Les organisations syndicales en santé ne veulent pas rejouer dans le même mauvais film

Les organisations syndicales représentant plus de 200 000 travailleuses et travailleurs en santé et services sociaux réagissent d’une seule voix aux dépôts patronaux sectoriels. Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ), le Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES-FTQ), Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ), la Fédération des professionnèles (FP-CSN) et le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), ces dépôts ne reflètent pas l’urgence d’améliorer les conditions de travail du personnel du réseau.

Une réponse patronale floue qui ignore l’urgence d’améliorer les conditions de travail
Alors que les organisations syndicales ont chacune remis leur propre dépôt contenant plusieurs solutions pour améliorer les conditions de travail du personnel, elles ont toutes reçu le même dépôt patronal. Les organisations déplorent que le gouvernement semble vouloir utiliser les mêmes stratégies que lors des dernières rondes de négociations. Alors qu’il prétend vouloir implanter des mesures rapidement dans ses communications publiques, il dépose des offres floues aux tables de négociation. Plutôt que de poursuivre sa fixation de créer des lieux de discussion parallèles risquant de ralentir de façon importante la négociation et la mise en place rapide de solutions essentielles, il doit convenir avec les syndicats de mesures négociées pour aider les travailleuses et les travailleurs du réseau.

« Le gouvernement ne semble toujours pas comprendre que la crise que traverse actuellement le réseau touche de plein fouet l’ensemble du personnel de la santé et des services sociaux, pas seulement quelques titres d’emploi. À trop vouloir agir uniquement là où la situation est particulièrement difficile, on peut oublier que ce sont tous les titres d’emploi qui vivent de la détresse et de la surcharge. Si nous voulons améliorer les services à la population, il faut donner un coup de barre dans les conditions de travail de tout le personnel. Le réseau est complexe, nous devons travailler conjointement à la mise en place de solutions globales, durables et équitables, et ainsi éviter de déplacer ou de créer de nouvelles difficultés. Sinon, on ne fait que prolonger et aggraver la crise », indiquent les représentantes et les représentants de la FSSS-CSN, de l’APTS, du SCFP, du SQEES-FTQ, de la FSQ-CSQ, de la FP-CSN et du SPGQ.

Des dépôts patronaux inquiétants
Les dépôts patronaux sectoriels contiennent plusieurs mesures préoccupantes, particulièrement en ce qui concerne la présence au travail. De négociation en négociation, la partie patronale s’entête sur cet enjeu sans tenir compte des causes structurantes des absences du personnel dans le réseau.

« Si les travailleuses et les travailleurs sont si nombreux à être en absence, c’est parce que le réseau les rend malades. Comment pouvons-nous prendre bien soin de la population si nous sommes au bout du rouleau ? Si le gouvernement veut encore une fois taper sur la tête du personnel épuisé, il nous trouvera sur son chemin », de conclure les représentantes et les représentants syndicaux.

COP15 : il faudra tenir compte des personnes qui vivent des ressources naturelles

La CSN accueille favorablement l’accord historique intervenu à la COP15 de Montréal cette semaine pour la protection de la biodiversité. Il faudra cependant tenir compte des travailleuses et des travailleurs des régions ressources si l’on ne veut pas que son application s’accompagne d’un sentiment d’injustice et d’abandon.

« Les travailleuses et les travailleurs ne sont pas responsables du manque de vision dans la distribution des ressources naturelles aux industries, mais ils en subiront les conséquences. Le premier ministre François Legault doit s’assurer qu’il y aura un plan et des fonds pour les rassurer, pour s’orienter vers une un aménagement durable des forêts et pour effectuer une meilleure transition écologique et économique dans les régions concernées. C’est une question de justice », souligne Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Des signes inquiétants laissent malheureusement croire que les personnes qui vivent de la forêt ou des autres ressources naturelles pourraient ne pas être entendues. La CSN était l’une des trois seules organisations syndicales présentes à la COP15, toutes du Québec, alors qu’il y avait plusieurs milliers de délégué-es. Une situation très différente de la COP sur le climat qui intègre beaucoup plus de syndicats issus de plusieurs pays.

Le ministre de l’Environnement du Québec, Benoit Charette, est demeuré inaccessible pour les représentantes et représentants de la CSN pendant la COP15, alors que le ministre fédéral, Steven Guilbault, a pris un peu de son temps dans son horaire pourtant chargé de pays hôte pour un échange avec les syndicats.

Rencontre de représentant-es de la CSN avec le ministre
Des représentant-es de la CSN ont rencontré le ministre Steven Guilbeault.

La récente décision du premier ministre du Québec de séparer la faune des ressources naturelles sur le plan ministériel complique les discussions. Comment établir des zones de protection du caribou, par exemple, sans parler à la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette-Vézina, ainsi qu’au ministre de l’Environnement ? Les caribous vivent dans les forêts ! « On veut éviter à tout prix que les ministères se renvoient la balle sans que personne ne s’occupe du sort de celles et de ceux qui vivent de la forêt », insiste la présidente de la CSN.

 

Une occasion ratée d’implanter les solutions du personnel pour un réseau plus humain

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ressort perplexe de la lecture du dépôt du Comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux (CPNSSS). Alors que le gouvernement prétend vouloir agir rapidement pour implanter des solutions sur le terrain, c’est le contraire qui ressort de ses offres au personnel de la santé et des services sociaux.

Pas grand-chose à se mettre sous la dent
Le dépôt patronal visant les conditions de travail du personnel de la santé et des services sociaux contient plusieurs grands principes sans toutefois mettre de l’avant des mesures concrètes et innovantes pour améliorer l’état déplorable du réseau. Pourtant, la FSSS–CSN propose 27 solutions concrètes pour agir du bord du personnel et ainsi améliorer les services à la population. Le dépôt patronal ne contient que peu de réponses à ces solutions, tout en soulevant plusieurs inquiétudes. En ce qui concerne les forums proposés par le gouvernement, la FSSS–CSN craint que cela ne ralentisse la cadence des négociations. Pour la fédération, ce qui importe pour le personnel du réseau, c’est de négocier rapidement des mesures concrètes et pérennes pour les épauler.

« Qu’est-ce qui se cache derrière les belles paroles du dépôt gouvernemental ? Si le passé est garant de l’avenir, il y a de bonnes raisons de croire qu’on est en train de se faire servir du réchauffé. Pendant ce temps, le personnel du réseau a tellement besoin d’un coup de main. Si le gouvernement reconnaît enfin les problèmes que nous vivons, nous attendons toujours qu’il se montre ouvert à implanter les solutions des travailleuses et des travailleurs », lance Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Un silence préoccupant sur des solutions concrètes pour améliorer le réseau
Pour la FSSS–CSN, ce qui ressort de ce dépôt, c’est le silence qu’il garde sur plusieurs enjeux majeurs. Par exemple, le dépôt patronal fait référence au Plan santé du ministre Dubé, sans mentionner que ce celui-ci vise à accentuer la place du privé en santé, tandis qu’il faudrait plutôt mettre nos énergies à consolider le réseau public.

« Le gouvernement ne propose rien pour épauler le personnel qui doit accueillir la relève, rien pour reconnaître l’expérience, rien pour implanter des ratios, rien pour accorder plus de vacances au personnel épuisé, rien pour lutter contre la privatisation et pour miser sur l’expertise du réseau. Pas un mot non plus sur des mesures environnementales. Toutes ces propositions innovantes venant de notre large consultation de nos membres sont autant d’occasions à saisir pour remettre le réseau sur ses pieds », de conclure Josée Marcotte.

Appauvrir les travailleuses et les travailleurs des services publics, la pire des solutions

« Les services publics font face à une crise de main-d’œuvre sans précédent, à laquelle s’ajoute une inflation historique. Que fait le gouvernement? Il offre d’appauvrir les femmes, en majorité, et les hommes qui portent sur leurs épaules tout le poids de nos réseaux publics. » C’est en ces termes qu’ont réagi les porte-paroles du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Daniel Boyer, président de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS, après avoir pris connaissance des offres du gouvernement caquiste.

Salaires 
Dans ses offres présentées ce matin aux partenaires du Front commun, le gouvernement propose des augmentations faméliques de 3 % pour la première année et de 1,5 % pour les suivantes, pour un contrat de cinq ans. Qui plus est, il fait fi de l’inflation stratosphérique actuelle en ne présentant aucune mesure permettant une protection du pouvoir d’achat. Quant au montant forfaitaire proposé de 1 000 $, il est insultant pour les femmes et les hommes qui tiennent à bout de bras les services publics puisque ces sommes ne sont versées qu’une seule fois et ne sont pas calculées lorsque vient le temps de comptabiliser les revenus de retraite et les vacances. Il ne s’agit pas d’une solution structurante pour résoudre la pénurie de main-d’œuvre.

