Le personnel des institutions religieuses doit être reconnu

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), qui représente des centaines de travailleuses et travailleurs qui donnent des services aux communautés religieuses, demande que leurs efforts soient reconnus.

Les oubliées de la COVID-19
Ces travailleuses qui donnent des soins et services dans les institutions religieuses se sont vu refuser l’accès aux primes accordées par le gouvernement pour la période de la pandémie. Elles offrent pourtant des services essentiels à des religieuses dont la plupart sont très âgées et donc très à risque face au coronavirus. Ce secteur, comme l’ensemble des établissements de santé, était frappé par la pénurie de personnel bien avant le début de la pandémie. 

« Comme on les a oubliés et qu’elles n’ont pas accès à aucune prime du gouvernement, on remarque encore plus de problèmes de manque de personnel dans certaines institutions religieuses. Il faut tout faire pour éviter des éclosions dans ces milieux », explique Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Une prime pour les travailleuses et travailleurs des institutions religieuses
Les travailleuses et travailleurs des institutions religieuses sont au front depuis le début de la crise. Il y a des éclosions à certains endroits et des efforts supplémentaires doivent être faits pour freiner la pandémie. La FSSSCSN demande au gouvernement d’accorder une prime à ce personnel, tout en s’assurant qu’elles et ils aient accès aux équipements de protection individuelle en nombre suffisant. 

« Ce sont tous les anges gardiens qui doivent être reconnus ! Les travailleuses et travailleurs des institutions religieuses font tout ce qu’elles peuvent dans cette période difficile. Elles ont besoin d’une prime et que les moyens soient pris pour assurer leur protection », de conclure Lucie Longchamps.

À l’occasion du 1er mai, les dirigeants des centrales syndicales rencontrent le premier ministre

C’est dans un contexte de crise de la COVID-19 et d’appréhensions reliées au plan de déconfinement annoncé cette semaine que les dirigeants des centrales syndicales ont tenu virtuellement, aujourd’hui, leur rencontre avec le premier ministre du Québec, François Legault, et avec le ministre du Travail, Jean Boulet, à l’occasion de la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs.

Pour le président de la FTQ, Daniel Boyer, la nécessaire relance économique du Québec doit plus que jamais s’appuyer sur les principes de la transition juste à l’endroit des travailleuses, des travailleurs et des communautés. Un immense effort de mobilisation est nécessaire pour redonner à l’économie du Québec l’élan dont elle est capable. Pour cela, il faut s’inspirer de l’élan de solidarité des dernières semaines. « Les politiques fiscales et budgétaires devront continuer à soutenir les ménages, les entreprises et l’économie. Clairement, l’austérité ne doit pas être au programme de cette relance. La crise que nous traversons actuellement nous offre l’occasion d’effectuer un virage à
180 degrés et d’adopter une stratégie en matière de développement économique. Cette stratégie doit être réfléchie, planifiée et mise en œuvre dès maintenant par tous les partenaires de la société québécoise et avec une réelle préoccupation pour les changements climatiques. Cette crise nous donne l’occasion de revoir nos modèles de production et de consommation pour se donner une société plus juste, plus durable, plus verte et plus autonome », déclare le président de la FTQ Daniel Boyer.

Du côté de la CSN, son président, Jacques Létourneau, a exhorté le premier ministre à tout mettre en œuvre pour assurer la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs, et ce, dans tous les milieux de travail. « Nous avons réitéré cette exigence cruciale au bon déroulement du plan de déconfinement. Alors que nous apprenions cette semaine le décès de deux travailleuses du réseau de la santé, nous réitérons qu’il est de la responsabilité du gouvernement de fournir l’équipement de protection adéquat dans tous les réseaux publics, particulièrement en santé, en éducation et dans les services de garde. Le gouvernement doit également s’assurer, par l’entremise du renforcement des actions de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST), que les mesures adéquates soient mises en place par tous les employeurs du Québec. Ceux-ci doivent à tout prix privilégier le dialogue avec les syndicats pour s’assurer de l’efficacité des mesures de protection afin de prévenir la contamination en milieu de travail », de déclarer Jacques Létourneau.

La présidente de la CSQ, Sonia Ethier, a insisté sur le caractère essentiel des services publics qui a été mis en lumière par la crise du coronavirus. Elle a lancé un vibrant plaidoyer mettant en garde le premier ministre Legault en lui enjoignant de ne pas replonger le Québec dans l’austérité. « On sait que la pandémie aura des répercussions majeures sur les finances publiques, mais on a aussi vu les ravages du sous-investissement chronique des dernières années. L’investissement dans les services publics est toujours une bonne façon de relancer l’économie. Cela permettrait de faire d’une pierre deux coups : régler des problèmes sociaux et relancer l’économie ! », a lancé la présidente. Par ailleurs, Sonia Ethier a interpellé le premier ministre sur la conciliation travail-famille-études qui prendra plus de place que jamais dans les prochains mois. « La flexibilité offerte par les employeurs à leurs employé-es sera cruciale. Le télétravail génère un lot de stress important avec les enfants à la maison. Le gouvernement devra donc s’assurer de protéger les parents et instaurer des mesures favorisant cette nécessaire conciliation famille-travail-études pour les travailleuses et les travailleurs », a exprimé la présidente de la centrale.

Pour Luc Vachon, président de la CSD, il est important de tenir un dialogue social pour revoir l’avenir du travail. « S’il y a quelque chose que la crise de la Covid-19 nous a démontré, c’est que lorsque l’on assoit tout le monde autour de la table, on trouve rapidement des solutions efficaces, explique-t-il. Après la crise, nous allons devoir continuer à parler de santé et sécurité au travail, de transformations dans l’organisation du travail et de reprise économique. En ce sens, le dépôt du projet de loi sur la réforme de la santé et sécurité au travail va devenir urgent. Il faut que l’ensemble des acteurs concernés continuent d’être présents autour de la table pour réfléchir à l’avenir du travail, et que les syndicats soient perçus et reconnus comme des partenaires faisant partie de la solution. »

Salaire minimum à 15 $ l’heure : un impératif socioéconomique essentiel

À l’occasion de la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs qui marque également, au Québec, l’entrée en vigueur du nouveau taux horaire minimum à 13,10 $, les organisations membres de la campagne 5-10-15 interpellent à nouveau le gouvernement pour lui rappeler la nécessité d’augmenter ce taux à 15 $ l’heure. Le contexte de pandémie actuel démontre plus que jamais l’importance d’une rémunération adéquate pour les bas salarié-es dont la contribution essentielle, tout particulièrement en temps de crise, a été mise en lumière.

« La pandémie a révélé à quel point les travailleuses et les travailleurs au bas de l’échelle jouent un rôle primordial dans la société. Qu’il s’agisse des employé-es dans les épiceries, du personnel d’entretien ou des préposé-es aux bénéficiaires, pour ne nommer que ceux-là, nous remarquons que bon nombre de services essentiels sont assurés par des personnes à faible revenu, affirme Virginie Larivière, co-porte-parole de la campagne 5-10-15 et porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté. Il est inacceptable que ces personnes n’arrivent pas à sortir de la pauvreté avec le salaire minimum actuel, même en travaillant à temps plein. Il est clair que ce ne sont pas des primes circonstancielles qui vont régler le problème à long terme. En ce sens, le gouvernement a le devoir impératif de corriger le tir. »

Au moment où s’amorce un débat public sur la relance économique, il faudra également tenir compte du fait qu’une hausse de la rémunération des ménages à faible revenu contribuerait activement à stimuler l’économie du Québec grâce, notamment, à un pouvoir d’achat bonifié. En 2018, une étude de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) a démontré qu’un salaire minimum à 15 $ l’heure aurait des retombées économiques au Québec se situant entre 2,2 et 3,4 milliards $ par année, sans compter les retombées indirectes et induites. Toujours selon cette étude, les retombées positives, expliquées par une hausse de la rémunération, seraient de neuf à onze fois plus importantes que les retombées négatives liées à d’éventuelles pertes d’emploi.

