plutôt que sur le nombre d’étudiantes et d’étudiants inscrits, est tout de même un pas dans la bonne direction.

La nouvelle politique de financement des universités annoncée par la ministre Pascale Déry consacre toutefois trop d’argent à des bourses et des primes par diplômé-e dans les domaines jugés prioritaires. Or, selon l’avis de plusieurs universités, ces bourses n’ont pas permis d’attirer de nouvelles inscriptions.

 CITATIONS 

 « Plutôt que de gaspiller des centaines de millions pour tenter de produire plus de diplômé-es dans les domaines prioritaires, le gouvernement devrait mieux financer la mission globale des universités et éviter de couper d’un côté pour investir davantage dans l’autre. L’inflation a frappé l’ensemble des universités, pas juste quelques départements. »

 Caroline Senneville, présidente de la CSN 

Pour consulter la plateforme de la CSN en éducation et en enseignement supérieur : https://bit.ly/3EAf0PY 

 « Le gouvernement Legault est obnubilé par l’industrie et l’assujettissement des universités à ses besoins. Cette vision réductrice et dirigiste de l’enseignement supérieur met en péril l’équilibre des savoirs, la recherche et l’autonomie des établissements, tout en augmentant les inégalités. Les universités nécessitent un meilleur financement global, pour que tout le Québec gagne. »

 – Benoît Lacoursière, président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) 

 

« En ciblant des domaines prioritaires pour le financement, le gouvernement limite les choix budgétaires que peuvent faire les universités. Nous craignons que le personnel de soutien dans les universités, pourtant essentiel au bon fonctionnement de ces institutions, fasse les frais de ces décisions difficiles. Le gouvernement doit prioriser un financement global des universités. »

 – Frédéric Brun, président par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) 

 

« Verser des primes aux universités pour chaque personne inscrite ou diplômée dans certains domaines que le gouvernement juge prioritaires incitera les établissements à réduire leurs investissements dans d’autres domaines ou même à diminuer le nombre de programmes offerts. Ça ouvre la voie à un système d’enseignement supérieur à deux vitesses, où l’on déroule le tapis rouge pour les domaines prioritaires alors que la qualité de l’enseignement en souffre dans les autres domaines. »

–  Jessica Goldschleger, présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN) 

 

 À propos 

 

Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise et elle compte près de 45 000 membres dans le secteur de l’enseignement supérieur qui sont répartis dans trois fédérations. 

 

La FEESP–CSN représente près de 40 000 employé-es de soutien dans le réseau de l’éducation et de l’enseignement supérieur.

 

La FNEEQ–CSN regroupe quelque 37 000 professeurs, chargé-es de cours ainsi que tutrices et tuteurs, principalement en enseignement supérieur.

 

La FP–CSN représente plus de 700 professionnel-les du réseau collégial et universitaire et près de 1 500 professeur-es d’université. 

 

Est-ce que le parti de Pierre Poilievre soutiendra la justice fiscale ?

La CSN salue la hausse de l’impôt sur les gains en capital de plus de 250 000 $ prévue dans le dernier budget fédéral, tout comme la décision annoncée hier par la ministre Freeland de provoquer un vote séparé sur cet aspect seulement.

« L’incapacité du chef conservateur Pierre Poilievre à se prononcer sur l’augmentation de l’impôt sur les gains en capital montre que son intérêt envers les travailleurs n’est pas aussi sincère que ce qu’il voudrait laisser croire. Ce vote permettra de tirer les choses au clair », déclare Caroline Senneville, présidente de la CSN. La centrale syndicale estime qu’il est important que les travailleuses et les travailleurs du Canada sachent quels sont les partis politiques qui soutiennent une imposition équitable sur tous les revenus et pas seulement sur ceux relatifs au travail.

Les raisons qui poussent à une meilleure justice fiscale :

– Le gouvernement doit financer des programmes essentiels pour la population, notamment un meilleur accès au logement. Pour le moment, un travail à temps plein au salaire minimum est insuffisant pour se loger décemment dans plusieurs régions du Québec et du Canada.

– Même après le récent budget, les gains en capital ne sont toujours pas imposés au même niveau que les revenus provenant du travail.

– Les gains en capital ont déjà été imposés à hauteur de 75 %, et ce, jusqu’en 2000. La baisse de l’imposition de ces gains, jusqu’à 50 %, n’a pas provoqué plus d’investissement de la part des entreprises, bien au contraire.

