De thème à valeurs fondamentales

On consacre souvent beaucoup de temps à leur création, on y réfléchit longuement, on en discute en équipe, on pèse chacun des mots utilisés, on essaie de les rendre significatifs, mobilisateurs, encourageants et uniques : les thèmes.

Au printemps dernier, les fédérations de la CSN tenaient leur congrès. Et au cœur de ces instances, on retrouvait un thème central autour duquel tournaient les propositions et les recommandations. Parfois, même l’ambiance et les activités des congrès sont guidées par le thème choisi. Mais ces fameux thèmes, que veulent-ils dire exactement ? Qu’essaie-t-on de communiquer aux membres et aux délégué-es ? Sont-ils de simples « lignes » de communication ou ont-ils un rôle plus important ? Les fédérations se sont prêtées au jeu de lever le voile sur les questions entourant ces fameux thèmes.

David Bergeron-Cyr (FC–CSN), Ginette Langlois (FP–CSN), Caroline Quesnel (FNEEQ–CSN), Jeff Begley (FSSS–CSN), Pierre Brassard (CSN-Construction). Derrière : Nathalie Arguin (FEESP–CSN), Louis Bégin (FIM–CSN), Pascale St-Onge (FNC–CSN) | Photo : Michel Giroux

FEESP : Mon quotidien, j’y vois. Mon syndicat, j’y crois.
« Le choix de notre thème de congrès est le fruit de la consultation interne de plus d’une centaine de per­son­nes, du comité exé­cutif aux militantes et militants des secteurs et comités, en passant par le bureau fédéral et des salarié-es de l’équipe, explique Nathalie Arguin, présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). Notre thème est bien ancré dans le présent et dans l’action. Il reflète notre approche collective et inclusive dans la dispensation de nos services, démontre le travail quotidien des militantes et militants auprès des membres. Finalement, il exprime la rigueur dans le travail et la confiance en l’action syndicale comme le meilleur moyen pour faire avancer les droits des travailleuses et travailleurs. Nous voulions un thème dynamique, qui fait ressortir le fait que nous sommes en mouvement et sur le terrain. »

FIM : Nos membres au cœur  de nos actions
« Notre thème ? Je crois qu’il dit tout, rigole André Miousse, vice-président à la vie syndicale de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN). Mais je vais quand même essayer de l’expliquer. La FIM existe grâce aux membres qu’elle représente. Et j’insiste sur le choix du mot “représente”. Pour moi, l’objectif premier de la fédération, ce doit être les services aux membres. Nous devons nous assurer de répondre à leurs attentes et non l’inverse, d’où l’importance de l’idée de “représentation”. Pour la partie “au cœur de nos actions”, nous avons constaté que trop souvent les structures deviennent lourdes. Il était donc important de retourner vers la base, notre base, parce que nous sommes toutes et tous des militants avant toute chose. Nous avons décidé d’arrêter le dédoublement des structures et de nous concentrer sur les services directs aux membres. En bref, ce qui est “au cœur de notre action”, c’est l’amélioration des conditions de vie des travailleuses et travailleurs. Il ne faut jamais oublier d’où on vient si on veut savoir où on s’en va. Pour la partie “nos membres”, nous avions le souhait que tous les membres s’approprient leur fédération. »

Visuels des congrès de la FIM, de la FNEEQ, de la FP, et de la FSSS

FC : Combattre à vos côtés
« Dans un contexte de morosité syndicale, et même de cynisme à l’égard du mouvement ouvrier, notre fédération a choisi de se recentrer sur ses racines, soit le syndicalisme de combat, explique David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du commerce (FC–CSN). La combativité est une caractéristique qui distingue depuis longtemps la CSN d’autres organisations syndicales. Pour la FC–CSN, le syndicalisme de combat doit privilégier l’action collective par rapport au traitement individuel des dossiers. L’action collective qui nous caractérise est présente lors des négociations des conventions, mais une fois réglées, toute l’action syndicale est principalement dirigée vers la défense individuelle. Nous voudrions axer le militantisme syndical vers le développement du “savoir être” des camarades, afin qu’ils écoutent les problèmes de leurs membres et développent la solidarité dans leurs milieux de travail. Tous les problèmes vécus par nos membres ne se régleront pas par l’action collective, et tous les syndicats n’ont pas la capacité de régler leurs problèmes par l’action collective. C’est pourquoi la FC–CSN sera “à vos côtés” et accentuera sa présence sur le terrain. Car pour elle, le syndicalisme de combat est le moyen privilégié pour développer une conscience de classe et un sentiment d’appartenance des camarades envers leur syndicat. »

