Drame inacceptable à l’établissement de détention de Sorel-Tracy: le SAPSCQ-CSN, la FEESP-CSN et la CSN témoignent leur soutien et exigent des actions immédiates

À la lumière de l’agression violente survenue à l’établissement de détention de Sorel-Tracy, Mathieu Lavoie, pour le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ-CSN), Stéphanie Gratton, 1ère vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) et Caroline Senneville, présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) tiennent à exprimer leur solidarité envers l’agent blessé, ses collègues et ses proches, tout en dénonçant vigoureusement l’inaction qui a menée à cette tragédie.

« C’est avec une grande colère que nous avons appris que l’un de nos membres a été sauvagement agressé, a déclaré Mathieu Lavoie, président du SAPSCQ-CSN. Nos pensées vont d’abord à lui, à ses proches, et à ses collègues qui subissent les répercussions de cet événement bouleversant. Personne ne devrait avoir à affronter une telle violence dans le cadre de son travail. »

M. Lavoie a rappelé que ce drame met en lumière une réalité dénoncée par le syndicat depuis des années : « Le manque flagrant de personnel dans nos établissements est une bombe à retardement. À plusieurs reprises, nous avons averti les gens concernés que cette situation critique mènerait à des accidents incidents. Malheureusement, aujourd’hui cela s’est produit. »

Il a également souligné l’urgence d’agir pour assurer la sécurité des agents correctionnels : « Nous exigeons que le gouvernement comble les postes vacants et mette fin à cette surcharge insupportable. Il faut aussi fournir des ressources adaptées pour gérer les crises et soutenir les agents qui subissent des traumatismes au quotidien. La santé psychologique, tout comme la sécurité physique, doit être une priorité. Nous sommes à 100 % aux côtés de notre collègue blessé. Il ne traversera pas cette épreuve seul. »

Stéphanie Gratton, 1ère vice-présidente de la FEESP-CSN, a ajouté : « C’est avec une immense tristesse et beaucoup d’empathie que nous témoignons notre solidarité envers cet agent correctionnel qui a vécu l’horreur au travail. Nous souhaitons de tout cœur qu’il se rétablisse rapidement et qu’il ait accès à toutes les ressources nécessaires pour surmonter ce traumatisme. »

Mme Gratton a dénoncé l’inaction prolongée du ministère de la Sécurité publique : « Cela fait trop longtemps que cette situation perdure dans nos établissements correctionnels provinciaux. L’inaction est honteuse, et ce drame illustre de manière brutale les conséquences de leur immobilisme. Nous exigeons des actions immédiates et concrètes pour garantir la sécurité des membres et éviter d’autres tragédies. »

Caroline Senneville, présidente de la CSN, a également exprimé son soutien et insisté sur les enjeux plus larges de la violence en milieu de travail : « Je suis profondément émue et bouleversée par ce drame. À cet agent blessé, à ses proches et à ses collègues, je veux témoigner de tout mon soutien et leur dire qu’ils ne sont pas seuls dans cette épreuve. »

Mme Senneville a rappelé l’urgence d’une mobilisation collective : « Aucun travailleur ne devrait craindre pour sa vie en se rendant au travail. La violence sous toutes ses formes est inacceptable dans une société qui aspire à la justice et à l’équité. La CSN renouvelle son engagement à se battre pour la sécurité et la dignité de toutes les travailleuses et de tous les travailleurs. Nous sommes solidaires et déterminés à faire en sorte que personne n’ait à revivre un tel drame. »

N.B. Les organisations syndicales ne commenteront pas sur les détails de la situation ou sur l’état de santé de l’agent correctionnel.

 

Santé Québec: un chaos annoncé

À quelques jours du 1er décembre, date à laquelle Santé Québec deviendra l’employeur unique des salarié-es du réseau public de la santé et des services sociaux, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) constate que la naissance de l’agence de gestion s’accompagne d’un nuage d’incertitude, d’improvisation… et de coupes budgétaires imposées par le gouvernement.

« Il n’y a personne, que ce soit parmi le personnel, les organismes communautaires, les chercheurs ou les représentants des patients, qui croit vraiment que cette réforme-là va améliorer les services ou le réseau », explique la présidente de la CSN, Caroline Senneville. « Les Québécoises et les Québécois non plus ne le pensent pas, en grande majorité. Cette réforme, comme celles qui l’ont précédée, c’est plus de centralisation et plus de privatisation. La CAQ ne fait que répéter les erreurs du passé. »

De plus, le tout se déroule alors que le gouvernement impose une cure d’austérité aux soins de santé et aux services sociaux. Sans aucune transparence, des objectifs de coupes totalisant au moins 1,5 milliard $ ont déjà été identifiés.

Comme les autres réformes hyper centralisatrices imposées ces 20 dernières années, celle-ci s’accompagne d’une ronde de compressions budgétaires, avec pour conséquence assurée un secteur public encore plus mal en point. Par le fait même, le privé poursuivra son essor pour occuper l’espace laissé vacant par le secteur public.

Centralisation, privatisation, austérité… voilà les ingrédients d’un vieux remède maintes fois servi au réseau public et n’ayant jamais amélioré son état !

 

Des choix politiques de la CAQ

Dès lundi, Santé Québec devra jongler avec les nombreux cadeaux empoisonnés que lui lègue le gouvernement. Des commandes d’austérité aux retards de paiements de l’équité salariale en passant par le gel d’embauche, c’est bien le gouvernement de la CAQ qui a fait tous ces choix politiques. Pour la CSN, agence ou pas, le gouvernement devra répondre de ses choix.

« Depuis que le ministre a annoncé sa réforme centralisatrice, nous avons soulevé les problèmes qui nous attendent et nous avons des pistes de solutions. Or, le ministre fonce sans nous écouter et sans nous parler, déplore le président de la Fédération de la santé et des services sociaux, Réjean Leclerc. Présentement, Santé Québec nage dans l’improvisation complète et l’employeur n’a pas de réponse à nos questions. Il y a 350 000 personnes qui se demandent ce qui va changer ou pas pour elles à compter de lundi et elles n’ont aucune réponse. Leurs gestionnaires eux-mêmes n’en savent souvent rien. C’est inadmissible. »

 

Responsabilité gouvernementale

« Le gouvernement joue un jeu dangereux », renchérit la vice-présidente de la Fédération des professionnèles, Jessica Goldschleger. « Notre réseau public de la santé et des services sociaux n’est pas un jouet qu’on peut s’amuser à démolir et à rebâtir. Les conséquences de cette improvisation peuvent être désastreuses, non seulement sur le plan financier, mais également sur le plan humain. Le gouvernement aura beau tenter de refiler la responsabilité de cet échec aux dirigeants de Santé Québec, le personnel du réseau et la population québécoise ne sont pas dupes. Nous savons très bien que c’est lui qui en est véritablement responsable. »

 

Pour un réseau vraiment public

Rappelons que la CSN propose un plan d’urgence pour stopper l’hémorragie vers le privé :

  • en mettant fin à l’exode des médecins vers le secteur privé ;
  • en cessant d’octroyer des permis de cliniques privées à but lucratif ;
  • en décrétant un moratoire sur tous les projets de privatisation du travail et des tâches effectués par le personnel du réseau public.

