Pénurie de main-d’œuvre : la CSN met de l’avant un ensemble de solutions

Au terme d’un forum portant sur les enjeux de pénurie et de rareté de main-d’œuvre, ayant réuni 600 participantes et participants des milieux syndicaux, patronaux et gouvernementaux à Montréal, la CSN met de l’avant un ensemble de pistes de solutions pour faire face à ces nombreux défis.

Les participantes et les participants ont rappelé à de nombreuses reprises que l’amélioration des conditions de travail demeure le meilleur moyen d’attirer et de retenir la main-d’œuvre. En ce sens, les employeurs ont leur part de responsabilité, mais également le gouvernement, notamment en améliorant les normes du travail et en haussant le salaire minimum à 15 $ l’heure.

Plusieurs syndicats ont témoigné des initiatives qu’ils ont prises afin d’amener leur employeur à mettre en place des mesures concrètes pour répondre aux problèmes de pénurie de main-d’œuvre. Des programmes de formation et de perfectionnement professionnel, permettant une meilleure mobilité des employé-es déjà en place, voire une reclassification, se sont avérés nettement efficaces. Un meilleur aménagement du travail a permis de pallier plusieurs difficultés, ont souligné plusieurs d’entre eux. Beaucoup de participantes et de participants ont mentionné l’importance d’un dialogue entre syndicat et employeur pour mener à terme ces transformations.

Afin de faire face aux réalités d’aujourd’hui, l’une des solutions demeure de favoriser une meilleure conciliation famille-travail-études. Ainsi, plusieurs projets permettant une meilleure flexibilité des horaires de travail se sont avérés positifs afin de retenir la main-d’œuvre en emploi. Des initiatives visant à retenir les employé-es expérimentés, notamment en matière de retraite progressive, auraient intérêt à être largement répandues. Des mesures fiscales pour ceux-ci sont également souhaitées. Afin de faciliter l’accès des nouveaux arrivants au marché du travail, plusieurs panélistes ont réitéré la nécessité d’améliorer les programmes de francisation, de formation et d’accès à l’embauche ainsi que les mesures d’intégration dans les milieux de travail.

Enfin, de nombreux syndicats ont souligné l’importance d’investir les comités consultatifs des partenaires du marché du travail et de la main-d’œuvre, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec. Le dialogue social entre organisations syndicales, patronales et gouvernementales demeure primordial afin que tous les acteurs concernés puissent se concerter pour convenir des pistes d’action appropriées.

Le président de la CSN, Jacques Létourneau, a qualifié la tenue de ce forum de franc succès. « Il est de la responsabilité de l’ensemble des acteurs socioéconomiques de trouver des solutions novatrices pour faire face aux problèmes auxquels nous sommes confrontés. Il n’y a pas de solution unique. En ce sens, le forum que nous avons organisé a permis de confronter les points de vue, de partager des pistes de solution et de nous convaincre de la nécessité de se mettre en action pour relever ces défis qui concernent l’ensemble de la société québécoise. »

Équité salariale : un projet de loi qui maintient les discriminations envers les femmes

Présente hier soir à la commission parlementaire portant sur le projet de loi no 10 modifiant la Loi sur l’équité salariale, la CSN a soutenu que les modifications législatives proposées par le ministre du Travail feront en sorte que des discriminations salariales envers les femmes risquent de se poursuivre. Ainsi, pour la CSN, le projet de loi ne répond pas totalement aux exigences du jugement de la Cour suprême de mai dernier, qui enjoignait au gouvernement québécois de modifier sa loi afin de mettre un terme à toute forme de discrimination.

En effet, en introduisant une mesure d’exception pour les plaintes déjà déposées ou initiées au moment de la sanction de la loi, la CSN est d’avis que le gouvernement discrimine les salariées visées par le jugement de la Cour suprême en les privant d’ajustements salariaux.

De plus, la formule de correctif basé sur un montant forfaitaire plutôt que d’ajustement salarial rétroactif demeure discriminatoire puisqu’elle prive les travailleuses d’une pleine compensation, notamment en ce qui a trait à leur rente future.

Enfin, la CSN déplore la disposition du projet de loi permettant à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) de regrouper des plaintes visant le maintien de l’équité salariale, issues de différentes associations, et ce, sans leur consentement. Cette façon de faire brime la liberté d’association d’une organisation non majoritaire en la privant de la possibilité d’arriver à un règlement satisfaisant pour ses membres.

Pour la vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville, ce projet de loi demeure incomplet. « La Cour suprême a statué que la Loi sur l’équité salariale comportait encore certaines discriminations. Malheureusement, le projet de loi déposé par le ministre du Travail ne permet pas de mettre un terme à l’ensemble de celles-ci. Nous invitons la commission parlementaire à étudier sérieusement les amendements que nous avons déposés pour bonifier ce projet de loi, et ce, afin de respecter l’esprit et les objectifs poursuivis par la loi au bénéfice de l’ensemble des travailleuses du Québec. »

La SQDC de Montréal – Sainte-Catherine Ouest se joint à la CSN

Le Syndicat des employées et employés de la Société québécoise du cannabis – CSN est désormais accrédité pour représenter les salarié-es de la succursale de Montréal–Sainte-Catherine Ouest de la Société québécoise du cannabis. Le Tribunal administratif du travail (TAT) a rendu la décision hier, en après-midi.

