La CSN appelle le gouvernement au dialogue

Alors que les travailleuses et les travailleurs du secteur public entament une deuxième journée de grève tournante, cette fois dans les régions de l’Est du Québec, la CSN appelle le gouvernement à faire preuve d’ouverture dans le cadre des négociations du secteur public.

« On ne peut pas réduire nos services publics à une simple colonne de chiffres, indique le président de la CSN, Jacques Létourneau. Martin Coiteux démontre une insensibilité flagrante devant les besoins de la population du Québec, que ce soit en matière d’éducation, de santé ou de services sociaux. Faudra-t-il attendre que l’ensemble de notre expertise délaisse les réseaux publics pour comprendre l’apport inestimable des employés de l’État à l’ensemble de nos concitoyens? Voilà pourquoi nous sommes en grève aujourd’hui : pour maintenir l’accessibilité à des services publics de qualité pour l’ensemble de la population et s’assurer que les salariés du secteur public puissent y travailler dans des conditions appropriées. »

« Depuis le début des négociations, le gouvernement  maintient ses positions initiales en voulant imposer un gel des salaires et des attaques virulentes à notre régime de retraite, a rappelé la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque, lors d’un point de presse tenu au Cégep François-Xavier-Garneau, à Québec ce matin. Des mesures qui nous amèneraient directement vers l’appauvrissement, maintenant et jusqu’à la fin de nos jours. Nous l’avons dit et nous le répétons : Martin Coiteux doit comprendre qu’un gel salarial est tout à fait inacceptable pour les travailleuses et les travailleurs du secteur public. Si le gouvernement veut que les choses progressent aux tables de négociation, il doit déposer de nouvelles offres et retirer ses demandes de recul déraisonnables aux tables sectorielles. »

« Depuis hier, nous pouvons constater l’ampleur de la mobilisation des employés de l’État, souligne Jacques Létourneau. Les piquets de grève vont se poursuivre tout au long de la semaine dans les différentes régions du Québec. Malgré cela, nos négociateurs demeurent disponibles en tout temps afin de trouver des solutions conjointes aux nombreux enjeux que nous avons soulevés aux tables de négociations. Le gouvernement doit maintenant faire preuve de bonne foi, reconnaître que des correctifs doivent être apportés et convenir avec nous d’une entente satisfaisante et négociée. »

La CSN inquiète de la perte d’expertise dans les services publics

Apportant leur appui aux nombreux piquets de grève des travailleuses et des travailleurs du secteur public qui tentent de dénouer l’impasse dans leurs négociations avec le gouvernement québécois, les représentants de la CSN ont exprimé leurs vives inquiétudes quant à une éventuelle perte d’expertise dans les services publics québécois.

« Depuis des années, le gouvernement québécois s’attaque aux conditions de travail de celles et ceux qui, chaque jour, s’occupent de la santé, de l’éducation et du bien-être général de nos concitoyens », a tenu à rappeler le président de la CSN, Jacques Létourneau, lors d’un point de presse tenu ce matin au collège Lionel-Groulx à Sainte-Thérèse. « On les laisse s’appauvrir, on augmente leur charge de travail, sans même se soucier que la qualité et l’accessibilité à ces services pourraient en être menacées. Il est temps de mettre un terme à la dégradation des conditions dans lesquelles ces femmes et ces hommes nous livrent ces services, des services indispensables pour l’ensemble de la société québécoise. »

« C’est de façon totalement irresponsable que le gouvernement libéral mène ces négociations, a indiqué la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque, lors d’un rassemblement à Saguenay. D’un côté, le gouvernement poursuit ses politiques d’austérité en coupant dans l’ensemble des services publics, sans aucun égard aux besoins des familles québécoises. De l’autre, il s’en prend aux conditions de travail de ses employés, menaçant directement leur capacité à livrer des services publics de qualité à la population. Faudra-t-il attendre que l’expertise des employés de l’État quitte massivement nos réseaux publics pour réaliser l’ampleur du problème? Le gouvernement doit s’assurer que nos réseaux publics puissent attirer et retenir la main-d’œuvre nécessaire à la prestation de services sociaux, de santé et d’éducation pour nos enfants, nos aînés et pour les plus démunis de notre société. »

« Notre patience a des limites. Voilà près d’un an que nous avons indiqué au gouvernement libéral les problèmes que nous voulons résoudre dans le cadre de ces négociations. Devant l’intransigeance du gouvernement libéral, devant le mépris qu’il affiche envers ses propres employés, nous n’avons d’autre choix que d’augmenter la cadence de nos moyens de pression. Nous demeurons disponibles en tout temps pour trouver des réponses communes aux tables de négociation. Mais pour ce faire, encore faut-il que le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, donne à ses négociateurs les marges de manœuvre nécessaires afin que nous puissions convenir d’une entente satisfaisante et négociée », a ajouté Jacques Létourneau.

Le Front commun en grève dès le 26 octobre

Fort d’un mandat de grève de six jours, le Front commun amorcera demain une première séquence de débrayage dans l’ensemble des régions du Québec afin de dénouer l’impasse des négociations du secteur public.

« En date d’aujourd’hui, le gouvernement n’a toujours pas répondu aux demandes que nous avons déposées il y maintenant un an, ni en matière d’appauvrissement des travailleuses et des travailleurs du secteur public, ni en rapport au retard de leur rémunération globale par rapport à l’ensemble des Québécois, rappelle Lucie Martineau, porte-parole du SISP. Et tant que le gouvernement maintient sa volonté d’imposer un gel salarial de deux ans à ses employés – une véritable fin de non-recevoir à nos préoccupations – il nous est impossible d’envisager une éventuelle contre-proposition de notre part. »

« C’est l’intransigeance du gouvernement qui nous force à utiliser la grève comme dernier recours, indique Daniel Boyer, président de la FTQ. Nous avons utilisé jusqu’à maintenant tous les moyens à notre disposition, nous avons rassemblé plus de 150 000 personnes dans les rues de Montréal au début du mois, nous faisons preuve d’ouverture et de bonne foi aux tables de négociation, mais malgré cela, les négociateurs du gouvernement n’ont toujours pas les mandats pour faire avancer la négociation, et cela, tant aux tables sectorielles qu’à la table centrale. »

« Le gouvernement fait preuve d’une irresponsabilité très inquiétante, souligne Jacques Létourneau, président de la CSN. Son cadre financier totalement irréaliste se traduit par des compressions massives dans l’ensemble de nos réseaux publics. Parallèlement, le gouvernement voudrait procéder à des attaques sans précédent aux conditions de travail de ses employés qui, non seulement mineraient leur capacité à livrer des services de qualité, mais risqueraient de causer une perte d’expertise dramatique dans nos réseaux publics. Et ça, c’est l’ensemble de la population du Québec qui en subirait les conséquences. Voilà pourquoi nous serons en grève à compter de demain : pour stopper l’entreprise de démolition du Parti libéral. »

« Notre objectif, nous le rappelons, a toujours été d’en arriver à une entente satisfaisante et négociée. Nous poursuivrons la négociation même en temps de grève. Mais si le gouvernement persiste dans son intransigeance, son manque d’écoute et son mépris envers les travailleuses et les travailleurs du secteur public, nous n’hésiterons pas à intensifier les débrayages au cours des prochaines semaines », de conclure les porte-parole du Front commun.