« À la CSN, nous continuerons de travailler sans relâche pour assurer des emplois et des services de qualité dans le secteur public », conclut Caroline Senneville. « Pour nous, c’est très clair : Pas de profit sur la maladie ! »

 

À propos

Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada. En santé et services sociaux, la CSN, c’est plus de 125 000 travailleuses et travailleurs de toutes les catégories de personnel réunis au sein de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et de la Fédération des professionnèles (FP–CSN)

 

L’entente du Front commun a permis de diminuer l’écart de rémunération

Les données présentées par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) confirment que le règlement conclu entre le Front commun et le gouvernement a permis de réduire l’écart salarial et l’écart de la rémunération globale entre les travailleuses et les travailleurs des services publics et les autres salariés du Québec.

« Grâce à la lutte des 420 000 travailleuses et travailleurs réunis en Front commun, l’écart de rémunération a globalement diminué, et ce, malgré différentes ententes survenues dans d’autres secteurs sur lesquels se basent les comparatifs de l’ISQ. C’est un pas dans la bonne direction, mais nous avons encore du chemin à parcourir! », de faire valoir les porte-parole du Front commun, François Enault, 1er vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS.

« Nous l’avons dit dès le départ, si cette entente n’est pas parfaite, elle constitue tout de même une base solide pour amorcer un rattrapage avec les autres secteurs. Si les écarts de rémunération diminuent, c’est bon pour l’attractivité de nos réseaux, mais encore faut-il pouvoir retenir les travailleuses et les travailleurs! Les membres nous ont clairement indiqué qu’il reste beaucoup de travail à faire sur les conditions de travail et d’exercice dans nos réseaux publics. On doit continuer la lutte et on peut y travailler sans attendre la prochaine convention collective. Ce n’est certainement pas avec des gels d’embauches et le non-renouvellement des contrats temporaires qu’on permet aux effectifs de reprendre leur souffle. »

Sur le plan de la rémunération globale (qui tient compte à la fois des salaires, des avantages sociaux de la semaine normale de travail et des congés), le retard des travailleuses et des travailleurs des services publics comparativement aux autres salariés du Québec est de 2,1 %. Le retard des salaires est quant à lui de 11,4 % comparativement à 16,6 % en 2023.

L’enquête de l’ISQ démontre par ailleurs, de manière indirecte, que le gouvernement peine à conserver les travailleuses et les travailleurs d’expérience. En effet, lorsqu’on compare le taux de progression, on constate que la force vive du secteur public se retrouve plus bas dans les échelles salariales, ce qui traduit une main-d’œuvre moins expérimentée par rapport aux autres secteurs.

Les chiffres mis de l’avant par l’ISQ concernent l’ensemble des salariés québécois. Ainsi, on constate que les travailleuses et les travailleurs des services publics accusent du retard avec l’administration municipale (28,2 %), les entreprises publiques (11,9 %) et l’administration fédérale (12,2 %). Chez les ouvriers spécialisés (menuisiers, électriciens, plombiers et autres), le retard est passé de 32,6 % à 24,4 %.

En bref

  • Retard salarial avec les autres salariés québécois : 11,4 %;
  • Retard de rémunération globale avec les autres salariés québécois : 2,1 %;
  • Pourcentage de femmes parmi les membres représentés par le Front commun : 78 %.

Rappelons que le Front commun a négocié une convention collective qui prévoyait des augmentations de 6 % rétroactives au 1er avril 2023 et de 2,8 % en 2024. Pour les trois dernières années de la convention, les augmentations prévues sont de 8,6 % et sont bonifiées par une clause de protection du pouvoir d’achat pouvant aller jusqu’à 1 % de plus par année.

À propos du Front commun

Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur.

Des centaines d’agents correctionnels manifestent à Ottawa

Des centaines d’agents correctionnels fédéraux se sont rassemblés devant les bureaux du Conseil du Trésor pour réclamer une augmentation de salaire et de meilleures conditions de travail. Le Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN) négocie avec ses homologues depuis près de trois ans et la dernière offre du gouvernement demeure loin d’être acceptable.

Une offre qui ne tient pas compte de la nature du travail.

Les agents correctionnels fédéraux ont des conditions de travail particulières.   Pourtant, l’offre actuelle d’augmentation salariale de 12,5 % sur quatre ans témoigne d’un manque évident de compréhension de ce simple fait. C’est pourquoi des centaines d’agents correctionnels de tout le pays se sont rassemblés aujourd’hui devant les bureaux du Conseil du Trésor. « Aujourd’hui, nous sommes unis, non seulement en tant qu’agents correctionnels, mais aussi en tant que pilier du système correctionnel canadien. Chaque jour, nous assumons l’un des rôles les plus difficiles et les plus critiques de notre pays. On gère les risques, on maintient la sécurité et on accomplit un travail que la plupart des gens ne peuvent même pas comprendre », ajoute Jeffrey Wilkins, président national d’UCCO-SACC-CSN. « Le rassemblement d’aujourd’hui a pour but de dire à l’employeur que nous ne reculerons pas tant que notre rôle unique ne sera pas respecté. Nous prenons position aujourd’hui non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour l’avenir de notre profession, pour ceux qui suivront nos traces et pour le système correctionnel auquel nous croyons tous ».

Très peu d’avancées à la table des négociations

Malgré les quelques avancées à la table de négociation, l’offre présentée par l’employeur est toujours de 12,5% sur 4 ans, sans indemnité de danger et sans prime de risque COVID. De plus, l’employeur semble très déterminé à restructurer les horaires des agents correctionnels, ce qui obligerait les membres à travailler plus de jours tout au long de l’année. « Le rassemblement d’aujourd’hui démontre notre force collective. Nous continuerons à faire appel à nos membres pour que nos voix soient entendues, que nos revendications soient satisfaites et que nos contributions à la sécurité publique soient respectées », conclut Jeffrey Wilkins.

À propos de l’UCCO-SACC-CSN

Le Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN) représente plus de 7 500 membres travaillant dans des institutions fédérales à travers le Canada.

Plusieurs milliers de personnes réunies contre le privé en santé

Sous le thème Pas de profit sur la maladie, le rassemblement contre la privatisation du réseau de la santé et des services sociaux a réuni plusieurs milliers de militantes et militants de la CSN au Colisée de Trois-Rivières, ce samedi.

« C’est une véritable démonstration de force qu’on a réalisée. Que le gouvernement se le tienne pour dit : les Québécoises et les Québécois ont à cœur leur réseau public et sont prêts à se mobiliser pour le défendre », s’est exclamée la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Lors de l’événement animé par la comédienne Eve Landry, on a pu voir la rappeuse Sarahmée, le groupe Valaire et l’humoriste Christian Vanasse sur scène, en plus de la chercheuse Anne Plourde et de la Dre Élise Girouard-Chantal de Médecins Québécois pour un régime public (MQRP), qui se sont adressés à la foule. Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de Québec solidaire et Paul St-Pierre-Plamondon, chef du parti Québécois se sont également joints à l’événement.