FNEEQ : Élargir l’horizon des possibles
« Lorsqu’est venu le moment de choisir le slogan du con­grès, nous voulions réunir dans une même formule deux dimensions, indique Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) : la portée du travail quotidien des enseignantes et des enseignants dans leur milieu, ainsi que le sens de leur engagement dans la vie syndicale. Le thème retenu témoigne de notre volonté de travailler ensemble afin de concevoir une alternative crédible et applicable aux propositions de la droite politique et économique. Nous voulons trouver d’autres “possibilités” pour contrer les idéologies dominantes qui imposent un système politique injuste et inéquitable et qui privilégient les finances au détriment de l’humain. Finalement, ce thème est surtout une invitation à se retrousser les manches et à trouver des solutions qui tiennent compte des préoccupations des femmes et des hommes, de leurs idées et de leur environnement. Les congrès sont des lieux privilégiés pour développer ces réflexions, pour ensuite les faire vivre au sein des syndicats qui les transmettront à leurs membres qui, à leur tour, les partageront avec leur famille et leurs proches. Ainsi, nous arriverons véritablement à “élargir l’horizon des possibles”. »

FNC : Des libertés à défendre
« Nous avons choisi ce thème, car les travailleuses et les travailleurs que nous représentons œuvrent dans des secteurs protégés par des droits et libertés inscrits dans nos chartes, soit la liberté de presse, le droit du public à l’information et la liberté d’expression, explique Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications (FNC–CSN). Or depuis plusieurs années, la culture et les médias vivent de graves difficultés économiques et structurelles. Les plateformes numériques étrangères dévalorisent nos productions journalistiques et artistiques, en les offrant gratuitement aux usagers, le plus souvent sans aucune forme de rétribution, en plus de capter les revenus, qui autrefois finançaient nos productions. Alors, au-delà des emplois à défendre, ce sont les fondements même de notre société qui sont en péril. Qui seront nos yeux et nos oreilles dans les lieux de pouvoir d’où nous sommes autrement exclus si le journalisme professionnel continue de dépérir faute de moyens ? Comment vivrons-nous notre culture, si nos institutions culturelles, nos artistes et nos artisans continuent d’être sous-financés ? Ainsi, la FNC–CSN doit mener ces importants combats pour défendre des libertés et des droits fondamentaux que notre société tient trop souvent pour acquis. »

Visuels des congrès de la CSNConstruction, de la FC, de la FEESP, et de la FIM

FP : Ma profession. Ma fédération. Notre force collective.
« Comme fédération multisectorielle, nous représentons une grande et belle diversité de professionnels œuvrant dans différents milieux de travail, présente Ginette Langlois, présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN). Ce qui nous unit, c’est justement cette condition “professionnelle”, que l’on soit techniciens, bacheliers, maîtres ou docteurs. Tous ensemble nous cumulons une somme importante d’expertises différentes qu’il nous faut à tout prix mettre à profit lors de notre action syndicale. Cette diversité constitue une richesse pour notre action collective, de la même façon que notre identité professionnelle influence et teinte notre action collective. Nous avons aussi souhaité un congrès tourné vers les préoccupations qui touchent nos membres dans leur pratique professionnelle et qui leur permet, par l’action collective, de sortir de l’isolement afin qu’ensemble nous puissions faire avancer nos conditions. Une large majorité des professionnels ont tendance à s’isoler et à ne pas voir la pertinence de l’action syndicale, percevant leurs connaissances et leurs compétences comme les principaux outils de négociation de leurs conditions de travail. Ainsi, notre thème porte le message que la FP peut être un lieu de mise en commun et le vecteur de leur action collective porteuse de changement. »

FSSS :Déterminées
« Au courant des quatre dernières années, nous avons tous été témoins de la détermination des docteurs Couillard et Barrette et de l’équipe du gouvernement libéral à démanteler le réseau de la santé et des services sociaux, ainsi que celui des services de garde, souligne Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). Du même coup, à la FSSS, nous avons constaté que le rempart face à leurs attaques reposait sur la résilience exceptionnelle du personnel qui continue jour après jour de faire un travail exceptionnel dans des conditions qui varient entre difficiles et exécrables. Dans ce contexte, les délégués-es du congrès ont amorcé des discussions pour que nos voix soient entendues et respectées. Nous sommes déterminés à remettre nos réseaux sur les rails. Pour y arriver, les dirigeants des réseaux et le gouvernement doivent faire preuve d’une réelle écoute. Nous avons des solutions pour la pénurie de main-d’œuvre, pour les problèmes criants de santé et sécurité au travail, pour le manque de prévention dans nos établissements, pour retrouver la satisfaction du travail bien accompli. Nos vis-à-vis doivent renouer avec le dialogue et avec la négociation. Ainsi, nous nous promettons d’être déterminés à nous mettre en mode transformation, pour nous et pour nos réseaux de travail. »

