Les avocat-es de l’aide juridique en grève pour la parité salariale

Les avocat-es du réseau de l’aide juridique de plusieurs régions du Québec ont exercé aujourd’hui une journée de grève afin d’obtenir la parité salariale avec les procureurs de la Couronne. Cette journée de grève coïncide avec la rentrée judiciaire à Montréal. Demain, ce sera au tour des syndicats de Québec et de l’est du Québec à débrayer.

Une centaine d’avocat-es du réseau de l’aide juridique en provenance de plusieurs régions du Québec se sont donc présentés en matinée au Palais de Justice de Montréal pour souligner l’événement et rappeler la ministre Vallée à ses responsabilités, alors que celle-ci procèdera à une allocution à cette occasion. Les avocat-es de l’aide juridique souhaitent donc en finir avec une négociation qui traîne en longueur depuis trois ans et qui achoppe sur un seul sujet, soit celui de la parité avec les procureurs de la Couronne.

Photo : Jean-François Coutu

« Les avocates et les avocats de l’aide juridique ne cèderont pas sur une question aussi importante que celle de la parité. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités dès maintenant et mettre fin à ces négociations pour le bien de tous. De notre côté, la pression sera maintenue aussi longtemps qu’il le faudra », a averti le président de la CSN, Jacques Létourneau.

Malgré qu’une entente de principe ait été conclue sur les clauses normatives, le Conseil du trésor n’a toujours pas dégagé les mandats permettant de faire progresser la négociation sur les paramètres salariaux. Trois rencontres de négociation ont eu lieu en août sans toutefois que le principe de parité ne soit pas reconnu de la part de la partie patronale.

Une parité historique

Notons qu’au moins quatre fois en 35 ans, les avocat-es de l’aide juridique ont obtenu la parité avec les procureurs de la Couronne après l’avoir revendiqué lors de leurs négociations. Pourtant, les négociateurs patronaux refusent toujours de reconduire cette parité historique. La convention des avocat-es du réseau de l’aide juridique est d’ailleurs échue depuis mars 2015.

« C’est un principe d’équité et c’est la raison pour laquelle nous nous sommes toujours battus pour obtenir cette parité. Nous allons le répéter une fois de plus au gouvernement : vous ne pouvez pas payer davantage l’avocat qui poursuit que celui qui défend », a rappelé Berna Tabet, présidente du Syndicat des avocates et avocats de l’aide juridique de Montréal (CSN). 

« Les avocates et les avocats de l’aide juridique défendent des personnes vulnérables selon les mêmes règles, la même éthique et au sein du même système judiciaire que les procureurs de la Couronne. Ils plaident devant toutes les instances judiciaires et quasi judiciaires tant en matière criminelle et civile qu’en matière familiale, administrative et d’immigration », a souligné la présidente du conseil central du Montréal métropolitain de la CSN, Dominique Daigneault.

De son côté, la présidente de la Fédération des professionnèles de la CSN, Ginette Langlois a noté que ce sont les services juridiques aux personnes les plus démunies de la société qui seraient compromis si aucun accord satisfaisant n’intervient rapidement. « Sans la parité, la capacité de l’aide juridique à recruter et à retenir les bons éléments serait mise à mal. Mais nous sommes déterminés à défendre le principe de l’accès à la justice pour tous », a-t-elle souligné.

Photo : Jean-François Coutu

Selon Monique Carmel, présidente du Syndicat des avocates et avocats de l’aide juridique Laurentides-Lanaudière (CSN), cette mobilisation est essentielle pour maintenir la pression. « Une grève à l’aide juridique est une chose rare, car ce moyen de pression doit être utilisé qu’en dernier recours. Nous sommes rendus au point où cette décision s’est imposée d’elle-même. Nous n’avons plus le choix de nous mobiliser pour obtenir gain de cause et je suis convaincue que cette journée d’action contribuera à débloquer ce dossier ». 

De son côté Gilles P. Veilleux, président du syndicat de l’aide juridique de la Rive-Sud estime que la patience des avocat-es a assez duré. « Cela fait trois ans que nous sommes en négociation et ce conflit aurait dû être terminé depuis longtemps. Nous sommes un rouage important du système judiciaire et il est temps que le gouvernement le reconnaisse par des gestes concrets ». Une majorité des dossiers de nature criminelle ou pénale entendus devant les tribunaux impliquent des personnes ayant fait appel aux services des avocat-es de l’aide juridique. Voilà qui démontre bien l’importance de ce service essentiel dans l’administration de la justice au Québec.

Un changement de cap s’impose

Bien que la ministre de l’Enseignement supérieur, madame Hélène David, semble prendre au sérieux le rapport d’enquête sur le partenariat entre l’Institut MATCI Montréal et l’université TÉLUQ, les principales organisations syndicales concernées par la situation espèrent que les correctifs qui seront apportés à la gestion de l’établissement ouvriront la porte à la collégialité.

« On fait le constat que le projet de restructuration de la direction de l’université TÉLUQ est en contradiction avec les intérêts des étudiantes et des étudiants. Il n’y a pas que la question de la privatisation de l’encadrement. La direction a créé un nouveau statut de personnes tutrices qualifiées ironiquement de professeurs sous contrat avec comme résultat l’élimination graduelle mais certaine de tutrices et de tuteurs chevronnés en formation à distance. Il faut redresser la situation, d’autant plus qu’on demande à ces nouveaux employés de donner trois fois moins de temps en encadrement aux étudiants que sous le modèle ayant auparavant fait ses preuves,» souligne Nancy Turgeon, présidente du Syndicat des tuteurs et des tutrices de la Télé-Université (STTTU).

La ministre a décidé de mener une vérification sur l’université TÉLUQ à la suite des pressions syndicales et politiques, et l’intervention de deux personnes tutrices membres du conseil d’administration dénonçant les irrégularités dans la gouvernance et l’entente secrète de partenariat.

« Nous souhaitons cependant qu’elle rende public ce rapport d’enquête et surtout qu’elle prenne les moyens pour que la direction de l’université travaille dans le respect des lois et dans le respect de sa communauté, » précise Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN).

Selon Louise Briand, vice-présidente du secteur universitaire de la Fédération des professionnèles (FP-CSN), le véritable problème est celui de la sous-traitance des activités d’encadrement à une entreprise privée. « C’est une décision qui a des conséquences graves non seulement sur les emplois des tutrices et des tuteurs qui accompagnent depuis des années les étudiantes et les étudiants de l’établissement, mais aussi sur tout le réseau universitaire, car cette décision ouvre la porte à des entreprises privées pour former les étudiantes et les étudiants », conclut-elle.

Les organisations syndicales sont satisfaites que la ministre ait demandé une enquête et qu’elle prenne des décisions en conséquence. La ministre David doit cependant assumer pleinement ses responsabilités en enseignement supérieur en mettant en priorité la qualité de la formation et la réussite des étudiantes et des étudiants, et en clarifiant ses intentions quant à la suite des événements.

Les avocats de l’aide juridique s’impatientent

Munis de leur toge, les avocat-es de l’Aide juridique ont manifesté aujourd’hui dans le Vieux-Montréal devant le manque de volonté du gouvernement du Québec à clore leur négociation qui dure depuis trois ans et qui achoppe sur un seul point : la parité salariale avec les procureurs de la Couronne. Mais la négociation est au point mort.

Regroupés devant le Palais de justice de Montréal, ceux-ci ont démontré leur exaspération devant ce manque de volonté de la part du ministère de la Justice. « Pour conserver la capacité de recrutement et de rétention d’éléments de qualité dans le réseau, nous devons maintenir cette parité, souligne Ginette Langlois, présidente de la Fédération des professionnèles de la CSN (FP-CSN). Cette parité a toujours été maintenue par le passé et il n’y aura pas de règlement cette fois-ci sans cette parité. Il s’agit pour nous d’envoyer le signal que les services d’aide juridique sont importants et qu’on ne doit pas pénaliser les citoyens les plus démunis de la société ».

Le Conseil du trésor doit corriger le tir immédiatement et dégager les mandats pour faire débloquer la négociation. En effet, pour les avocat-es de l’Aide juridique, il s’agit d’un principe d’équité : le gouvernement ne peut pas payer davantage celui qui poursuit que celui qui défend. La convention des avocat-es de l’Aide juridique est échue depuis mars 2015 et le gouvernement Couillard ne doit pas se soustraire à ses responsabilités avant les élections, alors que la conclusion d’une entente est à portée de main. C’est pourquoi les avocat-es du réseau de l’aide juridique de partout au Québec intensifient leurs actions de mobilisation.