Un plan d’urgence
Durant cette journée électrisante, trois revendications politiques ont également été rendues publiques afin de répondre rapidement à la crise d’accès aux soins de santé. Tout d’abord, la CSN demande au ministre de la Santé de freiner l’exode des médecins vers le secteur privé, une fois pour toutes. Pour y arriver, le ministre pourrait tout simplement signer un arrêté ministériel, comme il l’a récemment fait pour les optométristes.

La CSN demande aussi au gouvernement de cesser d’octroyer des permis de cliniques privées à but lucratif dès maintenant. Pour la centrale, rien ne justifie la propagation d’entreprises dont le seul objectif est de profiter de la maladie des gens. Finalement, la CSN demande au gouvernement d’instaurer un moratoire sur tous les types de privatisation du travail et des tâches présentement accomplies au public. On parle d’agences de placement, de buanderies, de l’entretien des bâtiments, du transport de patients, etc. La centrale demande au gouvernement de mettre en place ses trois revendications d’ici le 1er mai prochain, sinon elle promet de faire monter la pression.

Un réseau gratuit, universel et public

Récemment, les Québécoises et les Québécois ont entendu plusieurs ténors de la privatisation du réseau de la santé vanter les mérites de cette privatisation pour améliorer l’accès aux soins de santé. Souvent, le mouvement syndical était pointé du doigt comme étant un acteur d’immobilisme qui refuse de voir la solution pour rendre enfin notre réseau plus efficace.

La CSN réfute cette perspective. Accuser les syndicats, c’est faire porter aux travailleuses et aux travailleurs le poids de l’immobilisme alors que l’ensemble des gouvernements successifs n’ont toujours qu’un message à répéter : il nous faut l’aide du privé. L’immobilisme, c’est eux.

Car le privé est loin d’être une solution miracle aux problèmes d’engorgement du réseau. Les Québécoises et les Québécois sont bien placés pour le savoir, puisque le privé occupe une place croissante dans leur réseau depuis 40 ans. En fait, la première ligne est presque entièrement privée avec la mise en place des Groupes de médecine familiale, les GMF, qui peinent à répondre à la demande. Parallèlement, le gouvernement ne cesse de transférer des opérations vers des cliniques médicales privées. Pourtant, voyons-nous les listes d’attente considérablement diminuer ? Non, et ce transfert coûte cher : L’IRIS dévoilait que les chirurgies coûtent jusqu’à 150 % plus cher lorsqu’elles sont effectuées au privé. Plus efficace, vous dites ?

Prenons le cas de l’Institut économique de Montréal (IEDM). Il va jusqu’à prétendre que le privé pourrait être un moyen d’atteindre l’idéal d’universalité visé par le réseau de la santé. De quelle universalité parle-t-on ? De la clinique médicale privée qui exige un abonnement de 3000 $ par année ou de 200 $ la visite ? Pouvons-nous vraiment croire que le gouvernement, en pleine réintroduction de mesures d’austérité dans le réseau, incluant des gels d’embauches et des abolitions de postes, a les moyens de garantir des marges de profits allant jusqu’à 15 % pour des entreprises privées ? L’austérité et l’utilisation d’entreprises à but lucratif payées à même les impôts risquent davantage de nous mener vers la réduction des services que vers l’universalité.

On dit même que la Suède et la France auraient laissé entrer le privé dans leurs réseaux respectifs au bénéfice de la population. Ce que la statistique ne dit pas, c’est que ces pays ont aussi des proportions de médecins beaucoup plus grandes qu’au Québec, qui détient par ailleurs le plus faible taux de médecin par personne dans les pays de l’OCDE.

Le réseau de la santé public, gratuit et universel, est plus qu’un modèle d’affaires. C’est un projet de société. C’est l’un des legs les plus précieux de la Révolution tranquille. À la base, c’est un modèle qui, notamment grâce aux CLSC, permet de prévenir plutôt que de guérir. Mais soigner à grands frais, c’est beaucoup plus rentable pour les entrepreneurs de la santé.

On essaiera de vous faire croire que le privé est plus flexible, plus compétitif. Ne tombez pas dans le panneau. Le privé est un modèle d’affaires qui vise à réaliser du profit sur la maladie des autres et ça, ça n’a pas sa place au Québec.

Dubé fait la démonstration qu’il a les pouvoirs d’agir pour rapatrier les médecins au public

Réagissant à la décision du ministre Dubé de forcer le rapatriement des optométristes sous le régime public, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) constate que lorsque le ministre a la volonté de contraindre des professionnels de la santé à exercer dans le réseau public, il a les pouvoirs de le faire. Elle insiste donc pour qu’il fasse preuve de lamême volonté avec les médecins du réseau qui exercent au privé.

« L’heure n’est plus aux mesurettes, il faut une solution structurante pour freiner l’exode des médecins vers le privé. Le gouvernement le démontre ce matin, tout ce dont on a besoin, c’est de volonté politique et de manière soutenue », explique Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Le 27 octobre dernier, la CSN exhortait justement le gouvernement à agir par voie d’arrêté ministériel pour freiner cet exode.

« Quand un médecin part vers le privé, il ne part pas seul : il amène toute une équipe de travailleuses et de travailleurs avec lui. Cette désertion affaiblit notre réseau, amplifie le cercle vicieux du manque de ressources et allonge les listes d’attente », ajoute Mme Senneville.

Un grand rassemblement

Ce samedi 23 novembre, la CSN rassemblera des milliers de militantes et de militants au Colisée Vidéotron de Trois-Rivières dans un événement à grand déploiement contre le privé en santé. L’événement sera animé par la comédienne engagée Eve Landry et réunira des invité-es de marque comme la rappeuse Sarahmée, le groupe Valaire, l’humoriste Christian Vanasse, la chercheuse Anne Plourde ainsi que la Dre Élise Girouard-Chantal du regroupement des Médecins québécois pour un régime public (MQRP).

Gabriel Nadeau-Dubois de Québec solidaire ainsi que Paul St-Pierre-Plamondon du Parti Québécois prendront également la parole lors de ce rassemblement.

Un plan d’urgence pour freiner l’érosion du réseau de la santé et des services sociaux sera notamment présenté sur place et fait suite à la campagne Pas de profit sur la maladie que la CSN mène depuis plusieurs mois.

Un vaste soutien populaire pour les travailleuses en CPE

Les quelque 12 500 travailleuses en centres de la petite enfance (CPE), affiliées à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), ont déposé à l’Assemblée nationale une pétition de tout près de 20 000 signatures en appui à leurs revendications, parrainée par le député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau. Ces travailleuses sont actuellement en négociation avec le gouvernement et elles proposent des solutions pour régler la pénurie de personnel et les bris de services qui menacent le réseau. Cette action de visibilité coïncide aussi avec la Journée mondiale de l’enfance.

« Les travailleuses sont épuisées par la surcharge de travail et voient leurs conditions d’emploi se détériorer d’année en année. D’ailleurs, elles sont de plus en plus nombreuses à délaisser la profession », explique la représentante du secteur des CPE de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Stéphanie Vachon.

