Les salarié-es veulent du respect et un salaire décent

Hier matin, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’Hôtel-Motel la Caravelle-CSN ont érigé un piquet de grève devant leur lieu de travail. Le 16 octobre dernier, ils avaient adopté à la majorité un mandat de grève par un vote secret tenu en assemblée générale.

« À plusieurs reprises, le nouveau propriétaire a voulu imposer des conditions en bas des normes minimales du travail, ce qui nous a incités à nous syndiquer pour défendre nos droits. Le 14 octobre dernier, j’ai personnellement été congédiée et je suis certaine que c’est simplement parce que je suis la présidente du syndicat. Le patron m’a dit qu’il abolissait mon poste, qu’il n’avait plus besoin de moi, une raison tout à fait loufoque puisqu’au même moment, les anciens propriétaires de l’hôtel travaillent bénévolement pour lui », de dénoncer Monique Boulianne, présidente du STTHMLC.

« Lorsqu’un commerce change de propriétaire, nous voyons rarement un exemple aussi désastreux en matière de relations de travail. Depuis la transaction il y a de cela près de deux ans, nous avons cumulé une série tout à fait incroyable de décisions qui contribuent à miner toujours plus un climat de travail déjà tendu à l’Hôtel-Motel la Caravelle. Le nouvel acquéreur de cet établissement – qui ne peut même pas communiquer en français avec ses salarié-es -, doit comprendre qu’il y a des règles élémentaires à respecter au Québec. Il a tout intérêt à développer un climat de travail sain et respectueux pour ses salarié-es, une dynamique qui sera bénéfique pour tout le monde », de souligner Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord.

« L’an dernier, les salarié-es ont simplement demandé aux nouveaux propriétaires, Yu Bei Yang et Rui Juan Sun, de toucher un salaire horaire de 1 $ supérieur au salaire minimum, ce qui leur a été catégoriquement refusé. Récemment, la présidente du syndicat a été congédiée. Elle travaillait dans cet établissement depuis cinq ans, à raison de 40 heures par semaine et on lui annonce du jour au lendemain que son poste est aboli. Comme tous les autres travailleurs, les salarié-es de l’hôtellerie ont droit au respect et à des conditions de travail décentes et nous allons travailler avec elles et avec eux pour qu’ils atteignent ces deux objectifs indissociables », de conclure Michel Valiquette, trésorier de la Fédération du commerce et responsable politique du secteur de l’hôtellerie.

Le Front commun en grève dès le 26 octobre

Fort d’un mandat de grève de six jours, le Front commun amorcera demain une première séquence de débrayage dans l’ensemble des régions du Québec afin de dénouer l’impasse des négociations du secteur public.

« En date d’aujourd’hui, le gouvernement n’a toujours pas répondu aux demandes que nous avons déposées il y maintenant un an, ni en matière d’appauvrissement des travailleuses et des travailleurs du secteur public, ni en rapport au retard de leur rémunération globale par rapport à l’ensemble des Québécois, rappelle Lucie Martineau, porte-parole du SISP. Et tant que le gouvernement maintient sa volonté d’imposer un gel salarial de deux ans à ses employés – une véritable fin de non-recevoir à nos préoccupations – il nous est impossible d’envisager une éventuelle contre-proposition de notre part. »

« C’est l’intransigeance du gouvernement qui nous force à utiliser la grève comme dernier recours, indique Daniel Boyer, président de la FTQ. Nous avons utilisé jusqu’à maintenant tous les moyens à notre disposition, nous avons rassemblé plus de 150 000 personnes dans les rues de Montréal au début du mois, nous faisons preuve d’ouverture et de bonne foi aux tables de négociation, mais malgré cela, les négociateurs du gouvernement n’ont toujours pas les mandats pour faire avancer la négociation, et cela, tant aux tables sectorielles qu’à la table centrale. »

« Le gouvernement fait preuve d’une irresponsabilité très inquiétante, souligne Jacques Létourneau, président de la CSN. Son cadre financier totalement irréaliste se traduit par des compressions massives dans l’ensemble de nos réseaux publics. Parallèlement, le gouvernement voudrait procéder à des attaques sans précédent aux conditions de travail de ses employés qui, non seulement mineraient leur capacité à livrer des services de qualité, mais risqueraient de causer une perte d’expertise dramatique dans nos réseaux publics. Et ça, c’est l’ensemble de la population du Québec qui en subirait les conséquences. Voilà pourquoi nous serons en grève à compter de demain : pour stopper l’entreprise de démolition du Parti libéral. »

« Notre objectif, nous le rappelons, a toujours été d’en arriver à une entente satisfaisante et négociée. Nous poursuivrons la négociation même en temps de grève. Mais si le gouvernement persiste dans son intransigeance, son manque d’écoute et son mépris envers les travailleuses et les travailleurs du secteur public, nous n’hésiterons pas à intensifier les débrayages au cours des prochaines semaines », de conclure les porte-parole du Front commun.

Grève tournante
La grève tournante du Front commun sera faite par des enseignants, des professionnels en soins, des professionnels, des techniciens, du personnel de soutien et administratif, des ouvriers et des fonctionnaires dans l’ensemble des établissements des réseaux de la santé et des services sociaux, des commissions scolaires, des cégeps, des organismes gouvernementaux et de la fonction publique. En alternance, les différentes régions du Québec seront en grève cette semaine aux dates suivantes : 26 octobre : Outaouais, Abitibi-Témiscamingue, Laurentides, Lanaudière, Saguenay–Lac-Saint-Jean, Nord-du-Québec. 27 octobre : Québec–Chaudière-Appalaches, Bas-Saint-Laurent, Côte-Nord, Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, les fonctionnaires et ouvriers de la fonction publique du Québec ainsi que de l’Agence du revenu du Québec 28 octobre : Estrie, Montérégie, Centre-du-Québec et Mauricie 29 octobre : Montréal, Laval et les salariés de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse L’information quant aux établissements où s’exerceront la grève et les dates auxquelles celle-ci aura lieu dans chacune des régions du Québec est disponible au www.frontcommun.org/greve

Le Front commun prêt à déclencher la grève le 26 octobre

Fort d’un mandat de grève de six jours, le Front commun annonce que ses premiers jours de débrayage se tiendront dans la semaine du 26 octobre si aucune avancée sérieuse n’est constatée aux différentes tables de négociation du secteur public.

« Cela fera bientôt un an que nous négocions avec le gouvernement, rappelle le président de la FTQ, Daniel Boyer. Jusqu’à ce jour, il n’a toujours pas répondu à nos préoccupations concernant le retard salarial, la précarité d’emploi, le recours au secteur privé pour la prestation de services ou encore la dégradation de l’autonomie professionnelle des salariés du secteur public. Les offres présentées par le Conseil du trésor en décembre ne sont ni plus ni moins qu’une fin de non-recevoir de nos demandes. Et tant que le gouvernement demeure sur sa position de gel salarial, il nous est impossible d’entrevoir une contre-proposition. Le gouvernement doit envoyer dès maintenant les mandats nécessaires à ses négociateurs pour que nous en arrivions à un règlement satisfaisant et négocié. »

« Notre calendrier de grève, basé sur le principe de gradation des moyens de pression, prévoit laisser tout l’espace nécessaire à la négociation, affirme Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN. Nous commencerons, si nécessaire, la semaine du 26 octobre prochain, à raison d’une journée par région. Selon la conjoncture de la négociation, si nous ne parvenons pas à une entente à l’ensemble de nos tables, nous poursuivrons la grève dès le 9 novembre, avec deux journées pour chacune des régions du Québec. Et si nous sommes toujours dans l’impasse, nous n’aurons d’autre choix que de déclencher une grève nationale les 1er, 2 et 3 décembre prochain. Nos membres sont très conscients des impacts éventuels sur la population d’un débrayage, mais l’intransigeance du gouvernement nous pousse à devoir augmenter les moyens de pression. Notre intention n’est pas de nuire à la population, mais bien d’améliorer nos conditions de travail et de garantir l’accessibilité à des services publics fortement malmenés par le gouvernement libéral. Le droit de grève est un droit constitutionnel reconnu par la Cour suprême qui s’applique également aux travailleuses et aux travailleurs du secteur public. »