« Cela démontre tout l’impact qu’aurait une augmentation notable du salaire minimum sur l’économie du Québec et sur le quotidien des quelque 620 000 personnes qui travaillent sous les 15 $ l’heure, ajoute Mélanie Gauvin, co-porte-parole de la campagne 5-10-15 et coordonnatrice du Front de défense des non-syndiquéEs. De plus, si l’on souhaite favoriser et soutenir l’achat local, comme le recommande le premier ministre Legault, encore faut-il qu’il y ait suffisamment de consommateurs pouvant assurer une telle demande. En ce sens, l’augmentation du salaire minimum à 15 $ l’heure aurait pour effet d’accroître le revenu disponible des personnes à bas salaire et donc d’augmenter la consommation des biens et services auprès d’entreprises québécoises. »

« En cette période de crise exceptionnelle qui démontre plus que jamais la contribution indispensable des personnes à bas salaire, le gouvernement doit, une fois pour toutes, corriger cette situation déplorable et faire en sorte que salaire minimum ne rime plus jamais avec pauvreté », de conclure les deux porte-parole.

À propos de la campagne 5-10-15
La campagne 5-10-15 mise sur trois grandes revendications : connaître son horaire cinq jours à l’avance, avoir dix jours de congés payés en cas de maladie ou pour responsabilités familiales et un salaire minimum de 15 $ l’heure.

Les sept organisations membres de la campagne sont : le Collectif pour un Québec sans pauvreté, le Front de défense des non-syndiquéEs (FDNS), la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) et le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).

http://www.cinqdixquinze.org/

Journée internationale des travailleuses et des travailleurs : solidaires plus que jamais !

À l’occasion de la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs, la Coalition du 1er mai met en lumière le travail de millions de femmes et d’hommes sous la thématique « Solidaires plus que jamais ! ».

Dans le contexte de crise du coronavirus qui a forcé l’annulation de la traditionnelle marche du 1er mai, la Coalition annonce que des activités de mobilisation se tiendront plutôt cette année par des moyens virtuels avec la tenue d’un webinaire et des actions de visibilité sur les médias sociaux.

En ce jour international des travailleuses et des travailleurs, la Coalition souhaitait reconnaître le travail exceptionnel des travailleuses et des travailleurs qui offrent des services essentiels à la population, tout en restant solidaire de celles et de ceux qui ont perdu leur emploi ou qui continuent de travailler à distance en respectant les directives de santé publique. Plus spécifiquement, la Coalition insiste sur le fait qu’il est plus que temps de faire attention à la santé physique et mentale des travailleuses et des travailleurs. La crise qui secoue le monde entier rappelle ainsi l’importance d’entretenir la solidarité et de garantir à chacune et à chacun un filet social mettant de l’avant l’humain avant le profit.

Webinaire
Dans le but d’interpeller la population quant aux enjeux touchant le monde du travail malgré le confinement, la Coalition du 1er mai annonce la tenue d’un webinaire qui abordera les stratégies de mobilisation en lien avec la santé et la sécurité du travail. Cette discussion en ligne, qui se déroulera aujourd’hui de 12 h 15 à 13 h, sera diffusée en direct sur la page Facebook du 1er mai.

Le webinaire sera animé par Chantal Ide, vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN. Les personnes suivantes y prendront la parole :

  • Félix Lapan, organisateur communautaire à l’Union des travailleuses et travailleurs accidentés ou malades (UTTAM)
  • Jacques Parenteau, secrétaire général de l’Association des professeurs de Ligneryet président du comité en santé et sécurité du travail de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
  • Sophie Leclair, ancienne présidente du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine (SPSIC–CSN), représentante de la
    catégorie 1 à la FSSS–CSN
  • Roxane Larouche, responsable des communications au Bureau québécois des Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce (TUAC) affiliés à la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)

Présence sur les médias sociaux
Pour souligner la journée du 1er mai, la Coalition invite également les travailleuses et les travailleurs à se prendre en photo avec le visuel du 1er mai en y inscrivant le nom d’une personne ou d’un métier afin de souligner leur solidarité. Ces photos seront relayées sur la page Facebook du 1er mai.

Rappel historique
La Journée internationale des travailleuses et des travailleurs est née à la suite d’un mouvement de grève lancé à Chicago le 1er mai 1886 par 300 000 travailleurs qui voulaient obtenir la journée de travail de huit heures. Une répression policière sanglante est alors survenue : des militantes et des militants syndicaux furent arrêtés et condamnés à mort. Quatre d’entre eux ont été pendus. Six ans plus tard, ils furent innocentés.

À propos de la Coalition du 1er mai
Les groupes organisateurs sont, par ordre alphabétique :

  • Organisations et centrales syndicales

APTS, CSD, CSN, CSQ, FAE, FIQ, FTQ, SFPQ et SPGQ

  • Organismes communautaires

Au bas de l’échelle, Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTI) et Union des travailleuses et travailleurs accidentés ou malades (UTTAM)

https://www.facebook.com/1ermai

Les travailleuses et les travailleurs des arts, de la culture et de l’événementiel se donnent une voix

Un nouveau chapitre commence à s’écrire alors que l’Association des travailleuses et travailleurs regroupés des arts, de la culture et de l’événementiel (TRACE) voit le jour, avec l’appui de la CSN et de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN). La création de l’association marque ainsi un moment charnière pour les milliers d’artisans de tous ces secteurs qui se dotent aujourd’hui d’un véhicule commun et d’une voix pour promouvoir leurs enjeux et développer ensemble les outils pertinents à la pratique de leurs métiers.

Une initiative par et pour le milieu
TRACE est d’abord et avant tout l’initiative de celles et de ceux qui contribuent au rayonnement des arts, de la culture et de l’événementiel à travers des métiers très variés. « La crise de la Covid-19 a mis en suspens une immense part de nos activités, peu importe le secteur. Cela a mis en relief la précarité à laquelle font face les travailleuses et travailleurs de ces milieux, notamment avec l’absence de mécanismes de soutien. Pour nous, le temps était donc venu de passer à l’action. Nous avons décidé de nous regrouper et de nous donner une voix pour changer les choses », commente François Deschamps, l’un des instigateurs du projet.

Pour Virginie Ouellet, elle aussi instigatrice du projet TRACE, la création de cette association est une étape majeure. « Ce qu’on fait aujourd’hui, c’est lancer un appel à l’ensemble des travailleuses et des travailleurs autonomes, des salarié-es, des contractuel-les et des pigistes de ces milieux, car nous devons unir nos efforts afin de développer collectivement les outils et les services qui nous permettront de continuer à pratiquer les métiers qui nous passionnent », explique-t-elle.