« Après Mascouche et Trois-Rivières, c’est la troisième succursale qui a choisi de se joindre à la CSN, un choix qui va permettre à l’ensemble des travailleuses et des travailleurs de la SQDC de compter sur le savoir-faire de notre syndicat pour faire progresser leurs conditions de travail, a réagi Katia Lelièvre, présidente du syndicat. Le SEMB–SAQ a fait plusieurs gains pour ses membres lors de la dernière négociation, et nous nous assurerons que les travailleuses et travailleurs bénéficient de notre soutien dans l’adoption de leur première convention collective », a-t-elle renchéri.

« Nous sommes déjà à l’œuvre afin de permettre aux nouveaux membres d’entreprendre la négociation d’une première convention collective : des assemblées générales ont déjà eu lieu dans les succursales de Mascouche et de Trois-Rivières », explique Nathalie Arguin, présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) à laquelle le syndicat sera affilié.

Pénurie de main-d’œuvre : l’ensemble des acteurs doivent assumer les enjeux

Alors que les problèmes de pénurie et de rareté de main-d’œuvre se font de plus en plus sentir au Québec, la CSN appelle tous les acteurs patronaux, syndicaux et gouvernementaux à prendre leurs responsabilités pour faire face à ces défis. C’est le message envoyé par la centrale syndicale à l’ouverture d’un forum portant sur la question, réunissant environ 600 participantes et participants au Palais des congrès de Montréal.

« Les problèmes auxquels nous sommes confrontés concernent tous les acteurs socioéconomiques, a souligné d’entrée de jeu le président de la CSN, Jacques Létourneau. La pérennité de certaines entreprises est en jeu, les surcharges de travail occasionnées menacent la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs et, à terme, c’est l’ensemble de l’économie québécoise qui en est affectée. »

Le président de la CSN a tenu à rappeler que la meilleure façon d’attirer et de retenir la main-d’œuvre consiste à améliorer les conditions de travail offertes. « Il est pour le moins paradoxal de constater que nous sommes pratiquement en situation de plein emploi, mais que les salaires continuent de stagner. De toute évidence, il y a certains employeurs et de nombreux décideurs qui n’ont pas encore compris que c’est en haussant les salaires et en offrant de bonnes conditions de travail qu’on réussit à attirer du personnel dans nos entreprises. »

Jacques Létourneau a également insisté sur la nécessité pour les employeurs d’investir dans la formation de la main-d’œuvre afin que les salarié-es puissent s’adapter adéquatement aux changements technologiques.

« L’immigration peut certes faire partie de la solution, mais ne peut constituer la seule réponse à l’ampleur des défis auxquels nous faisons face. Comme société, nous devons éviter d’instrumentaliser l’immigration pour de simples besoins économiques ou d’être tentés de niveler par le bas les conditions de travail. Les enjeux sont complexes, voilà pourquoi nous avons décidé de réunir tant les syndicats, le patronat que le gouvernement pour réfléchir à la question », de conclure M. Létourneau.

Projet de loi sur l’immigration: au-delà des sentiments

Lettre d’opinion parue le 26 février 2019 dans Le Devoir dont la CSN est signataire.

Depuis son dépôt par le ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, le Projet de loi 9 fait l’objet de critiques provenant de nombreuses sphères de la société québécoise, à commencer par le milieu politique. « Cruel », « inhumain », « sans cœur ». Les qualificatifs réprobateurs ont fusé dans les rangs de l’opposition à l’Assemblée nationale, faisant oublier l’essentiel : il n’est pas ici question de sentiments, mais bien d’État de droit et de respect. De respect des personnes, des engagements de l’État et des institutions démocratiques québécoises.
 
Ce que révèle l’affaire des 18 000 dossiers
La question des 18 000 dossiers en cours, annulés sans autre forme de procès, témoigne d’une méconnaissance de nos institutions et traditions démocratiques. Tout d’abord, ignorant la souveraineté de l’Assemblée nationale à laquelle il revient de débattre, d’amender et de voter les textes qui lui sont soumis, l’article 20 du PL9 s’est trouvé de facto effectif dès le dépôt du texte puisque les personnes concernées ont été immédiatement informées de l’annulation de leur dossier en raison de directives formelles du ministre. Ensuite, le même article précise qu’« aucun dommages et intérêts ni aucune indemnité en lien avec une telle demande [déboutée par la présente loi] ne peuvent être réclamés ». Cette disposition reflète clairement que le gouvernement est conscient d’infliger un préjudice pécuniaire sérieux aux personnes affectées. Au-delà des coûts directs payés par les demandeurs de résidence permanente, les personnes ont engagé des coûts indirects substantiels pour constituer leur dossier (frais de traduction et de déplacement, tests linguistiques, honoraires d’avocats, etc.). À cela s’ajoutent les coûts d’opportunité subis par les personnes qui ont renoncé à d’autres choix de vie parce qu’elles étaient convaincues, sur la base des critères de sélection énoncés par le Québec, d’avoir toutes leurs chances d’être admises. En limitant dans de telles circonstances le droit pour une personne requérante de porter sa cause devant la Justice, cet article révèle la conception inquiétante de ce qu’est un État de droit. Enfin, l’annulation des 18 000 dossiers soulève un enjeu de discrimination. En effet, elle touche de manière disproportionnée les demandes provenant d’Afrique et d’Asie en raison des délais de traitement élevés que connaissent les services d’immigration qui couvrent ces zones géographiques.
 
