Les syndicats de la santé et des services sociaux invitent le gouvernement au dialogue pour mieux planifier la période estivale

Alors que la situation dans le réseau de la santé et des services sociaux s’annonce aussi pénible cet été que l’an dernier, les organisations syndicales unissent leurs voix pour réclamer que le gouvernement convienne avec elles d’un plan pour passer au travers de la période estivale. La fin des primes temporaires au 14 mai et les retards importants dans les paiements dus minent le moral du personnel alors que l’été approche.

Les organisations syndicales craignent le recours abusif des gestionnaires au temps supplémentaire et au temps supplémentaire obligatoire pour maintenir les services. Dans l’espoir d’éviter les bris de services, les porte-parole des organisations syndicales réunis en point de presse demandent que le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, renonce aux mesures unilatérales une bonne fois pour toutes et passe de la parole aux actes.

« On se désole que le gouvernement ne se préoccupe pas davantage de la réalité sur le terrain et de l’état d’épuisement du personnel pour maintenir les services à la population. Quel est le plan du ministre Dubé pour les prochaines semaines et les prochains mois pour combler les milliers de quarts de travail qui seront à découvert? Nous voulons travailler ensemble, car nous n’avons pas le luxe de laisser les choses aller et espérer que tout se passe bien dans le réseau cet été. Ce serait se mettre la tête dans le sable », déclarent l’APTS, la FIQ, la FP-CSN, la FSQ-CSQ, la FSSS-CSN, le SCFP, le SPGQ et le SQEES-FTQ.

Fin de l’improvisation, plus de planification
La gestion autoritaire et unilatérale pendant la pandémie a fortement ébranlé la confiance du personnel du réseau envers le gouvernement. Le cafouillage entourant les retards de paiement a aussi eu pour effet de faire monter d’un cran le mécontentement parmi les membres.

« Mettre fin aux primes temporaires et perpétuer les retards de paiement n’aident en rien alors que la pandémie perdure et que l’été est toujours difficile en raison des vacances, qui sont nécessaires par ailleurs pour que nos membres puissent reprendre des forces. Il faut des mesures structurantes pour couvrir la période estivale. Le ministre de la Santé et des Services sociaux a une bonne pente à remonter pour regagner la confiance de nos membres. La première étape serait de ne pas se défiler de ses responsabilités. Il ne peut pas abandonner à son propre sort le personnel du réseau pour une autre période estivale ni lui faire porter toute la pression du maintien des services. Il est impératif de s’asseoir dès maintenant afin de planifier ensemble les prochaines semaines et de convenir de solutions », indiquent les porte-parole syndicaux.

Les avocates et avocats de l’aide juridique à Montréal votent la grève

Après leurs collègues des Laurentides, de Lanaudière, de la Gaspésie et du Bas-St-Laurent, c’était au tour des avocates et des avocats de Montréal et de Laval de voter, à l’unanimité, en faveur d’un mandat de grève de trois jours lors d’une assemblée générale tenue hier soir.

C’est donc l’ensemble des syndicats représentant les avocates et les avocats de l’aide juridique affiliés à la CSN qui pourraient déclencher la grève au cours des prochains jours afin d’augmenter la pression sur le Conseil du trésor, qui refuse de consentir des mandats de négociation pour maintenir la parité salariale avec les procureurs de la Couronne employés par Québec.

« Puisque nous sommes appelés à plaider les mêmes dossiers devant les mêmes tribunaux, il y a toujours eu parité salariale entre ces deux groupes d’avocats de l’État québécois », rappelle Justine Lambert-Boulianne, présidente du syndicat de Montréal et membre du comité national de négociation. « Or, après plusieurs échanges infructueux, les représentants du Conseil du trésor affirmaient publiquement la semaine dernière qu’ils n’avaient pas le mandat de maintenir cette parité. Il est maintenant clair pour nous qu’il appartient à la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, ainsi qu’aux ministres qui y siègent, de donner ce mandat à leur équipe de négociation. Après deux ans de discussions, nous avons assez attendu. »

Rappelons qu’au cours des dernières négociations ayant eu lieu entre Québec et les avocates et avocats de l’aide juridique syndiqués à la CSN, le principe de parité salariale entre ceux-ci et les procureurs de la Couronne a toujours été reconduit à même les conventions collectives agréées. Lors des dernières négociations à l’aide juridique, cette parité salariale avait été retrouvée au tout dernier jour de la convention collective, soit le 31 décembre 2019.

Malgré un litige devant les tribunaux, les procureurs de la Couronne ont tout de même convenu avec le gouvernement, en décembre dernier, d’un règlement temporaire prévoyant des augmentations de 10 % sur quatre ans pour les procureurs de la Couronne.

En dépit de cette entente avec les avocats de la Direction des poursuites criminelles et pénales, Québec refuse d’accorder les mêmes hausses salariales aux avocats de l’aide juridique, restant campé sur des offres de 2 % par année sur trois ans.

Le gouvernement veut continuer de décréter les conditions de travail

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) était entendue aujourd’hui en commission parlementaire sur le projet de loi 28. Si ce projet de loi a pour objectif affiché de mettre fin à l’état d’urgence, dans les faits, le gouvernement entend continuer d’imposer les conditions de travail des salarié-es du réseau de la santé et des services sociaux, sans aucune négociation avec leurs représentants syndicaux. La CSN réclame que les syndicats soient partie prenante dans l’élaboration du processus transitoire.

La présidente de la CSN, Caroline Senneville était accompagnée du président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Réjean Leclerc, ainsi que du président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), Danny Roy, représentant plus de 120 000 travailleuses et travailleurs du réseau de toutes les catégories de personnel.

« Ce n’est pas vrai que le gouvernement a besoin de tels pouvoirs exceptionnels pour agir contre les manques de personnel, rappelle Caroline Senneville. C’est bien plus en écoutant les travailleuses et les travailleurs qu’on va corriger les problèmes. Parce que dans les milieux de travail, les membres ont plein de solutions à proposer. Il faut mettre un terme à cette approche autoritaire. ! »

« Il faut mettre fin dès maintenant à la gestion du personnel par arrêtés ministériels. Des lieux d’échanges sont déjà en place et nous ne sommes pas obligés d’attendre la prochaine négociation pour les utiliser. Avec l’état actuel du réseau, il y a urgence de le faire ! », renchérit-elle.

Iniquités et discrimination
La gestion des relations de travail par décrets à laquelle le gouvernement a eu recours tout au long de la crise sanitaire a laissé des stigmates importants. Plusieurs travailleuses et travailleurs ont été exclus de différentes mesures, par ailleurs souvent mal adaptées aux réalités vécues sur le terrain. Elles ont été source d’injustices et de discrimination.

« Ça n’a aucun bon sens que ce décret d’urgence ait déjà été reconduit plus de 100 fois sans même passer entre les mains de l’Assemblée nationale, poursuit Caroline Senneville. Rien ne justifie que le gouvernement contourne ainsi son obligation, comme employeur, de négocier les conditions de travail avec les syndicats et il n’y a aucune raison de persister dans cette voie jusqu’en décembre 2022. »

Rappelons que les conventions collectives prévoient déjà des mesures de force majeure qui, justement, visent à assurer un équilibre entre la nécessité de répondre aux situations d’urgence et le respect des droits des salarié-es.