Des objectifs concrets
L’action de TRACE se décline donc en deux objectifs principaux. D’une part, avec le soutien de la FNCC–CSN, l’association travaillera à développer une plateforme de propositions destinée aux gouvernements. « Nous allons d’abord travailler avec les membres de TRACE pour développer une série de recommandations politiques et législatives que nous irons ensuite présenter aux autorités. Nous réaffirmons qu’au-delà des mesures temporaires actuellement en vigueur, les gouvernements doivent adopter des mesures durables en élargissant le filet social, car être travailleuse ou travailleur autonome ne doit plus rimer avec précarité. On pense qu’il est grand temps pour les gouvernements de reconnaître leur apport à nos sociétés par des dispositions concrètes de soutien », affirme Pascale St-Onge, présidente de la FNCC–CSN.

D’autre part, TRACE souhaite développer différents services pour soutenir au quotidien les milliers de personnes qui travaillent dans les arts, la culture et l’événementiel. « Nous avons devant nous une belle occasion, soit celle d’explorer ensemble la création d’outils collectifs qui peuvent vraiment améliorer notre quotidien. On souhaite évaluer différentes idées, telles que l’accès à des assurances collectives, la création d’un fonds de retraite, l’accès à des avis juridiques sur nos droits et pour le respect de nos contrats, l’accès à des formations, etc. Bref, la liste est longue et emballante, mais pour y arriver, nous devons d’abord nous unir autour d’une même initiative. On souhaite explorer tous ces aspects avec nos futurs membres, car ce sera la force du nombre qui fera changer les choses. En ce moment, le message que nous lançons est simple : adhérez à TRACE, puisque nous sommes les mieux placés pour améliorer les conditions de pratique de nos métiers », ajoute Virginie Ouellet.

TRACE n’est pas un syndicat, mais bien une association qui s’adresse l’ensemble des travailleuses et des travailleurs autonomes, des salarié-es, des contractuel-les et des pigistes qui évoluent dans les milieux des arts, de la culture et de l’événementiel. Pour en apprendre plus et pour devenir membre : www.trace-asso.ca

Déconfinement des entreprises : la santé et la sécurité doivent être la priorité

Alors que le gouvernement dévoile son plan de relance graduelle des entreprises, la CSN demeure grandement préoccupée par l’accès à des mesures de protection pour les travailleuses et les travailleurs. À cet effet, la centrale syndicale demande au gouvernement d’émettre des directives très claires à l’endroit des employeurs.

« Alors qu’on parle aujourd’hui de déconfinement, on tend à oublier que plusieurs milieux de travail ont maintenu leurs activités depuis le début de la crise, affirme le président de la CSN, Jacques Létourneau. Or, il a fallu se battre à de nombreux endroits afin de s’assurer que la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs soient correctement protégées. Si le gouvernement pense que le renforcement des mesures de santé et de sécurité au travail se fera comme par magie, il se trompe totalement. Des directives très claires doivent être envoyées sans délai aux employeurs afin que les équipements de protection individuels soient accessibles pour les employé-es et que des mesures soient prises en matière de distanciation sociale. »

En cette journée de commémoration des morts et accidenté-es au travail, c’est avec consternation que les membres de la CSN ont appris ce matin le décès de Stéphanie Tessier, cette préposée aux bénéficiaires du CHSLD Lucien G. Rolland qui est décédée de la COVID-19. Cette mort tragique vient tristement rappeler la nécessité de renforcer les mesures de santé et de sécurité au travail, et ce, dans l’ensemble des milieux de travail.

La CSN souligne que, tant dans le secteur privé que dans les secteurs public et parapublic, de nombreux problèmes de santé et de sécurité au travail sont survenus en lien avec la propagation de la COVID-19. Ce fut le cas, notamment, dans certains réseaux de transport en commun, dans la chaîne agroalimentaire, dans le commerce au détail et dans certaines sociétés publiques comme la SAQ, sans parler du réseau de la santé et des services sociaux, où des centaines de travailleuses et de travailleurs ont été contaminés.

« Nous appelons les employeurs à faire preuve d’ouverture et à favoriser le dialogue avec les syndicats. De nombreux ajustements peuvent être apportés en matière d’horaires, d’organisation du travail et de mise en place de mesures qui diminuent les risques de propagation. Dans les milieux de travail où cette collaboration fut préconisée, nous avons constaté de très bons résultats », affirme le président de la CSN.

La santé-sécurité au travail doit devenir une priorité nationale : 190 décès en 2019

La CSN souligne la Journée internationale de commémoration des travailleuses et des travailleurs morts ou blessés au travail en invitant les gouvernements à faire de la santé-sécurité au travail une priorité nationale, particulièrement dans le contexte de pandémie liée à la COVID-19.

Des chiffres alarmants pour l’année 2019
La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a dévoilé les statistiques pour l’année 2019 : cette année encore, un nombre effarant de Québécoises et de Québécois ont péri au travail, soit un total de 190. De ce nombre, on compte 57 décès à la suite d’un accident et 133 à la suite d’une maladie professionnelle.

« Année après année, nous appréhendons ce triste bilan, car il illustre à quel point il y a urgence d’agir pour améliorer la protection des travailleuses et des travailleurs, quel que soit le secteur d’activités. Nous ne cesserons pas d’interpeller les gouvernements tant et aussi longtemps que les dispositions législatives et les mesures appropriées ne seront pas adoptées », affirme Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

Des réformes urgentes
La CSN milite depuis des années afin de revoir l’application de la Loi sur la santé et la sécurité du travail. Rappelons que les mécanismes de prévention prévus dans cette loi ne s’appliquent qu’à environ un cinquième des travailleuses et des travailleurs du Québec. « Les mécanismes de protection peuvent faire la différence, mais la loi actuelle n’oblige qu’à les appliquer à deux groupes prioritaires définis selon les secteurs économiques des années 70. Un non-sens pur et simple ! Nous espérons que la révision législative qui sera proposée par l’actuel gouvernement viendra corriger cet important retard, car avec chaque année qui passe, ce sont les travailleuses et les travailleurs qui en font les frais », ajoute Jean Lacharité.

Dans cet ordre d’idées, il est également essentiel de préserver les dispositions de la Loi sur les accidents de travail et les maladies professionnelles. « Il importe que cette loi demeure entière afin de permettre aux travailleuses et aux travailleurs de toucher les indemnisations auxquelles ils ont droit. Pour y arriver, il est nécessaire de déjudiciariser le système, car actuellement, une tendance lourde est en train de s’installer selon laquelle certains travaillent fort pour se dégager de leurs responsabilités en matière d’indemnisation. C’est plutôt inquiétant », souligne aussi Jean Lacharité.

Selon le vice-président de la CSN, le contexte actuel doit favoriser une prise de conscience générale quant à l’importance de la santé et de la sécurité dans les milieux de travail. « Tout ce que nous traversons collectivement en ce moment illustre la pertinence d’adopter une législation assurant des mécanismes de protection à l’ensemble des milieux de travail. Aujourd’hui plus que jamais, cela doit devenir une priorité nationale, et c’est ce message que nous souhaitons envoyer aux autorités. Nous sommes disposés à travailler de pair afin d’atteindre cet objectif, mais il revient au gouvernement de proposer une réforme à la hauteur des défis », conclut Jean Lacharité. 

Respect des directives de la Santé publique
Enfin, la crise actuelle exige que tous les milieux de travail respectent les directives de la Santé publique et appliquent les mesures de prévention visant à protéger les travailleuses et les travailleurs.

Réouverture des écoles : La CSN réclame des règles de protection claires

À la suite de l’annonce du gouvernement quant à la réouverture graduelle des écoles, la CSN invite celui-ci à mettre en place des mesures claires pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs du milieu scolaire, tant sur le plan du transport des élèves que sur celui du soutien scolaire.