Grève tournante
La grève tournante du Front commun sera faite par des enseignants, des professionnels en soins, des professionnels, des techniciens, du personnel de soutien et administratif, des ouvriers et des fonctionnaires dans l’ensemble des établissements des réseaux de la santé et des services sociaux, des commissions scolaires, des cégeps, des organismes gouvernementaux et de la fonction publique. En alternance, les différentes régions du Québec seront en grève cette semaine aux dates suivantes : 26 octobre : Outaouais, Abitibi-Témiscamingue, Laurentides, Lanaudière, Saguenay–Lac-Saint-Jean, Nord-du-Québec. 27 octobre : Québec–Chaudière-Appalaches, Bas-Saint-Laurent, Côte-Nord, Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, les fonctionnaires et ouvriers de la fonction publique du Québec ainsi que de l’Agence du revenu du Québec 28 octobre : Estrie, Montérégie, Centre-du-Québec et Mauricie 29 octobre : Montréal, Laval et les salariés de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse L’information quant aux établissements où s’exerceront la grève et les dates auxquelles celle-ci aura lieu dans chacune des régions du Québec est disponible au www.frontcommun.org/greve

Le secteur scolaire FEESP-CSN condamne l’attaque libérale envers les droits du personnel de soutien scolaire

Le secteur scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics de la CSN (FEESP-CSN) a reçu comme une gifle l’annonce du dépôt, ce matin à l’Assemblée nationale, d’une motion libérale obligeant les services de garde à demeurer ouverts lors des journées de grève. Cette motion n’a toutefois pas été soumise au vote puisque Québec solidaire a refusé d’en débattre.

« Une fois de plus, le ministre Blais nous démontre l’étendue de son mépris envers les travailleuses et les travailleurs du réseau de l’éducation. Nous, les employé-es de soutien des écoles, sommes partie prenante de cette négociation, au même titre que les enseignantes et les enseignants » a déclaré Danielle Beaulieu, présidente du secteur scolaire de la FEESP.

Comme annoncé le 9 octobre dernier, toutes les organisations du Front commun ont adopté un mandat de grève de six jours. Plusieurs régions seront en grève dès lundi prochain, le 26 octobre. « Devons-nous rappeler à ce gouvernement que la grève dans le secteur public est un droit encadré par la loi et que nous avons respecté toutes les étapes pour en arriver à ces journées de grève légale? Devons-nous aussi lui indiquer qu’il n’y a pas de services essentiels dans le réseau de l’éducation? »

Mme Beaulieu tient à rappeler au ministre Blais que le personnel de soutien est omniprésent tout au long du parcours scolaire. « Nous travaillons au quotidien auprès des élèves. Nous assurons des services de qualité, dans des conditions souvent difficiles et nous en avons plus qu’assez du manque de considération de ce gouvernement libéral. » Elle conclut par une mise en garde : «Partout au Québec nous avons obtenu des mandats de grève forts, dans des assemblées bondées. Nous sommes plus déterminés que jamais à nous battre pour obtenir de meilleures conditions de travail, qui nous permettront de maintenir et d’améliorer les services. Si vous continuez à attaquer l’école publique, vous nous trouverez sur votre chemin ! »

Le secteur scolaire de la FEESP regroupe 37 syndicats représentant environ 30 000 employés-es de soutien, présents dans 31 commissions scolaires francophones et deux commissions scolaires anglophones.

La CSN salue le dépôt du projet de loi qui veut mettre fin aux frais accessoires

La CSN accueille favorablement le dépôt du projet de loi 491 à l’Assemblée nationale par la députée de Taillon, Madame Diane Lamarre. Ce projet de loi vise à mettre fin aux frais accessoires par la modification de diverses dispositions législatives, en réponse aux amendements déposés par le Ministre Barrette au projet de loi 20, qui légaliseront la tarification de certains services de santé.

Les frais accessoires, une brèche importante à l’accessibilité aux soins de santé

En plus de limiter l’accès aux soins de santé, la pratique consistant à charger des frais pour des services assurés est clairement illégale. La Loi sur l’assurance-maladie interdit aux médecins de réclamer toute forme de paiements en rapport avec la dispensation d’un service assuré. Malgré cela, le ministre entend maintenant les légaliser dans le cadre du projet de loi 20. « Il est scandaleux de constater que, loin d’assurer le respect de la loi, le ministre Barrette a plutôt choisi de légaliser des pratiques qui conduisent tout droit à un système de santé à deux vitesses » déclare Jean Lacharité, vice-président de la CSN. Les frais accessoires facturés aux patients servent à défrayer les coûts de gestion des cliniques privées. Pourtant, la Protectrice du Citoyen a mis en lumière tout récemment le dangereux glissement auquel on assiste au Québec, où les contributions monétaires directes sont de plus en plus exigés des usagers. Dans une lettre datant du 5 octobre et adressée au ministre de la Santé et des Services sociaux, la Protectrice du Citoyen affirme que l’éradication des frais accessoires devrait être la première cible du ministre pour endiguer une privatisation toujours plus importante du financement, « car ne rien faire reviendrait à tolérer la perpétuation d’un système de santé et de services sociaux de moins en moins équitable », affirme-t-elle.

Que va faire le nouveau gouvernement fédéral ?

Notons que la Loi canadienne sur la santé interdit la facturation de frais pour des soins assurés, en vertu du principe d’accessibilité. « Le nouveau gouvernement fédéral doit assurer le respect de la loi fédérale et rappeler à l’ordre le ministre Barrette », croit Jean Lacharité.

À propos de la CSN

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Épater la galerie avec du vent

Le ministre Barrette lançait hier son Plan d’action en santé mentale 2015-2020 dans lequel il dresse la liste des actions qui seront posées dans les prochaines années pour Faire ensemble et autrement. Malheureusement, au-delà des souhaits du gouvernement et des déclarations tape-à-l’œil, la santé en général et la santé mentale en particulier sont loin d’être des priorités en cette période d’obsession de l’austérité. La CSN déplore cette entreprise de relations publiques du ministre et lui rappelle qu’aide, soutien et prévention ne passent pas par le démantèlement du réseau de la santé et des services sociaux.

La CSN s’explique mal pourquoi le personnel du réseau de la santé et des services sociaux, pourtant au cœur des activités, n’a pas été partie prenante de la démarche d’élaboration de la nouvelle politique. « On nous dit qu’on veut Faire ensemble et autrement, mais on ignore volontairement la voix de ceux et celles qui rendent possibles les soins, le soutien et la prévention. Un plan d’action sérieux, ça se construit avec les salarié-es du réseau, pas dans leur dos, en catimini », affirme Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux-CSN.

Si le ministre veut réellement améliorer les soins aux personnes atteintes de problèmes de santé mentale, il lui faudra compter sur des employé-es qualifiés. Or, en abolissant la prime des psychologues, le gouvernement fragilise lui-même ses équipes de soins. « Consciemment ou non, le gouvernement est en train de pousser certains salarié-es, dont les psychologues, dans les bras du marché privé. Comment compte-t-il s’y prendre pour améliorer les soins, s’il perd son personnel qualifié », se questionne Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles-CSN.