Le gouvernement de la CAQ devrait faire des pieds et des mains pour convaincre le personnel d’expérience de demeurer dans le réseau et attirer la relève. Malheureusement, il travaille à l’envers. Pourtant, les solutions sont claires : il faut une bonification substantielle des conditions d’emploi, notamment par de meilleurs salaires, par une charge de travail moins lourde et plus de ressources pour les services aux enfants.

« À l’heure actuelle, ce gouvernement nous offre des augmentations salariales largement inférieures à celles consenties au secteur public. Et pour y avoir droit, il nous demande d’accepter des reculs dans nos conditions actuelles d’emploi ! », témoigne Mme Vachon.

« Course aux places »
« Nous sommes devant un gouvernement qui manque de vision. Il a promis des places aux familles du Québec, une place pour chaque enfant, mais il néglige le fait que pour créer des places de qualité, ça prend des travailleuses qualifiées », affirme la vice-présidente responsable des secteurs parapublics et privés de la FSSS–CSN, Lucie Longchamp.

Plutôt que d’offrir des conditions valorisantes aux travailleuses en CPE, ce gouvernement se dépêche de créer des places à la va-vite, en recrutant du personnel non qualifié, qui quitte le réseau après quelques mois parce qu’il ne possède pas les outils nécessaires pour relever les défis de cette profession.

« Dans sa course aux places, ce gouvernement privilégie aussi les garderies privées en dépit des problèmes de qualité de ce modèle “d’affaires”, problèmes qui ont été longuement documentés, entre autres par la Vérificatrice générale du Québec. La recherche de profit est incompatible avec l’éducation des tout-petits », poursuit Mme Longchamp.

« La valorisation de la profession d’éducatrice en CPE est fondamentale pour assurer la consolidation et la pérennité d’un réseau de qualité. Ça passe par des conditions de travail et des conditions salariales dignes de la fonction qu’elles occupent. L’ampleur de la réponse de la population à cette pétition démontre toute l’appréciation qu’ont les familles pour ces travailleuses. Le gouvernement doit enfin saisir le message et agir en conséquence », ajoute le porte-parole du Parti Québécois en matière de CPE, Joël Arseneau.

Les travailleuses en CPE peuvent aussi compter sur l’appui des organismes Ma place au travail et Valorisons ma profession pour demander au gouvernement d’offrir des conditions respectables aux travailleuses en CPE afin d’honorer sa promesse faite aux familles du Québec de compléter le réseau des services de garde éducatifs à l’enfance.

À propos
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) constitue l’organisation syndicale la plus importante dans le secteur des centres de la petite enfance (CPE) au Québec. Elle regroupe 80 % des CPE syndiqués, pour quelque 12 500 travailleuses et travailleurs.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Les employé-es de la SAQ en grève lundi

En dépit des nouvelles propositions déposées par ses 5000 employé-es, la direction de la SAQ crée à nouveau l’impasse à la table de négociation. Exaspérés par l’intransigeance de la partie patronale, ceux-ci exerceront une cinquième journée de grève aujourd’hui.

« Depuis le début octobre, l’employeur nous tient essentiellement le même discours : retirez toutes vos demandes, acceptez tous nos reculs et peut-être, un jour, on discutera de vos priorités. Cette position est inacceptable : nous avons identifié les enjeux prioritaires sur lesquels nous voulons travailler, nous avons retiré plusieurs demandes et nous avons fait une contre-proposition à l’offre salariale de la SAQ. Malgré cela, la SAQ refuse systématiquement de s’avancer le bout du nez et de nous indiquer comment elle compte répondre aux problèmes que nous vivons », déplore Lisa Courtemanche, présidente du Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN).

En effet, au cours des dernières rencontres de négociation, le syndicat a déposé une contre-proposition salariale de 20 % sur cinq ans, en réponse à l’offre initiale de 16,5 % sur six ans de la SAQ. Le syndicat a réitéré sa volonté d’obtenir un accès plus rapide au régime d’assurance des employé-es, qui doivent actuellement attendre sept ans avant d’y avoir droit. Les salarié-es désirent également protéger le nombre de postes réguliers, alors qu’à peine 30 % des employé-es peuvent compter sur de telles conditions.

« Il n’y a aucune entreprise au Québec qui fonctionne avec près de 70 % de ses employé-es sur une base aussi précaire », souligne la présidente de la CSN, Caroline Senneville. « Les revenus de la SAQ bénéficient à l’ensemble du Québec, mais ce n’est pas une raison pour maintenir des milliers d’employé-es dans une telle précarité. Attendre 12 ans avant d’avoir un horaire stable, 7 ans avant d’avoir droit à des assurances, ça n’a juste pas de bon sens. Qu’attend le ministre des Finances, Eric Girard, pour exiger à la SAQ de mieux traiter ses employé-es ? Faut-il lui rappeler que c’est en grande partie grâce à eux si la société d’État rapporte au gouvernement des dividendes de 1,4 milliard de dollars ? »

Pour la vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), Stéphanie Gratton, la direction de la SAQ doit prendre acte de leur détermination à améliorer leurs conditions de travail. « La SAQ doit négocier en répondant aux demandes de ses employé-es. Ce n’est pas en imposant des conditions impossibles et en multipliant les ultimatums qu’on parvient à un règlement négocié. Le syndicat a effectué son exercice de priorisation au cours des dernières semaines, il est temps que la SAQ fasse le sien. »

Le Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN) représente les 5000 employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ, partout au Québec. Il est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), qui réunit plus de 425 syndicats représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Forte de ses 330 000 membres, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est présente dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

Coupes dans les cégeps : le personnel dénonce les conséquences désastreuses qui en découlent

Des établissements aux installations désuètes, des budgets d’infrastructures amputés de moitié, des travaux de réparation stoppés net ou reportés et de nouveaux livres qu’on n’achète plus… Ce à quoi s’ajoute maintenant un gel d’embauche de certaines catégories de personnel de soutien et professionnel des cégeps annoncé par le gouvernement la semaine dernière.

« Pour un gouvernement qui dit que l’éducation est une priorité, il est clair pour nous qu’il est surtout déconnecté des réalités des cégeps. Comment peut-il sérieusement prétendre que ça n’aura pas d’impact ? », font valoir Caroline Senneville, présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), et Éric Gingras, président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

Comme dans un mauvais film d’horreur, la tronçonneuse du gouvernement Legault coupe sans ménagement dans les cégeps. Le personnel membre de la CSN et de la CSQ se mobilise pour dénoncer les conséquences bien concrètes qui découlent de ces compressions budgétaires.

Demain, jour de l’Halloween, celles et ceux qui tiennent à bout de bras nos établissements collégiaux sont invités à multiplier les actions de visibilité pour démasquer l’improvisation gouvernementale de même que ses conséquences sur la qualité de la formation. Des membres vont photographier et partager sur les réseaux sociaux des lieux et du matériel désuets ou endommagés tout en déplorant les projets mort-nés, d’autres vont écrire aux député-es de leurs circonscriptions afin d’exercer de la pression sur la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel. Certains cégeps seront également ornés d’affiches et de bannières. Des tracts (des compressions qui font peur) seront aussi distribués alors que s’organiseront des rassemblements aux abords des collèges.

