Les employé-es mis à pied ne se laisseront pas faire

Les employé-es de soutien du Collège Stanislas mis sauvagement à pied en juin dernier ont profité de la journée portes ouvertes pour rappeler à l’employeur qu’il devra assumer les conséquences de ses gestes.

Lors d’une manifestation bruyante mais pacifique, les travailleuses et les travailleurs, aujourd’hui sans emploi, ont sensibilisé les visiteurs à l’attitude méprisante de la direction du collège.

Le Syndicat des employé-es de soutien du Collège Stanislas (CSN) a aussi enclenché des procédures judiciaires afin que justice soit rendue. « Nous avons pris les moyens afin de contester le recours à la sous-traitance, alors que notre convention collective encadrait cette question. Nous avons aussi pris les moyens afin que l’employeur nous réintègre et nous dédommage en lien avec ce que nous avons subi », a expliqué le président du syndicat, Jean Lacoursière.

La CSN, le syndicat des employé-es de soutien ainsi que le collège Stanislas ont exprimé la volonté commune d’accélérer le processus d’arbitrage devant le Tribunal administratif du travail.

Des travailleuses et des travailleurs qui font toute la différence

Chaque jour au Québec, près de 200 000 personnes se rendent au travail dans les établissements d’enseignement. Parmi celles-ci, on trouve plusieurs dizaines de milliers d’employé-es de soutien. En cette Journée nationale du personnel de soutien en éducation, la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) tient à souligner la contribution essentielle de toutes ces travailleuses et travailleurs qui se dévouent au quotidien dans les commissions scolaires, les cégeps, les collèges privés et les universités du Québec.

« Les membres du personnel de soutien dans les établissements d’enseignement travaillent souvent dans l’ombre. Pourtant, ces femmes et ces hommes participent activement à la réussite éducative des jeunes et moins jeunes », affirme Sylvie Tremblay, vice-présidente de la FEESP.

Les employé-es de soutien en éducation sont omniprésents tout au long du parcours scolaire. De l’administration à l’entretien des bâtiments, en passant par l’organisation scolaire, le soutien aux élève en difficulté, les services de garde et la préparation des travaux pratiques, ils occupent des emplois variés, essentiels au bon fonctionnement du réseau d’éducation québécois. « Leur expertise, leur compétence et leur engagement auprès des élèves, des parents, des enseignants, des professionnels et des directions d’établissements font la différence », ajoute Louis Langlois, président par intérim et secrétaire général du secteur scolaire de la FEESP–CSN.

Pour la fédération, il est important que la reconnaissance du travail de tous ces employés ne se limite pas aux célébrations de la journée. « Aujourd’hui, nous entendrons des représentants du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur et des directions d’établissements venir encenser le travail du personnel de soutien. Il est plus que temps que cette reconnaissance se transforme aussi en gestes concrets, par exemple un vrai travail de collaboration avec les employé-es de soutien pour l’élaboration des plans d’action du réseau de l’Éducation », conclut Johanne Cadieux, présidente du Secteur cégeps de la FEESP–CSN.

Sainte-Thècle : Vote de grève à 86 %

Les membres du Syndicat régional des employé-es municipaux de la Mauricie, section Sainte-Thècle, se sont réunis lundi le 25 septembre pour se prononcer sur l’offre finale de l’employeur. Cette offre a été rejetée à 100 % par l’assemblée générale. Par la suite, les membres du syndicat se sont prononcés sur un vote de grève générale illimitée à déclencher au moment jugé opportun dans une proportion de 86 % en faveur de la grève.

Une entente de principe avait été rejetée par l’assemblée générale syndicale, il y a quelques semaines. À la suite de ce rejet, une séance de négociation a été tenue le mardi 19 septembre dernier dans le but ultime d’en arriver à une nouvelle entente. Lors de cette journée, les parties en sont presque arrivées à une entente, sauf sur deux points soit; le fractionnement des heures de travail et le minimum des heures garanties. En effet, depuis le début des négociations, le comité patronal qui est mandaté par les élu-es municipaux et le maire actuel de Sainte-Thècle, maintient sa demande de fractionner la journée de travail de certains postes. Cela signifie qu’une personne pourrait commencer sa journée de travail tôt en matinée, pour être ensuite retournée chez elle, et être rappelée au travail pour compléter ses 8 heures en soirée. Tout ça, dans le but de sauver les rares heures supplémentaires qui peuvent se produire dans une année. Un peu de respect, s.v.p.!

La partie patronale désire aussi couper le minimum des heures annuelles garanties pour certains titres d’emplois. Cela équivaut à dire aux gens qui travaillent déjà à la municipalité de façon sporadique qu’ils vont combler moins d’heures dans les prochaines années.

« l’heure où nous vivons un manque criant de main-d’œuvre dans beaucoup de secteurs d’emploi, la municipalité devrait s’assurer de maintenir en place ses travailleuses et travailleurs en étant attractif plutôt que de tenter de sabrer dans les conditions de travail de ses effectifs » de citer le président du Conseil central du Cœur du Québec – CSN, M. Paul Lavergne.

Grève générale illimitée

Les municipalités du Québec sont soumises aux règles des services essentiels en cas de grève. Voilà pourquoi les membres du syndicat auront à négocier une entente de services essentiels avant de procéder à la grève, sinon les parties se rendront au Tribunal administratif du travail pour en arriver à une telle entente.

 

Une entente donnant lieu à des améliorations importantes

Le syndicat représentant les cols blancs et la Ville de Rimouski ont procédé, cet après-midi, à la signature de leur nouveau contrat de travail. Réunis en assemblée générale au début de l’été, les cols blancs avaient adopté à 100 % l’entente de principe convenue avec la ville.

« L’entente, d’une durée de sept ans, améliore de façon importante l’ensemble des dispositions de la convention collective, précise Éric Gagnon, président du Syndicat des employées et employés de bureau de la Ville de RimouskiCSN.  Il s’agissait pour nous d’une négociation charnière et nous sommes extrêmement satisfaits des résultats, qui sont exceptionnels. »

 

Flexibilité et perfectionnement

Parmi les améliorations apportées à la convention collective, notons un train de mesures permettant une meilleure conciliation travail-famille-vie personnelle, ainsi qu’une plus grande flexibilité des horaires de travail. « Nous avons aussi réussi à négocier la mise en place d’un comité paritaire de formation et de perfectionnement, ainsi que la reconnaissance de l’adhésion à des ordres professionnels pour nos membres. Nous avons aussi réussi à bonifier les conditions de travail des salarié-es temporaires ».