Au-delà des discours pompeux, il y a les faits : alors que le système de santé et des services sociaux est soumis à la pression constante des diverses compressions passées, d’autres sont à prévoir. Le ministre peut bien « se réjouir que ce plan d’action vienne concrétiser notre volonté d’agir », la réalité est toute autre. « Récemment, le gouvernement nous annonçait la fin du moratoire sur la fermeture des résidences à assistance continue et une série de nouvelles compressions substantielles dans le système. Espère-t-il réellement que les minuscules 70 millions $ qu’il annonce permettront d’atteindre ces objectifs », dénonce Jean Lacharité, vice-président de la CSN. « Il n’y a qu’une seule façon de réellement soutenir les patients, les familles et les employé-es, c’est en mettant un terme aux politiques d’austérité, en réinvestissant et en développant une réelle vision interdisciplinaire », conclut-il.

 

Martin Coiteux refuse de s’engager sur le maintien de la prime de rétention à Sept-Îles et Port-Cartier

Le Président du Syndicat des technicien-nes et professionnel-les de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord-CSN, Yvon Payeur, a rencontré hier le Président du Conseil du trésor, Martin Coiteux. «Même si nous n’avons obtenu aucun engagement du gouvernement, nous avons tout de même pu expliquer clairement notre position au ministre. La région est aux prises avec de graves problèmes de rétention et d’attraction de main d’œuvre qualifiée. La prime de 8% à Sept-Îles et Port-Cartier est une garantie de services de qualité pour une population dont les besoins sont très importants », a expliqué le président du STPSSSCN – CSN.

Les bottines doivent suivre les babines « C’est la troisième fois que nous rencontrons un ministre sur cette question. Après messieurs D’Amours et Arcand, la rencontre d’hier avec M. Coiteux doit mener à des résultats. », a souligné Vincent Hamel Davignon, Président du Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Sept- Îles – CSN. « Les bottines doivent suivre les babines ! Nous poursuivrons donc notre vigile devant l’Assemblée Nationale tant que nous n’aurons pas l’assurance que des mandats concrets ont été acheminés au négociateur en chef, M. Maurice Charlebois ». « La région vit actuellement plusieurs difficultés économiques. Perdre 10 millions dans la région de Sept-Îles et Port-Cartier serait catastrophique pour le développement régional.», a finalement rappelé Guillaume Tremblay, Président du Conseil central Côte-Nord – CSN.

Ultimatum de 48 heures à Martin Coiteux

Le Syndicat des technicien (ne) s et professionnel (le) s de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord-CSN débute aujourd’hui une vigile devant l’Assemblée nationale. Il revendique au Conseil du trésor le maintien de la prime de 8 % versée au personnel du secteur public dans les localités de Sept-Îles et Port-Cartier, depuis 40 ans. Le président du STP SSSCN-CSN, Yvon Payeur, explique que ses membres ont décidé de s’arrêter à Québec alors qu’ils revenaient de l’imposante manifestation du Front commun, tenue hier, à Montréal : « Nous avons décidé de ne pas retourner chez nous immédiatement avec les autobus. Nous restons à Québec et nous nous adressons aujourd’hui directement au président du Conseil du trésor, Martin Coiteux. Le retrait de cette prime est insensé et met en péril les services sociaux et ceux de santé offerts dans notre région ».

Cette demande aurait en plus pour effet d’appauvrir grandement les travailleuses et les travailleurs de la région. « Chez nous, on est deux à travailler au CISSS Côte-Nord, c’est 8 % de moins du jour au lendemain dans notre revenu familial, c’est environ 8000 $ de moins par année… Et on n’est pas les seuls! Nous sommes environ 2500 personnes touchées dans la région par cette proposition de Martin Coiteux » a ajouté le vice-président aux litiges du STP SSSCN-CSN, Sylvain Tremblay. Les commerçants et les acteurs de l’économie locale sont aussi très inquiets des impacts d’une telle mesure d’austérité. Ce sont près de 10 millions de dollars qui disparaitraient, du jour au lendemain, de l’économie régionale, un coup dur que la région de Sept-Îles et Port-Cartier n’a pas le loisir d’encaisser par les temps qui courent.

Ces travailleuses et travailleurs s’installent donc aujourd’hui devant l’Assemblée nationale et donnent 48 heures au président de Conseil du trésor, responsable des négociations du secteur public, Martin Coiteux, pour retirer cette demande et venir en discuter directement avec eux.

Durant la vigile, les techniciennes, les techniciens et les professionnel-les de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord ont prévu tenir diverses activités dans la région de Québec. « On rend service au quotidien à la population quand on est chez nous, on va continuer dans cette veine, mais bénévolement cette semaine à Québec. Notre travail est important dans notre société, bien que le gouvernement ne semble pas vouloir le reconnaitre depuis le début de cette ronde de négociation » a précisé le vice-président aux litiges du STP SSSCN-CSN, Sylvain Tremblay. Plus de détails suivront au cours des prochains jours.

À propos

La Confédération des syndicats nationaux représente quelque 170 000 travailleuses et travailleurs du secteur public québécois, dont 2500 sur la Côte-Nord.

Les syndicats CSN de Lanaudière votent massivement pour la grève

L’ensemble des syndicats CSN du secteur public de Lanaudière, représentant plus de 6500 membres, a obtenu un mandat de grève au terme d’une consultation menée partout dans la région au cours des deux dernières semaines. En moyenne, les salarié-es CSN du secteur public Lanaudois ont voté une forte majorité en faveur d’une grève tournante de 6 jours pouvant être déclenchée en Front commun dès cet automne.

« L’ampleur de la participation des salarié-es aux assemblées générales démontre le ras-le-bol généralisé de nos membres par rapport au mépris dont fait preuve le gouvernement à leur égard », martèle Francine Ranger, présidente du Conseil central de Lanaudière-CSN. « Nos membres en ont plus qu’assez des blocages importants que nous constatons à l’ensemble des tables de négociation. Voilà pourquoi ils n’ont pas hésité à se doter de mandats de grève permettant d’augmenter le rapport de force. Le gouvernement ne peut plus ignorer le mouvement de contestation qu’il a lui-même provoqué en ignorant nos revendications légitimes et en proposant des reculs qui ramèneraient les conditions de travail 30 ans en arrière. »

« Avec toutes les compressions budgétaires qui sont imposées en cette période d’austérité, notre réseau de la santé et de services sociaux vit des moments extrêmement difficiles », poursuit madame Ranger. « En proposant un gel de salaire, le gouvernement voudrait appauvrir davantage les travailleuses et les travailleurs de ce secteur. En voulant dégrader les conditions dans lesquelles ils exercent leur travail, le gouvernement vient directement miner leur capacité à offrir des services publics de qualité. Et ça, c’est l’ensemble de la population de Lanaudière et du Québec qui va en souffrir. C’est cette préoccupation qui a mené nos membres à voter massivement pour la grève. »

Les employé-es de soutien des commissions scolaires, des cégeps et des organismes gouvernementaux ont également voté pour la grève. Pour madame Ranger, le résultat des votes ne fait aucun doute sur leur détermination. « Le gouvernement voudrait accentuer la précarité d’emploi du personnel de soutien qui touche déjà des milliers de travailleuses et de travailleurs qui ne savent ni où ni quand ils travailleront au cours d’une année. Les assemblées générales de ce secteur étaient bondées : les gens ont pu non seulement exprimer toute leur colère envers les offres du gouvernement, mais ils se sont également donné les moyens nécessaires pour débloquer les tables de négociation. »

Le réseau collégial s’apprête aussi à débrayer prochainement. « Le gouvernement ne désire qu’augmenter la charge des enseignantes et des enseignants des cégeps en combinant l’ensemble des reculs demandés et la partie patronale voudrait non seulement augmenter les heures d’enseignement et de préparation de cours, mais également le nombre d’élèves par classe. Alors qu’il coupe de nombreuses ressources mises à la disposition des élèves, le gouvernement s’attaque directement aux conditions d’enseignement, sans aucun égard envers la valeur des emplois. »