« Le gouvernement doit s’assurer que les travailleurs et les travailleuses qui seront au front de la réouverture des écoles soient protégés. Il est impératif qu’il mette en place des procédures claires pour assurer leur santé et leur sécurité et qu’il rende disponible tout le matériel de protection nécessaire », affirme Jacques Létourneau, président de la CSN.

La CSN réclame une procédure de dépistage claire tant pour les enfants que pour les travailleuses et les travailleurs. Elle demande également des mesures supplémentaires pour protéger les plus vulnérables, notamment le personnel à risque en raison de l’âge ou de conditions préexistantes. La CSN souhaite notamment éviter que la proportion importante de conductrices et de conducteurs de véhicules scolaires de 60 ans et plus ne soit exposée au coronavirus, tout en évitant des mises à pied. « Nous sommes soulagés d’entendre que des barrières physiques seront installées dans les véhicules scolaires, mais il faudra s’assurer que tous les moyens possibles seront pris pour protéger la santé et la sécurité des membres », a ajouté Nathalie Arguin, présidente de la FEESP–CSN.

Face à l’impossibilité, dans la pratique, de respecter une distance de deux mètres, le personnel de soutien scolaire émet également ses inquiétudes sur le fonctionnement à l’intérieur des écoles, notamment en ce qui concerne les déplacements entre les classes et les services de garde, les accès aux espaces communs et la désinfection des locaux.

« Le nombre maximum de 15 élèves par classe a été annoncé par le gouvernement, mais il demeure qu’une panoplie d’éléments ayant un impact direct sur le personnel de soutien scolaire devront être évalués », souligne aussi Nathalie Arguin. « La reprise ne doit pas se faire au prix de la santé du personnel. Les éventuelles recommandations de l’Institut national de la santé publique du Québec devront être respectées par les employeurs », a-t-elle conclu.

Des actions requises pour soutenir celles qui seront au front de l’immunisation collective

Les travailleuses en CPE et les responsables en service de garde (RSG) en milieu familial régi et subventionné comprennent qu’il est nécessaire que le Québec soit déconfiné graduellement, mais elles ont besoin d’un appui clair et net du gouvernement pour que cette stratégie collective soit un succès.

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) demande donc un plan de déconfinement incluant une série de mesures pour s’assurer d’un bon déroulement de la période de réouverture graduelle des CPE et des RSG. Il faut notamment penser à une procédure claire pour assurer un dépistage autant des travailleuses et travailleurs que des enfants, afin d’exclure ceux qui ont des symptômes qu’on peut attribuer à la COVID-19.

« Les travailleuses et travailleurs doivent se sentir soutenus et ne pas devoir jouer à la police », insiste Louise Labrie, représentante des CPE à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

« La proximité nécessaire au travail avec de jeunes enfants met très à risque les RSG et leur famille. Ces travailleuses sont des adultes de tous âges, avec des situations personnelles et familiales très variées ainsi que des conditions médicales tout aussi variées. Le gouvernement doit être prudent et clair dans ses recommandations. Nous souhaitons des réponses à nos questions avant la réouverture », affirme Karine Morisseau, représentante des RSG à la FSSS-CSN.

Des règles claires
Il faudra aussi des règles claires pour protéger les travailleuses et travailleurs vulnérables du point de vue de la santé et s’assurer qu’ils et elles sont indemnisés lorsque c’est nécessaire. Le maintien de petits ratios éducatrice/enfants dans les CPE et une augmentation très graduelle est nécessaire car la pénurie de personnel qui prévalait avant la crise est toujours présente, sinon pire. Le remplacement du personnel malade deviendra un très grand enjeu pour continuer à assurer les services. Les CPE devront trouver du personnel pour faire la désinfection car les éducatrices ne pourront pas s’occuper des enfants à temps plein et avoir en plus la responsabilité de désinfecter les locaux et les jouets. Elles peuvent le faire actuellement parce qu’il y a peu d’enfants. Les situations où le port de masque et de gants est requis devront être définies et le matériel devra être disponible et fourni par les employeurs. La COVID-19 devrait également devenir une maladie à déclaration obligatoire afin de mieux protéger les personnes à risque.

Dans les services de garde en milieu familial, il faut des mesures d’ajustement pour assurer le succès du déconfinement graduel dans une résidence privée où les activités de garde sont intimement liées à la vie familiale de la RSG.

Avec une stratégie d’immunisation collective qui s’amorce, il y aura inévitablement des cas de COVID-19 parmi le personnel des CPE et les RSG. C’est le prix à payer afin de permettre aux autres travailleuses et travailleurs de reprendre progressivement leurs occupations. « Nous devons assouplir les règles pour ces travailleuses et ne pas exiger de preuve que la COVID-19 a été contractée au travail avant d’obtenir l’indemnisation de la CNESST », affirme Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN. Cette dernière précise que les travailleuses en attente du résultat d’un test devraient également pouvoir se retirer des CPE sans conséquences financières. « La grande majorité d’entre nous veut bien prendre un risque pour le bien collectif, mais avec l’appui du gouvernement », résume Lucie Longchamps.

Journée internationale des travailleuses et des travailleurs : Solidaires plus que jamais !

Cette année, pour souligner la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs, la Coalition du 1er mai vous propose de participer à une campagne participative d’affichage sur les réseaux sociaux qui aura pour thème Solidaires plus que jamais !

Pour participer à la campagne, il suffit d’écrire un message personnalisé sur le visuel du 1er mai et publier une photo de vous et de votre affiche sur la page Facebook de la Coalition du 1er mai.

Matériel visuel

Si vous avez une imprimante
Inscrivez le nom d’une personne, d’un groupe de travailleuses et de travailleurs ou d’un métier sur le visuel du 1er mai dans l’espace prévu à cette fin et publiez une photo de vous et de votre affiche sur la page Facebook du 1er mai et sur votre page personnelle !

Si vous n’avez pas d’imprimante
Inscrivez le nom d’une personne, d’un groupe de travailleuses et de travailleurs ou d’un métier sur le visuel du 1er mai. Ensuite, il faut convertir votre fichier PDF en format JPEG pour pouvoir partager en image votre affiche sur la page Facebook de la Coalition du 1er mai et sur votre page personnelle.

  • Si vous avez Adobe Acrobat, vous pouvez sauvegarder votre fichier PDF directement en format JPEG en choisissant « JPEG » après avoir cliqué sur « Enregistrer sous ».
  • Si vous n’avez pas Adobe Acrobat, vous pouvez convertir votre fichier PDF en JPEG via ce site Web : https://pdf2jpg.net/

Filtre (décor) de photo de profil Facebook disponible le 1er mai
En plus de cette campagne, un filtre (décor) de photo de profil Facebook aux couleurs du visuel du 1er mai sera également disponible ce vendredi, 1er mai. Nous vous encourageons à l’adopter massivement pour souligner cette journée et afficher votre solidarité envers les travailleuses et travailleurs du Québec.

Webinaire vendredi 1er mai – 12h à 13h15
En plus de la campagne participative, un webinaire qui abordera les stratégies de mobilisation en lien avec la santé et la sécurité du travail aura lieu vendredi le 1er mai de 12h à 13h15. Cette discussion en ligne sera diffusée en direct sur la page Facebook du 1er mai. Pour tous les détails concernant le webinaire : https://www.facebook.com/events/540939989907620/

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Renforçons le réseau universitaire québécois

La présente est une version écourtée de la lettre envoyée au ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur par les membres de la Table des partenaires universitaires (TPU).