Un État managérial qui renonce à une vraie politique d’inclusion
Loin de répondre aux principaux défis de l’intégration et de l’inclusion tels que documentés par de nombreuses études, le PL9 crée des difficultés nouvelles. Ainsi, le gouvernement renonce à s’attaquer aux freins liés à l’exigence d’une expérience québécoise, à la reconnaissance des acquis et à la discrimination. Il contourne ces problèmes en faisant comme si le seul et véritable enjeu était celui d’une inadéquation entre l’offre et la demande. Pourtant, les critères de sélection des immigrants reposent déjà dans une large mesure sur les besoins du marché du travail. Se départissant d’une approche citoyenne et inclusive de l’immigration, le PL9 pousse la logique managériale jusqu’à faire de l’immigrant une ressource en probation, dont la libre circulation peut être limitée par simple décision du ministre, contrevenant au passage à l’article 6.2 de la Charte canadienne des droits et libertés. Enfin, loin de lutter contre la discrimination, le PL9 nourrit insidieusement l’idée que la personne immigrante est une menace potentielle contre « les valeurs démocratiques et les valeurs québécoises » ou la stabilité « socio-culturelle » de notre société.

Qu’en est-il du gouvernement garant de nos institutions démocratiques ?
Alors qu’il constitue l’un des premiers textes d’envergure déposés par le gouvernement Legault, le PL9 est révélateur d’un rapport inquiétant aux institutions. Cela apparaissait déjà dans les déclarations récentes du ministre de l’Agriculture outrepassant ses prérogatives dans l’affaire du licenciement du lanceur d’alerte Louis Robert, ou encore dans les propos sur les signes religieux de la ministre déléguée à l’Éducation que le Premier ministre a décrits comme étant une « opinion personnelle » alors que toute parole ministérielle engage le gouvernement par principe.
 
En fait, si aujourd’hui ce sont les droits des personnes immigrantes qui sont mis à mal et qu’on nous annonce déjà des atteintes aux droits des minorités religieuses, ce qui se joue fondamentalement c’est un affaiblissement de nos institutions démocratiques dont pâtiraient toutes les Québécoises et tous les Québécois.


Signataires: Haroun Bouazzi, coprésident de l’AMAL-Québec, Marie-Hélène Dubé, avocate, Kamel Beji, professeur, département des relations industrielles, Université Laval, Gérard Bouchard, Professeur émérite, Université du Québec à Chicoutimi, Charles Taylor, Professeur émérite de Philosophie, Université McGill, Dalia Gesualdi-Fecteau, professeure, Département des sciences juridiques, UQAM, Ryoa Chung, Professeure, Département de philosophie, Université de Montréal, Jacques Létourneau, président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Maryse Potvin, sociologue et professeure titulaire, UQAM, David Koussens, Professeur, Faculté de Droit, Université de Sherbrooke, Anne Latendresse, Professeure, département de géographie, UQAM. Daniel Weinstock, Professeur, Faculté de droit, Université McGill, Paul Eid, professeur, département de sociologie, UQAM

Entente de principe adoptée au SEMB-SAQ

Après consultation des 5500 membres du syndicat, l’entente de principe fut adoptée à 93% par les employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ. « On a travaillé très fort pour faire disparaître le plus possible les disparités de traitement entre les salarié-es et pour améliorer la conciliation famille-travail pour tous les membres. Nous sommes très fiers du résultat », explique la présidente du syndicat, Katia Lelièvre. L’entente prévoit la reconnaissance de nombreux droits pour les employé-es à temps partiel, dont les congés, les assurances, les journées maladie et les vacances.

La lutte menée par les membres du Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB–SAQ–CSN) se sera terminée sur des gains majeurs, notamment pour une bonne partie des salarié-es les plus précaires de la société d’État. Ils seront dorénavant 1750 réguliers alors qu’ils étaient 1400 avant la négociation.

Les 5500 membres du SEMB–SAQ (CSN) étaient sans convention collective depuis le 31 mars 2017. La nouvelle convention collective sera en vigueur jusqu’au 31 mars 2023. Le SEMB–SAQ (CSN) est affilié à la Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN).

La CSN dénonce le manque de cohérence du gouvernement

Dans un mémoire présenté à la Commission de la santé et des services sociaux, sur le projet de loi no 2, la Confédération des syndicats nationaux déplore le manque de cohérence de la Loi resserrant l’encadrement du cannabis. En haussant l’âge légal à 21 ans, le projet de loi vient implicitement exclure les travailleurs et les travailleuses âgées entre 18 et 21 ans. « Comment peut-on imaginer qu’un gouvernement employeur, qui claironne partout qu’il y a pénurie et rareté de main-d’œuvre, s’apprête aujourd’hui à congédier des jeunes sur la base de leur âge sans même accepter d’entendre l’organisation syndicale qui les représente? » s’est exclamé Jacques Létourneau, président de la CSN.

De son côté, Katia Lelièvre, présidente du SEMB-SAQ dont le syndicat représente les succursales de Mascouche et de Trois-Rivières, déplore l’ambiguïté du projet de loi no 2. « Il y a incohérence pour le gouvernement qui fixe à 18 ans l’âge légal de pouvoir se procurer de l’alcool ou encore d’avoir accès à une succursale de la Société des alcools du Québec (SAQ) et qui veut hausser cet âge à 21 ans quand il s’agit de cannabis. » a-t-elle renchéri. L’alcool demeure une substance psychoactive qui présente des risques tout aussi importants pour la santé et la sécurité publiques que le cannabis. Le gouvernement du Québec doit éviter d’envoyer le message que l’alcool est plus banal que le cannabis.