« Le gouvernement considère qu’on peut presser le citron indéfiniment », s’insurge madame Ranger. « Le nombre de problèmes de santé psychologique liés au travail atteint déjà des sommets inégalés dans nos réseaux. Les compressions budgétaires et les surcharges de travail ont un effet direct sur les services à la population. Les gens sont épuisés et le gouvernement souhaite que les travailleuses et les travailleurs de ce secteur en fassent plus avec moins, dans des conditions de travail de plus en plus difficiles. Cela relève ou bien de la pensée magique ou bien d’une obsession idéologique ou encore d’une irresponsabilité dangereuse. »

« Le gouvernement ne doit plus attendre avant d’octroyer les marges de manœuvre nécessaires à ses négociateurs », souligne madame Ranger. « Si le gouvernement en avait la réelle volonté, nous pourrions en arriver à un règlement très rapidement. L’objectif a toujours été d’en arriver à des ententes négociées. Nous entendons déployer tous les moyens nécessaires pour y parvenir avant d’avoir recours à la grève. Voilà pourquoi nous serons des milliers dans les rues de Montréal ce samedi, avec nos partenaires du Front commun, pour dénoncer haut et fort l’attitude du gouvernement aux tables de négociations et faire valoir la légitimité de nos revendications. Nous appelons l’ensemble de la population lanaudoise à manifester avec nous, afin que nous puissions sauvegarder nos services publics. »

À propos du Conseil Central de Lanaudière-CSN
Le Conseil Central de Lanaudière-CSN représente 14 000 membres dans les secteurs public et privé répartis en 89 syndicats sur tout le territoire lanaudois.

Des mandats de grève pour la quasi-totalité des syndicats du Bas-Saint-Laurent

La quasi-totalité des syndicats du secteur public affiliés au CCBSL a obtenu un mandat de grève tournante de six jours, qui sera menée en Front commun. Les consultations se sont terminées hier, le 30 septembre. Au total, ce sont près de 5 000 membres qui ont été appelés à se prononcer en assemblée générale.

« Pour la CSN et les organisations du Front commun, l’objectif a toujours été, et est encore, de conclure des ententes négociées à l’ensemble des tables de négociation. Mais, devant la lenteur des travaux et le manque de sensibilité face aux problèmes que nous avons soulevés et aux solutions que nous souhaitons apporter, nous n’avons pas d’autre choix que d’augmenter nos moyens de pression », de souligner Nancy Legendre, présidente du CCBSL.

Au Bas-Saint-Laurent, deux syndicats sur vingt-cinq n’ont pas obtenu leur mandat de grève. « Les assemblées sont bondées et les gens votent dans une moyenne régionale à près de 80 % pour la grève, indique Nancy Legendre. Que ce soit dans les secteurs de l’éducation, de la santé et des services sociaux ou des organismes gouvernementaux, le mécontentement est généralisé. Les travailleuses et les travailleurs du secteur public n’ont toujours pas digéré le mépris des offres salariales du gouvernement et sa volonté de sabrer dans leur régime de retraite. »

Avant d’avoir recours à la grève, les syndicats du secteur public du Bas-Saint-Laurent entendent mettre tous les moyens en œuvre afin de faire entendre raison au gouvernement. C’est ainsi qu’ils prendront part massivement à la manifestation du Front commun dans les rues de Montréal, le 3 octobre prochain.

Liste des syndicats ayant obtenu leur mandat de grève

S. des enseignantes et enseignants des campus de La Pocatière et de Montmagny S des avocats de l’aide juridique du Bas-St-Laurent/Gaspésie S des techniciens-nes et professionnels-les de la SSS du Québec S.T.E.P.S.S.Q. (FP-CSN) S du personnel de la santé et des services sociaux Des Basques – CSN STT du Centre jeunesse du Bas St-Laurent – CSN SEE du CRDI du B. S. L. – CSN SE Réseau santé de la Mitis – CSN S de la santé et des services sociaux Vallée de la Matapédia – CSN S des prof. en soins infirmiers et respiratoires du Témiscouata – CSN SNE Centre de santé et de services sociaux de Matane SEE de bureau du Centre de santé de la Mitis – CSN STT du CSSS de Rimouski-Neigette (CSN) STT de la santé du Témiscouata (catégorie 2) – CSN STT de la santé du Kamouraska – CSN S du personnel de soutien du Cégep de Rimouski (CSN) SNE Cégep Rivière-du-Loup S du personnel de soutien de la commission scolaire des Monts et Marées S du personnel de soutien du Cégep de Matane (CSN) S du soutien scolaire Kamouraska-Rivière-du-Loup (CSN) S du soutien scolaire des Phares (CSN) S du soutien scolaire du Fleuve et des Lacs (CSN) Se de la traverse Matane-Baie-Comeau-Godbout (CSN) S du personnel de soutien Centre communautaire juridique BSL-Gaspésie (CSN)

À propos

Le Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CSN) regroupe 100 syndicats représentant 10 200 travailleuses et travailleurs, dont près de 5 000 dans le secteur public.

Les Nord-Côtiers ne se laisseront pas appauvrir

Dans le dépôt initial de ses demandes, le gouvernement réservait une mauvaise surprise aux quelque 3000 salarié-es des services publics de Sept-Îles et de Port-Cartier. En effet, on y trouve l’abolition de la prime de 8 % qui leur est versée depuis plus de 40 ans afin de rendre les salaires un peu plus intéressants dans une région qui dépend de l’industrie minière et où le coût de la vie est plus élevé qu’ailleurs au Québec.

Les syndicats de la région se sont mis en mode mobilisation. Le Front com­mun et le SPGQ ont joint leurs forces afin de rallier l’ensemble de la région contre cette volonté du Conseil du trésor. Des centaines de pancartes bleues, avec le message « Perdre 10 millions dans la région, c’est non », ont été installées partout dans la région. Dix millions, c’est le coût total de cette mesure d’attraction et de rétention. Un montant qui permet aux établissements de demeurer concurrentiels par rapport aux entreprises du secteur privé qui s’arrachent la relève, dès la sortie de l’école.

« Le secteur manufacturier, sur lequel repose notre économie régionale, connaît d’importantes difficultés, souligne le président du Conseil central Côte-Nord CSN, Guillaume Tremblay. Si, en plus, on coupe dans le secteur public, ça va faire extrêmement mal. Même le secteur commercial va en souffrir, car le montant de cette prime, déjà budgété dans le budget familial, retourne directement dans l’économie régionale par la consommation des ménages. » Jean-Pierre Porlier, président du Syndicat des employé-es de soutien du cégep de Sept-Îles (FEESP–CSN) poursuit : « 8 % en moins, ça veut dire plus de 3000 dollars en moins par année dans le budget familial. Plusieurs de nos membres forment une famille avec une autre personne qui travaille aussi dans les services publics. Ça commence à faire un méchant trou. » Guillaume Tremblay ajoute : « C’est carrément un appauvrissement supplémentaire pour nous car, comme tous les autres salarié-es de l’État, on se voit imposer un gel de salaire de deux ans et des augmentations bien en deçà de l’inflation. »

Un sondage mené récemment auprès de 2000 salarié-es démontre d’ailleurs que la moitié d’entre eux songeraient à quitter la région si la prime était retirée. La vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Gisèle Charrette, n’est pas étonnée. « C’est certain que plusieurs vont y penser. Le coût de la vie et pas mal plus élevé ici que, disons, à Québec. Le danger de voir s’aggraver la pénurie de main-d’œuvre est bien réel. »

D’ailleurs, les syndicats FSSS–CSN du réseau public ont réagi rapidement à cette nouvelle mesure d’austérité : en assemblée générale, ils se sont dotés de mandats de grève générale illimitée, en Front commun. Les syndicats CSN sont intervenus dans les instances de leur fédération respective afin de sensibiliser tous les salarié-es à leur situation. C’est ainsi que toutes les organisations de la CSN ont décidé de soutenir cette lutte et d’exiger du gouvernement le retrait de cette demande.