L’offre salariale du gouvernement est non seulement inférieure à ce qui va être offert dans le privé, mais va provoquer un appauvrissement des travailleuses et des travailleurs, car les prévisions d’inflation du gouvernement sont largement supérieures à ce qui est sur la table. Alors que le gouvernement prévoit une inflation de 6,8 % en 2022, son offre de 3 % à la première année ne permettra pas aux personnes salariées de se protéger de la hausse du coût de la vie.

« Est-ce que le gouvernement est sérieux quand il affirme que les services publics sont importants? Si oui, pourquoi maintient-il les réseaux en situation d’échec? Pourquoi offre-t-il si peu sachant que les salaires des autres travailleuses et travailleurs vont augmenter davantage? Les deux dernières années de pandémie nous ont pourtant offert un cruel constat de ce qui ne tourne pas rond dans nos services publics. En mettant sur la table des conditions de travail si désavantageuses, c’est la pénurie de main-d’œuvre et tous les problèmes qu’elle engendre qu’il choisit de pérenniser », ont ajouté les porte-paroles du Front commun.

Rappelons que les travailleuses et les travailleurs des services publics accusent un retard de 3,9 % de leur rémunération globale par rapport aux autres travailleuses et travailleurs québécois, un gouffre qui s’élève à 11,9 % en ce qui concerne les salaires. « Devant de tels chiffres, pensez-vous que les gens vont choisir les services publics ou des emplois offrant de meilleures conditions? Ce n’est pas au personnel des services publics de faire encore une fois les frais de la reprise économique ou de la lutte contre l’inflation. Va-t-on demander à nos membres – des femmes, à 78 % – de se serrer la ceinture encore une fois pour favoriser la reprise économique? Si le gouvernement est sérieux dans sa volonté d’apporter des solutions durables pour les services à la population, il devra retourner à la table à dessin et reconsidérer ses offres », ont précisé les porte-paroles.

Le Front commun revendique, d’une part, un mécanisme permanent de protection contre l’inflation et, d’autre part, un enrichissement visant un rattrapage salarial général. Ainsi, pour l’année 2023, il revendique 100 $ par semaine ou l’IPC + 2 % (selon la formule la plus avantageuse), pour 2024, l’IPC + 3 %, et finalement, pour 2025, l’IPC + 4 %.

Retraite et enjeux régionaux
Le gouvernement cible de surcroît la retraite, une des dernières conditions de travail intéressantes pour les travailleuses et les travailleurs de l’État, en obligeant celles et ceux ayant 35 ans de carrière à attendre à 57 ans avant la prise de leur retraite. « Il ne s’agit pas d’une mesure de rétention, mais plutôt de détention. Cela risque de provoquer un exode prématuré des travailleuses et des travailleurs vers la retraite. » Le Front commun juge toutefois intéressante la réponse du gouvernement à nos revendications dans le but de maintenir l’expertise en place de manière volontaire.

Il s’attaque aussi au Régime de retraite des employé-es du gouvernement et des organismes publics (RREGOP), une mesure qui réussit tant bien que mal à retenir les personnes œuvrant depuis plus longtemps dans les réseaux. Il propose ainsi de réduire la rente du RREGOP en invoquant la récente bonification du Régime de rentes du Québec (RRQ). « Ce qu’il donne d’une main, l’employeur veut le reprendre de l’autre en prétextant qu’il est trop généreux. »

Forums patronaux et intersyndicaux
Le gouvernement revient avec des forums parallèles aux tables de négociation alors que les organisations syndicales avaient unanimement rejeté cette formule à la dernière ronde de négociations.

Conditions de travail et de pratique
Finalement, en ce qui concerne les conditions de travail, le Front commun surveillera de près les offres qui seront déposées aux diverses tables sectorielles à partir d’aujourd’hui et d’ici le congé des fêtes. « Il faut que des sommes significatives soient investies pour permettre des améliorations concrètes et durables dans les réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur. Il serait impensable que le gouvernement choisisse de sabrer les conditions de travail en imposant des reculs. Ce serait complètement incohérent avec les constats généralisés concernant les services publics. Si le gouvernement souhaite redevenir un employeur de choix comme il le prétend, il doit donner le coup de barre nécessaire pour renverser la tendance. C’est l’avenir même des services publics qui en dépend. »

Statistiques pour mieux comprendre les enjeux de cette négociation

  • Moyenne salariale des employées et employés du secteur public membres du Front commun : 43 916 $;
  • Retard salarial : -11,9 %;
  • Retard de rémunération globale : -3,9 %;
  • Pourcentage de femmes parmi les membres du Front commun : 78 %.

Pour bien comprendre la négociation : https://www.frontcommun.org/.

À propos du Front commun
Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur. Les conventions collectives viendront à échéance le 31 mars 2023.

Le prix Pierre-Vadeboncoeur de la CSN va à Mélikah Abdelmoumen et à Jean-François Nadeau

Le prix Pierre-Vadeboncoeur, décerné par la CSN à l’essai s’étant le plus démarqué durant l’année, a été remis à Mélikah Abdelmoumen, pour son essai Baldwin, Styron et moi, publié chez Mémoire d’encrier, et à Jean-François Nadeau, pour Sale temps, un recueil de chroniques publié chez Lux éditeur.

Doté d’une bourse de 5 000 $, le prix a été remis aujourd’hui à l’occasion du conseil confédéral de la CSN, qui se déroule les 14 et 15 décembre au Centre des congrès de Lévis. Le jury, présidé par l’ex-présidente de la CSN Claudette Carbonneau, compte aussi la professeure de littérature Catherine Ladouceur, membre de la CSN, et l’éditeur Mark Fortier, lauréat de l’année précédente.

« Plusieurs considèrent à juste titre Pierre Vadeboncoeur comme l’un des plus grands essayistes québécois. Il a joué un rôle de premier plan dans la construction de la CSN moderne et dans l’édification d’un type de syndicalisme unique en Amérique du Nord. C’est son héritage syndical et intellectuel qui a amené la CSN à créer un prix portant son nom », affirme Nathalie Arguin, secrétaire générale de la CSN, qui remettait les bourses aux lauréats.

Ce prix, remis pour une première fois en 2011, veut souligner la contribution majeure d’un essai publié au Québec au cours de l’année écoulée. Encore cette fois-ci, une quinzaine de maisons d’édition québécoises ont soumis plusieurs dizaines d’œuvres.

Dans sa présentation des œuvres récompensées, Claudette Carbonneau a souligné, chez Mélikah Abdelmoumen, la façon dont elle nous plonge au cœur d’un débat qui n’a pas cessé de nous interpeler ces dernières années : celui de l’appropriation culturelle et de la liberté de l’écrivain. De là l’appel à la barre des deux auteurs étasuniens, James Baldwin et William Styron. Il s’agit de l’amitié improbable d’un écrivain blanc, Styron, dont les ancêtres étaient propriétaires d’esclaves, et d’un écrivain noir, James Baldwin, lui-même descendant d’esclaves. Quand des Afro-Américains ont attaqué Styron pour avoir écrit au « je » son roman Les confessions de Nat Turner, l’accusant de s’approprier la vie d’un esclave noir, Baldwin s’était courageusement porté à sa défense.

« Le jury a trouvé dans cette œuvre une expérience intime du monde, qui invite à un dialogue nécessaire ancré dans un réel confrontant, qui appelle son lecteur et sa lectrice à l’engagement, tout cela reposant sur une rigueur intellectuelle réjouissante qui se déploie dans une structure fort originale », a fait valoir la présidente du jury.

Quant à l’autre lauréat, le journaliste Jean-François Nadeau, madame Carbonneau a rappelé que nous sommes plusieurs à attendre avec un intérêt toujours soutenu sa chronique du lundi dans Le Devoir. Ce sont entre autres ces chroniques, rédigées dans l’urgence sur une période de cinq ans, que Nadeau a peaufinées et a accompagnées de quelques nouveaux inédits pour nous les présenter dans le recueil intitulé Sale temps.

