Cet écran de fumée gouvernemental

Le gouvernement caquiste n’a qu’un mot en tête lorsqu’il négocie avec des salarié-es en santé : flexibilité. Les syndicats de la CSN doivent trouver le moyen de composer avec cette demande répétée tout en obtenant des gains pour leurs membres.

La flexibilité en santé peut impliquer, pour un employeur, l’affectation d’une ou d’un salarié-e à un poste ailleurs dans l’établissement ou sur un autre site de travail au sein d’un même territoire régional. Lors de la négociation du secteur public de 2023, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, revendiquait plus de flexibilité dans les conventions collectives. Toutes les négociations avec le gouvernement suivent depuis la même recette.

Le même vieux film

À présent, « flexibilité » est le terme pour exprimer un penchant patronal : le problème, c’est la lourdeur des conventions collectives. « Quand on voit l’ampleur de la crise qui frappe nos services publics, de l’austérité en passant par la surcharge de travail, ça prend une vision biaisée pour penser que le problème, c’est la lourdeur des conventions. Pour bien des travailleuses et des travailleurs qui font toujours plus avec moins, cette demande de flexibilité est bien mal reçue », explique de François Enault, premier vice-président de la CSN.

Il suffit d’analyser la façon dont cette flexibilité s’est matérialisée dans les contrats de travail pour constater à quel point le gouvernement vise surtout à s’en prendre aux syndicats à travers un exercice de relations publiques.

Les conventions collectives du réseau

Les nouvelles conventions collectives de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et de la Fédération des professionnèles (FP–CSN) ont permis de baliser les préoccupations gouvernementales tout en encadrant les rôles et les responsabilités des gestionnaires.

« Durant les négociations, le gouver­nement revendiquait l’ancienneté pour l’ensemble du réseau et la bonification des quarts défavorables. On a trouvé des terrains d’entente tout en rappelant qu’il faudrait en faire davantage pour que l’état du réseau s’améliore. Les nouvelles conventions nous positionnent mieux qu’avant, mais le gouvernement doit en faire plus ! », insiste le président de la FSSS–CSN, Réjean Leclerc.

C’est primordial, alors que l’on constate le mal causé par le retour de l’austérité. La solution pour un réseau plus efficace, ce n’est pas davantage de flexibilité pour les gestionnaires, mais plus de stabilité pour le personnel », conclut Jessica Goldschleger, présidente de la FP–CSN.

L’environnement, un enjeu à intégrer dans nos conventions collectives

La question de la lutte aux changements climatiques est plus que jamais d’actualité. Alors que les scientifiques sonnent l’alarme depuis longtemps, les populations se mobilisent et des changements commencent à s’opérer. Pourtant, l’enjeu de l’environnement demeure pratiquement inexistant dans nos conventions collectives. Regard sur une lutte qui ne fait que commencer.

Retournons 40 ans en arrière. Les conventions de l’époque traitaient principalement de salaire et d’autres clauses normatives dites « classiques ». La question de la santé et de la sécurité au travail était pour ainsi dire absente de nos contrats de travail. En 2025, la quasi-totalité des quelque 8000 conventions collectives négociées au Québec incluent des clauses qui encadrent les enjeux de santé et de sécurité au travail. « Le même chemin doit se tracer pour l’environnement, lance Yvan Duceppe, trésorier de la CSN et responsable de l’environnement au comité exécutif. Dès la fin de la décennie, ces sujets devront être enchâssés dans nos conventions », précise-t-il.

En ce moment, on dénombre moins de 40 conventions – sur l’ensemble des contrats collectifs québécois – dans lesquelles des clauses environnementales sont consignées. Heureusement, les écoles de relations industrielles, dont celles de l’Université Laval et de l’Université de Montréal, se penchent sur la question. Cette dernière organise d’ailleurs depuis 2022 une école d’été sur le thème de la crise climatique et de l’avenir du travail.

La CSN adoptait aussi, lors de son congrès de 2023, une proposition allant en ce sens. « L’objectif est d’offrir aux syndicats des outils pour intégrer la protection de l’environnement dans leurs conventions. Ça prend des leviers pour obtenir les informations essentielles de la part des employeurs et pour discuter de manière paritaire de ces questions. Il s’agit d’un immense chantier auquel nous devrons impérativement nous attaquer », conclut M. Duceppe.

Ils n’ont pas froid aux yeux

Le froid est leur dénominateur commun, mais leur réalité est bien différente dépendant si on est pompier, col bleu, paramédic ou employé-e d’une station de ski.

Le vent des îles

Pompier volontaire aux Îles-de-la-Madeleine, Stéphane Poirier ne craint pas les grands froids. « Le plus gros enjeu, ce sont nos appareils respiratoires qui gèlent », explique-t-il. Celui qui agit comme porte-parole médias pour le comité de négociation de la convention collective précise que lorsqu’une tempête est en vue, des pompiers volontaires vont être invités à s’installer en caserne afin d’être en mesure d’intervenir le plus rapidement possible.

L’eau des Gatinois

Cet hiver, à Gatineau, on compte de six à sept bris d’aqueduc par jour. Nicolas Laflamme est un ouvrier de réseau. Quand une conduite éclate, lui et un collègue se rendent sur les lieux. Pendant qu’un des deux « descend », l’autre demeure « en haut », en soutien. « L’hiver, on se bat pour descendre en bas, explique ce délégué du Syndicat des cols bleus de Gatineau–CSN, car il y fait plus chaud. Cela dit, quand on est en bas, on a les deux pieds dans l’eau et elle peut être très froide ! On est bien habillé, mais l’eau finit par entrer dans les bottes. On se fait mouiller et notre linge gèle. »

« Réparer un bris d’aqueduc, ça peut prendre 2 heures ou en prendre 48. On ne le sait pas tant qu’on n’a pas déterré la conduite. Et l’hiver, parfois, ça peut prendre plus de temps pour se rendre à la conduite parce que la terre est gelée ; il faut alors commencer par casser au marteau. Certaines machines sont plus sensibles au froid, comme celles qui ont des composantes hydrauliques. Les boyaux peuvent briser à cause de la température. »

Les paramédics, toujours là

Pour les paramédics d’une région comme la Côte-Nord, traversée par un seul lien routier, la 138, les grosses tempêtes peuvent entraîner des délais supplémentaires. « Avec les vents violents, ça devient vision zéro sur la route. Ça veut dire plus de risques d’accident. On peut rester pris, il faut demander de l’aide pour déblayer le chemin, explique le président du Syndicat des paramédics de la Moyenne et Basse-Côte-Nord–CSN, Daniel Charrette. Des fois, on ne peut pas se rendre dans certaines communautés. »

Qui dit hiver dit motoneige et pour les paramédics, cela peut impliquer de longues interventions nécessitant l’aide des pompiers pour accéder au lieu d’un accident hors route. « Dans les territoires non organisés, c’est plus compliqué qu’en milieu urbain, explique le président de l’Association des travailleurs du préhospitalier, Fred Maheux. On est généralement mieux équipés qu’avant. Dans les grandes tempêtes, les gens viennent nous aider spontanément, par exemple un voisin qui est en train de passer sa souffleuse, pour nous ouvrir un chemin. J’ai vécu la grosse tempête de 2008, j’étais sur l’ambulance ce jour-là, ajoute le représentant des paramédics de la région de Québec–Chaudière-Appalaches. On était en contact avec la Ville pour qu’ils nous envoient une gratte ouvrir le chemin devant nous ! »

Amenez-en !

