« Deux poids, deux mesures », dénonce le Front commun

Le Front commun dénonce le retour des bonis de performance à l’intention des gestionnaires de certaines sociétés d’État alors que le Conseil du trésor menace d’appauvrir les 530 000 travailleuses et travailleurs des services publics, une politique du « deux poids, deux mesures » inacceptable selon les porte-parole syndicaux.

« C’est encore une fois une démonstration du mépris du gouvernement envers ses propres employés. En ne leur offrant que 3 % sur 5 ans, on menace de doubler le retard de rémunération qu’ils accusent par rapport aux autres travailleurs québécois. Le gouvernement voudrait appauvrir le personnel des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation, des organismes gouvernementaux et de la fonction publique, alors qu’il réintègre en catimini des bonis à l’intention des hauts gestionnaires!», fulmine Carolle Dubé, porte-parole du Secrétariat intersyndical des services publics (SISP).

« La situation est pour le moins ironique, poursuit Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN. L’ex-ministre des Finances, Raymond Bachand, avait éliminé ces bonis en 2010 dans le cadre de sa stratégie de retour à l’équilibre budgétaire. Le gouvernement actuel martèle que tout le monde doit faire sa part, que le retour à l’équilibre budgétaire dès cette année est incontournable, mais il profite de l’adoption sous le bâillon d’un projet de loi mammouth pour offrir une augmentation de salaire aux hauts gestionnaires. Faut le faire! »

« Ce gouvernement ne cesse de nous surprendre. Alors qu’il impose des hausses de taxes et de tarifs aux plus démunis, aux familles et à la classe moyenne, il se permet d’offrir des primes aux plus fortunés et de préparer un projet de loi pour augmenter la rémunération des députés», dénonce Daniel Boyer, président de la FTQ.

« Philippe Couillard s’en prend aux salariés du secteur public, aux femmes, à la classe moyenne et aux plus démunis. Le Front commun entend s’opposer farouchement à la politique de division libérale et se mobiliser pour obtenir des conditions de travail décentes pour ses membres. Si ce gouvernement n’a aucun respect pour ses travailleuses et ses travailleurs, il va certainement nous trouver sur son chemin », préviennent les porte-parole.

À propos

Le Front commun regroupe le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP, formé de la CSQ, du SFPQ et de l’APTS), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ). Ensemble, ces organisations représentent plus de 400 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la fonction publique du Québec. Les conventions collectives du secteur public sont échues depuis le 31 mars 2015.

Les travailleurs des CLD bafoués

Sous le bâillon, à la dernière minute, le gouvernement libéral a décidé de retirer un droit fondamental aux travailleuses et travailleurs des centres locaux de développement (CLD).

En effet, la nouvelle loi 28 tente de se débarrasser des conventions collectives de certains CLD. Ces dernières ne pourraient pas être transférées dans les villes ou les MRC qui embaucheront les experts en développement régional en provenance de CLD. Rappelons que l’article 45 du Code du travail stipule pourtant que la convention collective devrait suivre dans le cas où les travailleurs effectuent une mission semblable pour un nouvel employeur.

Une disposition similaire pour les syndiqués des CRÉ était déjà incluse dans la version initiale du projet de loi. Avec la nouvelle loi, ces conférences régionales des élus (CRÉ) pourront être remplacées par des tables locales de gestion intégrée des ressources du territoire qui seront directement sous la responsabilité du ministre des Affaires municipales. La mission sera probablement similaire, mais avec une plus grande centralisation des décisions.

« En plus de détruire le modèle québécois de développement local et régional, ce gouvernement ne semble pas tenir en haute estime les droits des travailleurs », affirme Lucie Dufour, secrétaire générale de la Fédération des professionnèles (FP-CSN).

À propos

La Fédération des professionnèles (FP) compte quelque 8 000 membres qui oeuvrent dans plusieurs secteurs, dont celui du développement régional et local (CLD, CRÉ et CDEC).

Une deuxième attaque à la démocratie en moins de trois mois

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) dénonce vivement l’utilisation par le gouvernement Couillard d’un deuxième bâillon en moins de trois mois pour forcer l’adoption du projet de loi 28. Cela est d’autant plus injustifié qu’il n’y a aucune urgence à imposer cette loi mammouth qui va affecter des dizaines de lois dans autant de domaines.

La CSN constate que le gouvernement de Philippe Couillard emprunte les pires stratégies du gouvernement Harper pour bafouer la démocratie et faire avancer son agenda d’austérité au détriment de l’ensemble de la population. « On assiste à un autre coup de force du gouvernement Couillard alors qu’il avait pourtant promis en campagne électorale d’ouvrir le dialogue social, déclare Jacques Létourneau, président de la CSN. Il n’y avait aucune urgence à faire adopter le projet de loi 28, sinon celle qu’il s’est imposé à lui-même dans le but de mieux précipiter l’abandon d’un modèle de société plus égalitaire acquis au cours des quarante dernières années au nom de la sacro-sainte atteinte de l’équilibre budgétaire.

C’est une autre triste journée pour le Québec, particulièrement pour les familles de la classe moyenne et les personnes les plus vulnérables. » Rappelons qu’en février dernier, le gouvernement a bâillonné l’opposition en forçant l’adoption du projet de loi 10 restructurant le réseau de la santé et des services sociaux et octroyant au ministre de la Santé et des Services sociaux des pouvoirs sans précédent.

Pour sa part, le projet de loi 28 va bien au-delà de son objectif initial visant la mise en œuvre du budget présenté le 4 juin 2014. Il introduit notamment le principe de l’utilisateur-payeur dans les services de garde subventionnés qui entraînera la fin de la tarification unique et son remplacement par la tarification modulée en fonction des revenus des parents, ce qui aura pour conséquence des hausses pouvant atteindre 3300 $ par enfant. « Nous ne pouvons comprendre l’empressement de ce gouvernement. À force de s’entêter et de ne tenir compte d’aucune critique, il nous entraîne dans une situation pire que celle qu’il tente supposément d’améliorer. S’il utilise le bâillon, c’est parce qu’il n’est pas en mesure de faire la démonstration des bienfaits de ses politiques. Encore une fois, ce sont les familles québécoises qui sont la cible du gouvernement. Plutôt que de miser sur une imposition progressive des revenus, il a fait le choix d’appauvrir les familles en modulant les tarifs des services de garde », déclare Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

En outre, le projet de loi 28 consacre le démantèlement du modèle de développement économique local et régional qui a contribué à la croissance du Québec, en plus d’imposer d’importantes compressions budgétaires et la fermeture de centres locaux de développement (CLD). Il centralise les responsabilités de ce développement dans le giron des municipalités régionales de comté (MRC) en abolissant les conférences régionales des élus (CRÉ). « L’adoption forcée du projet de loi 28 mettra fin au modèle de développement régional que le Québec connaissait depuis près de 30 ans et qui était basé sur la concertation, pas sur les bâillons », affirme Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles de la CSN, qui représente plusieurs syndicats d’employé-es de CRÉ, CLD et CDEC. Il déplore que l’empressement mis par le gouvernement et certaines municipalités à fermer les CRÉ et à licencier le personnel, alors que la loi n’était pas encore adoptée. C’est un véritable gâchis ! »

À propos
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Mise au point du SPUQ sur la situation à l’UQAM

Devant les évènements regrettables des jours derniers à l’UQAM, le SPUQ tient à faire le point sur la situation. Représentant l’ensemble des professeures et professeurs ainsi que les maitres de langue de l’UQAM, le Syndicat tient à condamner les gestes de vandalisme commis cette semaine, qui éloignent de toute solution basée sur le dialogue, tout comme il déplore les maladresses de la direction dans sa gestion de la situation. Le SPUQ encourage les parties à ouvrir un espace de dialogue. Le SPUQ appelle donc la direction de l’UQAM à sursoir aux mesures contestées (expulsions, injonctions, recours à la police) et les associations étudiantes à exercer leurs moyens de pression légitimes dans les limites de leur application en régime démocratique. Des engagements clairs de part et d’autre permettraient de trouver une issue sereine à la crise actuelle.