« Cesser de garnir nos bibliothèques de nouveautés, empêcher la réfection de piscines ou annuler des cours à la formation continue pendant que la population étudiante augmente et que la vérificatrice générale conclut à la vétusté des deux tiers des cégeps, c’est plus que préoccupant, c’est carrément irresponsable ! Au déficit budgétaire réduit s’ajoutera un déficit éducatif gonflé… bien plus dommageable pour l’avenir du Québec. Cela porte un nom : austérité ! », s’offusque Caroline Senneville.

Des coupes déguisées

Pour comble d’insulte, le coup de hache a été annoncé en catimini, en plein été, par la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry. Aucun débat public n’a été tenu. Le gouvernement choisit de pelleter par en avant les travaux qui s’imposent.

« Il est clair pour nous que le gouvernement joue sur les mots. Or, le gel d’embauche et les restrictions budgétaires se traduisent concrètement par des coupes dans nos milieux. Et les premiers à en faire les frais, ce sont le personnel et les étudiants. Nos cégeps manquent d’amour, et ces compressions en catimini n’arrangeront pas les choses, au contraire ! On a dit à la sortie des négos qu’il fallait un coup de barre pour assurer un investissement majeur dans le réseau collégial. Avec l’annonce de vendredi dernier, on s’éloigne sérieusement de cet objectif ! », conclut Éric Gingras.

Le personnel des collèges, déterminé à se lever pour les cégeps, va redoubler d’efforts, particulièrement à l’approche de la mise à jour économique du gouvernement Legault, afin de faire reculer la CAQ sur les compressions dommageables imposées au réseau.

Défense du réseau de la santé : la CSN souhaite faire une démonstration de force

Devant les difficultés d’accès au réseau de la santé qui s’accentuent, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) demande au ministre de la Santé, Christian Dubé, de mettre fin à l’exode des médecins qui quittent le régime public pour aller exercer au privé. 

En 2024, plus de 500 médecins de famille étaient désaffiliés du régime public d’assurance maladie (RAMQ) pour exercer uniquement au privé. Selon les données officielles de la régie, ce nombre a doublé depuis 2015 et quadruplé depuis 2009. 

« On nous dit souvent que le réseau de la santé est un gros bateau à faire bouger, mais le gouvernement n’a pas d’excuse sur ce point-ci ; il pourrait mettre fin à l’exode dès lundi, par simple arrêté ministériel, soutient la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Les médecins qui partent pour le privé diminuent nécessairement l’accès au réseau, mais privent aussi les Québécois du travail des infirmières, des agentes administratives et des préposées qui quittent avec les médecins », ajoute-t-elle.  

La proposition faite par la CSN est la première d’une série de mesures qui seront annoncées le 23 novembre prochain lors d’un rassemblement d’envergure tenu par la centrale syndicale. 

Un grand rassemblement 

Dans un peu moins d’un mois, la CSN rassemblera des milliers de militants au Colisée Vidéotron de Trois-Rivières. L’événement sera animé par la comédienne engagée Eve Landry et réunira des invités de marque comme la rappeuse Sarahmée, le groupe Valaire, l’humoriste Christian Vanasse, la chercheuse Anne Plourde, le regroupement Médecins Québécois pour un régime public (MQRP) et plusieurs autres. 

Un plan d’urgence pour freiner l’érosion du réseau de la santé et des services sociaux sera notamment présenté sur place et fait suite à la campagne Pas de profit sur la maladie que la CSN mène depuis plusieurs mois. 

« Partout au Québec, un nombre croissant de travailleuses et de travailleurs sont préoccupés par la privatisation du réseau de la santé. Cet événement est un signal que la CSN envoie au gouvernement de la CAQ. Les Québécoises et les Québécois tiennent à leur réseau et ils sont prêts à le défendre ! », conclut Caroline Senneville.  

La CSN dénonce fermement le gel d’embauche de personnel administratif

Pour la Confédération des syndicats nationaux (CSN), le gouvernement caquiste commet une erreur qui sera lourde de conséquences en décrétant notamment un gel d’embauche du personnel administratif dans les réseaux publics. Ces mesures sont imposées alors que les réseaux demeurent lourdement affaiblis par les mesures d’austérité des dernières années.

« Quel manque de vision ! », réagit la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

« Comme d’autres avant lui, le gouvernement fait probablement le calcul que ces coupes au sein de ce personnel œuvrant dans l’ombre seront moins visibles pour la population. Ne nous y trompons pas. Les services publics ne peuvent pas fonctionner sans le personnel administratif et il n’y a aucun doute que cette mauvaise décision va entraîner des conséquences majeures sur le terrain. La CAQ était heureuse de voir son nom associé aux baisses d’impôt qu’elle a consenties aux mieux nantis il y a quelques années. Eh bien, il faudra maintenant l’associer au retour de l’austérité et à la dégradation des services à la population. »

Ces coupes sont ordonnées alors qu’on ne voit même pas encore l’effet des mesures négociées avec le gouvernement il y a un an à peine à l’occasion du renouvellement des conventions collectives. Certaines de ces solutions visent à corriger des problèmes qui ont été créés notamment par les mesures d’austérité imposées aux services publics par l’ancien gouvernement du Parti libéral du Québec. Dans les faits, la situation continue de se dégrader et elle empirera avec cette décision de la CAQ.

Services publics, éducation, enseignement supérieur
« Le gel d’embauche dans les établissements carcéraux du Québec, parmi les agentes et les agents correctionnels, le personnel de soutien dans les écoles et les collèges ainsi que dans les divers organismes gouvernementaux constitue une menace grave pour la sécurité, l’éducation et les services publics, enchaîne le président de la Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN), Frédéric Brun. Il n’est pas normal de devoir encore et toujours revendiquer des ressources adéquates. Il est temps de garantir un avenir digne et sécuritaire pour toutes et tous.»

Santé
« Le chat sort du sac! s’exclame Réjean Leclerc, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). La CAQ joue sur les mots pour ne pas avouer qu’elle impose l’austérité, mais nous ne sommes pas dupes. Il est certain que les compressions dans le personnel administratif du réseau de la santé et des services sociaux, déjà à bout de souffle, auront des impacts négatifs directs sur les soins et les services que reçoivent les citoyennes et les citoyens du Québec. »

«Toute la machine sera ralentie. La CAQ veut-elle vraiment obliger les médecins et les infirmières à devoir faire du travail administratif, à s’occuper de la paperasse, parce que le gouvernement coupera dans les bureaux ?»

En santé et services sociaux, le couperet gouvernemental est d’autant plus mal reçu que les travailleuses attendent toujours que leur soient versées les sommes qui leur sont dues en vertu de l’équité salariale. Selon l’engagement du gouvernement, toutes les sommes auraient dû être versées déjà à plus de 40 000 travailleuses. Or, non seulement elles n’ont rien reçu, mais les employeurs et le gouvernement sont toujours incapables de dire quand ces sommes dues leur seront finalement versées. Par ailleurs, ces coupes s’inscrivent dans un contexte où les établissements du réseau s’engagent dans une vague de compressions se faisant sentir jusque dans la diminution de soins d’hygiène aux aîné-es.