Au Mont-Tremblant, des conditions hivernales, on en redemande ! « C’est certain que pour viser les conditions idéales, on ne veut pas qu’il fasse trop chaud, explique le président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Station du Mont-Tremblant, Benoit Filion. Mais quand il fait trop froid, c’est vrai que c’est moins agréable. Ça affecte tout le monde, dont le personnel qui travaille dans les restaurants et les boutiques avec les portes qui s’ouvrent tout le temps. »

En rappel : chantiers d’hiver

Dans le secteur de la construction, il se fait de plus en plus de travaux l’hiver. Cela soulève de nouveaux enjeux pour la CSN-Construction qui veille toujours au grain. L’an dernier, la CSN a diffusé un balado sur le sujet. https://www.csn.qc.ca/actualites/sadapter-au-gre-des-saisons/

Agressions au travail : un phénomène alarmant

«J’ai subi des tentatives de morsures, on a cherché à me frapper, on m’a craché dessus, lancé des liquides biologiques. Les menaces, je ne les compte même plus. Ça fait maintenant partie de notre travail, mais cette violence est vraiment pire qu’avant. » Le témoignage de Xavier Therrien Telasco, agent correctionnel (ASC) depuis 11 ans à l’établissement de détention de Saint-Jérôme, en dit long sur le climat à l’intérieur des murs. Il évoque une situation explosive, en raison de la hausse des problèmes de santé mentale et de la surconsommation des drogues dures. « Ces substances-là qui arrivent par drones amènent des cas plus fréquents de psychoses qui augmentent la violence dans les établissements », souligne-t-il. La prolifération des armes artisanales en circulation rend aussi le travail des agents très périlleux.

Entre 2018 et 2023, on a recensé 270 agressions à l’endroit des agentes et agents, nous dit Mathieu Lavoie, président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec–CSN. « Il y a un alourdissement de la population carcérale. On est rendu avec une majorité de gangs de rue et de gens du crime organisé, ce qui entraîne plus de confrontations physiques, d’intimidation et de menaces envers le personnel. Juste en décembre dernier, des agressions physiques majeures ont entraîné des séquelles importantes sur des agents de Sorel, de Québec et de Bordeaux. »

Les agressions sont en hausse, parce que les détenus violents ne sont pas assez sanctionnés, nous dit Xavier Therrien Telasco. « Trop souvent, quand un individu violent menace un agent ou tente de l’agresser, l’agent est retiré du secteur alors que c’est le détenu qui devrait être transféré dans un autre centre de détention. On est doublement pénalisé par la violence des détenus. »

Un point de vue que partage son collègue Martin Jacques, agent à l’établissement de détention de Sorel-Tracy : « On avait le phénomène des « enfants-rois », on a maintenant celui des « bandits-rois ». Ils font des crises, brisent du matériel, menacent et agressent et il ne faudrait pas trop les punir pour leurs actes. On leur apprend à bafouer les règles parce qu’il n’y a pas vraiment de conséquences pour eux. »

Pour Mathieu Lavoie, il est urgent de modi­fier l’approche face aux comportements violents des détenus. « Avec la population actuelle, il faut un changement de mentalité, il faut porter des accusations criminelles et sanctionner ceux qui commettent des gestes illégaux. »

« Les secteurs sont pleins. Faute de personnel, les agents sont obligés de faire des heures supplémentaires, ce qui entraîne des congés de maladie et des démissions. »

Autre problème très sérieux selon lui, la surpopulation des prisons. « Plusieurs établissements sont à 110-120 % de leur capacité d’occupation. Les secteurs sont pleins. Faute de personnel, les agents sont obligés de faire des heures supplémentaires, ce qui entraîne des congés de maladie et des démissions. Bon an mal an, entre 400 et 500 postes ne sont pas pourvus ou occupés. »

On embauche de nouveaux agents, mais on peine à les retenir en raison de la violence et de la surcharge de travail, nous dit Xavier Therrien Telasco. « La violence, on baigne là-dedans tous les jours et ça provoque un niveau de détresse psychologique très élevé. Aujourd’hui, des agents de 10-15 ans d’expérience quittent leur emploi, ce qu’on ne voyait pas avant. »

La prolifération des drones qui livrent directement des téléphones, de la drogue ou des couteaux aux fenêtres des cellules complique beaucoup le travail des agents et empoisonne le climat carcéral.
Des solutions existent pour limiter l’usage des drones, mais le problème est complexe et le ministère de la Sécurité publique tarde à les appliquer. Entretemps, le climat se détériore et la sécurité des agentes et des agents est de plus en plus compromise.

Les artisans des médias ciblés plus que jamais

Chaque jour, depuis l’arrivée des médias sociaux, les artisans de l’information sont victimes de harceleurs.

Une étude menée par des chercheuses et chercheurs de l’UQAM auprès de 264 journalistes, chroniqueuses, chroniqueurs, animatrices et animateurs dans les médias québécois révèle que 58 % des répondantes et répondants ont été victimes de cyberharcèlement. L’étude réalisée à la demande de la Fédération nationale des communications et de la culture–CSN et publiée en 2022 témoigne d’une situation alarmante, souligne la présidente de cette fédération, Annick Charette. « Les réseaux sociaux sont devenus un égout à ciel ouvert. Il y a eu, je dirais, une décomplexion des gens et ils réagissent en s’en prenant aux journalistes. Les hommes sont attaqués sur leurs valeurs, leur intelligence, leur capacité à rapporter les faits. Pour les femmes, on ajoute à cela des commentaires sexistes et disgracieux sur leur apparence, des commentaires sexuels et tout. »

Les artisans des médias sont devenus une cible privilégiée pour les harceleurs, des hommes à 80 %. En fait, les employé-es des médias sont 10 fois plus victimes de cyberharcèlement que la population en général, ce qui est très inquiétant, selon Annick Charette. « C’est devenu plus difficile pour plusieurs journalistes, sans compter les équipes de tournage et les photographes qui vont sur le terrain et qui se font bousculer et agresser. On ne parle plus seulement de cyberharcèlement. On est obligés, dans certains cas, d’enlever les identifiants sur les véhicules et les caméras.