Viser juste avec la CSN–Construction
« Ça bouge dans l’industrie de la construction, annonce Pierre Brassard, président de la CSN–Construction. La nette augmentation des heures travaillées par l’ensemble des salarié-es de l’industrie en témoigne. Dans ce contexte en effervescence, les travailleuses et les travailleurs ont besoin d’une fédération à leur image. Une fédération proche de ses membres. Une fédération qui comprend leurs besoins et qui sait y répondre efficacement. Avec la nouvelle CSN–Construction, ils ne se trompent pas. C’est ça que traduit notre thème de congrès 2018. »

Une militante mordue de syndicalisme

Audrey Benoît a 30 ans. Mère d’une fillette de deux ans, elle est à la tête d’un syndicat de près de 600 membres, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de PJC Entrepôt–CSN. Présidente depuis tout juste un an, son syndicat est composé à 90 % d’hommes. Rencontre avec une militante qui a eu la piqûre du syndicalisme.

Vous êtes passée de délégué-e à vice-présidente aux griefs, à présidente. Comment cela s’est-il fait?
À mon retour de maternité, j’avais encore envie de m’impliquer, car j’avais beaucoup aimé mon expérience de déléguée. Puis, nous nous sommes fait marauder et je me suis impliquée à fond. J’aimais déjà ça, mais c’est là que j’ai vraiment eu la piqûre. J’ai adoré, travailler en équipe et j’ai bien aimé toute la solidarité dont nous avons fait preuve.

Qu’est-ce que vous aimez particulièrement dans votre implication syndicale ?
Même si certains disent que le syndicalisme, c’est « négatif », parce qu’on gère plein de problèmes, moi, aider les gens et régler des problèmes, ça met du positif dans ma journée. Parfois, c’est lourd, mais aider les gens à s’en sortir quand ils ne savent pas par où commencer, ça me motive à en faire plus. J’aime aussi l’esprit d’équipe qui se dégage.

Quels sont les aspects qui vous semblent les plus difficiles ?
Je suis quelqu’un qui aime plaire à tout le monde, alors des fois c’est difficile. Je sais que je n’aurai jamais l’approbation de tous. Ça, je trouve ça dur. Les relations employeur-syndicat, ça peut paraître facile pour les gens. Mais c’est pas mal complexe, et il faut l’expliquer aux mécontents. Il y a aussi des stratégies à adopter, on ne peut pas tout de suite partir en guerre, même si des fois, c’est ce que les gens aimeraient. Il faut s’y prendre intelligemment.

Après être passé au travers d’un maraudage, quelle évaluation faites-vous de votre syndicat ?
Il nous reste beaucoup d’étapes à franchir, mais tranquillement le vent tourne. Les gens constatent que nous faisons beaucoup d’efforts, mais que l’employeur ne bouge pas beaucoup. Ça, c’est énorme, c’est une grosse réussite. Il nous reste bien des combats à mener, mais on a une partie du travail de fait.

Vous êtes maman d’une petite fille de deux ans, comment conciliez-vous le tout ?
Au début, j’ai eu beaucoup de difficultés. Je me suis imposé des limites, car des appels pour le syndicat, je pouvais en avoir 24 h sur 24 (l’entrepôt roule jour et nuit). Mais pas mal tout le monde est maintenant au courant qu’à partir du moment où je vais chercher ma fille à la garderie, jusqu’à ce qu’elle se couche, c’est mon moment en famille. Les gens peuvent m’envoyer des messages, mais je vais répondre juste si je le peux. Sinon, ça va aller une fois que ma fille sera couchée. Et tout ça, en essayant de passer du temps avec mon conjoint. C’est comme ça que je réussis à m’en sortir. Heureusement, j’ai un conjoint compréhensif.

Le fait que vous soyez une femme change-t-il quelque chose dans la dynamique syndicale ?
Bonne question…je ne sais pas. Peut-être qu’il y a des gens qui vont avoir plus de facilité à venir me parler parce que je suis une fille. J’ai vu des gens que je n’avais jamais vu cogner à la porte du syndicat avant. Il y a certaines femmes qui aiment que ce soit une femme à la tête, mais je ne peux pas dire que ç’a changé beaucoup de choses. Par contre, j’ai remarqué que le fait que je sois jeune a eu pour effet d’attirer plus de jeunes à venir parler au syndicat et à s’impliquer dans la structure syndicale.