Retard de paiement sur le maintien de l’équité salariale : qu’est-ce que le gouvernement attend?

Le gouvernement cumule des retards de paiement inexcusables liés à des ententes de maintien de l’équité salariale touchant des milliers de travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux. Pour la FSSS–CSN, le SQEES-FTQ, le SCFP, l’APTS et la FP–CSN, le ministre Dubé doit mettre fin à l’attente en annonçant la date des paiements. Le gouvernement doit faire le nécessaire pour que ces versements soient faits le plus rapidement possible.

Des milliers de femmes sont toujours en attente du paiement du maintien de l’équité salariale. Elles ont travaillé depuis 2010 ou 2016 à des salaires en deçà de ce qu’elles auraient dû gagner. Ce sont plusieurs milliers de dollars que chacune de ces travailleuses attend. Une poignée d’établissements annoncent des dates. Mais nous attendons toujours que le gouvernement annonce la date officielle de versement, alors que ces sommes sont dues depuis longtemps et que le gouvernement peine à retenir le personnel dans le réseau. Ces retards n’aident en rien.

« En pleine sixième vague de COVID-19, la patience des travailleuses et des travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux a atteint ses limites. On leur demande encore de fournir des efforts dans le cadre de la pandémie, mais on n’est pas en mesure de leur verser leur dû. C’est bien beau vouloir refonder le réseau de la santé et des services sociaux, mais le gouvernement doit d’abord respecter ses engagements. Il en va de la confiance du personnel, qui est l’épine dorsale de tout changement dans le réseau. Est-il nécessaire de rappeler que le personnel constitue l’un des quatre piliers du projet de refondation du ministre? Le négliger envoie un très mauvais signal », concluent les porte-paroles syndicaux de la FSSS–CSN, du SQEES-FTQ, du SCFP, de l’APTS et de la FP–CSN.

La CSQ, la CSN et la FTQ annoncent la formation d’un front commun

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) annoncent la constitution du Front commun en vue des négociations pour le renouvellement des conventions collectives des travailleuses et des travailleurs du secteur public. Les trois centrales soulignent également que cette annonce coïncide avec le 50e anniversaire de la formation du premier front commun de 1972.

« Il y a de quoi être fiers aujourd’hui! Unir nos voix et joindre nos forces en formant un front commun, une demande qui vient des membres. C’est ce qui est notamment ressorti des consultations menées : les membres ont exprimé leur volonté que l’on travaille en alliance pour envoyer un message clair au gouvernement devant l’ampleur de la tâche à venir », de déclarer Éric Gingras, président de la CSQ, François Enault, premier vice-président de la CSN et responsable de la négociation du secteur public et parapublic, et Daniel Boyer, président de la FTQ.

« Nous avons à peine terminé une négociation hier que déjà, demain, nous en entamerons une autre, mais le contexte est bien différent, cette fois!, poursuivent les leaders syndicaux. Pour nous, il est clair que les résultats de la dernière négociation, menée dans un contexte extraordinairement difficile, ne sont qu’un tremplin pour celle qui vient. Cette fois, il faut s’attaquer aux problèmes de fond, nos membres ont été très clairs là-dessus. On en parle beaucoup, et depuis longtemps; c’est le temps d’agir concrètement, et des solutions, nous en avons. Et à ce chapitre, nous rappelons au gouvernement que ça passe nécessairement par les négociations! »

Au nombre des différents défis à relever, notons l’amélioration des conditions de travail et de pratique, l’attraction et la rétention du personnel et l’amélioration des conditions salariales – pour tenir compte notamment de l’inflation qui frappe durement les travailleuses et les travailleurs –, qui feront évidemment partie des éléments soulevés par le Front commun. De façon plus précise, les revendications syndicales du Front commun seront constituées à partir des consultations menées auprès des membres, un processus qui s’enclenchera au cours des prochains mois.

Ces problèmes, déjà présents avant la pandémie, se sont exacerbés au cours des deux dernières années, tout particulièrement dans le contexte de la crise sanitaire qui a secoué davantage les réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux, de l’enseignement supérieur et des organismes gouvernementaux. Sans compter les enjeux liés à la pénurie de main-d’œuvre qui frappe de plein fouet les réseaux publics, notamment en raison des conditions de travail non concurrentielles et difficiles.

« C’est un message de solidarité et d’unité qui émane de ce front commun. Au cours des derniers mois, nos trois organisations ont parlé à plusieurs reprises de l’importance du dialogue social afin de trouver, ensemble, des solutions qui amélioreront les conditions de travail et d’exercice d’emplois de celles et de ceux qui œuvrent au quotidien dans les réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux et de l’enseignement supérieur. Nous sommes les porte-parole de celles et ceux qui offrent les services et les soins à la population et nous allons nous assurer qu’on les écoute et qu’on prend en considération leurs besoins. Bref, ces solutions sont urgentes pour donner de l’air à notre monde, qui en a besoin, et pour pérenniser nos réseaux à long terme. On a largement dépassé l’étape des mesures temporaires », lancent les chefs syndicaux, en conclusion.

Après avoir mené des consultations auprès des membres, le Front commun déposera ses demandes au Conseil du trésor à l’automne prochain. Rappelons également que les conventions collectives viendront déjà à échéance dans un an, soit le 31 mars 2023.

Profil du Front commun
Ensemble, la CSQ, la CSN et la FTQ représentent plus de 355 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur.

Plan santé : pas de refondation sans concertation

C’est avec un sentiment partagé d’appréhension et d’urgence d’agir que les syndicats du réseau de la santé et des services sociaux (RSSS) ont pris connaissance du Plan pour mettre en œuvre les changements nécessaires en santé, dévoilé aujourd’hui par le ministre Christian Dubé. Malgré les objectifs louables et l’ouverture démontrée par ce dernier, l’APTS, la FIQ et la FIQP, la FP–CSN, la FSQ-CSQ, la FSSS–CSN, le SCFP, le SPGQ et le SQEES-FTQ craignent que ce plan santé, et services sociaux rappelons-le, ne soit qu’un vaste exercice de relations publiques en vue des prochaines élections.

Pour les organisations syndicales, le plan présenté est très ambitieux, elles comprennent que l’ensemble des mesures soumises ne pourront pas toutes être réalisées à court terme. Plusieurs d’entre elles ont d’ailleurs déjà été l’objet d’annonce ou d’engagement de la part du gouvernement. Les organisations demandent donc au ministre Dubé de prioriser les mesures visant une meilleure organisation du travail afin d’offrir de meilleures conditions d’exercice.

Pour ce faire, les organisations syndicales invitent le ministre à poser d’ores et déjà un premier geste concret en mettant en place dès maintenant une série de solutions pour attirer et retenir le personnel. Il ne doit pas attendre cinq ans pour agir! Elles souhaitent également des échanges dès maintenant afin de convenir de solutions à mettre en place car il y a urgence d’agir.

Ainsi, selon elles, le ministre Dubé devra obligatoirement leur faire une place importante dans l’élaboration ainsi que la mise en œuvre des mesures retenues. Les solutions apportées par les travailleuses et travailleurs du RSSS doivent y être réellement prises en compte s’il veut vraiment rebâtir le réseau public et que la population en soit fière. Il en va de même s’il veut atteindre son objectif de faire du RSSS un employeur de choix et favoriser l’attraction et la rétention des salarié-es dans le réseau public.