À propos
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative parmi le personnel administratif des réseaux publics. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Appui aux travailleuses en petite enfance : une centaine de personnes manifestent devant le ministère de la Famille

Les travailleuses en centres de la petite enfance (CPE) et les responsables de service de garde éducatif en milieu familial (RSGE) affiliées à la CSN joignent leurs voix pour dénoncer l’attitude du gouvernement du Québec dans leurs deux négociations respectives. Ces travailleuses profitent de la Semaine nationale des éducatrices et éducateurs de la petite enfance pour dénoncer le manque de vision du gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) et réclamer de meilleures conditions de travail.

Surcharge de travail, exode des travailleuses, difficulté de recrutement, manque criant de places pour les enfants : le réseau souffre cruellement du désengagement du gouvernement. « Plutôt que d’offrir à ces travailleuses des conditions pour qu’elles demeurent dans le réseau et qui attirent la relève, ce gouvernement préfère maintenir des salaires bien en dessous de ceux versés dans le secteur public. Et pour y avoir droit, il leur demande d’accepter des reculs dans leurs conditions actuelles d’emploi », critique Lucie Longchamp, vice-présidente et responsable des secteurs parapublic et privé de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

« Ce gouvernement nous offre des augmentations salariales de 12,7 % sur cinq ans, en échange de “flexibilité”, de reculs pour “faire plus avec moins” et “optimiser” le réseau », dénonce Chantal Racicot, représentante du secteur des RSGE de la FSSS–CSN.

Semaine de 40 heures
« Pendant que le réseau se vide de son personnel, ce gouvernement souhaite exiger toujours plus aux travailleuses, sans mesures de soutien supplémentaires », affirme la représentante du secteur des CPE de la FSSS–CSN, Stéphanie Vachon. Elle trouve inquiétante la récente sortie publique de la présidente du Conseil du trésor qui souhaite forcer la semaine de travail de 40 heures.

« Non seulement cette demande ne nous a pas été présentée à la table de négociation, mais elle témoigne de la totale déconnexion de ce gouvernement. La solution à la crise passe par une amélioration substantielle des conditions de travail, notamment de meilleurs salaires et par une charge de travail moins lourde, mais aussi par la qualité des services aux enfants. Des ratios bien balisés et respectés entre le nombre d’éducatrices et d’enfants et un meilleur soutien pour les enfants ayant des besoins particuliers sont essentiels. Nous dénonçons l’attitude méprisante de Mme LeBel envers les professions en CPE », poursuit Mme Vachon.

Les RSGE ont en main un mandat de moyens de pression adopté à 96 % (grève perlée équivalente à cinq jours de grève) alors que leurs collègues des CPE sont consultées jusqu’au 15 novembre pour l’adoption d’une banque de cinq jours de grève.

Pas de profits sur le dos des tout-petits
« Plutôt que d’investir dans les CPE et les milieux familiaux, qui sont sans but lucratif, pour garantir la qualité des services et des conditions décentes aux travailleuses, ce gouvernement se dépêche de créer des places à la va-vite, en favorisant les garderies privées », souligne la troisième vice-présidente de la CSN, Katia Lelièvre. En 2023-2024, 79 % des places créées l’ont été en garderie privée.

Ce gouvernement ferme ainsi les yeux sur les problèmes de qualité des services offerts par ce modèle. Au mois de mai, la vérificatrice générale du Québec, Guylaine Leclerc, soulignait que 60 % des garderies privées ont échoué à l’évaluation de leur qualité éducative par le ministère de la Famille.

Liste d’attente
Les données du ministère indiquent que plus de 34 000 enfants sont toujours sur la liste d’attente. « Ces enfants ont droit à une place dans un service de garde éducatif sans but lucratif. Pas une place dans un système à deux vitesses dans lequel les enfants n’ont pas tous la chance de recevoir une éducation de qualité, souligne la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain, Dominique Daigneault. Alors que l’importance de l’éducation à la petite enfance est clairement démontrée depuis longtemps, comment se fait-il que les spécialistes de ce domaine, majoritairement des femmes, ne soient pas mieux rémunérées? », termine Mme Daigneault.

À propos
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) constitue l’organisation syndicale la plus importante dans le secteur des centres de la petite enfance (CPE) au Québec. Elle regroupe 80 % des CPE syndiqués, pour 12 500 travailleuses et travailleurs, et quelque 3 000 responsables de service de garde éducatif en milieu familial (RSGE).

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Amazon encore déboutée par le Tribunal

Dans une décision rendue hier, le Tribunal administratif du travail (TAT) rejette le recours constitutionnel intenté par Amazon ainsi que sa demande de révocation de la décision d’accréditation émise à la suite de la demande de syndicalisation des employé-es de l’entrepôt DXT4, à Laval.

Rappelons que le 10 mai dernier, le TAT reconnaissait le caractère représentatif du Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Amazon Laval–CSN pour représenter les 230 employé-es de DXT4. Avant même la reconnaissance du syndicat par le TAT, Amazon avait annoncé son intention de contester la constitutionnalité des pouvoirs de l’agente du tribunal à reconnaître ce caractère représentatif, tout en contestant par la suite la façon dont l’enquête avait été menée par celle-ci.

« À leur face même, les motifs qu’avance Amazon pour tenter d’annuler la décision d’accréditation reposent sur de simples soupçons, des suppositions ou du ouï-dire », écrit la juge Irène Zaïkoff dans sa décision. Elle rejette sans nuance la contestation constitutionnelle d’Amazon, de même que sa demande de révocation de la décision d’accréditation.

« Nous sommes très satisfaits de cette décision », se réjouit la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Les propos de la juge Zaïkoff sont très clairs : la liberté d’association des travailleuses et des travailleurs, ça ne concerne qu’eux-mêmes. Amazon ne peut s’immiscer dans ce droit constitutionnel à la syndicalisation. »

« Il est désolant de voir Amazon multiplier les tactiques pour empêcher la syndicalisation de ses employé-es, poursuit la présidente de la CSN. C’est la deuxième fois en quelques mois que le Tribunal déboute Amazon. La multinationale doit comprendre que si elle veut faire des affaires au Québec, elle doit respecter les lois et les institutions québécoises. Et si ce n’est pas naturel dans l’empire de Jeff Bezos, la CSN sera là pour faire valoir les droits des travailleuses et des travailleurs de l’entreprise. »

 

À propos

Le 19 avril dernier, la CSN déposait une requête auprès du TAT pour représenter les 230 salarié-es de l’entrepôt DXT4 d’Amazon, rue Ernest-Cormier à Laval. Au cours des semaines précédentes, c’est en grand nombre que les salarié-es avaient rallié leur syndicat. Le 10 mai, le TAT accréditait officiellement le syndicat, reconnaissant qu’une majorité d’employé-es y avaient adhéré. La négociation en vue d’établir une première convention collective a débuté en juillet.

Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

De nouvelles mesures positives qui ne règlent pas le problème de fond

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) désire saluer les changements apportés au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) qui entreront en vigueur dès le 8 novembre 2024, tout en réitérant que le problème de fond demeure entier.