Le président de la Fédération des avocates et avocats de l’aide juridique du Québec (FAAJQ), Denis Asselin, souligne pour sa part que « la parité avec les procureurs de la Couronne est au centre des enjeux de négociation pour une cinquième fois en 35 ans. Nous n’avons plus tellement envie de rejouer dans le même film. Chaque fois, le gouvernement a étiré les négociations jusqu’au bout, mais chaque fois, les avocates et les avocats ont obtenu gain de cause. Ce sont des personnes déterminées qui luttent pour la justice de façon quotidienne. Elles ne se laisseront pas abattre par les tactiques dilatoires du gouvernement ».

*Professionnèles est un néologisme visant à féminiser le mot professionnel.

De l’affront au défi

Le château des Angos des Maizerets, pierre angulaire d’un domaine tricentenaire ayant résisté à l’outrage du temps, au beau milieu de la plus violente tempête printanière que le Québec ait connue depuis quarante ans, s’est avéré une trame de fond on ne peut plus représentative de ce qu’a vécu le  Syndicat des professionnels et techniciens de santé et services sociaux de Québec–CSN (SPTSSS) au cours des dernières années.

Un peu à l’image des multiples ajouts faits au château au fil du temps, le nouveau syndicat, dont la création a été forcée par la violente réforme Barrette, s’appuyait tout de même sur de solides fondations. Comme se plaît à le rappeler Danny Roy, président du syndicat, « c’est le premier anniversaire du SPTSSS, mais certains syndicats desquels nous sommes issus ont plus de quarante ans ». Danny est souriant et confiant pour l’avenir, et avec raison. Le bruit du mélange de grêle et de verglas sur les minces carreaux des fenêtres historiques n’est rien à côté de la tourmente qu’ont dû endurer les syndicats en santé du Québec depuis 2014. D’abord, un vent d’austérité s’est abattu sur le secteur public, puis sans crier gare, dès 2015, le gouvernement a littéralement dévasté le réseau de la santé en imposant d’immenses structures administratives grises et mornes, jetant un froid sur les travailleuses et les travailleurs et forçant la création de nouvelles structures syndicales.

Le 16 avril dernier, un an presque jour pour jour après l’accréditation du syndicat, ils étaient près de 80 militantes et militants réunis pour finaliser les dernières étapes de la mise en place de leur nouvelle structure.

Au SPTSSS, cet affront a été pris comme un défi. Un an presque jour pour jour après l’accréditation, ils étaient près de 80 militantes et militants réunis pour finaliser les dernières étapes de la mise en place de leur nouvelle structure. Leur organisation représente maintenant plus de 4600 membres répartis sur un territoire d’environ 250 km2. La tâche est colossale, mais elle ne semble pas leur faire peur. À preuve, d’anciens membres de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), maintenant délégué-es du SPTSSS, dînent avec des militants CSN de longue date, échangeant sur les bons coups de la dernière année, mais aussi sur leurs craintes, leurs appréhensions et les obstacles à surmonter.

Allégeance au syndicalisme
Dans une grande salle au plafond bas, au bout de laquelle trône l’immense foyer de la vieille cheminée, les délégué-es s’installent pour dîner. Aux tables, les nouveaux camarades se mélangent avec les militants chevronnés, ici avec des anciens de la CSN, là avec des anciens de l’APTS. Aujourd’hui, il n’est pas question d’appartenance à une organisation : l’allégeance est au syndicalisme et le ton est amical. Xavier Isabelle, éducateur spécialisé, Cynthia Bergeron, physiothérapeute, Céline Martin et Hélène Beaupré, ergothérapeutes, et Véronique Ouellette et Simon Rondeau, travailleurs sociaux, mangent en débattant de leur nouvelle structure syndicale. D’un côté, on aime le leadership du syndicat qui a réussi à donner des lignes directrices claires malgré le court laps de temps imposé par la fusion. De l’autre, on soulève que la CSN a encore un bout de chemin à faire pour gagner la confiance de tous les membres. En effet, il semble y avoir consensus à la table : la grande structure syndicale pose un défi quant à l’appropriation du syndicat et de la centrale par les membres. Les anciennes de l’APTS ne se gênent d’ailleurs pas pour rappeler que leur conseiller syndical était plus facile à joindre dans leur ancienne structure syndicale. Les membres des anciens syndicats CSN répliquent toutefois que « pour eux, pas de doute, l’absence de délégué-es jusqu’à maintenant rendait effectivement le contact avec les membres plus difficile. Mais ce n’était que temporaire, puisque c’est justement pour finaliser cette étape de mise en place des délégué-es terrain que sont réunis tous les militants du syndicat aujourd’hui ». On sent bien une pointe de nostalgie à l’égard des anciens syndicats maintenant fusionnés. On aimait leur proximité, leur échelle humaine. Mais ce sentiment fait vite place à une grande résilience. Ils savent très bien que c’est en s’unissant et en travaillant ensemble qu’ils arriveront à répondre aux impératifs provoqués par la nouvelle réalité administrative démesurée des Centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux (CIUSSS).

Il fait froid, trop froid dehors pour un 16 avril. On comprend pourquoi le château a résisté aussi bien au temps, parce qu’à l’intérieur, la vie syndicale bat son plein. Les enjeux de mobilisation, de communication et de représentation sont sur toutes les lèvres, mais de façon constructive, proactive. Les discussions intelligentes, bien senties, portées par des militantes et des militants qui ont à cœur de faire le meilleur travail possible pour les membres, résonnent entre les poutres de bois qui portent les marques du temps.

Avec ses représentantes et représentants dûment élus depuis la fin de l’année 2017, un comité exécutif, un conseil exécutif, des représentantes et représentants de secteurs et des délégué-es de site, le SPTSSS s’est construit, en moins d’un an, une fondation solide qui, avec un peu d’entretien, servira de base pour construire la grande maison des professionnel-les, des techniciennes et des techniciens en santé et services sociaux de Québec. 

Non au démantèlement de la SAQ !

Pour la Confédération des syndicats nationaux, la Société des alcools du Québec (SAQ) constitue une grande réussite à tous points de vue. La CSN appelle les politiciens à mettre le bien commun au cœur de toutes leurs réflexions quant à l’avenir de la société d’État.

 « Encore une fois, le débat sur l’avenir de la SAQ s’engage sur une base idéologique ne reposant sur aucun fait, constate le président de la CSN, Jacques Létourneau. Il est complètement faux de prétendre qu’il y aurait plus de choix pour le consommateur en libéralisant le commerce. Parlez-en aux Albertains qui trouvent deux fois moins de produits différents sur les tablettes ! Pour ce qui est des prix, ceux de la SAQ tiennent bien la comparaison avec ceux d’ailleurs. C’est particulièrement vrai des produits les plus populaires auprès des consommateurs qui sont moins chers ici qu’en Ontario. »

La CSN s’inquiète par ailleurs des conséquences du démantèlement de la SAQ sur les finances publiques. « La SAQ, c’est un milliard chaque année pour nos services publics, et ce, sans compter les revenus en taxes, poursuit Jacques Létourneau. En toute transparence, la CAQ doit nous dire ce qu’elle fera pour pallier cette perte. Des coupes supplémentaires dans les services? De nouvelles taxes? Il faut être clair sur ce que ça veut dire. Quant à nous, nous croyons que l’État n’a tout simplement pas les moyens de se priver de ces revenus. »

La CSN n’est pas plus rassurée de la position affichée par le ministre des Finances, Carlos Leitão, qui estime nécessaire d’étudier, encore, différents projets de privatisation et de libéralisation. « C’est le bien commun qui devrait guider les choix politiques, explique le président de la CSN. L’État a une responsabilité sociale importante dont notamment des préoccupations quant à la santé publique. La SAQ, c’est la vente responsable, des profits qui financent nos services publics et des salaires décents par rapport à ce qu’on trouve ailleurs dans le commerce de détail où c’est le rendement aux actionnaires qui prime. La SAQ, c’est aussi du personnel bien formé, passionné, qui assure un service à la clientèle inégalé. Nous avons un joyau collectif entre les mains. Nous ne laisserons personne le dilapider pour enrichir quelques privilégié-es. »

À propos
La Confédération des syndicats nationaux réunit plus de 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité, dont près de 6000 œuvrent à la SAQ.