Ces journées de grève s’exerceront sur une base nationale dans le cas des fonctionnaires et des ouvriers de la fonction publique du Québec, ainsi que des salariés de l’Agence du revenu du Québec et de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse. « La détermination des 400 000 membres du Front commun est à la hauteur de l’arrogance du gouvernement libéral, souligne la porte-parole du SISP, Lucie Martineau.  M. Coiteux a vu les images de notre manifestation monstre samedi dernier rassemblant plus de 150 000 personnes, provenant de partout au Québec, qui ont déferlé dans les rues de Montréal. J’espère qu’il saisit bien l’ampleur des mandats de grève que nous avons obtenus. De toute ma vie, je n’ai jamais vu d’assemblées aussi bondées, de mandats de grève aussi forts. Notre objectif n’est pas de faire la grève. Nous avons toutefois l’obligation de mettre toute la pression nécessaire sur le gouvernement libéral afin d’en arriver à un règlement pour préserver la qualité des services publics. Évidemment, avant d’exercer notre droit de grève, nous comptons utiliser tous les moyens nécessaires. Voilà pourquoi, dès lundi prochain, des actions de perturbations socio-économiques seront menées dans l’ensemble des régions du Québec. »

Grève tournante
La grève tournante du Front commun sera faite par des enseignants, des infirmières, des professionnels, des techniciens, du personnel de soutien et administratif, des ouvriers et des fonctionnaires dans l’ensemble des établissements des réseaux de la santé et des services sociaux, des commissions scolaires, des cégeps, des organismes gouvernementaux et de la fonction publique.

En alternance, les différentes régions du Québec seront en grève aux dates suivantes : 26 octobre : Outaouais, Abitibi-Témiscamingue, Laurentides, Lanaudière, Saguenay-Lac-Saint-Jean, Nord-du-Québec 27 octobre : Québec-Chaudière-Appalaches, Bas-Saint-Laurent, Côte-Nord, Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, les fonctionnaires et ouvriers de la fonction publique du Québec ainsi que de l’Agence du revenu du Québec 28 octobre : Estrie, Montérégie, Centre-du-Québec et Mauricie 29 octobre : Montréal, Laval et les salariés de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse 9 et 10 novembre : Outaouais, Abitibi-Témiscamingue, Laurentides, Lanaudière, Saguenay-Lac-Saint-Jean, Nord-du-Québec 12 et 13 novembre : Estrie, Montérégie, Centre-du-Québec, Mauricie, Québec-Chaudière-Appalaches, Bas-Saint-Laurent, Côte-Nord, Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, les fonctionnaires et ouvriers de la fonction publique du Québec ainsi que de l’Agence du revenu du Québec.

16 et 17 novembre : Montréal, Laval et les salariés de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse

1er, 2 et 3 décembre : grève nationale

Martin Coiteux refuse de s’engager sur le maintien de la prime de rétention à Sept-Îles et Port-Cartier

Le Président du Syndicat des technicien-nes et professionnel-les de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord-CSN, Yvon Payeur, a rencontré hier le Président du Conseil du trésor, Martin Coiteux. «Même si nous n’avons obtenu aucun engagement du gouvernement, nous avons tout de même pu expliquer clairement notre position au ministre. La région est aux prises avec de graves problèmes de rétention et d’attraction de main d’œuvre qualifiée. La prime de 8% à Sept-Îles et Port-Cartier est une garantie de services de qualité pour une population dont les besoins sont très importants », a expliqué le président du STPSSSCN – CSN.

Les bottines doivent suivre les babines « C’est la troisième fois que nous rencontrons un ministre sur cette question. Après messieurs D’Amours et Arcand, la rencontre d’hier avec M. Coiteux doit mener à des résultats. », a souligné Vincent Hamel Davignon, Président du Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Sept- Îles – CSN. « Les bottines doivent suivre les babines ! Nous poursuivrons donc notre vigile devant l’Assemblée Nationale tant que nous n’aurons pas l’assurance que des mandats concrets ont été acheminés au négociateur en chef, M. Maurice Charlebois ». « La région vit actuellement plusieurs difficultés économiques. Perdre 10 millions dans la région de Sept-Îles et Port-Cartier serait catastrophique pour le développement régional.», a finalement rappelé Guillaume Tremblay, Président du Conseil central Côte-Nord – CSN.

Ultimatum de 48 heures à Martin Coiteux

Le Syndicat des technicien (ne) s et professionnel (le) s de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord-CSN débute aujourd’hui une vigile devant l’Assemblée nationale. Il revendique au Conseil du trésor le maintien de la prime de 8 % versée au personnel du secteur public dans les localités de Sept-Îles et Port-Cartier, depuis 40 ans. Le président du STP SSSCN-CSN, Yvon Payeur, explique que ses membres ont décidé de s’arrêter à Québec alors qu’ils revenaient de l’imposante manifestation du Front commun, tenue hier, à Montréal : « Nous avons décidé de ne pas retourner chez nous immédiatement avec les autobus. Nous restons à Québec et nous nous adressons aujourd’hui directement au président du Conseil du trésor, Martin Coiteux. Le retrait de cette prime est insensé et met en péril les services sociaux et ceux de santé offerts dans notre région ».

Cette demande aurait en plus pour effet d’appauvrir grandement les travailleuses et les travailleurs de la région. « Chez nous, on est deux à travailler au CISSS Côte-Nord, c’est 8 % de moins du jour au lendemain dans notre revenu familial, c’est environ 8000 $ de moins par année… Et on n’est pas les seuls! Nous sommes environ 2500 personnes touchées dans la région par cette proposition de Martin Coiteux » a ajouté le vice-président aux litiges du STP SSSCN-CSN, Sylvain Tremblay. Les commerçants et les acteurs de l’économie locale sont aussi très inquiets des impacts d’une telle mesure d’austérité. Ce sont près de 10 millions de dollars qui disparaitraient, du jour au lendemain, de l’économie régionale, un coup dur que la région de Sept-Îles et Port-Cartier n’a pas le loisir d’encaisser par les temps qui courent.

Ces travailleuses et travailleurs s’installent donc aujourd’hui devant l’Assemblée nationale et donnent 48 heures au président de Conseil du trésor, responsable des négociations du secteur public, Martin Coiteux, pour retirer cette demande et venir en discuter directement avec eux.

Durant la vigile, les techniciennes, les techniciens et les professionnel-les de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord ont prévu tenir diverses activités dans la région de Québec. « On rend service au quotidien à la population quand on est chez nous, on va continuer dans cette veine, mais bénévolement cette semaine à Québec. Notre travail est important dans notre société, bien que le gouvernement ne semble pas vouloir le reconnaitre depuis le début de cette ronde de négociation » a précisé le vice-président aux litiges du STP SSSCN-CSN, Sylvain Tremblay. Plus de détails suivront au cours des prochains jours.

À propos

La Confédération des syndicats nationaux représente quelque 170 000 travailleuses et travailleurs du secteur public québécois, dont 2500 sur la Côte-Nord.

Les Nord-Côtiers ne se laisseront pas appauvrir

Dans le dépôt initial de ses demandes, le gouvernement réservait une mauvaise surprise aux quelque 3000 salarié-es des services publics de Sept-Îles et de Port-Cartier. En effet, on y trouve l’abolition de la prime de 8 % qui leur est versée depuis plus de 40 ans afin de rendre les salaires un peu plus intéressants dans une région qui dépend de l’industrie minière et où le coût de la vie est plus élevé qu’ailleurs au Québec.

Les syndicats de la région se sont mis en mode mobilisation. Le Front com­mun et le SPGQ ont joint leurs forces afin de rallier l’ensemble de la région contre cette volonté du Conseil du trésor. Des centaines de pancartes bleues, avec le message « Perdre 10 millions dans la région, c’est non », ont été installées partout dans la région. Dix millions, c’est le coût total de cette mesure d’attraction et de rétention. Un montant qui permet aux établissements de demeurer concurrentiels par rapport aux entreprises du secteur privé qui s’arrachent la relève, dès la sortie de l’école.