« Nous saluons le fait que le gouvernement vient reconnaître certaines stratégies de contournement d’employeurs peu scrupuleux qui visaient, entre autres, à les décharger de leurs responsabilités envers ces travailleuses et travailleurs. En plaçant leur rémunération juste un peu au-dessus du seuil fixé par les règles, certains employeurs n’étaient plus tenus d’assumer les dépenses de logement, d’assurance maladie et de déplacement qui leur incombaient, souligne Caroline Senneville, présidente de la CSN. Même si les nouvelles règles corrigent ces lacunes, le problème fondamental lié à ce programme demeure entier : les permis de travail fermés rattachés à un seul employeur sont un terreau fertile à une forme d’esclavage moderne que même l’Organisation des Nations unies (ONU) a récemment dénoncée publiquement ».

« D’un côté, on augmente les seuils salariaux minimaux en vertu desquels un emploi sera désigné à bas salaire pour contrer les manigances de certains patrons, tout en gardant les travailleuses et les travailleurs dans un piège de précarité qui met en péril leur santé et leur sécurité au travail et dans leur vie personnelle, ajoute la présidente de la CSN. Rappelons-nous que presque la totalité des personnes migrantes qui viennent travailler au Canada en vertu du PTET n’a pas accès à la résidence permanente, ce qui est un non-sens pour nous. On ne peut pas améliorer un tel programme sans attaquer les bases qui maintiennent des gens dans une boucle d’exploitation dont il est presque impossible de se sortir. »

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Les employé-es de la SAQ en grève aujourd’hui

Après 22 mois de négociation, c’est l’impasse entre la SAQ et ses employé-es de magasins et de bureaux. Choqués de voir leur employeur refuser toute discussion sur les dernières demandes portées par leur comité de négociation, ces derniers exerceront une troisième journée de grève aujourd’hui.

« On se sent floués, affirme Lisa Courtemanche. Ça fait deux ans qu’on se fait dire, au sujet de chaque demande pouvant avoir une incidence financière, qu’on allait en discuter après avoir réglé les clauses normatives. Or, nous y voilà. Sauf que l’employeur nous dépose son offre financière en posant comme condition qu’il faudrait accepter tous les reculs qu’il exige, tout en retirant chacune de nos demandes. Ça n’a juste pas de bon sens. »

Encore marqués par l’abolition de dizaines de postes réguliers en début d’année, les employé-es de la SAQ désirent limiter le recours à la main-d’œuvre précaire pour assurer les opérations courantes de la société d’État.

« À la SAQ, près de 70 % des employé-es travaillent à temps partiel et sur appel, déplore le premier vice-président de la CSN, François Enault. Ça prend 12 ans avant d’avoir un poste régulier. Il n’y a pas une entreprise au Québec dont le modèle d’affaires repose autant sur la précarité de son personnel. Il est tout à fait légitime de vouloir assurer un minimum de postes stables et de limiter le recours au travail à temps partiel. »

Alors que la direction de la SAQ désire revoir à la baisse les prestations de l’assurance collective en matière de santé, le syndicat désire au contraire améliorer les conditions y donnant accès. À l’heure actuelle, il faut attendre sept ans avant d’être admissible à la couverture d’assurances : les employé-es demandent de réduire ce délai à cinq ans et réclament l’introduction d’une couverture de soins dentaires.

« La SAQ procure de grands bénéfices financiers à la société québécoise, rappelle la vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), Stéphanie Gratton. Il est normal pour les employé-es de vouloir améliorer leurs conditions de travail, comme c’est le cas lors de toute négociation de convention collective. »

Par ailleurs, le syndicat déplore que l’offre salariale de la SAQ, de l’ordre de 16,5 % sur six ans, soit en deçà des augmentations obtenues par les employé-es du secteur public en décembre dernier.

Le Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN) représente les 5500 employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ, partout au Québec. Il est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), qui compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Forte de 330 000 membres, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est présente dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

Les responsables de service de garde éducatif en milieu familial votent les moyens de pression

Les responsables de service de garde éducatif en milieu familial (RSGE), membres de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), adoptent à 96 % un mandat de moyens de pression plus lourds prévoyant des grèves perlées.

Au terme d’une tournée d’assemblées à l’échelle du Québec, les RSGE ont accepté à 96 % la mise en place de moyens de pression. Ceux-ci pourront aller jusqu’à des actions concertées pour diminuer la prestation de services pour un maximum équivalent à cinq jours. Ces moyens de pression seront appliqués au moment jugé opportun.

« Les RSGE de toute la province envoient un message très fort au gouvernement du Québec, qui ne semble pas prendre cette négociation au sérieux. Le ministère de la Famille traîne en longueur, explique la représentante du secteur des RSGE de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Chantal Racicot. Par ce vote, les RSGE manifestent aussi leur mécontentement face aux offres du gouvernement qui souhaite “faire plus avec moins” », ajoute-t-elle.

L’inflation fait mal aux RSGE, qui voient leur revenu stagner depuis de nombreuses années alors que leurs dépenses explosent. Le gouvernement propose notamment des augmentations sous la hausse de l’indice des prix à la consommation (IPC) qui ne s’appliquent que sur 80 % de la rémunération des RSGE.

« Combien de travailleuses et de travailleurs accepteraient d’obtenir des augmentations annuelles sur une portion de leur salaire seulement ? » souligne la vice-présidente responsable des secteurs parapublics et privés de la FSSS–CSN, Lucie Longchamp. De plus, la rétribution de 7 $ que reçoivent les RSGE par jour pour chaque enfant n’a pas été augmentée depuis plus de dix ans ! « Pourtant, les parents du Québec payent actuellement 9,10 $ par jour. Les hausses de tarif vont directement dans les poches du gouvernement. C’est un non-sens », dénonce Mme Longchamp.

Il faut rappeler que le ministère s’est fixé des cibles ambitieuses en matière de création de places afin d’accroître l’accessibilité des services de garde. « Malheureusement, les offres qui sont sur la table risquent d’avoir l’effet contraire. S’il veut honorer ses promesses pour les familles du Québec, le ministère doit améliorer les conditions de travail. Il y a plus de 34 000 enfants en attente d’une place dans le réseau des services de garde éducatifs », précise Mme Longchamp.

Le 16 octobre, les RSGE ont manifesté de manière symbolique devant le bureau de la présidente du Conseil du trésor et députée de Champlain, Sonia LeBel. « Votre travail est essentiel et vous pouvez compter sur l’appui indéfectible des syndicats de tout le Cœur-du-Québec afin de faire reconnaître, une fois pour toutes, la véritable valeur de leur travail », termine le président du conseil central de la CSN dans la région, Pascal Bastarache.

À propos
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) constitue l’organisation syndicale la plus importante dans le secteur de la petite enfance. En milieu familial, la fédération représente environ 3000 responsables de service de garde éducatif en milieu familial (RSGE). Dans les centres de la petite enfance (CPE), elle regroupe plus de 12 500 travailleuses.

