L’observation permet la transparence syndicale

Depuis près de 20 ans, une ou un membre du syndicat des agents correctionnels (CX) du Canada (UCCO-SACC–CSN) assiste à chaque rencontre mensuelle du comité exécutif national à Ottawa, dans le cadre d’un programme d’observation unique.

« J’ai assisté au comité de mobilisation, à l’exécutif national, à la patronale-syndicale nationale et à une rencontre avec l’administration centrale. Avec mon expérience syndicale limitée, j’ai participé avec l’esprit ouvert en tant qu’observatrice, pour apprendre » résume Andrea Prinz de Pacific Institution (C-B). Cette « CX » de 18 ans d’expérience affirme s’être impliquée dans son syndicat, car des changements récents de son employeur SCC ont « eu raison de sa patience ». Le mois d’avant, Brandon Belluz, jeune CX 1 à Kent (C-B), quittait sa province pour la première fois pour voir son syndicat à l’œuvre : « Il y a vraiment beaucoup de travail en coulisse, d’efforts et de réflexion qu’on n’imagine pas ! ».

Transmettre le goût de l’action syndicale

Installé dès la fondation du syndicat, en réaction à un précédent syndicat trop centralisé, le « programme d’observation destiné à la relève syndicale » d’UCCO-SACC–CSN relie les agents correctionnels dans un pays immense, isolé par la distance et la double solitude linguistique.

Frédérick Lebeau, vice-président d’UCCO-SACC–CSN, est fier de cette initiative : « Le programme est un bel exemple de démocratie syndicale. Il reflète les valeurs essentielles de responsabilité, d’exemplarité et d’entraide auxquelles nous sommes attachés ».

Vigilance, le magazine du syndicat, publie les témoignages des observateurs qui assistent au travail de leurs représentants, conseillères et conseillers de la CSN. « En venant ici […], j’avais des questions sur ce que le syndicat fait pour nous. J’ai eu la chance de voir ce pour quoi on se bat. Il est impératif que nos membres participent aux mobilisations par solidarité, pour montrer à SCC que nous sommes unis », résume Andrea Prinz. « Mon seul regret est de ne pas m’être impliquée plus tôt », conclut-elle.

1972, une année de bouillonnement

Au Québec, l’année 1972, celle du premier Front commun, aurait pu être « révolutionnaire ». Mais elle aura plutôt été frappée du sceau de la répression, si bien que, pour Olivier Ducharme, le phénomène de la dépossession politique est au cœur de cette année mouvementée. L’auteur d’À bout de patience montre jusqu’où l’État et ses institutions, en imposant des limites à la liberté d’informer, de manifester, de créer et de penser à coups de lois spéciales, de mesures répressives et de censure, sont prêts à aller pour mater toute contestation et décrédibiliser toute pensée critique et dissidente.

De cette année ponctuée par d’importants bouleversements politiques, culturels et sociaux, notre mémoire collective n’a généralement retenu que les épisodes les plus spectaculaires, comme l’importante grève du Front commun de la fonction publique et l’emprisonnement de ses chefs syndicaux [Marcel Pepin, Louis Laberge et Yvon Charbonneau]. Mais on assiste aussi à la montée des mouvements féministes, autochtones et environnementaux, et plusieurs autres événements témoignent d’un Québec en pleine ébullition : les femmes bravant l’interdiction d’entrer dans les tavernes, les grèves sauvages de mai, les occupations, les « cégeps parallèles », la censure à l’ONF, la résistance des Premières Nations… C’est également l’époque des hauts faits d’armes du syndicalisme de combat : en 1972, les trois grandes centrales syndicales [CSN, FTQ et CEQ] ne craignaient pas de critiquer sévèrement le capitalisme.

Puisant dans les archives de presse et s’appuyant sur une riche iconographie, Olivier Ducharme nous plonge dans les événements qui ont marqué 1972 en dressant, de sa plume vivante, un portrait inédit d’une année de bouillonnement politique, social et culturel. Il nous rappelle également que le projet de faire advenir une société québécoise anticapitaliste demeure d’une criante actualité.

Docteur en philosophie, Olivier Ducharme est l’auteur de Michel Henry et le problème de la communauté, Pour une communauté d’habitus (L’Harmattan, 2013), Une vie sans bon sens, Regard philosophique sur Pierre Perrault (avec Pierre-Alexandre Fradet, Nota bene, 2016), Todd Haynes : cinéaste queer et également Liberté, identité, résistance (Varia, 2016). Il dirige la série Cinéma aux éditions Varia.