– Les revenus du travail sont imposés chaque année, tandis qu’on peut retarder l’impôt sur les gains en capital pendant des décennies.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

 

Il faut rester complètement maîtres chez nous

Le projet de loi 69 ouvre la porte à plus de production d’électricité privée, notamment par son article 38, qui permet à une entreprise de produire de l’électricité et de la distribuer à un client situé sur un terrain adjacent.

La hausse à 100 mégawatts (MW) maximum, plutôt que les 50 MW actuels, de la production hydroélectrique privée, est une autre voie par laquelle de nouveaux producteurs privés pourraient apparaître.

« Malgré certains points positifs, comme la planification des besoins à long terme, le projet de loi Fitzgibbon ne ferme pas la porte à des projets privés. Ces derniers risquent de ne pas bénéficier d’acceptabilité sociale et d’empêcher l’atteinte d’une vision d’ensemble quant à ce qui sera produit à long terme », souligne Caroline Senneville, présidente de la CSN. La planification devrait permettre d’éviter les mauvaises surprises et permettre de prendre en compte l’ensemble des besoins sociaux, économiques et environnementaux du Québec.

Ouverture à des modifications importantes de tarifs

Deux éléments de l’encadrement de la tarification disparaîtront après 2026 : la tarification dynamique ne serait plus seulement optionnelle et la tarification domestique pourrait varier en fonction de l’intensité énergétique. Le modèle de tarification pourrait donc changer radicalement à partir de 2026 en fonction de la consommation. Or, certaines personnes moins fortunées n’ont pas les moyens de rénover leur maison. C’est encore plus vrai pour les locataires aux prises avec un logement qui est une passoire thermique.

La CSN estime que le modèle de développement du secteur éolien au Québec est intenable dans sa forme actuelle et souhaite qu’Hydro-Québec soit le seul maître d’œuvre en la matière.

La présidente de la CSN déplore par ailleurs que ce projet de loi ait été élaboré sans transparence et sans débat public au préalable.

La CSN va étudier le projet de loi plus en profondeur pour mieux comprendre tous ses impacts sur les travailleuses et les travailleurs concernés.

À propos 

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec. La CSN représente des travailleuses et des travailleurs dans la fabrication de pièces d’éoliennes.

 

 

Une première au pays

Pour la première fois au Canada, les employé-es d’un entrepôt d’Amazon seront représentés par un syndicat pour défendre leurs droits. Ainsi en a statué le Tribunal administratif du travail (TAT), le 10 mai dernier, après avoir constaté que la majorité des salarié-es de l’entrepôt DXT4, à Laval, avaient adhéré à leur syndicat CSN.

Une immense victoire pour ce groupe, dont une grande partie, issue de l’immigration, connait parfois bien mal les droits qui lui sont reconnus par les législations québécoises, a pu observer la CSN depuis le début de cette campagne de syndicalisation.

C’est à l’hiver 2022 que des employé-es d’Amazon, d’abord de l’entrepôt YUL2 de Lachine, ont approché la CSN. Leurs principales récriminations : des cadences de travail effrénées, des salaires nettement inférieurs au secteur des entrepôts et un système de santé maison, faisant tout pour détourner des accidentés du travail…

À maints endroits dans la région métropolitaine, les travailleuses et les travailleurs d’Amazon se sont également butés à la propagande antisyndicale de la multinationale américaine : « protégez votre signature », « une carte syndicale est un document juridique » ! Impossible pour les employé-es de prendre une pause, ne serait-ce que d’aller aux toilettes, sans être bombardés de ces messages, dont certaines misent fortement sur un sentiment d’insécurité.

Une ingérence flagrante dans la campagne de syndicalisation et une violation directe du Code du travail, affirme la CSN dans une plainte déposée au TAT.

À Laval, ce n’est qu’au lendemain du dépôt de la requête en accréditation que les employé-es ont vu apparaître de telles affiches dans leur milieu de travail. « Lisez attentivement avant de signer », implore l’une d’elles.

La blague sur le plancher ?

« Ben voyons… j’ai déjà signé ! »

Un pionnier fête ses cent ans

En avril, la CSN a souligné le centième anniversaire d’un sociologue d’exception qui a contribué à l’édification du Québec moderne, notamment par les réseaux publics de l’éducation et de l’enseignement supérieur, Guy Rocher. Précurseur de la Révolution tranquille, M. Rocher est un ami de la CSN et de son ancêtre, la CTCC.