Cette hausse du harcèlement sous toutes ses formes a des conséquences réelles, comme l’illustrent ces témoignages de journalistes recueillis par les chercheuses et chercheurs de l’UQAM. « J’ai supprimé ma photo sur Facebook et j’écris très rarement sur les réseaux sociaux en ma qualité de journaliste. Ces épisodes de harcèlement ont modifié ma façon de faire sur les réseaux sociaux. »

« Un homme m’a écrit plusieurs fois sur Twitter pour me reprocher de ne pas lui faire de place en ondes […]. Comme je ne lui répondais pas, il a commencé à me traiter de pute. Après plusieurs messages, il m’a dit qu’il viendrait en studio pour me violer. »

Personne n’est préparé à subir pareille violence. Soixante-dix pour cent des répondantes et répondants de l’étude avouent avoir vécu du stress, des problèmes de concentration, de l’anxiété ou de la détresse. Pour éviter le cyberharcèlement, ces personnes sont de plus en plus nombreuses à pratiquer l’autocensure, nous dit Annick Charette. « Des journalistes préfèrent ne pas couvrir certains sujets pour se soustraire à ces avalanches de commentaires agressifs ou grossiers. Pour nous, c’est un gros problème parce qu’on parle ici d’un muselage volontaire, ce qui est mauvais pour la qualité de l’information.

Plusieurs employeurs prennent très au sérieux la montée du cyberharcèlement. Auparavant, les médias demandaient à leurs journalistes de répondre sur les médias sociaux, mais ce n’est plus maintenant une obligation liée à l’emploi. Et si les employeurs ont l’obligation légale de protéger leurs employé-es, il reste encore beaucoup de travail à accomplir pour contrer le cyberharcèlement.

Violence à l’école, des témoignages qui ébranlent

« En 2019, j’ai été frappée par un élève autiste de 25 ans et j’ai été un an et demi en arrêt de travail et en thérapie. J’ai reçu des coups de poing sur la tempe gauche. Depuis, j’ai des séquelles, des maux de tête, je prends des Tylenol en quantité et mon œil n’est pas rétabli. » Le témoignage de Nicole, technicienne en éducation spécialisée (TES), n’est pas uni­que. Nombre de ses collègues vivent chaque jour des épisodes de violence, particulièrement dans les écoles primaires.

Annie Charland, la présidente du secteur du soutien scolaire à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN, a longtemps œuvré comme TES au primaire. « Le côté violence, je peux vous en parler longtemps. Je dis toujours, une chance que je porte des verres, parce qu’il me manquerait un œil aujourd’hui. Il y a un jeune qui m’a lancé un crayon dans les lunettes ».

Annie constate que la situation s’est vraiment détériorée dans nos écoles. L’an dernier, un de ses syndicats locaux a recensé 1 275 dossiers de violence : coups de pied, coups de poing, égratignures, crachats, objets lancés ou autres projectiles comme des chaises, sans compter les agressions verbales. « Souvent, on est obligés de sortir les élèves de la classe pour les calmer, mais on doit aussi sortir tous les autres pour les protéger. Moi, j’ai vu des classes presque totalement détruites. »

Mais comment explique-t-elle cette montée de la violence ? D’abord, par la hausse du nombre d’enfants avec des troubles du comportement. Les enfants sont aussi beaucoup plus stressés qu’auparavant. « Ce qu’on voit beaucoup, ce sont des problèmes d’anxiété de performance ; des enfants qui n’ont pas eu de bonnes notes viennent “ tout croche ’’. Ce n’est pas drôle de constater l’anxiété des enfants au primaire ou de les voir faire une dépression. Ils ont besoin d’aide, mais tout va trop vite et nous on manque de temps pour les aider comme il faut. »

Manque de temps et d’effectifs pour soutenir les enfants, mais surtout, manque de personnel pour faire de la prévention. Présentement, faute d’heures de travail, les intervenantes doivent jouer à la pompière, gérer les crises. « Depuis la pandémie, on constate que les enfants ont plus besoin d’aide pour travailler leurs émotions et pour diminuer leur anxiété. C’est ça, le gros problème dans nos écoles en ce moment. » Dans ce contexte, les TES sont plus que jamais essentielles et ce qui les motive, nous dit Nicole, « c’est l’amour de ces enfants-là souvent négligés par leurs parents. Ce sont des enfants qu’on ne peut pas abandonner. C’est un peu comme une vocation. »

Renaud-Bray : la pauvreté en librairie

En 2014, Blaise Renaud, 29 ans, prenait les commandes du groupe Renaud-Bray. « Petit tyran », celui qui allait tirer bénéfice de l’entreprise créée par son père pour faire main basse sur la fragile industrie des librairies québécoises était déjà surnommé « le petit PKP du livre », rapportait Noémi Mercier, alors journaliste de L’Actualité.

Aujourd’hui propriétaire de 35 magasins Renaud-Bray, de 14 Archambault et de 13 boutiques Griffon – en plus de la chaîne Omer DeSerres qu’il vient d’acquérir –, il déclarait alors à la journaliste :

« Je suis un autodidacte. Je n’ai jamais eu de modèle ni de mentor-e. J’ai appris sur le tas. Je ne suis pas là parce que je suis le fils du boss. »

En grève depuis maintenant trois mois, les 60 employé-es des succursales de Laurier Québec et des Galeries de la Capitale font aujourd’hui les frais de cette suffisance.

« Ça fait 18 ans que je travaille chez Renaud-Bray et je gagne 15 cents de plus que le salaire minimum », témoigne Isabelle Nadeau, libraire à Laurier Québec.

Depuis l’arrivée de Blaise Renaud, commis et libraires sont maintenus dans une perpétuelle pauvreté. Ils sont sans cesse rattrapés par la hausse annuelle du salaire minimum. Une employée gagne actuellement 15,90 $ malgré 22 ans de loyaux services.

La demande des syndiqué-es de Québec est fort simple : que le salaire d’entrée soit annuellement rehaussé, au lieu d’être continuellement ravalé par les augmentations du salaire minimum. Et que les employé-es puissent par la suite bénéficier d’une progression salariale plutôt que d’être contraints au surplace.

Une revendication sans cesse refusée par l’employeur. À tel point que l’entreprise de Blaise Renaud fut épinglée par le Tribunal administratif du travail en juillet dernier pour négociation de mauvaise foi.