Le Syndicat des employé-es de magasins et de bureau (SEMB–SAQ–CSN) représente les 5500 employé-es de la SAQ. Il est affilié à la Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN).

Quant au Syndicat du personnel technique et professionnel de la SAQ (SPTP-SAQ–CSN), il regroupe quelque 500 membres qui travaillent en partie à Québec, mais principalement à Montréal. On y compte notamment les secrétaires, techniciens et analystes du siège social et des centres de distribution. C’est d’ailleurs ce centre qui est responsable d’approvisionner en vin l’ensemble du réseau de la SAQ. Le SPTP-SAQ est affilié à la Fédération des professionnèles (FP–CSN).

Pour plus d’informations sur les succès de la SAQ, visitez le www.saqnotrefierte.com.

Rouges et blancs, au pays de l’or noir

 

Le gouvernement crée beaucoup d’incertitude

Le plan d’action numérique en éducation et en enseignement du gouvernement est à peine dévoilé qu’il soulève déjà plusieurs questions pour la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et ses fédérations membres. Pour la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants (FNEEQ-CSN), la Fédération des profesionnèles (FP-CSN) et la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), le plan de plus de 80 pages apporte bien peu de précisions et contribue surtout à créer un climat d’incertitude pour les travailleuses et les travailleurs du milieu de l’éducation, et ce, quant à chacune des trois orientations.

« Le plan ne prévoit pas de comité directeur pour la mise en œuvre de ce vaste chantier, soulève Véronique de Sève, vice-présidente de la CSN. C’est le néant quant à l’intégration des partenaires dans l’élaboration de la stratégie, rien ne précise le rôle qu’ils devront jouer, quels objectifs ou axes doivent être développés par qui, dans quel ordre ou à quel moment. Bref, c’est un plan sans acteurs. Pour éviter un développement chaotique, nous réclamons la mise en place d’un comité incluant les représentantes et représentants des organisations syndicales et étudiantes. »

« D’entrée de jeu, on constate que le gouvernement mise sur la formation de tous les titres d’emploi, explique Sylvie Tremblay, vice-présidente-trésorière de la FEESP. C’est une bonne intention, mais il n’y a aucun détail concernant la mise en place de cette formation. Il n’y aucun calendrier prévu pour ces formations et nous savons déjà que les employé-es du milieu de l’éducation manquent de temps pour accomplir tous les volets de leur tâche. Impossible également de savoir qui donnera ces formations et si du personnel supplémentaire sera embauché pour les donner. Il en va de même pour la mise en place, le soutien technique et l’entretien. Il est important de ne pas recourir à des sous-traitants provenant du privé, et de plutôt privilégier la compétence du personnel du secteur public. »

« Concernant certains points plus précis du plan, le gouvernement souhaite mettre sur pied un campus virtuel et déployer davantage la formation à distance, remarque Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ. Il faut faire attention à ce que la formation virtuelle serve réellement à rendre l’éducation plus accessible sur le plan géographique et ne constitue pas une alternative « bon marché » à un enseignement en présentiel. En ce qui a trait au projet de campus virtuel, nous avons plusieurs craintes voulant que cette plateforme contribue à nourrir la concurrence entre les établissements, notamment par la course à la « clientèle » étudiante internationale. Nous craignons aussi une standardisation de la formation en enseignement supérieur. Les initiatives actuelles en formation à distance comportent aussi des écueils quant à la sous-traitance de l’enseignement, comme c’est le cas à la TÉLUQ. Le plan doit interdire ces dérives. »

« Nous sommes également préoccupés par la question de l’autonomie professionnelle, poursuit Louise Briand, vice-présidente de la FP. Il est impensable de mettre en place une stratégie qui aura des impacts potentiels sur la liberté académique, sur le droit d’auteur et sur la façon d’enseigner sans respecter la latitude qu’ont les professeurs. »

« Le gouvernement parle à plusieurs reprises du développement des compétences numériques, s’inquiète Véronique de Sève. Or, ces fameuses compétences ne sont jamais clairement définies, ce qui est particulier dans un plan qui touche l’éducation. On souhaite développer des compétences, sans savoir lesquelles. Nous craignons également que le programme mis en place pour le développement de ces compétences se fasse au détriment des autres matières enseignées. Il faut éviter de tomber dans un simple effet de mode qui répond aux impératifs des entreprises sans avoir de vision globale de l’éducation. »

« Ça fait maintenant quelques mois que le gouvernement délie les cordons de la bourse et annonce de grandes réformes et de grands chantiers. On sent bien que la campagne électorale est lancée officieusement. Voilà pourquoi nous ne lançons pas ces questions qu’au gouvernement, mais à tous les partis politiques. Nous souhaitons avoir l’heure juste et savoir où se situe chacun des partis quant au plan dans son ensemble et par rapport aux multiples questions qu’il soulève », conclut Véronique de Sève.

Sit-in pour dénoncer la surcharge de travail

Des travailleuses et travailleurs de tous les titres d’emploi du CHU Sainte-Justine tiennent un sit-in symbolique aujourd’hui pour dénoncer leur surcharge de travail permanente. Ces membres de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et de la Fédération des professionnèles (FP–CSN) proposent plusieurs solutions durables pour donner de l’appui au personnel de l’établissement et lui permettre d’assurer véritablement un haut niveau de qualité de services qui font la renommée de l’établissement auprès des enfants et des familles du Québec.

Personnel en détresse
Les salarié-es du CHU Sainte-Justine dénoncent la surcharge de travail qui entraîne une augmentation notable des cas d’épuisement et de détresse psychologique menant à une hausse marquée des arrêts de travail pour cause de santé et de sécurité.

« On n’en peut plus. Des solutions, il en existe. Avec plus de stabilité et de meilleures mesures de conciliation travail-famille, nous pouvons améliorer les choses. Il faut que nos gestionnaires comprennent qu’il faut retourner toutes les pierres dans la recherche de solutions », explique la présidente du Syndicat des professionnel-les en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine, Sophie Leclair.

« À la veille des élections, le gouvernement Couillard voudrait mettre derrière lui les années d’austérité qu’il nous a imposées. Cependant, les conséquences sur le terrain demeurent bien réelles. Il est responsable d’une grande part de cette situation, car il a obligé le CHU Sainte-Justine à comprimer son budget au point où la situation est maintenant intenable pour le personnel », poursuit le Syndicat national des employé-es du CHU Sainte-Justine, Simon Bouclin.

« Le CHU Sainte-Justine, c’est un joyau pour toutes les Québécoises et les Québécois. Pour nous, qui nous consacrons au quotidien corps et âme au mieux-être des enfants et de leur famille, c’est extrêmement frustrant de terminer notre journée de travail avec le sentiment qu’on n’a pas donné tout ce qu’on pouvait, du aux surcharges de travail et au manque de personnel, explique la présidente du Syndicat des technicien-nes et professionnel-les de la santé et services sociaux du Québec (STEPSQ-FP–CSN), Évelyne Crépeau.

« Ce que le personnel vit à Sainte-Justine est vécu un peu partout au Québec, rappelle la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), Dominique Daigneault. Le problème de rareté de main-d’œuvre touche tous les secteurs d’activité. Pour remettre notre réseau public sur les rails, il faudra impérativement valoriser davantage les emplois pour les rendre plus attrayants pour la relève, améliorer l’organisation du travail et favoriser la conciliation famille-travail. Pour la CSN, c’est une priorité! »

À propos de la CSN 

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et la Fédération des professionnèles (FP–CSN) regroupent plus de 110 000 travailleuses et travailleurs du réseau public de santé et de services sociaux dont l’ensemble des plus de 4500 salarié-es du CHU Sainte-Justine.

 

Une politique qui ne répond pas aux attentes

La nouvelle politique de financement des universités déposée aujourd’hui par le gouvernement libéral ne permettra pas de répondre aux attentes. « La ministre responsable de l’enseignement supérieur a fait fi de nombreuses recommandations largement partagées par la communauté universitaire. Rappelons que les travaux ont été effectués dans la plus grande opacité » a déploré d’entrée de jeu, Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN.

