La CSN lance sa campagne nationale en santé-sécurité du travail

Le 6 avril 2022 marque l’entrée en vigueur du régime intérimaire des mécanismes de prévention et de participation de la nouvelle loi 27. La Confédération des syndicats nationaux (CSN) saisit cette occasion pour lancer sa nouvelle campagne nationale en santé-sécurité du travail, qui a pour but d’enraciner cet enjeu crucial dans tous les milieux de travail sans exception et de le placer dans les priorités de notre action syndicale.

« C’est sous le thème Pour vraiment protéger tout le monde que nous lançons notre nouvelle campagne puisque les contrecoups de la loi 27 que devront encaisser les syndiqué-es et les non-syndiqué-es sont nombreux. La CSN s’assura que les organisations patronales siégeant à la Commission des normes, de l’équité et de la santé et sécurité du travail (CNESST) ne soient pas tentées d’imposer des reculs aux travailleuses et aux travailleurs couverts par les mécanismes de prévention des groupes prioritaires, de souligner Caroline Senneville, présidente de la CSN. Plus que jamais, nous devrons revendiquer que les mêmes protections soient appliquées de façon intégrale à toutes et à tous, et ce, peu importe le secteur d’activité dans lequel s’effectue le travail. »

 « Notre campagne s’étalera sur cinq ans et vise une bonification des lois en SST du fait que nous pouvons encore revendiquer des modifications à la loi 27 durant cette période cruciale. Malgré les reculs imposés, il est important de souligner que la loi comporte de nouvelles obligations pour tous les employeurs. En voici quelques exemples : de nouvelles responsabilités avec l’introduction des comités paritaires dans tous les milieux de travail de 20 salarié-es et plus ; l’identification obligatoire de tous les risques en SST liés à l’emploi, incluant les risques psychosociaux et ; l’introduction des représentants des travailleuses et travailleurs en SST dans tous les milieux de travail, de renchérir David Bergeron-Cyr, vice-président de la CSN et responsable politique de la SST. Il s’agit donc d’une occasion à saisir pour tous les milieux où la SST n’est pas encore à l’ordre du jour. »

« Depuis leurs fondations, les treize conseils centraux de la CSN au Québec travaillent de très près avec tous les syndicats de leurs régions respectives en matière de SST. Ils offrent les formations, le soutien et l’appui aux blessé-es et aux victimes d’une lésion ou d’un accident de travail devant les instances et les tribunaux. Nous serons donc plus que jamais au front pour constater les failles des nouvelles lois, en plus de faire appliquer les nouvelles règles qui toucheront désormais tous les milieux de travail. Pour nous, il s’agit de faire avancer la cause des travailleuses et des travailleurs, de lutter pour défendre leurs droits », de conclure Chantal Ide, vice-présidente du Conseil Central du Montréal métropolitain–CSN et responsable politique de la SST.

Retard de paiement sur le maintien de l’équité salariale : qu’est-ce que le gouvernement attend?

Le gouvernement cumule des retards de paiement inexcusables liés à des ententes de maintien de l’équité salariale touchant des milliers de travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux. Pour la FSSS–CSN, le SQEES-FTQ, le SCFP, l’APTS et la FP–CSN, le ministre Dubé doit mettre fin à l’attente en annonçant la date des paiements. Le gouvernement doit faire le nécessaire pour que ces versements soient faits le plus rapidement possible.

Des milliers de femmes sont toujours en attente du paiement du maintien de l’équité salariale. Elles ont travaillé depuis 2010 ou 2016 à des salaires en deçà de ce qu’elles auraient dû gagner. Ce sont plusieurs milliers de dollars que chacune de ces travailleuses attend. Une poignée d’établissements annoncent des dates. Mais nous attendons toujours que le gouvernement annonce la date officielle de versement, alors que ces sommes sont dues depuis longtemps et que le gouvernement peine à retenir le personnel dans le réseau. Ces retards n’aident en rien.

« En pleine sixième vague de COVID-19, la patience des travailleuses et des travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux a atteint ses limites. On leur demande encore de fournir des efforts dans le cadre de la pandémie, mais on n’est pas en mesure de leur verser leur dû. C’est bien beau vouloir refonder le réseau de la santé et des services sociaux, mais le gouvernement doit d’abord respecter ses engagements. Il en va de la confiance du personnel, qui est l’épine dorsale de tout changement dans le réseau. Est-il nécessaire de rappeler que le personnel constitue l’un des quatre piliers du projet de refondation du ministre? Le négliger envoie un très mauvais signal », concluent les porte-paroles syndicaux de la FSSS–CSN, du SQEES-FTQ, du SCFP, de l’APTS et de la FP–CSN.

C-18 : une excellente nouvelle pour les médias d’information, estime la FNCC–CSN

La Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN), qui représente la vaste majorité des employé-es des médias d’information francophones au Canada, se réjouit du dépôt du projet de loi C-18 par le ministre du Patrimoine, Pablo Rodriguez, aujourd’hui. Alors que la fédération a multiplié les appels à l’aide au cours des dernières années, quant aux impacts bien réels que représente l’appropriation croissante des revenus publicitaires et des contenus journalistiques par les géants du Web, la FNCC–CSN estime que le projet de loi présenté ce matin propose les meilleurs outils législatifs disponibles pour contraindre les GAFAM à rémunérer correctement les contenus journalistiques qui abreuvent leurs plateformes.

« Quand un projet de loi répond en grande partie aux objectifs que les syndicats du secteur de l’information s’étaient fixés, il faut le reconnaître et s’en réjouir ! », avance d’emblée la présidente de la FNCC–CSN, Annick Charette. « L’objectif de ce projet de loi était d’imposer un partage plus équitable des revenus publicitaires en forçant les géants du Web à négocier des ententes avec les entreprises journalistiques. En ce sens, sous réserve d’une analyse plus approfondie, nous croyons que les mécanismes contenus dans le projet de loi sauront remplir cet objectif. »

La FNCC–CSN salue en particulier le fait que le gouvernement ait restreint la durée de la période de négociation (au cours de laquelle les géants du Web auront à s’entendre avec les entreprises) et qu’il ait prévu le recours à un mécanisme d’arbitrage en cas d’échec des négociations.

« À la CSN, on s’y connaît : négocier sans rapport de force ou sans obligation de résultat, ça donne rarement des résultats positifs. Il est donc important de maintenir cette possibilité de recourir à l’arbitrage, particulièrement dans cet écosystème particulier où le rapport de force entre les médias canadiens et les multinationales du numérique est complètement déséquilibré », souligne Annick Charette.

Avec l’ensemble des syndicats qu’elle regroupe, la FNCC–CSN entend prendre part activement aux travaux parlementaires entourant l’étude du projet de loi C-18.

« Les premières victimes de la chute brutale des revenus publicitaires subie par les médias d’information, ce sont les journalistes et l’ensemble des employé-es des entreprises journalistiques que nous représentons, rappelle la présidente de la FNCC–CSN. Ils ont subi les fermetures de journaux, les mises à pied massives et une panoplie de contraintes liées à une diminution des ressources financières. Une fois adoptée, cette loi devra répondre aux préoccupations exprimées depuis plusieurs années par ces travailleuses et ces travailleurs. » La FNCC–CSN aura à cœur de suivre ces ententes et de s’assurer que les nouveaux revenus ainsi générés se répercutent positivement sur le plan des conditions de travail et de pratique professionnelle des travailleurs et des travailleuses de l’information.

La CSQ, la CSN et la FTQ annoncent la formation d’un front commun

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) annoncent la constitution du Front commun en vue des négociations pour le renouvellement des conventions collectives des travailleuses et des travailleurs du secteur public. Les trois centrales soulignent également que cette annonce coïncide avec le 50e anniversaire de la formation du premier front commun de 1972.

« Il y a de quoi être fiers aujourd’hui! Unir nos voix et joindre nos forces en formant un front commun, une demande qui vient des membres. C’est ce qui est notamment ressorti des consultations menées : les membres ont exprimé leur volonté que l’on travaille en alliance pour envoyer un message clair au gouvernement devant l’ampleur de la tâche à venir », de déclarer Éric Gingras, président de la CSQ, François Enault, premier vice-président de la CSN et responsable de la négociation du secteur public et parapublic, et Daniel Boyer, président de la FTQ.