« Au lieu de miser sur l’interdiction, le gouvernement devrait plutôt rendre accessible des fonds pour assurer la prévention, la sensibilisation et l’éducation auprès de nos jeunes » a rajouté Jean-Pierre Bourgault, vice-président-trésorier de la FEESP-CSN. Parallèlement, les succursales de la SQDC doivent être avant tout des lieux de prévention, il faudra donc rendre opérationnel le fonds de prévention et de recherche en matière de cannabis promis dans ladite Loi. Ce fonds a, entre autres, pour objectif de financer des activités et des programmes de surveillance et de recherche concernant les effets du cannabis sur l’état de santé de la population.

En outre, la CSN trouve regrettable la décision du gouvernement du Québec de refuser sa participation à la Commission de la santé et des services sociaux, dans le cadre de l’étude du projet de loi 2, Loi resserrant l’encadrement du cannabis. Il est impératif que le gouvernement et la SQDC entendent les préoccupations des travailleurs et des travailleuses sur qui la menace de perdre leur emploi plane soient entendus.

Pour consulter le mémoire 

Un colloque pour venir en aide aux travailleurs immigrants

Les conditions de travail difficiles et parfois même abusives des travailleuses et travailleurs immigrants sont une réalité reconnue qu’a très souvent dénoncée la CSN.

Le 23 janvier dernier, le comité confédéral sur les relations interculturelles et celui sur la santé et sécurité du travail ont tenu un colloque à Montréal auquel participaient des chercheuses et chercheurs universitaires invités par la CSN pour présenter l’état de la situation.

Intitulé « Un milieu sécuritaire pour tout le monde », le colloque visait à identifier les causes des statistiques alarmantes en matière de santé et sécurité au travail des personnes immigrantes et à proposer des pistes de solution.

« On a constaté que les personnes immigrantes dans nos milieux de travail sont plus susceptibles d’être victimes d’accidents de travail, sans qu’on puisse expliquer le phénomène. On a donc décidé de se réunir pour trouver des solutions afin de les aider. Cette rencontre, c’est vraiment une journée de réflexion et de partage d’expériences pour que les responsables de nos syndicats puissent retourner dans leur milieu de travail et essayer de faire une différence chez eux », a expliqué Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN.

Un problème de langue ?
La barrière de la langue est un des facteurs qui mettent à risque les personnes immigrantes dans leur milieu de travail.

« Je connais beaucoup de gens de ma communauté qui ont vraiment beaucoup de difficulté à s’intégrer dans leur milieu de travail. Le premier obstacle, c’est la langue française. Ils peinent à apprendre les lois du travail, leurs droits, leurs limites et leurs obligations », explique Bouchra Hamama, trésorière du SNE du CHU Sainte-Justine.

Souvent, ces travailleurs-là ne maîtrisent pas le français. Alors, comment peuvent-ils connaître les conditions de santé et sécurité au travail ou comprendre les lois, les règlements ? Ils travaillent souvent dans des secteurs vulnérables comme l’abattage, la transformation des aliments, le textile ou l’agriculture, des secteurs plus difficiles pour ce qui est des conditions de santé et de sécurité », renchérit Jean Lortie, secrétaire général de la CSN.

La langue française prend du temps à appren­dre, alors que les pratiques de travail sécuritaires doivent être apprises dès qu’une personne accède à un nouvel emploi. Les chercheurs estiment que les employeurs, avec l’aide du gouvernement, devraient offrir des formations aux travailleuses et travailleurs immigrants dans leur langue maternelle afin de s’assurer que la matière soit assimilée.

« Ils sont souvent mal encadrés à l’initiation de la tâche et lors de la formation. Rares sont les entreprises qui vont adapter la formation au plan linguistique pour qu’ils y accèdent. Les entreprises où les compagnons sont de même origine qu’eux, où ils maîtrisent la même langue, vont avoir beaucoup moins de lésions professionnelles », explique Sylvie Gravel, professeure agrégée de l’UQAM.

L’exploitation
Ce manque de connaissance de base des règles de santé et de sécurité cause des accidents de travail, mais la méconnaissance des normes du travail ouvre la porte à l’exploitation de certaines travailleuses et travailleurs dans les secteurs non syndiqués.

« Il y a de l’exploitation dans le paiement [des sommes dues], dans les heures de travail, dans la vie quotidienne en matière de logement [pour les travailleurs saisonniers]. En raison de la précarité de leur situation, certaines personnes en profitent pour abuser d’eux et les exploiter », explique Neil Ladode, organisateur communautaire au Centre des travailleuses et travailleurs immigrants.

Ce colloque est un pas dans la bonne direction pour trouver des solutions à ce problème de taille. Les délégué-es syndicaux et autres spécialistes du travail qui étaient présents sont aujourd’hui mieux outillés afin d’aider les personnes immigrantes à mieux comprendre les règles de santé et sécurité au travail et aussi leurs droits en tant que travailleuses et travailleurs.

Le bon goût de la solidarité

La lutte menée par les 5500 membres du Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB–SAQ–CSN) se sera terminée sur des gains majeurs, notamment pour une bonne partie des salarié-es les plus précaires de la société d’État.