La nouvelle formule de redistribution ne permettra pas de réduire la concurrence entre les établissements pour attirer davantage de clientèles. Le montant des subventions repose encore trop sur le nombre d’étudiants, sans compter l’apport financier que procurera l’effectif des étudiants internationaux. « Le sous-financement du réseau va continuer à accentuer les iniquités du modèle de financement », a précisé Mme De Sève. Une des faiblesses du financement basé sur le nombre d’étudiants équivalent à temps plein est qu’il ne tient pas compte des caractéristiques de l’effectif étudiant. « À cet effet, nous déplorons que les critères n’aient pas été modifiés pour mieux tenir compte des coûts associés aux services offerts aux étudiants à temps partiel, qui sont de plus en plus présents dans les universités ».

Du côté de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec, on s’oppose notamment à la libéralisation des droits de scolarité et à ce que les étudiantes et les étudiants internationaux permettent le désengagement de l’État dans le financement de l’enseignement supérieur. « Nous nous opposons à la déréglementation des droits de scolarité pour les étudiants internationaux qui sont plus que jamais perçus comme une source de financement additionnel. L’accueil d’étudiants internationaux doit s’inscrire dans une quête d’enrichissement culturel et intellectuel et non dans une vision utilitariste ou de désengagement financier de l’État » a précisé pour sa part Jean Murdock, président de la FNEEQ–CSN.

Pour sa part, la Fédération des professionnèles note que si certains éléments de la nouvelle politique apparaissent positifs, d’autres inquiètent. « Pour nous, le soutien accru aux établissements de petite taille et la réduction du nombre d’allocations spécifiques semblent intéressants. Toutefois, les mandats stratégiques qui permettront un financement basé sur l’atteinte de cibles convenues entre le gouvernement et les universités soulèvent, chez nous, des craintes. Cela ressemble étrangement à des contrats de performance qui orienteront la réalisation de la mission des universités et le développement des programmes » a conclut Ginette Langlois, présidente de la FP–CSN.

À propos
Fondée en 1921, la CSN regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec–CSN regroupe quelque 35 000 membres dans 46 cégeps, 39 établissements privés et 13 syndicats d’université.

La Fédération des professionnèles de la CSN compte plus de 8 000 membres, principalement dans les secteurs de la santé, des services sociaux et de l’éducation, notamment des professeurs et des professionnel-les d’université.

La CSN salue le réinvestissement en soutien à domicile

« Les 95 millions d’investissements supplémentaires en soutien à domicile, annoncés ce matin par le ministre Barrette, devront impérativement servir à renforcer le rôle du secteur public et des équipes interdisciplinaires des CLSC si on souhaite améliorer durablement la situation. Nous saluons cette annonce qui va dans le bon sens et nous en appelons à toutes les directions des établissements pour qu’elles travaillent avec les syndicats afin de réunir les conditions nécessaires à rendre ces emplois plus attrayants afin qu’on puisse pourvoir ces postes et véritablement agir sur les surcharges de travail.»

Jean Lacharité a pris la parole notamment pour plaider en faveur du renforcement du réseau public et dénoncer le recours croissant au minutage des actes en soutien à domicile.

C’est ainsi que le vice-président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jean Lacharité, commente d’investissements faite en marge du Forum sur les meilleures pratiques : usagers, CHSLD et soutien à domicile, qui s’est tenu hier et aujourd’hui, à Québec. La CSN y a plaidé pour une plus grande place du personnel du réseau public dans la recherche de solutions.

Le 24 avril, la CSN tenait un forum provincial sur l’amélioration du soutien à domicile. Des auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS), des travailleuses et travailleurs sociaux, des physiothérapeutes, des ergothérapeutes et des infirmières, notamment, ont pris part à ces échanges. Quant aux pistes d’amélioration à explorer en soutien à domicile, il en est ressorti qu’il faudra :

  • mieux définir l’offre de soins et de services à domicile;
  • investir à la hauteur des besoins;
  • stopper la privatisation;
  • favoriser le travail interdisciplinaire;
  • reconnaître et mieux soutenir les proches aidants.

Pour la CSN, qui a notamment présenté les les faits saillants de son propre forum du 24 avril, les salarié-es qui travaillent en soutien à domicile ont soif de contribuer à améliorer les services. « Les solutions, ils les connaissent, poursuit Jean Lacharité. Leur imposer le minutage des soins et une surcharge de travail est une mauvaise avenue, non seulement pour leur qualité de vie au travail, mais surtout pour la qualité des services auxquels les Québécoises et les Québécois ont droit. De même, la privatisation de ces services nuit à la prévention, car les agences privées de personnel ne font pas partie des équipes interdisciplinaires des établissements comme les ASSS. De plus, cela mine l’objectif d’assurer une continuité dans les soins. »

« Les techniciennes, les techniciens et les professionnel-les qui œuvrent en soutien à domicile vivent une détresse importante. La pression croissante, la surcharge de travail et le manque de moyens adéquats mènent à de l’insatisfaction au travail, car ils voient bien que le réseau public n’arrive pas à assurer à toutes et à tous un niveau de services suffisant pour améliorer leur qualité de vie et prévenir la détérioration de leur état de santé. L’investissement dans le soutien à domicile doit s’accompagner de mesurer structurantes pour enrayer la pénibilité du travail qui nuit à l’embauche et à la rétention des intervenants et intervenantes », ajoute Danny Roy, président du Syndicat des techniciennes, techniciens et professionnèles de la Capitale nationale (FP–CSN).

Relever les conditions de travail
La CSN ne croit pas qu’on pourra favoriser les meilleures pratiques en s’appuyant sur des salarié-es épuisés et mal rémunérés. En soutien à domicile, les travailleuses du secteur privé gagnent à peine plus que le salaire minimum. Dans le secteur public, les ASSS attendent toujours une véritable reconnaissance, car on leur a délégué plusieurs actes ces dernières années sans revoir leur rémunération.

Dans les CHSLD, les mauvaises conditions de travail — salaires, surcharge de travail, horaires compliqués, postes précaires — font en sorte que les établissements peinent à recruter des préposé-es aux bénéficiaires, et ce, malgré l’engagement formel du ministre Barrette. Par ailleurs, il faudra bien reconnaître un jour qu’il manque de places dans les CHSLD.

« Nous partageons le constat selon lequelle les préposés aux bénéficiaires sont au cœur des processus d’amélioration de la qualité dans les CHSLD tout comme les auxiliaires aux services de santé et sociaux le sont dans le soutien à domicile, poursuit le vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Guy Laurion. Il importe aussi qu’ils soient placés dans des conditions qui leur permettent d’exercer pleinement leurs compétences, ce qui est souvent difficile, notamment en raison des surcharges de travail. Lorsque le personnel est reconnu et valorisé, et qu’il est appuyé par la direction, sa contribution est souvent de grande valeur en termes d’amélioration de la qualité des soins. »

Avec plus de 100 000 membres en santé et services sociaux, dans toutes les catégories professionnelles, la CSN est l’organisation syndicale la plus représentative du secteur de la santé et des services sociaux, notamment dans le soutien à domicile. Aux côtés de médecins, de cadres et d’usagers, la CSN prône une série de solutions pour remettre le réseau sur ses rails. Ces solutions peuvent être consultées au 15solutions.org.

La CSN dénonce une attaque antisyndicale et appuie sans réserve les professeurs de l’UQTR

La CSN dénonce avec force et conviction la décision insensée de l’administration de l’UQTR d’imposer un lock-out au corps professoral de l’établissement et entend apporter tout son appui et sa solidarité aux professeures et professeurs.  La décision de l’UQTR est d’autant plus condamnable, que les deux parties étaient engagées dans un blitz de négociation.