Soutien scolaire : des données inquiétantes

Selon un sondage mené auprès de 35 000 membres de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), pas moins de 12 % du personnel du soutien scolaire fréquente les banques alimentaires. Également, 52 % des répondantes et répondants ont affirmé que leur emploi de soutien scolaire ne leur permet pas de combler leurs besoins de base mensuels comme le logement, l’alimentation, le chauffage et l’électricité ! Quelque 78 % ont déclaré vivre d’une paye à l’autre et 19 % disent devoir occuper un autre emploi pendant l’année (excluant la période estivale) pour combler leurs besoins. Voilà des données qui montrent bien que le maintien du pouvoir d’achat et un rattrapage salarial sont indispensables pour ce secteur comme pour d’autres.

Un retour en force du Défilé de la Fierté

Après l’annulation du Défilé de la Fierté de l’année passée, l’édition du 13 août 2023 était fortement attendue dans les communautés queers. Au total, plus de 15 500 personnes ont affiché leurs couleurs sous le soleil de la métropole, un record de participation.

Sur place, le contingent de la CSN était l’un des plus gros du défilé. Nos membres ont saisi l’occasion (et leurs pancartes) pour rappeler les discriminations que vivent, encore aujourd’hui, les personnes appartenant aux diversités sexuelles et de genre dans leur milieu de travail.

De façon symbolique, la marche a débuté près de l’ancien secteur 2SLGBTQIA+ de Montréal, au coin du boulevard René-Lévesque et de la rue Metcalfe et s’est terminée dans le Village actuel. Par la suite, plusieurs ont poursuivi les célébrations à l’Esplanade du Parc olympique pour le spectacle de clôture de la Fierté.

Plus de formation sur les Autochtones

La CSN a profité de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation du 30 septembre dernier pour réclamer de revoir complètement la formation au personnel de la santé et des services sociaux, mise en place à la suite du décès tragique de Joyce Echaquan. La demande vise également à étendre la formation à l’ensemble des services publics, notamment le secteur de l’éducation, afin d’assurer la sécurisation culturelle des 11 nations autochtones du Québec. Il est très important de réviser le contenu de cette formation, en collaboration étroite avec les Autochtones, pour s’assurer notamment que celle-ci reconnaisse le principe de Joyce et le racisme systémique. Une grande partie de la formation en place porte par ailleurs sur l’histoire et propose peu de mises en situation concrètes susceptibles de survenir dans les services.

Projet de loi 15 : vaste coalition contre la réforme Dubé

Une coalition de près de 300 syndicats et groupes de la société civile dénonce le manque de consensus envers le projet de loi 15. Le ministre Christian Dubé défend depuis un an sa vaste réforme. Celle-ci mènera à la création de l’agence Santé Québec qui englobera tout le réseau de la santé et des services sociaux. Les organisations membres de la coalition reprochent au gouvernement de ne pas avoir consulté le milieu au préalable et demandent maintenant au ministre de prendre un pas de recul pour débattre démocratiquement des enjeux soulevés par le projet de loi 15. On pense notamment à la très grande centralisation et à l’ouverture à plus de services offerts par le secteur privé. Santé Québec deviendrait le plus grand employeur au Canada, ce n’est pas rien !

En plus de cette vaste coalition, on note la sortie de six anciens premiers ministres du Québec qui craignent essentiellement que cette réforme entraîne la perte d’autonomie des institutions qui sont des pôles de recherche universitaire. Il faudra surveiller le gouvernement pour voir s’il utilisera la méthode antidémocratique du bâillon pour faire passer son projet de loi avant Noël.

Le Transport scolaire en grève

Les annonces de grèves débutent en force et vont se multiplier prochainement dans le Secteur du transport scolaire de la FEESP–CSN. Le 30 octobre 2023, le Syndicat national du transport écolier du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN et le Syndicat du transport scolaire du Saguenay–CSN ont débrayé simultanément et le 31 octobre 2023, c’était au tour du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Transco–CSN, à Montréal [photo], sans date de retour prévue.

« Les patrons refusent de nous verser notre juste part de l’argent qu’ils ont reçu du gouvernement pour financer nos hausses salariales. L’inflation qui nous frappe de plein fouet ne nous laisse aucun autre choix », a déclaré Josée Dubé, présidente du secteur.

Des mandats de grève ont par ailleurs été adoptés dans d’autres régions.

Rappelons qu’au mois de février dernier, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, est intervenu sur la place publique afin d’appuyer les revendications des travailleuses et travailleurs en soulignant que les chauffeuses et chauffeurs doivent avoir leur juste part.

La CSN félicite la réélection de Robert Comeau à la présidence de l’APTS

Félicitations à Robert Comeau pour sa réélection au poste de président de l’APTS ainsi qu’à l’ensemble du comité exécutif national.

 

« Le mouvement syndical a besoin de leader comme Robert et nous poursuivrons avec plaisir notre collaboration, notamment dans le cadre de la négociation du secteur public menée en Front commun », affirme la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

 

« Les prochaines semaines nous demanderons toute la solidarité que connaissent nos organisations et nous aurons plaisir de poursuivre le travail déjà accompli », ajoute la présidente.