 

Une première au Québec

La nouvelle convention collective des cols blancs de Rimouski marque aussi la création d’un mécanisme rapide et efficace visant la résolution des litiges, soit la médiation arbitrale. « C’est la première fois au Québec qu’une convention collective d’une municipalité a pour règle générale la médiation arbitrale comme mécanisme pour disposer des griefs, note pour sa part Stéphanie Gratton, vice-présidente à la FEESP-CSN. Il s’agit d’une innovation majeure et nous en sommes très fiers ». 

 

Augmentations de 16,5 %

La convention collective prévoit aussi des augmentations salariales minimales de 16,5 % sur 7 ans, en plus d’un ajout de 2 % de la masse salariale visant à améliorer la structure salariale.

De son côté le Conseil central du Bas-Saint-Laurent de la CSN se réjouit des résultats obtenus : « Nous sommes fiers de l’appui que le Conseil central a fourni pour mener à bon terme cette négociation. Il s’agit là d’une belle démonstration de l’efficacité de la solidarité régionale qui nous anime », conclut Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN.

 

 

Les employés de la Régie des matières résiduelles renouvellent leur convention collective

Réunis en assemblée générale les 6 et 7 septembre 2017, les travailleuses et travailleurs de la Régie des matières résiduelles de la Mauricie ont accepté respectivement à 100 % et à 95 % les termes de leur nouvelle convention collective.

D’une durée de 6 ans, le contrat de travail de ces citoyens de notre région, membres d’un syndicat affilié à la CSN, prévoit des augmentations de salaire en fonction de l’indice des prix à la consommation sujet à un minimum de 1.75 % et un maximum de 3 % pour la première année d’application de la convention qui totalise une augmentation de 11.50 % sur les six années de la convention (une moyenne de 2 % par année). Les travailleuses et les travailleurs ont droit à cette augmentation de salaire rétroactivement au 1er mai 2017. Ils voient également leur régime de retraite bonifié. En effet, la contribution de l’employeur augmentera de 0.5 %.

Autres gains

Les employé-es enregistrent également des gains aux chapitres suivants : jour férié, congé d’utilité, horaire et équipement de sécurité.

Informer sur les effets de la sous-traitance

C’est en conférence de presse ce matin que le Syndicat des employés municipaux de la ville de Saguenay–CSN (SEMVSCSN) a lancé sa campagne « Faisons la différence, nos votes contre la sous-traitance » dans le cadre des élections municipales à venir. Par cette initiative, le syndicat désire informer ses membres et la population sur les positions des candidats-es dans les districts et à la mairie de Saguenay au sujet de la sous-traitance et ainsi favoriser un vote éclairé le 5 novembre prochain.

« Ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir voter pour ses patrons une fois aux quatre ans. Dans le contexte où nous observons une tendance lourde et rapide de l’administration municipale à aller vers la sous-traitance du travail qui est effectué par nos membres, nous saisissons l’occasion pour questionner les futurs élus sur leur vision de la situation et leur proposition d’avenir. Nous le faisons en toute bonne foi afin d’établir un dialogue constructif avec le prochain conseil » explique Yannick Gaudreault, président du SEMVSCSN.

La campagne syndicale se déploiera en trois grandes étapes. La première consistera en l’envoi d’un questionnaire de quatre questions à l’ensemble des candidats-es aux postes de conseiller municipal et à la mairie de Saguenay à répondre avant le 20 octobre prochain. Ce questionnaire vise à connaître l’opinion des candidats-es sur la sous-traitance, leur vision d’avenir sur les services offerts à la population à l’interne, la valorisation de la qualité du travail effectué par les cols bleus et les relations qu’elles et qu’ils comptent établir avec le syndicat s’ils sont élus. Par la suite, les réponses reçues seront rassemblées dans un seul document qui sera envoyé, tel quel et sans commentaire, à l’ensemble des membres du SEMVSCSN par la poste et à l’ensemble de la population par le biais d’une activité-bilan qui se tiendra dans la semaine du 22 octobre 2017.

« La sous-traitance est un enjeu que nous prenons au sérieux, et ce partout au Québec. La campagne qu’entame le SEMVS-CSN actuellement amènera les candidates et candidats à se compromettre. Certaines administrations municipales nous donnent l’impression qu’ils gèrent une entreprise privée quand en réalité nous parlons ici de gestion de fonds publics et de services à la population » renchérit Nathalie Arguin, secrétaire générale de la Fédération des employé-es de services publics (FEESPCSN).

La dernière étape de la campagne syndicale se réalisera après les élections.  Une demande sera logée à chacun-es des élu-es pour une rencontre avec les représentant-es syndicaux. Ces rencontres auront comme objectifs d’établir une relation avec les nouvelles et nouveaux élu-es tout en plaçant les priorités du SEMVSCSN pour le prochain mandat.

« Le SEMVSCSN peut compter sur l’appui de la CSN et de toutes ses composantes. Nous encourageons ce genre d’initiative plus politique qui permet de faire avancer certains enjeux sociaux pour améliorer les conditions de vie de nos membres et de la population en général. C’est la manière de faire à la CSN et tous nos outils sont à la disposition des syndicats affiliés qui désirent aller dans cette direction.  » conclut Engelbert Cottenoir, président du Conseil central du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN.

À propos du SEMVS-CSN

Le Syndicat des employés municipaux de la ville de Saguenay – CSN représente près de 500 travailleuses et travailleurs « cols bleus » des trois arrondissements de Saguenay. Il est affilié au Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay – Lac-Saint-Jean – CSN, à  la Fédération des employé-es de services publics (FEESP-CSN) et à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

Les employé-es municipaux de Port-Cartier occupent bruyamment le conseil municipal

« Jouer dans les horaires pour rien, ça coûte cher aux citoyens ! » C’est ce que sont venus scander des dizaines de travailleuses et de travailleurs de Port-Cartier à la réunion du conseil municipal hier soir. Lors de la réunion précédente du conseil, le 28 août dernier, des membres du Syndicat national des employés de la ville de Port-Cartier–CSN s’étaient présentés à l’hôtel de ville pour demander à la mairesse d’expliquer sa décision de créer dès l’automne un quart de travail de soir. Celle-ci, ayant du mal à argumenter sa décision, avait alors ouvert la porte à une discussion avec les employé-es municipaux.