« Le secteur manufacturier, sur lequel repose notre économie régionale, connaît d’importantes difficultés, souligne le président du Conseil central Côte-Nord CSN, Guillaume Tremblay. Si, en plus, on coupe dans le secteur public, ça va faire extrêmement mal. Même le secteur commercial va en souffrir, car le montant de cette prime, déjà budgété dans le budget familial, retourne directement dans l’économie régionale par la consommation des ménages. » Jean-Pierre Porlier, président du Syndicat des employé-es de soutien du cégep de Sept-Îles (FEESP–CSN) poursuit : « 8 % en moins, ça veut dire plus de 3000 dollars en moins par année dans le budget familial. Plusieurs de nos membres forment une famille avec une autre personne qui travaille aussi dans les services publics. Ça commence à faire un méchant trou. » Guillaume Tremblay ajoute : « C’est carrément un appauvrissement supplémentaire pour nous car, comme tous les autres salarié-es de l’État, on se voit imposer un gel de salaire de deux ans et des augmentations bien en deçà de l’inflation. »

Un sondage mené récemment auprès de 2000 salarié-es démontre d’ailleurs que la moitié d’entre eux songeraient à quitter la région si la prime était retirée. La vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Gisèle Charrette, n’est pas étonnée. « C’est certain que plusieurs vont y penser. Le coût de la vie et pas mal plus élevé ici que, disons, à Québec. Le danger de voir s’aggraver la pénurie de main-d’œuvre est bien réel. »

D’ailleurs, les syndicats FSSS–CSN du réseau public ont réagi rapidement à cette nouvelle mesure d’austérité : en assemblée générale, ils se sont dotés de mandats de grève générale illimitée, en Front commun. Les syndicats CSN sont intervenus dans les instances de leur fédération respective afin de sensibiliser tous les salarié-es à leur situation. C’est ainsi que toutes les organisations de la CSN ont décidé de soutenir cette lutte et d’exiger du gouvernement le retrait de cette demande.

Consensus régional

Pour Guillaume Tremblay, le consensus régional ne fait aucun doute. Tout le milieu socioéconomique craint les impacts économiques du retrait de la prime. Il y a quelques mois, il a rencontré le ministre responsable de la région, Pierre Arcand. « Je lui ai exposé pourquoi la région s’élève en bloc contre une telle décision. Je crois qu’on a eu une bonne écoute de sa part même si rien ne nous permet de penser à ce moment-ci que le gouvernement va changer son fusil d’épaule. Je lui ai demandé pourquoi le gouvernement tenait tant à cette demande. Sa seule réponse a été la nécessité d’équilibrer le budget, et qu’il fallait toutes et tous se serrer la ceinture en ces moments difficiles. Mais on ne baissera pas les bras. La mobilisation est là. On ne lâchera pas. »

Le coeur dans la forêt

Au cœur de la forêt, bien en amont des scieries et des usines de pâtes et papiers, les travailleurs et les travailleuses sylvicoles s’activent afin de rendre possible l’industrie forestière. Disséminés partout dans la province, travaillant au centre de zones forestières éloignées, ces ouvriers et ces ouvrières créent de nouvelles forêts, les entretiennent et en font la coupe. « Nous sommes des bâtisseurs de forêts ! », lance Thierry Charbonnel, sylviculteur et trésorier du syndicat.

Pourtant, leur travail est méconnu tout comme les conditions difficiles dans lesquelles ils l’exercent. Cette année, le Syndicat national de la sylviculture (SNS-CSN) mène une négociation coordonnée pour que leurs conditions soient ajustées à la réalité du 21e siècle.

En finir avec des conditions d’une autre époque

C’est sur ce thème que les travailleuses et travailleurs ont amorcé leur négociation coordonnée, car à plusieurs égards, leurs conditions sont dignes du siècle dernier. En effet, leur rémunération est dépendante de leur rendement et les dépenses pour l’acquisition et l’entretien des outils de travail sont à la charge des salarié-es. Considérant qu’il s’agit d’un travail saisonnier, le travail à forfait les force à pousser leur cadence au maximum, quitte à ignorer leur santé et leur sécurité.

Bien que le SNS-CSN ait fait certains gains par le passé, notamment sur la question des équipements de sécurité (un montant est versé sur chaque paie), les patrons sont souvent très réfractaires à l’idée d’en accorder davantage. Il faut savoir que les différents employeurs sont subventionnés par le gouvernement. Ici aussi, l’austérité frappe les travailleurs et les travailleuses. Malgré cela, en plus de certains gains locaux, le syndicat a réussi à obtenir 2 % supplémentaires en vacances pour les salarié-es ayant plus de 20 ans d’ancienneté et des libérations syndicales en période de négociation.

Le paradoxe sylvicole

Malgré les conditions très difficiles dans lesquelles ils œuvrent, et bien qu’ils soient tous très critiques envers celles-ci, aucun des travailleurs sylvicoles rencontrés ne voudrait changer de travail. René Martel, président du SNS-CSN, pointe le paysage et s’exclame : « C’est notre quotidien, le bois, les montagnes et les animaux, que veux-tu de mieux ? » La quiétude de la forêt contraste avec les difficultés de leur emploi. Richard, un ancien col bleu, insiste : « Je ne retournerais plus travailler en ville, ici c’est dur, mais t’as la paix. Pas de boss, tout seul dans le bois ! »

Les sylviculteurs sont fiers, ils étaient heureux d’exposer leur quotidien et de nous en parler. La rancœur face à leurs conditions de travail laisse parfois la place à leur passion pour la forêt. Toutefois, alors que les ficelles du métier se transmettaient autrefois de génération en génération, la chaîne semble se briser. « J’aime ma job, mais je ne voudrais pas que mes enfants suivent mes traces, je leur souhaite mieux. » C’est à travers ces mots, lancés par un délégué en pleine assemblée syndicale au mois de mai, que le paradoxe sylvicole s’exprime le mieux.

L’élection fédérale doit permettre un changement de cap

Le Conseil central Côte-Nord (CSN), en coalition avec Action chômage Haute- Côte-Nord ainsi que la Table des groupes populaires, profiteront de la Campagne électorale au fédéral pour dénoncer les modifications faites au programme de l‘assurance-emploi au cours des dernières années qui sont devenues une véritable entreprise de démolition. Ils proposeront des moyens concrets pour que ce programme renoue avec sa fonction première d’accorder une sécurité financière aux travailleuses et aux travailleurs qui ont perdu leur emploi et ils interviendront auprès des formations politiques en lice dans la région pour qu’elles prennent formellement position à cet égard. Nous souhaitons remettre à l’avant-plan les mesures que nous avons conjointement revendiquées au cours des dernières années, soit : · une amélioration importante de l’accessibilité au régime d’assurance-emploi ; · une augmentation notable du taux de prestations ; · une plus longue période de prestations ; · une réelle caisse autonome ; · l’abolition du délai de carence.

Des cotisants exclus

Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord (CSN), ainsi que madame Line Sirois, coordonnatrice d’Action chômage Haute-Côte-Nord, et Michel Savard, de la Table des groupes populaires, travaillent ensemble sur cette question depuis de nombreuses années et ont toujours dénoncé haut et fort la dernière réforme imposée par le gouvernement Harper en 2012 et 2013, qui a touché de plein fouet les travailleuses et les travailleurs à statut temporaire et ceux de l’industrie saisonnière qui se retrouvent à plus de 60 % dans l’Est du Canada. « C’est une réalité qui nous affecte particulièrement sur la Côte-Nord », souligne Line Sirois. « Cette situation est présente notamment dans les secteurs comme celui de la pêche, de la forêt, de l’industrie touristique et de la construction. Dans les autres secteurs, des travailleurs peuvent être également touchés s’ils n’ont pas un statut d’employé permanent, ce qui est malheureusement de plus en plus fréquent chez beaucoup d’employeurs de la région », dénonce Guillaume Tremblay. Les porte-parole rappellent que « la couverture du programme d’assurance-emploi (le ratio prestataires/chômeurs) demeure excessivement basse, atteignant un plancher historique à 38,4 %. En d’autres mots, ce régime de protection sociale, pour lequel nous cotisons, ne joue plus le rôle qui lui avait été confié » rajoute Michel Savard. D’ailleurs, le gouvernement fédéral ne participe plus depuis plusieurs années à la caisse de l’assurance-emploi.