Jamais encore n’avons-nous autant eu collectivement besoin de la science! Pour faire face à la pandémie actuelle, partout on se tourne vers les scientifiques. Pour affronter et vaincre cette crise, pour en tirer les indispensables leçons, la pandémie révèle le besoin pour la société québécoise et le gouvernement québécois de s’appuyer sur des citoyens et citoyennes dotés d’une solide formation et sur des recherches et études de pointe menées dans des établissements universitaires.

Il y aura au Québec, comme dans le reste du monde, un avant et un après COVID-19. Des leçons devront être tirées pour le secteur de la santé et des services sociaux, pour le milieu de l’éducation, pour les entreprises privées, etc. Le réseau universitaire ne doit pas échapper à l’examen. La crise est en effet une occasion de renforcer le réseau universitaire, c’est-à-dire de réviser son financement, de pallier l’absence de coordination entre les diverses composantes et de réaffirmer les fondements de la gestion des établissements.

Un financement public adéquat, prévisible et équitable
La crise constitue le bon moment pour le gouvernement d’assurer un financement à long terme de l’enseignement et de la recherche.

La combinaison d’un paramètre inadéquat du financement actuel de l’enseignement, soit l’étudiant en équivalence au temps plein (EETP), et de la déréglementation des droits de scolarité des étudiants et étudiantes internationaux qui ne seront vraisemblablement plus au rendez-vous cet automne pousse les directions des établissements à effectuer une gestion à courte vue qui est préjudiciable à leur mission d’enseignement et de formation.

Le financement de l’enseignement universitaire doit être révisé afin de freiner la concurrence et le gaspillage de fonds publics auquel elle a donné lieu (« branding » des établissements, mise en marché, déploiement de campus satellites dans des régions déjà desservies, etc.) Les universités ne doivent pas dépendre non plus des fonds accordés par les entreprises et les philanthropes.

Le financement doit aussi tenir compte des besoins et des conditions de la population étudiante (première génération, temps partiel, parents-étudiants, population autochtone, en situation de handicap, stress, incertitude financière, etc.) Il doit soutenir la nécessité de maintenir des infrastructures et de l’expertise dans toutes les régions du Québec. C’est pourquoi la gratuité scolaire et le soutien aux études sont essentiels.

De plus, la précarité sous toutes ses formes et dans les divers corps d’emplois doit faire l’objet d’une sérieuse remise en question. Les conditions de travail du personnel se sont terriblement dégradées au fil des années et le taux de précarité des personnes chargées de cours, des professionnel-les et des personnels de soutien est effarant. Il faut mettre fin aux attaques à la sécurité d’emploi. Le recours à la sous-traitance dans tous les secteurs est une tendance qu’il faut pourfendre.

Un rehaussement substantiel du financement public (canadien et québécois) de la recherche universitaire est incontournable ainsi qu’un accès équitable de tous les acteurs qui font de la recherche, soit les professeur-es, les professionnel-les de recherche, les personnes chargées de cours, de même que les étudiant-es à ces ressources. Au cours des dernières années, les compressions dans les budgets de recherche, jumelées à une volonté de soutenir des projets répondant à des priorités gouvernementales ou des entreprises, ont porté atteinte à la recherche libre et à l’indépendance intellectuelle et scientifique.

Bref, l’État québécois doit assurer un financement adéquat, stable, prévisible et équitable de la mission des universités.

La coordination, la collaboration et la gestion
L’élaboration d’une loi-cadre et la création d’un conseil des universités amélioreraient la cohésion au sein du réseau et la collaboration entre les établissements. La crise que nous vivons aujourd’hui exprime plus que jamais ce besoin. Non seulement ces deux dispositifs auraient pu freiner la concurrence que se livrent les directions des établissements depuis plusieurs années – et le gaspillage de fonds publics qui l’accompagne, mais ils auraient aussi pu empêcher des prises de décision locales, modifiant la mission universitaire de façon irréfléchie, auxquelles nous assistons actuellement dans certains établissements. Le conseil des universités doit toutefois être composé d’une majorité de membres issus des différents groupes appartenant à la communauté universitaire et ne pas conduire à l’implantation de mécanismes d’assurance qualité ni à une standardisation des contenus pédagogiques et de la recherche.

Enfin, nous croyons que la création d’un ministère entièrement dédié à l’enseignement supérieur, à la recherche et à l’innovation contribuerait à accroitre la collaboration des universités entre elles.

Les crises sont propices à la transformation des rapports de pouvoir au sein des organisations. La crise actuelle ne fait pas exception à la règle. Elle a été une nouvelle occasion d’éroder la gestion collégiale qui est pourtant au cœur du fonctionnement des universités depuis leur création. Il nous faut revenir à des modes de gestion qui favorisent la collégialité et la représentation de tous les groupes de la communauté au sein des instances : cadres, professeur-es, personnes chargées de cours, professionnel-les, personnels de soutien, ainsi que les étudiant-es. Il faut de plus assurer que les décisions relatives à l’enseignement et à la recherche soient entièrement dévolues au personnel universitaire par l’intermédiaire d’instances au sein desquelles les membres de la communauté universitaire sont nettement majoritaires.

Nous savons que la pandémie que nous vivons actuellement ne sera pas la dernière crise que le Québec devra affronter. D’autres crises s’annoncent déjà et menacent la santé publique, l’agriculture, l’aménagement du territoire, l’économie, la cohésion et la solidarité sociale. Ces crises exigeront elles aussi des décisions difficiles de la part des responsables politiques. Pour nous préparer à les affronter, la société québécoise aura à nouveau besoin des savoirs construits par une multitude de disciplines. Des savoirs libres et engagés pour affronter et résoudre les problèmes auxquels sociétés, communautés et individus doivent faire face. Pour que les universités soient à la hauteur des nouveaux défis qui se présenteront, et capables de satisfaire les attentes de la société québécoise à leur égard, il faut renforcer le réseau universitaire.

Signataires, membres de la Table des partenaires universitaires :
Caroline Quesnel, présidente, Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec-CSN
Louise Briand, vice-présidente, secteur universitaire, Fédération des professionnèles – CSN
Jean Portugais, président, Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU)
Bernard Gaucher, président, Fédération du personnel professionnel des universités et de la recherche
Carole Neill, présidente, Conseil provincial du secteur universitaire du SCFP-Québec.
Philippe Lebel, président, Union étudiante du Québec
Andréanne St-Gelais, présidente de la Fédération des associations étudiantes universitaires québécoises en éducation permanente

Les travailleurs oubliés des centres funéraires méritent aussi une prime de risque

Alors que le gouvernement a déjà consenti à mettre en place des primes pour les travailleuses et travailleurs de la santé, les paramédics et les préposé-es aux bénéficiaires, les personnes qui s’occupent des défunts et de leur famille sont malheureusement délaissées. Parce que la nature des opérations les expose considérablement à un risque de contagion – plusieurs études démontrent que le virus survit après le décès d’un individu – la FC–CSN exige une prime de risque de 3 $ l’heure pour tous les employé-es des centres funéraires. La FC–CSN exige aussi que des visières et des masques N95 en quantité suffisante soient mis à leur disposition.