La CSN dénonce fermement l’attitude de la direction de l’UQAM

La répression n’a absolument pas sa place à l’intérieur des murs d’une université et il est inadmissible qu’elle soit utilisée pour imposer par la force un point de vue qui diffère de celui qui émane des décisions démocratiques prises en ses murs. La Confédération des syndicats nationaux (CSN) et ses organisations affiliées dénoncent fermement la direction de l’UQAM qui a recours à un arsenal répressif par la voie d’injonctions, d’expulsions et en faisant appel à la force policière.

Réunis au sein du bureau confédéral, l’instance politique de la CSN, les délégué-es des huit fédérations et des treize conseils centraux de la confédération ont d’ailleurs adopté une proposition en ce sens. Elle se lit comme suit :

Que le bureau confédéral de la CSN

• Dénonce la rupture de communication de la direction de l’UQAM envers ses associations étudiantes et avec les syndicats de l’établissement;

• Déplore les choix de l’université et du gouvernement d’attaquer les grands principes que sont le droit d’association, le respect des décisions démocratiques ainsi que la liberté d’expression;

• S’oppose à la répression exercée par les autorités et dénonce toutes formes de violence;

• Exige la mise en place d’un véritable processus de négociation et de règlement du conflit par un retour au dialogue digne d’une institution universitaire, avec les associations étudiantes et tous les membres de la communauté universitaire.

Spirale de violence

« Les arrestations et l’intervention brutale des policiers, à l’appel de la direction de l’UQAM, contre l’avis des professeurs, des chargés de cours et des étudiants contribuent à une spirale de violence et ne sont absolument pas le chemin à prendre pour sortir de cette crise. Le premier ministre Couillard devrait lui aussi prendre un certain recul avant d’encourager cette façon de faire. Le premier ministre et son ministre de l’Éducation ne font que jeter de l’huile sur le feu », estime Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN.

Les professeurs et les chargés de cours n’ont certes pas manqué de courage en tentant de s’interposer entre les policiers et les étudiantes et les étudiants. Ils demandaient au recteur de trouver une autre solution que celle de faire entrer l’antiémeute au sein d’une institution indépendante consacrée au savoir.

« Ce qui se passe à l’UQAM dénote un mépris des étudiants, des professeurs et des chargés de cours, et l’on se demande pourquoi le recteur ne défend pas davantage l’indépendance de son institution et semble se plier aux directives ministérielles », avance Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles (FP-CSN), qui représente le Syndicat des professeurs de l’UQAM (SPUQ).

L’université sous la botte des policiers

« L’administration de l’UQAM semble avoir oublié son rôle premier : défendre l’université et ses valeurs fondamentales. L’administration uqamienne poursuit son orientation de confrontation et de répression, ce que nous dénonçons avec fermeté! Nous appelons le recteur Proulx et son équipe au calme et au dialogue », soutient Jean Murdock, secrétaire général et trésorier de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), qui représente les chargés de cours de l’UQAM.

À propos

La CSN représente plus de 325 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs, répartis partout au Québec, dans quelque 2000 syndicats.

Le CCMM-CSN dénonce le recours à la répression

« La direction de l’UQAM fait fausse route en empruntant la voie de la répression politique et policière », estime la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain-CSN (CCMM-CSN),  Dominique Daigneault. Les arrestations qui ont eu cours à l’UQAM hier vont accentuer la colère des étudiantes et des étudiants qui font face à une administration qui abuse de ces pouvoirs. Devant une telle situation, des chargé-es de cours, des professeur-es de même que la présidente du Syndicat des professeur-es de l’UQAM (SPUQ-CSN), Michèle Nevert, ont érigé une chaîne humaine pour éviter que les étudiants soient blessés dans l’intervention policière. Par la suite, des membres de l’exécutif du SPUQ et du Syndicat des chargé-es de cours de l’UQAM (SCCUQ-CSN) se sont rendus au poste du SPVM pour soutenir les étudiants.

Le CCMM-CSN dénonce l’attitude répressive de l’UQAM hier, mais également dans le dossier des neuf étudiantes et étudiants menacés d’expulsion. À l’instar des syndicats et associations étudiantes de l’université, le CCMM-CSN demande le retrait des procédures dans cette affaire. De plus, l’UQAM impose dorénavant aux professeur-es, chargé-es de cours et maîtres de langue de donner leur cours, peu importe le nombre d’étudiantes et d’étudiants en classe. « Cela ajoute à l’indignation de la communauté universitaire. Il y a des conditions minimales à respecter pour enseigner et apprendre. Les gestes posés par la direction de l’UQAM sont totalement inacceptables et sont loin de permettre d’atteindre ces conditions », conclut la présidente du CCMM-CSN, également enseignante.

À propos du CCMM-CSN 

Organisme régional affilié à la CSN, le Conseil central du Montréal métropolitain-CSN regroupe plus de 100 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de près de 400 syndicats à Montréal, à  Laval et dans le Grand Nord du Québec.

Le gouvernement prend à la légère des décisions qui affecteront l’accès aux soins psychologiques pour le public

Dans une décision qui ne tient pas la route, le gouvernement a choisi de mettre fin unilatéralement à la prime de rétention des psychologues dès le 30 mars 2015, sans même disposer de données probantes sur les impacts de son introduction en janvier 2012. Une décision prématurée puisque le bilan du groupe de travail formé pour étudier cette question était prévu pour janvier 2016. Des mots mêmes du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), il est pour l’instant impossible de bien cerner les effets de la prime sur l’attraction et la rétention des psychologues dans le réseau. Pour ce faire, les actuaires du MSSS auraient besoin de données pour la prochaine année, ce qui sera irréalisable puisque la prime est retirée! Une prime qu’il avait lui-même mise en place, reconnaissant alors le besoin criant de retenir les psychologues dans le réseau public.