Le Conseil central du Cœur du Québec–CSN (CCCQ–CSN) regroupe près de 20 000 membres réunis au sein de 130 syndicats. Le territoire du conseil central est composé des régions administratives de la Mauricie et du Centre-du-Québec.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Une large coalition lance la campagne: « L’assurance-emploi doit nous protéger »

Les groupes de défense des sans-emploi, le Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC) et le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE), et les grandes centrales syndicales québécoises (FTQ, CSN, CSQ et CSD) lancent aujourd’hui la campagne « L’assurance-emploi doit nous protéger ».

Ensemble, ils font le constat que depuis trop longtemps ce programme a été l’objet de multiples mesures de compression qui en ont réduit la portée et affecté sa mission. Dans sa forme actuelle, le programme n’est plus en mesure de protéger adéquatement les travailleurs et les travailleuses. Dans le cadre de cette campagne, les partenaires, unissant leurs voix pour la première fois depuis plus de 10 ans, s’afficheront dans les journaux et sur le web, ainsi que sur des panneaux routiers. Ils invitent aussi toutes les personnes partageant l’espoir et l’ambition d’un programme d’assurance-emploi plus protecteur à joindre leurs voix en signant une lettre en ligne au www.coalition-mieux.org qui sera transmise au premier ministre du Canada et au ministre fédéral responsable du programme.

« Avouons-le, c’est la dernière chance d’agir. Avec le soutien de l’opposition constructive, le gouvernement doit prendre l’initiative dans le cadre de l’Énoncé économique de novembre 2024 et apporter des améliorations au programme d’assurance-emploi. Pour ce faire, nous suggérons la mise en place d’un projet pilote de 5 ans, afin de tester la validité et la portée des mesures d’amélioration que nous réclamons », a déclaré Pierre Céré, porte-parole du CNC. « Les gens méritent mieux que le statu quo ».

« La réforme de l’assurance-emploi est un test, avant les prochaines élections, pour voir quels sont les partis fédéraux qui sont réellement pour les travailleuses et les travailleurs. La promesse libérale de 2015 peut encore être réalisée dans le contexte où l’ensemble des syndicats et des groupes de défense des chômeurs du Québec sont unis pour cette cause importante, notamment dans les régions. Ce n’est pas normal que seulement 40 % des chômeuses et chômeurs se qualifient pour l’assurance-emploi », affirment à l’unisson Caroline Senneville, présidente de la CSN, Denis Bolduc, secrétaire général de la FTQ, Luc Beauregard, secrétaire-trésorier de la CSQ, et Luc Vachon, président de la CSD.

« À l’approche de l’énoncé économique, le MASSE se joint à ses alliés pour demander au gouvernement libéral de prendre des mesures concrètes pour les chômeurs et les chômeuses du Canada. Il est grand temps de réformer le régime d’assurance-chômage et d’aborder de front les aspects discriminatoires de la Loi », a conclu Michael Bizzarro, co-coordonnateur du MASSE.

75 grèves à la CSN depuis la fin 2023

À quelques jours de la Journée mondiale pour le travail décent qui se tient le 7 octobre, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) rappelle que depuis toujours, c’est en se mobilisant que les travailleuses et les travailleurs ont réussi à améliorer leurs conditions salariales et de travail, telles que la santé et la sécurité au travail et la conciliation travail-famille, pour ne nommer que ces enjeux.

« Aucun gouvernement n’a eu une épiphanie et ne s’est réveillé un matin en déclarant : à l’ordre du jour aujourd’hui, l’amélioration des conditions de travail ! Encore moins quand le gouvernement est aussi un employeur, comme au Québec et au Canada. Ottawa et Québec ne sont pas des employeurs exemplaires. Ce sont les travailleuses et les travailleurs qui ont toujours forcé les gouvernements et les employeurs à bouger afin de bénéficier de conditions décentes », constate Caroline Senneville, présidente de la CSN.

La présidente souligne le nombre important de grèves observé à la CSN dans la dernière année. Près de 75 ont été tenues depuis décembre dernier, touchant plus de 15 000 salarié-es. Et ceci, sans compter la grève des centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs du secteur public, de novembre et décembre 2023. Certains de ces conflits ont duré quelques jours et d’autres plusieurs mois. « Que veut dire ce nombre considérable ? Que les salarié-és sont déterminés et prêts à prendre les moyens nécessaires pour améliorer leur sort, surtout dans le contexte inflationniste que l’on connaît, où de plus en plus de salarié-es peinent à joindre les deux bouts », continue Mme Senneville.

La syndicaliste rappelle à quel point le rapport de force des travailleuses et des travailleurs dérange. « Le 7 octobre, nous allons voir des employeurs et des gouvernements sortir des communiqués de presse symboliques pour la Journée mondiale du travail décent. Mais c’est bien rare que tout ce beau monde fait des cadeaux à ses salarié-es ! D’ailleurs, les employeurs recourent davantage au lock-out depuis quelques mois pour essayer de casser l’élan de leurs employé-es qui se dotent de mandats de grève ou qui l’exercent. Pourtant, chaque condition qui améliore notre vie au travail, c’est le fruit de batailles. Encore plus dans le contexte où récemment, les employeurs annonçaient des prévisions salariales à la baisse pour 2025. À la CSN, la lutte pour le salaire décent va continuer », conclut Mme Senneville.

Le gouvernement Legault s’acharne sur les demandeuses d’asile au lieu de compléter le réseau des services de garde éducatifs à l’enfance

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) déplore que le gouvernement fasse de l’acharnement judiciaire sur les demandeuses d’asile en poursuivant sa cause jusqu’en Cour suprême pour leur restreindre l’accès au réseau des services de garde éducatifs à l’enfance. Encore une fois, ce sont les femmes et leur famille qui en feront les frais.

« Il manque effectivement de places dans le réseau des services de garde éducatifs à l’enfance. On sonne l’alarme depuis longtemps. Les solutions sont pourtant connues. Et s’acharner sur les demandeuses d’asile n’en fait pas partie. Ce que ça prend, c’est plus de places dans les centres de la petite enfance (CPE) et dans les services de garde éducatifs en milieu familial », explique Caroline Senneville, présidente de la CSN.

La CSN rappelle que le gouvernement doit mettre toutes ses énergies à créer de nouvelles places en services de garde éducatif sans but lucratif. Il doit prioriser le développement de places en CPE et en services de garde éducatifs en milieu familial plutôt qu’en garderie privée subventionnée. Il doit aussi accélérer la cadence pour transformer des garderies privées en CPE. « Depuis qu’il est au pouvoir, il y a maintenant six ans, le gouvernement a promis qu’il compléterait le réseau. On peine pourtant encore à répondre à la demande », poursuit Mme Senneville.

L’autre enjeu majeur dans le réseau, c’est d’attirer et surtout de retenir les travailleuses. « Il faut hausser significativement et rapidement les conditions de travail et salariales des travailleuses, afin de rendre ces professions plus attrayantes. La négociation avec les travailleuses en CPE et les responsables des services de garde éducatifs en milieu familial est commencée, le gouvernement peut agir rapidement en répondant aux demandes des travailleuses », enchaîne Lucie Longchamp, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et responsables des secteurs parapublics et privés.

« Mais une chose est claire : s’acharner sur les demandeuses d’asile et leurs enfants n’est pas et ne sera jamais la solution », de conclure Caroline Senneville.