Une caisse qui fait des surplus Les trois représentants témoignent du fait que la caisse d’assurance-emploi est devenue une véritable vache à lait pour le gouvernement fédéral, dégageant des surplus importants qu’ils s’approprient. « Pour la seule année d’opération 2014-2015, la caisse a dégagé des surplus de 2 milliards de dollars que le gouvernement fédéral s’est approprié afin d’équilibrer son budget », un véritable vol ! Il a aussi rappelé que « de 1996 à 2009, le gouvernement fédéral s’est approprié plus de 57 milliards de dollars à même les cotisations excédentaires des employeurs et des employé-es. En juillet 2010, le gouvernement Harper confirmait qu’il ne rembourserait jamais ces sommes qui, pourtant, appartiennent aux travailleuses et aux travailleurs ». Ramener l’assurance-emploi à sa fonction première : protéger les travailleurs Il ne fait aucun doute que le programme de l’assurance-emploi doit retrouver sa fonction première, soit celle de protéger les travailleuses et les travailleurs en leur assurant une sécurité économique entre deux emplois. Il est d’ailleurs manifeste qu’aucun gouvernement ne peut plaider le manque de fonds pour s’opposer aux modifications demandées. Les trois organisations poursuivront, sans relâche et avec la même détermination, cet objectif de voir bonifier le régime d’assurance-emploi. Des rencontres ont été demandées avec les chefs des partis politiques afin de connaître leurs engagements sur le sujet. « La solution aux problèmes du régime d’assurance-emploi est politique : le législateur doit rétablir un programme qui protège sa population des conséquences économiques du chômage. Nous interpellons les partis politiques pour qu’ils s’engagent à régler les problèmes que nous soulevons », ont conclu les trois porte-parole.

Les syndicats se préparent pour la grève cet automne, si nécessaire

Réunis à Québec à l’occasion d’un Conseil fédéral de négociations, les représentantes et représentants de plus de 200 syndicats du réseau public de santé et de services sociaux font le point, jusqu’à demain, sur l’état des négociations dans le réseau. Ils discutent notamment des moyens de pression à mettre en place, dont le recours possible à la grève si les pourparlers ne progressent pas de façon significative.

Ce midi, plus de 500 de ces délégué-es ont défilé autour de l’Assemblée nationale. Ils ont ensuite fait une pause devant le Conseil du trésor, arborant une immense bannière avec comme message : « Coiteux ne rend service à personne. NOUS, OUI ». Cette bannière géante sera d’ailleurs déployée au cours des prochaines heures à un endroit passant de la capitale nationale.

Les négociations piétinent

« Après une quinzaine de rencontres de négociation avec la partie patronale, nous ne pouvons que déplorer le fait que nos vis-à-vis tardent encore à nous donner l’heure juste quant à la finalité de leurs nombreuses demandes de recul aux conventions collectives, explique le président de la FSSS-CSN, Jeff Begley. Il y a encore suffisamment d’espace pour en arriver à un règlement satisfaisant dans les prochains mois, notre comité de négociation étant pleinement disponible. Il en va toutefois de notre responsabilité syndicale de planifier dès maintenant le recours à des moyens de pression cet automne, si cela s’avérait nécessaire. »

C’est pourquoi la FSSS-CSN entame une consultation des assemblées générales de ses syndicats, à l’instar de toutes les organisations formant le Front commun, afin de préparer le recours éventuel à la grève. Une autre tournée des assemblées se tiendra dès la rentrée, en lien avec l’évolution des négociations, afin d’obtenir le mandat d’exercer une grève en Front commun cet automne. Notons qu’une douzaine de syndicats de la FSSS-CSN détiennent déjà un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée, en Front commun. Ces mandats ont été obtenus à l’issue de vastes consultations par scrutin secret et référendum.

Les quatre priorités sectorielles de négociation de la FSSS-CSN sont de contrer la privatisation des soins et des services, d’améliorer la qualité de vie au travail, de compléter la révision de la nomenclature des emplois et de défendre les libertés syndicales. En outre, lundi, les délégué-es du conseil ont donné le mandat à leur comité de négociation élu de défendre quelques adaptations à la convention collective rendues nécessaires par l’adoption du projet de loi 10.

Mépris gouvernemental

Pour la vice-présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Francine Lévesque, le gouvernement est méprisant à l’égard de ses 500 000 salarié-es. Elle rappelle que 52 % des salarié-es n’ont pas de poste à temps plein et gagnent un salaire annuel moyen de 28 000 $. La rente moyenne d’une personne retraitée est de 19 000 $ par année. « Le gouvernement nous offre l’appauvrissement, tout au long de la vie active et même jusqu’à la fin de nos jours. C’est inacceptable. Si le gouvernement cherche des moyens pour utiliser de façon plus optimale les sommes qu’il investit dans les réseaux, le Front commun est prêt à y travailler. Nous lui avons déjà proposé plusieurs pistes en ce sens. Mais nous ne cautionnerons jamais une approche qui aurait pour conséquence de dévaloriser davantage l’emploi dans le secteur public et d’accélérer l’exode vers la retraite. Un changement de cap s’impose. Le Front commun ne souhaite pas faire la grève. Nous souhaitons une entente négociée satisfaisante. Pour y arriver, il faudra nécessairement que le gouvernement soit aussi ouvert aux compromis que nous le sommes. »

Au niveau de la rémunération, le gouvernement souhaite en effet geler les salaires en 2015 et 2016 et les augmenter faiblement de 1 % par année en 2017, 2018 et 2019. Ces faibles hausses provoqueraient une perte importante de pouvoir d’achat pour les salarié-es face à l’inflation prévue à 2 % par année durant cette période. De plus, le retard de rémunération du secteur public québécois par rapport aux autres secteurs économiques, s’élevant à 7,6 % actuellement selon l’Institut de la statistique du Québec, doublerait durant cette période. De plus, le gouvernement veut réduire les prestations du régime de retraite et repousser de 60 à 62 ans l’âge de la retraite, et ce malgré l’excellente santé financière du RREGOP (capitalisé à plus de 98 %). De tels changements auraient par ailleurs comme conséquence de pousser des milliers de salarié-es vers une retraite anticipée, alors que le réseau de la santé et des services sociaux ne peut se permettre une telle saignée de l’expertise. Le gouvernement porte également d’autres demandes, par exemple, il veut mettre fin à la prime de 8 % que reçoivent les salarié-es de Sept-Îles et de Port-Cartier, mise en place pour combler les besoins de main-d’œuvre dans ces régions.

Un automne chaud ?

La présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CCQCA-CSN), Ann Gingras, a vécu de nombreuses rondes de négociation dans le secteur public. Celle-ci s’annonce particulièrement difficile. « On sent clairement que les travailleuses et les travailleurs n’ont pas l’intention de se laisser marcher sur la tête. Le gouvernement veut poursuivre ses politiques d’austérité aux tables de négociation alors que les salarié-es ont pourtant largement fait leur part depuis 20 ans, en tenant les réseaux à bout de bras avec, pour seule reconnaissance, une tape dans le dos. Alors que les cadres et les hauts dirigeants des sociétés d’État renouent avec les bonis, que les nouveaux DG des CISSS obtiennent des hausses de salaire substantielles, que même les député-es envisagent de rehausser sensiblement leurs salaires, il serait scandaleux que les employé-es de l’État s’appauvrissent encore. Cela n’est pas une fatalité. C’est une question de choix politiques. La CSN mettra tout en œuvre pour que le saccage de nos services publics cesse ».

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte près de 130 000 membres dans les secteurs public et privé, dont près de14 800 membres dans les régions de Québec et de Chaudière-Appalaches. La FSSS-CSN est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire. Fondé en 1918, le Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la capitale nationale et de la région de Chaudière-Appalaches. Il représente 240 syndicats et plus de 45 000 membres dans tous les secteurs d’activités.

La Gaspésie fête à son tour notre producteur et notre diffuseur public

En cette belle soirée de printemps, pas moins de vingt-cinq artistes et personnalités d’ici et d’ailleurs montent sur la scène du Centre culturel de Paspébiac afin d’appuyer Radio-Canada. Plus de 350 personnes ont répondu à l’appel lancé par des artisans de la région et les Amis de Radio-Canada.

Présenté gratuitement, le spectacle de solidarité et de prise de parole rassemble sur scène les Sœurs Boulay, Daniel Boucher, Gilles Bélanger, Guillaume Arsenault, Claude Cormier, Juan Sebastian Larobina, Alan Côté, St. Mars et Philippe Garon qui joignent leur voix à la défense de notre producteur et de notre diffuseur public. Éric Dion, le directeur artistique de la soirée, a accepté de s’y impliquer parce que selon lui, « la très grande majorité des artistes que nous connaissons nous ont été présentés sur les ondes de Radio-Canada.