 

Solidarité !

Loi anti-briseurs de grève : une occasion historique, estime la CSN

La CSN se réjouit des avancées que pourrait constituer l’adoption du projet de loi anti-briseurs de grève déposé aujourd’hui par le ministre du Travail, Seamus O’Regan. Une fois adopté, ce projet de loi pourrait empêcher les entreprises d’avoir recours à des travailleurs de remplacement lors d’une grève ou d’un lock-out – une disposition prévue au Code du travail du Québec, mais absente pour les organismes publics et les entreprises privées à juridiction fédérale présentes au Québec ainsi qu’au Canada.

« Il s’agit d’un grand jour pour le mouvement syndical », a déclaré la présidente de la CSN, Caroline Senneville, présente lors de l’annonce du ministre O’Regan.

« Nous avons toujours affirmé qu’une loi anti-briseurs de grève étaient indispensables à l’exercice du droit à la grève, dont la constitutionnalité a été reconnue par la Cour suprême dans l’arrêt Saskatchewan en 2015. Il était grand temps qu’Ottawa sévisse à l’encontre de l’utilisation des briseurs de grève et rétablisse l’équilibre dans le rapport de force entre les travailleuses et les travailleurs et leur employeur », d’affirmer Caroline Senneville.

La CSN invite libéraux, néo-démocrates et bloquistes à travailler dans la collégialité afin que le projet de loi puisse être adopté rapidement. La centrale syndicale les appelle également à renforcer celui-ci pour s’assurer que l’interdiction des travailleurs de remplacement s’applique le plus largement possible, et ce, peu importe le lieu où le travail est effectué.

La CSN encourage également les parlementaires à renforcer les mesures dissuasives en augmentant les sanctions prévues en cas de violation de la loi. De plus, le projet de loi devra prévoir les inspecteurs et les inspectrices nécessaires au sein du Conseil canadien des relations industrielles, responsables de leur application.

« Nous sommes devant une occasion historique de renforcer les droits des travailleuses et des travailleurs à se battre équitablement contre des entreprises qui sont les premières à tirer profit de l’inflation actuelle. Les membres du Parti libéral, du NPD et du Bloc doivent en être conscients et travailler en ce sens », a souligné la présidente de la CSN.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle au Québec ainsi qu’ailleurs au Canada.

Cégep (FNEEQ, FP et FEESP)

Secteur public CSN

  • 87 syndicats en conflit
  • Nombre total de membres : environ 20 000 membres
  • Grève discontinue : 6 novembre (minuit à midi)

Soutien scolaire (FEESP)

Secteur public CSN

  • 37 syndicats en conflit
  • Nombre total de membres : environ 29 000 membres
  • Grève discontinue : 6 novembre (minuit à 10 h 30 du matin)

Le Québec a la marge de manœuvre nécessaire, estime la CSN

Malgré un certain ralentissement de l’économie qui se répercute dans la mise à jour économique du ministre Éric Girard, le Québec demeure dans une position financière enviable par rapport à toutes les autres provinces canadiennes.

En effet, le directeur parlementaire du budget à Ottawa, Yves Giroux, estimait cet été que c’est le Québec, parmi toutes les provinces, qui peut le plus se permettre d’augmentation de ses dépenses. La province pourrait augmenter ses dépenses à hauteur de 1,8 % de son PIB (soit 10,2 G$), tout en demeurant viable financièrement à long terme. La situation serait encore plus facile si le gouvernement du Québec ne s’était pas volontairement privé de près de 2 G$ en revenus d’impôt!

Cette marge de manœuvre tombe à point. « Un investissement majeur du Québec est nécessaire tant pour améliorer les services publics offerts à la population que pour assurer des logements accessibles financièrement que pour faire rouler le transport en commun pour décarboner notre économie », lance Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Effet de l’inflation sur l’offre au secteur public

Les nouvelles prévisions de l’inflation de la mise à jour économique ont de quoi préoccuper les travailleuses et les travailleurs du secteur public. L’offre salariale du gouvernement de 10,3 % sur cinq ans est loin de l’inflation réelle et prévue. La mise à jour économique confirme que l’offre salariale d’octobre 2023 est encore pire que celle de décembre 2022. L’appauvrissement sur 5 ans des travailleuses et des travailleurs du secteur public passerait de 7,4 % à 7,8 %. Pour le Front commun, dont fait partie la CSN, cela vient prouver que la dernière offre salariale du gouvernement vient de partir en fumée alors qu’elle accentuerait le retard des travailleuses et des travailleurs.

 Logement

Du point de vue du logement, le plan du gouvernement représente un progrès insuffisant avec seulement 8 000 logements sociaux et abordables de plus. Selon le FRAPRU, il manque 50 000 logements sociaux au Québec pour permettre à tous de se loger convenablement. La SCHL estime par ailleurs qu’il manque au moins 860 000 logements, au total, pour retrouver un certain équilibre dans le marché immobilier et une « abordabilité » pour les travailleurs et les travailleuses d’ici 2030. C’est immense!