Inquiètes de cette annonce, les organisations syndicales de la santé et des services sociaux du Front commun (APTS, F4S-CSQ, FP-CSN, FSSS-CSN, SQEES-298-FTQ et SCFP-FTQ) ont demandé à rencontrer le sous-ministre adjoint au MSSS, pour mieux comprendre ce qui motivait le gouvernement à prendre une décision aussi grave et qui aura certainement des répercussions sur la disponibilité des soins psychologiques pour une clientèle souvent très vulnérable. Cette rencontre s’étant déroulée le 23 mars 2015 aura permis de clarifier une chose : le MSSS prend cette décision sur un coup de tête, motivé uniquement par l’obsession des coupes à tous vents. En effet, le ministère n’était pas en mesure de justifier l’intérêt de l’abolition de cette prime ni les impacts qu’elle pourrait avoir. Une rencontre du comité de pénurie de main-d’œuvre (PMO) des psychologues prévue dans les jours suivants devait servir à faire la lumière sur cette situation. Encore une fois, impossible d’obtenir un portrait des impacts potentiels, et pour cause, le MSSS est incapable d’en faire l’évaluation maintenant puisque les travaux du comité ne seront complétés qu’en janvier 2016.

Une prime avec des effets positifs

Pourtant, cette prime avait été implantée par la partie patronale elle-même, qui cherchait en 2012 un moyen de retenir les psychologues dans le réseau public. Sans cette prime, la partie patronale reconnaissait alors que les psychologues se tourneraient vers le privé, entraînant du même coup une inévitable baisse de disponibilité de l’accès aux soins psychologiques publics et une importante perte d’expertise dans le réseau. De plus, à la suite de l’instauration de la prime, les représentants ministériels au comité de PMO des psychologues avaient confirmé que l’exode prévu des psychologues vers le privé n’avait pas eu lieu, ce qui tend à démontrer que la prime a eu des effets positifs sur la rétention. Constatant l’importance de cette prime, les syndicats ont d’ailleurs réclamé qu’elle soit reconduite au moins jusqu’à la conclusion de la ronde de négociation 2015.

L’annonce cavalière et irréfléchie de l’abolition de cette prime s’ajoute à une série de mesures qui affecteront les employé-es du secteur public. Mais les vrais perdants seront les gens qui, chaque jour, ont besoin de l’expertise et du travail de qualité des psychologues du réseau public. Face à cette situation, les organisations n’auront d’autre choix que d’amplifier leurs actions au courant des prochaines semaines.

La CSN dénonce l’austérité à géométrie variable

C’est avec un grand étonnement que la CSN apprend aujourd’hui l’intention du ministère de la Santé et des Services sociaux de majorer le salaire des nouveaux cadres du réseau de 10 % en moyenne par année, 34 % dans certains cas, alors même que le réseau subira en 2015-2016 des compressions à hauteur d’un milliard de dollars. La CSN constate que l’austérité est à géométrie variable selon que l’on est travailleurs, travailleuses ou patron.

Au moment même où le gouvernement annonce un gel salarial de deux ans et des augmentations méprisantes de 1 % pour les trois années suivantes pour l’ensemble des travailleurs et travailleuses du secteur public, il annonce qu’il fera ce cadeau aux nouvelles directions. La CSN déplore le fait que le fossé entre les travailleurs, les travailleuses et les cadres du système de santé se creuse davantage. « Il faudrait constamment que les salarié-es démontrent leur bonne volonté et fassent leur juste part, à coup de gel salarial et de coupes d’effectifs, alors que les dirigeants et dirigeantes sont avantageusement considérés par le gouvernement, ce qui se traduit par une hausse de rémunération, sans parler de leurs généreuses indemnités de départ quand leur mandat se termine », s’indigne Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN.

Le ministère semble justifier cette hausse par l’augmentation de la charge associée à ces nouvelles fonctions. « Les travailleurs et les travailleuses subissent une surcharge de travail sans cesse croissante au fil des compressions et tout ce qu’on leur propose c’est de s’appauvrir. Avec ces augmentations de salaire pour les nouveaux PDG, le gouvernement nous indique surtout le peu de considération qu’il a pour le personnel du secteur public », se désole Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), qui regroupe près de 130 000 membres dont plusieurs sont touchés par les récentes fusions des établissements de santé et de services sociaux.

« Plusieurs nouveaux grands patrons de ces CISSS proviennent des agences régionales de santé et de services sociaux où des centaines de leurs anciens employé-es sont dans l’incertitude la plus complète sur leur avenir comme professionnels. Il semble plus urgent pour le ministre Barrette de donner des augmentations à sa nouvelle garde rapprochée », déplore Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles (FP-CSN), qui représente notamment 850 professionnel-les qui étaient affectés aux Agences qui ont été supprimées le 1er avril dernier.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Les discussions sur le recours à la grève sont lancées

Près de 2500 travailleuses et travailleurs du secteur public membres du Front commun se réunissent aujourd’hui, à Québec, pour débattre du recours à la grève dans le cadre de leurs négociations avec le gouvernement.

« En nous proposant un gel salarial de deux ans, le gouvernement semble déterminé à faire assumer le coût du retour à l’équilibre budgétaire par ses propres employés, mentionne Carolle Dubé, porte-parole du Secrétariat intersyndical des services publics (SISP). Alors que notre pouvoir d’achat se détériore depuis 25 ans, alors que notre retard salarial par rapport aux autres travailleurs québécois atteint des sommets, il n’est pas question pour nous de rester les bras croisés. Voilà pourquoi nous devons lancer cette importante réflexion dès maintenant. »

Pour la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque, aucun scénario ne doit être exclu. « Lors du dépôt de nos demandes, nous avons soulevé des préoccupations légitimes quant à l’appauvrissement de nos membres, la précarité d’emploi qui les touche et la difficulté d’attirer et de retenir la main-d’œuvre lorsque la rémunération globale est de 7,6 % inférieure à ce qui se paye pour des emplois comparables. Le gouvernement libéral n’a démontré aucune forme d’écoute à notre égard. Alors que nos conventions collectives viennent à échéance aujourd’hui, il est maintenant temps d’augmenter nos moyens de pression afin de développer le rapport de force qui sera nécessaire à l’obtention de bonnes conventions collectives. »

« Cette réflexion sur le recours à la grève dans le secteur public ne doit pas être prise à la légère, souligne Daniel Boyer, président de la FTQ. Comment développer une stratégie rassembleuse qui nous permettra d’atteindre nos objectifs de négociation? Comment la déployer tous ensemble, tout en l’adaptant à l’évolution des pourparlers aux tables de négociation? Voilà la discussion que nous voulons amorcer aujourd’hui et que nous devrons poursuivre avec les 400 000 membres du Front commun. »

En ce sens, cette journée de réflexion du Front commun constitue le coup d’envoi d’un vaste travail de dialogue, d’échanges et de réflexion qui aura lieu au cours des prochaines semaines dans l’ensemble des milieux de travail du secteur public.

« Nos membres sont touchés par les mesures d’austérité comme l’ensemble des citoyennes et des citoyens. Mais alors que l’augmentation salariale moyenne au Québec sera de 2 % au cours des prochaines années, il faudrait que les travailleuses et les travailleurs du secteur public subissent un gel salarial de deux ans, diminuant ainsi leur pouvoir d’achat? Il s’agit d’un double effort complètement inacceptable », indiquent les porte-parole du Front commun.

Le Front commun ne laissera pas le gouvernement détruire nos services publics. « Notre monde a choisi de travailler dans le secteur public parce qu’ils y croient. C’est grâce à eux que la classe moyenne et les plus démunis reçoivent des services de qualité, malgré les compressions, malgré la volonté du gouvernement de privatiser. Avec nous, la population peut compter sur 400 000 travailleuses et travailleurs déterminés à assurer pour longtemps une offre de services publics de qualité et accessibles au plus grand nombre », de conclure les porte-parole.