Consensus régional

Pour Guillaume Tremblay, le consensus régional ne fait aucun doute. Tout le milieu socioéconomique craint les impacts économiques du retrait de la prime. Il y a quelques mois, il a rencontré le ministre responsable de la région, Pierre Arcand. « Je lui ai exposé pourquoi la région s’élève en bloc contre une telle décision. Je crois qu’on a eu une bonne écoute de sa part même si rien ne nous permet de penser à ce moment-ci que le gouvernement va changer son fusil d’épaule. Je lui ai demandé pourquoi le gouvernement tenait tant à cette demande. Sa seule réponse a été la nécessité d’équilibrer le budget, et qu’il fallait toutes et tous se serrer la ceinture en ces moments difficiles. Mais on ne baissera pas les bras. La mobilisation est là. On ne lâchera pas. »

Gonflés à bloc

Au lendemain de la plus grande manifestation de l’histoire des fronts communs, les militantes et les militants du secteur public s’apprêtent à perturber l’ensemble des régions du Québec afin de mettre la pression sur le gouvernement pour convenir d’un règlement satisfaisant négocié — et pourraient bien utiliser plus tôt que tard leurs mandats de grève. Un rapport de force que le Front commun prépare minutieusement depuis des mois.

Des files d’autobus — 384 très exactement — de toutes les régions du Québec convergeant vers Montréal. Des dizaines de milliers de protestataires prenant d’assaut le métro pour rejoindre le centre-ville de Montréal. En tout, plus de 150 000 personnes étaient dans la rue le 3 octobre dernier, à l’invitation du Front commun, pour se porter à la défense des services publics et des conditions de travail de celles et ceux qui y œuvrent au quotidien.

Cette forte participation ne surprend pas le président de la FSSS-CSN, Jeff Begley : « En voulant détériorer les conditions dans lesquelles nous exerçons notre travail, le gouvernement vient directement miner notre capacité à offrir des services publics de qualité. Et ça, c’est l’ensemble de la population du Québec qui en souffrirait ». Quelques jours auparavant, la CSN, la CSQ et la FTQ annonçaient avoir obtenu leurs mandats de grève tournante de six jours. Et pas n’importe quels mandats : à plus de 85 % pour la CSN et la FTQ, à 82 % du côté de la CSQ. Au moment d’écrire ces lignes, le SFPQ et l’APTS étaient sur le point de terminer leur exercice de consultation.

« De toute ma vie, je n’ai jamais vu de mandats de grève aussi forts, explique Marjolaine Côté, vice-présidente de la FEESP-CSN. Les assemblées étaient bondées : les gens ont pu non seulement exprimer toute leur colère envers les offres du gouvernement, mais également nous donner les moyens nécessaires pour débloquer nos tables de négociation. »

Il y a plusieurs mois déjà que le Front commun affirme que, compte tenu des offres méprisantes du gouvernement, le recours éventuel à la grève ne pourrait être écarté. « Ce n’est pas une mince affaire que d’obtenir des mandats de grève de la part de centaines de syndicats représentant plus de 400 000 personnes. Nous avons choisi de lancer les discussions le plus tôt possible. Dès le 31 mars, nous étions 2500 militantes et militants de l’ensemble des organisations du Front commun, réunis à Québec, pour débattre du recours à la grève, rappelle Caroline Senneville, présidente de la FNEEQ-CSN. En constatant l’ampleur des mandats, le pari semble avoir porté ses fruits ! »

« Nous devons continuer à augmenter notre rapport de force, souligne le président de la FP-CSN, Michel Tremblay. Tout au long du mois d’octobre, nous appelons les militantes et les militants du Front commun à tenir des actions de perturbation socio­économique dans l’ensemble des régions du Québec. Et si le gouvernement continue à faire l’autruche et à ignorer notre mécontentement, nous n’aurons d’autre choix que d’utiliser nos mandats de grève. »

Secteur public : la CSN obtient ses mandats de grève

L’ensemble des fédérations du secteur public de la CSN, représentant 170 000 membres du secteur public, ont obtenu leur mandat de grève au terme d’une consultation menée partout au Québec au cours des quatre dernières semaines. En moyenne, les salariés du secteur public de la CSN ont voté à plus de 85 % en faveur d’une grève tournante de 6 jours pouvant être déclenchée en Front commun cet automne.

« L’ampleur de la participation des salarié-es du secteur public démontre le ras-le-bol généralisé de nos membres par rapport au mépris dont fait preuve le gouvernement à leur égard, martèle Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN. Nos membres en ont plus qu’assez des blocages importants que nous constatons à l’ensemble de nos tables de négociation. Voilà pourquoi ils n’ont pas hésité à se doter de mandats de grève nous permettant d’augmenter notre rapport de force. Le gouvernement ne peut plus ignorer le mouvement de contestation qu’il a lui-même provoqué en ignorant nos revendications et en proposant des reculs qui ramèneraient nos conditions de travail 30 ans en arrière. »

« Avec toutes les compressions budgétaires qui sont imposées en cette période d’austérité, notre réseau de la santé et des services sociaux vit des moments extrêmement difficiles, souligne le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Jeff Begley. En proposant un gel de salaire, le gouvernement voudrait nous appauvrir. En voulant dégrader les conditions dans lesquelles nous exerçons notre travail, le gouvernement vient directement miner notre capacité à offrir des services publics de qualité. Et ça, c’est l’ensemble de la population du Québec qui va en souffrir. C’est cette préoccupation qui a mené nos membres à voter massivement pour la grève. »

Les employé-es de soutien des commissions scolaires, des cégeps et des organismes gouvernementaux ont également voté pour la grève. Pour la vice-présidente de la Fédération des employées et employés des services publics (FEESP-CSN), Marjolaine Côté, le résultat des votes ne fait aucun doute sur leur détermination.