« La CSN propose un plan en plusieurs volets pour réduire le coût du logement qui contribue largement à l’inflation. Ça passe notamment par une stabilisation des emplois en construction. La précarité n’a plus sa place quand les chantiers sont si nombreux et urgents et qu’il faut absolument plus de bras pour faire le travail », soutient Caroline Senneville.

Transport en commun

On constate que le déficit des sociétés de transport n’est pas entièrement comblé par la mise à jour économique d’aujourd’hui. La CSN fait valoir qu’il ne suffit pas de financer les infrastructures du transport en commun, il faut aussi en assurer le fonctionnement adéquat pour que la clientèle augmente et que le Québec réduise ses émissions de GES. « Il ne faut pas fermer le métro plus tôt, il faut augmenter l’offre de services si on veut convaincre la population de délaisser la voiture », insiste Caroline Senneville.

Aide pour contrer l’inflation

Pour la CSN, l’indexation de 2 G$ du régime fiscal ne représente rien de nouveau. Cette formule d’indexation existe depuis des années. L’effet sera limité pour plusieurs personnes aux prises avec un budget de plus en plus serré qui ne permet plus toujours de combler les besoins de base comme l’alimentation, le logement et le transport. Des mesures d’envergure ciblées sur ces deux derniers sujets seraient plus efficaces.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

 

 

 

 

Attention : la CAQ met nos ainé-es en danger

Par crainte de rupture de service, le gouvernement de la Coalition Avenir Québec souhaite pérenniser un règlement mis en place dans l’urgence, en pleine pandémie. Alors même que durant cette période nous avons été témoins de situations désastreuses en résidence pour ainés (RPA), ce projet de modification permettrait à toute personne appelée à donner des soins aux usagères et usagers de RPA, mais non membre d’un ordre professionnel, de rester en poste pendant un an, et ce, sans qu’aucune formation ne soit exigée. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) tire la sonnette d’alarme quant aux dangers d’une telle décision pour nos ainé-es et elle interpelle le gouvernement pour qu’il exige que les travailleuses et travailleurs en RPA reçoivent les formations de base beaucoup plus rapidement.

Avant la pandémie, le personnel de RPA devait, pour être embauché, avoir minimalement suivi la formation de réanimation cardiorespiratoire (RCR) et celle portant sur les Principes pour le déplacement sécuritaire des bénéficiaires (PDSB). Le gouvernement souhaite maintenant accorder un délai d’un an après l’embauche pour ces mêmes formations, pourtant très courtes et essentielles à l’exercice du métier.

Lorsque l’on travaille avec des ainé-es en résidence, il est fondamental de pouvoir intervenir en cas d’urgences cardiovasculaires ou d’étouffement. « La formation (RCR) ne dure qu’une journée, dont la moitié peut être faite en ligne. On comprend qu’il manque de personnel, mais de permettre une année complète sans que cette formation de base soit suivie dépasse l’entendement. Des situations d’horreur sont à prévoir parce que c’est carrément dangereux pour la santé et la sécurité nos ainé-es », s’indigne Lucie Longchamp, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Marlène Ross, représentante du secteur des centres d’hébergement privés à la FSSS–CSN, souligne également le fait qu’aujourd’hui, dans les résidences pour aîné-es, on retrouve des personnes en déficience intellectuelle, qui sont en dépassement de soins ou encore qui ont des troubles mentaux. « Il est irresponsable de placer ces gens vulnérables et à risque entre les mains de personnes mal outillées pour composer avec leurs réalités. C’est contraire au principe de précaution et ça met nos ainé-es à risque. »

« De plus, ne pas recevoir la formation pour déplacer correctement les usagers et les usagères laisse présager de nombreux accidents de travail. On veut attirer plus de personnel, mais on ne met pas le cadre pour les garder en place. On comprend le besoin de plus de flexibilité, mais on pense que les travailleuses et les travailleurs devraient être formés à leur arrivée ou dans les semaines suivant leur embauche », de conclure la représentante syndicale du secteur.

Le Front commun sera en grève les 21, 22 et 23 novembre prochains

Alors que 420 000 travailleuses et travailleurs sont en grève partout au Québec depuis minuit, le Front commun annonce ce matin que la prochaine séquence de grève se déroulera du 21 au 23 novembre prochains, à moins de parvenir à une entente d’ici là.

« Nous annonçons aujourd’hui le moment de la deuxième séquence de grève qui se tiendra sur trois journées complètes. Notre message ce matin est clair : nos équipes de négociation sont entièrement disponibles pour les deux prochaines semaines. L’objectif, c’est d’arriver à un règlement qui sera gagnant-gagnant, pour les travailleuses et les travailleurs, ainsi que pour les services à la population. Personne ne souhaite une autre séquence de grève, mais nous serons prêts s’il le faut », ont lancé les porte-paroles du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ et Robert Comeau, président de l’APTS.