Est-ce qu’il y a une partie de vous qui est fière d’être une femme à la tête d’un syndicat très majoritairement masculin ?
Oui, quand même. Quand je suis rentrée il y a 10 ans, on était à peu près 30 filles. Au début, si tu m’avais dit qu’un jour je serais à la tête du syndicat, j’aurais dit, c’est impossible. Aujourd’hui, d’être là et d’avoir une équipe solide, ça me rend très fière.

Trump veut manger des milliers d’emplois québécois

« On est présent dans les cinq productions sous gestion de l’offre. On ne sera jamais capable de concurrencer les États-Unis s’ils obtiennent ce qu’ils veulent. On va perdre des jobs, on va se faire manger », lance David Bergeron-Cyr, président de la FC–CSN. Ce dernier fait valoir qu’une seule usine d’œufs de consommation aux États-Unis produit autant que le Québec au complet.

Le président de la FC–CSN fait aussi remarquer que le secteur des produits sous gestion de l’offre (lait, œufs, volaille) a déjà servi de monnaie d’échange pour conclure l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste et celui de l’Accord économique et commercial global avec l’Union européenne. En plus d’une perte d’emplois, les concessions canadiennes sur la gestion de l’offre feraient en sorte que l’on voit plus de produits américains sur nos tablettes d’épicerie sans que ceux-ci respectent les mêmes normes de qualité.

Au-delà des dernières pressions des États-Unis, David Bergeron-Cyr remarque que même le président Obama avait commencé à mettre en place une politique de relance manufacturière, notamment avec la préférence pour l’achat de produits du pays (Buy American). « Je n’ai pas l’impression que nos gouvernements ont fait grand-chose pour répliquer », ajoute David Bergeron-Cyr, qui rappelle que des usines ont déjà été délocalisées vers les États-Unis ou le seront prochainement (Glutino, biscuits Christie, BlueWater Seafood).

Dans tout cet enjeu, les secteurs manufacturier et agricole ont des intérêts communs, puisque les produits supplémentaires qui seraient importés remplaceraient des produits agricoles d’ici qui sont transformés localement. « On ramasse le lait tous les jours chez les producteurs et ils sont très inquiets », confirme Steeve Guay, président du STT de Nutrinor (CSN).

« La gestion de l’offre permet de maintenir des emplois de qualité, de faire des achats locaux dans toutes les régions et de mieux redistribuer la richesse », renchérit Alexandre Giguère, vice-président de la FIM–CSN, qui vient de l’usine de yogourt Aliments Ultima. Ce dernier a d’ailleurs participé à une manifestation à Ottawa le 19 septembre en compagnie des producteurs de lait du Québec et de l’Union des producteurs agricoles (UPA).

Perte d’un contrat de 750 millions de dollars
Les secteurs de l’acier et de l’aluminium sont à l’avant-plan de la guerre commerciale de Trump, composant avec des tarifs déjà en place de 25 % ou 10 %. « On a perdu un super beau contrat de 750 millions qui allait durer cinq ou six ans. Personne ne voulait payer les 25 % de tarif », explique Donat Thibault, président du STT de ADF (CSN) de Terrebonne. Une période de mise à pied et de temps partagé a suivi cette annonce en mars dernier. « J’ai vu des gars pleurer quand ils ont perdu leur job. Je n’avais jamais vu ça », raconte le président. Heureusement, 220 des 285 emplois ont été récupérés depuis.

En raison de la bonne tenue de l’économie, l’impact de ces tarifs n’est pas encore majeur à l’aluminerie Alcoa à Baie-Comeau. « C’est Alcoa qui absorbe les tarifs pour le moment. Ce qui nous inquiète à long terme, c’est qu’il y aura moins de profits et ça va être plus difficile de financer des projets à l’usine », fait valoir Michel Desbiens, président du Syndicat national des employé-es de l’aluminium de Baie-Comeau. Ce dernier se dit néanmoins rassuré, car pour le moment, il n’y a tout simplement « pas assez d’usines d’aluminium aux États-Unis ».

Une importante avancée pour les salarié-es de la Place Peel

À la suite de la signature de leur tout premier contrat de travail le 27 juin dernier, les salarié-es du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la Tour Cartier–CSN, section Place Peel, bénéficient désormais de conditions de travail grandement bonifiées par rapport à celles qu’elles et ils touchaient auparavant.

« À l’issue d’une négociation difficile, les membres de ce nouveau syndicat accrédité en novembre 2016 gagnent désormais un salaire horaire de 15,00 $ l’heure, ce qui tranche avec le salaire minimum qui leur était versé avant la signature de leur contrat de travail. Ils ont également reçu un montant forfaitaire de 1000 $ à la signature de la convention, qui contient désormais une assurance collective avec une couverture de soins dentaires », de souligner Michel Valiquette, trésorier de la Fédération du commerce–CSN.