Même si la CSN croit qu’il n’y a jamais de bons moments pour s’attaquer aux droits des travailleurs et des travailleuses, elle considère toutefois l’annonce de l’UQTR comme hautement symbolique. « L’employeur a choisi de publiciser son lock-out, en fin de journée hier soir, le 1er mai, Journée internationale des travailleuses et des travailleurs. C’est ajouter l’insulte à l’injure à nos yeux, affirme Jacques Létourneau, président de la CSN. Les professeur-es de l’Université pourront compter sur notre solidarité. »

À la Fédération des professionèles (FP–CSN), on rappelle qu’en juin 2016, afin d’aider l’UQTR à éponger son déficit, le Syndicat des professeures et professeurs de l’UQTR (SPPUQTR) a accepté de faire d’importantes concessions, dont celles de donner un cours supplémentaire et de réduire le nombre d’embauches. Ginette Langlois, présidente de la FP–CSN, est outrée par l’attitude de l’UQTR envers ses professeurs : « On ne tient aucunement compte des sacrifices que les membres du SPPUQTR ont fait par le passé et, en plein cœur d’un blitz de négociation, l’administration décrète un lock-out, c’est révoltant. »

Pour la FP–CSN, cette nouvelle est une triste tache pour le réseau UQ qui célèbre son 50e anniversaire cette année. « Le lock-out vient assombrir les commémorations de ce formidable anniversaire. Il y a 50 ans, les Québécois et les Québécoises faisaient le choix solidaire de se doter d’un réseau universitaire accessible et de qualité. C’est triste que l’UQTR ait décidé de le souligner de cette façon, c’est-à-dire en s’attaquant à ses professeures et professeurs » s’indigne Ginette Langlois.

Paul Lavergne, président du Conseil central du Cœur-du-Québec (CCCQ–CSN), insiste sur le rôle de premier plan que joue l’UQTR dans la région et des conséquences néfastes de cette décision pour l’ensemble de la Mauricie et du Centre-du-Québec. « Pour pallier la mauvaise gestion de l’université, ce sont les professeures et professeurs qui écopent et cela rejaillit négativement sur l’ensemble de la région. Les lock-outés pourront compter sur l’appui des différents syndicats CSN de la région. »

À propos
La Fédération des professionnèles (FP) compte près de 8000 membres, dont les professeur-es de l’UQAM et de l’UQO, fait partie de la CSN.

Le prochain grand chantier

Le 24 mars dernier, près d’une centaine de travailleuses et de travailleurs du secteur du soutien à domicile se sont réunis, à Montréal, à l’occasion d’ un forum sur l’amélioration du soutien à domicile au Québec.  Pour la CSN, cet exercice visait à alimenter la réflexion sur le contenu d’une plate-forme de revendications sur le soutien à domicile à soumettre aux instances délibérantes de la confédération dans les prochains mois.

Le soutien à domicile, c’est un ensemble de soins et de services dispensés au domicile d’une personne.  Il peut s’agir, par exemple, d’une personne aînée en perte d’autonomie, d’une personne en situation de handicap en raison d’une déficience physique ou intellectuelle, ou d’un trouble du spectre de l’autisme.  L’objectif de ces services est de permettre à ces personnes de pouvoir demeurer dans leur domicile au lieu de devoir, par exemple, s’installer dans un centre d’hébergement pour une longue durée.  Ces services incluent non seulement des services professionnels, des soins médicaux ou d’hygiène, mais également des services domestiques tels que l’aide à la cuisine et l’entretien ménager.  Le soutien à domicile joue un rôle crucial afin de permettre à ces personnes de demeurer autonomes et de favoriser leur intégration sociale.

Malheureusement, le soutien à domicile, au Québec, n’a jamais été soutenu adéquatement par les gouvernements qui se sont succédé.  Les dernières années d’austérité ont fait très mal aux usagères et aux usagers qui ont plus de difficultés à obtenir des services et aussi aux travailleuses et aux travailleurs qui subissent une pression accrue pour être «productifs».  Tout cela alors que les emplois dans le domaine du soutien à domicile sont de plus en plus relayés au secteur privé, notamment aux  agences de placement.  Ces dernières n’offrent toutefois pas les mêmes conditions de travail à leur personnel qui souvent, est moins bien formé que le personnel du réseau  public.

Bref, alors que les besoins augmentent de façon exponentielle avec entre autres le vieillissement de la population, le statu quo semble intenable.  C’est dans ce contexte que la CSN entend relancer le débat collectif sur la nécessité d’assurer à l’ensemble de la population l’accès à des services de qualité en soutien à domicile, et ce, de façon universelle.

Une préoccupation de longue date

En ouverture du forum, le président de la CSN, Jacques Létourneau a souligné que cet enjeu fait partie des préoccupations syndicales depuis très longtemps. Il se rappelle du débat sur le Virage ambulatoire de la fin des années 90, une réforme visant à prioriser des alternatives au séjour en centre hospitalier.  Déjà à l’époque, la CSN craignait que les économies ainsi réalisées dans les budgets des hôpitaux ne soient pas réinvesties à une hauteur suffisante pour répondre adéquatement aux besoins hors hôpitaux.

De fait, le chercheur Guillaume Hébert, de l’IRIS conférencier invité lors du forum, a exposé que les services sont de moins en moins disponibles.  Par exemple, plus de 100 000 aîné-es sur un total de 400 000 présentant une incapacité sévère ou légère ne reçoivent actuellement aucun service de soutien à domicile.  Au rythme actuel des investissements de l’État, il faudra encore 92 ans pour arriver à couvrir 40 % de leurs besoins en soutien à domicile.

Dès la création de l’assurance-maladie, le soutien à domicile devait pourtant faire partie intégrante des services.  Le Québec était à l’heure des grandes réformes et de la mise en place des grands réseaux universels.  Et le Québec était jeune. On tenait pour acquis, à l’époque, que le développement de ces services suivrait les grands chantiers découlant de la Révolution tranquille.  Guillaume Hébert rappelle la position du Parti québécois, au pouvoir en 1979 : Miser sur les CLSC pour offrir des services gratuits et universels sur tout le territoire, administrés localement et dispensés par des auxiliaires familiales et sociales, qu’on nomme aujourd’hui les auxiliaires en santé et services sociaux (ASSS), salariées de l’État.

Deux décennies de néolibéralisme plus tard, un autre gouvernement du même Parti québécois décide, en 1996, de mettre fin à la gratuité. De plus, il choisit de miser davantage sur des organismes privés ou à but non lucratif, notamment en créant les entreprises d’économie sociale d’aide à domicile (EÉSAD), de confier plus de tâches à la sous-traitance et de restreindre le déploiement des ASSS. Ces 20 dernières années, le glissement vers des services privés n’a fait que s’accentuer et rendre de moins en moins accessibles les services de soutien à domicile.  La situation est la même pour les services professionnels dispensés par des travailleuses sociales, ergothérapeutes,  physiothérapeutes, infirmières, et autres professionnel-les.

Une lutte à poursuivre
Pour la CSN, l’accès aux services de soutien à domicile pour toutes les personnes qui en ont besoin est une priorité.  C’est ce qu’a souligné la conseillère syndicale au Service des relations du travail de la CSN, Marjorie Houle, en début de forum.  La CSN fait campagne depuis une dizaine d’années pour un continuum de services globaux et intégrés aux aîné-es (hyperlien Vieillir dans la dignité)., une longue chaîne de services dont le soutien à domicile est un maillon important.

Cette fois, la CSN entend relancer le débat sur l’aspect spécifique du soutien à domicile, pris globalement, non seulement pour les aîné-es, mais également pour toutes les personnes vivant avec un handicap nécessitant du soutien à domicile.  Jusqu’à maintenant, les axes d’intervention de la CSN ont été :

  • d’agir sur la définition de l’offre de services dans le contexte d’une grande diversité de prestataires de services et des moyens de financement ;
  • de réinvestir dans le réseau ;
  • de stopper la privatisation ;
  • de favoriser le travail en équipes interdisciplinaires ;
  • de reconnaître, accompagner et soutenir les proches aidantes.

Marjorie Houle rappelle que la tenue du forum permettra de raffiner l’argumentaire et de réfléchir à des moyens d’intervenir de façon proactive dans ce débat, au moment où la situation sur le terrain devient critique, car les usagères et les usagers ont de moins de moins de services alors que les salarié-es croulent sous la charge de travail et la pression induite par le minutage des soins.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, après trois années de cure d’austérité, le moment est peut-être bien choisi pour relancer ce débat.  Guillaume Hébert a mené une recherche sur le soutien à domicile (hyperlien).  Pour lui, tous les indicateurs pointent vers la mise en place d’un véritable réseau.  Il n’y a pas vraiment d’alternative, souligne-t-il, au développement du système actuel.  Plusieurs constats convergent en effet.