Défenseur passionné de la démocratie en éducation, Guy Rocher est souvent intervenu pour défendre les valeurs fondamentales d’un réseau accessible à toutes et à tous, permettant une éducation de qualité et émancipatrice. Celui qu’on a surnommé le «père des cégeps» avait captivé son auditoire en 2004, lors des journées de réflexion et de mobilisation tenues par la FNEEQ-CSN. Le Parti libéral de Jean Charest laissait alors entrevoir une volonté de démolir le réseau des cégeps.

Alors que les décideurs actuels semblent opter pour une conception de plus en plus marchande de l’édu-cation, pour la CSN, la vision portée par Guy Rocher demeure absolument pertinente en 2024.

Une solution boudée par Québec

Alors que l’industrie de la sylviculture peine à conserver ses travailleuses et travailleurs et à en recruter de nou­veaux, Québec enterre un projet pilote qui a démontré son efficacité à résoudre ces défis de main-d’œuvre.

Depuis de nombreuses années, ce secteur névralgique de l’industrie forestière fait face à une difficulté croissante de recrutement et de rétention d’employé-es sylvicoles. Le mode de rémunération à forfait, qui a pour effet de créer un revenu incertain, constitue l’une des principales causes du problème.

Des partenaires (Fédération des groupements forestiers du Bas-Saint-Laurent et Conseil régional de développement du Bas-Saint-Laurent) ont donc mis sur pied un projet pilote régional pour revoir ce mode de rémunération. De 2020 à 2023, une rémunération hybride, c’est-à-dire basée sur un taux horaire et sur la productivité, a été testée. Le projet a permis à une centaine de salarié-es sylvicoles d’avoir droit à certains avantages sociaux comme des congés mobiles et un REER collectif.

Du compagnonnage a également été implanté afin que les travailleurs inexpérimentés ne soient pas laissés à eux-mêmes. Ce soutien « pour commencer dans le métier et apprendre à se débrouiller dans le bois » a changé la donne pour Xavier Bolduc, un ouvrier recrue. Pour son confrère Gilles Noël, un vétéran de 70 ans, le projet pilote a aussi fait la différence. « Je suis encore en forme et j’aime travailler en forêt. Avec la poursuite du projet, j’essaierais de travailler encore un an ou deux », précise-t-il.

Le rapport d’évaluation du projet confirme que cette meilleure rémunération a permis de juguler l’érosion du nombre de travailleurs sylvicoles. « Le projet pilote, c’est la meilleure chose qui soit arrivée dans le bois », témoigne Serge Desrosiers, président du Syndicat national de la sylviculture–CSN. Les travailleurs craignent maintenant de perdre ces avantages.

Malgré les résultats concluants, le gouvernement n’a pas manifesté son intention d’implanter cette solution de manière permanente à l’ensemble de la province.

« Ce projet-là doit survivre, insiste Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN. Avec les changements climatiques et la prévention des feux, il faut jardiner la forêt. Et qui sont les jardiniers de la forêt ? Les travailleurs sylvicoles », illustre le dirigeant syndical.

L’exploitation forestière représente bon an, mal an plus de 2 G $ en recettes pour le Québec. De façon plus globale, l’industrie du bois rapporte près de 7 G $ au PIB.

À l’école pour apprendre à ramer à contre-courant

Être militante ou militant syndical, c’est souvent devoir ramer à contre-courant. C’est prendre la parole dans son milieu de travail pour défendre des collègues, en s’attirant parfois les foudres de l’employeur.

Pour chaque syndicat, obtenir l’assurance que les plus jeunes reprennent le flambeau et poursuivent les luttes syndicales relève généralement du défi. En août prochain, l’École de la relève syndicale CSN continuera de maintenir la flamme bien vivante.

Avec les années d’expérience syndicale, les militantes et militants se font des muscles pour bien naviguer, mais au début, ça peut être éreintant. C’est pour mettre en commun l’expérience d’une vingtaine de jeunes syndicalistes de 35 ans et moins que l’École de la relève se tient chaque été pendant trois jours. L’initiative du comité des jeunes de la CSN vise à former les participantes et les participants dans un contexte ludique afin de leur permettre de mieux comprendre le rôle syndical et le fonctionnement de la centrale.