À propos

Le Front commun regroupe le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP, formé de la CSQ, du SFPQ et de l’APTS), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ). Ensemble, ces organisations représentent plus de 400 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la fonction publique du Québec. Les conventions collectives du secteur public viennent à échéance le 31 mars 2015.

La CSN dénonce le climat d’improvisation

À quelques heures de l’entrée en vigueur de la loi 10 qui prévoit notamment l’abolition des Agences de santé et de services sociaux, la CSN dénonce le climat de confusion qui règne dans le réseau et ce, partout dans la province. « Alors que le ministre Gaétan Barrette avait rejeté du revers de la main les craintes soulevées, entre autres par la CSN, sur l’onde de choc que cette loi créerait, force est de constater que les travailleurs et les travailleuses avaient raison de craindre le pire », dénonce le vice-président de la CSN, Jean Lacharité.

À deux jours de l’abolition de leur poste, des centaines d’employé-es et de professionnel-les œuvrant dans les agences, n’ont aucune idée de ce qui adviendra d’eux. À la FP-CSN, qui représente 850 professionnel-les d’agence, le portrait de la situation n’est pas reluisant. « On constate que la loi est appliquée de façon improvisée et contradictoire d’une région à l’autre. Il aurait fallu que le ministre envoie clairement ses intentions, accompagnées d’un mode d’emploi ou d’un organigramme qui aurait facilité le travail de transition », précise Michel Tremblay, président de la FP-CSN. En date d’aujourd’hui c‘est environ 30 % des professionnel-les qui sont transférés ou perdent leur emploi. Malheureusement, la grande majorité de ceux-ci ne savent pas ce qui adviendra d’eux, à quelques heures du jour fatidique », dénonce-t-il.

Les conséquences sur les patients se feront aussi sentir à court et moyen terme. Les mises à pied touchant les professionnel-les œuvrant en prévention se feront sentir dès le printemps. À plus court terme, l’intégration du personnel non clinique risque de provoquer des bris de service auprès des patients. »

Agence de Chaudière-Appalaches

Même scénario à l’Agence de Chaudière-Appalaches, où près de 75 personnes ont appris lundi dernier qu’elles ne seraient pas transférées au CISSS de Chaudière-Appalaches, alors qu’on leur avait pourtant indiqué le contraire depuis le début. « Ce genre d’improvisation se fait au détriment de travailleurs et de travailleuses qui voient du jour au lendemain leur carrière et leur vie chavirées, et ce dans la plus grande incertitude. À titre d’exemple, les gens de la santé publique seront rapatriés à Montmagny et à Lévis en attendant de connaître quels seront les postes abolis. De tels drames humains auraient pu être évités si le ministre avait réellement voulu s’attaquer aux problèmes de fond du réseau, plutôt que de précipiter un processus structurel », a noté pour sa part Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches.

Peu de surprise du côté de Jeff Begley, président de la FSSS-CSN. « Nous vivons aujourd’hui les premiers effets concrets de la 1oi 10. Selon nous, ce n’est que le début d’une série de chamboulements improvisés, qui viendront empirer les choses plutôt que de les simplifier comme l’avait promis le ministre. À peu près tous les acteurs du réseau ont dénoncé cette réforme qui, au nom d‘économies minimes de 200 millions de dollars, crée désorganisation et incertitude », conclut le président de la FSSS-CSN.

 

À propos

Fondée en 1921, la CSN regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Fondé en 1918, le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la capitale nationale et de la région de Chaudière-Appalaches. Il représente 240 syndicats et plus de 45 000 membres dans tous les secteurs d’activités. La Fédération des professionnèles (FP) représente plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens, œuvrant dans différents secteurs d’activité, dont la santé et les services sociaux. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte un peu plus de 125 000 membres dans les secteurs privé et public. La FSSS est la plus grande organisation syndicale du secteur de la santé et des services sociaux.

Rationnement des services par la statistique

La Fédération des professionnèles (CSN) craint fortement que la gestion très centralisée introduite par la réforme Barrette s’accompagne d’un rationnement des services offerts à la population en se basant sur les statistiques incomplètes qui sont compilées en ce moment.

La FP dénonce surtout le fait que les interventions qui ne sont pas réalisées directement avec les patients ne sont pas prises en compte dans les statistiques. À titre d’exemple, il n’est pas financièrement intéressant pour un établissement de santé et de services sociaux de faire des interventions à domicile auprès des proches aidants d’un patient qui souffre de l’Alzheimer. C’est pourtant essentiel ! Le temps consacré par un ergothérapeute à trouver les équipements nécessaires aux besoins d’adaptation d’une personne handicapée n’est pas non plus valorisé dans les statistiques. Même phénomène pour une travailleuse sociale qui cherche de l’hébergement pour une personne en détresse. De par sa nature, le travail technique et professionnel est plus souvent effectué en l’absence du patient par rapport à celui des infirmières ou des médecins. Il est donc considéré comme ayant moins de « valeur ajoutée » par les statistiques exigées par le ministère de la Santé et des Services sociaux. En plus, cette méthode dévalorise certaines parties du travail des techniciens et des professionnels.

« Si on ne comptabilise pas certains actes de professionnels ou de techniciens et que le financement est basé sur ces chiffres-là, on se dirige vers une importante coupe de services à la population », explique Danny Roy, responsable du dossier de l’organisation du travail à la Fédération des professionnèles (FP-CSN), qui ajoute que ce problème sera bientôt accentué par la création des immenses CISSS de la réforme Barrette, dont les administrateurs seront encore plus loin des réalités du terrain et gèreront surtout avec des statistiques et des quotas.

« À cause de ces mauvaises données, qui ne reflètent pas la réalité, le financement à l’activité prévu par le ministre Barrette risque d’échapper des pans entiers de services professionnels qui sont mal comptabilisés », ajoute Michel Tremblay, président de la FP-CSN, qui dénonce aussi l’absence de détails sur le financement à l’activité qui est annoncé par le ministre Barrette comme faisant partie des étapes à venir de sa réforme.

La FP estime que certains établissements de santé et de services sociaux pourraient être tentés d’adapter leurs rapports statistiques de façon à mieux tenir compte de cette réalité vécue sur le terrain et qui n’est malheureusement pas captée par la méthode imposée par le ministère pour la reddition de compte. « Il ne s’agirait pas de gonfler les chiffres, mais de les rendre fidèles au travail réel », conclut Danny Roy.

À propos

La Fédération des professionnèles (FP) rassemble plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens oeuvrant dans différents secteurs d’activité, dont celui de la santé et des services sociaux.

Des centaines de manifestants dénoncent le gouvernement Couillard devant le CHU Sainte-Justine

Des centaines de manifestants ont dénoncé avec vigueur les mesures d’austérité du gouvernement Couillard, qui affectent considérablement le fonctionnement du CHU Sainte-Justine.

La manifestation, organisée par l’intersyndicale du CHU Sainte-Justine, regroupait des étudiants en grève de l’Université de Montréal, les différents syndicats de Sainte-Justine et d’autres syndicats, qui sont venus appuyer les revendications de ceux qui ont à cœur la santé des enfants.