« Nous avons à peine terminé une négociation hier que déjà, demain, nous en entamerons une autre, mais le contexte est bien différent, cette fois!, poursuivent les leaders syndicaux. Pour nous, il est clair que les résultats de la dernière négociation, menée dans un contexte extraordinairement difficile, ne sont qu’un tremplin pour celle qui vient. Cette fois, il faut s’attaquer aux problèmes de fond, nos membres ont été très clairs là-dessus. On en parle beaucoup, et depuis longtemps; c’est le temps d’agir concrètement, et des solutions, nous en avons. Et à ce chapitre, nous rappelons au gouvernement que ça passe nécessairement par les négociations! »

Au nombre des différents défis à relever, notons l’amélioration des conditions de travail et de pratique, l’attraction et la rétention du personnel et l’amélioration des conditions salariales – pour tenir compte notamment de l’inflation qui frappe durement les travailleuses et les travailleurs –, qui feront évidemment partie des éléments soulevés par le Front commun. De façon plus précise, les revendications syndicales du Front commun seront constituées à partir des consultations menées auprès des membres, un processus qui s’enclenchera au cours des prochains mois.

Ces problèmes, déjà présents avant la pandémie, se sont exacerbés au cours des deux dernières années, tout particulièrement dans le contexte de la crise sanitaire qui a secoué davantage les réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux, de l’enseignement supérieur et des organismes gouvernementaux. Sans compter les enjeux liés à la pénurie de main-d’œuvre qui frappe de plein fouet les réseaux publics, notamment en raison des conditions de travail non concurrentielles et difficiles.

« C’est un message de solidarité et d’unité qui émane de ce front commun. Au cours des derniers mois, nos trois organisations ont parlé à plusieurs reprises de l’importance du dialogue social afin de trouver, ensemble, des solutions qui amélioreront les conditions de travail et d’exercice d’emplois de celles et de ceux qui œuvrent au quotidien dans les réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux et de l’enseignement supérieur. Nous sommes les porte-parole de celles et ceux qui offrent les services et les soins à la population et nous allons nous assurer qu’on les écoute et qu’on prend en considération leurs besoins. Bref, ces solutions sont urgentes pour donner de l’air à notre monde, qui en a besoin, et pour pérenniser nos réseaux à long terme. On a largement dépassé l’étape des mesures temporaires », lancent les chefs syndicaux, en conclusion.

Après avoir mené des consultations auprès des membres, le Front commun déposera ses demandes au Conseil du trésor à l’automne prochain. Rappelons également que les conventions collectives viendront déjà à échéance dans un an, soit le 31 mars 2023.

Profil du Front commun
Ensemble, la CSQ, la CSN et la FTQ représentent plus de 355 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur.

Large appui de la Société civile envers la Première Nation de Long Point face à Sayona Mining et lancement d’une pétition de soutien internationale

Neuf regroupements et comités citoyens, groupes environnementaux, syndicat et organisme communautaire de l’Abitibi-Témiscamingue joignent leurs voix pour soutenir la Première Nation de Long Point (LPFN) dans ses demandes adressées le 21 mars 2022 au gouvernement du Québec concernant les activités de Sayona Mining en Abitibi-Témiscamingue. Ils invitent par la même occasion l’ensemble de la population de la région à signer leur pétition de soutien internationale envers la Première Nation de Long Point. La pétition est déjà disponible en français et en anglais et elle le sera sous peu en espagnol.

Le Conseil de LPFN demande au gouvernement du Québec les ressources pour mener sa propre étude d’impact des activités minières de Sayona Mining sur son territoire ancestral non cédé. Il demande également que l’ensemble des activités minières de Sayona Mining sur le territoire Anicinape Aki, en Abitibi-Témiscamingue, soit assujetti à une seule et même étude d’impact cumulative, plutôt que de se limiter uniquement à l’évaluation du gisement Authier Lithium situé à La Motte.

Les organismes à appuyer la démarche, en date d’aujourd’hui et classés en ordre alphabétique :

  • Action boréale
  • Centre Entre-Femmes
  • Collectif des Pas du lieu
  • Coalition anti-pipeline Rouyn-Noranda
  • Comité citoyen de protection de l’esker
  • Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec (CCATNQ–CSN)
  • Mères au front – Rouyn-Noranda
  • Mères au front – Val-d’Or
  • Regroupement vigilance mines de l’Abitibi et du Témiscamingue (Revimat)

Citations :
« Les membres de la Première Nation de Long Point sont les mieux placés pour analyser et prendre position sur les impacts des projets miniers qui les affectent », Élise Blais-Dowdy, co-porte-parole du Comité citoyen de protection de l’esker.

« Sans nier l’utilité du lithium pour lutter contre la crise climatique, cette lutte ne doit pas servir de prétexte, encore une fois, pour détruire les territoires des peuples autochtones sans leur accorder la place qui leur revient dans le processus décisionnel », Geneviève Béland de Mères au front – Val-d’Or.

« Nous entendons et nous partageons les préoccupations des femmes et des familles Anicinapek de Winneway, notamment en ce qui concerne les impacts sur l’eau du projet global de Sayona Mining », Julie Côté, du Centre Entre-Femmes de Rouyn-Noranda.

« N’oublions pas qu’il s’agit de la même compagnie minière qui a tenté par tous les moyens d’éviter le BAPE pour le projet Authier durant trois ans. Son grand projet a considérablement changé depuis son assujettissement de force en 2019 : les études complètes doivent être revues pour tenir compte de ces changements et des impacts des trois gisements », Marc Nantel, porte-parole du Revimat.

« Tous les projets de Sayona sont interreliés. Il faut donc évaluer en amont les impacts environnementaux de l’ensemble des activités de Sayona Mining pour permettre au public de se prononcer sur les réels enjeux environnementaux, sociaux et économiques », Félix-Antoine Lafleur, président du CCATNQ–CSN.

« Pour éviter de répéter son erreur dans le dossier Gazoduq/GNL, le gouvernement doit fermer la porte au saucissonnage des projets interreliés par un même promoteur en exigeant une seule et même évaluation environnementale », François Gagné, co-porte-parole de la Coalition anti-pipeline Rouyn-Noranda.

« Miner pour la “transition énergétique” ne changera rien à la racine du problème si nous répétons les mêmes structures du colonialisme et de dépossession des richesses naturelles que l’industrie minière reproduit partout dans le monde », Johanne Alarie, de Mères au front – Rouyn-Noranda.

« Refuser de soutenir concrètement les demandes de la Première Nation de Long Point qui vise la mise en oeuvre de leur droit à l’autodétermination nous maintiendrait dans un régime colonial pilleur de ressources naturelles », Henri Jacob, président de l’Action boréale.

« Les claims que promet de dynamiter Sayona Mining à perpétuité sont des lieux vivants, habités, occupés, aimés et partagés par les Peuples d’ici, contrairement aux actionnaires de la compagnie qui continuent cinq ans plus tard d’essayer d’éviter les évaluations environnementales les plus rigoureuses et complètes », Marie-Hélène Massy-Émond, artiste instigatrice du Collectif des Pas du lieu.

Plan santé : pas de refondation sans concertation

C’est avec un sentiment partagé d’appréhension et d’urgence d’agir que les syndicats du réseau de la santé et des services sociaux (RSSS) ont pris connaissance du Plan pour mettre en œuvre les changements nécessaires en santé, dévoilé aujourd’hui par le ministre Christian Dubé. Malgré les objectifs louables et l’ouverture démontrée par ce dernier, l’APTS, la FIQ et la FIQP, la FP–CSN, la FSQ-CSQ, la FSSS–CSN, le SCFP, le SPGQ et le SQEES-FTQ craignent que ce plan santé, et services sociaux rappelons-le, ne soit qu’un vaste exercice de relations publiques en vue des prochaines élections.

Pour les organisations syndicales, le plan présenté est très ambitieux, elles comprennent que l’ensemble des mesures soumises ne pourront pas toutes être réalisées à court terme. Plusieurs d’entre elles ont d’ailleurs déjà été l’objet d’annonce ou d’engagement de la part du gouvernement. Les organisations demandent donc au ministre Dubé de prioriser les mesures visant une meilleure organisation du travail afin d’offrir de meilleures conditions d’exercice.