Toutes les plateformes de notre service public offrent une vitrine incroyable aux artistes de toutes les régions du pays, ce qui en fait un lieu de découverte artistique, un lieu d’inspiration pour nous toutes et nous tous. » « Après Sherbrooke, le Saguenay-Lac-Saint-Jean, Moncton, Montréal, Rouyn-Noranda, le Bas-Saint-Laurent, Ottawa, la région de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine termine cette belle tournée de spectacles en appui à Radio-Canada. Comme partout ailleurs, de nombreuses voix se regroupent afin de défendre la présence de Radio-Canada/CBC dans leur magnifique région. Ici toutefois, la population sait ce que c’est que de perdre Radio-Canada puisqu’en 1990, la haute direction avait procédé à la fermeture de toutes les stations de télévision régionales de l’Est du Québec, celles de Matane, de Rimouski et de Sept-Îles avec le plus profond mépris pour la population du Bas Saint-Laurent, de la Côte-Nord et de la Gaspésie. Ce n’est qu’en juillet 2012 que la production télévisuelle est revenue mais seulement à Rimouski, pour tout ce vaste territoire. Pour contrer ces reculs, nous devons nous mobiliser pour les choses changent à Ottawa et à Radio-Canada », de déclarer Pierre Maisonneuve, porte-parole de Tous amis de Radio-Canada.

Plusieurs personnalités de la région sont aussi présentes pour affirmer l’importance du producteur et du diffuseur public à la vitalité culturelle, au rayonnement et à la diffusion de l’information en région. Le spectacle est une initiative de la campagne Tous amis de Radio-Canada. Il est organisé par les artisans et les amis de Radio-Canada.

La campagne Tous amis de Radio-Canada a été lancée afin de défendre l’intégralité de notre seul producteur et diffuseur public national. Elle est organisée et soutenue par la Confédération des syndicats nationaux, de concert avec la Fédération nationale des communications-CSN et le Syndicat des communications de Radio-Canada (FNC-CSN).

La Côte-Nord attend toujours un projet solide et cohérent

À la suite du dépôt mardi dernier du Plan Nord à l’horizon 2035 par le gouvernement de Philippe Couillard, le Conseil central Côte-Nord-CSN (CCCN-CSN) tient à formuler les mêmes réserves qui avaient été mises de l’avant lors du dévoilement préliminaire de la première mouture de cet imposant projet.

À l’heure où le gouvernement impose diverses mesures d’austérité partout sur le territoire québécois, cette annonce d’investissements publics totalisant près de 2 milliards de dollars laisse plusieurs observateurs perplexes. « Dans les multiples revendications qu’elle porte, la CSN favorise le développement économique des régions dans la mesure où celui-ci respecte les besoins des populations qui seront au cœur des projets avancés. Or, historiquement, la Côte-Nord a souvent été négligée relativement à ce type de projet d’envergure.

Nous demeurons au rang de région ressource où l’extraction demeure la principale activité des entreprises présentes et où les travailleurs proviennent de l’extérieur, soutirant la création de la richesse qui devrait bénéficier collectivement à notre développement local et régional.  Encore une fois, le gouvernement débloque des fonds publics pour sa nouvelle mouture du Plan Nord alors que ses plans d’austérité justifient, selon lui, des ponctions majeures dans les finances publiques qui se traduiront inévitablement par des réductions de services dans la région », de préciser Guillaume Tremblay, président du CCCN.

Présenté à Montréal, le document déposé mardi affiche une facture visuelle digne des grandes firmes de relations publiques. À cet égard, comme dans bien d’autres annonces du gouvernement Couillard, la description du projet occulte des enjeux majeurs liés à ce plan qui expose davantage la forme de celui-ci que le fond. Pour le moment, principalement à cause de la faible valeur des métaux sur les marchés mondiaux, le niveau des investissements du secteur privé demeure totalement inconnu. « Le gouvernement nous propose une vision future du développement économique d’une immense région basée sur une hypothétique hausse de la valeur des ressources minières au même moment où l’économie mondiale navigue dans une mer de fluctuations et d’incertitude constantes.

L’imprévisibilité d’un nombre important de facteurs liés à ce projet constitue son problème central. En ce sens, nous ne sommes pas capables de saisir la cohérence d’une telle annonce dans un contexte de réduction des services publics et de démantèlement des structures de développement régional. Nous revivons encore le même scénario d’improvisation du développement du Plan Nord qui laisse miroiter de la richesse pour tous les Nord-Côtiers au moment même où le gouvernement coupe partout dans les services publics. Or, advenant une reprise réelle des activités minières, notre région pourra-t-elle offrir tous les services nécessaires à la population qui s’installerait chez nous », de demander monsieur Tremblay.

« Un seul exemple bien concret de cette improvisation : l’abolition de la Conférence régionale des élus de la Côte-Nord qui cumulait, année après année, plus de 150 dossiers divers pilotés par des professionnels du développement régional. En abolissant l’entièreté des 25 postes du CRÉ, les politiques d’austérité de ce même gouvernement mettent clairement en péril ces 150 dossiers qui s’intègrent socialement et économiquement dans nos communautés. À la lumière de ce seul exemple, comment Philippe Couillard peut-il sérieusement déclarer que cette nouvelle version du Plan Nord mettra de l’avant un développement durable exemplaire, selon une approche globale, intégrée, cohérente et responsable, de questionner le président du CCCN.

Actuellement, nous comptons environ 7500 emplois dans le secteur public et dans la fonction publique sur la Côte-Nord, des postes qui assurent une stabilité économique qui contrebalance la grande incertitude que laisse planer ce fragile projet dans notre région. Et nous réaffirmons haut et fort au gouvernement qu’il faut absolument consolider cette présence, voire l’augmenter, afin de garantir notre prospérité dans une perspective de développement économique durable qui nous assure une vision à long terme. »

À propos du conseil central

Le Conseil central Côte-Nord – CSN regroupe plus de 50 syndicats représentant plus de 5500 travailleuses et travailleurs.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La CSN dénonce les nouvelles coupes de postes à Radio-Canada/CBC

Le président de la CSN, Jacques Létourneau, le président de la Fédération nationale des communications-CSN, Pierre Roger, et la présidente du Syndicat des communications de Radio-Canada (FNC-CSN), Isabelle Montpetit, dénoncent avec force la nouvelle abolition d’une centaine de postes à Radio-Canada/CBC.

« La CSN dénonce cette nouvelle réduction des effectifs qui met toujours plus en péril le mandat confié à la Société et qui compromet davantage la mission de notre unique producteur et diffuseur public au pays. La haute direction suit à la lettre les projets du gouvernement de Stephen Harper qui visent à démanteler Radio-Canada. À chaque nouvelle coupe, le plan des conservateurs se concrétise sans qu’aucune consultation publique n’ait eu lieu sur le sujet.

On peut également questionner le moment et les motivations de cette nouvelle saignée qui sera mise en application juste avant les élections de cet automne. Si ce n’est pas un coup de force électoraliste et une tactique politique pour placer le prochain parti au pouvoir devant un état avancé de démolition de Radio-Canada, on se demande bien pourquoi alors annoncer et mettre en œuvre maintenant cette nouvelle réduction, alors tous les autres partis fédéraux ont appuyé l’arrêt des coupes et le réinvestissement urgent dans Radio-Canada», de déclarer Jacques Létourneau, président de la CSN.

Les abolitions de postes qui prendront effet à l’automne touchent à presque toutes les régions du service français de la Société au Québec et à Moncton : dix postes sont donc coupés à Moncton, un à Rimouski, un à Roberval, un à Rouyn-Noranda, quatre postes sont abolis et un est créé au Saguenay, un poste est coupé à Sept-Îles, trois à Sherbrooke et trois à Trois-Rivières. À Montréal, 54 postes sont abolis dont deux non-syndiqués et cinq nouveaux postes seront affichés. ICI Musique perd 10 postes parmi de la soixantaine d’artisans qui y œuvrent. Seules les stations de Matane et de Québec sont épargnées dans cette nouvelle annonce. « Ces coupes touchent les régions de manière importante alors que la CSN a récemment déposé un mémoire devant le Comité sénatorial permanent des transports et des communications qui réitérait l’importance de Radio-Canada/CBC en région.