Avec le soutien de l’ensemble du mouvement CSN, le SEMB–SAQ a su réaliser des percées inspirantes qui contribueront à améliorer concrètement la qualité de vie des salarié-es. Notons que cette entente de principe est actuellement soumise aux membres dans le cadre d’une tournée provinciale.

« On a travaillé très fort pour faire disparaître le plus possible les disparités de traitement entre les salarié-es et pour améliorer la conciliation famille-travail pour tous les membres. Nous sommes très fiers du résultat », explique la présidente du syndicat, Katia Lelièvre. Rappelons qu’à la ligne de départ des négociations, les demandes patronales de la SAQ allaient dans le sens complètement opposé. La société d’État portait des demandes touchant aux horaires de travail qui auraient complexifié encore davantage la conciliation famille-travail pour les salarié-es.

Au bout du compte, l’entente prévoit la reconnaissance de nombreux droits pour les employé-es à temps partiel, dont les congés, les assurances, les journées maladie et les vacances. Auparavant, ces avantages ne leur étaient pas pleinement accessibles. Aussi, toutes les travailleuses et travailleurs connaîtront leur horaire de travail dix jours à l’avance, ce qui facilitera leur vie quotidienne.

Quelque 350 personnes obtiendront le statut d’employé régulier : les salarié-es seront dorénavant 1750 réguliers alors qu’ils étaient 1400 avant la négociation. Par ailleurs, les membres ont obtenu une cinquième semaine de vacances après 20 ans de service. Côté salarial, le SEMB–SAQ a su obtenir des augmentations suffisantes pour assurer la protection du pouvoir d’achat.

Si l’entente de principe est adoptée par les membres lors des consultations se tenant jusqu’à la fin février, la nouvelle convention collective sera en vigueur jusqu’au 31 mars 2023. La précédente est venue à échéance le 31 mars 2017.

La voix des membres entendue

Inverser la pyramide : voilà l’objectif ambitieux que s’étaient donné les fédérations du secteur public de la CSN en octobre 2018, en vue du renouvellement des conventions collectives.

Réunies au sein du comité de coordination des secteurs public et parapublic (CCSPP–CSN), les quatre organisations ont donc rapidement convenu de lancer une vaste consultation de leurs membres avant même de commencer à élaborer le cahier des demandes syndicales. L’idée est simple : commencer par entendre ce que les membres ont à dire.

Lancée le 23 novembre dernier, cette con­sultation qui prenait la forme d’un sondage en ligne et de consultations en assemblées s’est terminée le 14 janvier au petit matin. Au total, plus de 17 000 réponses ont été enregistrées. Sur le plan démographique, on compte 76 % de femmes et 24 % d’hommes, ce qui correspond approximativement aux données disponibles pour le secteur public dans son ensemble. La grande majorité, soit plus de 59 % des répondantes et répondants, est âgée de 35 à 54 ans. De leur côté, les moins de 35 ans représentent 21 % des répondants et les plus de 55 ans, 19 %. Fait intéressant à noter, plus de 46 % d’entre eux ont moins de 10 ans d’ancienneté.

La consultation, divisée en trois thèmes principaux, soit la négociation, la mobilisation et l’information, nous permet de tracer un portrait général de l’opinion des membres sur une variété de sujets et de développer des outils et des positions qui sont réellement à l’image des préoccupations vécues sur le terrain. Bien qu’au moment d’écrire ces lignes il soit un peu tôt pour tirer des conclusions, on constate au premier coup d’œil que pour 96 % des répondants, l’augmentation salariale est importante.

Malgré l’état préliminaire des travaux et des discussions, les répondants étaient également appelés à se prononcer sur leur préférence quant à la priorité de la prochaine négociation. Trois choix s’offraient à eux : l’amélioration des conditions de travail et de pratique, l’amélioration des conditions salariales, ou les deux. Force est de constater que, pour la grande majorité, la question salariale et celle des conditions de travail doivent être traitées avec autant d’importance, 73 % des participantes et participants ayant choisi « les deux » comme priorités.

Pour ce qui est de la mobilisation, les résultats nous permettent de constater que près de 60 % des membres sont déjà prêts à se mobiliser pour la prochaine négociation. Le niveau d’engagement envisagé varie, allant de la participation à des moyens de pression légers jusqu’à la volonté de faire la grève. Cela dit, comme les enjeux précis de la négociation ne sont pas encore établis, cet engagement est appelé à changer au fil du temps. Il n’en reste pas moins que nous pouvons compter sur des membres déjà prêts à faire entendre leur voix.

Sur le plan de l’information, les résultats préliminaires nous permettent d’établir que les membres préfèrent le courriel à tout autre moyen de communication. Ils ont également exprimé un fort appui aux tournées d’information des délégué-es syndicaux, démontrant que le travail de communication en personne sur le terrain a toujours la cote. Pour ce qui est du type d’outils souhaités par les membres, les bulletins d’information comme les info-négos sont très appréciés, suivis de près par les argumentaires détaillés sur les enjeux de négociation. Une vaste proportion des répondants a aussi signifié son intérêt pour les publications sur les réseaux sociaux, un outil de communication qui sera donc utilisé pour une seconde fois lors de la négociation du secteur public.