« Soulignons également que les membres ont également obtenu un régime de retraite auquel l’employeur égale la cotisation de 1 % versée par les salarié-es. À ces gains s’ajoutent cinq jours de maladie, un congé mobile et l’obtention de quatre semaines de vacances après un cumul de 10 ans d’ancienneté, ce qui touche presque l’ensemble des membres de l’unité syndicale. Ce règlement démontre clairement qu’en se syndiquant, les travailleuses et les travailleurs améliorent leurs conditions de travail et, plus largement, leurs conditions de vie », de conclure monsieur Valiquette.

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la Tour Cartier–CSN, section Place Peel, compte six membres affiliés à la Fédération du commerce–CSN.

 

 

Que restera-t-il de nous dans quatre ans ?

Autant dans l’hôtellerie que dans le domaine du commerce de détail, dans le secteur des médias et dans celui des taxis, nous avons tous vu des multinationales aux dents longues attaquer sauvagement nos marchés sans respect pour nos réglementations, en plus de saccager en un claquement de doigts ce que nous avons mis des décennies à bâtir. Les experts nous disent que ce n’est qu’un début.

Bien que nos rivaux soient tous distincts (Airbnb, Expedia, Amazon, Google, Netflix, Facebook et Uber), aujourd’hui, nos industries souhaitent parler d’une seule voix pour poser une question cruciale aux candidats qui désirent gérer les destinées du Québec : que restera-t-il de nous dans quatre ans ?

Si rien n’est fait pour rétablir rapidement l’équité dans nos secteurs, il y a de fortes chances que certains d’entre nous deviennent considérablement affaiblis, voire agonisants.

À quelques exceptions près, la campagne électorale se déroule sans qu’on ait abordé de front un des principaux éléments perturbateurs des quatre dernières années, soit la montée vertigineuse d’entreprises étrangères dont les plateformes technologiques bouleversent un ensemble de secteurs, parfois pour le meilleur et souvent pour le pire.

Perte d’emplois et de revenus fiscaux

Pourtant, il y a urgence de discuter de ces transformations en raison des impacts majeurs qu’elles ont sur l’ensemble de notre économie, sur les travailleurs qui y œuvrent et sur la vie de l’ensemble de nos citoyens. Pensons à l’iniquité fiscale et aux pertes d’emplois qu’entraîne la montée en puissance de ces géants du web. Ces méga-entreprises américaines s’imposent déjà en étouffant nos industries locales tout en évitant de payer des impôts ici, au Québec, et en contournant les lois et règles qui encadrent nos industries.

Trop souvent, elles agissent comme si elles n’avaient aucune responsabilité dans nos localités et, finalement, elles apportent bien peu à l’économie québécoise, tout en concurrençant les acteurs locaux de façon inéquitable, au point de menacer leur survie. Déjà, les pertes sont énormes dans le milieu des médias, du taxi, de l’hébergement et du commerce au détail.

Ce sont des millions de dollars en impôts qui échappent au fisc québécois et canadien ainsi que des milliers d’emplois qui sont perdus sans que la classe politique démontre l’urgence de s’y attaquer.

Quelles sont donc les positions des partis sur ces questions ?

Nous devons adapter rapidement nos politiques, nos lois et nos règles afin que nos emplois, nos entreprises et notre économie ne soient pas les laissés-pour-compte des opportunités qu’offrent les technologies du numérique. Il est cependant évident que nos gouvernements ont un rôle prépondérant à jouer afin d’offrir un environnement de marché sain, équitable et favorable à l’épanouissement de nos communautés. Nous nous attendons à ce que nos dirigeants soient capables de saisir les enjeux de ces changements et soient aptes à distinguer les bonnes occasions des menaces réelles envers l’économie locale et la démocratie québécoise.

Cosignataires de la lettre : Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications (FNC-CSN); Abdallah Homsy, porte-parole du Regroupement des intermédiaires de taxi de Québec (RITQ) ; Marjolaine de Sa, directrice générale de l’Association hôtelière de la région de Québec (AHRQ) ; et Michel Valiquette, trésorier de la Fédération du commerce (FC-CSN)

Cap sur l’emploi, les services publics et l’environnement

Alors que la campagne électorale bat son plein, les porte-parole de la FTQ, de la CSN et de la CSQ ont tenu à interpeller les différents partis politiques sur la base des priorités mises de l’avant par les travailleuses et les travailleurs du Québec. Les défis en matière d’environnement, de développement économique, de financement de nos services publics et des conditions de travail des Québécoises et des Québécois figurent au centre de leurs préoccupations.