« Il semble bien que les belles paroles de la mairesse n’étaient que de la poudre aux yeux ! Elle refuse d’entendre ce que nous avons à dire et c’est pourquoi nous sommes ici ce soir », a lancé d’entrée de jeu Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord (CCCN–CSN).

Le syndicat s’oppose à la décision unilatérale de l’administration municipale de chambarder les horaires puisque cette mesure ne permettra aucune économie. Depuis l’annonce de cette décision, les employé-es se battent pour se faire entendre et faire respecter la convention collective. « Des dispositions spécifiques dans la convention encadrent déjà les modalités d’utilisation d’un horaire de soir aux travaux public. Nous sommes sur le terrain au quotidien, nous sommes au cœur des opérations de la ville de Port-Cartier. Notre principale préoccupation est de donner les meilleurs services au meilleur coût pour les citoyens de Port-Cartier », a poursuivi Nelson Coulombe, président du syndicat.

Les travailleuses et les travailleurs municipaux profitent de l’occasion pour inviter les résidents à participer à la discussion. « C’est une lutte syndicale, mais qui concerne aussi les citoyennes et les citoyens de Port-Cartier. La mairesse essaie de berner la population, et ça, c’est inacceptable. Nous allons organiser une rencontre publique pour pouvoir partager notre point de vue », a conclu Guillaume Tremblay.

La CSN prône la distribution du cannabis par un organisme étatique

Pour la Confédération des syndicats nationaux (CSN), l’État québécois doit prendre en charge la distribution du cannabis afin d’en assurer un commerce responsable et de contrôler tous les leviers permettant d’atteindre les objectifs gouvernementaux en termes de santé et de sécurité publiques. La CSN présentera son mémoire sur la question vendredi matin, de même que le Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB–SAQ), à l’occasion de la consultation publique sur l’encadrement du cannabis.

« À notre avis, le défi du gouvernement est de trouver un mécanisme de régulation capable de minimiser les principaux problèmes sociaux et de santé associés à l’usage du cannabis tout en neutralisant l’action du crime organisé sur ce marché, explique le président de la CSN, Jacques Létourneau. Selon nous, la légalisation du cannabis doit se faire dans cette perspective et la mise en place d’un réseau relevant directement de l’État est le meilleur moyen d’atteindre ces objectifs ».

Pour la CSN, la SAQ pourrait être appelée à jouer un rôle primordial grâce à l’expertise acquise dans la commercialisation de l’alcool. Il faut toutefois éviter que le commerce de l’alcool et du cannabis ne se fassent dans une même boutique. La CSN estime qu’un monopole public garantirait la qualité et constituerait le meilleur rempart contre le commerce illicite. De plus, il s’agit d’un modèle qui a fait ses preuves pour limiter l’accès des jeunes au produit.

Une société d’État serait en mesure de limiter le nombre de point d’accès, de s’assurer qu’ils ne soient pas situés près des clientèles à risque, de restreindre les heures d’ouverture des magasins. Une société d’État peut en effet intégrer à même son mandat des considérations sociales.

De son côté, le secteur privé n’est motivé que par les profits qu’il peut réaliser. L’État aurait fort à faire pour assurer un contrôle étroit de l’approvisionnement et des pratiques de multiples commerces privés. En outre, la CSN souligne que pour contrer le crime organisé sans encourager la consommation, un équilibre devra être trouvé quant au prix de vente. La promotion de ces produits devrait être bannie. Enfin, pour atteindre les objectifs, il faudra que le personnel en magasin soit stable, qu’il connaisse la clientèle et qu’il soit bien formé pour être en mesure d’informer correctement les clients et les accompagner dans leurs choix. Or, en général, dans le commerce de détail, le taux de roulement du personnel est très élevé et les employeurs offrent trop peu de formation.

 « La légalisation doit être l’occasion de mettre la santé publique et la prévention à l’avant-plan, poursuit Jacques Létourneau. On ne peut pas en faire une business comme les autres. On a des responsabilités collectives, en particulier envers les personnes qui sont les plus vulnérables, notamment les jeunes. Nous sommes d’avis que la légalisation ne doit pas être un moyen pour l’État de financer ses services ; encore moins pour des entreprises privées de réaliser plus de profits. Nous invitons d’ailleurs le gouvernement à s’engager à investir toutes les recettes éventuelles du commerce du cannabis pour le financement d’activités et de services de prévention, d’éducation et d’information ».

Un syndicat CSN au Géoparc de Percé

C’est officiel : dorénavant, les travailleuses et les travailleurs du Géoparc de Percé, Coop de solidarité, situé au cœur de la Ville de Percé feront partie d’un syndicat affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

Dans une décision rendue le 29 août 2017, le Tribunal administratif du travail (TAT) a accordé son accréditation au Syndicat des travailleuses et des travailleurs du Géoparc de Percé (FEESP–CSN). 

À la fin de la période de maraudage qui est prévue au Code du travail et se terminant le 3 août dernier, le syndicat CSN a déposé une requête en accréditation syndicale auprès du TAT dans le but de représenter ce groupe de travailleuses et de travailleurs. 

Après avoir été membres d’une autre organisation syndicale, le Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ) pendant plus de 30 ans, les salarié-es de l’entreprise ont décidé de rallier les rangs de la CSN.

Pourquoi la CSN ?

L’amélioration de leurs conditions et le savoir-faire de la CSN dans la négociation des conditions de travail de leur secteur, ainsi que la proximité des services ont compté au nombre des motifs qui ont incité ces travailleurs à adhérer à la centrale syndicale. De plus, les pratiques des syndicats CSN, autonomes et démocratiques, ont favorisé cette même adhésion. À cela, il faut ajouter que les nombreux services donnés par la centrale syndicale, dont le service juridique, la formation et la défense des personnes victimes d’accidents ou de maladies du travail, ainsi que ses compétences dans plusieurs domaines, dont les assurances, les régimes de retraite et différentes questions professionnelles, ont aussi incité ces salarié-es à choisir la centrale syndicale. Enfin, la présence de la CSN dans la région, représentée par le Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine a aussi milité en faveur de cette affiliation.