Fortes des résultats de cette vaste consultation et de leurs positions d’instance respectives, les fédérations du secteur public de la CSN se lancent maintenant dans la seconde phase de cette ronde de négociation, soit l’élaboration des cahiers de demandes. Ceux-ci seront soumis à la consultation au cours des prochains mois.

C’est maintenant officiel, nous sommes en marche vers la négociation du secteur public 2020.

Apprendre le syndicalisme avec la CSN

Depuis plus de 15 ans, la CSN offre aux jeunes syndiqué-es de moins de 30 ans une activité estivale d’initiation au syndicalisme. Appelée École de la relève syndicale, cette formation est une initiative du Comité national des jeunes de la CSN pour répondre aux préoccupations des jeunes membres ayant peu ou pas d’expérience au sein de leur syndicat.

Histoire du mouvement CSN, démocratie et prise de décisions syndicales, négociation des conditions de travail et défense des droits, environnement, santé et sécurité au travail, mobilisation et luttes collectives ou sociales, voilà quelques-uns des sujets qui y sont traités. Ainsi, les jeunes sont appelés à réfléchir sur le syndicalisme et les enjeux de société qui sont les nôtres.

Au mois d’août de chaque année, la CSN propose deux sessions de formation de trois jours chacune avec des syndicalistes aguerris issus de la CSN et de ses différentes organisations affiliées que sont les fédérations et les conseils centraux. Le tout se déroule dans le cadre enchanteur du Centre de villégiature Jouvence, une base de plein air située à Orford, en Estrie.

Le STT de la Ville de Mont-Tremblant suspend la grève prévue le 15 février

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Ville de Mont-Tremblant – CSN annonce aujourd’hui qu’il suspend la journée de grève prévue pour vendredi le 15 février. Suite à une rencontre avec la directrice générale de la Ville de Mont-Tremblant, Julie Godard, le Syndicat se réjouit que l’employeur ait accepté de retourner à la table de négociation.

Devant la lenteur des négociations, les salarié-es se sont dotés le 3 décembre dernier d’un mandat de grève de six jours, à exercer au moment jugé opportun. Sans convention collective depuis deux ans, le Syndicat tient à réitérer son désir de poursuivre les négociations et continuera de privilégier cette approche.

Équité salariale : des ajustements incomplets

La CSN prend acte des modifications apportées par le gouvernement à la Loi sur l’équité salariale, qui viennent corriger certaines formes d’injustices subies par les travailleuses du Québec.

« Avec le projet de loi 10 déposé aujourd’hui, le gouvernement répond à une décision de la Cour suprême de mai 2018 qui avait statué que le mode d’évaluation du maintien de l’équité salariale était discriminatoire, souligne Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN. Nous saluons le fait que, dorénavant, les ajustements salariaux seront rétroactifs au moment où un événement aurait engendré une injustice dans la structure salariale, et non pas seulement au moment où l’évaluation du maintien est faite, comme c’était le cas jusqu’à maintenant. Nous pensons néanmoins que les correctifs auraient dû être apportés sous forme d’ajustement salarial plutôt qu’en montants forfaitaires, tel que le propose le ministre. »

La mise en place d’un processus de participation des salariés à la suite de l’exercice de maintien est un pas dans la bonne direction, estime la centrale syndicale. « Il aurait toutefois été préférable que les salariés puissent participer pleinement à tout le processus de maintien », d’ajouter Caroline Senneville.

Modifications à l’encadrement légal du cannabis

Pour la Confédération des syndicats nationaux, il est impératif que le gouvernement tienne compte de l’impact qu’aura sur les travailleuses et les travailleurs de la SQDC un éventuel relèvement de l’âge légal de 18 à 21 ans pour consommer du cannabis. La CSN, qui représente les salarié-es de deux succursales de la SQDC, déplore qu’aucun syndicat ne soit entendu en commission parlementaire sur ce projet de loi qui, dans l’état actuel, entraînerait des dizaines de mises à pied chez les employé-es de la SQDC qui ont moins de 21 ans.

« Ces travailleuses et ces travailleurs doivent être entendus. Leurs préoccupations doivent être prises en compte. Ce sont des gens qui ont choisi, de bonne foi, de faire carrière à la SQDC. Certains ont pu choisir de délaisser un autre emploi ou ont fait des choix de vie sans penser une seconde que, du jour au lendemain, un nouveau gouvernement viendrait déposer un projet de loi ayant pour effet de leur faire perdre leur emploi. J’en appelle au gouvernement de la CAQ pour qu’il change son fusil d’épaule et qu’il accepte d’entendre les salarié-es durant la commission parlementaire qui s’ouvrira la semaine prochaine », réclame la présidente de la Fédération des employé-es de services publics, Nathalie Arguin.

« C’est inacceptable de voir une société d’État faire planer à des travailleuses et des travailleurs la menace de perdre leur emploi à cause de décisions législatives sur lesquelles ils n’ont aucune emprise, enchaîne Nathalie Arguin. Quant à nous, tout projet de loi doit prendre cette situation en considération afin d’éviter que nous assistions à ces mises à pied. »

De son côté, la présidente du SEMB–SAQ (CSN), Katia Lelièvre, dont le syndicat vient d’être accrédité pour représenter les salarié-es de Mascouche et de Trois-Rivières, assure que tous les moyens seront envisagés pour défendre les droits de ces salarié-es. « La responsabilité de la SQDC ne peut pas se limiter à une rencontre pour informer les employé-es de quelle manière ils seront congédiés, explique-t-elle. Nous évaluons actuellement toutes les options légales dont nous disposons afin de nous assurer que ces salarié-es seront traités avec respect, peu importe les choix que posera le gouvernement quant à un resserrement des règles. »

Les SQDC de Mascouche et Trois-Rivières, officiellement syndiqués CSN

Le Tribunal administratif du travail (TAT) a fait savoir aujourd’hui que le Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (CSN) était accrédité pour représenter les salarié-es de la Société québécoise du cannabis de Mascouche et Trois-Rivières.