« Le développement économique du Québec fait face à de nombreux défis qui doivent être conjugués de façon cohérente, indique Daniel Boyer, président de la FTQ. La situation de l’emploi se porte plutôt bien, mais les problèmes de pénuries de main-d’œuvre menacent notre économie. Une politique proactive en matière de francisation et d’intégration au marché du travail des populations immigrantes est primordiale pour le maintien des emplois actuels et pour l’essor du Québec. Le prochain gouvernement devra également adopter les mesures nécessaires afin de nous sortir de l’industrie des hydrocarbures. Nous avons, au Québec, l’expertise et le savoir-faire nécessaires à cette transition énergétique, laquelle est urgente et devra être planifiée et mise en œuvre afin d’être juste pour les communautés et les travailleuses et les travailleurs. Pour ce faire, le prochain gouvernement devra soutenir ces derniers, notamment en matière de formation professionnelle. Il devra aussi s’engager, selon nous, à mettre en place un véritable régime d’assurance médicaments public et universel. »

L’amélioration des conditions de travail et de vie des travailleuses et des travailleurs québécois ne doit pas se résumer à un slogan électoral, estime le président de la CSN, Jacques Létourneau. « Tous les partis politiques semblent faire de la classe moyenne et des familles leur clientèle électorale privilégiée, souligne-t-il. Pourtant, au-delà de micromesures électoralistes ultra-ciblées, nous constatons un manque d’envergure flagrant de la part des partis. On parle très peu d’un salaire minimum qui permettrait à quelqu’un travaillant à temps plein de se sortir de la pauvreté. Pour nous, ça passe par le 15 $ l’heure. La conciliation famille-travail, ça ne peut se résumer qu’à un slogan : il nous faut des mesures concrètes afin de faciliter la vie des familles de la classe moyenne, particulièrement en termes d’horaires de travail et de prise de congé. Et que dire de la question environnementale? Il est désolant de constater, en 2018, à quel point l’environnement est le grand absent de la présente campagne. La lutte contre le réchauffement climatique passe entre autres par un plan de transport collectif cohérent pour l’ensemble de nos régions — et non pas en fonction des gains électoralistes de telle ou telle couronne de Montréal ou de Québec, laissant les autres régions du Québec sur l’accotement en matière de mobilité durable. »

D’autre part, les dirigeants des centrales syndicales réaffirment la nécessité d’un réinvestissement massif dans nos services publics. « Nous sortons d’une période d’austérité qui a mis à mal l’ensemble de la population québécoise, rappelle Sonia Éthier, présidente de la CSQ. Le prochain gouvernement du Québec devra assurer un financement stable de nos services publics. Afin de pallier le manque à gagner engendré par le sous-financement des dernières années, la croissance de ce financement devra être supérieure à celle des coûts de système. Les effets désastreux de la dynamique du financement en yo-yo, on les a constatés, particulièrement auprès de nos aînés et de nos jeunes ayant des difficultés d’apprentissage. Le personnel œuvrant dans les secteurs de l’éducation, de la santé, des services sociaux et des services éducatifs à la petite enfance réclame depuis des années un allégement de leur charge de travail et les ressources nécessaires afin d’assurer de bons services publics. Ça ne peut passer autrement que par l’embauche de personnel supplémentaire afin d’alléger les tâches des salarié-es du secteur public. Non seulement la situation financière du Québec le permet, mais d’autres revenus doivent être récupérés par le gouvernement, notamment par une politique proactive face aux paradis fiscaux. »

En plus de réitérer leur volonté de voir le mode de scrutin révisé afin de renforcer notre système démocratique, notamment par l’adoption d’un système proportionnel mixte, les porte-parole des centrales syndicales invitent les partis à s’engager à instaurer des mesures tangibles visant le soutien à la presse écrite, dans un contexte où les médias d’information vivent des moments particulièrement difficiles.