Depuis le déclenchement du conflit, c’est le vice-président aux opérations, Mathieu Cardinal, qui agit à titre de scab au lieu que d’envoyer des mandats à la table de négociation. Ce dernier figurait parmi les sept briseurs de grève identifiés par le ministère du Travail, dans un rapport rendu le 13 février dernier.

Renaud-Bray était alors frappée d’une ordonnance provisoire, un juge ayant déjà constaté la présence de briseurs de grève aux succursales de Laurier Québec et des Galeries de la Capitale. Au moment d’écrire ces lignes, l’audience sur le fond venait tout juste d’avoir lieu.

La condition féminine au cœur de l’université

Fonder un comité de la condition féminine ne se fait pas en claquant des doigts. C’est ce qu’a constaté le Syndicat des professeur-es de l’Université du Québec en Outaouais (SPUQO–CSN), qui est parvenu à le faire en 2014.

À l’origine, les membres se préoccupaient de la discrimination systémique et des barrières structurelles rencontrées par les professeures de l’université. Cinq ans plus tard, « les membres du comité ont entrepris une étude pour documenter dans quelle mesure les politiques internes, les lacunes dans la convention collective et différents facteurs sociétaux pouvaient produire des obstacles dans la trajectoire de carrière des professeures de l’UQO », explique Valérie Lederer, professeure agrégée et membre active du comité.

L’étude révèle notamment que les femmes, bien qu’elles représentent plus de la moitié des professeur-es de l’université, ont moins de probabilité que les hommes d’obtenir leur permanence.

Le comité ne chôme pas. Il multiplie les initiatives, dont le déploiement d’une campagne qui met en lumière les recommandations de l’étude : dénonciation de l’écart salarial entre les travailleuses et les travailleurs de l’embauche à la retraite, obstacles à l’avancement professionnel reliés au congé de maternité, microagressions et autres réalités vécues par les professeures.

Le groupe est aussi impliqué dans un projet de recherche intersyndical afin d’analyser les défis liés au vieillissement du corps professoral, en intégrant les réalités de genre.

Les démarches du comité féminin du SPUQO ont mené à des avancées concrètes dans le renouvellement de la dernière convention collective. Formation en équité, diversité et inclusion, bonification des congés parentaux et de la conciliation travail-famille sont quelques-unes des améliorations obtenues.

« Ces gains montrent que les efforts du comité ont porté leurs fruits, bien que certaines revendications n’aient pas encore abouti et devront être ramenées à la prochaine négociation », rappelle Mme Lederer. Pour ces féministes comme pour tant d’autres, la lutte continue.

Exercer son rapport de force dans le maintien de l’ordre

L’exercice de la grève est un droit fondamental, acquis grâce à la pression qu’ont maintenue les syndicats sur les employeurs et les décideurs politiques. Malgré les importantes avancées réalisées en droit du travail, plusieurs travailleuses et travailleurs des services publics n’ont toujours pas le droit réel d’exercer la grève. C’est le cas des agentes et agents correctionnels fédéraux.

En effet, la loi sur les relations de travail dans le secteur public fédéral donne à l’employeur le droit exclusif d’établir la mesure et la fréquence des services dits essentiels.

La nécessité d’un débat sérieux entre les parties sur ce droit fondamental doit avoir lieu.

Le simple fait que les agentes et les agents correctionnels n’aient pas le droit concret de faire la grève affecte négativement leur rapport de force face à leur employeur. En l’absence de ce droit fondamental, ils sont limités en matière de tactiques de mobilisation. « La grève est le moyen de pression ultime. On a vu beaucoup de travailleuses et de travailleurs essentiels exercer ce droit et ainsi faire évoluer la négociation », affirme Stéphan Dicaire, agent correctionnel à l’établissement La Macaza et vice-président régional du Québec pour le Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN).

Malgré cela, les agentes et agents correctionnels ont démontré une capacité d’organisation et de mobilisation impressionnante pour aboutir à une entente de principe satisfaisante. « On a augmenté la pression sur notre employeur de manière progressive, tout au long de notre négociation. On a commencé par distribuer des tracts et on a placardé des affiches partout dans nos espaces de travail pour informer nos membres. Au fur et à mesure que notre négociation progressait, nous avons haussé le ton en organisant des manifestations régionales pour perturber les lieux de travail des cadres des Services correctionnels du Canada (SCC). Ces mobilisations ont culminé en une grande manifestation nationale où des centaines d’agentes et d’agents ont occupé le Conseil du Trésor à Ottawa », poursuit Stéphan Dicaire.

La débrouillardise des membres d’UCCO-SACC-CSN leur a permis d’acquérir des gains significatifs, bien qu’ils soient privés du droit réel de faire la grève. La nécessité d’un débat sérieux entre les parties sur ce droit fondamental doit cependant avoir lieu. Ces travailleuses et travailleurs veulent solidifier leur rapport de force en vue des prochaines rondes de négociation.

Privatisation en santé : des cas concrets

Tant qu’on utilise sa « carte soleil », les frontières entre ce qui est géré par l’État et ce qui est délégué à des compagnies privées peuvent sembler floues.

Or, tous les jours, les employé-es du réseau constatent la baisse de la qualité des soins, les coûts souvent exorbitants et les raccourcis empruntés par celles et ceux pour qui la santé est une occasion d’affaires.

De personnel qualifié à agents de sécurité

Dans un grand hôpital de Montréal, les patients en garde préventive étaient habituellement surveillés par des préposé-es aux bénéficiaires. Depuis trois ans, ce sont des agentes et des agents de sécurité qui effectuent ce travail. Comme ils ne sont pas formés pour intervenir auprès des patients qui ont souvent des problèmes cognitifs ou d’agressivité, ils doivent faire appel à des préposé-es aux bénéficiaires affectés à d’autres tâches lorsqu’un enjeu survient. Cette réalité vient donc augmenter la charge de travail des préposé-es.

Les enjeux de surcharge provoqués par le recours à la sous-traitance sont largement remarqués et dénoncés par les syndicats de la CSN, partout où les employeurs ont décidé d’avoir recours à cette stratégie pour réduire les frais.

La sous-traitance grandissante de tâches traditionnellement accomplies au public vers le privé peut avoir des impacts sur les conditions de travail dans le réseau.

Mélange des genres à l’hôpital

Dans un autre hôpital de Montréal, deux laboratoires d’orthèses et de prothèses se côtoient à quelques mètres seulement. Entre le laboratoire privé et le public, les gens qui fréquentent l’hôpital ne font pas la différence et parfois, le personnel non plus. La méprise est compréhensible : l’hôpital est public, n’est-ce pas ?