D’ailleurs la place accordée au secteur privé inquiète particulièrement les syndicats, qui craignent un effet de vases communicants en défaveur du secteur public. On manque déjà de personnel dans le secteur public, ce sera pire si le privé embauche davantage. Cela aura pour effet d’accentuer la création d’un système à deux vitesses où l’accessibilité à des soins et des services partout sur le territoire est déjà remise en question. Les organisations syndicales réclament un moratoire sur tout nouveau projet de privatisation et invitent plutôt le gouvernement à une discussion en profondeur avec l’ensemble des partenaires du RSSS pour entamer une véritable refonte du réseau.

« Depuis le début de la pandémie, le gouvernement Legault a soufflé le chaud et le froid lorsqu’il s’agissait d’impliquer les syndicats dans la prise de décisions et la mise en place de mesures pour assurer la prestation des soins et des services, favorisant les arrêtés ministériels plutôt qu’une véritable concertation. Les déclarations du premier ministre Legault sur sa page Facebook semblent encore aller en ce sens. On ne peut pas rebâtir le RSSS à coups de décrets, mais plutôt en établissant une relation de confiance et d’écoute. Cela passe nécessairement par la mise en commun des forces de toutes les actrices et tous les acteurs. Si le ministre Dubé s’engage véritablement dans cette voie, il pourra compter sur notre participation », ont déclaré les représentantes et représentants de l’APTS, la FIQ et la FIQP, la FP–CSN, la FSQ-CSQ, la FSSS–CSN, du SCFP, du SPGQ et du SQEES-FTQ.

Unanimes, les députés enjoignent le gouvernement à négocier

Par un vote unanime, l’Assemblée nationale du Québec a enjoint mercredi le gouvernement caquiste à négocier avec le Regroupement Les sages-femmes du Québec (RSFQ), qui est sans contrat de travail depuis deux ans.

« Nous espérons que cette motion sera le coup d’envoi de la négociation, s’est réjouie la présidente du RSFQ, Josyane Giroux. Après deux ans sans véritable discussion, il est plus que temps d’obtenir la reconnaissance professionnelle que nous méritons et une véritable équité dans nos conditions de travail. »

Adoptée « sans débat », la motion a été introduite au Salon bleu par la députée solidaire de Rouyn-Noranda, Émilise Lessard-Therrien. Trois ministres concernés par la négociation ont voté en faveur de son adoption : Christian Dubé (ministre de la Santé et des Services sociaux), Lionel Carmant (ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux), et Sonia Lebel (présidente du Conseil du trésor). Les cinq partis politiques représentés à l’Assemblée et les 101 député-es présents ont appuyé la motion.

Cette motion appelle à débuter les négociations « sans délai », reconnaît « le travail exceptionnel » de ces professionnelles de la santé et « les avantages connus du suivi sage-femme ».

Depuis avril 2020, seulement quelques rencontres avaient eu lieu entre le regroupement et les autorités du ministère de la Santé et des Services sociaux. Jusqu’à maintenant, les négociateurs gouvernementaux affirmaient qu’ils n’avaient aucun mandat pour négocier et donc, aucune offre à proposer.

Plus de 6500 courriels inondent les bureaux ministériels
Plus tôt en journée mercredi, les sages-femmes ont envoyé plus de 6500 courriels aux membres du Conseil des ministres. « Après deux ans sans négociation, ont-elles écrit, le travail doit commencer ! »

« Le Conseil des ministres a le pouvoir d’ordonner au Conseil du trésor de déposer une réponse à nos demandes, a rappelé la présidente du RSFQ. Avec la motion unanime de l’Assemblée nationale, le gouvernement n’a plus de faux-fuyant. »

« Dans le contexte difficile qui sévit présentement en obstétrique, il est totalement inacceptable que la CAQ laisse traîner la négociation, a ajouté le président de la Fédération des professionnèles de la CSN, Danny Roy. Il est grand temps que le gouvernement démontre que les femmes et les familles sont une priorité en donnant des mandats clairs à sa table de négociation. »

Fin de l’état d’urgence sanitaire : les syndicats dénoncent l’attitude autoritaire du gouvernement

Visiblement incapable de mesurer les effets dévastateurs des arrêtés ministériels qui pendant des mois ont sapé le moral des milliers de travailleuses et de travailleurs de la santé et des services sociaux, le gouvernement s’engage à nouveau dans cette voie. Pour la FSSS–CSN, la FSQ-CSQ, la FIQ et la FIQP, le SQEES-FTQ, le SCFP, l’APTS, la FP–CSN et le SPGQ, cela représente un déni de démocratie de même qu’un manque de respect de la volonté de leurs membres d’avoir des conditions de travail négociées de bonne foi. Les organisations syndicales feront tout en leur pouvoir pour que ce projet de loi ne soit pas adopté tel quel et prendront les mesures nécessaires pour se faire entendre, comme le prévoient les règles démocratiques.

Il n’y a plus d’urgence sanitaire, mais jusqu’au 31 décembre prochain, le gouvernement veut garder tous ses pouvoirs pour décréter comme il l’entend les conditions de travail du personnel du réseau de la santé et des services sociaux. Ce faisant, il se garde le droit d’imposer des mesures inéquitables, décrétées unilatéralement, sans consultation avec le personnel du réseau et leurs représentantes.

Avec le dépôt de son projet de loi sur la fin de l’urgence sanitaire, le gouvernement instrumentalise la crise sanitaire pour modifier unilatéralement des conditions de travail des travailleuses et des travailleurs de la santé et des services sociaux et favoriser la place du privé dans le réseau en prolongeant des contrats. De ce fait, il bafoue les droits syndicaux : le droit d’association et le droit à la négociation collective. Il dénie, de ce fait, les contre-pouvoirs et abuse de son pouvoir exécutif.

Le projet de loi ne précise pas les mesures que le gouvernement entend maintenir, ce qui ne fait qu’ajouter à la confusion des travailleuses et des travailleurs. Quelle garantie ont elles que les arrêtés ne reprendront pas du service? Que ce projet de loi ne sera pas prolongé après décembre? Dans cette pandémie, le passé semble garant de l’avenir. Encore une fois, le gouvernement ne fait preuve d’aucune transparence ni d’aucune capacité à collaborer avec qui que ce soit.

« Nous dénonçons fermement le projet de loi 28 qui vise véritablement à retirer le droit du personnel de la santé et des services sociaux de décider de leurs conditions de travail. Ce n’est pas en continuant de décider seul que le gouvernement va rétablir le lien de confiance avec l’ensemble des travailleuses et des travailleurs du réseau, bien au contraire. Encore une fois, le gouvernement jette de l’huile sur le feu et maintient le climat d’incertitude et de méfiance. Pour mettre fin à la crise, le gouvernement doit nous entendre et implanter des mesures permanentes pour reconnaître le personnel et attirer la relève », dénoncent les représentantes et représentants de la FSSS–CSN, de la FSQ-CSQ, de la FIQ et de la FIQP, du SQEES-FTQ, du SCFP, de l’APTS, de la FP–CSN et du SPGQ.