Pour ce faire, les organisations syndicales invitent le ministre à poser d’ores et déjà un premier geste concret en mettant en place dès maintenant une série de solutions pour attirer et retenir le personnel. Il ne doit pas attendre cinq ans pour agir! Elles souhaitent également des échanges dès maintenant afin de convenir de solutions à mettre en place car il y a urgence d’agir.

Ainsi, selon elles, le ministre Dubé devra obligatoirement leur faire une place importante dans l’élaboration ainsi que la mise en œuvre des mesures retenues. Les solutions apportées par les travailleuses et travailleurs du RSSS doivent y être réellement prises en compte s’il veut vraiment rebâtir le réseau public et que la population en soit fière. Il en va de même s’il veut atteindre son objectif de faire du RSSS un employeur de choix et favoriser l’attraction et la rétention des salarié-es dans le réseau public.

D’ailleurs la place accordée au secteur privé inquiète particulièrement les syndicats, qui craignent un effet de vases communicants en défaveur du secteur public. On manque déjà de personnel dans le secteur public, ce sera pire si le privé embauche davantage. Cela aura pour effet d’accentuer la création d’un système à deux vitesses où l’accessibilité à des soins et des services partout sur le territoire est déjà remise en question. Les organisations syndicales réclament un moratoire sur tout nouveau projet de privatisation et invitent plutôt le gouvernement à une discussion en profondeur avec l’ensemble des partenaires du RSSS pour entamer une véritable refonte du réseau.

« Depuis le début de la pandémie, le gouvernement Legault a soufflé le chaud et le froid lorsqu’il s’agissait d’impliquer les syndicats dans la prise de décisions et la mise en place de mesures pour assurer la prestation des soins et des services, favorisant les arrêtés ministériels plutôt qu’une véritable concertation. Les déclarations du premier ministre Legault sur sa page Facebook semblent encore aller en ce sens. On ne peut pas rebâtir le RSSS à coups de décrets, mais plutôt en établissant une relation de confiance et d’écoute. Cela passe nécessairement par la mise en commun des forces de toutes les actrices et tous les acteurs. Si le ministre Dubé s’engage véritablement dans cette voie, il pourra compter sur notre participation », ont déclaré les représentantes et représentants de l’APTS, la FIQ et la FIQP, la FP–CSN, la FSQ-CSQ, la FSSS–CSN, du SCFP, du SPGQ et du SQEES-FTQ.

Budget provincial : un budget électoraliste et des mesures non ciblées

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) déplore que le budget 2022-2023 du gouvernement provincial, présenté aujourd’hui par le ministre Éric Girard, en fasse trop peu pour réparer un Québec et des services publics mis à mal par des années d’austérité et deux ans de pandémie. Qui plus est, le gouvernement fait preuve d’une prudence financière inexplicable alors que la dette est amplement maîtrisée et que la situation financière ne justifie absolument pas une telle prudence.

Les services publics ont encore mal
Malgré des annonces positives pour le secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur, la CSN demeure prudente. « On a hâte de connaître les détails pour voir où va aller l’argent. Pour voir si l’on va assister à une véritable relance post-COVID, ou bien si ce seront des mesures saupoudrées. Pour ce qui est de la santé, les montants annoncés sont navrants : ils ne feront que maintenir le niveau actuel du réseau, qui est dans un état lamentable et qui fait face à de graves pénuries de main-d’œuvre », déclare Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« Il va falloir que quelqu’un comprenne, à Québec, que ne pas faire de rattrapage massif en santé, après des années de coupures et des mois de délestage, c’est en quelque sorte maintenir l’austérité. La santé et les services sociaux sont un rouage essentiel de l’économie. Sans réinvestissement important, pas d’attractivité pour les travailleuses et travailleurs. Et ce n’est certainement pas le recours au privé qui va régler les choses : ça va plutôt favoriser l’exode du personnel », selon Mme Senneville.

Des mesures peu porteuses pour ceux qui en ont besoin
Pour la centrale syndicale, le montant de 500 $ qui sera remis à plus de 90 % des contribuables est une mesure non ciblée, trop généreuse pour les personnes à hauts revenus, et insuffisante pour ceux qui en ont le plus besoin. Une mesure plus circonscrite contre la hausse du coût de la vie devrait passer entre autres par des hausses de salaires conséquentes pour soutenir efficacement et durablement la population. Et une majoration beaucoup plus importante du salaire minimum, sur lequel le gouvernement pourra prélever taxes et impôts. À propos d’une éventuelle baisse d’impôts, la centrale syndicale est catégorique : cette stratégie profite aux plus nantis tout en nuisant au financement des services donnés à l’ensemble de la population.

En plus des services publics, la relance économique doit passer par des investissements majeurs dans les infrastructures, la formation et la requalification de la main-d’œuvre et dans les milieux qui sont et seront affectés par la transition écologique.

Une « réserve » insensée
« En annonçant vouloir réviser les cibles de réduction de la dette pour les 10 ou 15 prochaines années, le gouvernement détournera des dizaines de milliards de dollars de revenus vers le Fonds des générations et se privera ainsi de réinvestir de façon majeure dans les services publics et le développement économique. Cela laisse croire que les finances sont en mauvais état, ce qui n’est absolument pas le cas. On creuse notre déficit social pour payer une dette qui est largement maîtrisée. Nous, ce qu’on demande, c’est d’investir dans notre présent avant de se priver pour l’avenir », conclut la présidente.

Médicaments et soins dentaires, une occasion à saisir pour le Canada

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) encourage les partis politiques à Ottawa à s’engager dans la mise en place concrète d’un régime universel d’assurance-médicaments au Canada et de politiques assurant l’accès à des services dentaires pour les Canadiennes et les Canadiens qui en ont le plus besoin. Ces mesures, ainsi qu’un soutien accru du gouvernement fédéral au logement abordable, sont au cœur d’une alliance annoncée plus tôt aujourd’hui entre le Parti libéral du Canada et le Nouveau parti démocratique. Ce dernier s’engage à appuyer le gouvernement à la Chambre des communes pour l’adoption des prochains budgets en échange de l’engagement du gouvernement à travailler activement à la mise en place de ces mesures.

« Pour nous, il en va de la responsabilité de tous les élu-es de la Chambre des communes de travailler activement à la mise en œuvre de ces politiques, explique la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Nous appelons toutes et tous les députés à mettre l’intérêt collectif au sommet des priorités pour que ces projets deviennent réalité. Il est grand temps que toutes les Canadiennes et tous les Canadiens aient accès aux médicaments dont ils ont besoin. Ce sont aussi de bonnes politiques sur le plan économique, car cela permet de renforcer les services publics partout au pays, notamment au Québec tout en permettant un meilleur contrôle de la croissance des coûts du système, les médicaments en étant une composante importante. »

La CSN se montrera très vigilante pour s’assurer que les Québécoises et les Québécois bénéficient de ce nouveau régime universel, car le régime québécois actuel d’assurance-médicaments ne correspond plus à nos besoins collectifs, notamment en raison des problèmes d’accessibilité, d’équité et de contrôle des coûts.

En parallèle, la CSN réitère l’importance pour le gouvernement fédéral d’augmenter le niveau de ses transferts aux provinces en matière de santé et de services sociaux.

Notons enfin que l’entente d’alliance PLC–NPD prévoit la présentation d’un projet de loi visant à interdire l’emploi de travailleurs de remplacement (briseurs de grève) lors de conflit de travail dans des entreprises sous juridiction fédérale.

Budget 2022 : insuffisant pour réparer nos réseaux

En réaction au budget déposé aujourd’hui, la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN (FSSS–CSN) aurait souhaité que le gouvernement en fasse davantage pour aider nos réseaux mal en point après deux ans de pandémie. Pour la FSSS–CSN, il aurait fallu aller chercher les revenus nécessaires pour avoir les moyens de nos ambitions pour réparer nos réseaux.

« Notre réseau de la santé et des services sociaux subit de plein fouet les impacts de la pandémie. C’est plus que du rattrapage : il faut aussi s’assurer de fournir plus d’investissements qui assureront son attractivité auprès du personnel et l’accessibilité de ces services pour la population. Comme une anomalie dans le système que le gouvernement ne veut pas résoudre, le privé en santé est la brèche qui fait que notre réseau public ne peut pas se rétablir. Notre réseau a besoin d’une refondation en profondeur, basée sur les principes de décentralisation, de démocratisation et d’amélioration des conditions de travail. Une réforme telle que celle-là aura besoin de financement pour se réaliser pleinement et ainsi répondre aux besoins de la population québécoise. C’est un budget qui manque d’ambitions et qui n’en fait pas assez pour régler l’enjeu du manque de personnel », lance Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN.