« Pourquoi confier cette tâche à une clinique privée alors que le personnel public pourrait le faire ? Pourquoi ne pas avoir une seule grosse clinique publique ? » s’interroge une travailleuse.

Vu l’opacité qui entoure la gestion de ce genre de clinique privée, difficile de savoir si le choix de l’hôpital est rentable et réellement avantageux pour le public.

Du camping en attendant le privé

La sous-traitance grandissante de tâches traditionnellement accomplies au public vers le privé peut avoir des impacts sur les conditions de travail dans le réseau. C’est ce qu’ont appris à leurs dépens des travailleuses et des travailleurs du Bas-Saint

Laurent en attendant plusieurs mois qu’une compagnie privée effectue le câblage de leur lieu de travail. Historiquement accomplies au public, ces tâches étaient réalisées par des employé-es du réseau, disponibles en tout temps. Depuis que les postes ont été supprimés en raison de la nouvelle austérité imposée par le ministère de la Santé et des Services sociaux, ce sont des sous-traitants qui s’en occupent, à pas de tortue. Entretemps, le réseau public doit s’arranger avec des systèmes d’appoint dignes d’une sortie en camping au parc du Bic.

Des victoires syndicales au profit de tout le monde

Si la privatisation rampante du réseau est sur toutes les lèvres, il faut se souvenir qu’elle n’est pas une fatalité. Plusieurs syndicats se sont organisés dans les dernières années pour mener des luttes contre la sous-traitance. Ils ont dénoncé des situations inacceptables dans les médias ; des recours juridiques appuyés par l’article 39 du Code du travail ont également été engagés avec succès pour rapatrier les travailleuses et les travailleurs d’agences au sein de l’unité d’accréditation. Certains syndicats sont ainsi parvenus à rapatrier au sein du réseau des agents de sécurité œuvrant pour des entreprises privées et à les faire reconnaître comme agents d’intervention.

« Des soins publics, c’est mieux pour les conditions des travailleuses et des travailleurs, mais c’est aussi toujours mieux pour les patients. C’est la population qui en sort gagnante », souligne un travailleur du réseau qui a suivi de près la requête déposée en vertu de l’article 39.

Le chocolat : la clé pour travailler vieux ?

S’ensuit une discussion avec un employé comptant plus de 50 ans de service, Albert Montigny. En voici un extrait.

Écouter le balado

FRANÇOIS : Ça fait quoi, Barry Callebaut ?
BARBARA : Ça fait du chocolat, ça fait du monde heureux et ça rémunère beaucoup de gens du coin.
DAVID : Je dirais que ça fait de l’argent aussi (rires). On fait 550 tonnes de chocolat toutes les 24 heures. Ce n’est pas très connu, Barry Callebaut. C’est vraiment dans le milieu industriel. On a une usine syndiquée CSN Bridor qui va utiliser nos produits pour faire des chocolatines, par exemple.
BARBARA : On est chanceux ici à Saint-Hyacinthe, on produit aussi de la liqueur de cacao. On reçoit les fèves de cacao, on les nettoie, on les broie, puis on les envoie par un tunnel de l’autre côté [de la rue], à l’usine Nelson.
DAVID : C’est ça qu’on sent à Saint-Hyacinthe, quand les gens viennent et disent que ça sent le chocolat, c’est vraiment la torréfaction des fèves de cacao.
FRANÇOIS : Ça fait 54 ans que vous êtes ici, vous êtes toujours heureux de venir travailler chaque matin ?
ALBERT : Oui. Si je n’étais pas heureux, j’aurais lâché à 65 ans, comme ben du monde. Moi, c’est ça qui m’active, de voir mes ami-es et collègues travailler ensemble. Être assis à la maison sur une chaise, ce n’est pas moi, ça.
FRANÇOIS : Donc vous allez être bon pour participer aux assemblées générales lors de la prochaine négociation et amener des idées ?
ALBERT : Ah c’est sûr ! On va essayer d’amener des idées pour ceux qui veulent aller à la retraite, peut-être ben que ça pourrait être avantageux pour eux (rires). Mais ce que je déplore, c’est qu’à mon âge, j’aimerais ça tomber à deux ou trois jours, de manière progressive et m’en aller tranquillement. Au lieu de faire quatre ou cinq jours obligatoires et après ça « bye-bye », ou va ailleurs si tu n’es pas capable de les faire.

Décollage réussi, l’avion prend de l’altitude

Depuis quelques années, plusieurs syndicats du secteur aéronautique ont adhéré à la CSN. Le mouvement ne s’essouffle pas avec l’arrivée du petit dernier, le Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Aérospatiale Devtek–CSN, en décembre dernier. Qu’est-ce qui explique cette envolée du secteur pour la centrale syndicale?à

« On a mis l’autre syndicat dehors, l’AIMTA, parce qu’il était devenu un trop bon partenaire de la compagnie », affirme Richard Dufour, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Rolls-Royce Canada–CSN. Le syndicat accrédité en 2021 a connu une négociation mouvementée en 2022. Des gains importants ont été réalisés pour le régime de retraite et les clauses normatives.

« Les nouvelles conventions collectives CSN attirent les regards », explique Richard Dufour, qui ne regrette pas d’avoir maintenant un syndicat « qui nous appartient » et qui ne fait pas que défendre les acquis, comme c’était le cas avec l’ancien local syndical. Pour le président, il n’était pas normal, par exemple, que le cahier des demandes de négo soit décidé « en cachette » sans que les membres puissent voter sur celui-ci. « C‘est un changement de vision », résume-t-il.

« On n’avait pas un bon syndicat. Il n’a jamais rien fait pour nous en 22 ans. Notre dernière convention était écrite pour la compagnie », explique pour sa part Lary Pugh, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Aérospatiale Devtek–CSN présentement en négociation. Le président de ce syndicat de Laval trouve « incroyable » son nouveau syndicat CSN qui donne des « réponses immédiates ».

Même son de cloche du côté du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Safran–CSN. « On était tannés de ne pouvoir décider de rien. On était assez matures pour être maîtres de nos décisions », indique le président Michaël Durand. Son syndicat est arrivé à la CSN en septembre 2023 et la négociation qui a suivi a mené à une grève.

Le président apprécie que ce soit « tout le monde qui décide » et aussi la transparence de la formule CSN. « C’est difficile pour les membres de faire de la mob s’ils ne savent pas pourquoi ils se mobilisent », fait-il valoir. Le syndicat de Mirabel prévoit même faire voter une hausse de cotisation pour se donner plus de moyens tant il est convaicu de l’adhésion des membres au syndicat. « Jamais on ne reviendrait en arrière », conclut-il.