« Il est très important qu’on soit tous solidaires face au gouvernement libéral qui élimine et diminue considérablement les services à la population en s’attaquant sans cesse notre système de santé et d’éducation. Le gouvernement Couillard s’en prend aux familles de la classe moyenne, aux femmes et aux plus démunis de notre société avec sa politique néolibérale. Pourquoi? Pour faire profiter les ami-es du parti, autrement dit, le privé. Pourtant, la preuve a été faite que le privé coûte beaucoup plus cher que le public », estime Gilles Charrois, président du Syndicat national des employé-es du CHU Sainte-Justine (SNE)

Les mesures d’austérité du gouvernement se traduisent par des compressions de 8 à 10 millions de dollars pour le CHU Sainte-Justine. C’est sans compter que Sainte-Justine augmente sa superficie de 63 % avec le projet Grandir en santé, mais aucun budget n’est prévu pour occuper cet espace la première année. Le combat en est un de qualité des soins.

« Nous sommes très inquiets. Comment vont se traduire ces compressions? Si on coupe dans les effectifs, cela aura nécessairement un effet sur les services à la population. Tout le monde sait qu’en coupant des postes on ne peut pas maintenir le même niveau de services. Il y a des limites à faire plus avec moins. La surcharge de travail est une problématique réelle. Les compressions auront des répercussions sur l’autonomie professionnelle et les conditions d’exercice de notre travail », lance de son côté Dominique Pallanca, secrétaire générale du Syndicat des technicien-nes et professionnel-les de la santé et des services sociaux du Québec (STEPSSSQ/FP-CSN) et présidente de la section locale du syndicat, qui compte un millier de membres.

Bénévolat forcé

La formation au CHU Sainte-Justine est un autre bon exemple de problème causé par les mesures d’austérité du gouvernement. La formation continue des professionnel-les en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine est un des éléments qui font de cet établissement de santé un modèle d’excellence dans le monde entier. On ne peut pas demander aux employé-es de suivre des formations lors de leurs journées de congé.

« Certaines de nos travailleuses suivent des formations pendant leurs journées de congé afin de se mettre à jour puisque dans certains secteurs il est impossible de s’absenter pour de la formation durant les heures de travail. Elles le font tout de même pour maintenir leur expertise afin de prodiguer de meilleurs soins à nos jeunes patients. Le gouvernement dépose ainsi une pression énorme sur les épaules des professionnelles et à nos yeux, ça commence étrangement à ressembler à du bénévolat forcé », conclut Louise Laplante, présidente du Syndicat des professionnels en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine (SPSIC CSN).

Grève dans le secteur public : le Front commun amorce ses travaux

Le Front commun tiendra prochainement un vaste forum sur l’exercice du droit de grève dans le secteur public. Environ 2500 travailleuses et travailleurs de l’État québécois sont attendus à cette rencontre qui aura lieu à Québec le 31 mars prochain, soit le jour de l’échéance des conventions collectives du secteur public.

« Compte tenu des offres présentées par le Conseil du trésor, qui nous mèneraient directement vers l’appauvrissement, nous ne pouvons à l’heure actuelle exclure le recours à des moyens de pression lourds, remarque Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN. Voilà pourquoi nous devons initier dès maintenant nos échanges. Quel type de grève ? Afin de poursuivre quels objectifs ? Comment convaincre nos membres de son éventuelle nécessité ? Voilà une série de questions que nous devons discuter avec les travailleuses et les travailleurs que nous représentons. »

« Cette journée de réflexion sera le coup d’envoi d’un vaste travail de dialogue, d’échanges et de réflexions avec l’ensemble des salariés du secteur public, indique Louise Chabot, porte-parole du SISP. Au cours des semaines et des mois qui suivront cette rencontre, le Front commun sera à pied d’œuvre dans l’ensemble des régions du Québec, dans un maximum de lieux de travail, afin d’être à l’écoute des aspirations de nos membres quant à l’actuelle négociation et des moyens qu’ils entendent déployer afin d’en arriver à des règlements satisfaisants. »

« Nous voulons un vrai débat, souligne le président de la FTQ, Daniel Boyer. Voilà pourquoi différents points de vue divergents seront discutés franchement entre nous. C’est ainsi que nous arriverons à convaincre la population de la justesse de nos revendications. C’est également dans cette optique que nos discussions sur le recours éventuel à la grève doivent s’inscrire. »

Pour les porte-parole du Front commun, l’objectif de cette rencontre est de pouvoir dégager certains principes communs visant la construction d’un réel rapport de force dans le cadre des présentes négociations. « Nos négociations viennent à peine de débuter. Nous ne partirons pas en recherche de mandats de grève dès le lendemain. Mais nous devons nous outiller afin de préparer ces débats. L’enclenchement d’un processus de grève sera toujours déterminé par l’évolution des pourparlers aux différentes tables de négociation, lorsque nous aurons le sentiment d’avoir épuisé l’ensemble de nos arguments », ont-ils rappelé.

L’événement Avec nous, en action! Journée de réflexion du Front commun sur la grève dans le secteur public aura lieu le 31 mars prochain au Centre des congrès de Québec. Environ 2500 travailleuses et travailleurs des secteurs de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la fonction publique y sont attendus. Ateliers, panels et débats contradictoires ponctueront la journée.

À propos

Le Front commun regroupe le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP, formé de la CSQ, du SFPQ et de l’APTS), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ). Ensemble, ces organisations représentent plus de 400 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la fonction publique du Québec. Les conventions collectives du secteur public viendront à échéance le 31 mars 2015.

La CSN prend acte de la décision du ministre

C’est somme toute sans grande surprise que la CSN et ses organisations affiliées dans le secteur de l’éducation ont appris ce matin la démission du ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport et de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Science, M. Yves Bolduc.

« L’accumulation de faux pas du ministre Bolduc nous avait bien entendu amenés à penser qu’à terme, le ministre pouvait difficilement demeurer à ce poste. C’est donc sans étonnement que nous prenons acte de l’annonce faite ce matin », indique madame Véronique de Sève, vice-présidente de la CSN, responsable des dossiers de l’éducation au sein de la confédération.

Par ailleurs, la CSN réitère la nécessité de confier le dossier de l’éducation et celui de l’enseignement supérieur à des ministres différents. « Nous avions salué la création d’un ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Science distinct de celui de l’Éducation par l’adoption de la loi 45 en 2013. Mais la décision du gouvernement libéral de nommer un seul titulaire pour ces deux ministères, avait suscité des questionnements. Il y a trop de travail selon nous pour un seul ministre. Que l’on pense aux commissions scolaires où une importante réforme est annoncée; à la politique gouvernementale d’éducation des adultes qui n’a pas été mise à jour depuis 2002; et aux réseaux collégial et universitaire pour lesquels les suites du Sommet sur l’enseignement supérieur se font toujours attendre », lance Mme de Sève.

« Les ministres se succèdent à l’éducation. Nous en dénombrons 7 en 10 ans, ce qui reflète, à notre avis, le peu d’importance que l’on accorde à ce secteur. Or, l’éducation fait partie de la solution aux problèmes que vit le Québec. C’est pourquoi le gouvernement libéral doit cesser de couper dans l’enseignement et faire enfin de l’éducation une véritable priorité nationale », conclut la vice-présidente de la CSN.