Des craintes bien réelles
Malgré les mesures de protection fournies par les employeurs, la peur est omniprésente chez les travailleurs qui ont à manipuler les corps. Les craintes sont d’autant plus grandes qu’on sait que les personnes qui décèdent n’ont pas nécessairement été toutes testées pour la COVID-19. Cette situation représente une menace silencieuse de contamination pour les travailleurs chargés du transport des personnes décédées, pour les opérateurs de four crématoire et pour ceux qui ont à pratiquer des actes de thanatopraxie. « Si le diagnostic de COVID n’a pas été déclaré par le médecin qui a constaté le décès, il n’y a aucun moyen de savoir si le défunt était infecté et s’il représente un important risque de contamination. C’est dans ce contexte inquiétant que des centaines de travailleurs entrent au boulot chaque jour. Ces gens mettent leur santé en danger dans le but de rendre un service dont la société ne peut se passer », précise David Bergeron-Cyr, président de la FC–CSN.

Le personnel administratif ainsi que le personnel de soutien aux familles doivent aussi être considérés et reconnus pour leur apport aux services offerts. Ces derniers demeurent en contact avec la clientèle et travaillent aussi dans des conditions stressantes liées à la pandémie. L’organisation du travail est chamboulée par l’application des nouvelles règles de distanciation sociale.

Retenir le personnel
« L’industrie funéraire est un milieu de travail difficile et hautement émotif. Pour plusieurs, il peut sembler moins attrayant. Mais il ne faudrait pas non plus en arriver à manquer d’employé-es dans ce secteur essentiel en temps de pandémie, faute d’avoir reconnu à juste titre leur contribution. Les difficultés de recrutement étaient déjà présentes dans plusieurs régions », relate David Bergeron-Cyr.

L’ensemble de la société compte sur des services professionnels et surtout essentiels à la santé publique. Il est plus que justifié d’accorder une prime de 3 $ l’heure à ces travailleuses et travailleurs oubliés.

Le personnel de soutien scolaire doit être consulté

Devant le dépôt éventuel de scénarios concernant la réouverture des écoles du Québec, le secteur scolaire de la Fédération des employées et employés des services publics de la CSN (FEESP-CSN) tient à rappeler au gouvernement du Québec que tout le personnel de soutien des commissions scolaires doit être consulté pour préparer la réouverture des écoles.

À la suite de l’annonce du premier ministre du Québec, le 22 avril, le secteur scolaire FEESP-CSN s’est réservé toute réaction afin d’attendre que la position de rouvrir les écoles se confirme, ce qui a été fait ce midi.

« Nous interpellons le gouvernement afin que celui-ci consulte le personnel de soutien scolaire, dont la collaboration sera nécessaire pour une éventuelle réouverture des écoles. Nos membres ont une expertise réelle concernant l’administration scolaire, l’entretien, l’adaptation scolaire et les services de garde », souligne Nathalie Arguin, présidente de la FEESP-CSN.

Le secteur scolaire comprend que la réouverture des écoles doit se faire un jour ou l’autre. Bien qu’une grande partie du personnel de soutien ait assuré la continuité des services tout au long de la crise, notamment dans les services de garde d’urgence et les services administratifs, un retour graduel des élèves soulève des inquiétudes. Que l’on parle des défis liés au respect des règles de la santé publique ou de la pertinence de prévoir des ratios dans les services de garde, les classes et les aires communes, les directives devront être claires.

Il y aura nécessité de prévoir des mesures d’hygiène et de désinfection précises ainsi que du personnel d’entretien ménager suffisant pour les mettre en application. « Rappelons-nous qu’afin de pallier à la pénurie de matériel dans le réseau de la santé et des services sociaux, Québec a récupéré les équipements de protection individuels et le gel désinfectant d’une bonne partie de nos établissements. Il est donc impératif que le gouvernement s’assure d’approvisionner également le réseau de l’éducation pour la sécurité du personnel et des élèves » rajoute Annie Charland, présidente du secteur scolaire FEESP-CSN.

Qui va conduire les enfants à l’école ?

Les conductrices et les conducteurs d’autobus scolaires sont effrayés par le retour imminent à l’école; ils sont d’autant plus inquiets que les véhicules ne permettent pas la distanciation sociale et qu’au moins 14 % des gens du métier ont 65 ans et plus.

« La distanciation sociale entre les enfants et avec les conducteurs et conductrices de 60 ans et plus sera très difficile à faire respecter dans un véhicule scolaire, notamment quand les enfants entrent dans le véhicule. Les plus petits du primaire auront encore plus de difficulté à suivre les règles de façon constante », fait valoir Stephen P. Gauley, président du secteur du transport scolaire de la Fédération des employées et des employés de service public (FEESP–CSN). Ce dernier déplore l’absence de consultation du secteur du transport scolaire dans la planification du déconfinement des écoles. « Si rien n’est fait pour nous rassurer, le service ne pourra pas reprendre partout comme avant », met en garde le président.

Ce pourcentage voulant que 14 % des conducteurs d’autobus scolaires aient 65 ans et plus provient du Comité sectoriel de main-d’œuvre de l’industrie du transport et date de 2015. La moyenne d’âge est fort probablement plus élevée cinq ans plus tard. En effet, en 2015, on comptait déjà 48 % de conducteurs de véhicules scolaires de 55 ans et plus. « Une partie de nos membres ne voudra pas prendre le risque de s’exposer à la
COVID–19, et nous étions déjà en pénurie de personnel avant la crise actuelle », explique Stephen P. Gauley selon lequel plusieurs collègues préféreront prendre leur retraite ou se trouver un nouvel emploi si des mesures concrètes ne sont pas mises en place pour assurer leur sécurité.

« Si les mesures de prévention convenues avec les transporteurs ne conviennent pas aux conductrices et aux conducteurs ou si elles sont irréalistes par rapport à leurs tâches, plusieurs d’entre eux ne voudront pas retourner au travail. Nous devons être inclus dans les discussions liées à la reprise du transport scolaire, sans quoi le service pourrait être en péril », insiste Nathalie Arguin, présidente de la FEESP–CSN.

Les responsables de service de garde en milieu familial (CSN) demandent la suspension des négociations

Les responsables de service de garde en milieu familial (RSG) affiliées à la CSN ont officiellement déposé, mercredi, une demande de suspension de la négociation auprès du ministère de la Famille. La conjoncture et les préoccupations en matière de sécurité, couplées au manque significatif d’avancement depuis les treize mois que dure la négociation, ont incité les RSG à déposer cette requête.

« Nous traversons une crise sans précédent et nos énergies doivent converger vers une reprise des activités qui respectent la santé et la sécurité de nos RSG. C’est actuellement notre priorité et nous invitons le gouvernement à en faire la sienne. Nos services de garde seront en première ligne pour permettre à des dizaines de milliers de parents de retourner au travail, alors nous proposons aux autorités de nous concentrer mutuellement là-dessus en instaurant des mesures de protection adéquates. Nous adoptons cette position pour rassurer tous les parents qui nous confient leurs enfants et pour assurer la sécurité de nos milieux pour les RSG. C’est une question de responsabilité et de cohérence », explique Karine Morisseau, porte-parole et représentante des RSG–CSN.

Des offres d’appauvrissement
Outre l’imminente question de santé et de sécurité, les RSG de la CSN déplorent le maintien d’offres salariales qui n’aideront en rien l’avenir et la santé du réseau de services de garde en milieu familial. Rappelons qu’avec ce réseau, près de 100 000 enfants sont accueillis dans des milieux familiaux régis et subventionnés qui les font grandir et qui permettent aux parents de concilier le travail et la famille.