Il en va de même pour les services de garde éducatifs à l’enfance, souligne Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN. « On nous a promis 37 000 nouvelles places. Les familles ne peuvent attendre encore 18 mois, voire 2 ans, avant de concrétiser le tout. Pourtant, ce n’est pas faute de les avoir informés de la situation du réseau dès le début de leur mandat. Le recul des droits des femmes pendant la pandémie est un fait qui ajoute à la situation. Si on y additionne le manque de places de qualité et à contribution réduite, cela devient une catastrophe pour de nombreuses jeunes familles et surtout pour les femmes alors contraintes dans beaucoup de cas de demeurer à la maison. Le gouvernement doit en faire plus pour appuyer les travailleuses des services de garde et les familles ! »

Avec le vieillissement de la population, la FSSS–CSN est également déçue de constater le peu d’investissement supplémentaire pour les soins et les services à domicile. « C’est un investissement avec lequel tout le monde gagnerait, puisqu’il revient moins cher que d’aller en centre d’hébergement. Qui ne souhaite pas vieillir à la maison ? Pourtant, le gouvernement ne met pas en place ce qu’il faut pour rattraper le retard du Québec », de conclure Réjean Leclerc.

La CSN demande la fin des versements au Fonds des générations

Alors que Québec prévoit avoir atteint sa propre cible d’endettement au 31 mars de cette année, la CSN réclame la fin du versement annuel au Fonds des générations afin que ces milliards, qui auront finalement eu depuis 2006 un effet limité sur la réduction du ratio dette brute/PIB, soient réinvestis en financement des services publics, dans les programmes sociaux, les infrastructures, la formation des salarié-es et des mesures environnementales.

« Il faut se rappeler que ces milliards ne sont pas de nouveaux revenus, mais des sommes qui, pour l’essentiel, étaient destinées au financement des services publics avant la création du fonds. Pour la CSN, il est inacceptable que le Québec se prive de marges de manœuvre récurrentes de 4 milliards $ pour rembourser une dette qui est sous contrôle. Surtout dans un contexte de grave sous-financement des services publics, après des années d’austérité et deux ans de pandémie » dénonce Caroline Senneville, présidente de la confédération.

Les constats émis par de nombreux économistes réputés vont dans le même sens. « Ce qu’ils nous disent, c’est qu’il n’est pas normal que, lors de la première vague, moins de 300 personnes COVID-positives aient suffi à mettre sur pause une économie de 8 millions d’habitants. Pas normal non plus que le Québec soit la province qui a le moins de lits d’hôpitaux par habitant, que nous soyons parmi les provinces qui dépensent le moins par élève ou par étudiant en éducation et en enseignement supérieur, que la bonification du nombre de places dans les services de garde éducatifs en CPE n’aboutisse pas, que les CHSLD et les RPA soient en piteux état, que les pénuries de main-d’œuvre frappent un peu partout. Nous, ce qu’on demande, c’est d’investir dans notre présent avant de se saigner pour l’avenir », ajoute la présidente.

« Le Fonds des générations, malgré son nom très “marketing”, est en fait constitué de montants extrêmement importants qui vont au remboursement de la dette alors que les finances sont déjà en bon état. Ce détournement budgétaire explique en partie le sous-financement des services publics et des programmes sociaux. Si le gouvernement décide de prolonger la mécanique du fonds et d’y investir chaque année des milliards, il va falloir se poser de sérieuses questions sur ses priorités et son engagement envers ses citoyens », déclare pour sa part Yvan Duceppe, trésorier de la CSN.

Les projections du gouvernement témoignent des sommes excessives consacrées au remboursement de la dette. « Ce que les économistes nous disent, c’est que la dette est beaucoup moins coûteuse qu’il y a 15 ou 20 ans, en raison des faibles taux d’intérêt, qui devraient rester bas dans un avenir prévisible. Ils disent également qu’il faut maintenant investir de manière importante dans les domaines qui favoriseront le développement économique et social, ajoute le trésorier. En plus de réinvestir massivement dans nos réseaux publics, il faut maintenir des aides aux milieux les plus touchés par la pandémie (les arts et la culture, l’hôtellerie, la restauration, les commerces de détail) et offrir aux travailleuses et aux travailleurs de meilleures formations et requalification de la main-d’œuvre », affirme M. Duceppe.

« L’humain doit être placé au centre de notre vision économique. Il n’y aura pas de développement digne de ce nom tant que des gens seront incapables d’aller travailler à cause de problèmes d’épuisement ou de santé mentale. Tant que le corps professoral et les parents devront se battre dans un système scolaire malmené et en manque de ressources. Tant que des milliers de gens attendront une chirurgie pour leur cancer ou pour reconstruire leur genou. Tant qu’il n’y aura pas de formation adéquate pour les travailleuses et les travailleurs, de mesures contre la pénurie de main-d’œuvre et de transition juste pour s’adapter aux changements climatiques, conclut Mme Senneville. Il y a urgence de réinvestir maintenant pour un demain plus prospère pour toutes et tous. »

Unanimes, les députés enjoignent le gouvernement à négocier

Par un vote unanime, l’Assemblée nationale du Québec a enjoint mercredi le gouvernement caquiste à négocier avec le Regroupement Les sages-femmes du Québec (RSFQ), qui est sans contrat de travail depuis deux ans.

« Nous espérons que cette motion sera le coup d’envoi de la négociation, s’est réjouie la présidente du RSFQ, Josyane Giroux. Après deux ans sans véritable discussion, il est plus que temps d’obtenir la reconnaissance professionnelle que nous méritons et une véritable équité dans nos conditions de travail. »

Adoptée « sans débat », la motion a été introduite au Salon bleu par la députée solidaire de Rouyn-Noranda, Émilise Lessard-Therrien. Trois ministres concernés par la négociation ont voté en faveur de son adoption : Christian Dubé (ministre de la Santé et des Services sociaux), Lionel Carmant (ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux), et Sonia Lebel (présidente du Conseil du trésor). Les cinq partis politiques représentés à l’Assemblée et les 101 député-es présents ont appuyé la motion.

Cette motion appelle à débuter les négociations « sans délai », reconnaît « le travail exceptionnel » de ces professionnelles de la santé et « les avantages connus du suivi sage-femme ».

Depuis avril 2020, seulement quelques rencontres avaient eu lieu entre le regroupement et les autorités du ministère de la Santé et des Services sociaux. Jusqu’à maintenant, les négociateurs gouvernementaux affirmaient qu’ils n’avaient aucun mandat pour négocier et donc, aucune offre à proposer.

Plus de 6500 courriels inondent les bureaux ministériels
Plus tôt en journée mercredi, les sages-femmes ont envoyé plus de 6500 courriels aux membres du Conseil des ministres. « Après deux ans sans négociation, ont-elles écrit, le travail doit commencer ! »

« Le Conseil des ministres a le pouvoir d’ordonner au Conseil du trésor de déposer une réponse à nos demandes, a rappelé la présidente du RSFQ. Avec la motion unanime de l’Assemblée nationale, le gouvernement n’a plus de faux-fuyant. »

« Dans le contexte difficile qui sévit présentement en obstétrique, il est totalement inacceptable que la CAQ laisse traîner la négociation, a ajouté le président de la Fédération des professionnèles de la CSN, Danny Roy. Il est grand temps que le gouvernement démontre que les femmes et les familles sont une priorité en donnant des mandats clairs à sa table de négociation. »

Fin de l’état d’urgence sanitaire : les syndicats dénoncent l’attitude autoritaire du gouvernement

Visiblement incapable de mesurer les effets dévastateurs des arrêtés ministériels qui pendant des mois ont sapé le moral des milliers de travailleuses et de travailleurs de la santé et des services sociaux, le gouvernement s’engage à nouveau dans cette voie. Pour la FSSS–CSN, la FSQ-CSQ, la FIQ et la FIQP, le SQEES-FTQ, le SCFP, l’APTS, la FP–CSN et le SPGQ, cela représente un déni de démocratie de même qu’un manque de respect de la volonté de leurs membres d’avoir des conditions de travail négociées de bonne foi. Les organisations syndicales feront tout en leur pouvoir pour que ce projet de loi ne soit pas adopté tel quel et prendront les mesures nécessaires pour se faire entendre, comme le prévoient les règles démocratiques.