Benoit Blanchette du STT de Rolls-Royce a mis sur pied une page commune pour le secteur aéronautique de la CSN. Il n’y a qu’une page pour le moment, mais ce n’est que le début ! aerocsn.ca

Tout le monde l’a vue

Tout le Québec a pu l’entendre expliquer l’antisyndicalisme d’Amazon et critiquer le projet de loi de Jean Boulet qui attaque le droit de grève des syndicats.

La lutte ardue des travailleuses de CPE a aussi été au cœur des propos de Caroline Senneville.

C’est sur de nombreux fronts que la CSN s’active pour défendre les droits des travailleuses et des travailleurs, a fait valoir la présidente de la CSN.

Journée internationale des droits des femmes 2025

Cette année, le réseau féministe de la CSN et toutes les membres du Collectif 8 mars luttent pour un féminisme antiraciste, anti-impérialiste et résolument inclusif. Les femmes militent pour atteindre l’égalité entre les sexes sur le plan des conditions de vie et de travail.

Alors que le climat social révèle une hausse significative de l’intolérance, voire de la haine, il est plus important que jamais d’unir les forces de tout le mouvement féministe.

Marche mondiale des femmes
C’est aussi le 8 mars qu’étaient lancées les actions entourant la Marche mondiale des femmes, qui a lieu aux cinq ans. Tout au long de l’année, les femmes du monde entier se mobilisent pour dénoncer la violence et la pauvreté vécues par plusieurs d’entre elles, mais aussi pour inscrire les droits des femmes dans la lutte universelle contre les dérèglements climatiques.

Le 18 octobre prochain à Québec, préparez-vous à marcher. C’est un rendez-vous pour affirmer que nous sommes Encore en lutte !

Un printemps mouvementé dans l’ensemble du Québec

Lieu par excellence de solidarité intersyndicale, le conseil central intervient sur des enjeux régionaux et sur des thématiques développées par la CSN à travers ses campagnes. Chacun des conseils centraux de la CSN a ses propres instances : les assemblées générales.

Mais les délégué-es des syndicats affiliés votent leurs grandes orientations et définissent leur plan de travail lors de leurs congrès respectifs, qui se tient aux trois ans. Les équipes régionales sont en ce moment à pied d’œuvre pour préparer ces congrès, qui auront lieu d’avril à juin 2025.

Le Maillon fort

Tous les syndicats CSN, du secteur public à l’industrie manufacturière, des régions urbaines ou rurales, se placeront cette année sous un même thème, celui du Maillon fort. Défendre les droits des travailleuses et des travailleurs et améliorer leurs conditions de travail dans un monde qui semble toujours plus précaire, voilà la mission de la CSN, le Maillon fort du syndicalisme au Québec.

Bienvenue à la CSN!

Ce sont 1053 salarié-es qui ont reçu la confirmation qu’ils adhèrent à la Confédé­ration des syndicats nationaux (CSN) durant cette période!

 

Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec

  • STT DU CENTRE DE LA PETITE ENFANCE ABINODJIC-MIGUAM (FSSS–CSN)
  • STT DE L’HÔPITAL VÉTÉRINAIRE CUIVRE ET OR – CLINIQUE VÉTÉRINAIRE DE L’ANODE DE ROUYN-NORANDA (FP–CSN)

Bas-Saint-Laurent

  • STT DU BMR DE MATANE (FC–CSN)
  • STT VIANDES DU BRETON | CONTRÔLE QUALITÉ (FC–CSN)

Côte-Nord

  • STT DE G.E.P. DE BAIE-COMEAU | SEPT-ÎLES (FC–CSN)
  • STT DES INDUSTRIES MANUFACTURIÈRES | SUPÉRIEUR PROPANE (FIM–CSN)

Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine

  • STT DU CENTRE DE LA PETITE ENFANCE LA BELLE JOURNÉE (FSSS–CSN)

Montérégie

  • STT DE LA CETAM (FSSS–CSN)
  • STT DES INDUSTRIES MANUFACTURIÈRES | CANADIAN TIRE VALLEYFIELD (FIM–CSN)
  • STT DE SOPIAR (FEESP–CSN)
  • S NATIONAL DU PERSONNEL DE FRANCISATION | COLLÈGE ÉDOUARD-MONTPETIT (FNEEQ–CSN)
  • STT EN PETITE ENFANCE DE LA MONTÉRÉGIE | CPE LA PRAIRIE (FSSS-CSN)

Montréal métropolitain

  • STT DES AMIS DE LA MONTAGNE (FEESP–CSN)
  • STT DES CENTRES DE LA PETITE ENFANCE DE MONTRÉAL ET LAVAL | CPE TOPINAMBOUR (FSSS–CSN)
  • STT D’AÉROSPATIALE DEVTEK (FIM–CSN)
  • STT EN INTERVENTION COMMUNAUTAIRE | DÉCLIC ACTION (FSSS–CSN)
  • STT EN INTERVENTION COMMUNAUTAIRE | GRIP MONTRÉAL (FSSS–CSN)
  • STT EN INTERVENTION COMMUNAUTAIRE | MAISON BENOÎT LABRE (FSSS–CSN)
  • S NATIONAL DU PERSONNEL DE FRANCISATION | COLLÈGE MONTMORENCY (FNEEQ–CSN)
  • S DES EMPLOYÉ-ES DES CAFÉTÉRIAS DU CENTRE DE SERVICE SCOLAIRE MARGUERITE-BOURGEOYS (FEESP–CSN)
  • STT DE LA MAISON ST-RAPHAËL (FSSS–CSN)
  • ASSOCIATION DES ÉTUDIANT-E-S DIPLÔMÉ-E-S EMPLOYÉ-E-S DE McGILL | CENTRE DE COMMUNICATION ÉCRITE (FNEEQ–CSN)
  • S NATIONAL DES EMPLOYÉ-ES DE MUSÉES | CENTRE PHI (FNCC–CSN)
  • S DES PROFESSIONNÈLES DE L’ÉCONOMIE SOCIALE ET DE L’ACTION COMMUNAUTAIRE | CENTRE DE PRÉVENTION DE LA RADICALISATION MENANT À LA VIOLENCE (FP–CSN)
  • S DES EMPLOYÉ-ES DE LA RESTAURATION | RESTAURANT VESTA (FC–CSN)

Outaouais

  • S DES EMPLOYÉ-ES DES MUNICIPALITÉS DU PONTIAC (FEESP-CSN)

Québec–Chaudière-Appalaches

  • STT DE SUPERMÉTAL (FIM–CSN)
  • STT DES CPE DE QUÉBEC–CHAUDIÈRE-APPALACHES | CPE MA BELLE GRENOUILLE (FSSS–CSN)
  • STT DES CENTRES D’HÉBERGEMENT PRIVÉS DE LA RÉGION DE QUÉBEC | MANOIR DE L’ORMIÈRE (FSSS–CSN)
  • STT DES CENTRES D’HÉBERGEMENT PRIVÉS DE LA RÉGION DE QUÉBEC | MIRODOR (FSSS–CSN)
  • S NATIONAL DU PERSONNEL DE FRANCISATION | CÉGEP DE SAINTE-FOY (FNEEQ–CSN)
  • S DES TECHNICIEN(NE)S POMPIERS DU CAMPUS NOTRE-DAME-DE-FOY (FEESP–CSN)
  • STT DU COMMERCE | KEURIG QUÉBEC (FC–CSN)

Bienvenue à la CSN!