« Le gouvernement voudrait accentuer la précarité d’emploi du personnel de soutien, qui touche déjà des milliers de travailleuses et de travailleurs qui ne savent ni où ni quand ils travailleront au cours d’une année. De toute ma vie dans ce secteur, je n’ai jamais vu de mandats de grève aussi forts. Les assemblées étaient bondées : les gens ont pu non seulement exprimer toute leur colère envers les offres du gouvernement, mais également nous donner les moyens nécessaires pour débloquer nos tables de négociation. »

Le réseau collégial s’apprête aussi à débrayer prochainement. « Le gouvernement ne désire qu’augmenter la charge des enseignantes et des enseignants des cégeps, indique Nicole Lefebvre, vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN). En combinant l’ensemble des reculs demandés, la partie patronale voudrait non seulement augmenter nos heures d’enseignement et de préparation de cours, mais également le nombre d’élèves par classe. Alors qu’il coupe de nombreuses ressources mises à la disposition des élèves, le gouvernement s’attaque directement à nos conditions d’enseignement, sans aucun égard envers la valeur de nos emplois. »

« Le gouvernement considère qu’on peut presser le citron indéfiniment, s’insurge Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles (FP-CSN). Le nombre de problèmes de santé psychologique liés au travail atteint déjà des sommets inégalés dans nos réseaux. Les compressions budgétaires et les surcharges de travail ont un effet direct sur les services à la population. Nos gens sont épuisés. Et le gouvernement voudrait nous demander, encore une fois, d’en faire plus avec moins, dans des conditions de travail de plus en plus difficiles? Cela relève ou bien de la pensée magique ou bien d’une obsession idéologique, ou encore d’une irresponsabilité dangereuse. » Le gouvernement ne doit plus attendre avant d’octroyer les marges de manœuvre nécessaires à ses négociateurs, souligne Francine Lévesque. « Si le gouvernement en avait la réelle volonté, nous pourrions en arriver à un règlement très rapidement. Notre objectif a toujours été d’en arriver à des ententes négociées. Et nous entendons déployer tous les moyens nécessaires pour y parvenir avant d’avoir recours à la grève. Voilà pourquoi nous serons des milliers dans les rues de Montréal ce samedi, avec nos partenaires du Front commun, pour dénoncer haut et fort l’attitude du gouvernement aux tables de négociations et faire valoir la légitimité de nos revendications. Nous appelons l’ensemble de la population à manifester avec nous, afin que nous puissions sauvegarder nos services publics. »

Enfin sur la bonne route, après un long détour

« Quand c’est rendu que l’employeur appelle ton syndicat pour avoir des conseils pour congédier quelqu’un, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas, c’est le monde à l’envers. C’est pourquoi nous avons choisi la CSN », raconte Dominique Soucy, président de l’Association des chauffeurs d’autobus scolaires matanais, le nom que porte encore le syndicat, affilié pendant 17 ans à la Fédération indépendante des syndicats autonomes (FISA).

«Avec la FISA, il fallait être débrouillard, car on devait tout payer de notre poche ! Ça, c’est difficile pour un petit syndicat d’une cinquantaine de membres. En plus, le bureau de la FISA était à Québec, à quatre heures de route d’ici, ça posait un autre gros problème. Avec la CSN les bureaux sont à une heure seulement. On a maintenant un conseiller dévoué et un meilleur rapport de force », renchérit Dominique Soucy.

En février 2015, après mûre réflexion, les 49 chauffeurs d’autobus scolaires qui travaillent pour Autobus Matanais ont choisi de se tourner vers la CSN. Un vote historique, presque unanime. « Un vote à 93 % », insiste Richard Leclerc, vice-président du syndicat.

« Ça n’a pas été dur de se séparer de la FISA, ça a été un mouvement spontané. Ce syndicat-là nous a presque été imposé par le patron en 1998. Il fallait aller vers un syndicat plus fort, capable de nous représenter, parce que le manque de représentation était flagrant. Le lien de confiance avait disparu. Le patron et le représentant syndical étaient presque devenus des grands chums. Quand le côté patronal assiste à tes assemblées syndicales ou que le représentant syndical descend de Québec dans la même auto que le patron, il y a de quoi se poser des questions. Il fallait changer de syndicat, on ne pouvait pas s’en aller vers pire, le pire on l’avait », poursuit Richard Leclerc.

La liberté syndicale

Pour Donald Gauthier, secrétaire-trésorier, « l’événement déclencheur est arrivé le 9 janvier 2013, quand on a eu une diminution de salaire de 4 %. Le patron était là, il nous a annoncé une baisse de salaire et le représentant syndical n’a même pas parlé, sinon pour dire de voter pour ça, si on ne voulait pas perdre nos jobs. Dans la même soirée, on s’est retrouvés avec une diminution de la masse salariale de 90 000 $. C’est là qu’on a réalisé que la FISA ne nous défendait pas ».

Les chauffeurs d’autobus scolaires matanais ont pris tout leur temps pour choisir, comme l’explique Richard Leclerc : « On s’est préparés pendant deux ans à cette désaffiliation. On a eu des contacts avec d’autres syndicats, on sentait qu’ils voulaient venir chercher notre argent, mais ne nous offraient pas de liberté syndicale comme la CSN. Aujourd’hui, on a notre propre comité exécutif à Matane, on décide ce qu’on veut en assemblée pour le fonctionnement de notre syndicat ». Les chauffeurs d’autobus scolaires matanais devront cependant attendre environ deux ans pour profiter totalement de leur adhésion à la CSN, puisque leur contrat de travail actuel ne prendra fin qu’en 2017.

Mais d’ici là, ils ont beaucoup de pain sur la planche, reconnaît Dominique Soucy : « Il faut se préparer à négocier notre contrat de travail en 2017. On veut être capables de placer les bonnes personnes pour avoir une négociation et un contrat sans aller en grève. On ne veut plus jamais passer par où on est passés et se ramasser avec une baisse salariale. On sait que la CSN n’appuiera pas ça. C’est ça notre grand enjeu : conserver nos emplois et s’en aller vers le mieux ».

La confiance de Dominique Soucy en la CSN ne fait aucun doute : « On a une grande confiance dans notre centrale et on doit une fière chandelle à Yves Lévesque, conseiller syndical au Service d’appui à la mobilisation et à la vie régionale de la CSN dans le Bas-Saint-Laurent. Il a été très disponible, la fin de semaine, les soirs. Il nous a appuyés dans tous les dossiers. J’aimerais lui lever mon chapeau, il fait partie de notre réussite ».

Des gains appréciables et des défis

Avant que les salarié-es des neuf municipalités de l’Estrie affiliés à la Fédération des employées et employés du secteur public (FEESP-CSN) ne décident de parler d’une même voix en se dotant d’une plateforme d’enjeux communs, les négociations étaient ardues. Les négociations coordonnées qui se déroulent depuis trois ans dans plusieurs municipalités de l’Estrie ont permis à des centaines d’employé-es d’améliorer leurs conditions de travail et aux sept municipalités impliquées de continuer à prospérer.

Toutefois, du travail reste à faire à Saint-Denis-de- Brompton où les négociations se déroulent depuis presque un an. L’assemblée générale du syndicat a rejeté à 100 % l’offre finale de l’employeur. Les salaires, les vacances et la retraite progressive sont les points en litige. À Windsor, une négociation difficile s’annonce, principalement sur les salaires et sur certains acquis des dernières conventions collectives.

Dans un contexte de surpopulation, un choix incompréhensible aux yeux du syndicat

C’est avec étonnement que le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec a appris la décision du Ministère de la Sécurité publique de fermer l’établissement de détention Maison Tanguay (EDMT) et de transférer les détenues à l’établissement de détention Leclerc de Laval (EDLL), surtout dans le contexte de surpopulation carcérale qui existe depuis plusieurs années et ne cesse de s’amplifier.