Il n’y a plus d’urgence sanitaire, mais jusqu’au 31 décembre prochain, le gouvernement veut garder tous ses pouvoirs pour décréter comme il l’entend les conditions de travail du personnel du réseau de la santé et des services sociaux. Ce faisant, il se garde le droit d’imposer des mesures inéquitables, décrétées unilatéralement, sans consultation avec le personnel du réseau et leurs représentantes.

Avec le dépôt de son projet de loi sur la fin de l’urgence sanitaire, le gouvernement instrumentalise la crise sanitaire pour modifier unilatéralement des conditions de travail des travailleuses et des travailleurs de la santé et des services sociaux et favoriser la place du privé dans le réseau en prolongeant des contrats. De ce fait, il bafoue les droits syndicaux : le droit d’association et le droit à la négociation collective. Il dénie, de ce fait, les contre-pouvoirs et abuse de son pouvoir exécutif.

Le projet de loi ne précise pas les mesures que le gouvernement entend maintenir, ce qui ne fait qu’ajouter à la confusion des travailleuses et des travailleurs. Quelle garantie ont elles que les arrêtés ne reprendront pas du service? Que ce projet de loi ne sera pas prolongé après décembre? Dans cette pandémie, le passé semble garant de l’avenir. Encore une fois, le gouvernement ne fait preuve d’aucune transparence ni d’aucune capacité à collaborer avec qui que ce soit.

« Nous dénonçons fermement le projet de loi 28 qui vise véritablement à retirer le droit du personnel de la santé et des services sociaux de décider de leurs conditions de travail. Ce n’est pas en continuant de décider seul que le gouvernement va rétablir le lien de confiance avec l’ensemble des travailleuses et des travailleurs du réseau, bien au contraire. Encore une fois, le gouvernement jette de l’huile sur le feu et maintient le climat d’incertitude et de méfiance. Pour mettre fin à la crise, le gouvernement doit nous entendre et implanter des mesures permanentes pour reconnaître le personnel et attirer la relève », dénoncent les représentantes et représentants de la FSSS–CSN, de la FSQ-CSQ, de la FIQ et de la FIQP, du SQEES-FTQ, du SCFP, de l’APTS, de la FP–CSN et du SPGQ.

Fin de l’état d’urgence sanitaire : les syndicats craignent que le réseau de la santé s’effondre

Le gouvernement Legault aime parler de « refonder » le réseau de la santé et des services sociaux, mais il risque plutôt de s’effondrer si on laisse tomber toutes les mesures de soutien qui ont accompagné l’état d’urgence sanitaire depuis maintenant deux ans. Pour la FSSS–CSN, la FSQ-CSQ, la FIQ et la FIQP, le SQEES-FTQ, le SCFP, l’APTS, la FP–CSN et le SPGQ, il est urgent d’implanter des mesures permanentes à la fois pour reconnaître les efforts des travailleuses et travailleurs dans les deux dernières années et pour viser l’attraction et la rétention du personnel dans le futur.

Le gouvernement met fin à l’urgence sanitaire et donc aux mesures COVID implantées durant la pandémie dans les prochaines semaines. Ces mesures servaient aussi au maintien du réseau. Le gouvernement mettra donc fin à l’arrêté ministériel qui permettait aux employeurs de restreindre les conditions de travail du personnel, mais aussi aux mesures incitatives pour reconnaître les efforts du personnel. En agissant trop vite, les organisations syndicales craignent que le gouvernement accentue une vague de départ dans le réseau et cause une nouvelle multiplication de bris de services à la population.

« Avant d’aller de l’avant et de mettre fin aux mesures incitatives, le gouvernement doit réfléchir à l’effet que cela aura sur le personnel. Les travailleuses et travailleurs sont à bout de souffle après avoir lutté pendant deux ans contre la pandémie. On a déjà bien du mal à attirer et retenir le personnel dans le réseau, mettre fin rapidement aux mesures incitatives n’aiderait en rien. C’est pourquoi nous demandons au gouvernement d’engager des discussions avec nous pour une meilleure transition et pour identifier des solutions permanentes pour mieux appuyer le personnel du réseau », indiquent les représentantes et représentants de la FSSS–CSN, de la FSQ-CSQ, de la FIQ et de la FIQP, du SQEES-FTQ, du SCFP, de l’APTS, de la FP–CSN et du SPGQ.

Les organisations syndicales demandent de plus au gouvernement de revoir à la hausse les allocations kilométriques pour le personnel du réseau qui doit utiliser leur véhicule pour accomplir leur fonction. La hausse récente du prix de l’essence devient une contrainte financière importante pour le personnel visé, dans un contexte de manque de personnel.

Il est temps d’en finir avec les horaires de faction !

À l’instar des paramédics de l’ensemble du Québec, ceux de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec, membres de la CSN, s’apprêtent à déclencher une nouvelle grève à compter du 16 mars 2022. Les listes de services essentiels ont été revues dans l’objectif de mettre encore plus de pression sur les employeurs et sur le gouvernement du Québec. Sans convention collective depuis le 31 mars 2020, ces 120 paramédics entendent redoubler d’ardeur afin d’obtenir, notamment, l’élimination des horaires de faction qui sont toujours en vigueur en région, dont les secteurs de Malartic, d’Amos et de Ville-Marie.

Les horaires de faction sont des horaires de travail désuets en vertu desquels les paramédics doivent demeurer disponibles 24 h sur 24 durant 7 jours consécutifs pour répondre à des appels d’urgence. Par conséquent, ils n’attendent pas l’appel dans l’ambulance, prêts à partir, mais plutôt de leur domicile. On estime que cela peut ajouter jusqu’à 10 minutes au délai d’intervention des paramédics dans les régions couvertes par de tels horaires. Ce délai supplémentaire peut faire une différence importante lorsqu’il s’agit de sauver une vie ou de limiter les complications pour préserver la qualité de vie des usagères et des usagers.

« Ce qu’on veut, c’est être respecté, souligne le représentant du Syndicat des paramédics de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec–CSN, Harold Lavoie. Chaque jour, nous répondons présents pour servir la population. En intervenant rapidement, nous pouvons éviter des complications qui mineraient la qualité de vie des citoyennes et des citoyens, voire dans certains cas, leur sauver la vie. On s’attendrait à ce que le gouvernement entende nos besoins. Après tout, nos demandes n’ont rien d’extravagant. Malheureusement, le gouvernement nous tient pour acquis et nous pousse, par son immobilisme, à mettre en œuvre des moyens de pression plus costauds. Il est entièrement responsable de la situation ! »

Les paramédics négocient leurs conventions collectives de manière regroupée, au niveau national avec le Conseil du trésor, puisque l’État québécois fixe les conditions salariales de tout le secteur préhospitalier, même là où les services sont assurés par une entreprise privée, telle que Dessercom, en Abitibi. En plus de l’élimination des horaires de faction, ils réclament notamment un niveau de salaire compétitif par rapport aux salaires versés dans les autres services de sécurité publique ou encore dans les urgences des hôpitaux.

De son côté, le gouvernement offre des augmentations de seulement 6 % sur trois ans, ce qui aurait pour effet d’accroître encore davantage le fossé de rémunération entre les paramédics et tous les autres salarié-es qu’ils côtoient au quotidien. De plus, les syndicats réclament des moyens assurant que le personnel puisse manger et terminer leur quart de travail aux heures prévues.

« Personne ne peut prétendre que tout va pour le mieux actuellement dans le secteur préhospitalier, enchaîne le président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du- Québec, Félix-Antoine Lafleur. On a assisté récemment à Senneterre à une situation déplorable directement liée au manque de ressources sur le territoire. Et d’autres situations semblables se sont produites un peu partout au Québec ces derniers mois. Nous nous expliquons bien mal que nous, les syndicats, soyons les seuls à travailler activement à la recherche de solutions alors qu’il en va du bien commun de toute notre région. »

Le syndicat et la CSN mènent d’ailleurs une vaste campagne de visibilité dans la région pour sensibiliser la population à l’urgence d’éliminer les horaires de faction des paramédics pour instaurer à la place des horaires à l’heure.

La vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Roxanne Brassard, rappelle que le gouvernement a pu conclure des règlements avec la quasi-totalité des salarié-es de l’État. Il n’y a aucune raison pour que les négociations du préhospitalier s’enlisent.

« Sans conteste, les paramédics font partie de ces anges gardiens dont le gouvernement hésite à reconnaître concrètement le travail. Il faut comprendre à quel point cela peut être frustrant pour ces hommes et ces femmes qui se donnent corps et âme chaque jour sans aucune reconnaissance. C’est scandaleux qu’en 2022, les services préhospitaliers d’urgence du Québec reposent encore sur le dévouement de paramédics sous-payés, régulièrement forcés à faire des heures supplémentaires alors qu’ils n’ont même pas eu de pause repas durant leur journée. Ça doit changer ! »

« Maintenir les travailleuses et les travailleurs au salaire minimum dans la pauvreté : quel choix consternant ! » 

Dans le cadre des consultations portant sur le projet de règlement modifiant le salaire minimum, la coalition Minimum18$ dépose aujourd’hui un avis portant sur le salaire minimum au Québec. Les avantages d’une hausse du salaire minimum à 18 $ l’heure sont trop nombreux pour que le ministre du Travail, Jean Boulet, refuse d’en tenir compte. 

Les avantages d’un salaire minimum à 18 $ 
D’entrée de jeu, les membres de la coalition Minimum18$, qui regroupe plusieurs acteurs syndicaux, communautaires et de défense des droits des travailleuses et des travailleurs, rappellent que, selon les principaux indicateurs, il faut au moins 18 $ l’heure au Québec pour qu’une personne travaillant à temps plein puisse espérer sortir de la pauvreté.  

Selon la porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté, Virginie Larivière, « en décidant de hausser le salaire minimum à un maigre 14,25 $ l’heure le 1er mai prochain, le gouvernement a fait un choix consternant : celui de maintenir dans la pauvreté des centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs qui gagnent moins de 18 $ l’heure, dont une majorité sont des femmes. Pour une semaine de 35 heures, cela fait à peine 500 $… avant les déductions. Comment les membres du gouvernement croient-ils que tous ces travailleurs et travailleuses peuvent arriver à la fin du mois à payer leur loyer et leur nourriture et à prendre soin de leurs enfants avec un tel revenu? » 

Par ailleurs, l’avis présenté au ministre Boulet aujourd’hui détaille les nombreux avantages qu’une hausse du salaire minimum à 18 $ pourrait avoir également pour les employeurs dans le contexte actuel du marché de l’emploi. Ceux-ci pourraient épargner sur les coûts engendrés par le roulement de personnel (notamment en matière de formation et d’encadrement), améliorer leur productivité en comptant sur une main-d’œuvre motivée offrant un meilleur rendement et se concentrer sur la qualité de la production plutôt que sur la stabilisation de leur main-d’œuvre.  

Des arguments macroéconomiques sans fondement 
L’autre pan de l’avis de Minimum18$ démontre que les arguments macroéconomiques mis de l’avant par le gouvernement pour justifier une approche conservatrice dans la fixation du salaire minimum sont sans fondement. 

« Pourquoi le gouvernement s’obstine-t-il à plafonner le salaire minimum à 50 % du salaire horaire moyen? Ce ratio est pourtant dépassé par l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique sans que l’on ait constaté la dévastation annoncée. Différentes études ont largement dédramatisé les impacts prévus par l’économiste Pierre Fortin », rappelle le secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc. 

Alors que l’inflation atteint des sommets, certaines voix s’élèvent pour dénoncer l’impact multiplicateur qu’aurait une hausse substantielle du salaire minimum.  

Mais Denis Bolduc rappelle que « limiter la hausse du salaire minimum n’est pas seulement une mauvaise manière d’aborder le problème; c’est une façon de faire qui pénalise ceux et celles qui sont touchés le plus durement par les variations à la hausse des prix des biens de première nécessité comme l’alimentation et l’habitation. Il ne faut pas oublier que les travailleuses et les travailleurs à bas salaire correspondent à une fraction réduite de la masse salariale globale du Québec : une hausse significative de leur rémunération ne peut, par définition, qu’avoir un impact limité sur les prix. Selon que l’on considère les effets directs seulement ou également les effets indirects d’une hausse à 18 $ sur les coûts des entreprises, les prix varieraient de manière assez limitée avec une hausse se maintenant sous la barre du 1 %. » 

Lutter contre la pauvreté tout en stimulant l’économie 
Au final, l’avis de la coalition Minimum18$ tend à démontrer que le contexte de relance économique post-COVID, doublé d’un contexte de rareté et de pénurie de main-d’œuvre, offre une occasion inespérée pour s’attaquer à la pauvreté en augmentant substantiellement le salaire minimum tout en stimulant l’économie. Déjà, rappelle la coalition, de nombreux employeurs du secteur du commerce au détail, de la restauration et du tourisme, qui regroupe une forte part des travailleuses et des travailleurs au salaire minimum, n’ont eu d’autre choix que de hausser leur salaire pour obtenir la main-d’œuvre recherchée. 

À propos 

La coalition Minimum18$ revendique la hausse du salaire minimum à 18 $, et ce, le plus rapidement possible. Les organisations qui en font partie : APTS, CSN, CSQ, CSD, FTQ, SFPQ, SPGQ, Collectif pour un Québec sans pauvreté, Front de défense des non-syndiqué-es, Centre des travailleurs et travailleuses immigrants.

Déclaration intersyndicale de soutien à l’Ukraine

Alors que la guerre fait rage en Ukraine et que ses habitants se battent courageusement pour défendre leur pays, les centrales syndicales québécoises – la FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD – condamnent vivement l’invasion injustifiable de ce pays par la Russie.

Il s’agit d’une guerre en violation de la souveraineté d’un pays, en violation du droit international et des principes fondateurs de la Charte des Nations unies. Les centrales souhaitent envoyer un message de solidarité et de soutien sans équivoque à leurs camarades travailleuses et travailleurs ukrainiens, ainsi qu’à l’ensemble de la population de ce pays durement affecté depuis trop longtemps par le régime d’un dictateur russe.

« Nous appelons à la paix et à la diplomatie, ainsi qu’à l’arrêt immédiat de cette agression et au retrait des troupes russes du territoire ukrainien. Parce que des millions de vies sont en jeu, parce que les conséquences de cette guerre entraîneront des répercussions pendant de nombreuses années dans la société ukrainienne, mais également chez la population russe pacifique, et que les invasions et la guerre ne sont pas des moyens acceptables de résolution des conflits dans nos sociétés dites modernes », affirment les présidences des centrales.

« Comme centrales syndicales, nous sommes extrêmement sensibles au fait que cette agression aura des conséquences humanitaires catastrophiques, mais aussi un impact négatif considérable sur l’économie du pays, ses enfants, ses lieux de travail et ses emplois. Nous appelons à la solidarité syndicale mondiale pour la paix immédiate, et offrons tout notre soutien à l’importante diaspora ukrainienne du Québec, affligée par le sort de son pays d’origine. Camarades ukrainiens, vous n’êtes pas seul-es. La communauté syndicale internationale doit faire entendre sa voix face à cette agression et défendre haut et fort le droit de l’Ukraine de demeurer maître de son avenir », de conclure les centrales syndicales.

Le gouvernement, à l’heure des choix

Près de deux ans après l’échéance des conventions collectives dans le secteur préhospitalier, les syndicats CSN attendent toujours une offre du gouvernement susceptible de répondre aux enjeux du secteur. Déterminés, ils  haussent le ton. En se réunissant aujourd’hui pour bloquer les deux entrepôts de la Société des alcools du Québec à Montréal et à Québec, des paramédics de tout le Québec veulent mettre en lumière que ce n’est pas une question de moyens financiers pour le gouvernement mais bien de volonté politique. Cette action d’envergure en annonce d’autres à venir promettent les paramédics.

Les syndicats du préhospitalier veulent notamment un redressement salarial assurant aux paramédics un niveau de salaire compétitif par rapport aux salaires versés dans les autres services de sécurité publique ou encore dans les urgences des hôpitaux. De son côté, le gouvernement offre des augmentations de seulement 6 % sur trois ans ce qui aurait pour effet d’accroître encore davantage le fossé de rémunération entre les paramédics et tous les autres salarié-es qu’ils côtoient au quotidien. La rémunération non concurrentielle contribue aux difficultés d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre dans le secteur. De plus, parmi les demandes syndicales notons des moyens assurant que le personnel puisse manger et terminer leur quart de travail aux heures prévues ainsi que l’élimination des horaires de travail désuets, les horaires de faction.