La CSN déplore que l’avenue de l’indépendance des trois campus soit écartée

La Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) et la Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN) déplorent que l’indépendance des trois campus constituant le Collège régional Champlain ait été complètement écartée par le rapport Birnbaum présenté plus tôt cette semaine par la ministre de l’Enseignement supérieur, Hélène David. Néanmoins, pour les représentants du personnel des campus de Saint-Lambert et de Saint-Lawrence, le rapport a certains mérites. Il démontre notamment une bonne compréhension des problèmes qu’ils vivent au quotidien et il identifie, avec justesse, que la solution passe par davantage d’autonomie. La CSN salue le travail réalisé par David Birnbaum qui a pris le temps d’écouter et de rencontrer tous les intervenants qui le désiraient.

 « Quant à nous, les propositions ne vont pas assez loin, explique la vice-présidente de la FNEEQ–CSN, Nicole Lefebvre. Le rapport dresse pourtant un portrait assez juste des enjeux et identifie le renforcement de l’autonomie de campus comme une piste de solution. Mais en maintenant une structure bureaucratique pour chapeauter les trois campus, il y a un risque certain de rater la cible. Pour nous, toute la question du financement demeure entière. Malgré tout l’engagement du personnel, les étudiantes et les étudiants de ces trois campus n’ont pas droit au même niveau de services que ceux qui fréquentent un cégep autonome. Nous sommes déçus que le rapport ait écarté complètement l’hypothèse de faire de ces campus, des cégeps comme les autres. »

Le Collège régional Champlain est en effet unique en son genre au Québec, avec trois campus situés dans trois régions administratives (Saint-Lambert en Montérégie, Saint-Lawrence à Québec et Lennoxville en Estrie). Pour la CSN, sa situation n’est pas comparable à celle du Cégep régional de Lanaudière, dont les trois campus sont situés à moins de quarante minutes de route et dont les besoins des étudiantes et étudiantes sont bien différents. Les modalités de financement des cégeps, pensées pour financer des campus pleinement autonomes, ne tiennent pas suffisamment compte de cette réalité. Pour la CSN, les campus du Collège régional Champlain sont non seulement sous-financés, mais également mal financés, dans la mesure où une part des sommes qui leur sont dévolues actuellement servent à soutenir une structure interrégionale supplémentaire qui s’est avérée incapable de bien prendre en compte les besoins des différents campus. Le personnel déplore également le manque de transparence de l’instance interrégionale et sa tendance à vouloir tout contrôler.

« Le rôle majeur des employé-es de soutien nous semble trop peu pris en compte, déplore la vice-présidente trésorière de la FEESP–CSN, Sylvie Tremblay. Pourtant, nous sommes témoins au quotidien des difficultés pour les étudiantes et les étudiants à avoir accès aux services que nous offrons parce que nous n’avons pas les ressources suffisantes. Nous sommes bien conscients que tout le réseau des cégeps est sous-financé, mais le problème est encore plus aigu ici. Il est exacerbé par le fait que nous n’avons pas d’emprise localement sur les décisions qui sont prises loin de nous et qu’il y a un sérieux manque de transparence. »

Des difficultés intrinsèques
Pour la CSN, la source des problèmes de gouvernance et de gestion au CRC est sa structure elle-même. En ce sens, les recommandations visant à donner plus d’autonomie aux campus seront très difficiles à mettre en place. « Augmenter les indemnités de déplacement de certains gestionnaires pour leur permettre de se rendre plus souvent sur place ne sera pas suffisant, s’il n’y a pas une volonté très forte de tous les acteurs pour que l’autonomie fonctionne, de poursuivre Sylvie Tremblay. Nous ne pouvons qu’espérer que la personne qui sera nommée comme accompagnatrice par la ministre David aura le leadership et l’écoute nécessaires pour instaurer un nouveau climat ».

« Il faut garder en tête que le sentiment d’appartenance des enseignantes, enseignants et de tout le personnel est d’abord et avant tout envers leur propre campus, ajoute Nicole Lefebvre. Ils en sont fiers. Il faut donner au personnel tous les outils dont il a besoin pour accomplir sa mission.

Les employé-es municipaux de Port-Cartier dénoncent l’attitude autoritaire de la mairesse au conseil municipal

Lundi soir dernier, plusieurs dizaines de membres du Syndicat national des employés de la Ville de Port-Cartier – CSN ont pris part à la réunion du conseil municipal qui se tenait à l’hôtel de ville. Vêtus de chandails sur lesquels on pouvait lire « Jouer dans les horaires pour rien, ça coûte cher aux citoyens », les manifestants tenaient à exprimer leur vive opposition à la décision de la mairesse Violaine Doyle de créer dès l’automne un quart de travail de soir. Cette mesure, qui contrevient à la convention collective, vient chambouler les horaires de travail de dizaines de cols bleus de la Ville de Port-Cartier.

« Une convention collective, c’est un contrat. Nous, les employé-es de Port-Cartier, on respecte nos engagements ; la Ville doit faire de même », a lancé Nelson Coulombe, président du syndicat. « Il y en a parmi nous qui ont des obligations personnelles. Un horaire de soir, ça te bousille une vie de famille ! »

La mairesse explique sa décision en alléguant que cette mesure permettra de réduire les heures supplémentaires et d’ainsi réaliser des économies substantielles pour la ville. « Cette explication ne tient pas la route. Les heures supplémentaires, par exemple pour le ramassage de la neige, peuvent se faire à n’importe quel moment. On ne décide pas de l’heure des tempêtes… C’est une mesure insensée, autant pour les travailleuses et les travailleurs que pour la population de Port-Cartier », a ajouté Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord (CCCN-CSN), qui a pris la parole lors du conseil municipal.

Il semble que la décision de Mme Doyle ne soit pas très populaire, même au sein des cadres de la municipalité. Plusieurs contremaîtres aux travaux publics ont d’ailleurs exprimé leur dissension sur cette mesure qu’ils considèrent comme inutile et sans fondement.