« Cela dit, il faut bien comprendre que ce mouvement est une démonstration de la détermination de nos membres, qui ont voté à 95 % en faveur de la grève et qui sont prêts à aller jusqu’au bout, jusqu’à la grève générale illimitée, si le gouvernement ne comprend pas le message », ont tenu à préciser les porte-paroles.  

Rappelons que le 29 octobre dernier, le Conseil du trésor a déposé une offre contenant une bonification dérisoire de seulement 1,3 %. L’offre salariale, qui est passée de 9 % sur cinq ans à 10,3 % pour la même période, ne réglerait en rien les problèmes causés par l’immense retard que subissent les 420 000 travailleuses et travailleurs regroupés en Front commun. Au contraire, elle les appauvrirait.

« Après que 100 000 personnes soient venues appuyer le Front commun dans les rues le 23 septembre, après un mandat de grève générale illimitée adopté à 95 % après un dépôt insultant dimanche dernier, le gouvernement nous pousse aujourd’hui à exercer la grève. Il récolte ce qu’il a semé, rien de moins. À l’heure actuelle, nous avons élagué nos demandes à l’ensemble des tables sectorielles. Mais une chose est certaine, les attentes des travailleuses et des travailleurs sont grandes. Laisser notre monde s’appauvrir, c’est non négociable ! », ont tonné les porte-paroles. 

Rappelons aussi que le gouvernement a choisi de donner aux parlementaires 30 % d’enrichissement et de rattrapage, auxquels viendront s’additionner d’autres augmentations annuelles, et qu’il a offert 21 % sur cinq ans aux policiers de la Sûreté du Québec, offre qui a été refusée. L’entente salariale à convenir avec le Front commun devra obtenir le même niveau de considération.

Fin du temps supplémentaire à taux double : le gouvernement attise la grogne des travailleuses et des travailleurs

Les organisations syndicales représentant le personnel de la santé et des services sociaux membres du Front commun dénoncent la décision de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, de mettre fin à la rémunération du temps supplémentaire à taux double en date du 4 novembre. En vigueur depuis l’urgence sanitaire, l’employeur avait pourtant proposé de la pérenniser, avant de reculer sur cette offre en octobre dernier.

« Que s’est-il passé depuis bientôt un an pour que le gouvernement juge que ces incitatifs ne sont plus pertinents? Les listes d’attente sont-elles plus courtes? Les visites aux urgences moins nombreuses? Le temps supplémentaire obligatoire s’est-il raréfié? En reculant sur la reconnaissance accordée aux travailleuses et aux travailleurs lorsqu’ils offrent des services au-delà des heures normales de travail, la ministre LeBel montre encore une fois sa déconnexion des besoins de notre réseau public et accentue la crise de pénurie de main-d’œuvre qui accable le réseau », dénoncent les porte-paroles de la FSSS-CSN, de la FP-CSN, de l’APTS, du SCFP-FTQ, du SQEES-FTQ et de la FSQ-CSQ.

Retour à la case départ pour la partie patronale

« Sous prétexte d’avoir fait une priorisation de leur cahier de demandes, nos vis-à-vis aux tables de négociations ont reculé sur l’une des rares propositions répondant aux revendications des travailleuses et des travailleurs. Loin de faire progresser les pourparlers, cela alimente la grogne des celles et ceux qui continuent de porter notre réseau public à bout de bras », ajoutent les représentantes et les représentants des organisations syndicales.

La proposition de rémunérer le temps supplémentaire à taux double ne reste en effet sur la table que pour le personnel en soins infirmiers œuvrant dans un service 24/7 identifié par le gouvernement (urgence, soins critiques, CHSLD, maisons des aînés, maisons alternatives et santé mentale) puisqu’elle est retirée pour les autres catégories de travailleuses et travailleurs. Le gouvernement créé ainsi une grave iniquité alors que le travail en temps supplémentaire est un fardeau porté par l’ensemble du personnel du réseau.

Alors que les 420 000 membres du Front commun s’apprêtent à exercer leur première séquence de grève le 6 novembre, la fin du temps supplémentaire à taux double va ajouter de l’huile sur le feu au lieu de favoriser un règlement. Les organisations syndicales demandent au Comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux (CPNSSS) de faire preuve de bonne foi en rémunérant le temps supplémentaire à taux double pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs de la santé et des services sociaux.

Déclaration de solidarité avec le peuple palestinien

Membre active du Centre international de solidarité ouvrière (CISO) depuis 1975, la CSN a travaillé à la rédaction d’une déclaration de solidarité avec le peuple palestinien. La CSN appuie la déclaration telle qu’adoptée lors de l’assemblée générale annuelle du 23 octobre 2023.