« Nous sommes très heureux d’accueillir ce premier groupe d’employé-es de la SQDC, a réagi la présidente du SEMB–SAQ (CSN), Katia Lelièvre. Très bientôt, les travailleuses et les travailleurs de ces succursales se réuniront pour mettre sur pied leur syndicat autonome et se donner des règles de fonctionnement. Les salarié-es de la SQDC seront entièrement maîtres de toutes leurs décisions, notamment en ce qui a trait à la négociation d’une première convention collective. Mais ils sont loin d’être seuls : ils pourront compter sur tout le soutien et le savoir-faire de notre syndicat pour faire progresser leurs conditions de travail au sein du monopole d’État ».

Au sein de la CSN, ces travailleuses et ces travailleurs de la SQDC feront partie de la Fédération des employé-es de services publics. « La FEESP–CSN est en mesure d’offrir dès maintenant tous les services à ces nouveaux membres. Nous mettrons tout en œuvre afin de pouvoir entreprendre rapidement la négociation d’une première convention collective », explique la présidente de la FEESP–CSN, Nathalie Arguin.

Grève de 24 h le 15 février 2019

Malgré plusieurs relances et devant l’inertie de la Ville de Mont-Tremblant à vouloir négocier, le Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Ville de Mont-Tremblant (CSN) déclenchera une grève de 24 heures, le 15 février 2019.

Manifestation
Le 15 février prochain, sur l’heure du dîner, le Conseil central des Laurentides (CSN) maintient donc la manifestation prévue en soutien aux grévistes. « On ne peut pas accepter que la Ville se comporte ainsi, explique la présidente du conseil central, Chantal Maillé. Après deux ans sans convention, je pense que personne ne peut dire que les cols blancs et les cols bleus ne se sont pas montrés patients ».

Grève
Le syndicat dispose, à cet effet, d’un mandat de grève de six jours à exercer au moment jugé opportun. Après négociation, les services essentiels seront assurés par le syndicat pour la population de Mont-Tremblant.

La CSN sollicite le soutien de la population

Face à la crise que doivent gérer les membres du Syndicat des employé-es de la traverse de Matane–Baie-Comeau–Godbout–CSN (SETMBCG), depuis le 17 décembre 2018, la Fédération des employées et employés de services publics–CSN, le Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN et le Conseil central Côte-Nord–CSN sollicitent le soutien de la population en appui au travail difficile que ces salarié-es doivent accomplir.

« Tous les employé-es de notre unité, les réguliers, les temporaires, sur appel et même des retraité-es ont mis l’épaule à la roue depuis la mise à l’arrêt du F.-A. Gauthier, de déclarer Mélanie Ouellet, présidente du SETMBCG. En plus des trois traversiers impliqués depuis un mois et demi, nous devons gérer tous les vols, ce qui ne fait habituellement pas partie de nos tâches. À tous les jours, nous sommes très bien placés pour comprendre toute la frustration et les inconvénients que la situation cause à notre clientèle. Nous pouvons toutefois compter sur l’appui et le soutien de notre employeur ».

« Nous désirons exprimer tout notre soutien et toute notre solidarité aux travailleuses et travailleurs qui doivent gérer cette crise à bout de bras avec tout le professionnalisme dont elles et ils font toujours preuve. En ce sens, nous sollicitons un appui bienveillant de la population à leur égard », de souligner Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP–CSN.

Au Bas-Saint-Laurent et sur la Côte-Nord, toutes et tous reconnaissent l’importance de cette traverse, et ce, autant pour les déplacements personnels que pour le transport.

« Nous saluons le travail remarquable qui a été accompli par ces femmes et ces hommes depuis le tout début de cette difficile saga. Nous souhaitons vivement un retour à la normale, qui fera un grand bien à ces salarié-es ainsi qu’à leur famille », de renchérir Pauline Bélanger, secrétaire-trésorière du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN.

« En temps normal, quand tout va bien, les gens ne remarquent généralement pas toute l’importance du travail effectué par les salarié-es affectés à la traverse Matane–Baie-Comeau–Godbout. Aujourd’hui, nous demandons à nos concitoyennes et nos concitoyens de joindre nos voix et de manifester leur appui en ces temps difficiles », de conclure Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord–CSN.

Le Syndicat des employé-es de la traverse de Matane–Baie-Comeau–Godbout–CSN regroupe environ 50 salarié-es. Il est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN, qui compte plus de 425 syndicats représentant environ 60 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN regroupe 110 syndicats et représente 10 000 membres provenant de tous les secteurs d’activité. Le Conseil central Côte-Nord–CSN regroupe plus de 50 syndicats représentant sur une base régionale plus de 5500 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité.

