Centres jeunesse

Mon Centre jeunesse, j’y tiens

Le sous-financement chronique des centres jeunesse met à risque les jeunes Québécoises et Québécois, surtout les plus vulnérables. La surcharge de travail y est telle que le personnel peine à assurer les suivis adéquats auprès de leurs jeunes usagères et usagers et de leur famille. Les centres jeunesse parviennent de moins en moins à respecter les délais de traitement des demandes. Par conséquent, le réseau risque un peu plus chaque jour « d’échapper » des enfants qui, pourtant, ont tout ce qu’il faut pour réintégrer la société et y contribuer.

Pendant plus de 30 ans, le Québec a servi de modèle en Amérique du Nord en matière de prévention jeunesse. Mais les réformes successives des gouvernements depuis une quinzaine d’années ont fait en sorte de donner préséance au curatif sur la prévention. C’est toute la question de la réinsertion des jeunes en difficulté qui se trouve sacrifiée!

Défendre les jeunes vulnérables

Depuis quatre ans, les centres jeunesses ont subi des compressions de 50 millions de dollars. Faute de ressources, bon nombre de jeunes sont finalement livrés à eux-mêmes ou placés trop tardivement en centres jeunesse. Les cas jugés « moins prioritaires » (négligence, mauvais traitements psychologiques et troubles de comportement) de même que de nombreuses interventions de groupe (habiletés parentales, soutien aux parents de jeunes toxicomanes) sont complètement délaissés. Dans ce contexte, la hausse du nombre de signalements à la Direction de la protection de la jeunesse, ces dernières années, n’a rien de surprenant. La privatisation tranquille prend ici la forme d’une déresponsabilisation sociale. Parmi ces jeunes livrés à eux-mêmes, combien pourront se sortir de l’alcoolisme, de la toxicomanie, de la violence, des abus et de la délinquance avant qu’il ne soit trop tard? Faute de services combien finiront en prison ou tout simplement dans la rue?

La CSN a lancé en 2014 la campagne Grandir dans la dignité pour dénoncer les coupes dans les centres jeunesse et exiger du gouvernement qu’il prenne les moyens nécessaires pour défendre les jeunes vulnérables.