On se demande pourquoi le gouvernement nous consulte si c’est pour agir en sens contraire de l’intérêt public, de déplorer Pierre Roger, président de la FNC-CSN. Nous décelons clairement une improvisation totale de la direction actuelle, l’application d’un plan obscur, sans objectifs clairs, par une équipe de cadres sans véritable commandant aux opérations. On assiste à un autre volet dramatique tout en continuité avec l’œuvre de destruction déjà trop amorcée. »

« La production de l’information régionale est touchée en plein cœur, et ceci dans le but d’effectuer un virage numérique dont personne ne sait rien. De plus, Radio-Canada crée de nouveaux postes qu’elle affiche à l’externe, en même temps qu’elle procède à des mises à pied importantes. Il faudrait plutôt offrir les nouveaux postes aux personnes qui connaissent déjà la culture de l’organisation et qui peuvent y apporter toutes leurs connaissances.

Ces bouleversements se produisent dans un contexte de va-et-vient constant aux ressources humaines et aux relations de travail, et alors que Radio-Canada impose une fusion des accréditations syndicales au Québec et à Moncton. Pour couronner le tout, la haute direction ne s’est pas donné la peine de rencontrer les employé-es pour répondre à leurs questions légitimes, ce qui augmente l’inquiétude et l’amertume de tous les artisans », de dénoncer Isabelle Montpetit, présidente du SCRC-CSN.

Le Syndicat des communications de Radio-Canada représente 1600 membres au Québec et à Moncton. Il est affilié à la Fédération nationale des communications-CSN, qui regroupe 7000 membres œuvrant dans les domaines des communications et de la culture.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Oui aux emplois, mais vigilance sur l’impact pour la santé

Le Conseil central de la Côte-Nord (CCCN-CSN), la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) et la CSN saluent la décision du gouvernement du Québec de donner le feu vert au projet de Mine Arnaud à Sept-Îles. « La promesse d’un millier d’emplois pendant la construction, et quelque 300 emplois de qualité pendant trois décennies d’exploitation de la mine, c’est enfin un baume pour l’économie régionale, qui viendra amoindrir les trop nombreuses pertes d’emplois », admet sans détour Guillaume Tremblay, président du CCCN-CSN.

« Nous souhaitons également nous assurer que les emplois créés profitent aux résidentes et résidents de la région, limitant ainsi le phénomène de la main-d’oeuvre en déplacement ( fly-in fly-out)», ajoute Alain Lampron, président de la FIM-CSN.

En plus, la venue d’une mine de roche phosphatée (apatite), minerai qui sert à produire des fertilisants agricoles, présente l’avantage de diversifier à long terme le développement minier de l’économie de la Côte-Nord, historiquement associé au minerai de fer.

Préoccupations environnementales

Cependant, nous ne pouvons faire fi de la division provoquée par ce projet de mine à ciel ouvert à l’entrée ouest de Sept-Îles, près de secteurs habités. La population de la municipalité et des environs a raison de s’inquiéter des effets sur la santé publique. « Le développement économique ne doit se faire ni au détriment de la santé des travailleuses et travailleurs de la future mine ni des résidentes et résidents de la région », rappelle Pierre Patry, trésorier de la CSN.

En 2014, rappelons qu’une enquête du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) avait conclu que le projet n’était « pas acceptable dans sa forme actuelle ». Est-ce que la dizaine de nouvelles exigences ajoutées par Québec sauront répondre aux craintes fondées du BAPE, des autochtones et des citoyennes et citoyens? Le CCCN-CSN, la FIM-CSN et la CSN seront très vigilants pour s’assurer que développement économique rime avec santé publique et respect de l’environnement.

Ainsi, le CCCN-CSN, la FIM-CSN et la CSN se donnent le temps de bien analyser les détails de l’annonce gouvernementale d’aujourd’hui avant de se dire satisfaits trop rapidement. Les libéraux nous ont trop souvent habitués à des cadeaux empoissonnés au fils des années.

À propos du Conseil central Côte Nord (CCCN-CSN)

Le Conseil central Côte-Nord regroupe plus de 50 syndicats représentant quelque 5500 membres sur un territoire qui s’étend de Tadoussac à Blanc-Sablon en passant par Anticosti et Fermont.

À propos de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN)

La Fédération de l’industrie manufacturière rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec.

À propos de la CSN

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Le Bas-Saint-Laurent célèbre Radio-Canada

Ce soir, vingt-cinq artistes d’ici et d’ailleurs montent sur la scène de la salle Desjardins-Telus de Rimouski afin d’appuyer Radio-Canada. Plus de 500 personnes ont répondu à l’appel lancé par des artisans de la région et les Amis de Radio-Canada.

En cette journée internationale des femmes, Danielle Doyer, mairesse de Mont-Joli, première femme à occuper ce poste, a lancé un message de soutien à la grande dame qu’est Radio-Canada en région. « Il n’est pas normal que nous devions nous battre ainsi pour obtenir le respect de notre droit à une production et à une diffusion publique qui reflète l’entièreté de nos régions. Sans ce miroir essentiel, il nous manque un outil collectif de communications et de développement local et régional, un espace qui fait vivre notre culture, nos réalités et notre quotidien, un lieu qui nous permet de savoir d’où nous venons pour mieux choisir où nous voulons aller ». Le spectacle de solidarité et de prise de parole, présenté gratuitement, a commencé avec un rassemblement dans le foyer de la salle Desjardins-Telus.

Ce fut l’occasion d’échanger sur les suites à donner à l’événement d’aujourd’hui avec les artisans de Radio-Canada Est du Québec et avec le porte-parole de la campagne Tous amis de Radio-Canada, Pierre Maisonneuve. « Après Sherbrooke, le Saguenay-Lac-Saint-Jean, Moncton, Montréal et Rouyn-Noranda, le Bas-Saint-Laurent se rassemble afin de défendre la présence de Radio-Canada/CBC dans leur belle région. Plus que quiconque, les citoyennes et les citoyens du Bas-Saint-Laurent savent ce que c’est que de perdre leur producteur et leur diffuseur public. Il faut se souvenir qu’en 1990, la haute direction de Radio-Canada avait procédé à la fermeture de toutes les stations de télévision régionales de l’Est du Québec. Ce n’est qu’en juillet 2012 que nous avons pu voir renaitre la production télévisuelle, ici, à Rimouski, pour le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et la Côte-Nord. Pour contrer ces reculs, nous devons donc poursuivre nos moyens d’action citoyenne qui commence à donner leurs fruits, il faut poursuivre notre lutte à la défense de Radio-Canada », de déclarer Pierre Maisonneuve, porte-parole de Tous amis de Radio-Canada.

La soirée est animée par madame Lyse Bonenfant, bien connue des auditeurs de Radio-Canada au Bas-Saint-Laurent. Sont présents au spectacle, The Lost Fingers, Equse, Guillaume Arsenault, Dylan Perron, Olivier D’amours, Antoine Létourneau-Berger, Valérie Sabbah, Véronique Bilodeau, Paule-Andrée Cassidy, Vincent Gagnon, Marilie Bilodeau, Divanlit et le Projet Quatuor. Des personnalités de la région sont aussi présentes pour affirmer l’importance du producteur et du diffuseur public à la vitalité culturelle, au rayonnement et à la diffusion de l’information en région.

Le spectacle est une initiative de la campagne Tous amis de Radio-Canada. Il est organisé par les artisans et les amis de Radio-Canada.

La campagne Tous amis de Radio-Canada a été lancée afin de défendre l’intégralité de notre seul producteur et diffuseur public national. Elle est organisée et soutenue par la Confédération des syndicats nationaux, de concert avec la Fédération nationale des communications-CSN et le Syndicat des communications de Radio-Canada (FNC-CSN).

Les sylviculteurs veulent en finir avec des conditions de travail d’un autre siècle

Huit sections locales du Syndicat national de la sylviculture (SNS-CSN) amorcent une négociation coordonnée de leurs conventions collectives afin d’améliorer leurs conditions de travail toujours dignes d’un autre siècle à plusieurs égards.

« Il est temps que nos employeurs traitent les sylviculteurs de façon équitable avec les autres travailleurs de l’industrie forestière. Si la forêt n’est pas régénérée par les sylviculteurs, c’est l’ensemble de la filière qui va manquer de bois. Nous sommes au cœur de la forêt », lance René Martel, président du SNS-CSN, un syndicat présent au Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie, en Mauricie, au Saguenay, sur la Côte-Nord.