Fin de l’état d’urgence sanitaire : les syndicats craignent que le réseau de la santé s’effondre

Le gouvernement Legault aime parler de « refonder » le réseau de la santé et des services sociaux, mais il risque plutôt de s’effondrer si on laisse tomber toutes les mesures de soutien qui ont accompagné l’état d’urgence sanitaire depuis maintenant deux ans. Pour la FSSS–CSN, la FSQ-CSQ, la FIQ et la FIQP, le SQEES-FTQ, le SCFP, l’APTS, la FP–CSN et le SPGQ, il est urgent d’implanter des mesures permanentes à la fois pour reconnaître les efforts des travailleuses et travailleurs dans les deux dernières années et pour viser l’attraction et la rétention du personnel dans le futur.

Le gouvernement met fin à l’urgence sanitaire et donc aux mesures COVID implantées durant la pandémie dans les prochaines semaines. Ces mesures servaient aussi au maintien du réseau. Le gouvernement mettra donc fin à l’arrêté ministériel qui permettait aux employeurs de restreindre les conditions de travail du personnel, mais aussi aux mesures incitatives pour reconnaître les efforts du personnel. En agissant trop vite, les organisations syndicales craignent que le gouvernement accentue une vague de départ dans le réseau et cause une nouvelle multiplication de bris de services à la population.

« Avant d’aller de l’avant et de mettre fin aux mesures incitatives, le gouvernement doit réfléchir à l’effet que cela aura sur le personnel. Les travailleuses et travailleurs sont à bout de souffle après avoir lutté pendant deux ans contre la pandémie. On a déjà bien du mal à attirer et retenir le personnel dans le réseau, mettre fin rapidement aux mesures incitatives n’aiderait en rien. C’est pourquoi nous demandons au gouvernement d’engager des discussions avec nous pour une meilleure transition et pour identifier des solutions permanentes pour mieux appuyer le personnel du réseau », indiquent les représentantes et représentants de la FSSS–CSN, de la FSQ-CSQ, de la FIQ et de la FIQP, du SQEES-FTQ, du SCFP, de l’APTS, de la FP–CSN et du SPGQ.

Les organisations syndicales demandent de plus au gouvernement de revoir à la hausse les allocations kilométriques pour le personnel du réseau qui doit utiliser leur véhicule pour accomplir leur fonction. La hausse récente du prix de l’essence devient une contrainte financière importante pour le personnel visé, dans un contexte de manque de personnel.

Les travaux en prévision de la négociation 2023 débutent

Rassemblés devant l’Assemblée nationale, des dizaines de travailleuses et de travailleurs des services publics ont marqué le coup d’envoi des travaux entourant leur négociation avec le gouvernement, dont les pourparlers devraient débuter à l’automne. Elles et ils ont été rejoints virtuellement par plusieurs centaines de leurs collègues qui sont réunis aujourd’hui et demain dans le cadre d’instances du secteur public CSN, pour discuter des enjeux entourant le prochain renouvellement de leurs conventions collectives.

En présence de Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN), de Caroline Senneville, présidente de la CSN, ainsi que de François Enault, premier vice-président de la CSN, les délégué-es en ont profité pour dévoiler leur slogan du secteur public CSN pour cette prochaine négociation : Du bon bord.

Vaste consultation
Une partie des travaux en prévision du dépôt des demandes syndicales – prévu en octobre 2022 – est déjà entamée; la vaste consultation menée par la CSN du 17 janvier au 6 février a permis de récolter plus de 25 000 réponses de la part des travailleuses et des travailleurs œuvrant en santé et en services sociaux, en éducation et en enseignement supérieur. Les résultats alimenteront la réflexion entourant l’élaboration des demandes d’ordre salarial ainsi qu’en matière de régime de retraite et de disparités régionales, notamment. Des consultations supplémentaires auront lieu au cours des prochains mois afin de préparer les demandes touchant aux conditions de travail et de pratique.

Instances du secteur public CSN
Les instances, qui se tiennent en mode virtuel jusqu’au 25 février, regroupent des centaines de membres du personnel des réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux ainsi que des organismes gouvernementaux dont les syndicats sont affiliés à la Fédération des Professionnèles (FP–CSN), à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) ainsi qu’à la Fédération des employées et employés des secteurs publics (FEESP–CSN).

Rappelons qu’avec plus de 170 000 travailleuses et travailleurs issus des réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux et des organismes gouvernementaux, la CSN est la centrale la plus représentative dans le secteur public au Québec.

Citations
« C’était primordial pour nous d’écouter nos membres et nous sommes extrêmement satisfaits d’avoir réussi à rejoindre 25 000 répondantes et répondants. Cette participation exceptionnelle, qui se situe au-delà de nos attentes, démontre l’importance qu’ils accordent à leur négociation. Il ne fait aucun doute que nous n’avons pas à être gênés de demander une rémunération et des conditions de travail et de pratique à la hauteur de l’importance des services publics, incluant des hausses de salaire permettant de mieux vivre. Les travailleuses et les travailleurs sont du bon bord, celui des services publics forts, au service des Québécoises et des Québécois » – François Enault, premier vice-président de la CSN.

« Après deux ans de pandémie, les travailleuses et les travailleurs des services publics sont en droit de s’attendre à une réelle reconnaissance de la part du gouvernement. Après avoir louangé leur dévouement au fil des différentes vagues de la pandémie, ce dernier devra faire la démonstration que la vraie reconnaissance de leur travail, essentielle au bon fonctionnement de notre société, passe par une rémunération et des conditions de travail attrayantes » – Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« Cette pandémie aura permis de démontrer à l’ensemble des Québécoises et des Québécois à quel point le travail du personnel des services publics est crucial. Sans des réseaux solides, ce sont des centaines de milliers de personnes qu’on risque d’échapper, des gens à la santé fragile jusqu’aux étudiantes et étudiants en difficulté, aux élèves aux besoins particuliers, en passant par toutes celles et tous ceux qui ont besoin de soutien et de services. Il faut des travailleuses et des travailleurs en nombre suffisant qui veulent venir y travailler et y rester grâce à des conditions satisfaisantes » – Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN).

Les sages-femmes sont furieuses et écœurées

Plus de 22 mois après l’expiration de son entente avec le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), le Regroupement Les sages-femmes du Québec (RSFQ) n’a reçu aucune proposition du gouvernement provincial pour résoudre les enjeux importants de rétention et d’attraction à la profession.

« Non seulement Québec n’est pas assis à la table des négociations, mais il n’a rien à proposer, fait valoir la présidente du RSFQ, Josyane Giroux. C’est une attitude arrogante et misogyne à l’égard d’une profession essentiellement féminine et entièrement dévouée à une période significative de la vie des femmes et des personnes enceintes. »

« Au cours des derniers mois, les représentants du MSSS ne cessent de répéter qu’ils n’ont aucun mandat politique pour négocier quoi que ce soit, ajoute Josyane Giroux. La présidente du Conseil du trésor, Sonia Lebel, et le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, manquent de respect à l’égard des sages-femmes. »

Durant la cinquième vague de la pandémie, les sages-femmes ont maintenu à bout de bras les services pour toute leur clientèle malgré les absences et ont prêté main-forte à plusieurs équipes en périnatalité. Au jour le jour, elles font des suivis de grossesse, assurent la sécurité et le bien-être des mères et des bébés durant les accouchements et en postnatal, dans un réseau de la santé fragilisé, particulièrement en obstétrique.