« Maintenant que des ententes ont été conclues dans tout le secteur public, il est inconcevable que le gouvernement ne mette pas plus d’énergie pour régler avec nous qui sommes toujours en négociation avec l’État, explique le président intérimaire du Syndicat du préhospitalier –CSN , Claude Lamarche . Nos revendications vont dans le sens de l’amélioration des services à la population et de la couverture ambulancière dans toutes les régions du Québec. Ce n’est pas normal qu’en 2022 le service soit tenu à bout de bras par des travailleuses et des travailleurs qui doivent faire des heures supplémentaires à la fin de chaque quart, sans avoir eu de pause-repas. »

Horaires de faction
« Convertir un horaire de faction en horaire à l’heure commande un investissement de 800 000 dollars, enchaîne le président du Syndicat des paramédics et du préhospitalier de la Montérégie – CSN , Gaétan Dutil. Cela équivaut à la somme engrangée par le gouvernement en dividendes et en taxes en deux heures d’ouverture des succursales de la SAQ. Si nous sommes incapables de régler cette situation, ce n’est pas une question d’argent. C’est que le gouvernement choisit d’investir ailleurs que dans la qualité des services préhospitaliers. Toute la population doit le comprendre ! »

Les horaires de faction sont des horaires de travail désuets en vertu desquels les paramédics doivent demeurer disponible 24 h sur 24 durant 7 jours consécutifs pour répondre à des appels d’urgence. Par conséquent ils n’attendent pas l’appel dans l’ambulance, prêts à partir mais en général de leur domicile. On estime que cela peut ajouter jusqu’à 10 minutes au délai d’intervention des paramédics dans les régions couvertes par de tels horaire. Ce délai supplémentaire peut faire une différence importante lorsqu’il s’agit de sauver une vie ou de limiter les complications et préserver la qualité de vie des usagères et des usagers.

Finir à l’heure
« Manger à l’heure prévue, terminer notre quart de travail sans toujours devoir faire des heures supplémentaires est-ce vraiment trop demander ? poursuit le président du Syndicat du préhospitalier des Laurentides et de Lanaudière – CSN, Patrice Girard. Nous avons droit à une qualité de vie même si par sa nature, notre travail dans les situations d’urgence exige qu’on puisse faire face aux imprévus. Mais ça devient de plus en plus une pratique de gestion d’exiger de nous qu’on travaille au-delà des heures prévues. Un moment donné, cette heure, ces deux heures par jour que nous faisons de plus sur la route, c’est du temps de qualité de moins avec notre famille. Il faut changer ça, les solutions existent ! »

Un appel au respect
« Ce qu’on veut, c’est être respectés. Que le gouvernement se donne la peine d’entendre quels sont nos besoins sur le terrain, conclut le président du Syndicat des paramédics de l’Abitibi–Témiscamingue Nord-du-Québec, Harold Lavoie. Au contraire, on nous dit que nous sommes prioritaires, essentiels, mais à chaque occasion, on oublie de le reconnaître concrètement. En négociation aussi. Ce qu’on nous offre est clairement insuffisant. Il faut que le Conseil du trésor, le gouvernement dégage au plus vite les mandats nécessaires  pour qu’on puisse trouver un terrain d’entente. »

À propos
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) représente plus de 3600 travailleuses et travailleurs du secteur préhospitalier, paramédics, répondantes et répondants médicaux d’urgence (RMU) et employé-es de soutien, soit la majorité du personnel de ces services.

Les travaux en prévision de la négociation 2023 débutent

Rassemblés devant l’Assemblée nationale, des dizaines de travailleuses et de travailleurs des services publics ont marqué le coup d’envoi des travaux entourant leur négociation avec le gouvernement, dont les pourparlers devraient débuter à l’automne. Elles et ils ont été rejoints virtuellement par plusieurs centaines de leurs collègues qui sont réunis aujourd’hui et demain dans le cadre d’instances du secteur public CSN, pour discuter des enjeux entourant le prochain renouvellement de leurs conventions collectives.

En présence de Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN), de Caroline Senneville, présidente de la CSN, ainsi que de François Enault, premier vice-président de la CSN, les délégué-es en ont profité pour dévoiler leur slogan du secteur public CSN pour cette prochaine négociation : Du bon bord.

Vaste consultation
Une partie des travaux en prévision du dépôt des demandes syndicales – prévu en octobre 2022 – est déjà entamée; la vaste consultation menée par la CSN du 17 janvier au 6 février a permis de récolter plus de 25 000 réponses de la part des travailleuses et des travailleurs œuvrant en santé et en services sociaux, en éducation et en enseignement supérieur. Les résultats alimenteront la réflexion entourant l’élaboration des demandes d’ordre salarial ainsi qu’en matière de régime de retraite et de disparités régionales, notamment. Des consultations supplémentaires auront lieu au cours des prochains mois afin de préparer les demandes touchant aux conditions de travail et de pratique.

Instances du secteur public CSN
Les instances, qui se tiennent en mode virtuel jusqu’au 25 février, regroupent des centaines de membres du personnel des réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux ainsi que des organismes gouvernementaux dont les syndicats sont affiliés à la Fédération des Professionnèles (FP–CSN), à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) ainsi qu’à la Fédération des employées et employés des secteurs publics (FEESP–CSN).

Rappelons qu’avec plus de 170 000 travailleuses et travailleurs issus des réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux et des organismes gouvernementaux, la CSN est la centrale la plus représentative dans le secteur public au Québec.

Citations
« C’était primordial pour nous d’écouter nos membres et nous sommes extrêmement satisfaits d’avoir réussi à rejoindre 25 000 répondantes et répondants. Cette participation exceptionnelle, qui se situe au-delà de nos attentes, démontre l’importance qu’ils accordent à leur négociation. Il ne fait aucun doute que nous n’avons pas à être gênés de demander une rémunération et des conditions de travail et de pratique à la hauteur de l’importance des services publics, incluant des hausses de salaire permettant de mieux vivre. Les travailleuses et les travailleurs sont du bon bord, celui des services publics forts, au service des Québécoises et des Québécois » – François Enault, premier vice-président de la CSN.

« Après deux ans de pandémie, les travailleuses et les travailleurs des services publics sont en droit de s’attendre à une réelle reconnaissance de la part du gouvernement. Après avoir louangé leur dévouement au fil des différentes vagues de la pandémie, ce dernier devra faire la démonstration que la vraie reconnaissance de leur travail, essentielle au bon fonctionnement de notre société, passe par une rémunération et des conditions de travail attrayantes » – Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« Cette pandémie aura permis de démontrer à l’ensemble des Québécoises et des Québécois à quel point le travail du personnel des services publics est crucial. Sans des réseaux solides, ce sont des centaines de milliers de personnes qu’on risque d’échapper, des gens à la santé fragile jusqu’aux étudiantes et étudiants en difficulté, aux élèves aux besoins particuliers, en passant par toutes celles et tous ceux qui ont besoin de soutien et de services. Il faut des travailleuses et des travailleurs en nombre suffisant qui veulent venir y travailler et y rester grâce à des conditions satisfaisantes » – Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN).

La CSN et la FTQ interpellent les députés pour la reconnaissance des PRDM

Des représentant-es de la CSN et de la FTQ étaient présents ce matin pour interpeller les députés à leur arrivée à l’Assemblée nationale pour réclamer une juste reconnaissance des préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux (PRDM). Ils ont invité les députés à porter la voix des PRDM pour que le gouvernement règle enfin leurs plaintes de maintien de l’équité salariale.

Le rattrapage des chirurgies passe par la reconnaissance des PRDM

Alors que le gouvernement souhaite rattraper le retard accumulé dans les chirurgies en raison de la pandémie, la CSN et la FTQ rappellent que le rôle des PRDM est central pour y parvenir. Ce sont les PRDM qui ont la responsabilité de stériliser le matériel médical et chirurgical. En refusant de reconnaître leur apport essentiel, le gouvernement ne fait qu’accentuer l’exode du personnel. Dans les derniers mois, plusieurs PRDM ont en effet quitté la profession, alors que le privé prend de plus en plus de place en raison du manque de personnel. Ce recours accru au privé fait craindre pour la qualité du retraitement du matériel.