Lundi soir, lors de la rencontre du conseil municipal, la mairesse a invité le syndicat à trouver des solutions de rechange qui atteignent ses objectifs budgétaires. C’est un changement d’attitude important, puisque jusqu’à hier, l’horaire de soir était la seule option qu’elle acceptait de discuter. Cette volte-face de la mairesse encourage les employé-es à maintenir la mobilisation. Ils mèneront d’autres actions de visibilité au cours des prochains jours et des prochaines semaines. « C’est important pour nous que les citoyens de Port-Cartier reçoivent toute l’information. C’est pour eux que nous travaillons et nous ne laisserons pas la mairesse tenter de justifier cette décision par des affirmations qui ne reflètent pas la réalité », a conclu Nelson Coulombe.

Les employé-es mis à pied profitent de la rentrée pour se faire entendre

La trentaine d’employé-es de soutien qui ont été mis à pied par la direction du Collège Stanislas, ont profité de la rentrée scolaire pour se faire entendre et sensibiliser les parents d’élèves. Mis abruptement à la porte en juin dernier, les travailleuses et les travailleurs ont demandé aux parents de faire pression sur les membres du conseil d’administration de l’établissement, afin qu’ils soient réintégrés.

« Nous voulons que la négociation reprenne, et nous voulons trouver une solution qui fera l’affaire des deux parties » a expliqué le président du syndicat, Jean Lacoursière. « Mais la première étape est la réintégration des employé-es », a t-il insisté.

Tout au long de la négociation qui a précédé les mises à pied, le syndicat a fait preuve de bonne foi en étant prêt à certaines concessions touchant notamment aux salaires, aux horaires et à des abolitions de poste. « Malgré cela la direction du collège exigeait encore et toujours plus de concessions sans garantir aux employé-es qu’ils conserveraient leur emploi et qu’il n’allait pas recourir à la sous-traitance » a noté pour sa part Nathalie Arguin, secrétaire générale de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN). « Il est important de rappeler que le collège n’est pas en difficulté financière et qu’il reçoit des millions de dollars en subvention.  »

Un moment pénible pour les ex-travailleurs
Cette première journée d’école a été particulièrement pénible pour les travailleurs mis à la porte, dont certains cumulaient des dizaines d’années d’ancienneté. « La rentrée a toujours été une période fébrile au collège et à chaque fois les employé-es de soutien mettaient tout en œuvre pour qu’elle se déroule de façon ordonnée et sécuritaire. Aujourd’hui ils ont dû se contenter du rôle d’observateur et c’est bien triste » a dénoncé de son côté Charles Sainte-Marie, vice-président du Conseil Central du Montréal Métropolitain-CSN.

Appuyé par la FEESP-CSN, le CCMM-CSN et la CSN, le Syndicat des employé-es de soutien du Collège Stanislas-CSN entend poursuivre sa bataille afin de permettre à ses membres de regagner leur emploi. Des actions juridiques seront déposées sous peu.

Contre les violences sexuelles, l’implication des communautés est essentielle

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ), la Fédération des professionnèles (FP) et la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP) reconnaissent que la stratégie d’intervention présentée aujourd’hui par la ministre de l’Enseignement supérieur pour lutter contre les violences sexuelles sur les campus est un pas dans la bonne direction. Pour viser juste, la stratégie gouvernementale doit cependant respecter certaines conditions.

Selon Caroline Quesnel, présidente par intérim et responsable du comité femmes de la FNEEQ-CSN, les directions d’établissements ne doivent pas imposer une politique concoctée derrière une porte close. Elles doivent agir en concertation avec tous les acteurs du milieu.

« L’adoption par les établissements d’une politique de prévention des agressions à caractère sexuel doit impliquer l’ensemble de la communauté et les ressources financières doivent être récurrentes et à la hauteur des besoins », précise pour sa part, Louise Briand, vice-présidente du secteur universitaire de la FP. Le cégep de Sept-Îles et l’École de technologie supérieure, par exemple, sont confrontés à des réalités différentes. Pour les trois organisations, il est nécessaire d’en tenir compte.

Les établissements doivent avoir la possibilité de développer un mécanisme à la fois adapté à leur milieu et suffisamment souple pour faire face aux différentes situations. À cet égard, l’expertise des groupes communautaires est précieuse et doit être mise à contribution tout en étant soutenue financièrement. Il faut rappeler que ces organismes ont subi d’importantes compressions budgétaires au cours des dernières années.

 « Ce n’est qu’à ces conditions, qu’une politique de prévention des agressions enverra un signal fort tant aux victimes qu’aux agresseurs », conclut Sylvie Tremblay, vice-présidente de la FEESP.

La tournée régionale de consultation de la ministre avait aussi révélé l’importance d’intervenir en amont de l’enseignement supérieur afin de lutter efficacement contre la culture à l’origine des violences sexuelles. La FNEEQ, la FP et la FEESP espèrent que le projet de loi-cadre déposé dans quelques semaines sera cohérent et à la hauteur des défis à relever.

 La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec-CSN regroupe quelque 35 000 membres dans 46 cégeps, 39 établissements privés et 13 syndicats d’université. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

La Fédération des professionnèles (FP) représentent plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens œuvrant dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des organismes gouvernementaux, des sociétés d’État, de l’éducation, des médecines non conventionnelles, de l’aide juridique, de l’employabilité, du développement régional, des organismes communautaires et des professionnèles autonomes.

 Fondée en 1947 sous le nom de Fédération des employés municipaux, la Fédération des employées et employés de services publics compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 60 000 membres oeuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.

Ces trois fédérations sont affiliées à la Confédération des syndicats nationaux.

Le syndicat des chauffeurs de Lévis toujours prêt à négocier

Malgré le dépôt, aujourd’hui, d’un avis de grève générale pouvant s’exercer à compter du 28 août, le Syndicat des chauffeurs d’autobus de la Rive-Sud (CSN) se dit toujours prêt à négocier. D’ailleurs, cinq rencontres sont prévues dans les deux prochaines semaines avec la direction de la Société de transport de Lévis (STLévis).

Impact de la loi 24

Le dépôt rapide d’un avis de grève découle de l’adoption, en novembre dernier, par le gouvernement libéral, des nouvelles règles entourant le régime de négociation dans le secteur municipal (loi 24). « La loi impose des délais beaucoup plus courts que par le passé et oblige les syndicats à exercer plus rapidement leur rapport de force », explique le président du Syndicat des chauffeurs d’autobus de la Rive-Sud, Stéphane Girard. Le syndicaliste précise que la grève est loin d’être une fatalité. « Au contraire, nous sommes convaincus qu’il est possible de régler sans grève si les négociations se passent bien », affirme M. Girard.