Des nouvelles en rafale

La négo coordonnée des résidences privées pour aîné-es

Les travailleuses et les travailleurs des résidences privées pour aîné-es (RPA) entameront une nouvelle ronde de négociation dès le début du mois d’avril 2025. Affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN, les membres des RPA figurent parmi les plus bas salarié-es au Québec. Pourtant, ils font partie intégrante de notre système de santé.

Les travailleuses et les travailleurs des RPA ne demandent pas le ciel. Ces personnes réclament un rattrapage salarial et un enrichissement qui reflètent les exigences de leur environnement de travail ; et comme la grande majorité des salarié-es au Québec, elles veulent aussi que leur employeur contribue à leur fonds de retraite. Des demandes parfaitement légitimes quand on connaît l’importance du travail qu’elles exercent.

C’est dans ce sens que les travailleuses et les travailleurs des RPA ont opté pour le slogan : On mérite le maximum, nous sommes essentiels. Il est temps que leur employeur les reconnaisse à leur juste valeur.

Fin du lock-out au zoo

Les 130 employé-es du Zoo de Granby ont tenu tête à leur employeur pendant près de sept mois : une détermination qui leur permettra de bénéficier d’une convention collective entièrement revue. En plus d’augmentations salariales de 20,5 % sur cinq ans, l’abolition des statuts d’employé-es saisonniers et temporaires permettra à un plus grand nombre d’avoir accès aux avantages de la convention

2400

À la mi-février, les 2400 employé-es d’entretien de la STM ont voté à 97 % en faveur d’un mandat de grève qui pourrait aller jusqu’à la grève générale illimitée. Alors que l’employeur porte plusieurs demandes de recul à la table de négociation, ils demandent notamment de freiner la sous-traitance et la privatisation et souhaitent améliorer la conciliation famille-travail. Ils réclament également un investissement supérieur dans le transport collectif pour favoriser la transition écologique et préserver des emplois durables, mais aussi pour que la population de Montréal ait accès à un transport en commun attrayant et fonctionnel.

Un sommet historique en Santé-sécurité du travail

Les 15 et 16 avril prochain au Centre des congrès de Québec, les organisations syndicales et les groupes de défense des droits des travailleuses et des travailleurs tiendront le Sommet de la santé et de la sécurité du travail (SST). Cet événement vise à prendre acte des dernières modifications aux lois québécoises sur la SST tout en partageant les perspectives politiques qui guideront nos actions à venir.

Mouvement populaire contre la privatisation

Aux côtés de représentantes et de représentants de Québec solidaire et du Parti québécois, le vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr, a été clair : il est regrettable de voir les gens d’affaires réaliser toujours plus de profits sur la maladie pendant que ne cessent de s’allonger les files d’attente pour accéder aux services requis dans le réseau public

La CSN a demandé au gouvernement de déployer un plan d’urgence en trois mesures concrètes pour répondre à la crise.

  1. D’abord, le ministre de la Santé doit freiner l’exode des médecins vers le secteur privé, une fois pour toutes.
  2. Le gouvernement doit aussi cesser d’octroyer des permis de cliniques privées à but lucratif dès maintenant.
  3. Finalement, il doit instaurer un moratoire sur tous les types de privatisation du travail et des tâches accomplies au public. On parle d’agences de placement, de buanderies, de l’entretien des bâtiments, du transport de patients, etc.

Si le gouvernement n’agit pas d’ici le 1er mai, la CSN s’assurera d’augmenter la pression en se dotant d’un plan d’action conséquent.

Négos 2025-2029 : accord sectoriel obtenu entre l’Alliance syndicale de la construction et l’ACRGTQ dans le domaine du génie civil et voirie

L’Alliance syndicale de la construction – qui regroupe les cinq syndicats de l’industrie – se réjouit d’annoncer qu’une seconde entente sectorielle a été conclue. Il s’agit cette fois d’une entente avec l’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec (ACRGTQ) dans le domaine du génie civil et de la voirie (GCV). Elle fait suite à l’annonce du 5 mars dernier avec l’Association de la construction du Québec (ACQ), concernant les secteurs institutionnel-commercial et industriel (IC-I). Cette entente constitue une étape importante dans le renouvellement des conventions collectives et demeure conditionnelle à la conclusion des négociations des clauses particulières, ainsi qu’au processus de ratification des travailleurs et travailleuses de l’industrie de la construction.

Établie pour une durée de quatre ans, de 2025 à 2029, l’entente maintiendra la paix industrielle et procurera aux travailleurs et travailleuses une plus grande stabilité financière. Elle servira aussi de vitrine pour le développement des grands chantiers d’infrastructure. « Le domaine du génie civil et voirie est prioritaire pour la construction. De nombreux projets ont été annoncés dans les derniers mois, notamment par Hydro-Québec. L’Alliance croit qu’une telle entente assurera l’attractivité de l’industrie et favorisera la rétention de la main-d’œuvre dans le contexte actuel. Nous avons travaillé fort afin que cette entente réponde aux attentes des travailleurs et des travailleuses » affirme Éric Boisjoly, porte-parole de l’Alliance syndicale de la construction.

Les augmentations salariales prévues sont de 22% sur quatre ans, déclinées ainsi :

  • 8% à la signature
  • 5% en 2026
  • 5% en 2027
  • 4% en 2028

À venir aux tables de négociations

Le processus de négociation des clauses particulières est déjà en cours, afin de finaliser les ententes sur les conventions collectives d’ici au 30 avril 2025. L’objectif visé est d’assurer que les particularités de chaque métier et occupation soient prises en compte et que les travailleurs et travailleuses bénéficient d’un accord correspondant à leurs besoins. Par la suite, si la majorité des membres des cinq syndicats de l’Alliance votent en faveur de cette entente, elle pourrait entrer en vigueur à l’échéance de la convention collective, soit le 1er mai 2025, marquant ainsi une autre étape importante pour l’industrie de la construction.