Josée Morin, vice-présidente du syndicat CSN du CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal et ancienne participante, en témoigne : « Cette formation a eu un impact positif sur mon engagement syndical. Cette expérience m’a permis de gagner en confiance et d’améliorer mes compétences de leadership. Les connaissances acquises m’ont permis de mieux appréhender les enjeux complexes auxquels notre mouvement est confronté. Les échanges inspirants avec d’autres jeunes défenseurs de la cause, originaires de divers milieux, ont élargi ma perspective sur les enjeux syndicaux. Je me sens mieux équipée pour représenter mes collègues, négocier avec l’employeur, contribuer au renforcement du mouvement et à la défense des droits des travailleuses et des travailleurs ! »

Cette année, les deux sessions de l’école auront lieu du 18 au 21 et du 21 au 24 août.

Une vieille recette revampée

Selon M. Hébert, « l’optimisation est le nouveau terme à la mode pour nous servir une vieille recette de management qui consiste à couper, à compresser ou à rationaliser les dépenses d’une organisation, dans le but d’en réduire éventuellement le budget. »

Quand le « nouveau » terme était lancé, les analystes des politiques publiques ont immédiatement fait le lien avec cette époque où l’on nommait ces mesures d’austérité budgétaire. « Les spin doctors ont probablement appris de cette période dite d’austérité. L’utilisation du terme «optimisation » est plus positive, d’un point de vue de relations publiques.

« Le problème central avec ces politiques, c’est qu’a priori, ça laisse présager qu’il y a de la marge de manœuvre pour des compressions. Alors que dans presque tous les cas, les budgets impliqués sont insuffisants pour atteindre les objectifs. Lorsque nous observons l’état lamentable des écoles ou les problèmes structurels de notre système de santé, nous faisons facilement le lien avec les multiples périodes de compressions budgétaires, peu importe leur appellation, qui ont ravagé nos services publics.

« Dans la santé par exemple, un domaine où l’IRIS a mené plusieurs études en profondeur, la suite logique de ces restrictions budgétaires tend vers des conditions de travail difficiles où la surcharge est permanente, où l’épuisement est fréquent et où des listes d’attente interminables poussent les patientes et les patients vers le privé.

« Or, ça aussi, nous l’avons documenté à plusieurs reprises : les privatisations n’ont jamais permis les économies escomptées. Plus le privé s’introduit dans le système, plus il coûte cher. Les salaires élevés des dirigeants, en y ajoutant la composante du profit, propulsent les dépenses à la hausse. Finalement, les multiples privatisations n’ont jamais contribué à une amélioration générale du système de santé. La preuve en est que les problèmes systémiques perdurent depuis plus… de 40 ans ! »

Le problème au centre de ces mesures

« Peu importe le nom des mesures abordées, nous constatons un problème majeur qui n’est jamais vraiment énoncé : voici des programmes gouvernementaux qui tentent de répondre aux impératifs de la rentabilité et de la performance des entreprises privées. Les adeptes de ces outils de gestion, issus du privé, cherchent à tout prix à imposer ces modèles, qui causent les problèmes observés et documentés par l’IRIS.

« Nous avons d’ailleurs travaillé sur la fameuse méthode de gestion Lean (ou Toyota) qui fut imposée en santé et les constats sont identiques. Tant dans le milieu de la fabrication automobile que dans celui de la santé, les chercheurs ont observé des détériorations des conditions de travail et une déshumanisation des rapports, au point où les travailleuses et les travailleurs quittent leur emploi. On comprend facilement pourquoi l’application de ce type de management en santé a été catastrophique au point où il est complètement délaissé.

« Il faudra bien que les pouvoirs publics changent radicalement leurs approches de gestion pour les services publics. Les besoins sont là : investir suffisamment pour les rendre à la population, dans le respect des conditions d’exercice de celles et ceux qui les offrent. Le seul indicateur qui devrait être considéré, c’est celui de la satisfaction des besoins essentiels de la population. »

Résistance sociale et syndicale

Aussitôt élu, le président ouvertement libertarien s’est empressé de mettre à la porte 24 000 travailleuses et travailleurs de la fonction publique. Ce chiffre pourrait augmenter dans les prochains mois : le président – qui se définit lui-même comme anarcho-capitaliste – prévoyait la suppression jusqu’à 70 000 postes du secteur public, soit 35 % des travailleurs de l’État.