Les 30 et 31 août prochains, la négociation doit revenir sur le droit chemin

Sans convention collective depuis maintenant près d’un an, les syndiqué-es de la Caisse Desjardins de Rouyn-Noranda poursuivent leur travail afin que leur employeur opère un tournant à la reprise des pourparlers qui se fera en présence d’un conciliateur, les 30 et 31 août prochains. « Tout l’été, les membres ont massivement participé aux actions que nous avons organisées devant la Caisse populaire, malgré la période de vacances. Cela démontre clairement que l’offre qui nous a été faite le 14 mai dernier par l’employeur s’avère inacceptable », affirme Isabelle Frelas, présidente du STT de la Caisse populaire de Rouyn-Noranda (CSN). « Pour la grande majorité d’entre nous, les propositions salariales seraient de l’ordre de 0 à 1,5 % par année pour quatre ans. On est devant un manque évident de reconnaissance », ajoute la porte-parole du syndicat. Bien sûr, il reste encore quelques points à négocier, mais l’aspect financier s’avère un irritant majeur pour les membres.
De son côté, le président de la Fédération du commerce-CSN, David Bergeron-Cyr, s’explique mal comment un employeur comme Desjardins peut oser présenter une telle offre. « Nous observons Desjardins lors des négociations depuis quelques années et une constante se dégage : celle de vouloir octroyer le même salaire partout dans les caisses en prenant bien sûr le plus bas dénominateur possible, généralement le salaire des travailleuses et des travailleurs des caisses Desjardins non syndiquées. Ce genre d’orientation mis de l’avant par Desjardins doit être revu à très court terme », soutient-il.

Le dossier de la Caisse Desjardins de Rouyn-Noranda s’avère très important pour la CSN. « Ces travailleuses et travailleurs se donnent au quotidien de façon très professionnelle envers la clientèle pour que Desjardins demeure le chef de file au Québec dans le milieu financier. Ils doivent obtenir une juste reconnaissance pour demeurer productifs dans l’entreprise », indique Jacques Létourneau, président de la CSN. « Pas surprenant alors que pendant tout l’été, les membres du syndicat aient participé aux activités avec toute l’ardeur qu’on leur connaît. À ce que l’on sache, l’employeur Desjardins n’est pas une entreprise aux prises avec des problèmes financiers. Dans un contexte de pénurie de la main-d’œuvre, souhaitons qu’il entende raison les 30 et 31 août prochains à la table de négociation et qu’il agisse pour éviter l’exode de certains employé-es qui pourraient être tentés d’aller améliorer leur sort ailleurs », ajoute le président de la centrale syndicale.
Pour sa part, le président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue – Nord-du-Québec, Félix-Antoine Lafleur, qui a accompagné le syndicat tout l’été, avoue avoir vu cheminer le syndicat de belle façon. « À chaque activité, une grande partie des membres ont répondu présents, tant le matin avant d’entrer au travail, qu’à la pause du dîner. Cela démontre bien qu’ils souhaitent obtenir un contrat de travail négocié dans les meilleurs délais. Les syndicats CSN de la région et le conseil central vont poursuivre leur travail de solidarité pour que ces travailleuses et ces travailleurs obtiennent le respect qui leur est dû », conclut le porte-parole régional.

Les 30 et 31 août prochains, dans l’esprit des porte-parole de la CSN présents à Rouyn-Noranda, la négociation avec Desjardins doit revenir sur le droit chemin.

 

Des gains importants pour les employé-es de la Fromagerie Saint-Guillaume

Réunis en assemblée générale le 14 juillet dernier, les salarié-es de la Fromagerie Saint-Guillaume ont entériné à 96 % l’entente de principe survenue le 21 juin. La nouvelle convention collective prévoit des conditions de travail des plus compétitives avec ses comparables dans le domaine de la fabrication du fromage.

« Cette nouvelle convention collective nous permet d’envisager les cinq prochaines années avec positivisme. Nous nous assurons un enrichissement annuel, de meilleurs avantages sociaux et une progression salariale plus rapide pour les nouveaux employés qui arrivent dans l’entreprise », explique Mélanie Cloutier, présidente par intérim du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Fromagerie Saint-Guillaume (CSN).

Fruit d’une réelle concertation entre les parties, cette entente créera plus d’une vingtaine de postes supplémentaires d’employés réguliers et tous les travailleurs auront désormais accès à des congés de maladie et des congés mobiles. Aussi, les employé-es de la fromagerie toucheront des augmentations salariales de 2,5 % par année pour les cinq prochaines années, ce qui fait en sorte qu’au dernier échelon, ils seront rémunérés entre 19,42 $ et 25,34 $ l’heure, selon leur fonction. Les salariés obtiennent également une indexation des primes de soir et de nuit et peuvent maintenant acquérir des semaines de vacances supplémentaires à leur anniversaire d’embauche. Du côté de la conciliation travail-famille, des solutions sont mises de l’avant par les parties pour favoriser celle-ci, entre autres, une banque d’heures supplémentaires à reprendre.