  • Le soutien à domicile est la clé de notre capacité à nous adapter au vieillissement de la population ;
  • Le soutien à domicile est le meilleur vecteur de prévention : c’est en quelque sorte mettre des antennes du réseau dans toutes les résidences pour prévenir la détérioration de l’état de santé et pour soutenir l’autonomie ;
  • Le Québec consacre moins de ressources au soutien à domicile que la moyenne canadienne et le Canada se trouve lui-même loin derrière la plupart des pays industrialisés ;
  • Les urgences demeurent engorgées et les ressources ne sont pas utilisées de façon optimale ;
  • D’un point de vue financier, les services de soutien à domicile constituent une option plus intéressante que l’hébergement, lorsque cela est possible et souhaitable.
  • La volonté claire de sortir de l’hospitalocentrisme et de poursuivre le virage ambulatoire, même si la réforme du Dr Barrette tend à recentraliser les services autour des grands hôpitaux ;
  • L’explosion des besoins alors que, selon la Protectrice du citoyen, il y a moins de services, plus d’attente, plus de critères d’exclusion, de grandes disparités entre les régions ;
  • L’épuisement des proches aidants qui assurent pas moins de 80 % des services, avec un soutien inadéquat de l’État. Au Québec, on compte quelque 638 000 personnes prenant soin quotidiennement d’un parent ou d’un proche à domicile, soit 277 millions d’heures de travail ;

Enfin, Guillaume Hébert perçoit une initiative à saisir pour mettre en place un véritable réseau maintenant.  Il rappelle que le rapport de la commission Romanow sur l’avenir des soins de santé au Canada, en 2002, établissait qu’après l’assurance-hospitalisation, l’assurance-maladie et l’assurance-médicaments, le prochain défi à relever serait celui du soutien à domicile.  Depuis ce rapport, il y a eu très peu de progression malheureusement.

 

Ramener la justice sociale au-devant de la scène
Professeure à l’UQO, Louise Boivin étudie la transformation des services d’aide à domicile et la précarisation des emplois depuis plus de 25 ans.  Elle était conférencière au retour des ateliers du matin.  Dans un premier temps, elle a présenté quelques résultats préliminaires des recherches qu’elle mène actuellement avec sa collègue Marie-Hélène Verville sur l’augmentation du recours au secteur privé depuis cinq ans.  À partir des appels d’offres et des contrats qui sont octroyés par un CIUSSS montréalais et dans Lanaudière, elle constate une tendance claire vers une augmentation importante du recours au secteur privé.

Comme on pourrait s’y attendre, il s’avère que les exigences en matière de formation sont largement inférieures à celles du secteur public.  De même, les salaires y sont beaucoup moins élevés ; les travailleuses et les travailleurs ont peu d’avantages sociaux et la syndicalisation y est très difficile, particulièrement pour les employé-es d’agences. Quant aux personnes embauchées directement par les bénéficiaires à l’aide du programme du Chèque emploi-service, elles sont considérées comme des travailleuses salariées mais les emplois sont tellement atypiques que plusieurs de nos lois sociales et du travail, comme la Loi sur les normes du travail, ne peuvent pas s’appliquer intégralement.  En outre, ces salarié-es subissent une très forte pression au rendement et ne font pas partie des équipes multidisciplinaires des établissements publics : elles ne peuvent jouer le rôle de prévention que jouent les ASSS du secteur public dont  la mission est de faire le lien entre une personne usagère et toute l’équipe de professionnel-les du réseau public.

Pour Louise Boivin, le développement de services dans le secteur privé a entraîné une véritable concurrence entre le privé et le public.  Cette concurrence est néfaste, car elle tire les conditions de travail vers le bas. De plus, la pression au rendement a fait son chemin jusque dans le secteur public où le minutage des tâches est dorénavant une pratique fort répandue.

Pour faire face à la situation, madame Boivin propose plusieurs pistes d’intervention, qu’il s’agisse de recours légaux, d’organisation en syndicats là où ils ne sont pas présents, de lobbying et de mobilisation.  Par exemple, l’augmentation du salaire minimum à 15 dollars l’heure contribuerait à ce rééquilibrage des forces.  Elle insiste beaucoup sur la responsabilité d’une organisation comme la CSN de réunir les forces de toutes les personnes intéressées qui ne disposent ni de nos moyens ni de notre voix. C’est le cas de toutes ces femmes qui travaillent pour une agence ou encore des bénéficiaires de services à domicile pour qui il peut être difficile de se mobiliser.

Solidarité
Ce n’est pas le cas de Claude Prévost. Bénéficiaire de services à domicile depuis plus de 20 ans, cet homme est grandement impliqué dans la communauté malgré son handicap. Il est d’ailleurs l’un des administrateurs du Groupe d’aide Ex Aequo. Au forum, il a témoigné de sa situation et notamment de ce qu’il a vécu au cours des dernières années.  En 2015, ses services ont été coupés sans crier gare par le CLSC.  Depuis 1995, il recevait des services de soutien pour l’aider à faire ses repas et son ménage. Claude explique que préparer un seul repas peut lui demander plusieurs heures dans une journée.  En perdant ces services, c’est tout son univers social qui s’effondre puisqu’il ne peut plus faire rien d’autre que de préparer ses repas et tenter de faire un peu de ménage dans son appartement.  Avec le soutien de l’organisme Ex Aequo qui soutient les personnes vivant avec un handicap, il a finalement retrouvé ses services en 2017.  Toutefois, il souligne que de nombreuses personnes aîné-es ou en situation d’handicap ne seront jamais capables de se battre comme il a pu le faire.

Simon Philippe Caron, qui travaille chez Ex Aequo comme agent de défense des droits, a enchaîné en soulignant que la réalité vécue par Claude est la même pour tous : toute coupe de service, même une seule heure, a énormément de répercussions  dans la vie des personnes.  Simon souligne que le soutien à domicile permet non seulement d’assurer une certaine qualité de vie, mais également de favoriser l’insertion sociale de ces personnes qui, autrement, vivraient encore davantage dans l’isolement. Chez Ex Aequo, la question des conditions de travail inadéquates du personnel ainsi que le minutage des tâches font maintenant partie des préoccupations importantes.  Il rappelle que les personnes vivant avec un handicap veulent que les personnes qui prennent soin d’elles bénéficient de bonnes conditions de travail.

Ce qu’il voit ces dernières années :

  • Des gens qui se voient retirer leurs services du jour au lendemain parce que leur enfant vient d’avoir 18 ans ;
  • Une augmentation du niveau de stress et de désespoir chez les usagers et usagères ;
  • La persistance des préjugés à l’égard des personnes en situation de handicap ;
  • Le cas d’un homme qui est retourné aux études pour se trouver un nouvel emploi pour ensuite perdre ses services d’hygiène quotidiens. Comment pourra-t-il continuer de progresser dans sa vie sociale sans soins d’hygiène ?
  • Un plus grand roulement de personnel. « C’est une personne étrangère à chaque fois ! »
  • Une dame avait besoin d’aide pour marcher 10 minutes par jour, afin de conserver sa motricité (mobilité?) le plus longtemps possible. Ce n’est plus possible, car il n’y a plus de place pour ce type d’«extra» dans les interventions minutées.

Simon Philippe Caron a conclu son intervention par un vibrant appel à la solidarité.  « Je pense qu’on peut s’allier et travailler ensemble.  J’espère que dans vos stratégies, vous penserez à nous » a-t-il lancé aux différents acteurs et intervenants présents dans la salle.

Ensuite ?
Dans les prochains mois, la CSN terminera la compilation de tout ce qui a été relevé dans les ateliers.  Une plate-forme de revendications sera développée, puis un plan d’action sera déployé.  C’est un vaste et important chantier qui s’ouvre : doter le Québec d’un véritable réseau universel de soutien à domicile !

 

L’entente de principe est adoptée à 85 %

Les sages-femmes ont adopté dans une proportion de 85 % l’entente de principe qui a été conclue le 28 mars dernier entre le Regroupement Les sages-femmes du Québec et le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). « Cette négociation n’a pas été de tout repos, souligne d’entrée de jeu la présidente du RSFQ, Mounia Amine. Jusqu’en février dernier, les discussions bloquaient sur la question de la transmission des données réclamées par le Ministère, et le cœur des enjeux avait à peine été abordé. Cela dit, les pourparlers se sont intensifiés depuis et l’entente qui a été adoptée aujourd’hui constitue une amélioration de la reconnaissance de certains aspects de notre travail. »

Les gains
L’une des demandes prioritaires des sages-femmes portait sur l’amélioration du forfait de garde actuel, qui s’élève à moins de 2 $ l’heure (de 6500 $ à 8250 $ annuellement pour une sage-femme à temps complet). Même si elles sont encore loin d’obtenir ce qui est consenti aux professionnelles du réseau ou aux sages-femmes des provinces comparables, à qui l’on accorde une heure de salaire par huit heures de garde, elles accueillent positivement le montant de 9439 $ offert annuellement.