« La nature de notre profession fait en sorte que nous travaillons toutes plus de 55 heures par semaine. Lorsqu’on tient compte de l’ensemble des dépenses nécessaires pour assurer le service de qualité que nous offrons, nous obtenons une rémunération sous le salaire minimum. Il n’est donc pas étonnant que, depuis le début de l’année, près de 600 milieux familiaux aient fermé. Avec ses offres, le gouvernement, notamment durant la pandémie, ne fera qu’accentuer la pénurie de places. On ne demande pas un privilège, on demande une pleine reconnaissance de notre travail. On ne pourra pas éternellement exiger de ces femmes qu’elles s’appauvrissent pour garder le réseau en place », commente Karine Morisseau.

Une suspension de la négociation bien encadrée
Les RSG–CSN proposent ainsi de suspendre les négociations pour une période maximale de 18 mois afin de permettre une reprise des activités progressive et d’assurer que cela se fasse en tout respect de la sécurité des enfants, des familles et des RSG.

« Nous proposons cette suspension, car nous estimons qu’il y a un effort collectif à faire. L’heure n’est pas à la négociation ni à la mobilisation, mais à la solidarité, et ce, afin de permettre un retour aux activités courantes dans les meilleures conditions pour tous. Les RSG devront composer avec une réalité très complexe et nous en appelons à la bienveillance du gouvernement pour qu’il accepte notre proposition. Cela permettrait à toutes nos RSG d’entamer cette nouvelle phase dans de meilleures dispositions, elles qui ont déjà beaucoup à faire pour préparer la suite des choses », ajoute Lucie Longchamps, vice-présidente responsable du secteur privé de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSS–CSN).

Les RSG–CSN sont donc prêtes à soumettre à leurs membres l’offre du ministère de la Famille, soit une augmentation de 1,5 % rétroactive au mois d’avril 2019. « La conjoncture bouscule énormément de choses et invite à la prudence. Nous avions entamé cette ronde de négociations en faisant valoir que notre travail était sous-rémunéré ; la fermeture des milieux familiaux le démontre assez bien et nous estimons que nos demandes légitimes méritent d’être entendues par notre gouvernement dans un contexte plus favorable. Pour l’instant, occupons-nous de nos enfants et assurons un service sécuritaire à nos familles », conclut Karine Morisseau.

Les RSG de la CSN ont également déposé une demande de prime applicable dès la réouverture progressive des services de garde et la relance de l’économie québécoise, et ce, afin de couvrir la surcharge de travail et de dépenses qui sera occasionnée par la fin du confinement.

Les services de garde d’urgence toujours en attente d’une reconnaissance du gouvernement

Plus d’un mois après le début de la crise du coronavirus au Québec, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) interpellent le gouvernement du Québec pour une meilleure reconnaissance du personnel de soutien scolaire et en petite enfance qui assure le maintien des services de garde d’urgence.

Alors que le gouvernement a instauré plusieurs primes pour le personnel déployé contre le virus, force est de constater qu’une part importante de personnes mobilisées au maintien des services essentiels ont été oubliées. Les centrales syndicales dénoncent que les services de garde d’urgence, qui réunissent des milliers de travailleuses et de travailleurs œuvrant dans les établissements scolaires, en CPE ou en milieu familial, ne fassent encore l’objet d’aucune forme de compensation financière pour l’exercice de leurs fonctions d’urgence. En effet, ces milliers de personnes sont, sur ordre du gouvernement, obligées d’être au poste et ne font actuellement l’objet d’aucune compensation financière supplémentaire. Chaque jour, ces personnes assument les responsabilités de leur emploi dans l’inquiétude et l’angoisse de contracter le dangereux virus et de contaminer par le fait même leurs proches ou leur famille. On rapporte également plusieurs cas confirmés de COVID-19 dans les services de garde d’urgence.

Depuis le début de cette crise sans précédent, le gouvernement Legault souligne à grands traits l’importance d’une mobilisation constante de celles et ceux qui assurent le maintien des services essentiels. Plusieurs compagnies privées (notamment des épiceries) ont d’ailleurs mis en place, dès les premiers instants de la crise, des primes salariales pour reconnaître l’implication de leur personnel. Les centrales syndicales croient également qu’il est impératif d’envoyer un message positif de reconnaissance à l’endroit de milliers de personnes qui mettent à risque leur santé pour notre bien à toutes et à tous. La FTQ, la CSN et la CSQ interpellent donc aujourd’hui le gouvernement du Québec afin de corriger ces injustices et ainsi reconnaître l’engagement du personnel au travers de cette crise. Aux yeux des représentants des centrales syndicales, il apparaît plus qu’essentiel que le gouvernement Legault envoie un message positif en accordant à ces milliers de travailleuses et de travailleurs une prime qui leur revient de plein droit pour l’exercice de leurs fonctions en situation d’urgence.

Citations
« Le gouvernement doit reconnaître l’apport du personnel des services de garde d’urgence à la lutte contre la COVID-19. Il est donc important d’agir sans tarder, elles et ils prennent soin des enfants des travailleuses et travailleurs qui sont sur la ligne de front. Leur travail est essentiel et contribue à faire en sorte que des femmes et des hommes puissent être au travail en sachant que leurs enfants sont entre bonnes mains. » – Daniel Boyer, président de la FTQ

« Que ce soit dans les écoles, dans les CPE ou en milieu familial, des milliers de femmes, en grande majorité, sont au front contre la COVID-19 en permettant au personnel du réseau de la santé et des services sociaux de remplir leur rôle essentiel. La moindre des reconnaissances de la part du gouvernement serait de leur accorder la même compensation financière pour l’ensemble des risques qu’elles prennent au quotidien en se rendant au travail » – Jacques Létourneau, président de la CSN

« Le gouvernement a justifié l’octroi de ces compensations financières par les risques inhérents aux fonctions du personnel de la santé, particulièrement pour celles et ceux en contact direct avec les patients infectés. Doit-on rappeler qu’on rapporte déjà plusieurs cas de COVID-19 dans les services de garde d’urgence? Plus que de la reconnaissance, c’est une question d’équité et de dignité. » – Sonia Ethier, présidente de la CSQ

Les anges gardiens oubliés d’Héma-Québec

Alors que des primes de 8 % ou de 4 % ont été accordées par le gouvernement à certains employé-es essentiels du secteur de la santé, plusieurs autres groupes ont été oubliés, dont le personnel d’Héma-Québec.

« Les travailleuses et les travailleurs d’Héma-Québec n’ont ménagé aucun effort pour répondre à l’appel du premier ministre Legault alors que les réserves de sang étaient très basses en début de crise. L’appel a été entendu. Les points de presse quotidiens du premier ministre continuent de faire appel aux dons de sang par un message au bas de l’écran. Il est temps de reconnaître que nous jouons un rôle essentiel et que la COVID-19 a forcé une réorganisation importante du travail tout en augmentant les risques pour le personnel », affirme Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Pour le moment, il n’y a pas eu de refus du gouvernement concernant la prime pour les travailleuses et les travailleurs d’Héma-Québec et celui-ci est toujours en réflexion à ce sujet. « Malgré nos demandes, la question est toujours en suspens. Nous réclamons donc au ministère de la Santé et des Services sociaux ainsi qu’au Conseil du trésor l’octroi d’un mandat clair afin que cesse cette injustice », demande Lucie Longchamps en constatant qu’aucune négociation n’a été possible sur les primes jusqu’à maintenant, alors que les médecins ont obtenu des forfaits négociés.