À propos de l’Alliance syndicale de la construction

L’Alliance syndicale est composée des cinq syndicats de l’industrie de la construction : la FTQ-Construction, le Syndicat québécois de la construction (SQC), le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International), la CSD-Construction et la CSN-Construction. Ils unissent leurs voix pour représenter l’ensemble des travailleurs et des travailleuses de l’industrie lors de la négociation des conventions collectives. www.facebook.com/AllianceSyndicale/

Aucune entrevue ne sera accordée sur le sujet, afin d’éviter de nuire au bon déroulement des négociations en cours. Les détails de l’entente finale seront partagés lors de la ratification de celle-ci par les membres.

Quête de profits : la SAQ abuse, dénonce le syndicat des employé-es

Rien ne semble arrêter la direction de la SAQ dans sa volonté de récupérer ses parts de marché et de rehausser son taux de profitabilité. Mais les changements annoncés aujourd’hui risquent toutefois de mettre à mal le caractère public de la société d’État, sans aucune garantie de rehausser les dividendes versés au gouvernement, prévient le Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN).

« Depuis le début de l’année, la SAQ a indiqué vouloir fermer huit succursales à travers le Québec, déplore la présidente du syndicat, Lisa Courtemanche. Du même souffle, la SAQ nous annonce l’octroi au secteur privé de 34 nouvelles agences SAQ, en plus de vouloir créer jusqu’à 100 “micro-agences” privées, y compris en territoire à forte densité comme Montréal, où la direction prévoit en ouvrir 6 dès le mois de mai. C’est une privatisation directe du réseau des succursales », déplore-t-elle.

La représentante syndicale rappelle pourtant qu’au fil des ans, la société d’État a su s’adapter aux nouveaux marchés tout en conservant son caractère public.

« Nous avons su innover, rappelle Lisa Courtemanche. Nous avons mis sur pied les SAQ Express pour mieux desservir la clientèle. Nous avons ouvert des micro-succursales publiques, à l’intérieur de magasins d’alimentation, comme à LaSalle et à Contrecœur. D’où vient ce besoin de multiplier les agences privées, alors que le modèle public de la SAQ continue de faire ses preuves, année après année ? »

 

Uber Eats, le comble de l’absurde

Le syndicat des employé-es de la SAQ est encore estomaqué par la volonté de la société d’État de permettre à des firmes étrangères comme Skip ou Uber Eats de procéder à la livraison des produits offerts par la SAQ.

« En même temps qu’on nous demande de retirer les vins américains des tablettes, la SAQ laisse entrer les géants du numérique et leurs algorithmes au sein de son réseau de distribution. C’est à n’y rien comprendre. Plutôt que de miser sur son personnel ou sur des entreprises d’ici, la SAQ va complètement à contre-courant des préoccupations de la population québécoise, alors que les États-Unis et les oligarques du Web constituent une menace réelle à notre économie », d’affirmer la présidente du syndicat.

Le Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN) représente les 5000 employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ, partout au Québec. Il est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), qui réunit plus de 425 syndicats représentant 70 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Forte de ses 330 000 membres, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est présente dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

Élections fédérales 2025 – Le vrai bon sens

Les élections fédérales prévues au plus tard en octobre de cette année risquent fort probablement d’être devancées au printemps étant donné les récents développements à Ottawa. Les ambitions protectionnistes démesurées du nouveau président élu à Washington militent également en faveur d’élections hâtives.

Fidèle à ses habitudes, la CSN a l’intention de prendre part au débat public dans le cadre de ces élections. Alors que depuis plusieurs mois un vent conservateur souffle sur le pays et sur notre voisin du sud, notre centrale syndicale entend mettre de l’avant ses priorités et dénoncer les propositions qui ne vont pas dans l’intérêt des travailleuses et des travailleurs.

Nous vous invitons à visiter notre page portant sur les élections afin de susciter la réflexion et l’analyse autour des enjeux soulevés par ce vote.

Bien sûr, le temps venu, nous vous invitons aussi à exercer votre droit de vote.

Votre signature, notre force : en marche pour un avenir féministe

Nous sommes 2 866 femmes et personnes alliées de toutes les générations, origines, milieux et régions du Québec combattant pour un monde meilleur et plus égalitaire.

En cette Journée internationale des droits des femmes, nous appuyons le lancement des actions entourant la Marche mondiale des femmes (MMF). Ce mouvement féministe international lutte contre les violences, les inégalités économiques et les injustices sociales. Depuis 25 ans, la MMF mobilise des centaines de milliers de personnes à travers le monde pour exiger des changements profonds et durables.

Au Québec, le 18 octobre prochain, au lendemain de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, nous marcherons pour un monde où les droits des femmes ne sont pas un privilège, mais bien une réalité. Nous marcherons avec une force collective, portée par trois grandes orientations :

1. La fin des violences faites aux femmes

En 2023, au Québec, près d’une femme sur trois a déclaré avoir subi de la violence physique ou psychologique au cours de sa vie. Tous les deux jours, une femme ou une fille est assassinée au Canada, le plus souvent par un partenaire ou un ex-conjoint Ailleurs dans le monde, les femmes font aussi face à différentes formes de violences. Par exemple, dans des contextes de guerre ou d’urgence climatique, une femme réfugiée sur cinq est confrontée à des violences sexuelles. Dans plusieurs pays, de l’Afghanistan aux États-Unis, les droits des femmes régressent sans cesse. Cette réalité est insoutenable. Il faut des politiques fermes et des ressources accessibles pour mettre fin à ces fléaux.

2. L’éradication de la pauvreté vécue par les femmes

Les femmes représentent 70 % des personnes vivant dans la pauvreté à travers le monde. Ici, au Québec, elles continuent d’être majoritaires dans les emplois précaires et sous-payés. Au Canada, en 2024, une femme gagne encore en moyenne 71 % du salaire annuel d’un homme. Cet écart s’élargit pour les femmes racisées, les femmes autochtones et les femmes en situation de handicap Cela doit cesser. Nous exigeons des mesures pour garantir une réelle sécurité économique à toutes les personnes.

3. La justice climatique et environnementale féministe

Les femmes, surtout les plus vulnérables, sont les premières touchées par les changements climatiques. Dans le monde, 80 % des personnes déplacées par des catastrophes climatiques sont des femmes Pourtant, elles sont souvent exclues des décisions concernant l’environnement. À la conférence sur le climat des Nations Unies en novembre 2024, seulement 24 % des personnes à la tête des délégations étaient des femmes. Nous exigeons une transition écologique féministe et inclusive.

En cette journée internationale des droits des femmes, nous, les porte-paroles et cosignataires membres du Collectif 8 mars, souhaitons sensibiliser la population sur ces trois enjeux qui sont au cœur de la lutte féministe en cette année de Marche mondiale des femmes.