Le syndicat s’explique mal cette décision, surtout considérant qu’il y a un an jour pour jour la ministre Thériault déclarait « (…) L’Établissement de détention Leclerc de Laval représentait une occasion unique d’améliorer l’état du réseau correctionnel à moindre coût et de mieux gérer l’augmentation de la population carcérale. L’ouverture de cet établissement s’inscrit d’ailleurs dans une série de mesures adoptées par notre gouvernement afin d’apporter des solutions à long terme à cette problématique » (communiqué du ministère de la Sécurité publique, 26 septembre 2014). Le Président du syndicat, Mathieu Lavoie, s’interroge : « À pareil date l’année dernière, la ministre nous disait apporter des solutions à long terme au problème récurrent de surpopulation. L’EDLL faisait partie de ces solutions, aujourd’hui, avec cette étrange volte-face, nous nous demandons s’il ne s’agissait pas que de poudre aux yeux.»

Le SAPSCQ refuse l’explication donnée par le ministère à l’effet que l’ouverture prochaine des établissements de détention d’Amos, de Roberval, de Sept-Îles et de Sorel pourrait compenser la fermeture de la Maison Tanguay. « Lorsqu’on a annoncé leur construction en 2007, ces projets devaient servir à régler les problèmes de surpopulation vécus à ce moment-là, or le phénomène s’est amplifié notamment en raison des modifications apportées par le Fédéral.»

Le problème de surpopulation carcérale est dénoncé depuis longtemps par le syndicat et plusieurs autres intervenants. Aux yeux du syndicat, il s’agit de questions importantes de sécurité. Encore la semaine dernière, le 17 septembre, la Protectrice du citoyen disait « constater à nouveau cette année » le problème ainsi que les conséquences connexes qui en découlent. « La solution du gouvernement ? Fermer un établissement et augmenter la pression sur l’ensemble du réseau », se désole Mathieu Lavoie.

Le ministère a beau prétendre qu’il s’agit d’une fermeture temporaire en raison de la désuétude, le président reste sceptique. « Ça ressemble davantage à une déclaration pour calmer l’irritation causée par cette annonce qu’à une volonté réelle de réouverture et ce d’autant plus qu’il n’y a encore aucun projet précis sur la table.»

 

Un conseil d’administration incapable d’assurer une gouvernance efficace

Le personnel et les enseignants du Collège régional Champlain ne peuvent croire que l’administration centrale du collège n’ait pas réussi à présenter, lors de la réunion du conseil d’administration tenue hier, un plan visant la restructuration de la direction des études afin d’augmenter l’autonomie académique des trois campus, et ce, malgré l’adoption, en juin dernier, d’une résolution unanime du conseil d’administration à ce sujet. La direction a indiqué qu’aucune trace écrite ou audio de la décision du mois de juin n’avait été conservée.

« Le directeur des études est censé agir à titre de leader au sein de l’organisation du collège; cette personne est responsable de la mission académique du collège. Pourtant, au Collège régional Champlain, ce poste est inoccupé depuis novembre 2014. Un conseil d’administration incapable de définir la description des tâches à accomplir à ce poste ou de le combler-et qui, de surcroît, ne réussit pas à consigner correctement des décisions de cette importance prises par le conseil d’administration-est dysfonctionnel et incapable d’administrer », selon Dominique Routhier, doyenne des affaires étudiantes et académiques du campus St. Lawrence maintenant à la retraite.

Problèmes de leadership Considérant l’absence de compte-rendu, un membre de la haute direction a présenté une recommandation séance tenante, sans analyse préalable, à l’effet de demander au ministre de l’Éducation une réorganisation du Collège régional Champlain selon le modèle du Collège régional de Lanaudière. Un autre membre de l’équipe de direction a alors affirmé que si une telle recommandation était adoptée, « rien ne garantit que les personnes qui sont ce soir devant vous, ainsi que les doyens des affaires académiques en poste, conserveront leur emploi ». Le président du conseil d’administration a suspendu la discussion à propos du poste de directeur des études jusqu’à la prochaine réunion.

« Le conseil d’administration est incapable de se montrer à la hauteur lorsqu’il est question de faire face aux problèmes de la structure régionale », a affirmé Denis Carrier, enseignant de physique au campus St. Lawrence. « La recommandation improvisée visant la restructuration du collège démontre un mépris total de la gravité des difficultés auxquelles le collège fait face ».

Dysfonctionnement du conseil d’administration Le fait que l’administration centrale n’ait pas été en mesure de présenter le plan de restructuration de la direction des études est la démonstration d’un problème plus profond qui paralyse le bon fonctionnement du collège, et ce, plus particulièrement au cours de la dernière année.

Notons l’incapacité du conseil d’administration à : • élire un nouveau président et un vice-président du conseil • élire un comité exécutif • constituer un comité qui réaliserait les évaluations du rendement du travail du directeur général • éviter les nombreux reports d’élections • fournir des documents budgétaires transparents et complets • respecter les règlements régissant la conduite et les affaires du conseil d’administration • éviter la gestion erratique de l’adhésion au conseil d’administration selon laquelle des administrateurs restent en poste plusieurs années après la fin de leur mandat, alors que d’autres sont rapidement remerciés • conserver des membres externes (la majorité de ces postes, soit 6 sur 11, sont actuellement inoccupés)

Autonomie des campus : la meilleure solution Dans les années 1970, le gouvernement a créé quatre cégeps régionaux. Ceux-ci se sont rapidement retrouvés avec des problèmes d’identité, de gouvernance, de reddition de comptes, de représentation et de finances, au point qu’aucun n’a réussi à desservir correctement sa communauté. Déjà, dans les années 1980, trois d’entre eux avaient été remplacés par neuf cégeps indépendants.

Aujourd’hui, seul le Collège régional Champlain demeure, mais son fonctionnement est entravé par sa structure panrégionale coûteuse et complexe.

« Le remplacement de la structure panrégionale est la voie de l’avenir, mais le conseil d’administration est trop inefficace pour adopter les mesures nécessaires, alors que les membres de l’administration centrale, aussi membres du conseil d’administration, font tout pour conserver leurs emplois », selon Bruce Toombs, enseignant en sciences humaines au campus de Saint-Lambert. « Les campus sont donc réduits à composer avec une structure administrative redondante dont les ressources devraient plutôt être investies afin de répondre aux besoins des étudiantes et des étudiants dans chacune des communautés desservies. »

De nouveaux dépôts patronaux viennent miner la fête

Dans les commissions scolaires, les cégeps, les collèges privés et les universités de toutes les régions du Québec, on célèbre aujourd’hui la Journée nationale du personnel de soutien en éducation. Instaurée en 1999 par des syndicats de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), cette journée spéciale se veut habituellement une occasion de souligner, de façon festive, la rigueur, la compétence et l’engagement du personnel de soutien du réseau de l’éducation. Mais cette année, en raison du climat tendu qu’amènent les lignes idéologiques du gouvernement Couillard, le cœur n’est pas à la fête pour ces dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs.

Après plus de neuf mois de négociation, les représentants syndicaux aux tables des secteurs Soutien cégeps et Soutien scolaire de la FEESP ont reçu cette semaine des propositions globales des mains des comités patronaux. « Nous sommes extrêmement déçus de ces nouvelles offres. Après toutes ces rencontres de négociation nous étions en droit de nous attendre à des avancées significatives. Malheureusement, les nouveaux dépôts maintiennent de trop nombreuses demandes patronales importantes. De plus, à la table de négociation du Secteur soutien cégeps, le projet déposé cette semaine nous demande de reculer sur certaines de nos revendications principales » déclare Marjolaine Côté, vice-présidente de la FEESP. « Nous voulons toujours négocier, mais la partie patronale doit faire preuve d’ouverture. Nous souhaitons que les prochaines rencontres engendrent des résultats plus positifs » ajoute-t-elle.