À propos de la CSN, de la FNEEQ-CSN et de la FP-CSN

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.
 La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) regroupe 425 syndicats affiliés représentant plus de 56 000 syndiqué-es travaillant dans les secteurs public et parapublic. La Fédération nationale des enseignants et des enseignantes du Québec (FNEEQ-CSN) regroupe plus de 34 000 membres, dans les cégeps, les établissements privés et les universités. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec. La Fédération des professionnèles (FP-CSN) représente plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens, œuvrant dans différents secteurs d’activité.

Le Front commun déplore le peu de sérieux de l’étude de l’Institut Fraser

Alors que les études de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) constatent, année après année, le retard de la rémunération globale des salariés de l’État québécois, le manque de rigueur de l’étude de l’Institut Fraser publiée aujourd’hui trahit le penchant idéologique de cet organisme, estime le Front commun.

D’entrée de jeu, les auteurs reconnaissent que « les informations disponibles sur les avantages sociaux sont insuffisantes pour comparer définitivement la rémunération totale entre les deux secteurs », ce qui discrédite d’emblée les conclusions qu’ils peuvent tirer de leurs travaux. De plus, en amalgamant dans la catégorie « secteur public » les employés des paliers municipal, provincial, fédéral ainsi que des sociétés d’État, la comparaison salariale ne peut être exportée aux 540 000 employés de l’État québécois qui sont actuellement en négociation pour le renouvellement de leurs conventions collectives.

Au sujet des régimes de retraite, l’étude ne tient compte que de la mesure de la « couverture » de ces régimes et néglige l’analyse des coûts de ces derniers. Or, l’étude menée par l’ISQ analyse directement ces coûts. Année après année, elle démontre que le régime de retraite public est avantageux pour le gouvernement du Québec comparativement aux autres employeurs du Québec. Enfin, aucune mesure comparative sérieuse ne leur permet d’identifier des emplois « comparables » entre les secteurs public et privé.

« Tant le gouvernement que les organisations syndicales reconnaissent que l’ISQ est la référence en matière de comparaison de la rémunération globale au Québec, souligne Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN. Or, l’ISQ établissait en novembre dernier que le retard de rémunération du secteur public québécois se situe à 7,6 % par rapport aux autres travailleurs, et ce, pour des emplois comparables et en tenant compte du régime de retraite et de tous les autres avantages sociaux. Quand l’ISQ compare strictement les salaires, ce retard grimpe à 11,5 %. Quand on sait que 75 % des employés de l’État sont des femmes, on ne peut que dénoncer cette discrimination salariale basée sur le sexe. »

« C’est sur la base de ce retard de rémunération globale que le Front commun a élaboré sa demande salariale, rappelle Daniel Boyer, président de la FTQ. Les problèmes de pénurie et de rareté de main-d’œuvre dans le secteur public québécois se sont accrus au fil des années pour une grande variété de statuts d’emploi. En fonction des nombreux départs à la retraite prévus au cours des prochaines années, le gouvernement se doit d’offrir des conditions salariales comparables aux autres secteurs de l’économie s’il veut attirer une main-d’œuvre compétente pour assurer l’avenir de nos services publics. »

« Encore une fois, ce think tank de droite qu’est l’Institut Fraser s’immisce sur le terrain politique pour ressusciter le mythe des “gras dur” du personnel des services publics québécois, un mythe maintes fois déconstruit par l’ISQ, dont la création servait justement d’outil comparatif au gouvernement du Québec pour évaluer la rémunération de ses employés. Le manque flagrant de rigueur de l’Institut Fraser démontre l’objectif poursuivi : justifier de nouvelles attaques envers les femmes et les hommes qui, chaque jour, se dévouent pour assurer des services publics de qualité pour l’ensemble de la société québécoise », conclut Lucie Martineau, porte-parole du Secrétariat intersyndical des services publics.

À propos

Le Front commun regroupe le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP, formé de la CSQ, du SFPQ et de l’APTS), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ). Ensemble, ces organisations représentent plus de 400 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la fonction publique du Québec. Les conventions collectives du secteur public viendront à échéance le 31 mars 2015.

UQAM : la communauté universitaire dit Non aux compressions annoncées

Des centaines de professeur-es, de chargé-es de cours, d’employé-es et d’étudiant-es de l’Université du Québec à Montréal ont manifesté sur la place Pasteur ce midi afin de dénoncer le plan de l’administration qui prévoit une compression massive de l’offre des cours et des coupes aux conditions de travail du personnel de l’université.

Les manifestants ont démontré leur détermination de résister à cette attaque brutale en brûlant des copies du « Plan d’atteinte de l’équilibre budgétaire 2015-2018 de l’UQAM. »

Ce plan, présenté par la direction aux syndicats de l’UQAM en janvier, contient entre autres une coupe de salaire de 2 % et l’abolition de 150 cours et de 65 dégrèvements afin de compenser un prétendu manque à gagner de 20 M$ en 2015-2016.

Or, les syndicats des professeurs et professeures (SPUQ-CSN) et des chargées et chargés de cours de l’UQAM (SCCUQ-CSN), qui ont convoqué la manifestation d’aujourd’hui, contestent la lecture de la situation financière effectuée par la direction.

« Depuis plusieurs années, l’UQAM transfère dans le fonds destiné aux immobilisations des montants importants en provenance du Fonds de fonctionnement », a dénoncé la présidente du SPUQ, Michèle Nevert.

Lors d’un conseil syndical, la semaine dernière, les membres du SPUQ ont rejeté les hypothèses de compressions et se sont unanimement opposés aux choix budgétaires qui « privilégient systématiquement les projets immobiliers au détriment du soutien et du développement des ressources académiques » selon les professeurs experts qui ont analysé les budgets de l’UQAM. Dans une autre résolution, le corps professoral a affirmé ne plus faire confiance au recteur Robert Proulx pour sa direction de l’UQAM.

Pour le Syndicat des chargées et chargés de cours, l’augmentation récente de la population étudiante fait en sorte que les cours sont déjà engorgés. Ce plan rendrait la situation insupportable.

« Nos membres ont unanimement dit non en assemblée générale aux coupes dans les conditions de travail et particulièrement dans l’offre de cours à UQAM, s’est exprimé la présidente du SCCUQ, Marie Blais. L’impact sur nos membres et les étudiantes et étudiants est déjà clair : un manque à gagner et une augmentation de la taille des groupes. C’est certain que la qualité de l’éducation en souffrira directement. »

Des représentants du Syndicat des employées et des employés de l’UQAM (SEUQAM), le Syndicat des étudiant-e-s employé-e-s de l’UQAM (SÉTUE) et des associations étudiantes étaient aussi présents à la manifestation devant le campus administratif de l’Université.

L’expertise en développement économique en danger

Tout comme les autres régions, Montréal se voit imposer par le gouvernement du Québec une coupe majeure dans le soutien à son développement économique. Malgré cette contrainte importante, la métropole du Québec aurait tout intérêt à conserver le maximum d’experts déjà en place, notamment dans les CDEC, qui ont une connaissance approfondie du territoire et de ses entreprises.

