Ma réadaptation, j’y tiens
En 2011, la CSN obtenait un moratoire sur la fermeture des Résidences à assistance continue (RAC). Ces résidences assurent des services aux usagères et aux usagers des Centres de réadaptation en déficience intellectuelle et en troubles envahissants du développement (CRDITED). Avant l’introduction de ce moratoire, le transfert d’usagers hors du réseau public, dans des ressources intermédiaires et de type familial (RI-RTF) allait bon train.
La CSN a convaincu le gouvernement libéral de l’époque de mettre fin à ces transferts notamment parce que la mission des RI-RTF – maintenir et intégrer les usagères et usagers dans leur communauté – est très différente de celle des CRDITED, seuls établissements véritablement en mesure d’offrir les services spécialisés nécessaires à la réadaptation.
Or, la réforme du ministre Barrette réouvre maintenant la porte à de tels transferts; plusieurs nous sont déjà annoncés. Pourtant, l’état de la situation n’a pas changé. Les usagères et usagers en réadaptation ou aux prises avec des troubles envahissants du développement ont droit à des services de qualité et il appartient au réseau public de les offrir. Le privé n’est pas plus en mesure aujourd’hui d’offrir les nécessaires services spécialisés qu’il ne l’était en 2011. Ne reproduisons pas l’erreur de la désinstitutionnalisation des années 90!
Qualité et accessibilité menacées
Du côté de la réadaptation physique et de la réadaptation en dépendance, le portrait n’est pas plus reluisant. Les compressions budgétaires menacent tant la qualité des services que leur disponibilité. Dans les services d’orthophonie, de physiothérapie ou de psychologie, les listes d’attente s’allongent et la situation des personnes qui ont besoin de ces services se dégrade. Les cas devenus plus lourds sont alors pris en charge de façon prioritaire par le réseau, au détriment de celles et de ceux qui demeurent sur la liste d’attente.
Pour ne nommer que quelques exemples, le Centre de réadaptation Lucie-Bruneau est en voie de démantèlement alors qu’une vingtaine de lits ont été fermés à l’Institut de réadaptation Gingras-Lindsay, soit le tiers du programme de santé physique de l’établissement. Avec l’adoption du projet de loi 10, c’est la mission sociale de l’ensemble de ces établissements de réadaptation qui est en péril. Par exemple, on procède à des transferts de personnel d’une mission à l’autre sans égard pour l’expertise et la particularité de chacune de ces missions.
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