 

En voici le texte intégral :

Déclaration de solidarité avec le peuple palestinien

Assemblée générale annuelle du Centre international de solidarité ouvrière (CISO) 23 octobre 2023

Le Centre international de solidarité ouvrière (CISO) affirme sa solidarité envers toutes les victimes des attaques récentes perpétrées par le Hamas et l’État israélien. Il dénonce fortement les attaques ciblant les civils qui vont à l’encontre des principes de la Charte des Nations Unies et du droit international humanitaire. Il demande la protection des infrastructures civiles, telles que les établissements éducatifs et médicaux sur les territoires palestiniens.

Depuis le 7 octobre 2023 c’est au moins 6 000 personnes qui ont perdu la vie, 1 400 du côté israélien et plus de 4 400 dans la Bande de Gaza, dont la moitié environ sont des enfants.

Le CISO dénonce les attaques brutales du Hamas contre Israël, la prise d’otages et leur utilisation comme boucliers humains.

Le CISO dénonce les bombardements maritimes, aériens et terrestres indiscriminés et disproportionnés lancés par l’État israélien sur la bande de Gaza, une prison à ciel ouvert et l’un des endroits les plus densément peuplés au monde, qui constituent des crimes de guerre.

En outre, la Convention de Genève sur les blessés, les malades et les civils doit être respectée.

Il dénonce aussi le blocus de la bande de Gaza imposé depuis 16 ans par l’État d’Israël, désormais aggravé par des restrictions touchant l’accès à l’eau, à la nourriture, à l’électricité, au carburant et à des fournitures médicales, menaçant la survie de 2,2 millions de personnes à très court terme. Les bombardements indiscriminés, ainsi que ce blocus peuvent s’apparenter à des représailles collectives envers la population de Gaza, un crime punissable en droit international.

Le déplacement de plus d’un million de Palestiniennes et de Palestiniens du Nord de Gaza vers le sud et leur persécution doit être dénoncé par la communauté internationale dont le gouvernement du Canada et nous amène à craindre à un possible nettoyage ethnique.

Il est temps que la communauté internationale prenne ses responsabilités, laisse la diplomatie agir pour arrêter la guerre, protéger les civils, s’attaquer aux causes profondes du conflit israélopalestinien, y compris l’occupation des territoires palestiniens, et exige la mise en œuvre des résolutions de l’ONU sur le droit des Palestiniens à disposer d’un État viable et à vivre dans la dignité, aux côtés d’un Israël en sécurité.

  • Le CISO, en collaboration avec ses organisations alliées, demande au gouvernement canadien de faire pression pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza et appuiera les actions en ce sens.
  • Le CISO répond à l’appel des syndicats palestiniens à la solidarité syndicale en demandant au gouvernement canadien la fin du commerce d’armes avec Israël, et il encourage ses membres et le public à faire de-même.
  • Le CISO continuera à participer aux activités d’éducation populaire sur l’occupation et la colonisation de la Palestine, ainsi que sur l’apartheid israélien.

Cibles d’immigration : les centrales syndicales décrient l’omission de l’immigration temporaire

Les quatre grandes centrales syndicales dénoncent le manque de considération du gouvernement du Québec envers les travailleuses et les travailleurs migrants temporaires, alors qu’il a décidé de maintenir sa cible d’immigration à 50 000 personnes. Pour la CSD, la CSN, la CSQ et la FTQ, cette décision rend quasiment impossible l’accès à la résidence permanente pour ces gens qui contribuent pleinement à la vitalité économique et sociale du Québec.  

« En maintenant ses cibles, le gouvernement emprisonne dans la précarité la grande majorité des personnes immigrantes temporaires qui habitent et travaillent déjà dans nos milieux, partout au Québec », a décrié la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Au cœur de l’enjeu, la grande proportion des travailleuses et travailleurs temporaires aux prises avec des permis fermés qui les rendent captifs d’un seul employeur avec, pour conséquence, la crainte de représailles s’ils tentent de faire valoir leurs droits. Rappelons que le rapporteur spécial de l’ONU a dénoncé cette situation qui s’apparente à de l’esclavage moderne. 

« Dans un contexte de recours débridé à la main-d’œuvre temporaire pour combler des besoins permanents, le gouvernement ne pouvait omettre d’inclure cette proportion importante des personnes immigrantes dans ses cibles d’immigration. En les ignorant, il pave la voie à ce que les abus se poursuivent et se généralisent à l’égard des travailleuses et travailleurs étrangers captifs de leur permis de travail fermé », explique Denis Bolduc, secrétaire général de la FTQ. 