Un mépris flagrant
On leur demande sans cesse d’en faire plus. « Mais quand il s’agit d’améliorer les conditions d’exercice de la profession, Québec fait preuve d’un mépris flagrant », affirme la présidente du RSFQ.

Depuis des années, les sages-femmes luttent pour une véritable reconnaissance de leur profession. Elles revendiquent des conditions de travail permettant d’attirer de nouvelles recrues et de retenir les sages-femmes d’expérience. À l’heure actuelle, seulement 4,5 % des femmes et personnes enceintes ont accès aux suivis de grossesse avec une sage-femme.

Faut-il être des hommes pour avoir l’attention du gouvernement ?
Pour le président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), Danny Roy, « il est inadmissible que les négociateurs du gouvernement n’aient toujours rien à proposer à la table de négociation, alors que les sages-femmes ont déposé leurs demandes il y a plus de 15 mois ».

« Va-t-il falloir que les sages-femmes se déguisent en hommes pour avoir l’attention du ministre Christian Dubé et de son collègue Lionel  Carmant ? », ironise Danny Roy, qui n’en revient tout simplement pas qu’on ignore complètement les sages-femmes à un moment où la demande pour obtenir leurs services, permettant d’accoucher hors centre hospitalier et de soulager les unités mère-enfant, n’a jamais été aussi forte.

À propos
Le RSFQ est l’association professionnelle des sages-femmes du Québec depuis maintenant 25 ans. Il représente plus de 240 sages-femmes qui exercent leur profession dans les maisons de naissance ou les services sage-femme rattachés aux établissements du réseau de la santé et des services sociaux. Avec cette négociation, le RSFQ souhaite que le gouvernement démontre une réelle reconnaissance de la profession afin de permettre plus de naissances sous les soins des sages-femmes.

Retards dans les versements de sommes dues au personnel

La Fédération de la Santé et des services sociaux (FSSS–CSN), la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), le Syndicat canadien de la fonction publique (CPAS-SCFP), le Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES-FTQ), la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ), l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), la Fédération des professionnèles (FP–CSN) et le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) déplorent que le gouvernement n’honore pas sa signature et qu’il repousse encore son échéancier dans le versement des sommes dues à des milliers de travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux.

Ce sont à 80 % des femmes qui attendent des montants qui représentent 1,28 milliard de dollars à la suite des signatures des conventions collectives et, pour certains titres d’emploi, il faut ajouter 1,15 milliard de dollars pour le règlement de plaintes en équité salariale de 2010 et 2015.

Une confusion injustifiable
Devant la forte pression exercée par les syndicats depuis le mois de novembre dernier pour accélérer les paiements, le ministre de la Santé et des Services sociaux, M. Christian Dubé, s’était pourtant engagé à procéder aux paiements pour le 1er mars 2022, échéance qu’il n’a pas tardé à repousser sans même en aviser le personnel du réseau touché ni les organisations syndicales. Vendredi dernier, des représentants du MSSS ont présenté un nouveau calendrier de versements des sommes, incomplet et imprécis, s’échelonnant jusqu’au 23 mars dans certains cas, et que ces versements pourraient se faire par des avances. Les syndicats s’inquiètent que leurs membres puissent recevoir des montants erronés qu’ils devront ensuite rembourser.

De plus, alors que le ministre Dubé a répété plusieurs fois qu’il assumerait ses responsabilités quant à ces retards, le sous-ministre nous apprenait qu’il n’y aurait pas de versement d’intérêts sur les sommes dues à nos membres. C’est là ajouter l’insulte à l’injure !

Quant au versement des sommes pour les règlements d’équité salariale, aucune date n’a été avancée, sinon que rien ne sera fait avant le mois d’avril.

« Nous ne comprenons pas qu’en 2022, au Québec, les femmes doivent encore attendre pour avoir un salaire égal à celui des hommes. Ces plaintes datent de 2010 et 2015. C’est tout simplement inadmissible et révoltant, non seulement pour les femmes auxquelles ces sommes sont dues, mais pour toutes les femmes du Québec », répliquent les porte-paroles des syndicats de la santé et des services sociaux.

Le ministre Dubé a affirmé être gêné de l’inefficacité des différents systèmes de son ministère et des établissements pour verser les sommes dues à nos membres. Or, il doit être néanmoins tenu responsable des retards dont les échéances étaient connues des mois à l’avance. Il a aussi tardé à transmettre une directive au réseau pour que les paiements soient effectués en priorité. De plus, ses explications concernant la désuétude des systèmes informatiques nous laissent sans voix dans le contexte. On reconnaît que le personnel au gouvernement est au pied d’œuvre pour pallier l’incompétence des fournisseurs externes de gestion de la paye (Médisolution et Logibec) et l’inaction du ministre. Les organisations syndicales considèrent que le gouvernement devrait rapatrier ces services vers la fonction publique, compétente et qualifiée, afin de diminuer la sous-traitance dans le réseau de la santé et des services sociaux et assurer un meilleur suivi.

Un gouvernement auquel on ne peut faire confiance
Ces nombreux reports viennent encore miner le moral des troupes sur le terrain et aussi la confiance envers la parole du ministre de la Santé, sinon à l’égard du gouvernement de François Legault.

« Ce sont des sommes importantes auxquelles ont droit nos membres. Cela fait maintenant deux ans que les travailleuses du réseau de la santé et des services sociaux le portent à bout de bras en ne cessant de faire des sacrifices sur le plan professionnel et personnel. La motivation devient de plus en plus difficile à trouver. Ces retards de paiement viennent démobiliser les travailleuses et les travailleurs. À l’approche du 8 mars, la Journée internationale du droit des femmes, nous demandons au gouvernement de verser à nos membres, en grande majorité des femmes, les sommes négociées dans les contrats de travail et dans les ententes portant sur l’équité salariale », concluent les porte-paroles des syndicats.

Une première vraie reconnaissance des sages-femmes par le gouvernement

Pour une des premières fois depuis le début de la pandémie, les sages-femmes du Québec obtiennent une reconnaissance de leur travail en temps de COVID-19. Elles pourront toucher toutes les primes et les incitatifs en place dans le reste du réseau de la santé.

« C’est un soulagement parce que depuis le début de la crise, les sages-femmes sont appelées à soutenir le réseau de la santé », commente Josyane Giroux, présidente du Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ). Les sages-femmes et responsables des services de sage-femme ont notamment mis en place des solutions concrètes et adaptées aux besoins de la population lors de ruptures de services anticipées ou avérées, en périnatalité et en obstétrique.

De plus, depuis le début de la crise, elles arrivent à maintenir l’offre de services à leur clientèle, alors qu’il y a plus d’absences qu’à l’habitude parmi les sages-femmes. « Notre 4,5 % des suivis de grossesses au Québec, effectués par les 180 sages-femmes actives, a vraiment son importance et l’on en tient enfin compte. C’est un premier pas vers la reconnaissance », ajoute Josyane Giroux.