« Dans cette œuvre aux accents pamphlétaires bien sentis et magnifiquement écrits, a ajouté le jury, Nadeau s’efforce d’éveiller les consciences sur des enjeux bien de notre temps. » L’auteur se livre à une « réflexion sur le temps, sur notre rapport à celui-ci, sur son rôle comme instrument de pouvoir sur le
« monde ordinaire ». Il invite à revoir un contrat social profondément aliénant, injuste et inégalitaire fondé sur la productivité, le consumérisme et ses nombreuses servitudes. »

En outre, le jury a accordé une mention spéciale à l’essai de Pierre Nepveu, Géographie du pays proche. Le jury a apprécié sa conclusion portant sur la « majesté du réel », laquelle est présentée comme l’importance de cultiver notre attachement au pays proche, dans la mesure où celui-ci conduit, du même coup, à demeurer ouvert sur le monde. Voilà qui rappelle les élans d’un Vigneault, qui chante son pays qui n’en est pas un, en insistant sur la nécessité de posséder ses hivers !

Parmi les lauréats qui ont reçu le prix Pierre-Vadeboncoeur depuis 12 ans, notons Bernard Émond, Serge Bouchard, Yvan Lamonde, Aurélie Lanctôt, Josée Boileau, Normand Balllargeon, Yvon Rivard et Mathieu Bélisle.

Les employé-es du Casino de Montréal et de Jeux en ligne tiennent un vote de grève

À la veille des fêtes de fin d’année, les employé-es du Casino de Montréal et de Jeux en ligne, membres de la CSN, tiendront les 20 et 21 décembre prochains un vote de grève pour faire débloquer leur négociation.

Après 24 séances de négociation avec leur employeur, les quatre unités syndicales concernées ne se sont toujours pas entendues avec la Société des casinos sur les moyens d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre, notamment l’injection importante d’argent pour rendre les emplois attrayants et pour que l’employeur retrouve une place de choix dans le marché de l’emploi.

Au Casino de Montréal et à Jeux en ligne, la CSN représente plus de 1 000 salarié-es qui travaillent dans l’unité générale, la restauration, la sécurité et le jeu en ligne (casino virtuel).

Au bout du rouleau
« Depuis 25 ans et 6 négociations, je n’ai jamais vu les gens aussi excédés et au bout du rouleau, a déclaré Riccardo Scopelleti, président du Syndicat des employé-es de la sécurité physique du Casino et Montréal–CSN et porte-parole de l’ensemble des unités. On travaille le soir et la fin de semaine en bas des conditions du marché. On manque de personnel et on est en surcharge de travail depuis mars 2022. »

À la fin du mois dernier, 97 % des syndiqué-es des 4 unités ont voté en faveur de l’exercice de moyens de pression. Malheureusement, l’employeur n’a pas saisi l’occasion pour trouver un terrain d’entente.

La tenue de moyens de pression et l’éventualité d’un débrayage risquent de compliquer la vie aux clients du Casino et de Jeux en ligne, dont plusieurs ont déjà réservé leur accès à l’établissement pour la période de réjouissances des Fêtes, la plus achalandée de l’année.

Le syndicat garde espoir que l’ultime séance de négociations prévue aujourd’hui permettra de trouver une issue à l’impasse actuelle.

À propos
Parmi ses 65 000 membres répartis dans 425 syndicats à travers la province, la Fédération des employées et employés des services publics (FEESP–CSN) représente la très large majorité des syndiqué-es des casinos québécois.

Pour un réseau Vraiment public

 

Déprivatiser, décentraliser, démocratiser le système de santé et de services sociaux pour remettre le réseau public sur ses rails. C’est ce que propose la CSN. La Confédération des syndicats nationaux dévoile aujourd’hui une nouvelle campagne d’action et d’information visant à contrer la privatisation du réseau et à mettre en lumière une foule de solutions visant à renforcer l’universalité et l’accessibilité dans un réseau Vraiment public de santé et services sociaux.

Car en réalité, notre réseau est de moins en moins Vraiment public. Sous le coup des compressions budgétaires et des réformes centralisatrices, le secteur privé y joue un rôle en constante augmentation. La crise actuelle a révélé ces faiblesses que les travailleuses et les travailleurs du réseau connaissaient depuis longtemps. Des changements s’imposent très certainement. Mais pour la CSN, encore plus de marchandisation ne peut pas être une solution acceptable. Rappelons que le gouvernement a présenté, le printemps dernier, un plan santé annonçant certains projets de privatisation, dont la cession d’activités de deux mini-hôpitaux privés.

« Bien des gens découvrent aujourd’hui dans quel état se retrouve le réseau, explique la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Ils peuvent avoir l’impression que c’est un échec pour le réseau public, mais dans les faits il n’y a jamais eu autant de privé dans la santé au Québec ! Nous sommes convaincus, au contraire, que nos propositions solidifieront le réseau, en assureront la pérennité ».

« Nous sommes loin d’être seuls à vouloir défendre ce joyau collectif qu’est notre réseau public universel et accessible, poursuit-elle. Nous avons des alliés à réunir et des indécis à convaincre. Nous sommes conviés à un très important débat de société et il est primordial que la voix des travailleuses et des travailleurs soit entendue. »

Le site Web de la campagne https://www.csn.qc.ca/vraiment-public présente plusieurs solutions pour le réseau public ainsi qu’une foire aux questions visant à rétablir certains faits, par exemple quant à la présence véritable du privé dans la santé au Québec. La CSN adoptera le printemps prochain une plate-forme complète sur le réseau de la santé qui guidera le mouvement dans ses prises de position futures. La CSN prépare également une mise à jour de la plate-forme sur le continuum de soins aux aîné-es qui jette un éclairage complet sur leurs besoins actuels et futurs.

 

Les RSS le 1er janvier 2023 sur les chantiers : les syndicats sont prêts

Le 1er janvier 2023 est la date prévue d’entrée en vigueur des nouveaux mécanismes de prévention sur les chantiers du Québec à la suite de la réforme de la Loi sur la santé et sécurité du travail (Loi 27). Cette réforme a enfin intégré le représentant ou la représentante en santé et sécurité (RSS) sur tous les chantiers de 10 travailleurs et travailleuses et plus; une demande syndicale depuis plus de 40 ans.

La FTQ, la CSN, la CSD et les cinq syndicats de la construction (FTQ-Construction, Conseil provincial (International), Syndicat québécois de la construction (SQC), CSD Construction et CSN–Construction) ont convié leurs membres, ce mardi 13 décembre, devant les bureaux de la CNESST. Toutes les associations représentant des travailleurs et travailleuses de la construction ont uni leur voix pour affirmer haut et fort que des représentantes et des représentants en santé et sécurité devront être mis en poste sur les chantiers, le 1er janvier, comme prévu.

L’absence de prévention sur les chantiers a coûté la vie à trop de travailleurs et travailleuses et blessé de nombreux autres. Malheureusement, les employeurs font maintenant de l’obstruction à la table de consultation des mécanismes de prévention et tentent par tous les moyens d’arrêter l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation. La CNESST doit continuer de résister à la pression.

Les syndicats de la construction sont donc unis pour dire qu’ils sont prêts. Il est grand temps qu’il y ait des représentants et représentantes en santé et sécurité sur le terrain. Les bons outils doivent être déployés sur nos chantiers de construction et aucun délai ne sera toléré.

CITATIONS :
« Bravo au ministre du Travail et à la CNESST de ne pas céder aux pressions des employeurs voulant retarder le processus de mise en place des représentants et représentantes en santé et sécurité (RSS) sur les chantiers de construction du Québec. Il n’y a absolument aucun argument valable pour obstruer ce processus. Faut-il rappeler aux employeurs qu’il ne s’agit pas d’un dossier de relations de travail, mais bien d’un dossier de santé et de sécurité dont l’objectif est de sauver des vies? Le 1er janvier, on veut des RSS sur nos chantiers, un point c’est tout. » – Daniel Boyer, président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)

« Si nous avions toujours écouté le patronat, tout ce qui s’est fait et tout ce qui se fait encore en matière de prévention et de réparation en santé et sécurité du travail n’aurait tout simplement pas existé. Les mouvements syndicaux et populaires doivent donc poursuivre leur lutte afin de maintenir cette pression sur les employeurs qui priorisent leurs profits avant la vie des travailleuses et des travailleurs. Nous attendons ces représentantes et ces représentants en santé et en sécurité depuis trop longtemps et il n’est pas question de reporter la mise en application de ces nouvelles mesures essentielles. » – Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« La santé et la sécurité au Québec est une affaire qui concerne tout le monde. La Loi 27 a malheureusement concentré la prévention davantage entre les mains des employeurs. Nous sommes réunis aujourd’hui pour revendiquer la pleine place au représentant ou à la représentante en santé et sécurité dans les chantiers, le meilleur mécanisme à la fois pour faire valoir les droits des travailleuses et des travailleurs et pour intervenir auprès des employeurs. Pour la CSD, tout doit entrer en vigueur dès le 1er janvier 2023. La prévention dans l’industrie de la construction n’est pas négociable ! » – Kaven Bissonnette, vice-président de la CSD.