« Plusieurs municipalités, dont Laval, ont choisi de conserver les organisations et les experts en développement qui étaient en place pour appuyer leur développement économique local. Montréal devrait s’en inspirer plutôt que de repartir de zéro. Tout comme dans les régions du Québec, plusieurs quartiers de Montréal ont cruellement besoin de leur organisme de développement économique communautaire », estime Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN et présidente de la Corporation de développement économique communautaire (CDEC) Centre-Sud/ Plateau Mont-Royal.

Pour le moment, Montréal a annoncé un redécoupage territorial pour réduire de 18 à 6 le nombre d’organisations locales de développement, mais n’a pas encore confirmé quel sera le point d’ancrage de ces organisations à but non lucratif. On ne sait encore rien non plus du nombre d’experts qui pourront œuvrer dans ces points de service pour l’ensemble des arrondissements de Montréal. Si le pacte fiscal est appliqué tel quel, cela signifierait la perte de plus de 50 % de près de 200 spécialistes du développement.

Ce pacte fiscal est cependant transitoire pour une année et fait passer le financement provincial au développement économique local de Montréal de 13 M$ à 7,5 M$. « La Ville pourrait faire plus pour son développement. En injectant 5 M$, il y aurait facilement moyen de conserver l’expertise», insiste Lucie Dufour, secrétaire générale de la Fédération des professionnèles (FP-CSN), qui représente six syndicats de CDEC. Dans un an, il serait même possible de revoir le pacte fiscal et de négocier pour récupérer certaines sommes de Québec.

Ma CDEC, j’y tiens

Conserver des CDEC en place comme point de service peut se justifier pleinement en se basant sur des critères objectifs d’efficacité des structures, d’atteintes des cibles, de complémentarité des services comme ceux reliés à l’employabilité et d’enracinement dans la communauté. « Si on ne se fie pas à des critères objectifs et qu’on repart à zéro, le développement économique de Montréal et le lien avec les communautés en souffriront pendant des années, et ça, on ne peut pas se le permettre, surtout dans le contexte actuel», estime Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain CSN. Cette dernière insiste aussi sur l’importance de l’approche de développement économique communautaire propre aux CDEC. Cette vision risque d’ailleurs de se perdre dans les nouvelles structures ébauchées par la Ville si aucun lien avec les CDEC n’est conservé. La gouvernance prévue par la Ville pour ses six nouveaux organismes est en effet presque complètement entre les mains du milieu des affaires.

Les conseils d’administration actuels des CDEC, composés de représentants de divers milieux – d’affaires, communautaire, syndical, institutionnel et de la population – sont représentatifs de leur communauté. C’est cet ancrage local qui permet une participation réelle de la communauté aux orientations, aux actions et aux projets de développement des CDEC, dont certaines existent depuis 30 ans.

85 % de réussite

Plusieurs projets montréalais ont bénéficié au fil des années des conseils de leur CDEC pour démarrer ou croître. Le cinéma Beaubien, le Petit Medley, le Plaza St-Hubert, le développement du canal de Lachine, la revitalisation de la rue Notre-Dame Ouest, la Tohu, Ateliers créatifs de Montréal, Crudessence et plusieurs autres ont bénéficié des conseils et du soutien de leur CDEC locale.

Les entreprises accompagnées ont d’ailleurs un taux de survie après 5 ans de 85 % contre seulement 35 % pour celles qui n’ont pas de soutien. En 2013-2014 seulement, les CDEC de Montréal ont contribué à la création de 498 entreprises et offert un soutien technique à 3388 d’entre elles. Un investissement de 3,7 M$ des CDEC a généré 29 M$ dans le développement de Montréal. Pour cette période, près de 10 000 emplois ont été créés ou maintenus.

Lors de l’évènement Je vois mtl de l’automne dernier, les CDEC avaient d’ailleurs obtenu des félicitations. Denis Coderre y avait d’ailleurs confirmé son intention de collaborer avec les CDEC et les CLD pour le développement économique local. C’est maintenant le temps d’agir.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs.

La Fédération des professionnèles (FP) compte parmi ses membres des personnes occupant un des plus larges éventails de disciplines et professions. Les syndicats qu’elle regroupe représentent plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens oeuvrant dans différents secteurs d’activité, dont les CDEC et les CLD.

La CSN interpelle la population

Malgré l’adoption sous bâillon du projet de loi 10 vendredi, plusieurs centaines de militantes et de militants de la CSN, provenant des quatre fédérations du secteur public, ont été à la rencontre de la population pour expliquer les conséquences que ce projet de loi et les compressions budgétaires auront sur leur vie. Cette mobilisation démontre une fois de plus la grogne populaire envers le démantèlement du réseau public de santé et de services sociaux. Ils en ont profité pour déposer une pétition recueillant plus de 23 000 signatures et demandant la tenue de réelles consultations sur l’avenir du réseau public de santé et de services sociaux.

Non au démantèlement du réseau de santé et de services sociaux !

Des centaines de militantes et militants de la CSN ont dit non au démantèlement du réseau de santé et de services sociaux. Ils se sont opposés à l’adoption sous bâillon du projet de loi 10 en manifestant aujourd’hui dans plusieurs endroits de la ville de Québec. Les 4 fédérations représentant du personnel du secteur public, aussi bien dans le secteur de la santé et des services sociaux que dans celui de l’éducation, ont participé à cette action. Ils ont profité de l’occasion pour déposer une pétition recueillant plus de 23 000 signatures et demandant le retrait de ce projet de loi et la tenue de réelles consultations sur l’avenir du réseau public de santé et de services sociaux. Cette pétition, hébergée sur le site de l’Assemblée nationale, est une autre démonstration de la grogne populaire contre les mesures d’austérité.

« Nous avons dénoncé haut et fort l’adoption du projet de loi 10 sous le bâillon. Pour nous, la bataille n’est pas terminée ! Nous continuons d’interpeller la population et de nous mobiliser pour préserver notre réseau public de santé et de services sociaux. Ce projet de loi est une réelle menace. Le gouvernement doit lancer rapidement de réelles consultations sur l’avenir du réseau public de santé et de services sociaux. La population mérite de se faire entendre ! », lance Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

Plusieurs risques pour la population

En allant à la rencontre de la population, les militants ont pu expliquer les risques que ce projet de loi et les compressions budgétaires ont pour les services qu’ils reçoivent et pour l’avenir du réseau public.

« La population ne veut pas voir diminuée l’accessibilité aux services de santé. Elle ne veut pas devoir se présenter à l’hôpital pour le moindre problème de santé. Elle ne veut pas voir atteints les services sociaux auxquels elle tient. Elle ne veut surtout pas que la qualité des services diminue. C’est aussi bien à titre de citoyen et citoyenne qu’à titre de défenseur des services publics que nous interpellons la population », poursuivent Caroline Senneville, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants (FNEEQ-CSN) et Denis Marcoux, président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN).

« Les travailleuses et les travailleurs en ont assez des réformes. Pourquoi ne pas prendre en compte leur expertise pour une fois ? Pourquoi ne pas leur donner les moyens de s’occuper des besoins des usagères et des usagers plutôt que de complexifier l’administration ? Lorsque l’on s’attaque à notre démocratie et à nos services publics de cette façon, nous avons le devoir de résister ! » de conclure Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles (FP-CSN).