« Les pourparlers avec le ministère et les ministres réalisés par le RSFQ et la Fédération des professionnèles auront aussi tracé la voie pour que l’ensemble des professions de la catégorie 5 bénéficie des incitatifs offerts aux autres catégories d’emploi. Nous pouvons en être fiers », ajoute Danny Roy, président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN).

Concrètement, les sages-femmes auront accès à la prime d’assiduité « en escalier » qui permet d’accumuler jusqu’à 1000 $ par mois lorsqu’on travaille à temps plein. Pour les personnes à temps partiel, l’assiduité complète permet maintenant d’obtenir 100 $ par semaine. S’ajoutent à cela les heures payées en double lorsqu’il s’agit d’une journée qui s’ajoute à la semaine normale de travail. Le tout est en place pour 12 semaines à partir de la mi-janvier.

Encore du chemin à faire
La profession de sages-femmes n’est cependant pas encore reconnue à sa juste valeur. Il restera du chemin à faire après l’échéance de ces mesures afin de trouver des solutions plus pérennes.

La négociation pour le renouvellement de l’Entente collective sur les conditions de travail est malheureusement au point mort en ce moment, et ce, depuis des mois. « Notre apport est encore plus important avec l’essoufflement sur le terrain et les difficultés en obstétrique dans plusieurs régions », fait valoir la présidente, qui rappelle que des bris de service en obstétrique ont été observés en Abitibi, en Gaspésie, en Outaouais et dans différents hôpitaux de la grande région de Montréal.

Santé mentale : les services publics ne résisteront pas à la vague

La prochaine vague liée à la COVID-19 ne sera probablement pas causée par une mutation du virus, mais par une déferlante de problèmes en santé mentale qui risque fort de faire sauter la digue de notre système public.

La CSN salue donc la volonté du ministre Lionel Carmant et du gouvernement d’investir 361 M$ de plus en santé mentale et le plus grand apport du communautaire, mais remarque que ce qui limite l’efficacité du réseau demeure intouché, soit d’encarcaner les cliniciens et les usagers dans une approche rigide. Le ministre ne cesse de vendre le Programme québécois pour les troubles mentaux (PQPTM) comme l’unique réponse au meilleur accès aux soins en santé mentale, alors que sur le terrain les professionnels-les rapportent une perte d’autonomie et une multiplication des étapes dans le parcours de soin des patients. Ce chemin de croix en décourage plusieurs et fait baisser artificiellement les listes d’attente.

Il faut absolument revoir l’organisation pour vraiment améliorer l’accès. « Nous avons besoin d’une refondation de nos services en santé mentale et il faut le faire avant qu’il ne soit trop tard », affirme Jessica Goldschleger, vice-présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), qui rappelle que la mauvaise santé mentale entraîne une perte de 50 G$ par année au Canada ainsi qu’une grande souffrance.

Consultation des intervenantes et intervenants
En 2021, la FP–CSN a mené une importante consultation auprès de ses membres qui travaillent en santé mentale. « Nous proposons une approche globale axée sur les besoins de la personne tout au long de son parcours de soins dans le réseau public », insiste Jessica Goldschleger. Il faut, par exemple, éviter qu’une personne attende de longs mois entre le traitement pour la toxicomanie et celui pour l’anxiété. « Les patients ne devraient pas être comme des balles de ping-pong que l’on se renvoie d’une équipe à l’autre », ajoute la vice-présidente.

La CSN recommande notamment que l’on nomme une personne ou une équipe pivot qui va s’assurer que chaque patient qui consulte en santé mentale puisse être suivi pour l’ensemble de ses problèmes dans un court délai. Quelque 16 recommandations sont par ailleurs sorties de la consultation de 2021 menée par la FP–CSN.

« Une des clés pour améliorer la situation c’est de miser sur l’interdisciplinarité. Il ne suffit pas d’en parler, il faut donner du temps et des lieux pour le faire. Il faut que tous les acteurs du réseau qui interviennent auprès de cette clientèle puissent travailler en équipe en se partageant l’information et les solutions à mettre en place, et cela bien entendu, en tout respect des enjeux de sécurité et de confidentialité », enchérit le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Réjean Leclerc.

De plus, la CSN souhaite la mise en place de formations d’appoint pour tous les intervenants et intervenantes de la chaine de services et de soins, permettant à chacun de jouer pleinement son rôle dans ce vaste chantier nécessaire.

Régler le problème en amont
Un des meilleurs moyens pour réduire l’ampleur de la détresse psychologique dans la population du Québec serait d’agir en amont sur des facteurs de stress importants comme la pauvreté, le manque de logement abordable ou la violence envers les femmes. « C’est un défi de société que nous avons devant nous, plaide la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Il faut reconstruire notre filet social, car il s’est étiolé. Augmenter le salaire minimum, renforcer les droits des travailleuses et des travailleurs, assurer l’accès au logement ou encore un accès rapide aux différents services de soutien et d’aide sont quelques exemples de leviers dont dispose le gouvernement pour prévenir une dégradation et améliorer les choses. »

Rapport final de la Commissaire à la santé et au bien-être : Il faut passer à l’action !

Pour la Confédération des syndicats nationaux, le rapport final de la Commissaire à la santé et au bien-être, Joanne Castonguay, remet en perspective de nombreuses lacunes qui existaient déjà dans le réseau avant l’arrivée de la COVID-19. Les solutions sont connues depuis longtemps et en ce sens, la CSN appuie en grande partie les recommandations formulées. La CSN appelle le gouvernement à saisir cette occasion pour instaurer un véritable dialogue avec tous les partenaires, dont les syndicats, pour s’assurer de ne jamais revivre un tel drame.

Toutefois, la CSN relève plusieurs éléments sur lesquels le rapport n’insiste pas assez et qui doivent être pris en compte pour pouvoir effectuer le virage nécessaire. Par exemple, il faut prendre en considération la question de la santé et de la sécurité au travail. Il faudrait creuser davantage pour comprendre les lacunes observées sur le terrain par les syndicats. Il s’avère notamment que la gestion inadéquate des équipements de protection individuelle a eu un impact significatif. De même, les mauvaises conditions de travail du personnel ont contribué aux problèmes d’attraction, de rétention et à la rareté de la main-d’œuvre. Le sous-financement des services, le rôle croissant du secteur privé et les lacunes quant à la planification de la main-d’œuvre constituent autant de volets qui nécessitent des changements tant au niveau de la santé publique que de la gouvernance du réseau. Pour la CSN, ces éléments ont tous grandement contribué à la catastrophe.

Enquête publique
« Une enquête publique sur la gestion de la pandémie demeure nécessaire, estime la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Il faut aller au fond des choses. Ce ne sont pas des coupables qu’on cherche, mais le portrait global afin de pouvoir appliquer des solutions structurantes. Malheureusement, les recommandations formulées dans ce rapport sont parfois timides. Nous les appuyons de façon générale, elles vont dans le bon sens, mais il faut faire beaucoup plus et instaurer des changements en profondeur pour consolider cet acquis précieux qui est mis à mal depuis trop longtemps. »

Pour la CSN, il faudra nécessairement revoir certaines façons de faire pour éviter une telle hécatombe dans le futur et corriger les lacunes identifiées dans le rapport, notamment la gouvernance défaillante, le leadership insuffisant et le manque d’imputabilité.