« Il est grand temps que l’industrie de la construction cesse de banaliser les accidents de travail. Les représentantes et les représentants en santé et sécurité vont sauver des vies, prévenir des blessures et faire de la prévention. Il n’y a pas d’excuse patronale qui puisse excuser que l’on retarde l’entrée en vigueur de ces mécanismes de prévention. » – Simon Lévesque, responsable à la santé et sécurité au travail, FTQ-Construction.

« La construction a attendu près de 40 ans avant d’obtenir des mécanismes de prévention. Quarante longues années où il aurait été possible de mettre en place des mécanismes qui auraient pu éviter des accidents et sauver des vies. C’est le temps de démontrer que nous sommes unis et que nous allons travailler ensemble pour intégrer ces mécanismes-là dans nos milieux de travail afin de nous assurer que ceux-ci fonctionnent. » Patrick Bérubé, directeur général, Conseil provincial (International)

« Avec le nombre trop grand d’accidents et de décès dans notre industrie, il n’est plus question d’attendre. On a droit à des milieux de travail sains et sécuritaires, et c’est en janvier que ça commence. Le RSS fait partie de la solution. » – Steve Prescott, coordonnateur en santé et sécurité, Syndicat québécois de la construction (SQC)

« Lors de la fondation de la CSN–Construction en 1924, les questions de santé et de sécurité au travail figuraient déjà au centre des revendications de ceux et celles qui œuvraient dans le domaine de la construction. Nous n’avons jamais abandonné cet objectif moral, cette obligation fondamentalement éthique de protéger la vie et la santé des travailleuses et des travailleurs qui ont bâti le Québec et nous allons toujours nous mobiliser pour les défendre. » -Félix Ferland, vice-président SST de la CSN–Construction.

« Les travailleurs et travailleuses de la construction ont assez souffert des accidents et des maladies professionnelles. Ils en ont assez de la peur de ne pas rentrer chez eux et du strict minimum sur les chantiers. L’industrie de la construction est la plus meurtrière et ça doit cesser! Pour sauver des vies et donner les moyens aux travailleuses et aux travailleurs de défendre leurs droits, il est maintenant temps de déployer les représentantes et représentants en santé et sécurité dans tous les chantiers du Québec. » – Carl Dufour, président de la CSD Construction.

Nos organisations de la construction représentent 215 000 travailleurs et travailleuses.

Le bien commun comme boussole

La présidente de la CSN, Caroline Senneville, rencontrait hier le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, au moment où le réseau public a besoin de nouvelles idées et de réinvestissement substantiel. Accompagnée du président de la Fédération de la santé et des services publics (FSSS–CSN), Réjean Leclerc, et du président de la Fédération des professionnèles–CSN (FP–CSN), Danny Roy, elle a insisté sur quelques grands changements qui apparaissent nécessaires aux yeux des travailleuses et des travailleurs, soit la déprivatisation des services, leur décentralisation et la démocratisation du système.

Pour la CSN, le réseau public se trouve à un moment charnière. L’intention du gouvernement de faire davantage appel au secteur privé est d’autant plus inquiétante qu’une foule de solutions publiques existent afin de pallier les lacunes en ce qui a trait, notamment, à l’accessibilité et au temps d’attente. La CSN entend promouvoir ces pistes de solution, ciblées par les travailleuses et les travailleurs qui assurent les soins et les services au quotidien, à l’occasion d’une campagne publique qui sera lancée prochainement.

Rappelons que des représentantes et représentants de la CSN participent actuellement à un forum de discussions avec le ministère de la Santé et des Services sociaux autour d’une table réunissant presque tous les acteurs du système afin d’échanger sur les changements que souhaite apporter le ministre.

Déclarations

– CAROLINE SENNEVILLE, présidente de la CSN
En tant qu’organisation syndicale représentant du personnel dans toutes les catégories d’emploi du réseau public de même que dans de nombreux autres services gravitant autour du réseau, par exemple dans le secteur communautaire, le préhospitalier ou les ressources de type familial nous faisons partie de la solution. Aujourd’hui, le ministre a pris soin de nous présenter sa vision. Le ministre doit aussi entendre ce que nous avons à proposer. Nous voulons un réel dialogue. C’est nécessaire car le réseau public a besoin de changements importants maintenant et pour qu’on améliore vraiment les choses, la participation et la consultation des travailleuses et des travailleurs sera cruciale.

– RÉJEAN LECLERC, président de la FSSS–CSN
L’ouverture de mini-hôpitaux privés est une mauvaise idée, et ce, même si les services y sont couverts par l’assurance maladie. D’une part, le privé, en santé, ça coûte plus cher que le public. C’est vérifié partout dans le monde. L’argent qu’on investit là, on ne l’investit pas dans les besoins urgents ailleurs ! Rappelons-nous seulement toute la saga des CHU en PPP, les scandales qui les ont entourés, les dépassements de coûts et d’échéancier pour des installations qu’il a fallu réparer, dès le jour un. Par ailleurs, on ne fera pas apparaître du personnel comme par magie. On ne fera qu’aggraver la crise dans le secteur public qui peine déjà à retenir ses salarié-es. Nous ne voyons pas en quoi le secteur privé serait une solution gagnante pour les citoyennes et les citoyens alors qu’il est déjà bien implanté partout, des agences de personnel aux CHSLD privés en passant par la sous-traitance, le soutien à domicile et les groupes de médecine familiale, et que cette présence nuit à l’atteinte des objectifs de santé publique.

–DANNY ROY, président de la FP–CSN
Les solutions que nous proposons sont porteuses. Elles sont aussi concrètes et réalistes. Par exemple, nous pensons que les CLSC devraient jouer pleinement leur rôle de véritable porte d’entrée pour les citoyennes et les citoyens. Comme ils sont déjà présents partout sur le territoire, ils sont tout désignés pour être les établissements vers lesquels se tourner pour toute consultation ne nécessitant pas un passage à l’urgence de l’hôpital, qu’il s’agisse de voir une infirmière, un ou une autre professionnel-le ou encore un médecin. Si on pouvait compter sur des CLSC ouverts tous les jours et toutes les nuits, il y a fort à parier que la pression sur les hôpitaux, notamment sur les urgences, serait moins forte. À cet égard, les groupes de médecine familiale et les cliniques privées ont clairement échoué.

Où sont les mesures structurantes ?

Alors que le ministre de l’Économie Éric Girard livrait aujourd’hui à Québec sa mise à jour budgétaire, la CSN constate avec inquiétude que les cinq priorités d’action de la CAQ – la santé et l’éducation, l’économie, l’environnement et le français – sont essentiellement absentes de ce qui a été présenté. En effet, il est plutôt question de mesures saupoudrées non structurantes, et on y parle davantage d’équilibre budgétaire que de véritables enjeux sociaux.

Malgré le ralentissement économique prévu en 2023, des surplus budgétaires sont prévus pour les années à venir. Or, les réinvestissements sont carrément absents pour les Québécoises et les Québécois qui peinent à obtenir les biens et les services dont ils ont besoin. « Ça va prendre plus qu’un “bouclier anti-inflation” pour que le monde puisse correctement gagner leur vie et mettre à manger sur la table. Ce qu’il faut, ce sont des salaires décents et des conditions de travail qui favorisent la rétention du personnel. Et des mesures beaucoup plus équitables que la remise de 800 $ à un couple qui fait 200 000 $ par année, contre 600 $ à une mère monoparentale qui fait 30 000 $ », affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Les milliards promis à coup de chèques mal ciblés et de maigres baisses d’impôts puisées à même le Fonds des générations pourraient servir à former du personnel qualifié dans les milieux qui en ont le plus besoin, qu’ils soient publics ou privés. Le Québec pourrait aussi s’offrir la gratuité scolaire aux cycles supérieurs et des mesures d’aide pour le secteur privé en vue d’une transition juste. « L’enrichissement oui, mais pas à tout prix. On a besoin de plus que des mesures anti-inflation à courte vue, Monsieur Legault. Le gouvernement devrait se laisser guider par des indicateurs sociaux et environnementaux, pas simplement par des indicateurs économiques. Pensez aux gens : le PIB n’est pas l’indice de mesure du bonheur », ajoute-t-elle.