Le SNS réclame donc une hausse de la rémunération des sylviculteurs de façon à permettre un réel enrichissement. Les demandes portent aussi sur des primes pour l’achat de l’équipement nécessaire aux travaux et un meilleur dédommagement pour les équipements de sécurité des sylviculteurs. Les sylviculteurs réclament également l’accès à un réseau WiFi sur les chantiers de même que la garantie d’un nombre minimal de semaines de travail par année. « La sylviculture est un travail difficile à cause du climat, des longs trajets pour se rendre au travail, des moustiques et des risques de blessures. Il faut absolument que les conventions collectives soient améliorées si on veut que ce métier continue d’attirer les jeunes du Québec », soutient Alain Lampron, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN).

Instabilité des conditions de travail

Le SNS dénonce par ailleurs le fait que certains employeurs font pression à la baisse sur les conditions de travail des sylvicultrices et sylviculteurs afin de soumissionner à plus bas prix sur les contrats sylvicoles distribués par Rexforêt pour le compte du gouvernement.

« Le ministre Laurent Lessard doit agir rapidement pour que les sylviculteurs puissent compter sur des conditions de travail décentes et stables à l’avenir. Assurer un budget global aux travaux sylvicoles n’est pas suffisant pour que les employeurs paient leurs employé-es convenablement », ajoute Alain Lampron, qui rappelle que le récent rapport de la fonctionnaire Paule Têtu recommandait justement de trouver des moyens d’imposer aux entrepreneurs des attentes relatives aux conditions de travail des sylviculteurs.

« Nos conditions de travail doivent maintenant être améliorées. Il n’est pas question de reculer », insiste René Martel, qui ajoute que le regroupement de huit sections vise à mieux faire entendre la voix de tous les sylviculteurs.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Le SNS-CSN compte onze sections locales situées dans les régions forestières du Québec dont huit sont présentement en négociation. Il compte quelque 400 membres. Le Syndicat national de la sylviculture est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), qui rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec.

Les syndicats du secteur public se mobilisent contre la fin de la prime de rétention

Les syndicats du secteur public de la Côte-Nord se mobilisent contre les offres présentées par le Conseil du trésor aux salariés du secteur public. La volonté du gouvernement de mettre un terme à la prime de rétention de 8 % pour les employés travaillant dans les secteurs de Sept-Îles, Port-Cartier, de Gallix et de Rivière-Pentecôte suscite la grogne non seulement des salariés visés, mais également d’un grand nombre de citoyens de la région.

« C’est tout un message contradictoire que les libéraux nous envoient, estime Guillaume Tremblay, président du Conseil central de la Côte-Nord (CSN). D’un côté, le gouvernement nous indique que la relance économique de la région repose sur le Plan Nord. Mais comment pourrons-nous assurer des services publics aux citoyens de la région si nous ne sommes pas en mesure de retenir les salariés nécessaires? Comment le gouvernement pense-t-il assurer la relance alors que la fin de cette prime de rétention aurait un impact négatif de l’ordre de 10 millions de dollars dans l’économie de la région? »

« En fonction de l’isolement de la région et du coût de la vie particulièrement élevé, cette prime est aujourd’hui toute aussi pertinente que lors de sa création il y a plus de 30 ans : répondre aux problèmes d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre dans les réseaux de la santé, de l’éducation et de la fonction publique dans la région, rappelle Sylvain Sirois, porte parole régional de l’APTS. La région est aux prises avec de graves problèmes de pénurie de main-d’œuvre et figure parmi celles qui ont le plus recours aux agences de placement. Mettre un terme à la prime de rétention ne fera qu’aggraver la situation! À moins que l’objectif ultime du gouvernement Couillard ne soit de fermer les régions? »

Pour Bertrand Méthot, conseiller régional de la FTQ, cette volonté du gouvernement s’ajoute à une série de mauvaises nouvelles économiques pour la région de Sept-Iles. « L’ensemble de la région subit les contrecoups de nombreuses fermetures d’entreprise et la perte de centaines d’emplois. La chute du prix du fer fait particulièrement mal. La fin de la prime de rétention, c’est l’équivalent de la perte de 200 emplois à 50 000$ par année pour l’économie de la région. C’est l’ensemble des commerçants, des entreprises et des citoyens qui en souffrira! »

Plan d’action

Cet après-midi, les représentants des différents syndicats de la région se réuniront afin de faire le point avec les trois négociateurs en chef du Front commun et développer un plan d’action en réponse aux offres du Conseil du trésor. Vers 16 h, ils formeront un comité d’accueil afin d’interpeler Jean D’Amours, ministre délégué aux Transports et à l’Implantation de la stratégie maritime, qui doit prononcer une allocution au Centre des congrès de Sept-Iles lors de la rencontre du Forum économique de la Côte-Nord. Plusieurs représentants du milieu économique de Sept-Îles et Port-Cartier ont déjà annoncé leur appui aux syndicats du Front commun.

Environ 7 500 travailleuses et travailleurs œuvrent dans les services publics sur la Côte-Nord, soit 16 % de la main-d’œuvre de la région. Ils sont présents dans les réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la fonction publique du Québec. Les conventions collectives du secteur public viendront à échéance le 31 mars 2015.

Les libéraux ont fait la vie dure à l’économie de la Côte-Nord

« Les mesures d’austérité du gouvernement libéral de Philippe Couillard nuisent à l’économie et au développement de la Côte-Nord accentuant ainsi la dévitalisation de notre région », déplore le président du Conseil central Côte-Nord (CSN) Guillaume Tremblay.

« Les nombreux projets de loi que les libéraux imposent vont assurément se traduire par des pertes d’emplois directs et par l’abolition de services de proximité pour les Nord-Côtiers », explique M. Tremblay. Ce dernier ajoute qu’avec la fermeture de la Conférence régionale des élus (CRÉ), l’abolition de l’Agence de la santé et des services sociaux et des Centres locaux de développement (CLD) ainsi que la réduction des services offerts par les Carrefours jeunesse-emploi (CJE), ce sont des pouvoirs décisionnels et des outils de concertation et de développement économique primordiaux qui quittent la Côte-Nord.

« Les fermetures des directions régionales des ministères des Forêts, de la Faune et des Parcs, de la Culture et des Communications, de l’Éducation, du Loisir et du Sport et de la Sécurité publique pour les déplacer au Saguenay-Lac-Saint-Jean et l’unité de gestion de l’île d’Anticosti transférée au Bas-Saint-Laurent sont des exemples de pertes importantes pour une région déjà durement touchée par une économie au ralenti », plaide le président du Conseil central Côte-Nord. « Pire encore, l’hémorragie ne s’arrêtera pas là : des rumeurs circulent au sujet d’autres directions régionales. Que va-t-il advenir de la direction régionale d’Emploi-Québec, et de celles des ministères des Affaires municipales, des Transports et de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation », s’interroge M. Tremblay.

Un double discours

Alors que ce gouvernement annonce la relance du Plan Nord et affirme une intention ferme de développer la Côte-Nord et ses richesses naturelles, il devient contradictoire d’ainsi dépouiller la Côte-Nord de ses centres décisionnels et de ses outils de concertation et de développement économique. On lance un drôle de message non seulement à la population du territoire, mais aussi aux futurs résidents, investisseurs et entrepreneurs. Après un tel saccage, qui aura maintenant envie de venir s’établir sur la Côte-Nord?

Le Conseil central Côte-Nord a multiplié les alliances avec les groupes sociaux ainsi qu’avec d’autres organisations syndicales pour informer et mobiliser la collectivité sur ces questions. Rappelons-nous la participation active de la population aux manifestations tenues dans quatre villes de la région tout au long de l’automne 2014 et le grand rassemblement du 29 novembre à Québec. Ajoutons à cela plusieurs rencontres avec nos syndicats et de nombreuses assemblées publiques. AUSTÉRITÉ le mot de 2014, les maux de 2015

L’année 2015 servira de baromètre quant aux impacts négatifs des annonces faites en 2014 par les libéraux. Mais il faudra certainement plus d’une année pour mesurer pleinement l’ampleur des dégâts tant économiques que sociaux.

Déjà en 2015 nous assisterons à une hausse des tarifs qui affecteront le revenu des familles. Le projet de loi 10 dans le domaine de la santé, le chambardement des commissions scolaires, l’augmentation des tarifs des services de garde, la diminution du financement des groupes communautaires, les compressions dans le financement des cégeps vont étouffer encore un peu plus la classe moyenne. Sans compter que d’autres compressions sont à venir dans le dépôt du prochain budget en mars 2015.