Les nombreux obstacles à la résidence permanente contribuent d’ailleurs à la croissance, au sein du marché du travail, d’une population immigrante sans statut, dont plusieurs travailleuses et travailleurs ne détiennent que des permis temporaires. Leur accueil permanent est donc considéré comme un enjeu crucial, tout comme la régularisation de leur statut.

« Nous saluons le désir de mieux soutenir l’accès à la francisation des travailleuses et travailleurs étrangers temporaires et d’encourager les employeurs à prendre leurs responsabilités en la matière. Cependant, nous demandons des moyens pour les inclure et les franciser, et non de nouvelles mesures d’exclusion. L’apprentissage effectif du français ne pourra se faire dans les conditions proposées », explique Mario Beauchemin, vice-président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

Pour les centrales, les travailleuses et les travailleurs migrants ne doivent pas se voir imposer de nouvelles exigences au renouvellement de leur permis de travail, tel qu’un niveau de français, et à l’obtention de la résidence permanente. Ils devraient plutôt avoir un accès réel à la francisation, à de meilleurs salaires et des conditions de travail décentes, à des protections sociales et à une meilleure protection contre l’exploitation et les abus.

« L’immigration est un sujet à la fois crucial pour l’avenir de la société québécoise, et malheureusement polarisé à outrance. La planification et les niveaux d’immigration doivent refléter nos réels besoins et être plus humains. Il nous incombe de développer les capacités d’accueil, incluant la francisation en milieu de travail et la régionalisation de l’immigration, afin d’inclure convenablement toutes les personnes immigrantes », explique Luc Vachon, président de la CSD.

L’immigration temporaire est composée des travailleuses et travailleurs étrangers, des demandeurs d’asile et des étudiantes et étudiants étrangers. Au Canada, cette immigration a augmenté de 68 % en deux ans et représente désormais plus de 470 976 personnes au Québec, selon Statistique Canada. 

Une cargaison de pommes pourries déposée devant le bureau de Justin Trudeau

Dans le cadre de la Semaine nationale des chômeurs et des chômeuses organisée par le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE), le MASSE et l’Alliance interprovinciale pour l’assurance-emploi, dont font partie la CSN et la FTQ, ont joint leurs forces pour dénoncer haut et fort l’inaction du gouvernement libéral en matière d’assurance-chômage.

Plus d’une centaine de personnes se sont retrouvées mercredi matin devant le bureau de circonscription de Justin Trudeau avec une cargaison de pommes pourries pour envoyer un signal clair au gouvernement : la réforme de l’assurance-chômage est en train de pourrir sur les tablettes, on a besoin dès maintenant d’une vraie protection en cas de perte d’emploi !

« On n’en peut plus de se faire promettre une réforme sans action concrète ! Pendant qu’on attend, il n’y a rien pour les travailleurs et les travailleuses de l’industrie saisonnière qui n’arriveront pas à cumuler assez d’heures pour avoir accès au chômage ou qui se retrouveront dans le trou noir cet hiver, rien pour ces mères et travailleuses à temps partiel qui risquent encore d’être exclues du régime, rien pour ces chômeurs et ces chômeuses qui n’arrivent tout simplement pas à suivre l’inflation avec seulement 55 % de leur revenu. C’est inacceptable qu’un outil collectif, auquel l’ensemble des travailleurs et des travailleuses cotisent, soit aussi désuet en 2023 », affirme Michael Bizzarro, co-coordonnateur du MASSE, appuyé par l’Alliance interprovinciale pour l’assurance-emploi.

Les chômeurs et les chômeuses ne peuvent se permettre d’attendre davantage. Le MASSE dénonce le fait que le régime d’assurance-chômage actuel est discriminatoire envers les travailleurs et les travailleuses précaires, les femmes et les personnes racialisées et qu’il ne prenne pas en compte les réalités régionales.

C’est pourquoi nous revendiquons un régime d’assurance-chômage accessible, juste, universel et non discriminatoire. Concrètement, cela signifie d’instaurer un système qui ne tient pas compte du taux de chômage régional comme critère d’admissibilité à l’assurance-emploi, qui établit un seuil d’admissibilité unique de 350 heures ou de 13 semaines de travail, qui assure un taux de prestations d’au moins 70 % basé sur les 12 meilleures semaines de travail et qui assure un plancher minimum de 35 semaines de prestations.

Trop longtemps à attendre la réforme de l’assurance-chômage : ça commence à sentir la pomme pourrie !

La réforme doit prendre forme!

Le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE) regroupe 17 organisations défendant les droits des chômeurs et des chômeuses. Ses membres militent pour le rétablissement d’un régime d’assurance-chômage accessible, juste, universel et non discriminatoire.

L’Alliance interprovinciale de l’assurance-emploi réunit plus d’une vingtaine d’acteurs, d’organisations et de syndicats de l’Est du Canada. Ensemble, ces organismes représentent et défendent les travailleuses et travailleurs sans-emploi de plusieurs régions du Québec, de l’Ontario, du Nouveau-Brunswick, de Nouvelle-Écosse, de Terre-Neuve et de l’Île-du-Prince-Édouard.