Encore la population qui paie le prix
En effet, la centrale syndicale en appelle à un réinvestissement massif dans les services publics, alors que les hôpitaux et les écoles sont vétustes, le personnel des réseaux de la santé et de l’éducation est dans un état plus qu’inquiétant, les services se détériorent chaque jour un peu plus et, dans tous les milieux, la pénurie de main-d’œuvre est criante. « Il y a quelques mois à peine, les aîné-es y ont goûté et maintenant, ce sont les plus jeunes qui en paient le prix, alors que les urgences pédiatriques sont à un fil du point de rupture et que nos enfants doivent garder leur manteau en classe, faute de ventilation.

Pire : ce qu’on nous annonce depuis quelque temps, ce sont des investissements au privé en santé, même si on a déjà joué dans ce film-là et qu’on s’y est cassé les dents. D’autres pays l’ont fait avant nous et sont depuis revenus à un système public. Le privé, c’est un mirage. Ce n’est pas en ouvrant deux mini-hôpitaux qu’on va inventer des médecins et des préposé-es : on fait juste déplumer encore plus le réseau. Il faut réinvestir au public, là où tous les services sont accessibles et où les soins sont offerts sans recherche de profits », martèle la présidente.

Économie verte ou transition juste ?
Des milliers de travailleuses et de travailleurs vont voir leur emploi changer ou disparaître à cause des changements climatiques. La CSN craint que peu ne soit fait pour les accompagner, les former et limiter les dégâts causés par les GES. « Après la COP27 et en pleine COP15, encore une fois, on manque une occasion de prévoir un plan structuré et financé pour accompagner les travailleuses et les travailleurs dont l’emploi est en péril à cause des changements environnementaux. On parle d “économie verte », mais c’est malheureusement le mot économie qui prime », conclut Mme Senneville.

Situation des journalistes pigistes au Québec : un constat navrant

Dix ans après la tenue d’un sondage similaire et à la suite d’une lettre qui a été rendue publique récemment par les journalistes pigistes du Devoir, la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN) et l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ) font le portrait de la situation des journalistes pigistes au Québec. Le constat du sondage mené par la firme MCE Conseils est consternant : les revenus de ces journalistes n’ont pas augmenté depuis 10 ans, ces personnes gagnant en moyenne 31 336 $ par année. Compte tenu du nombre d’heures consacrées à leur travail, 29 % des pigistes interrogés travaillent au salaire minimum ou moins, alors qu’environ 79 % d’entre eux possèdent un baccalauréat ou un diplôme de maîtrise.

Ils travaillent au Devoir, à La Presse, à Radio-Canada, au journal Les Affaires, au Soleil, au Globe and Mail, au Journal de Montréal, mais aussi au Washington Post, au Wall Street Journal ou au journal Le Monde et à Libération, etc. La grande majorité rédige des textes de nature journalistique, d’autres sont photographes, recherchistes ou font de la rédaction de textes de nature publicitaire. Voici quelques données chiffrées : parmi les journalistes pigistes du Québec :

• 58 % ont entre 30 et 49 ans.
• 63 % proviennent de la région de Montréal.
• 66 % sont insatisfaits des tarifs perçus.
• Le tarif moyen qu’ils touchent s’élève à 109 $ pour 250 mots.
• 59 % disent devoir exercer d’autres activités professionnelles.
• 70 % connaissent des retards de paiement de la part des clients.
• 50 % des pigistes n’ont aucune sécurité financière.
• Les dépenses engendrées par leurs articles ou leurs reportages sont souvent à leurs frais.

« Ça n’a pas d’allure que les médias ne revoient pas leur grille de tarifs. C’est honteux. […] si on réplique, on nous dit que d’autres peuvent le faire à notre place », dit l’un d’eux. « Je suis très mal payée et mes tarifs n’ont pas du tout augmenté avec l’inflation – je gagne donc moins maintenant qu’il y a quelques années », révèle une autre.

« La situation des pigistes doit s’améliorer maintenant », déclare Gabrielle Brassard-Lecours, présidente de l’AJIQ. « En acceptant de dialoguer avec nous, les directions contribueraient à créer un précédent qui servirait de levier pour inciter les autres médias à emboîter le pas afin d’offrir de meilleures conditions aux journalistes indépendants », ajoute-t-elle.

Annick Charrette, présidente de la FNCC–CSN, lance tout de go : « Travailler au même salaire qu’il y a 10, 20 ou même 30 ans ? N’avoir aucun filet social et n’avoir aucun pouvoir de négociation ? Renoncer à ses droits pour pouvoir travailler et être rappelé ? Triste réalité de travailleuses et des travailleurs illégaux ? … Non, c’est celle des journalistes pigistes, en 2022! Ces travailleuses et travailleurs sont dans une zone grise législative. Ils n’ont aucun droit, aucun filet social, n’accèdent à aucune des dispositions du Code du travail. C’est inacceptable aujourd’hui. Les employeurs ont toujours le gros bout du bâton, et ils en profitent… Il faut que ça change. Et, avec l’AJIQ, nous allons faire les démarches nécessaires pour faire reconnaître leurs droits. »

À propos
Fondée à Montréal en 1988, l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ) défend l’indépendance des journalistes devant les pressions économiques et politiques qui s’exercent sur le métier. La FNCC–CSN regroupe des syndicats autonomes de salarié-es ainsi que des travailleuses et des travailleurs contractuels de l’industrie des communications et de la culture. Ce regroupement permet aux quelque 6 000 membres regroupés dans 88 syndicats de se donner des outils pour assurer leur représentation et pour négocier des ententes collectives de travail en tout respect de leurs droits et de leur indépendance journalistique.

Transport scolaire : rien n’est réglé et une nouvelle mise au point s’impose

Pour de trop nombreux parents et élèves qui vivent quotidiennement avec les bris de services à plusieurs endroits au Québec, rien n’est réglé dans le domaine du transport scolaire, bien au contraire. Face aux problèmes structurels du secteur, la Fédération des employées et employées de services publics (FEESP–CSN) estime qu’une nouvelle mise au point s’impose.

« Lors des négociations de la fin de l’été avec le gouvernement, les transporteurs scolaires ont reçu des bonifications significatives de l’ordre de 15 à 30 % de leurs contrats. À ce jour, plusieurs employeurs n’ont pas augmenté les salaires des chauffeurs en conséquence. Ils sont donc responsables de leurs propres problèmes d’attraction et de rétention. Plusieurs transporteurs semblent plus intéressés par leur marge de profit que par le service aux élèves. Pour nous, il n’y a pas 36 solutions pour attirer et retenir les conductrices et les conducteurs de véhicules scolaires : il faut des augmentations salariales drastiques », souligne Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

La pression est forte dans le transport scolaire
La semaine dernière, les membres du syndicat des Autobus la Montréalaise ont organisé un piquetage symbolique devant les bureaux de leur employeur au moment même où les salarié-es des Autobus Chambly ont dû menacer de faire la grève pour obtenir un nouveau contrat de travail qui prévoit des augmentations de 30 à 36 % sur 4 ans.

D’autres votes ont également été tenus dans les assemblées générales des syndicats suivants affiliés à la CSN :

– Association des chauffeurs d’autobus scolaires Matanais inc. : le mercredi 26 octobre, vote à 100 % de moyens de pression incluant la grève à déclencher au moment jugé opportun ;

– Syndicat des employé-es de transport Autobus B.R. (CSN) : le 3 novembre, vote d’une banque de 14 jours de grève à 100 % ;

– Syndicat des employés du transport scolaire Tremblay et Paradis (CSN) : le 3 novembre également, vote d’une banque de 14 jours de grève à 98 %.

« Malgré les hausses importantes du financement des contrats des transporteurs, les conductrices et les conducteurs doivent tout de même se mobiliser pour obtenir leur dû, ce qui ne serait pas le cas si les transporteurs priorisaient vraiment le service aux élèves. À la fin de l’été dernier, à la suite des négociations entre le gouvernement et la Fédération des transporteurs par autobus (FTA), nous sommes intervenus sur la place publique afin de bien expliquer que ce processus de négociation ne mettait pas un terme aux graves problèmes de rareté de main-d’œuvre persistante dans le transport scolaire. Quatre mois plus tard, l’actualité nous démontre que nous avions malheureusement trop raison, ajoute Josée Dubé, présidente du secteur du transport scolaire de la FEESP–CSN. Tant que les sommes allouées à la bonification des salaires ne se rendront pas dans les poches des conductrices et des conducteurs, les graves problèmes d’attraction et de rétention ne seront pas réglés. »

Deux grands absents lors des négociations
« Le processus de négociation s’est tenu avec seulement deux des quatre intervenants du secteur. Les centres de services scolaires (CSS), et surtout, les conductrices et les conducteurs brillaient par leur absence. Pourtant, après l’octroi des sommes du gouvernement qui seront envoyées vers les CSS, chaque transporteur doit négocier les circuits individuels avec ces centres de services scolaires qu’ils desservent. À la toute fin du processus, ce sont les conductrices et les conducteurs qui doivent négocier leurs salaires avec chaque transporteur. Or, actuellement, pour gonfler leurs profits, les transporteurs refusent de remettre certaines sommes dans les poches de celles et de ceux qui conduisent les enfants tous les matins. On a même un CSS qui retient les sommes que le gouvernement a pourtant octroyées au lieu de les rediriger vers les transporteurs, ce qui exacerbe les problèmes que nous connaissons actuellement », conclut madame Dubé.