La CSN demande au gouvernement de passer de la parole aux actes

Après avoir entendu le premier ministre en conférence de presse hier reconnaître l’ampleur du défi pour attirer des jeunes, mais aussi des moins jeunes à devenir préposé-es aux bénéficiaires (PAB), la CSN tient à réitérer sa volonté de discuter avec le gouvernement, et ce, dans les plus brefs délais, des pénuries de personnel dans les services publics et des enjeux plus spécifiques concernant les PAB.

« Nous l’avons dit sur toutes les tribunes depuis plusieurs années, il y a urgence d’agir pour reconnaître pleinement le travail des préposé-es aux bénéficiaires et des auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS) et la juste valeur de ces emplois en vertu de la Loi sur l’équité salariale. Il faut éliminer la discrimination salariale et valoriser ces métiers, tant par une augmentation significative des salaires que par une amélioration des conditions de travail, si on veut réussir à attirer et à retenir les PAB et les ASSS dans le réseau public », affirme Jeff Begley, président de la FSSSCSN.

La CSN rappelle qu’en juin 2019, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) organisait un important forum national d’échanges et de réflexions portant sur la profession des PAB. En marge de ce forum, la FSSSCSN déplorait déjà l’augmentation catastrophique de la détresse psychologique chez les préposé-es aux bénéficiaires.

Alors que la CSN a déposé, le 30 octobre dernier, des demandes claires pour permettre de répondre spécifiquement aux enjeux d’attraction et de rétention des PAB, elle déplore le fait que le gouvernement n’ait rien mis sur la table avant l’arrivée de la crise. « Le premier ministre a beau répéter que les pénuries de PAB sont sa priorité, entre le 30 octobre 2019 et le début de l’urgence sanitaire, il n’a déposé aucune proposition concrète aux tables de négociation pour répondre à la situation intenable vécue par l’ensemble des PAB et des ASSS », ajoute M. Begley.

Après des années de compressions budgétaires et d’austérité, la CSN tient à souligner que c’est l’ensemble du secteur public qui connaît des problèmes d’attraction et de rétention. « Non monsieur Legault, ce ne sont pas les syndicats qui causent les pénuries de main-d’œuvre dans les services à la population; ce sont les mauvaises conditions de travail et les salaires insuffisants. Ce que nous vivons là, ce manque de personnel, ce n’est pas une surprise pour personne. Ça fait des années que nous alertons le gouvernement sur cet enjeu bien précis et sur les conséquences graves de ne pas mettre en place des solutions durables. Les PAB et les ASSS en sont un exemple criant et, malheureusement, ils ne sont que la pointe de l’iceberg », explique Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

La CSN espère que la crise actuelle incitera le gouvernement à écouter davantage les principaux acteurs des réseaux. « La pandémie nous confirme que des changements importants doivent se faire pour assurer l’accessibilité et la qualité de nos services publics. Travaillons à faire tout le nécessaire pour passer à travers la crise », conclut Caroline Senneville.

Le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec–CSN rétablit les faits

À la suite de la diffusion, par différents médias, de propos erronés concernant certains établissements de détention québécois au cours des dernières heures, le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ–CSN) tient à rétablir les faits.

À ce titre, le syndicat précise qu’à ce jour, aucun cas de COVID-19 n’a été répertorié dans l’établissement de détention de Montréal (communément appelé Bordeaux) et qu’aucun agent ou agente de l’établissement de détention de Sherbrooke n’a contracté le coronavirus.

« En temps de crise comme celle que nous vivons en ce moment, les gens sont stressés et anxieux, encore plus ceux qui mettent leur santé en péril pour continuer à offrir les services essentiels à la population, rappelle Mathieu Lavoie, président du SAPSCQ–CSN. Il faut être extrêmement prudent et s’assurer de ne pas propager de fausses informations, car cela pourrait engendrer de la panique et mettre la sécurité des agents, des détenus et de la population en danger. »

Le syndicat rappelle qu’il y a eu, jusqu’à maintenant, deux cas de COVID-19 parmi les agentes et agents des services correctionnels provinciaux dans tout le Québec et que ceux-ci ont été placés en isolement. Les risques de contamination demeurent toutefois élevés et le syndicat est en communication constante avec le ministère de la Sécurité publique afin de trouver et de mettre en place les meilleurs moyens pour assurer la sécurité des agentes et des agents, des détenus et de la population en général.

« Nous avons réussi à instaurer plusieurs mesures préventives, comme l’isolement préventif de 14 jours pour tous les nouveaux détenus et l’ouverture de secteurs d’isolement dans chaque établissement pour les détenus présentant des symptômes, rappelle M. Lavoie. On continue également à travailler avec le ministère pour nous assurer de ne pas manquer d’équipements de protection et pour faire pression auprès des autorités en santé publique afin qu’elles permettent aux infirmières présentes dans les établissements de détention provinciaux de faire des tests de dépistage. »

Le syndicat, qui a accepté l’invitation du gouvernement de négocier en accéléré une nouvelle convention collective, croit également qu’une « prime COVID » semblable à celle que le gouvernement a octroyée aux travailleuses et aux travailleurs de la santé serait appropriée afin de reconnaître le travail de première ligne dangereux que font les agentes et agents en services correctionnels durant la crise.

« On est contents que la ministre de la Sécurité publique nous ait témoigné sa reconnaissance en conférence de presse, mais il est temps que le gouvernement passe de la parole aux actes à la table de négociation », conclut M. Lavoie.

Le SAPSCQ–CSN est un syndicat autonome affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) depuis 2006. Il représente plus de 2 800 agentes et agents de la paix en services correctionnels, répartis dans 18 établissements de détention partout au Québec.

Il faut reconnaître de manière permanente le travail de l’ensemble du personnel

L’annonce d’une prime temporaire de 4 $ de l’heure pour les préposé-es aux bénéficiaires qui œuvrent dans les centres d’hébergement privés (CHP) est une manière de reconnaître leur travail essentiel auprès des aîné-es. Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN), l’heure est venue de reconnaître de manière permanente les efforts de toutes les travailleuses et travailleurs du secteur.

La crise de la COVID-19 frappe de plein fouet les CHP et c’est sur les épaules du personnel que repose la lourde tâche de freiner la pandémie. Dans les derniers jours, la FSSSCSN est intervenue auprès de plusieurs employeurs et du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) pour faire appliquer les directives et veiller à la protection des résident-es et du personnel.

Mais avec cette annonce, nous craignons des divisions à l’intérieur des équipes. Autre exemple de préoccupation, depuis le début du confinement, le personnel de soutien qui travaille dans les salles à manger doit maintenant faire la livraison aux chambres et est ainsi exposé. L’épuisement des équipes est en progression.

« À première vue, cette annonce peut sembler extraordinaire. D’ailleurs, la FSSS-CSN reconnait le caractère spectaculaire de celle-ci. Mais en attendant plus de détails, nous avons plusieurs préoccupations. C’est certain qu’il est difficile de cracher sur une prime de 4 $ l’heure, aussi temporaire soit-elle. Mais cette manie de diviser les équipes alors que tout le monde est à pied d’œuvre pour traverser la crise est plus que fatigante », déclare Jeff Begley, président de la FSSSCSN.   

« La FSSSCSN réclame depuis des années une augmentation des salaires dans les résidences privées pour aîné-es et l’annonce gouvernementale répond en partie à cette préoccupation. Après la crise, il y aura toujours un problème de fond à régler : les salaires ne sont pas au rendez-vous dans ces résidences. C’est pourquoi il faut les hausser de manière permanente pour toutes les travailleuses et travailleurs ! », explique Gilles Gagné, représentant des CHP à la FSSSCSN.