L’entente de principe acceptée à 85 %

Lors d’une assemblée générale tenue hier en soirée, le Syndicat manuel des travailleurs et travailleuses de Vaudreuil-Dorion–CSN (SMTTVD) a accepté à 85 % par scrutin secret, l’entente de principe intervenue avec leur employeur en décembre dernier.

« Dans l’ensemble, les membres de notre syndicat sont satisfaits des avancées que nous avons obtenues. Sur les sept années de notre nouveau contrat de travail, l’augmentation salariale pour 2018 est d’un minimum de 2,2 % et d’un maximum de 2,5 % et pour de 2019 à 2024, elles varieront entre 2,4 % et 2,5 %. Pour répondre à la demande croissante des travaux qui nous sont confiés, nous avons obtenu la conversion de cinq postes réguliers saisonniers en postes réguliers à temps complet et l’ouverture de sept autres postes réguliers à temps complet, en plus d’une sécurité d’emploi pour les douze salarié-es qui combleront ces postes, de préciser Clayton West, président du SMTTVD. Nous avons augmenté le nombre d’heures que nous pouvons verser dans notre banque de reprise de temps et nous touchons un taux horaire payé au double après six heures dans le cas des urgences ».

Parmi les autres gains obtenus, notons la possibilité de prise de jours de congés fractionnables pour responsabilités familiales payés à partir des banques de temps, l’obligation d’affichage des postes dans les 45 jours de leur vacance et le versement d’un boni de signature variant de 250 $ à 500 $ selon le type de poste occupé.

« Je tiens à féliciter tous les membres du SMTTVD pour leur détermination dans un cadre de négociation qui a duré plus d’un an et qui ne fut pas de tout repos. Leur mobilisation fut déterminante dans tout ce cheminement, particulièrement lors du processus de médiation qui a abouti à ce nouveau contrat de travail », de souligner Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN).

« Les travailleuses et les travailleurs municipaux de Vaudreuil-Dorion peuvent être fiers de leur nouveau contrat de travail. Grâce à leur mobilisation, ils ont réussi à faire entendre et accepter plusieurs revendications tout à fait légitimes dont certaines étaient directement en lien avec l’amélioration des services aux Vaudreuilloises et au Vaudreuillois », de conclure Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN).

Le SMTTVD regroupe environ 60 travailleuses et travailleurs membres de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Celle-ci compte plus de 425 syndicats affiliés, représentant environ 60 000 syndiqué-es dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN) regroupe environ 32 000 membres, issus des secteurs privé et public, sur une base régionale.

La CSN et la FTQ attendent un retour rapide du ministre Jean-François Roberge

À la suite d’une rencontre tenue cet après-midi avec le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) ressortent satisfaits de leurs échanges. La Fédération des transporteurs par autobus — rassemblant la majorité des employeurs dans le transport scolaire au Québec — était également présente à cette rencontre.

« Nous sommes heureux d’avoir rencontré le ministre Roberge pour lui parler de l’état de la situation dans le transport scolaire au Québec. Les mauvaises conditions de travail qui règnent depuis trop longtemps dans ce secteur causent actuellement de graves problèmes de recrutement, de rétention et de pénurie de conductrices et de conducteurs de véhicule scolaire. Les salaires sont inadéquats et, pour faire face à ces problèmes, nous avons discuté avec le ministre de la mise en place rapide des mesures d’apaisement et de la création d’un comité de travail qui se penchera sur une solution permanente de financement visant l’augmentation des salaires et l’amélioration des conditions de travail dans leur secteur, mesure pour lesquelles le ministre a montré de l’ouverture », de préciser Jacques Létourneau, président de la CSN.

En 2015, les salarié-es œuvrant dans le transport scolaire touchaient 8,5 % de moins en moyenne que d’autres emplois comparables dans le secteur privé du transport et, depuis ce temps, l’écart n’a cessé de s’amplifier.

« Depuis près d’un an, la Fédération des transporteurs par autobus (FTA) a reconnu la problématique de recrutement et de rétention de la main-d’œuvre, validant le constat de début de crise dans leur domaine. Depuis ce temps, nous avons été témoins de plusieurs autres problèmes importants, dont le risque que plusieurs circuits ne puissent être couverts, ce qui nous démontre que le gouvernement doit impérativement agir afin de régler ce problème une fois pour toutes, d’ajouter Daniel Boyer, président de la FTQ. Nous attendons donc un retour rapide du ministre Roberge et le dépôt, dès que possible, d’une solution durable à ce problème, qui risque de tourner en crise majeure si le gouvernement n’en prend pas la juste mesure. »

Rappelons que les salarié-es du transport scolaire touchent un taux horaire moyen de 17,86 $ l’heure — pour un revenu annuel moyen de 19 288 dollars —, alors que d’autres reçoivent 12,07 $ l’heure, un taux avoisinant le salaire minimum, sans autres avantages sociaux.

Rappelons également que dans le cadre d’un processus rigoureux d’évaluation de l’emploi de conducteur et conductrice de véhicule scolaire un comité de travail formé par la CSN, la FTQ, le gouvernement et les associations de transporteurs a fixé un taux horaire minimal de référence à 19,14 $ l’heure en janvier 2015, ce qui représente actuellement un taux indexé de 20,02 $ à l’embauche, sans évidemment tenir compte de l’ancienneté.

Plus de 521 000 écoliers, soit un peu plus de 60 % de tous les élèves du primaire et du secondaire, montent à bord des autobus scolaires tous les jours.