Dès son entrée en poste, Milei dépose une mégaréforme de l’État qui comprend plus de 600 articles. Ces derniers attaquent frontalement les droits des travailleurs en imposant notamment des limites à l’exercice du droit de grève et à la tenue d’assemblées syndicales. Aussi, les articles rallongent la période d’essai de trois à huit mois, dérégulent la journée de travail, modifient la réglementation des heures supplémentaires et facilitent l’externalisation de la main-d’œuvre. La réforme vient également criminaliser les manifestations « non autorisées par l’État ».

Le 25 janvier dernier, la Centrale générale des travailleurs (CGT), syndicat regroupant près de 40 % des syndiqué-es argentins, appelle à une grève générale. Plusieurs dizaines de milliers de travailleuses et travailleurs cessent donc leurs activités, entrainant notamment une paralysie du transport en commun de Buenos Aires, mais aussi l’annulation de 295 vols offerts par Aerolineas Argentinas. Le mouvement de contestation est loin de se limiter à la capitale, des centaines de milliers de personnes manifestent partout au pays lors de cette journée de mobilisation.

En avril, forcé par le parlement et par la mobilisation sociale de revoir son projet de loi omnibus, le gouvernement ultralibéral soustrait près de 400 articles au projet initial pour modérer sa proposition. Au lieu de privatiser 44 entreprises publiques, ce ne sont que 11 qui passeront au couperet, dont Aerolineas Argentinas. Un front commun de syndicats appelle à une nouvelle journée de grève générale le 9 mai pour défendre la démocratie, les droits du travail et un salaire digne. Encore une fois, la trépidante Buenos Aires a des allures de ville fantôme. Dans les rues de la capitale, aucun transport en commun en activité et une majorité de commerces fermés.

Une droite internationale

Le cas Milei est la dernière manifestation, en date, d’un courant de la droite populiste qui traverse l’Occident. Les porte-paroles les plus vocaux des Amériques se nomment Bolsonaro et Trump, mais le courant s’incarne aussi au nord du 47e parallèle avec celui de Poilievre.

« Si les gouvernements de droite commencent toujours par s’attaquer aux syndicats, c’est que notre pouvoir organisationnel est menaçant pour eux. Le simple fait que nous défendions une société démocratique les déstabilise. Nous défendons les droits des travailleurs et des travailleuses, mais nous sommes aussi un mouvement social », explique Alfonso Ibarra Ramirez, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais, tout juste revenu d’un séjour à Montevideo avec la Confédération syndicale des travailleurs et des travailleuses des Amériques (CSA).

Avec des membres dans 48 organisations syndicales répartis dans 21 pays d’Amérique, la CSA représente 55 millions de travailleurs. Son objectif est de tisser des liens de solidarité entre ses membres, mais aussi de faire la promotion du syndicalisme, de la démocratie, de la justice sociale et d’une série de valeurs progressistes.

Au-delà des valeurs, est-ce que le mouvement ouvrier québécois a vraiment des points communs avec celui de l’Amérique latine ? Alfonso Ibarra Ramirez répond sans hésitation : « Les niveaux de vie ne sont pas les mêmes, mais les luttes pour des conditions de travail sécuritaires, justes et équitables demeurent équivalentes. Les demandes pour des milieux de travail plus démocratiques et pour une meilleure justice climatique se font également écho. »

« La solidarité ne peut être complète ou cohérente sans une vision internationale. Ce qui se déroule ailleurs est parfois déstabilisant, mais l’on doit garder les yeux ouverts. Des gens mettent leur vie en péril en faisant le même travail que l’on fait ici au Québec, sécuritairement. On ne doit jamais perdre ça de vue », ajoute le président du conseil central.

« Si un syndicalisme nord-américain se rapproche de celui de l’Amérique latine, c’est probablement le syndicalisme de combat de la CSN. Mais le mouvement est beaucoup plus politisé en Amérique latine, ajoute-t-il. Nous avons du chemin à faire pour conscientiser les travailleuses et les travailleurs quant à leur rôle majeur à jouer dans l’élection de gouvernements qui représentent vraiment leurs intérêts », conclut M. Ramirez.

Une loi pour les patrons ?

L’adoption du projet de loi 51, qui modifie l’encadrement du secteur de la construction au Québec, ne vient pas régler les principaux problèmes auxquels est confrontée l’industrie, en plus de contenir des dispositions qui attaquent carrément le droit à la négociation.

La loi limite les matières qui pourront éventuellement être négociées. Ce sera entre autres le cas de la notion de mobilité des travailleuses et des travailleurs d’une région à l’autre qui devra être exclue des conventions collectives après 2025.