À propos de la CSN

La CSN compte plus de 110 000 membres dans le réseau public de la santé et des services sociaux, ce qui en fait la plus grande organisation syndicale dans le secteur. Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Les offres du Conseil du trésor feraient doubler le retard salarial du secteur public, estime la CSN

Les offres du Conseil du trésor mèneraient les salarié-es du secteur public tout droit vers l’appauvrissement, estime la CSN. De plus, elles auraient pour effet de doubler le retard salarial qu’ils accusent par rapport aux autres travailleurs québécois. Réunis en instance de négociation, les 1200 délégué-es des quatre fédérations du secteur public délibèrent aujourd’hui sur une proposition de dénonciation des offres du Conseil du trésor et du mépris affiché par le gouvernement à l’endroit de ses salarié-es.

« Ce sont effectivement des offres très méprisantes, estime Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN et responsable des négociations du secteur public. Ce n’est pas avec un gel salarial de deux ans que les employés de l’État vont pouvoir faire face à l’augmentation du coût de la vie. Ce n’est pas comme ça non plus que nous règlerons le retard salarial qui s’est accentué au cours des dernières années. Des offres particulièrement insultantes pour les femmes, qui occupent 75 % des emplois du secteur public. »

En novembre dernier, l’Institut de la statistique du Québec situait à 7,6 % le retard salarial du secteur public, pour des emplois comparables et en tenant compte du régime de retraite et de l’ensemble des avantages sociaux. Selon les offres du Conseil du trésor, ce retard pourrait atteindre 15 % dès 2019. « Le secteur public rencontre actuellement des problèmes importants de pénuries de main-d’œuvre pour une panoplie de titres d’emploi, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec, souligne Mme Lévesque.

Ce n’est pas en laissant les conditions de travail s’y dégrader, en dévalorisant ainsi ses employés, que le gouvernement réussira à attirer une main-d’œuvre qualifiée et compétente nécessaire pour le bon fonctionnement de nos services publics. » « Le gouvernement voudrait également sabrer notre régime de retraite, alors que celui-ci, capitalisé à 96 %, est en très bonne santé financière, poursuit Francine Lévesque. Les modifications qu’il désire y apporter ne peuvent que nous appauvrir à notre retraite, alors que les rentes moyennes sont de l’ordre de 19 000 $ par année. C’est totalement inacceptable! »

Dépôts sectoriels : place aux structures mammouths

La CSN déplore également l’absence d’écoute des comités patronaux aux tables sectorielles de négociation. « Que ce soit en santé ou en éducation, nos demandes visaient à améliorer la qualité et l’accessibilité des services publics ainsi que l’amélioration des conditions d’exercice de nos professions, rappelle Francine Lévesque. Le gouvernement ne répond en rien aux problématiques que nous avons soulevées. Quand on met en parallèle les demandes sectorielles avec les chambardements de structures du réseau de la santé apportées par le projet de loi 10 et celles annoncées dans le secteur de l’éducation, on comprend la réelle volonté du gouvernement : mettre la table pour l’implantation de mégastructures ultras centralisées, détachées des besoins de la population et sans égard à nos compétences professionnelles. »

À propos

Fondée en 1921, la CSN regroupe plus de 325 000 travailleuses, dont 170 000 œuvrent dans les réseaux publics de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et des organismes gouvernementaux.

Un projet de loi mammouth pour contourner la démocratie et imposer l’austérité

Équilibre budgétaire, tarifs des services de garde, abolition des centres locaux de développement (CLD), honoraires des professionnels de la santé et renseignements sur les opérations minières, tous inclus dans un même texte de loi. Cette méthode empruntée au gouvernement de Stephen Harper est antidémocratique. « Avec son projet de loi 28, le gouvernement Couillard veut noyer le poisson et adopter une série de compressions budgétaires draconiennes d’un seul coup », déplore Pierre Patry, trésorier de la CSN.

Le gouvernement Couillard dépose un projet de loi fourre-tout qui dépasse largement la mise en œuvre du discours sur le budget du 4 juin dernier. Nous ne sommes pas dupes. Philippe Couillard veut escamoter le dialogue social qu’il préconisait au lendemain de son élection et ériger l’austérité en dogme.

L’obsession du déficit zéro

La CSN a profité de sa présence en commission parlementaire pour réitérer qu’en matière de finances publiques, d’autres choix sont possibles. Pour atteindre l’équilibre budgétaire, il faut viser l’augmentation des revenus par une réforme de la fiscalité et par la mise en place d’une stratégie favorisant la création d’emplois de qualité, et conséquemment, une plus grande croissance économique.

Le gouvernement doit aussi suspendre les versements au Fonds des générations qui creusent artificiellement le déficit de la province. « Pourquoi massacrer les services publics et les programmes sociaux qui profitent à tout le monde, incluant les jeunes, au nom des générations futures ? Le gouvernement veut-il léguer un champ de ruines à nos enfants ? », ironise Pierre Patry. Offrir aux jeunes les mêmes opportunités, c’est d’abord leur donner, aujourd’hui, un accès à des services publics de qualité.

Les mesures d’austérité constituent un fléau pour la croissance économique. Elles ont un effet dépresseur sur l’économie. Il est grand temps que le gouvernement entende raison.

Développement local et régional : une gouvernance trop centralisée

En coupant dans les budgets des centres locaux de développement (CLD), le gouvernement libéral propose une déstructuration d’un modèle de développement économique local et régional ayant contribué à la croissance du Québec.

Il centralise les responsabilités de ce développement dans le giron des municipalités régionales de comté (MRC) en abolissant les conférences régionales des élus (CRÉ) et en permettant la fermeture des centres locaux de développement (CLD). Cette centralisation des pouvoirs aux mains d’une instance politique non redevable directement à la population est inquiétante, particulièrement dans le contexte post-commission Charbonneau.

« Attaquer les CLD et les CRÉ, c’est se priver de l’expertise des 1600 professionnels qui œuvrent au développement économique régional », déplore Lucie Dufour, secrétaire générale de la Fédération des professionnèles de la CSN. Il est clair qu’une très grande majorité de municipalités ou de MRC n’ont pas l’expertise requise pour reprendre ce mandat économique. L’économie des régions va en souffrir.

Les minières : agir en catimini

Alors que la CSN, en septembre 2013, félicitait le gouvernement parce qu’il rendait obligatoire la divulgation publique de documents et de renseignements sur les opérations minières, pourquoi camoufler dans l’actuel projet de loi 28 des modifications à la Loi sur les mines ? Ces modifications viennent annihiler les nouvelles obligations de transparence exigées des minières. La CSN demande au gouvernement de ne pas revenir en arrière et de se tenir debout devant l’industrie minière et son puissant lobby.

Créer un poste permanent de « directeur du budget »

Finalement, au sujet du rapport préélectoral qui serait demandé au ministère des Finances, la CSN salue ce pas dans la bonne direction. Mais le gouvernement devrait aller plus loin et créer un poste permanent de « directeur du budget » pour le Québec, à l’image du Bureau du directeur parlementaire du budget à Ottawa. « La création d’un tel bureau, indépendant et nommé par les deux tiers des membres de l’Assemblée nationale, pourrait favoriser un débat public un peu plus objectif et ouvert sur les finances publiques du Québec », de conclure le trésorier de la CSN.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.