Contexte de la négociation

La convention collective est échue depuis le 31 décembre dernier. Les négociations entre le syndicat des chauffeurs et la STLévis achoppent actuellement sur trois principaux enjeux, à savoir : la sous-traitance, les salarié-es occasionnels et l’organisation du travail. Les syndiqué-es ont exercé des moyens de visibilité durant l’été (retrait des uniformes notamment).

Le Syndicat des chauffeurs d’autobus de la Rive-Sud–CSN regroupe la centaine de chauffeurs de la STLévis. Il est affilié à la FEESP–CSN, qui regroupe 60 000 membres répartis dans 425 syndicats dans les services publics et parapublics, ainsi qu’au Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CCQCACSN) qui compte 45 000 membres dans 250 syndicats de toutes provenances. Pour sa part, la CSN compte plus de 325 000 membres syndiqués provenant tant des secteurs privé que public.

Un premier rendez-vous fédérateur

Réunir quelque 500 personnes passionnées d’éducation et inquiètes des dérives actuelles en enseignement supérieur pour marquer un temps d’arrêt et réfléchir à l’avenir : voilà l’objectif atteint lors du lancement des États généraux de l’enseignement supérieur (ÉGES) tenus à l’Université Laval à Québec en mai dernier.

S’il a été aisé de rassembler autant de participants — bien davantage que dans les plans originaux des organisateurs — c’est signe que les artisans du réseau, ceux qui le construisent au quotidien, de même que celles et ceux qui le fréquentent, désirent s’exprimer sur sa pérennité et dénoncer les maux qui le rongent un peu plus chaque année : la marchandisation, l’austérité ambiante et la privatisation du mode de gestion.

Une table ronde, de grandes conférences thématiques et des ateliers participatifs ont favorisé les échanges pendant trois jours. Le collectif des vingt-cinq a regroupé des organisations professionnelles, étudiantes et syndicales dont la Fédération des professionnèles (FP–CSN), la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), initiatrice des ÉGES. Elles s’étaient donné le mandat de trouver une vision commune et de se fédérer, malgré les différences de point de vue sur certains enjeux, afin d’exiger que le gouvernement du Québec remette le cap sur l’essence même de la mission de l’enseignement supérieur. Pari réussi.

Cesser la marchandisation de l’éducation

Participants et panélistes ont déploré unanimement la volonté manifeste de réduire les institutions du savoir à des pépinières de travailleuses et travailleurs préparés uniquement à répondre aux besoins du marché de l’emploi. « Le réseau subit des pressions dues à une logique marchande. Les entreprises réclament qu’il y ait une adéquation entre leurs besoins à court terme en entreprise et les formations offertes. Mais la mission de l’enseignement supérieur est bien plus ambitieuse que ça », rappelle Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN. S’il est nécessaire de gagner sa vie grâce, notamment à l’obtention d’un diplôme postsecondaire, les cégeps et les universités doivent toutefois viser à former des citoyennes et des citoyens à part entière, critiques, informés, capables de vision. En cela, le collectif admet sans détour que la marchandisation de l’éducation, une tendance lourde, est un travers à combattre ensemble, solidairement.

Pour ce faire, il faut la volonté politique d’assurer une plus grande accessibilité pour toutes et tous à l’enseignement supérieur, et partout sur le territoire québécois, un enseignement de qualité inscrit dans la tradition humaniste du rapport Parent. « L’éducation, c’est d’abord et avant tout un droit humain. Ce n’est pas une marchandise, les étudiantes et étudiants ne sont pas une clientèle. C’est un service public et c’est comme ça qu’il doit s’incarner dans la société. Il faut sortir d’une vision managériale, clientéliste ou utilitariste. Actuellement, on constate une course à la “clientèle” des étudiants internationaux, par exemple, parce qu’ils sont source de revenus. Sommes-nous devenus une business ou sommes-nous toujours, en 2017, des institutions au service de la population du Québec, comme le voulaient celles et ceux qui ont bâti le réseau ? », questionne Caroline Senneville — à l’époque présidente de la FNEEQ–CSN, aujourd’hui vice-présidente de la CSN —, en exergue des trois grandes conférences thématiques portant sur la mission du réseau, l’accessibilité et le financement public.

Austérité ambiante

Depuis plus de deux décennies, le financement du gouvernement québécois ne suit plus les coûts du système. Des compressions de plus d’un milliard de dollars dans le réseau universitaire et de 155 millions dans les cégeps compromettent leur capacité à contribuer pleinement au développement économique, social et culturel du Québec. L’austérité, omniprésente, créée de toutes pièces par les politiciens au pouvoir, réduit lamentablement les services que l’État doit rendre à sa population et atrophie le financement adéquat des réseaux collégial et universitaire. Et quoi qu’en dise le gouvernement du Québec, les crédits supplémentaires annoncés dans le budget 2017-2018 sont loin de rétablir la situation. Plus cynique encore, le rehaussement du financement général des établissements d’enseignement supérieur annoncé dans le dernier Plan économique du Québec « n’engage » le gouvernement libéral que s’il est réélu en 2018 !

Les conséquences se répercutent partout : situation de précarité pour les individus et les établissements, dévoiement des missions, dégradation des conditions d’enseignement, de recherche et d’études, ainsi qu’une montée d’un centralisme autoritaire dans l’administration des établissements, ce qui a immanquablement transformé les orientations des institutions.

Privatisation du mode de gestion

Le contexte d’austérité a favorisé le développement de tensions dans les établissements. Les nouvelles pratiques de gouvernance soutiennent la montée d’une gestion autoritaire qui se traduit par une judiciarisation croissante des conflits et des rapports entre les acteurs et le recul de la collégialité et de la liberté académique. La liberté de parole et la représentation de la communauté universitaire dans les instances sont en péril. La censure contamine nos institutions. On tente même d’évincer des conseils d’administration les voix dérangeantes, celles qui questionnent et celles qui critiquent.