À propos  
Le secteur du transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN regroupe 63 syndicats totalisant plus de 3000 conductrices et conducteurs de véhicules scolaires travaillant dans une dizaine de régions administratives du Québec.

Le ministre Drainville doit venir à la rescousse du réseau de l’éducation

La CSN et ses fédérations estiment que le réseau de l’éducation va continuer à accumuler les problèmes si un coup de barre important n’est pas donné rapidement. Il faut une intervention proactive du ministre de l’Éducation si l’on veut pouvoir donner une éducation de qualité à tous les élèves. C’était l’un des messages clés livrés par la CSN, la FNEEQ–CSN et la FEESP–CSN lors de leur discussion avec le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, dans une rencontre plus tôt aujourd’hui. 

Dans son discours de victoire électorale, le premier ministre François Legault a déclaré que l’éducation était « la priorité des priorités », mais quelle sera la priorité précise du gouvernement dans les années à venir ? Le financement sera-t-il à la hauteur pour pouvoir embaucher et retenir tout le personnel nécessaire, des employé-es de soutien aux professionnel-les en passant bien entendu par les enseignantes et les enseignants ? 

À ce propos, le gouvernement devrait consulter davantage celles et ceux qui transmettent quotidiennement le savoir aux élèves fréquentant nos établissements publics et privés. Ces experts de l’enseignement sont les mieux placés pour garantir leur réussite. 

CITATIONS 

– CAROLINE SENNEVILLE, présidente de la CSN 

« Il faut cesser de s’intéresser seulement aux manchettes qui accaparent l’attention des médias. Le ministre Drainville devra se rendre compte que le réseau de l’éducation public est en danger par manque de personnel et par manque d’investissements. Il faudra continuer à parler aux syndicats pour trouver des solutions pérennes et globales afin d’assurer un meilleur avenir à nos enfants en améliorant de façon notable les conditions de travail et l’organisation de celui-ci. » 

– BENOÎT MALENFANT, président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) 

 « Sans le personnel de soutien, l’école prend le bord. Sans les services de garde, les services directs aux élèves (éducatrices spécialisées, préposé-es aux élèves handicapés, surveillantes d’élèves, etc.), l’entretien des bâtiments et le personnel administratif, le réseau de l’éducation cesse tout simplement de fonctionner. C’est le message que nous portons aujourd’hui au nouveau ministre. Nous lui demandons de reconnaître concrètement l’apport essentiel des employé-es de soutien dans nos établissements scolaires en travaillant avec nous à trouver des solutions aux graves problèmes d’attraction et de rétention qui sévissent actuellement dans le réseau. Il faut améliorer la rémunération et aussi s’attaquer à la surcharge de travail, notamment en fixant des ratios réalistes personnel/élèves dans l’ensemble des services, y compris pour les secrétaires d’école. L’intégration des services de garde au projet éducatif doit aussi faire partie des priorités du ministre. »   

– CAROLINE QUESNEL, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) 

« Pas une semaine ne passe sans que plusieurs de nos membres ne vantent les mérites d’instaurer de façon permanente un calendrier scolaire divisé en deux étapes. Cette modification au régime pédagogique s’avère nécessaire pour améliorer la qualité des apprentissages et la consolidation des acquis par les élèves. Dans cet esprit, nous demandons également au ministre Drainville qu’il reporte d’un an (en septembre 2024) l’implantation du cours de Culture et citoyenneté québécoise afin de bien outiller le personnel enseignant et d’assurer le succès de ce nouveau cours. »    

Pour consulter la plateforme de la CSN en éducation et en enseignement supérieur 

https ://bit.ly/3EAf0PY 

La ministre Pascale Déry ne doit pas marchandiser l’enseignement supérieur

La CSN et ses fédérations ont rencontré aujourd’hui la ministre de l’Enseignement supérieur Pascale Déry pour lui faire part de certaines inquiétudes sur les nouvelles orientations qui semblent se dessiner pour les cégeps et les universités du Québec.

Dans son discours inaugural du 1er décembre, le premier ministre a évoqué l’enseignement supérieur à plusieurs reprises, mais en ajoutant qu’il souhaite « mettre ensemble » la recherche universitaire et les entreprises. Il espère aussi que les étudiantes et étudiants se dirigent vers les « domaines stratégiques ». Dans son discours de victoire électorale, le premier ministre François Legault a déclaré que l’éducation était « la priorité des priorités », mais quelle sera la priorité précise du gouvernement pour l’enseignement supérieur dans les années à venir ? Le financement sera-t-il à la hauteur pour pouvoir embaucher et conserver les profs et le personnel de soutien nécessaire ?

CITATIONS

– CAROLINE SENNEVILLE, présidente de la CSN

« Nous souhaitons vivement que la nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, n’ait pas une vision réductrice et marchande de notre secteur qui s’appuierait de plus en plus sur des formations courtes pour répondre aux besoins du marché et sur la formation à distance pour réduire les coûts. Les étudiantes et étudiants ne sont pas des clients et l’enseignement supérieur n’est pas un simple marché. Notre mission est d’abord et avant tout de transmettre un savoir aux nouvelles générations », a déclaré Caroline Senneville, présidente de la CSN, qui représente plus de 80 000 membres dans le secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur.

– BENOÎT MALENFANT, président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN)

« Dans les cégeps, ce sont les employé-es de soutien qui procurent aux étudiantes et aux étudiants un milieu de vie qui favorisent les apprentissages. Que ce soit par l’accompagnement pédagogique, par la gestion administrative des affaires étudiantes ou par l’entretien des bâtiments, ils contribuent grandement à la réussite éducative et ils doivent être reconnus à leur juste valeur. Nous demandons à la nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur de poser des gestes concrets pour rendre ces emplois attractifs et pour réussir à freiner l’exil du personnel expérimenté. Mme Déry doit également travailler avec nous pour que cesse la sous-traitance dans nos établissements, puisque celle-ci entraîne une perte d’expertise et participe à l’effritement de nos services publics. »

– CAROLINE QUESNEL, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN)

« Les douze travaux de Pascale Déry devraient commencer par assurer aux universités un financement adéquat, prévisible et équitable dans toutes les régions, sans égard à la “performance”. Au cégep, il s’avère primordial d’encadrer l’enseignement à distance afin qu’il ne concurrence pas la formation en présence. Dans les deux réseaux, la ministre doit s’éloigner de la logique de concurrence malsaine entre les institutions. Les chantiers sont nombreux et nous avons hâte de discuter à nouveau avec elle pour l’avancement de nos dossiers en enseignement supérieur. »  

– DANNY ROY, président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN)

« Dans un contexte généralisé de pénurie de main-d’œuvre, le manque d’effectifs se fait également sentir au sein du réseau universitaire, notamment au niveau des professionnel-les et du corps professoral. Dans le réseau collégial, on constate que près de 40 % des professionnel-les qui y travaillent cumulent moins de deux ans d’ancienneté. Pour faire face à cette crise d’attractivité et de rétention du personnel, la ministre de l’Enseignement supérieur doit miser sur un financement stable qui permettra aux universités de réaliser leur mission fondamentale, en plus de miser sur la nécessaire reconnaissance de l’ensemble des professionnel-les qui contribuent quotidiennement au bien-être psychologique et à la réussite éducative des étudiantes et des étudiants. »

Pour consulter la plateforme de la CSN en éducation et en enseignement supérieur

https ://bit.ly/3EAf0PY

Réaction du Front commun au rapport de l’ISQ sur la rémunération des employé-es de l’administration québécoise

L’écart persiste et le rattrapage est nécessaire
Encore cette année et à l’aube des négociations dans le secteur public, le constat de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) est sans appel : l’écart de la rémunération globale (incluant les avantages sociaux) persiste. Au 1er avril 2022, ce retard pour les travailleuses et les travailleurs du secteur public était donc de -3,9 % par rapport aux autres salarié-es du Québec.