Pour plus d’informations: https://lemasse.org/revendications/

 

Un dépôt insultant, une fois de plus

« Beaucoup de bruit pour rien : une bonification pitoyable de seulement 1,3 % sur une durée de cinq ans. » C’est avec une vive déception, mais peu d’étonnement, que les porte-paroles du Front commun ont pris connaissance du dépôt effectué ce matin par le Conseil du trésor, lequel est reçu comme un affront. Encore une fois, le gouvernement démontre son incapacité à comprendre les difficultés vécues dans les services publics et à réaliser l’urgence de sauver le bateau qui est en train de couler. Il prouve de plus sa déconnexion complète face à la colère des travailleuses et des travailleurs qui, épuisés, portent sur leurs épaules des services publics plus que jamais fragilisés.

« Ce dépôt est une nouvelle claque au visage des 420 000 travailleuses et travailleurs du Front commun. C’est une insulte. C’est trop peu trop tard. Pour nos gens, tendre l’autre joue, c’est terminé », ont tonné d’une seule voix les porte-paroles du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS.

Malgré le fait que 100 000 personnes sont venues appuyer le Front commun dans les rues le 23 septembre, malgré un mandat de grève générale illimitée adopté à 95 % et l’annonce d’une première journée de grève, l’éléphant a encore accouché d’une souris. Le gouvernement continue de vouloir tout décider seul, de tout imposer, habitué à manœuvrer ainsi depuis sa première élection, en 2018.

« Nous ne voyons rien dans ce dépôt qui permettrait de lever la grève. Nous devons nous rendre à l’évidence. La grève est la seule solution pour que le gouvernement comprenne. Puisqu’il le souhaite, on va l’exercer haut et fort le 6 novembre prochain », ont renchéri les porte-paroles. Ces derniers ont aussi précisé qu’ils prendront le temps d’analyser le dépôt en détail et en feront la présentation à leurs instances respectives, mais il ne fait déjà aucun doute qu’il n’est pas à la hauteur des attentes de leurs membres.

Offre salariale

L’offre salariale, qui est passée de 9 % sur cinq ans à 10,3 % pour la même période, ne réglera en rien l’immense retard que subissent les 420 000 travailleuses et travailleurs regroupés en Front commun par rapport aux autres Québécoises et Québécois.

« La nouvelle offre salariale ne réussira pas à nous sortir de l’appauvrissement proposé par le gouvernement. Nous jouons toujours dans le même mauvais film, un film catastrophe. »

Rappelons que le gouvernement a choisi de donner aux parlementaires 30 % d’enrichissement et de rattrapage auxquels viendront s’additionner d’autres augmentations annuelles et qu’il a offert 21 % aux policiers de la Sûreté du Québec. L’entente salariale à convenir avec le Front commun devra le considérer.

« Nous constatons que ces offres substantielles ont été offertes à des emplois à majorité masculine, alors que les services publics, composés à 78 % de femmes, ne se font offrir que des miettes. On est encore devant une discrimination inacceptable envers les femmes. »

Primes

En reconduisant certaines primes jusqu’au renouvellement de la convention collective, la ministre LeBel a posé le seul geste sensé dans le contexte, mais il ne s’agit pas d’un gain, c’était déjà acquis. S’attaquer aux conditions de travail et de pratique des travailleuses et des travailleurs œuvrant dans des secteurs en difficulté, de la part d’un gouvernement qui prétend vouloir être un employeur de choix, aurait été une grave erreur. Cependant, en mettant fin à des mesures administratives prévues dans le cadre de la COVID-19, le gouvernement met le feu aux poudres.

Retraite

Le recul du gouvernement sur une mesure de « détention » qu’il voulait imposer au Régime de retraite du personnel employé du gouvernement et des organismes publics (RREGOP) – soit le fait de faire passer la retraite sans pénalité de 55 à 57 ans pour les personnes ayant 35 ans de service – constitue une bonne nouvelle, certes, mais l’attaque majeure demeure alors que le régime est pourtant en excellente santé financière, dont la réduction des rentes exigées sous prétexte d’une bonification du régime de rentes du Québec (RRQ).

Tables sectorielles

Le règlement de cette négociation passe certes par une entente à la table centrale, mais également aux tables sectorielles. « Malgré tous les signaux envoyés à ces tables, dont l’élagage mené récemment, nos vis-à-vis patronaux répondent qu’ils n’ont aucun mandat pour parler même de leurs propres demandes. Nous sommes rendus à nous questionner sur la volonté et la capacité du gouvernement à convenir d’ententes satisfaisantes prochainement. »

Comme toujours, le Front commun sera disponible pour négocier afin de faire avancer cette négociation rapidement, à la satisfaction de ses membres.