Les sages-femmes ont également obtenu de la part du Ministère l’assurance selon laquelle des moyens seront déployés pour préserver les conditions de travail de celles qui œuvrent dans le Grand Nord. La question de la révision de leur mode de rémunération sera quant à elle étudiée au sein d’un comité consultatif paritaire qui sera créé pour formuler des recommandations aux parties négociantes. « Il est question depuis de nombreuses années d’analyser et de possiblement réviser notre mode de rémunération afin qu’il reflète davantage la réalité de la profession. Ce travail nous permettra aussi d’étudier le mode de rémunération en vue de la prochaine négo », explique madame Amine.

Transmission de données
Sur la question de la transmission des données, qui a occupé une large part du temps de négociation, rappelons ceci : les sages-femmes se livrent déjà à une reddition de comptes au Ministère. Or, elles ont accepté que ces données soient aussi transmises aux établissements, tout en obtenant certains leviers de protection de leur autonomie professionnelle. Ceux-ci passent notamment par la création de comités paritaires de relations professionnelles dans les établissements, qui permettront aux CISSS ainsi qu’aux CIUSSS de mieux comprendre la réalité des sages-femmes dans leurs équipes. L’association a aussi obtenu un montant non récurrent de 40 000 $ notamment destiné à consolider l’outil de collecte de la reddition de comptes. « Cet exercice souhaité par le Ministère demande un grand nombre de ressources. Il n’était pas question que le développement de l’outil en question soit payé par les cotisations de nos membres. »

La présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), Ginette Langlois, se réjouit pour sa part de l’adoption de l’entente aujourd’hui. « Les sages-femmes se sont battues bec et ongles et ont tenu la minute de plus pour l’avancement de leur profession et de leurs conditions. Elles ont tenu bon pendant trois longues années de négociation et ont montré toute la détermination nécessaire devant le Ministère pour défendre leur profession. Bravo à ces femmes qui se sont tenues debout devant le gouvernement, et ce, pour le plus grand bien des femmes et des familles du Québec », a-t-elle conclu.

ASSEZ ! Le personnel du CHU Sainte-Justine interpelle le Dr Barrette

Les salarié-es du CHU Sainte-Justine ont profité de la visite du ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, dans leur établissement pour l’interpeller sur les problèmes de surcharge de travail, de détresse et d’épuisement professionnel qu’ils vivent au quotidien.

Croulant sous une pression devenue intenable, l’ensemble du personnel du CHU Sainte-Justine n’en peut plus et lance un cri d’alarme qui doit être entendu. Les compressions budgétaires et l’hyper centralisation administrative sont aujourd’hui de véritables fardeaux pour les salarié-es qui s’échinent à offrir le meilleur d’eux-mêmes aux enfants du Québec et à leur famille malgré le manque criant de moyens et de ressources qu’ils doivent tenter de pallier.

 

« Une partie importante de la solution aux problèmes de surcharge de travail et d’épuisement professionnel auquel nous faisons face est dans les mains du Dr Barrette, souligne la présidente du Syndicat des professionnel-les en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine (CSN), Sophie Leclair. Ce sont les coupes budgétaires imposées par le gouvernement et les grandes orientations centralisatrices du ministère ignorant la mission unique du CHU Sainte-Justine qui sont les premières responsables de la situation. Nos professions doivent être valorisées adéquatement. Tous les postes sont importants dans l’environnement hospitalier où nous formons une immense chaîne. Il n’y a pas de solution magique. Notre établissement ne peut pas inventer des ressources qu’il n’a pas. Pour s’attaquer à la pénurie de main-d’œuvre, il faudra de plus s’assurer que les postes sont intéressants pour la relève et pour cela, le temps supplémentaire doit redevenir l’exception et non la norme ».

« La mission du CHU Sainte-Justine est tout à fait particulière, unique, rappelle la présidente du Syndicat des technicien-nes et professionnel-les de la santé et des services sociaux du Québec (STEPSQ-FP-CSN), Évelyne Crépeau. C’est un véritable joyau! Mais pour nous le personnel, avec tous les problèmes que nous vivons ces dernières années, nous n’avons pas l’impression que le gouvernement reconnaît notre engagement à sa véritable hauteur. »

« Nous disons ASSEZ ! parce que nous n’en pouvons plus de voir ce gouvernement se pavaner dans des coupures de ruban, des cocktails d’inauguration, des shows de boucane alors que, sur le terrain, le personnel subit le temps supplémentaire obligatoire, la surcharge, la détresse le burn-out, poursuit le président du Syndicat national des employé-es du CHU Sainte-Justine, Simon Bouclin. Nous ne sommes pas une marchandise électorale. Nous sommes le cœur et l’âme de ce réseau. Il est grand temps que ce ministre se mette un peu en mode écoute afin de répondre aux véritables besoins de la population, soit des services de qualité accessibles.  Cela repose inévitablement sur nous, les salarié-es du réseau ».

À propos
Les trois syndicats CSN du CHU Sainte-Justine regroupent l’ensemble des quelque 4500 salarié-es du CHU Sainte-Justine. Dans l’ensemble du Québec, la CSN compte 300 000 adhérents, dont plus de 110 000 dans la santé et les services sociaux, ce qui en fait l’organisation syndicale la plus représentative du secteur. Elle est la seule organisation regroupant des travailleuses et des travailleurs de toutes les catégories professionnelles du réseau.

Les sages-femmes et le MSSS signent une entente de principe

Après trois ans de négociation, le Regroupement Les sages-femmes du Québec (RSFQ), qui représente 215 sages-femmes, et le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) ont finalement conclu une entente de principe hier en fin de journée.

Celle-ci demeurera confidentielle jusqu’à ce que les sages-femmes puissent se prononcer sur son contenu à l’issue d’un vote de ratification qui se tiendra le 11 avril prochain.

 

Triple action devant les bureaux de Philippe Couillard, Gaétan Barrette et Luc Fortin

Trois groupes de sages-femmes et de parents ont fait du piquetage symbolique à trois endroits différents aujourd’hui : devant les bureaux du ministre Gaétan Barrette à Brossard, de Philippe Couillard à Montréal et de Luc Fortin à Sherbrooke. Elles ont rappelé à ces trois messieurs qu’ils continueront à les avoir sur les talons tant qu’ils n’accepteront pas de reconnaître concrètement le modèle de pratique des sages-femmes, voulu par les femmes et les familles du Québec.

Les profs acceptent l’entente de principe à 93 %

Aujourd’hui, en assemblée générale extraordinaire, les membres du Syndicat des professeures et professeurs de l’Université du Québec en Outaouais–CSN (SPUQO) ont accepté à 93 % par voie de scrutin secret l’entente de principe intervenue vendredi dernier entre le syndicat et l’administration de l’UQO.

« Pour nous, il s’agit d’une entente satisfaisante que nos membres ont appréciée dans son ensemble. Disons simplement qu’après plus de deux ans et demi de négociations, nous avons réussi à préserver nos acquis, tout en allant chercher des gains appréciables. Entre autres, nous avons obtenu un fonds professionnel de 2000 $ renouvelé à chaque deux ans afin de soutenir les activités de recherche des profs, de souligner Louise Briand, présidente du SPUQO. Nous avons également obtenu l’amélioration des droits parentaux, des dégagements supplémentaires pour activités syndicales et des augmentations salariales respectables, en rupture avec le gel salarial proposé par l’employeur dans sa dernière offre ».

Les augmentations salariales obtenues chaque 1er mai sont de 2 % en 2015, 1,5 % en 2016, 1,75 % en 2017, 2 % en 2018 et 1,5 % pour chacune des trois prochaines années, soit 2019, 2020 et 2021. Notons que pour les deux dernières années, si la politique salariale gouvernementale (PSG) intègre une augmentation plus élevée que 1,5 %, l’entente prévoit le versement d’un montant forfaitaire qui comblera l’écart entre les deux. 