Celles et ceux qui sont préoccupés par l’avenir de l’éducation au Québec n’ont pas le choix : ils doivent réunir leurs forces pour exiger des changements majeurs dans la manière de financer, d’administrer et de développer l’enseignement supérieur. C’est là le premier consensus des États généraux de l’enseignement supérieur. Le second : la création d’un espace politique autonome, horizontal et non partisan, à l’image de ce premier rendez-vous des ÉGES qui a favorisé la libre expression. « Ces consensus reposent, notamment, sur la solidarité entre toutes et tous et sur la reconnaissance pleine et entière du travail des divers groupes de personnel et de la précarité professionnelle, émotive et matérielle, tant chez les étudiantes et étudiants que chez les travailleuses et travailleurs », souligne Johanne Cadieux, présidente du Secteur soutien cégep de la FEESP–CSN.

Un plan d’action et un second rendez-vous déjà en chantier

Pour les participantes et participants, le temps n’est plus aux constats, mais bien aux propositions et à l’action. Ce premier rendez-vous des ÉGES a été marqué par la dénonciation du malaise qui mine l’enseignement supérieur. En ce sens, le mandat donné au collectif des 25 partenaires est sans équivoque. Il faut consolider les forces et échafauder un plan détaillé de lutte. Un comité de mobilisation et d’information pourrait être rapidement créé pour favoriser la participation des différents groupes dans la conception et la création d’outils de mobilisation et de réflexion collective. Les étudiants, les professeurs, les chargés de cours, les étudiants salariés, les tuteurs, le personnel de soutien et les professionnels convergeront tous vers un même objectif : faire de l’éducation une véritable priorité nationale.

Il y a urgence d’agir et des gestes concrets seront posés dans les prochains mois. « La campagne électorale provinciale de 2018 est le moment idéal pour placer nos demandes et faire valoir les éléments fondamentaux qui vont constituer nos revendications communes. Surtout, on ne veut pas se battre seulement contre quelque chose, mais plutôt se battre POUR quelque chose : POUR l’enseignement supérieur », précise Louise Briand, vice-présidente du secteur universitaire à la FP–CSN.

D’ailleurs, un second rendez-vous se prépare pour porter l’enjeu de l’enseignement supérieur au cœur du débat public.

Obtenir des conditions minimales d’emploi

Les membres du Secteur transport scolaire (STS) de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP) se mobilisent afin d’obtenir des conditions minimales de travail, incluant un salaire de référence, dans le domaine du transport scolaire.

Afin d’atteindre cet objectif, le 19 janvier dernier, les délégué-es du STS ont adopté un plan d’action et toutes les options demeurent actuellement envisagées pour y arriver. Ce plan d’action a été adopté à la suite d’une tournée d’assemblées d’information tenues l’hiver dernier et diverses actions étaient prévues jusqu’à la rentrée scolaire. Les délégué-es se rencontreront à nouveau au retour des vacances afin de déterminer la suite du plan déjà entamé.

Un dépôt à l’Assemblée nationale

Le 4 mai dernier, les 125 député-es de l’Assemblée nationale ont reçu leur revendication qui vise à ce que rapidement, le gouvernement fixe des conditions minimales d’emploi pour leur métier. Plusieurs autres secteurs de travail jouissent de conditions minimales fixées notamment par décrets, dont un salaire minimal de référence. Les très grands écarts salariaux qui persistent dans le domaine du transport scolaire indiquent clairement que la réglementation du salaire par le gouvernement est l’avenue la plus prometteuse.

Lors du processus rigoureux d’évaluation de l’emploi de conducteur ou conductrice de véhicule scolaire, auquel le gouvernement et les associations des transporteurs ont participé, les conclusions du comité de travail fixaient leur taux horaire minimal à 19,14 $ l’heure en janvier 2015, ce qui représente un taux indexé de 19,74 $ au 1er juillet 2016. Or, en ce moment même, certains conducteurs ne sont payés guère plus que le salaire minimum à 11,25 $ l’heure, d’où l’urgence et l’importance de faire entendre leur revendication. Plusieurs employeurs se plaignent de la difficulté à recruter et à retenir des travailleuses et des travailleurs à cause de la faiblesse de la rémunération offerte.

Le piège des appels d’offres

Alors que plusieurs employeurs signent des contrats de gré à gré avec plusieurs commissions scolaires, d’autres se tournent vers les appels d’offres, un piège pour plusieurs salarié-es pour qui la garantie de bonnes conditions peut fondre comme neige au soleil.

La dynamique suit la logique suivante : lors des renouvellements de contrat, les commissions scolaires peuvent lancer des appels d’offres afin de retenir le transporteur qui chargera le moins cher pour le transport des élèves. Or, les employeurs qui chargent le moins cher sont aussi ceux qui payent le moins bien leurs conductrices et conducteurs. Ce sont les plus bas soumissionnaires qui risquent d’obtenir les contrats que les employeurs détiennent actuellement, ce qui menace directement l’emploi et les conditions de travail des conductrices et conducteurs de véhicule scolaire.

Une lutte sans merci

Depuis plus de 20 ans, les membres du secteur transport scolaire luttent pour la reconnaissance de leur emploi et pour l’obtention d’un traitement décent. Le gouvernement n’a jamais démontré une volonté claire de reconnaître enfin la responsabilité importante que représente le fait de conduire chaque jour, en toute sécurité, des milliers d’enfants vers leur milieu d’apprentissage.

Rappelons que plus de 575 000 écoliers, soit environ 60 % de tous les élèves du primaire et du secondaire, montent à bord des autobus scolaires chaque jour d’école. Le STS regroupe environ 3000 travailleuses et travailleurs membres de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN

Le SAPSCQ veut obtenir un réel rapport de force

Le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ – CSN) a déposé un pourvoi visant à faire déclarer inconstitutionnels les articles 76 et 69 de la Loi sur la fonction publique (LFP).

« Par le dépôt de ce recours, nous tenons à obtenir un réel rapport de force lorsque nous négocions nos conditions de travail avec le gouvernement. Sans le droit de faire la grève et sans moyen de régler les différends de façon efficace et indépendante, les membres du Syndicat se voient retirer la possibilité de négocier leur convention collective sur un pied d’égalité avec ce dernier.