Toutes ces décisions sont prises avec un seul objectif, celui du retour à l’équilibre budgétaire pour 2015-2016, un choix idéologique qui va nuire aux intérêts de nos communautés, de la classe moyenne et des plus démunis. Ce gouvernement doit être à l’écoute des besoins de la population et reporter l’atteinte du déficit zéro, mais il doit surtout regarder davantage en direction de la colonne des revenus pour régler le problème du déficit.

En 2015, le Conseil central Côte-Nord va poursuivre la mobilisation autour de la politique d’austérité du gouvernement Couillard. Nous souhaitons établir un large front social pour informer les gens et lutter contre ces mesures qui vont nous appauvrir collectivement et accentuer les inégalités sociales.

Autre dossier chaud pour le Conseil central Côte-Nord, soit le renouvellement des conventions collectives des 500 000 travailleuses et travailleurs de l’État. Le ministre Coiteux ne semble pas vouloir négocier de bonne foi en annonçant dès maintenant un gel des salaires et des embauches ainsi que des reculs dans les conditions de travail. Au nombre de ces reculs visant spécifiquement notre région, mentionnons le retrait annoncé de la prime de rétention de 8 % à Sept-Îles et Port-Cartier. Selon certaines estimations, environ 2 000 personnes bénéficient de cette prime, ce qui représente un manque à gagner de huit millions de dollars pour la région, soit l’équivalent de 160 emplois à 50 000 $ par année.

Campagne électorale fédérale

Le Conseil central Côte-Nord va s’inviter dans la campagne électorale fédérale de 2015 pour faire la lutte aux conservateurs de Stephen Harper. « Que ce soit sur le plan social ou environnemental, ou en matière de travail, et même sur la scène internationale, ce gouvernement a été catastrophique », lance Guillaume Tremblay, président du CCCN. Pensons aux compressions sauvages imposées année après année à notre diffuseur public Radio-Canada, au saccage de l’assurance emploi et au quasi-démantèlement de Poste Canada qui contribuent à la dévitalisation de la Côte-Nord.

Sur le plan environnemental, nous allons continuer notre surveillance des activités d’exploration des hydrocarbures sur l’île d’Anticosti. Et comme d’autres, nous sommes en attente de voir la décision du gouvernement du Québec dans le dossier de Mine Arnaud à Sept-Îles.

Évidemment, le Conseil central Côte-Nord va appuyer tous ses syndicats qui renouvelleront leur convention collective. Nous leur offrirons un soutien sans faille dans leur quotidien, qui se complexifie année après année.

Des fermetures, pas de vision

Encore une fois, Produits forestiers Résolu (PFR) ferme des machines à papier au Québec : une à Clermont et une à Baie-Comeau. C’est 120 emplois de moins au Québec et 300 au total si on inclut la fermeture complète de l’usine d’Iroquois Falls en Ontario.

Pour tenter de se justifier, PFR accuse tour à tour la conjoncture dans le marché mondial du papier, le prix élevé de la fibre et les attaques des écologistes, mais est-ce que cette multinationale a fait tous ses devoirs ?

Avec la baisse du dollar canadien et la reprise économique aux États-Unis, il n’y a cependant aucune raison pour que les usines de papier du Québec ne soient pas alimentées en copeaux de façon suffisante par les scieries. On parlait même encore récemment d’un surplus de copeaux probable avec les fermetures de plusieurs machines à papier dans les années passées au Québec.

« Pour le moment, on constate surtout que plusieurs grands joueurs de l’industrie font pression sur le gouvernement parce qu’ils aimeraient pouvoir compter sur une garantie d’approvisionnement plus importante à un prix très bas, sans devoir se procurer du bois sur les enchères de la forêt publique (BMMB) ou auprès des producteurs en forêt privée », explique Alain Lampron, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM CSN). Ce dernier note par ailleurs que PFR ferme également une usine ontarienne qui n’est pourtant pas aux prises avec le nouveau régime forestier québécois.

D’autres causes doivent aussi être prises en compte pour expliquer le gâchis actuel. « PFR doit aussi se regarder dans le miroir et constater un manque chronique d’investissement dans ses usines depuis des années », déplore Jérôme Tremblay, président du Syndicat des travailleurs et des travailleuses du papier de Clermont (CSN). La députée libérale Caroline Simard tente justement de convaincre son propre gouvernement d’aider à moderniser l’usine de Clermont et de l’amener vers des projets de nanocellulose, bioplastique ou biocarburant.

La région de Charlevoix perd encore des emplois de qualité

« Il est inadmissible que le gouvernement du Québec ne tente pas de trouver une solution pour relancer l’industrie forestière sur une base plus solide, tant dans Charlevoix que dans le reste du Québec. La forêt fait partie intégrante de notre région et du Québec », lance Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches. Cette dernière rappelle que la région de Charlevoix-Est avait déjà perdu près de 200 emplois dans les six derniers mois avant l’annonce de PFR. « Le resserrement des règles à l’assurance-emploi du gouvernement Harper risque de forcer plusieurs personnes à quitter Charlevoix », estime Ann Gingras.

Le gouvernement doit agir rapidement

« Le ministre des Forêts, Laurent Lessard, doit sortir de sa torpeur. La CSN estime qu’il est grand temps que le gouvernement du Québec se penche sérieusement sur les causes du problème d’approvisionnement en copeaux, sur la modernisation et la diversification des usines et sur une réelle vision d’avenir pour les régions forestières du Québec. Investir dans le Plan Nord ne devrait pas être le seul projet de développement économique de ce gouvernement », de conclure Jean Lacharité, vice-président de la CSN. La scierie de Saint-Hilarion, qui approvisionne normalement l’usine de Clermont, a d’ailleurs obtenu un ajout de 100 000 mètres cubes d’approvisionnement en bois en juin dernier, mais cette addition tarde à se concrétiser complètement.

Jean Lacharité rappelle que l’accès au bois de la forêt publique, à l’énergie en provenance des barrages qui alimentent plusieurs entreprises forestières ou aux contrats d’achats de l’électricité des usines de cogénération devraient être des privilèges accordés à l’industrie en échange de retombées régionales conséquentes en matière d’emplois et d’investissements.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux. La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec. La FIM est présente dans l’ensemble du secteur forestier. Le Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CSN) a été fondé en 1918, il regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la capitale nationale et de la région Chaudière-Appalaches. Il représente 240 syndicats et plus de 45 000 membres dans tous les secteurs d’activité.

Un simple sursis pour l’usine de Baie-Comeau ?

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) s’inquiète de la très grande fragilité de la prolongation des activités annoncée pour une des machines de l’usine de Produits forestiers Résolu (PFR) à Baie-Comeau.

Le ministre des Forêts, Laurent Lessard, a salué publiquement le maintien en production de cette machine, mais cela pourrait bien être seulement un sursis pour quelques semaines, ou alors se faire au détriment d’une autre usine de PFR.

« Les travailleurs de l’usine PFR de Clermont ont appris qu’une de leurs deux machines allait fermer pour trois semaines et que les copeaux utilisés à Clermont allaient être transférés l’usine de Baie-Comeau pendant cette période », affirme le président du Jérôme Tremblay, président du Syndicat des travailleurs et des travailleuses du papier de Clermont. Il est donc probable que le prolongement des activités à Baie-Comeau ne soit que temporaire, à moins que la fermeture d’une machine à Clermont soit beaucoup plus longue que ce qui a été annoncé aux employé-es.

Rappelons qu’une des deux machines de l’usine de Clermont est en partie la propriété du New York Times qui utilise habituellement le papier provenant de cette usine située près de La Malbaie. À moins d’un changement de propriété de cette machine, l’usine de Clermont doit normalement continuer ses activités pour cet important client.

« Il ne faudrait pas que PFR profite de l’appui du gouvernement pour conserver une usine dans une région, pendant que l’usine d’une autre région supprime des emplois », met en garde Alain Lampron, président de la FIM-CSN. Pour éviter ce genre de piège, ce dernier propose d’ailleurs au ministre Lessard de mettre sur pied un comité provincial de relance du secteur du papier et de la forêt, plutôt que de faire une compétition entre les régions comme PFR en a l’habitude ces dernières années. Il serait par ailleurs opportun que ce comité soit en partie composé des représentants de travailleuses et des travailleurs qui ont à cœur la pérennité des emplois dans toutes les régions forestières du Québec.

À propos

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), qui rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec. La FIM est présente dans l’ensemble du secteur forestier. Quant à la CSN, elle représente 325 000 travailleuses et travailleurs, et ce, tant dans les secteurs privé que public.