« Le syndicat est heureux d’avoir pu obtenir l’équité dans les conditions de travail pour le campus de Saint-Jérôme. Ainsi, toutes les professeures et tous les professeurs qui assument des tâches de direction de modules de 1er cycle ou de programmes aux cycles supérieurs ont désormais droit à des dégagements et à des primes comparables à leurs collègues de Gatineau », de conclure la présidente du syndicat.

Le SPUQO compte environ 250 membres affiliés à la Fédération des professionnèles (FP–CSN).

 

 

Rémunération des médecins: la CSN réclame un débat immédiat

Pour la CSN, une réflexion en profondeur sur le mode de rémunération des médecins doit s’enclencher de toute urgence. Une nouvelle étude rendue publique aujourd’hui, pilotée par des experts du secteur, révèle en effet que la hausse importante de la rémunération des médecins n’a pas entraîné les effets souhaités, notamment sur l’amélioration de l’accessibilité aux soins.

« Ce qui nous scandalise, c’est qu’en dépit d’une hausse très importante de la rémunération, on voit une stagnation généralisée — voire une diminution dans certains secteurs — de la quantité de soins prodigués par les médecins, réagit Jean Lacharité, vice-président de la CSN. Cela s’explique d’abord par le mode actuel de rémunération des médecins qui n’a pas été revu. On a fonctionné à l’envers. Le gouvernement aurait dû, dans un premier temps, revoir le modèle d’organisation des soins, en s’appuyant sur le rôle des équipes multidisciplinaires dans les établissements. Ensuite, il aurait été mieux en mesure de rattacher la rémunération des médecins à ce mode d’organisation. Cela n’a pas été fait et nous estimons qu’il y a urgence d’ouvrir ce débat afin de ramener un certain équilibre entre les sommes dévolues aux 23 000 médecins et celles visant à assurer des conditions de travail décentes aux 250 000 autres salarié-es du réseau dont la contribution est absolument indispensable. »

Commissaire à la santé
Cette intéressante étude, menée par différents chercheurs complètement indépendants du ministère de la Santé et des Services sociaux permet de reprendre le débat entourant la rémunération des médecins sur la base de faits bien documentés et analysés. Cette étude avait été commandée au départ par le Commissaire à la santé et au bien-être (CSBE), poste qui a été aboli récemment, dans la foulée de la réforme du Dr Gaétan Barrette. Cette étude a pu être complétée malgré l’abolition du CSBE. Ce chien de garde du réseau n’existant plus, le ministère composant le plus important poste budgétaire de l’État se surveille dorénavant lui-même. Pour la CSN, l’abolition de ce poste, initialement créé par Philippe Couillard alors qu’il était ministre, était une erreur grave et la publication aujourd’hui de cette étude montre à quel point son rôle était pertinent.

Des solutions
Au sein d’une coalition inédite, réunissant médecins, patients, cadres et salarié-es, la CSN prône une vaste réflexion sur l’avenir de notre système de santé et de services sociaux. La coalition met au jeu quinze grandes pistes de solution pour remettre le réseau sur ses rails, notamment une révision du mode de rémunération des médecins ainsi que le rétablissement d’une instance indépendante de surveillance du MSSS. Pour en savoir plus, visiter le www.15solutions.org.

À propos
Réunissant 300 000 salarié-es de tous les secteurs d’activité, dont plus de 100 000 en santé et services sociaux, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est l’organisation syndicale la plus représentative dans le réseau de la santé et des services sociaux et elle est la seule organisation à regrouper des travailleuses et des travailleurs des quatre grandes catégories professionnelles du réseau.

Télécharger l’étude : http://pocosa.ca/2018/03/07/analyse-des-impacts-de-la-remuneration-des-medecins-sur-leur-pratique-et-la-performance-du-systeme-de-sante-au-quebec/

 

Le SPUQO et le SPS-UQO dénoncent l’incohérence de l’employeur

Le Syndicat des professeures et professeurs de l’Université du Québec en Outaouais–CSN (SPUQO) et le Syndicat du personnel de soutien de l’UQO-CSQ (SPS-UQO) dénoncent l’incohérence de la politique salariale de l’Université du Québec en Outaouais.

« La dernière offre salariale de l’employeur prévoit un gel salarial en 2019. La partie patronale justifie cette proposition en la liant à la politique salariale gouvernementale (PSG) qui, selon ses prétentions, aurait été acceptée par tous les groupes d’employé-es de l’UQO. Or, au-delà du 30 avril 2019, une seule convention collective sera en vigueur, soit celle des chargé-es de cours, de souligner Louise Briand, présidente du SPUQO. Il appert clairement que l’administration de notre université utilise la PSG comme bon lui semble, tout en imaginant que son application touche tous ses salarié-es alors qu’il n’en est rien. »

Dans son Info-négo du 16 février dernier, relativement à la dernière offre déposée au SPUQO, l’employeur précise que l’offre salariale déposée par l’UQO respectait l’esprit de la politique salariale gouvernementale qui a préalablement été acceptée par tous les autres groupes d’employés de l’UQO, soit les employés de soutien, les professionnels, les étudiants salariés et les personnes chargées de cours, et qui est aussi appliquée au personnel-cadre.

« Nous sentons que l’UQO tente déjà de nous imposer un gel salarial au-delà de l’échéance de notre contrat actuel de travail. En signant notre dernière convention collective, il est clair que nous n’avons jamais accepté un gel de salaire », de préciser Lynda Thibault, présidente du SPS-UQO.

Des ententes négociées dans le passé ainsi que certaines récemment conclues dans le secteur universitaire en font preuve. À titre d’exemple, l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue a signé deux contrats de travail distincts avec ses professionnels et avec son personnel de soutien qui prévoient des augmentations salariales de 2 % par an au cours des cinq prochaines années. Rappelons également qu’en 2019, le gouvernement du Québec versera des augmentations de salaire importantes aux employé-es du secteur public, dans le cadre de la relativité salariale.

À propos

Le SPUQO compte environ 250 membres affiliés à la Fédération des professionnèles (FP–CSN). Le personnel de soutien de l’UQO regroupe 185 salarié-es occupant des postes bureaux, techniques et aides de métier représentés par le SPS-UQO, affilié à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 1400 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 dans le secteur public. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.

 

Un arbitre impartial doit trancher

Vendredi dernier, à la demande du Syndicat des professeures et professeurs de l’Université du Québec en Outaouais (SPUQO), le conciliateur a convoqué les parties à une 42e rencontre de négociation, qui a eu lieu aujourd’hui.

« Le comité de négociation entretenait des espoirs de convenir, enfin, d’une entente de principe : or, nous avons été déçus. Il était toutefois nécessaire de tenir cette rencontre afin de vérifier la teneur des propos du recteur dans son communiqué du 16 février 2018 selon lesquels la demande d’arbitrage et le vote de grève de l’assemblée générale mettaient fin au processus de négociation et de conciliation entre l’UQO et le Syndicat des professeurs, de préciser Louise Briand, présidente du SPUQO. Dit autrement, nous avions le devoir de donner une ultime chance à la partie patronale de reconsidérer notre proposition de règlement du 6 février avant de conclure définitivement qu’une entente sur les clauses restantes était impossible. Bref, la rencontre d’aujourd’hui s’est malheureusement soldée par un échec. »

Au terme de cette rencontre, le comité de négociation a déposé un projet de lettre d’entente visant à reconnaître la nécessité du recours à un arbitre impartial pour dénouer l’impasse entourant les clauses non réglées. Celui-ci pourra tenir compte des états financiers de l’UQO, de l’équité interne préconisée par l’UQO et de la rémunération des autres professeurs d’université.

Le SPUQO a par ailleurs lancé une campagne #UnArbitreUQO visant à promouvoir l’arbitrage de différends comme solution à l’impasse actuelle. La campagne obtient un appui massif de la communauté étudiante.

« Nous proposons également l’entrée en vigueur, dès le 16 mars 2018, des clauses sur lesquelles un accord a déjà été conclu. L’acceptation de la lettre d’entente par la direction de l’UQO entraînerait le dépôt, sans délai, du formulaire de demande d’arbitrage de différends auprès du ministère du Travail. Nous attendons une réponse de la part de la direction d’ici le 2 mars 2018 », de conclure madame Briand.

Rappelons que les membres du SPUQO sont sans contrat de travail depuis le 1er mai 2015. Le SPUQO compte environ 250 membres affiliés à la Fédération des professionnèles (FP–CSN).