Nous demandons d’invalider deux articles de la LFP qui nous posent actuellement problème en ce sens : l’article 76 qui nous impose un cadre de règlement des différends qui laisse entièrement à l’employeur le pouvoir d’accepter ou de rejeter une sentence arbitrale statuant sur nos conditions de travail, et l’article 69 qui nous interdit de recourir à la grève comme ultime moyen de pression. L’arrêt Saskatchewan ayant constitutionnalisé le droit de faire la grève, il est légitime de demander un nouveau mode de règlement des différends adéquat, par lequel la sentence rendue par un arbitre serait exécutoire. Il s’agit d’une revendication historique du Syndicat.  Nous déposons un recours tout comme les autres corps d’agents de la paix de la fonction publique du Québec qui eux aussi contestent la constitutionnalité de ces dispositions », de souligner Mathieu Lavoie, président du SAPSCQ.

À propos

Le SAPSCQ est le syndicat de tous les agents et agentes de la paix en services correctionnels du Québec et regroupe près de 2800 membres. Il est membre de la Fédération des employées et employés de services publics qui compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 60 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Le Collège Stanislas met sauvagement à pied ses employés de soutien

La direction du Collège Stanislas a mis son plan à exécution et a procédé au licenciement de 35 employé-es de soutien de ses campus de Montréal et de Québec. Tout au long de la négociation, l’employeur a tenté de briser le syndicat en le forçant à accepter des reculs majeurs, tout en le menaçant de recourir à la sous-traitance si ses conditions n’étaient pas acceptées.  « Après nous avoir mis un couteau sous la gorge tout au long de la négo, le Collège a fait ce qu’il souhaitait faire depuis le début, nous mettre à pied », a dénoncé le président du Syndicat des employé-es de soutien du Collège Stanislas – CSN, Jean Lacoursière.

Reculs et sous-traitance

« La convention collective du syndicat interdit le recours à la sous-traitance. Malgré cela, l’employeur nous a menacés séance après séance. Il prétendait que le recours à la sous-traitance lui permettrait d’économiser entre 400 000 $ et 600 000 $ tout en alléguant du même souffle qu’il n’avait pas de problèmes financiers. Non seulement rien ne justifie sa demande, mais il a refusé tout au long de la négociation de nous prouver qu’en ayant recours au privé, il économiserait une telle somme », a dénoncé Nathalie Arguin, secrétaire générale de la FEESP–CSN. C’est inévitablement en rognant sur la qualité des services et sur la sécurité des élèves que l’employeur compte faire des économies ! »

Parmi les reculs qui étaient exigés par l’employeur, notons :

– Le retrait d’heures garanties pour certains employé-es réguliers ;

– Le transfert vers un horaire de 22 h à 6 h pour la majorité des emplois ;

– L’abolition de quatre postes ; 

– Un gel salarial de trois ans, suivi d’augmentations de 1 % pendant deux ans. Donc, un total de 2 % sur cinq ans ;

– L’abolition de jours de vacances ;

– L’accessibilité réduite aux assurances ;

– L’abolition de la paye lors du repas de 30 minutes ;

– La fin de l’uniforme fourni ; 

– L’abolition des primes de soir et pour le grand ménage. 

Des hommes et des femmes à la rue

Ces femmes et ces hommes, dont certains travaillent à l’entretien et à la maintenance du collège depuis plus d’une décennie, ont reçu la semaine dernière, par huissier, leur lettre de licenciement. « Il s’agit ici d’hommes et de femmes dont plusieurs ont des enfants, qui se retrouvent du jour au lendemain à la rue », a pour sa part déploré Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN). « L’employeur a même eu le culot de faire cesser la couverture d’assurance des travailleurs le jour même où il les a mis à pied, alors qu’ils sont pour l’instant en vacances pour la plupart. Le Collège aura démontré une attitude d’un total mépris à l’endroit des travailleuses et des travailleurs tout au long de cette négociation qu’il termine comme il l’a débutée, de façon odieuse. »

Recours envisagés

Le Syndicat des employé-es de soutien du Collège Stanislas – CSN ne compte pas abandonner la bataille et entend contester les licenciements. La voie juridique sera aussi analysée. « Tant et aussi longtemps que ce sera nécessaire, la CSN sera présente pour appuyer les employé-es de soutien du Collège Stanislas. Notre appui sera à la hauteur de leur bataille », a pour sa part conclu Jean Lortie, secrétaire général de la CSN.

À propos

Le Conseil Central du Montréal métropolitain–CSN regroupe près de 100 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de syndicats à Montréal, Laval, au Nunavik et à la Baie James, tandis que la FEESP–CSN représente près de 60 000 membres répartis dans plus de 425 syndicats.

Mandat de grève générale illimitée

Réunis en assemblée générale lundi à midi, les employé-es de soutien du Collège Stanislas ont voté dans une proportion de 89 % en faveur d’un recours à la grève générale illimitée à utiliser au moment jugé opportun.

« Depuis le début de cette négociation, l’employeur ne souhaite qu’une chose, avoir notre peau. Même si nous avons fait des concessions majeures, la direction du collège refuse de régler une fois pour toutes le recours à la sous-traitance, qui est au cœur de cette négociation difficile », a expliqué le président du Syndicat des employé-es de soutien du Collège Stanislas-CSN, Jean Lacoursière. En plus de pouvoir recourir à la sous-traitance, l’employeur exige du syndicat de nombreux reculs, dont le transfert vers un horaire de nuit pour la majorité des travailleurs et travailleuses, l’abolition de primes diverses, le retrait d’heures garanties, un gel de salaire, la fin de l’uniforme fourni et l’accessibilité aux assurances réduite.

Depuis le début de la négociation, le syndicat, qui représente une trentaine d’employé-es, a été de bonne foi. « Nous étions prêts à certaines concessions, touchant notamment à nos vacances, nos salaires, aux horaires, et même à des abolitions de postes. Mais en plus de toutes ces coupes, l’employeur voudrait nous faire avaler une lettre d’entente lui permettant d’avoir recours à la sous-traitance dans cinq ans et de nous mettre tous à la porte. C’est tout simplement inacceptable, d’autant que nous savons très bien que le Collège n’a pas de problèmes financiers » a déploré le président.

La trentaine d’employé-es de soutien avaient rejeté à l’unanimité l’offre odieuse de l’employeur le 17 juin dernier. Depuis, les négociations n’ont pas repris.

À propos

Le Conseil Central du Montréal métropolitain–CSN regroupe près de 100 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de syndicats à Montréal, à Laval, au Nunavik et à la Baie James tandis que la FEESP–CSN représente près de 60 000 membres répartis dans plus de 425 syndicats.