Les offres méprisantes du Conseil du trésor dans la négociation pour le renouvellement des conventions collectives des employé-es du secteur public s’ajoutent aux compressions déjà annoncées par le ministre de l’Éducation François Blais. « On nous offre l’appauvrissement et toujours plus de précarité! Avec la détérioration rapide de nos conditions de travail, il sera de plus en plus difficile de trouver des gens pour assurer des services de qualité. L’accompagnement des étudiantes et des étudiants dans les écoles et les cégeps en souffrira grandement. Sans oublier l’entretien de nos bâtisses qui, dans certains cas, sont en piteux état » affirme Johanne Cadieux, présidente du Secteur soutien cégeps de la FEESP.

Les employé-es de soutien en éducation sont omniprésents tout au long du parcours scolaire. De l’administration à l’entretien des bâtiments, en passant par l’organisation scolaire et les services de garde, ils occupent des emplois variés et agissent comme personnes-ressources, tant auprès des enseignants que des élèves.

« L’éducation, c’est aussi notre affaire. Nous participons grandement à la réussite éducative des élèves et notre travail doit être reconnu à sa juste valeur. Si le gouvernement persévère dans son projet à peine dissimulé de destruction de l’école publique, il nous trouvera sur son chemin, en compagnie des enseignantes et des enseignants, des jeunes et des parents » déclare à son tour Danielle Beaulieu, présidente du secteur scolaire de la FEESP.

Depuis 17 ans, la Journée nationale du personnel de soutien en éducation met en lumière l’apport inestimable de celles et ceux qui travaillent souvent dans l’ombre dans les établissements d’éducation. Aujourd’hui, ces travailleuses et ces travailleurs souhaitent qu’on entende leur voix. « Les employé-es de soutien, tout comme l’ensemble des intervenants du milieu de l’éducation, sont en colère. On le constate avec les résultats des votes de grève qui se tiennent présentement dans les assemblées générales de tous les syndicats des secteurs Soutien cégeps et Soutien scolaire de la fédération. Dans le contexte actuel, il apparait plus important que jamais de reconnaitre l’immense contribution du personnel de soutien qui se dévoue au quotidien dans nos écoles, nos cégeps, nos universités » conclue Mme Côté, vice-présidente de la FEESP.

La FEESP-CSN représente près de 30 000 membres de 33 commissions scolaires, près de 4 000 membres de 34 cégeps, plus de 200 membres d’établissements d’enseignement privés et environ 640 membres de l’Université Concordia. Ces travailleuses et ces travailleurs œuvrent dans trois secteurs d’activité distincts, soient les secteurs administratif, technique et ouvrier.

La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) regroupe 425 syndicats affiliés représentant plus de 56 000 syndiqué-es travaillant dans les secteurs public et parapublic. Quant à la CSN, elle compte plus de 300 000 membres de tous les secteurs d’activité.

La CSN dénonce une nouvelle attaque contre le droit de négociation

En rencontre dans le cadre du conseil confédéral de la rentrée au Centre de congrès et d’exposition de Lévis, la Confédération des syndicats nationaux dénonce vertement la proposition de pacte fiscal formulée par le gouvernement de Philippe Couillard auprès des municipalités du Québec.

Par la voie du ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau, le gouvernement promet de nouveaux « outils » aux municipalités dans leurs négociations avec leurs syndicats contre une compression annuelle permanente de 300 millions de dollars, laquelle avait déjà été imposée l’an dernier.

« Pour la CSN, cette proposition est totalement inacceptable. Il s’agit encore une fois d’une attaque envers les conditions de travail des salarié-es de la classe moyenne, de dénoncer Jacques Létourneau, président de la CSN. Dès le printemps 2016, le gouvernement de Philippe Couillard propose des modifications législatives qui donneraient le pouvoir aux villes de décréter les conditions de travail de ses salarié-es. Or, ces dernières années, on compte très peu de conflits entre les municipalités et leurs salarié-es. Pourquoi le gouvernement veut-il octroyer de tels pouvoirs aux municipalités alors que les parties arrivent très bien à s’entendre ? Alors que nous sommes en pleine négociation des conditions de travail des salarié-es du secteur public, quel genre de signal le gouvernement nous envoie-t-il en proposant ce pacte fiscal ? »

« Cette proposition place les municipalités en tant que juge et partie. Elles pourraient être tentées de couper court à la négociation comme bon leur semble, ce qui met en péril l’équilibre et l’harmonie qui existent actuellement dans la grande majorité des municipalités. Or, cet équilibre et cette harmonie sont nécessaires afin de favoriser un travail efficace et une productivité accrue des travailleuses et des travailleurs du secteur municipal », de souligner Denis Marcoux, président de la Fédération des employées et employés de services publics-CSN (FEESP). « Il s’agit également d’un affront à la décision historique rendue le 30 janvier 2015 par la Cour suprême du Canada (Saskatchewan Federation of Labour c. Saskatchewan) qui précise que la grève constitue, au même titre que la négociation, un élément indissociable de droit d’association. Ce faisant, le droit de grève bénéficie d’une protection constitutionnelle. Lorsque le gouvernement décide de donner le pouvoir de décréter les conditions de travail de la sorte, il vient entraver directement ce droit en empêchant l’exercice du rapport de force », de conclure le président de la CSN. Le conseil confédéral se poursuit jusqu’à ce vendredi, 25 septembre 2015. La Fédération des employées et employés de services publics-CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 60 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.

Un colloque touchant aux enjeux municipaux actuels

Hier, le Secteur municipal de la Fédération des employées et employés de services publics-CSN (FEESP) a tenu un colloque sous le thème S’outiller pour mieux agir. L’événement, qui se tenait à l’Hôtel Gouverneur de Trois-Rivières, a rassemblé une centaine de délégué-es de toutes les régions du Québec.

« Nous sommes heureux de l’engouement et du succès de cette journée de réflexion qui portait sur les principaux enjeux actuels auxquels nous devons impérativement faire face. Dans un premier temps, monsieur Pierre J. Hamel, professeur-chercheur à l’Institut national de recherche scientifique, a abordé la question de la fiscalité municipale sous l’angle des budgets municipaux, du système de tarification et de taxation, puis des choix politiques des élus municipaux. Madame Christine Lamarche, conseillère à l’Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail, secteur affaires municipales, nous a présenté une analyse traitant de la santé psychologique au travail, des impacts de l’organisation du travail et de la qualité de vie au travail, tout en explorant des pistes de solutions en lien avec ces enjeux. Madame Mélanie Laroche, professeure adjointe à l’École des relations industrielles de l’Université de Montréal, nous a entretenu sur l’influence politique des organisations patronales et ses conséquences sur le mouvement syndical. Finalement, en compagnie de Gaétan Guindon, conseiller syndical de la CSN à la retraite et maire de la municipalité de Denholm, nous avons abordé les impacts de l’UMQ et de la FQM sur les relations de travail », de préciser Denis Savard, président du secteur municipal de la FEESP.

« Pour nous, ce fut une occasion de faire le point sur des sujets importants qui touchent à tous nos membres du secteur. Et vu le succès de cette journée, nous sommes certains que nous allons répéter cette expérience », de conclure Yvon Godin, responsable politique du secteur municipal à la FEESP. La Fédération des employées et employés de services publics-CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 60 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Le secteur municipal de la FEESP regroupe 6500 membres partout à travers le Québec.