« Sur le plan des salaires, année après année, l’écart reste important. Il est de -11,9 % avec l’ensemble des autres salarié-es québécois. Après cela, le gouvernement s’étonne qu’en plein contexte de pénurie de main-d’œuvre, on peine à attirer et à retenir le personnel dans nos réseaux publics, en éducation, en santé et en services sociaux et en enseignement supérieur.

Ce n’est pas pour rien que nous demandons une clause d’indexation à l’inflation pour protéger le pouvoir d’achat des travailleuses et des travailleurs, ainsi que des hausses de salaire à la hauteur des services rendus à la population », déclarent les leaders syndicaux Éric Gingras, président de la CSQ, Caroline Senneville, présidente de la CSN, Robert Comeau, président de l’APTS, et Daniel Boyer, président de la FTQ.

En accordant une attention particulière aux différentes données présentées dans le rapport, on remarque certains écarts notables, entre autres avec les entreprises privées syndiquées qui offrent une rémunération globale de 9,3 % supérieure au secteur public. Les écarts sont aussi importants avec des catégories aux conditions comparables, notamment avec l’administration municipale (-34,6 %), les entreprises publiques (-19,6 %), le secteur universitaire (-15 %) et l’administration fédérale (-11,6 %).

Chez les ouvriers spécialisés (menuisiers, électriciens, plombiers et autres), le retard est encore très important, soit de 30,7 %. Pas étonnant qu’il soit extrêmement difficile pour les établissements de santé et de services sociaux et des réseaux scolaire et collégial de recruter cette main-d’œuvre qualifiée, indispensable à l’entretien de nos installations.

« Au-delà des chiffres présentés par l’ISQ, c’est le constat des enjeux qui minent nos réseaux publics auxquels il faut s’attaquer. Et ça passe par la négociation. Le gouvernement Legault devra bien prendre la mesure des offres salariales qu’il doit déposer aux employé-es de l’État à la fin décembre. Celles-ci devront permettre un véritable enrichissement. Il faut plus que de la bonne volonté, de grandes orientations et une flopée de mercis. Le statu quo n’est pas acceptable », concluent les leaders syndicaux.

Statistiques pour mieux comprendre les enjeux de cette négociation

  • Moyenne salariale des employé-es du secteur public du Front commun : 43 916 $;
  • Retard salarial : -11,9 %;
  • Retard de rémunération globale : -3,9 %;
  • Pourcentage de femmes représentées par le Front commun : 78 %.

Pour bien comprendre la négociation : https://www.frontcommun.org/.

À propos du Front commun

Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur. Les conventions collectives viendront à échéance le 31 mars 2023.

La FTQ, la CSN et la CSQ demandent une banque de congés d’isolement de 10 jours

« Pour s’assurer que les consignes de la Santé publique puissent être respectées, encore faut-il que les travailleuses et les travailleurs aient les moyens de le faire! », plaident la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

Les trois centrales syndicales ont demandé au ministre de la Santé et des Services sociaux, au ministre du Travail et à la Santé publique d’accorder une banque de congés de maladie COVID-19 de 10 jours à l’ensemble des travailleuses et travailleurs qui ne peuvent basculer en télétravail s’ils sont malades en raison de la nature de l’emploi occupé.

Constatant le nombre insuffisant de congés de maladie des travailleuses et des travailleurs des grands réseaux (santé, éducation et petite enfance, mais aussi plusieurs autres secteurs confrontés à cette réalité), elles craignent que cela ne devienne un frein au respect des consignes pour plusieurs dont la situation n’est pas déjà prévue dans leur contrat de travail, notamment en n’ayant pas la possibilité d’effectuer leur travail à distance.

« Il est vrai que les consignes d’isolement en cas de fièvre et les règles à suivre en cas de symptômes grippaux ont récemment été réduites, mais il n’en demeure pas moins que l’expérience des dernières années devrait nous laisser quelques leçons. La dernière chose que l’on souhaite, c’est que nos milieux de travail deviennent des lieux de propagation parce que les gens n’avaient d’autre choix que d’aller travailler, même malades. Les dernières semaines, et probablement celles à venir, nous rappellent quand même que tout n’est pas terminé et qu’il vaut mieux prévenir. C’est le message qu’on lance au gouvernement avec cette demande. On entend les appels à la prudence du ministre de la Santé et des Services sociaux et de la Santé publique pour prévenir la transmission des différents virus respiratoires actuellement en circulation. Mais pour poser les bons gestes et rester à la maison quand cela s’impose, il faut avoir les conditions pour le faire », font valoir Daniel Boyer, président de la FTQ, François Enault, premier vice-président de la CSN, et Éric Gingras, président de la CSQ.

Or, la circulation active des virus et les épisodes d’isolement ont pour effet d’amputer sérieusement la totalité ou la presque totalité des banques de congés de maladie. Pire, des syndicats ont rapporté que certains de leurs membres avaient évoqué à regret la possibilité d’être contraints de se présenter au travail malgré la présence d’un test positif à la COVID-19, et ce, afin de ne pas être pénalisés. C’est exactement ce que les trois organisations souhaitent éviter à tout prix dans le but de freiner la transmission de la maladie.

Les trois leaders syndicaux invitent donc le gouvernement à passer de la parole aux actes, à l’instar du gouvernement fédéral, qui a octroyé 10 jours de congé de maladie à toutes ses travailleuses et travailleurs par le biais d’une modification du Code canadien du travail pour éviter justement une situation où une travailleuse ou un travailleur doive choisir entre aller travailler malade et risquer de contaminer son environnement ou perdre du salaire. La mesure sera effective le 1er décembre prochain.

« Il est maintenant temps pour le Québec d’emboîter le pas et de l’offrir aux travailleuses et travailleurs sous sa juridiction. Mettons toutes les chances de notre côté pour protéger la population et renforcer notre lutte commune contre la COVID-19 », ont conclu les trois dirigeants.

La FTQ, la CSN, la CSQ représentent plus de 1 140 000 travailleuses et travailleurs partout à travers le Québec, tant dans les secteurs public que privé.

Journée nationale des chargées et chargés de cours : donner la moitié des cours universitaires sans obtenir de reconnaissance

Alors que la nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, amorce son mandat, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) lui rappelle une injustice urgente à corriger : le manque flagrant de reconnaissance de la contribution essentielle des chargées et chargés de cours universitaires. Dans les faits, ces personnes hautement compétentes et spécialistes dans leur domaine donnent environ cinquante pour cent des cours de premier cycle au Québec, bien plus qu’ailleurs au Canada. Puisque « la moitié des cours universitaires, on s’en charge ! », sans le travail des chargées et chargés de cours, c’est l’équivalent d’une université québécoise sur deux qui s’écroulerait.

« Malgré cet apport considérable à la mission des universités, nous sommes constamment menacés par la précarité. Nos contrats sont attribués de trimestre en trimestre et nous sommes continuellement dans l’attente du renouvellement de notre accès et de notre participation aux institutions du savoir, bien que nous soyons extrêmement qualifié-es, dénonce Christine Gauthier, vice-présidente de la FNEEQ–CSN. Il faut l’admettre, le système universitaire actuel renforce les inégalités entre les corps d’emploi et traite les chargées et chargés de cours comme du personnel périphérique. »

Soutenir la reconnaissance et réduire la précarité
Parce que la précarité ne saurait être un mode de vie, nous demandons à la ministre Déry de travailler politiquement pour accroître la reconnaissance et réduire la précarité :

  • En garantissant un financement stable des universités ;
  • En s’assurant qu’elles incluent des chargées et chargés de cours au sein des comités sur la liberté académique qu’elles devront former en vertu de la loi adoptée en juin dernier ;
  • Et en facilitant l’accès des chargées et chargés de cours aux fonds de recherche des organismes subventionnaires québécois afin que la communauté scientifique ne soit plus privée de leur expertise en matière de recherche.

« Les personnes chargées de cours sont au cœur de nos universités. Il est grand temps qu’elles obtiennent la reconnaissance qui leur est due », de conclure Christine Gauthier.