Il est déplorable que le gouvernement ne donne toujours pas le mandat de régler les plaintes

Malgré de nombreuses interventions des deux organisations syndicales, le secrétariat du Conseil du trésor n’a toujours pas de mandat afin de reconnaître l’évolution de cet emploi et l’urgence de régler les plaintes de maintien de l’équité salariale de 2010. Les tâches des PRDM ont pourtant grandement évolué depuis 2001 et se sont complexifiées avec le temps.

« Le gouvernement a toutes les cartes entre ses mains pour mieux reconnaître les efforts des PRDM. Elles travaillent d’arrache-pied depuis le début de la pandémie et la reprise des chirurgies ne sera pas de tout repos pour elles. Elles sont nombreuses à quitter le réseau en raison du manque de reconnaissance. Madame Lebel doit mettre fin à la discrimination salariale des PRDM », lancent Josée Marcotte, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Maxime Ste-Marie, président du Conseil provincial des affaires sociales du SCFP-FTQ et Sylvie Nelson, présidente du SQEES-FTQ.

Des attaques inacceptables envers les travailleurs de l’information

Lettre d’Annick Charette, présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture–CSN

Les débordements dont Ottawa et Québec ont été témoins au cours des derniers jours ont donné lieu à de nombreux gestes d’intimidation et d’agression à l’endroit des travailleuses et des travailleurs des médias qui ont couvert ces événements. Des manifestants les ont suivis, invectivés et ont tenté de s’en prendre à leur intégrité physique et à leur équipement, trouvant tous les stratagèmes, subtils ou violents, pour les empêcher de faire leur travail.

Si ces menaces à notre démocratie semblent plus sournoises que les appels au renversement d’un gouvernement, elles ne sont en rien inoffensives à l’endroit des photographes, journalistes, caméramans et autres travailleurs de l’information qui en ont été victimes. Trop nombreux sont les membres de la CSN qui ont subi ces attaques, trop graves sont les conséquences provoquées par ces traumatismes pour que nous restions les bras croisés.

Ces actes de violence et d’intimidation envers le personnel médiatique s’inscrivent dans une mouvance qui tend à discréditer, peu importe la motivation, la valeur du travail journalistique.

S’y ajoutent aussi, malheureusement, de multiples actes de cyberharcèlement à l’endroit de ces travailleuses et travailleurs. Un phénomène de plus en plus fréquent qui, à force d’être documenté, se révèle de plus en plus inquiétant.

À la demande de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN), une étude a été menée par Stéphane Villeneuve, professeur à la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM, sur l’ampleur de l’intimidation à l’égard des journalistes sur les plateformes numériques et les médias sociaux. Les données, recueillies auprès de travailleuses et de travailleurs du milieu de l’information, donnent froid dans le dos :

  • La moitié des répondantes et répondants affirme avoir été victimes de cyberintimidation ;
  • Fait troublant : 53,7 % des répondantes et répondants considèrent ces événements comme « inévitables » ;
  • Une personne sur cinq affirme avoir reçu des menaces visant son intégrité physique ;
  • Près de la moitié des personnes interrogées indique avoir à vivre avec le stress engendré et près du tiers vit de la colère ;
  • Le quart d’entre eux exprime vivre une perte de confiance, la même proportion indiquant être affectée par une perte de productivité dans leur travail.

Les menaces, l’intimidation et la violence constatées sur les médias sociaux à l’endroit de l’ensemble des travailleuses et travailleurs des médias constituent un véritable danger pour notre société. Elles bâillonnent la parole et musèlent la vérité. Pour ces raisons, tant les élu-es que les autorités publiques, les entreprises de presse ou nos organisations syndicales ont une obligation d’assurer les conditions sécuritaires dans lesquelles une presse libre et indépendante peut opérer.

En sommes-nous vraiment rendus là ?
Même si nous dénonçons l’absurdité de la situation nous ne pouvons que saluer les entreprises de presse qui offrent dorénavant au personnel affecté à la couverture de certaines manifestations, des formations de « couverture en milieu hostile », autrefois réservées aux correspondants sillonnant l’Irak ou l’Afghanistan. Cependant, ces entreprises ont encore beaucoup de travail à faire afin de mettre en place les mesures nécessaires pour contrer le cyberharcèlement et pour venir en aide à ceux qui en sont victimes.

Les corps policiers ont l’obligation d’assurer la sécurité de l’ensemble des personnes pouvant se trouver sur les lieux d’une manifestation – incluant bien entendu les médias. Leur vigilance doit être accrue en ce sens, et ce, autant dans la rue que dans leurs réponses aux actes criminels commis sur Internet. Nous nous attendons de leur part au traitement approprié des plaintes qui ont été déposées par nos membres à la suite des événements regrettables des derniers jours.

Depuis leur avènement, les réseaux sociaux ont toujours pu s’étendre en profitant du vide juridique à leur endroit. Leurs propriétaires, multinationales du numérique, ne sont guère inquiétés par les pouvoirs publics, que ce soit en matière de taxation ou de législations appropriées.

Faut-il se surprendre de leur laxisme à l’endroit de la désinformation et de la cyberintimidation envers les travailleuses et les travailleurs de l’information et le public en général ? Nos pouvoirs politiques doivent réguler ces entreprises étrangères omniprésentes sur le plan fiscal et législatif, mais également les contraindre à prendre leurs responsabilités dans la défense de l’intégrité des travailleurs de l’information.

Tant à Québec qu’à Ottawa, l’ensemble des partis politiques doit envoyer un signal clair : la violence et l’intimidation à l’endroit des journalistes et du personnel médiatique sont inacceptables.

Nous avons une obligation collective d’assurer les conditions propices à leur indépendance et à leur liberté de travail. Dans la rue comme à l’écran, le respect de leur travail et de leur intégrité doit être l’affaire de tous.

Signataires :

Annick Charette, présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC-CSN),
Michael Nguyen, président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ)
Pierre Tousignant, Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Radio-Canada (CSN)
Nathalie Pichette, Syndicat des employé(e)s de NOOVO (CSN)
Antoine Lacroix, Syndicat des travailleurs de l’information du Journal de Montréal (CSN)
Andréanne Bédard, Syndicat de la rédaction du journal Le Devoir (CSN)
Janie Gosselin, Syndicat des travailleurs de l’information de La Presse (CSN)
Karine Tremblay, Syndicat des employé.es de La Tribune (CSN)
Marie-Ève Martel, Syndicat national des employés de La Voix de l’Est (CSN)
Ian Bussières, Syndicat de la rédaction du Soleil (CSN)
Annie Lavoie, Syndicat des employé-e-s de bureau du Soleil (CSN)
Louis-Simon Gauthier, Syndicat de l’information du Nouvelliste (CSN)
Simon Séguin-Bertrand, Syndicat des travailleurs et des travailleuses de la Coopérative de solidarité Le Droit (CSN)
Martin Roy, Syndicat des travailleuses et travailleurs de L’Acadie Nouvelle (CSN)
André Arsenault, Syndicat des employé-e-s de CHAU-TV (CSN)
Francis Paquin, Syndicat des employés-es de RDS – section salle des nouvelles (CSN)
Thierry DeNoncourt, Syndicat des travailleuses et travailleurs de la presse écrite en Abitibi-Témiscamingue (CSN)
Simon Mayer, Syndicat des employé-es de CKVM (CSN)
Mélanie Labrecque, Syndicat des travailleurs et travailleuses du Journal le Peuple Lotbinière (CSN)
Vincent Gaudreau, Syndicat des travailleuses et travailleurs du journal le Courrier de Portneuf (CSN)
Zoé Magalhaes, Syndicat montréalais de l’information et Syndicat de l’information locale (CSN)
Kate Tremblay, Syndicat des employés de CJPM-TV (CSN)
Julien Renaud, Syndicat des publicitaires du Saguenay (CSN)
Serge Tremblay, Syndicat des employé-es de Trium Médias (CSN)
Gabrielle Brassard-Lecours, Association des journalistes indépendants du Québec (CSN)
Jacques Parent, Syndicat des employés de CHNC New Carlisle (CSN)
Mélissa Dion, Syndicat des employé(es) de la Coopérative de la Radio de Granby (CSN)