« Nous n’avons pas le droit de ne pas apporter les changements nécessaires dès maintenant, plaide le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Réjean Leclerc. La clé c’est de pouvoir se parler pour vrai, syndicats, établissements, gouvernement et de travailler ensemble. La gestion par arrêtés ministériels, ça a fait mal non seulement aux relations de travail, mais à notre capacité même de trouver des solutions ensemble, pour le bien de toute la population. Il faut absolument renouer avec le dialogue même dans ce climat d’urgence. La FSSS–CSN sera au rendez-vous d’une telle approche ».

Du côté de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), on relève que, malheureusement, comme le mentionne le rapport, le réseau de la santé et des services sociaux a mis ses employé-es en danger en ne respectant pas complètement le principe de précaution. « Nous demandions pourtant depuis le début de la pandémie d’élargir la distribution du meilleur équipement de protection disponible, comme les masques N95. Une réelle approche de précaution aurait alors rassuré et protégé la santé du personnel qui se trouvait au cœur de la tempête », affirme Danny Roy, président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN).

L’intersyndicale en santé et services sociaux salue l’ouverture du gouvernement sur les nouvelles mesures pour le personnel

En plein cœur de la vague Omicron, l’intersyndicale en santé et services sociaux et le gouvernement ont eu des échanges constructifs dans l’objectif de poser des actions concrètes pour appuyer le personnel. Pour la FSSS–CSN, la FSQ-CSQ, la FIQ et la FIQP, le SQEES-FTQ, le SCFP, l’APTS, la FP–CSN et le SPGQ, la clé pour casser cette vague est de tout faire pour bien protéger le personnel et de déployer rapidement des mesures de reconnaissance pour agir sur l’attraction et la rétention.

L’ensemble des organisations syndicales représentant le personnel du réseau de la santé et des services sociaux ont échangé avec le gouvernement dans les derniers jours pour proposer des solutions pour aider les travailleuses et travailleurs et regagner leur confiance. Plusieurs mesures annoncées par le gouvernement qui visent certaines catégories d’emploi permettront de soulager de façon appréciable, mais temporaire, la pression qui pèse depuis 22 mois sur le dos du personnel du réseau. L’intersyndicale invite donc le gouvernement à poursuivre les discussions dans le même état d’esprit afin de se sortir de la situation de crise liée à la pandémie et au manque de personnel.

La clé, c’est de bien protéger le personnel
Tout au long des échanges, l’intersyndicale a indiqué que l’élément prioritaire pour faire face au variant Omicron est d’appliquer le principe de précaution et d’implanter toutes les mesures nécessaires pour bien protéger les travailleuses et travailleurs, à commencer par l’accès au masque N95 pour l’ensemble du personnel. Si le changement de ton du gouvernement est bienvenu, il doit continuer d’en faire davantage pour prôner des mesures plus fortes, claires et simples à appliquer pour assurer la protection du personnel.

Des mesures pour attirer et retenir le personnel
Les mesures annoncées aujourd’hui par le ministre Dubé ont pour objectif d’avoir le personnel nécessaire pour les trois prochains mois. L’intersyndicale a invité le gouvernement à mieux reconnaître les efforts des travailleuses et travailleurs. L’élargissement de la prime de temps complet est une avancée intéressante, bien que l’intersyndicale continue de demander que les primes s’appliquent à l’ensemble du personnel au front de la lutte à la pandémie depuis des mois.

« Nos échanges avec le gouvernement l’ont convaincu de poser des gestes à très court terme pour freiner la crise. C’est la preuve que c’est en travaillant ensemble et en prenant en compte les solutions du personnel qu’on peut mieux gérer cette pandémie. C’est de cette manière qu’il faut continuer à travailler pour s’attaquer d’urgence aux problèmes de fond du réseau de la santé et des services sociaux », soulignent les leaders de la FSSS–CSN, de la FSQ-CSQ, de la FIQ et de la FIQP, du SQEES-FTQ, du SCFP, de l’APTS, de la FP–CSN et du SPGQ.

La FP–CSN salue les grandes orientations du rapport, mais estime qu’il manque des précisions importantes

La Fédération des professionnèles de la CSN (FPCSN), qui représente 1500 professeurs du réseau universitaire, salue les grandes orientations du rapport de la Commission scientifique et technique indépendante sur la reconnaissance de la liberté académique dans le milieu universitaire, mais s’inquiète concernant certaines zones d’ombre qui persistent.

La FPCSN souligne la nécessité d’un cadre légal ainsi que la création de mécanismes de traitement des litiges dans chacun des établissements. Par ailleurs, elle s’interroge sur l’utilisation par la commission du terme « liberté universitaire » plutôt que celui plus large de liberté académique, qui représente l’ensemble des tâches et fonctions des professeures et professeurs universitaires. En somme, cette liberté doit pouvoir s’appliquer bien au-delà de l’enseignement et de la recherche.

La fédération estime par ailleurs qu’il était essentiel de réaffirmer l’autonomie des universités, mais s’inquiète quant à la représentativité des futurs comités, dont la composition et les modalités de fonctionnement n’ont pas été définies par la commission. « Il est essentiel que les professeur-es puissent choisir les personnes qui seront déléguées à ces comités, insiste Catherine Lanaris, vice-présidente du secteur universitaire de la FPCSN. Ces comités auront une grande importance dans les mécanismes de mise en œuvre de la liberté académique et nous devons nous assurer que le principe de la prise de décision en collégialité soit réellement appliqué. Chaque groupe d’acteurs de la communauté universitaire doit donc pouvoir nommer la personne la plus compétente et nous souhaitons que cet aspect soit précisé. » La FPCSN souhaite également que ces comités puissent être représentatifs de l’ensemble de la communauté universitaire, incluant les étudiantes et étudiants qui ont, comme l’a souligné la commission, le droit d’apprendre.

D’autre part, la fédération souhaite que la définition prévue par la loi n’aille pas à l’encontre des définitions de la liberté académique déjà prévues à plusieurs conventions collectives de professeures et professeurs. Il va de soi que la fédération apportera sa contribution aux éventuels travaux d’une commission parlementaire entourant le projet de loi.

Les sages-femmes réclament « une vraie reconnaissance » de leur travail

Le Regroupement des sages-femmes du Québec (RSFQ) rencontrera ce jeudi à Montréal les représentantes et les représentants du ministère de la Santé et des Services sociaux pour relancer les négociations avec le gouvernement provincial.

Le regroupement, affilié à la Fédération des professionnèles (FP–CSN), est sans entente de travail avec l’État québécois depuis le 31 mars 2020.

En juin dernier, le RSFQ a déposé ses demandes salariales qui visent à établir la parité avec d’autres professionnel-les du réseau de la santé. Mais en l’absence de mandat donné par le gouvernement à ses négociateurs, aucune rencontre de discussion n’a eu lieu depuis près de six mois.

Le regroupement rassemble 230 sages-femmes qui œuvrent dans les 15 maisons de naissance et les sept services de sages-femmes de la province. Le RSFQ tente d’obtenir « une vraie reconnaissance de la profession pour assister plus de naissances » à travers la province.