Pour consulter le lien de la campagne annuelle de la Journée nationale des chargées et chargés de cours : LA MOITIÉ DES COURS UNIVERSITAIRES, ON S’EN CHARGE ! https://fneeq.qc.ca/fr/journee-nationale-des-chargees-et-charges-de-cours/

 

Le STTuBAnQ–CSN projette l’impatience de ses membres

Ce jeudi 17 novembre, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs uni-es de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (STTuBAnQ–CSN) ont projeté un message en lien avec leur négociation sur l’édifice de la Grande bibliothèque à Montréal.

« Nous sommes en négociation depuis octobre 2021 et notre convention collective est échue depuis mars 2020. En plein contexte d’inflation, nous n’avons pas reçu d’augmentation salariale depuis quatre ans. L’impatience est plus que présente parmi nos membres, la négociation s’étire depuis plus d’un an. Nous avons finalement reçu le dépôt des clauses à incidence financière et à la suite d’une première lecture, celui-ci ne comble pas nos attentes, souligne la présidente du syndicat, Sylviane Cossette. Rappelons simplement que nos conditions générales d’emploi sont nettement inférieures à celles de nos collègues qui œuvrent dans les autres bibliothèques du Québec et que, de ce fait, nous revendiquons toujours un rehaussement salarial conséquent qui reconnaîtra enfin notre travail à sa juste valeur. »

Le 30 mai 2022, lors d’une assemblée générale extraordinaire, les membres du syndicat ont adopté un mandat de moyens de pression à l’unanimité.

« En plein contexte de rareté de main-d’œuvre et d’inflation, les budgets de BAnQ ne sont pas indexés, ce qui impose à l’institution un déficit constant qui augmente d’année en année et qui affecte directement ses opérations. Le Conseil du trésor doit donc impérativement saisir ce problème et bonifier dès que possible l’enveloppe budgétaire qui favorisera l’attraction et la rétention de ses salarié-es, précise Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). Les demandes du syndicat sont fondées sur des comparatifs d’emplois similaires, elles sont légitimes et réalistes et nous interpellons Sonia LeBel, présidente du Conseil du trésor, afin qu’elle comprenne cet enjeu majeur pour la survie de BAnQ. »

« Le sous-financement de BAnQ cause des problèmes de stabilité de la main-d’œuvre et provoque des vagues de mises à pied régulières à chaque augmentation salariale, puisque l’employeur ne peut plus soutenir ses coûts de main-d’œuvre. Alors que l’institution se positionne comme LA référence en bibliothéconomie et en archivistique, le Conseil du trésor ne semble pas comprendre la réalité du marché de l’emploi dans ce secteur, les villes et les universités offrant à leur personnel qualifié de bien meilleures conditions salariales », conclut Chantal Ide, secrétaire général du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

À propos

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs uni-es de BAnQ–CSN rassemble 400 salarié-es œuvrant dans 13 points de services.

La Fédération nationale des communications et de la culture–CSN célèbre ses 50 ans

La Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN) célèbre aujourd’hui le cinquantième anniversaire de sa fondation. Ce sont 50 années de présence syndicale dans le secteur des médias, des communications et de la culture qui ont largement contribué à la défense des personnes qui y travaillent et à la reconnaissance du caractère essentiel de leur profession au sein de la société québécoise.

« Depuis 50 ans, la FNCC–CSN s’est portée à l’avant-garde non seulement des conditions de pratique professionnelle de celles et de ceux qui y œuvrent, mais tout autant des luttes pour l’établissement d’une société démocratique où l’accès à l’information et à la culture s’avère crucial », de déclarer Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« La FNCC–CSN existe depuis aussi longtemps grâce à la détermination de nombreux syndicats qui ont su traverser les différentes vagues qui se sont abattues sur leur secteur, a tenu à rappeler la présidente de la FNCC–CSN, Annick Charette. D’abord pour la reconnaissance de l’indépendance professionnelle du métier de journaliste, pour le rôle des médias d’information au sein de notre démocratie et pour le respect de conditions de travail décentes pour l’ensemble des personnes qui y gagnent leur vie. »

Quand le gouvernement confisquait les bandes…
C’est à l’initiative de journalistes membres de syndicats CSN que la Fédération nationale des communications, selon son appellation d’origine, fut constituée le 18 novembre 1972, en plein congrès du Parti libéral du Québec. Les fondateurs voulaient ainsi donner une voix aux journalistes syndiqués afin de faire respecter leurs droits de pratique et leurs clauses professionnelles après la confiscation de rubans magnétiques et magnétoscopiques par des organisateurs du parti, alors dirigé par Robert Bourassa, et par son directeur de l’information. La toute nouvelle fédération y avait vu un « geste symptomatique de la volonté du parti au pouvoir de créer un climat d’oppression pour empêcher une discussion saine sur les problèmes auxquels sont confrontés les travailleuses et travailleurs et l’ensemble de la population. »

Provenant du syndicat de Télé-Québec, Annick Charette estime que cette présence syndicale s’avère tout aussi pertinente aujourd’hui. « Encore récemment, rappelle-t-elle, les syndicats du Soleil, du Droit, du Nouvelliste, de la Tribune, du Quotidien et de la Voix de l’Est sont parvenus à sauver de la faillite ces six quotidiens appartenant au groupe Capitales Médias en fondant la Coopérative nationale de l’information indépendante (CN2i). Un sauvetage qui s’est avéré d’une importance capitale pour l’accès à l’information au Québec. »

Cette victoire syndicale faisait suite à l’obtention par la fédération, en pleine crise de la presse écrite, du crédit d’impôt sur la masse salariale des salles d’information, tant au fédéral qu’au provincial. Encore aujourd’hui, la FNCC–CSN multiplie les interventions parlementaires pour enjoindre le gouvernement fédéral à baliser et à taxer ces géants du numérique ayant mis en péril les conditions de production et de diffusion de l’information et de la culture au Québec et au Canada.

Du côté de Québec, la FNCC–CSN a également démontré toute sa pertinence en participant activement aux consultations ayant mené à la réforme de la Loi sur le statut de l’artiste en amenant le gouvernement à enfin reconnaître les droits constitutionnels en matière de travail que sont les droits d’association et de négocier collectivement dans le secteur des arts, de la culture et de la littérature. La fédération est actuellement à l’œuvre pour pousser Québec à adopter le même type de législation pour les journalistes indépendants et les pigistes du secteur des médias.

Après avoir documenté, dans une étude menée avec le Service aux collectivités de l’UQAM en mai dernier, les effets désastreux de l’intimidation et du cyberharcèlement dont sont victimes les travailleuses et les travailleurs de l’information, la FNCC–CSN a lancé, cet automne, un vaste chantier de recherche portant sur le harcèlement sexuel dans le secteur de la culture et des communications.

Par le biais d’une équipe de salarié-es et de l’ensemble des services confédéraux de la CSN, la fédération dessert de nombreux syndicats au Québec et au Nouveau-Brunswick en matière de négociation collective et de droits du travail. Elle représente les employé-es de plusieurs musées, tant à Montréal qu’en région, ainsi que les salarié-es de Radio-Canada, de La Presse, du Journal de Montréal, du réseau Cogeco et de plusieurs entreprises de communications privées.

La FNCC–CSN regroupe 6 000 membres issus de 80 syndicats et œuvrant dans les domaines des communications, du journalisme et de la culture. Elle est l’une des 8 fédérations de la CSN qui réunit plus de 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

Solidarité avec nos membres dans les magasins de la SAQ

Avec la période des Fêtes qui approche, plusieurs d’entre nous s’apprêtent à faire le plein de bouteilles de vin et d’alcools de tous types. Puisque les membres du Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN) entament une lutte pour conserver des emplois, et par conséquent, un bon service-conseil dans les diverses régions du Québec, agissons solidairement et achetons directement dans nos succursales locales.

Pour rappel, la SAQ mise de plus en plus sur le commerce électronique via son site SAQ.com et souhaite ainsi centraliser toutes les préparations de commandes en ligne dans un entrepôt de Montréal. Cette opération nuira grandement à l’offre de produits en région et générera une quantité importante de GES, puisque toutes les livraisons partiront de la métropole. Même les conseils seraient de plus en plus informatisés par le biais de la carte Inspire, et ce, au détriment des personnes conseillères en vin des succursales!

Le SEMB-SAQ–CSN demande donc à chacune et à chacun d’entre nous de se limiter à la consultation du catalogue en ligne et d’appeler sa succursale de proximité pour faire mettre de côté les produits désirés.

Et si certains des produits recherchés ne sont pas disponibles, pourquoi ne pas profiter des conseils avisés des employé-es compétents et passionnés, syndiqués à la CSN, pour faire de belles découvertes !

En toute solidarité,

Katia Lelièvre
3e vice-présidente de la CSN