« Limiter le droit de négocier la mobilité entre les régions risque de créer d’importantes tensions régionales lorsque le nombre de postes sera plus limité et que des travailleuses et des travailleurs sans emploi verront des personnes d’autres régions travailler près de chez eux », affirme Pierre Brassard, président de la CSN–Construction. Le mémoire de la CSN, présenté en commission parlementaire le 13 mars dernier, proposait plutôt de mettre sur pied un comité paritaire pour revoir le découpage des régions en fonction des disponibilités de la main-d’œuvre.

Rien pour la pénurie de main-d’œuvre

« C’est surprenant que la réforme du ministre Boulet ne fasse rien pour attirer et retenir le monde dans le secteur de la construction, alors que c’est la priorité absolue. Il faudrait reconnaître les personnes qui œuvrent déjà dans l’industrie, comme les arpenteurs », ajoute Pierre Brassard.

Or, dans un contexte où il faudrait construire plus de 860 000 logements au Québec pour ramener une certaine abordabilité dans le marché immobilier, c’est une réforme jugée très décevante par la CSN et la CSN–Construction. Sans oublier qu’Hydro-Québec prévoit accaparer 20 000 travailleuses et travailleurs de la construction au cours des dix prochaines années.

Le problème de rétention dans l’industrie doit absolument être réglé si l’on veut augmenter la force de travail du Québec dans ce secteur névralgique. Ce problème est particulièrement criant pour les personnes non formées qui entrent encore à pleine porte dans ce qu’on appelle les bassins ouverts. Selon les chiffres de la Commission de la construction du Québec (CCQ), quelque 40 % de ces personnes quittent la construction après cinq ans. Pour celles et ceux qui ont une formation, c’est 24 % d’abandon après cinq ans. La formation courte, lancée en janvier 2024, ne fait pas encore partie des statistiques, lesquelles datent de 2021.

En somme, l’adoption du projet de loi rate la cible et ne donne pas aux syndicats le rapport de force qui permettrait, enfin, de réunir les conditions gagnantes pour attirer et retenir la main-d’œuvre.

Vers un été combatif dans l’hôtellerie

Si les hôteliers veulent passer un bel été, ils vont devoir se résoudre à payer la dette qu’ils ont contractée envers leurs travailleuses et leurs travailleurs.

Le contexte dans lequel se déroule la négociation coordonnée 2024 de l’hôtellerie ne pourrait être plus différent que lors de la précédente ronde. Comme dans plusieurs autres secteurs d’activité, la pandémie a fait mal à celui de l’hôtellerie. Mais depuis, les beaux jours sont revenus pour les propriétaires, alors que le secteur est en pleine croissance et que le prix des chambres a explosé. Au Québec, depuis 2020, il a augmenté de 67 % .

Notre relance, c’est maintenant

On ne peut malheureusement pas en dire autant du salaire des travailleuses et des travailleurs. C’est notamment pour réagir à la perte de leur pouvoir d’achat que les 3500 membres de la CSN impliqués dans cette négociation portent une demande salariale ambitieuse de 36 % sur quatre ans. Comme l’explique Michel Valiquette, responsable du secteur de l’hôtellerie et trésorier de la Fédération du commerce–CSN : « L’inflation profite aux employeurs pendant qu’elle appauvrit les salarié-es. Alors que les entreprises s’arrachent les employé-es, il est temps que les hôteliers démontrent qu’ils reconnaissent notre travail ».

Le centre de cette négociation constitue le meilleur partage des fruits de la relance de l’hôtellerie et la mise en place de moyens concrets pour attirer et retenir le personnel ; comme la pénurie représente toujours un défi énorme.

Les six autres demandes communes de la négo visent à améliorer les conditions de travail, notamment par un meilleur encadrement de la formation, par l’élimination du recours aux agences de placement et par la diminution de la charge de travail.

Une négo qui a fait ses preuves

La onzième ronde de négociation coordonnée regroupe des travailleuses et des travailleurs d’hôtels de la Capitale-Nationale, de l’Estrie, du Saguenay–Lac-Saint-Jean et du Grand Montréal.

Depuis 35 ans, la CSN a organisé ce secteur pour implanter une négociation où les syndicats portent une plateforme de demandes communes qu’ils ont le mandat de négocier avec leurs employeurs respectifs. La force de la solidarité et de la mobilisation a permis de remporter de nombreux gains avec le temps. Il est fort à parier que ce sera encore le cas cet été.