Une expertise unique en périnatalité
« Ces professionnelles apportent une expertise essentielle au réseau de la santé, aux femmes et aux familles du Québec qui désirent une approche plus humaine et globale en périnatalité, affirme Josyane Giroux, présidente du RSFQ. Le gouvernement du Québec doit passer à l’action et s’engager pour que les sages-femmes fassent partie de la solution à la crise en obstétrique qui frappe le Québec. »

En 2015, le gouvernement avait promis que les sages-femmes assumeraient dès 2019 les suivis de maternité complets de 10 % des Québécoises enceintes. Six ans plus tard, à peine 4,5 % des femmes enceintes ont accès aux services des sages-femmes.

« Reconnaître le travail des sages-femmes favorise des familles en meilleure santé, des communautés plus productives et un système de santé plus solide », fait valoir Mme Giroux.

Pour que les Québécoises aient accès aux services
Outre une nouvelle échelle de rémunération qui reconnaît leur « juste valeur » et qui met fin à la précarité des premières années de pratique, les sages-femmes souhaitent que leur autonomie professionnelle soit respectée et valorisée.

De plus, elles réclament des mesures d’attraction et de rétention en régions éloignées, où la pénurie de main-d’œuvre est la plus criante, et la création d’une banque de sages-femmes de dépannage encadrée par des conditions de travail décentes.

2,50 $ pour une journée de garde
« Les sages-femmes peuvent être appelées à toute heure du jour et de la nuit pour accompagner une naissance ou répondre aux questions de la clientèle », explique Mme Giroux.

Elles reçoivent environ 2,50 $ pour huit heures de garde. Ailleurs dans le réseau de la santé, les professionnel-les et les salarié-es obtiennent une heure de salaire pour chaque quart de travail en disponibilité.

Réforme de la Loi sur la protection de la jeunesse : le ministre Carmant vise juste

Pour la Confédération des syndicats nationaux (CSN), le projet de loi réformant la Loi sur la protection de la jeunesse, présenté aujourd’hui par le ministre délégué à la Santé et les Services sociaux, Lionel Carmant, constitue un pas dans la bonne direction. La CSN se réjouit d’y retrouver plusieurs de ses recommandations.

Notamment, la CSN partage les objectifs visant à :

  • Réaffirmer que l’intérêt de l’enfant doit primer dans toutes les décisions qui le concernent ;
  • Permettre la communication de renseignements confidentiels lorsque c’est nécessaire pour protéger l’enfant ;
  • Répondre aux réalités particulières des enfants autochtones et inuits.

« Pour que cette réforme fonctionne, il faudra continuer le travail au niveau des services, tempère la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Pour nous, il demeure impératif d’assurer un financement adéquat, dédié et stable pour les missions sociales du réseau de la santé et des services sociaux, mis à mal par des années d’austérité et de sous-financement. J’invite le gouvernement à s’engager sans tarder dans des travaux, avec la participation des syndicats, pour mettre en place des solutions à long terme aux problèmes d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre dans ce secteur. Parce que la protection de la jeunesse, c’est avant tout des techniciennes et des professionnelles dévouées et compétentes qui voient leurs conditions de travail et d’exercice se dégrader d’année en année. Ce n’est pas sans conséquence sur les services à la jeunesse. »

Parmi les solutions envisagées par la CSN, notons l’amélioration des conditions de travail, la diminution des charges de travail, le travail interdisciplinaire, le respect de l’autonomie professionnelle ainsi que la conciliation famille-travail-études.

Enfin, la CSN souligne que les services de première ligne en prévention doivent permettre d’agir sur les déterminants sociaux de la santé. Pensons aux services éducatifs à l’enfance, à l’éducation, au logement, etc.

La Fédération des professionnèles (FP–CSN), qui représente des milliers de techniciennes et professionnelles du réseau au Québec, souligne qu’il y a urgence d’agir pour entamer un redressement. « Les listes d’attente ne font qu’augmenter depuis plusieurs années, rappelle sa vice-présidente, Jessica Goldschleger. Par conséquent, les délais d’intervention augmentent également. Finalement, nous nous retrouvons souvent avec des dossiers plus compliqués qui auraient dû être pris en charge beaucoup plus tôt, pour le bien-être de ces enfants. »

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), qui représente toutes les catégories de personnel œuvrant en protection de la jeunesse notamment en territoire autochtone et inuit, salue l’orientation visant à mieux répondre aux besoins particuliers de ces communautés. « Pour nous, il était essentiel que cet enjeu spécifique soit traité », rappelle la représentante des techniciennes et professionnelles du réseau à la FSSS, Roxanne Palardy. « Nous sommes prêts à travailler concrètement avec le ministre pour faire en sorte que ces intentions se concrétisent sur le terrain. » 

Directeur national
Enfin, la CSN veut poursuivre la réflexion quant à la création du poste de Directeur national de la protection de la jeunesse. Pour la CSN, il faut s’assurer que la réforme amène globalement une certaine décentralisation et une amélioration des services. Il n’est pas clair que la création de ce nouveau poste y contribue.

Le gouvernement n’honore pas sa parole concernant le paiement lié aux nouvelles conventions collectives et au maintien de l’équité salariale

Alors que les conventions collectives et les ententes en lien avec le règlement de plaintes de maintien de l’équité salariale ont été conclues au cours des derniers mois, le gouvernement tarde à verser les sommes dues à ses travailleuses et ses travailleurs et à procéder aux ajustements salariaux. La CSN et les fédérations du secteur public mettent la pression nécessaire afin que ce dernier honore sa parole.

Réglées en juin dernier, les dispositions des conventions collectives prévoyant les ajustements salariaux, la rétroactivité ainsi que plusieurs primes et montants divers ne sont pas versés ou ne seront pas versés comme prévu dans la majorité des établissements du réseau de la santé et des services sociaux. Même constat à propos de l’accord sur les plaintes de maintien de l’équité salariale, alors que les ajustements résultant des ententes touchant plusieurs dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs ne sont pas effectués dans les délais convenus.

Dans ce contexte, la CSN et les fédérations du secteur public concernées sont à évaluer les recours à leur disposition. De plus, les fédérations concernées ont alerté la vice-présidente à l’équité salariale de la CNESST du non-respect des accords intervenus en vertu de la Loi sur l’équité salariale. D’autre part, des discussions sont en cours avec le Conseil du trésor et les comités patronaux afin d’assurer que membres qui pourraient être lésés soient pleinement compensés.

Citations 
« Nous faisons les représentations nécessaires afin que nos membres touchent à l’argent qui leur est dû, dans un contexte où les nouvelles dispositions sont connues depuis de nombreux mois. Nous souhaitons rapidement trouver des solutions afin de corriger la situation. » – Jessica Goldschleger, vice-présidente, Fédération des professionnèles (FP-CSN).

« Avec ces retards inexcusables, le gouvernement rate une belle occasion de reconnaître les travailleuses et les travailleurs au front depuis le début de la pandémie. Après chaque négociation, il y a des montants à verser, il n’y a rien de nouveau. Comment se fait-il que le gouvernement ne soit toujours pas capable, dans certains cas, de donner des indications sur le moment des versements, alors que les accords sont survenus depuis plusieurs mois? C’est une autre preuve que notre réseau issu de la réforme Barrette est devenu ingérable » – Josée Marcotte, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).