Pour Loraine Dugas, vice-présidente du Conseil central du Cœur-du-Québec (CCCQ–CSN), cette nouvelle entente est une fois de plus la preuve que la présence d’un syndicat à l’intérieur d’une entreprise peut faire toute la différence pour les employé-es : « Le conseil central félicite les travailleuses et les travailleurs; ils peuvent être très fiers des résultats obtenus. Les membres du comité de négociation de la fromagerie ont fait un travail exemplaire. Des gains comme ceux réalisés par ce syndicat sont très intéressants pour le secteur. Aussi, dans le contexte de pénurie de main d’oeuvre qui sévit au Québec, il est important de saluer un employeur comme la Fromagerie Saint-Guillaume qui comprend qu’il a tout à gagner d’offrir des conditions de travail compétitives et attractives s’il veut garder ses employés et développer son entreprise ».

Une belle victoire qui s’inscrit dans la lutte pour le 15 $ l’heure

Réunis en assemblée générale hier après-midi, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Colabor, affilié à la Fédération du commerce (FC–CSN), ont voté à 88 % en faveur de l’entente de principe survenue le 10 juillet entre l’employeur et le syndicat.

Après six mois de négociation et une journée de grève, les travailleuses et les travailleurs de cette entreprise de distribution de produits alimentaires se sont dits très satisfaits de l’entente présentée. Parmi les gains obtenus, on trouve entre autres un important redressement salarial, une clause pour circonscrire davantage la sous-traitance dans l’entreprise et une bonification du régime de retraite. « Nous sommes fiers de ce que nous avons réalisé. C’est grâce à notre grande détermination et à notre mobilisation hors du commun que nous avons réussi à obtenir cette entente. Les membres étaient au rendez-vous à tous les moments clés de la négo », a lancé, Mario Bilodeau, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Colabor.

Avec l’entente adoptée hier, les salaires d’entrée des employé-es de Colabor passeront d’environ 12,50 $ à 16 $ l’heure, des augmentations qui sont en droite ligne avec la revendication de la CSN pour un salaire minimum à 15 $ l’heure. « À la Fédération du commerce, nous adhérons complètement à cette revendication pour un salaire minimum décent. Négocier un revenu qui permet aux travailleuses et aux travailleurs que nous représentons de vivre et non pas de simplement survivre, c’est la base du travail syndical », a ajouté David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du commerce (FC–CSN). Au Québec, le secteur du commerce de gros et de détail représente à lui seul près de 40 % des employés qui reçoivent le salaire minimum, soit 12 $ l’heure.

Dans le cadre de cette négociation, un travail conjoint a aussi été fait pour réorganiser les mouvements de main-d’œuvre, ce qui favorisera l’expansion de l’entreprise. Pour Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN), l’entente ratifiée hier représente une belle victoire pour la région. « Je tiens à féliciter tous les employé-es de Colabor. Des avancées comme celles-ci bénéficient à toute la Montérégie. De bonnes conditions de travail, ça attire les travailleuses et les travailleurs chez nous et, de meilleurs salaires, ça fait de l’argent réinjecté dans l’économie régionale; c’est gagnant-gagnant. D’ailleurs, la bonne santé économique des villes, États et pays qui ont augmenté considérablement le salaire minimum en est la preuve. »

Les salariés du magasin IGA de Baie-Comeau renouvellent leur convention collective

Réunis en assemblée générale le 3 juillet, les salariés du Syndicat des travailleurs et travailleuses de Sobey’s de Baie-Comeau (CSN) se sont prononcés en faveur de l’entente de principe conclue entre leur comité de négociation et leur employeur. L’entente, d’une durée de cinq (5) ans, comprend entre autres des augmentations de salaire de l’ordre de 11,5 %. Pour le régime de retraite, une bonification a été négociée, en effet, dès l’atteinte de 15 ans d’ancienneté, plutôt que 20, les salariés pourront cotiser à la hauteur de 3 % par année, alors qu’il fallait avoir 20 ans d’ancienneté auparavant pour atteindre ce taux de cotisation.

Pour les banques de congés de maladie, une augmentation du nombre d’heures a été négociée, passant de 44 heures à 56 heures pour les salariés à temps complet et de 20 à 24 heures pour les salariés à temps partiel. Il est à noter que la participation des salariés aux différentes assemblées générales durant la négociation a été excellente, de même que la qualité des débats qui y ont été tenus.

Dépôt de plus de 34 200 signatures à l’Assemblée nationale

Aujourd’hui, des représentantes et des représentants de la campagne Je signe pour la consigne/Verre : la fin du gaspillage étaient présents à l’Assemblée nationale lors du dépôt de la pétition réclamant la mise en application rapide d’un système de consigne sur toutes les bouteilles vendues à la Société des alcools du Québec. Marrainée par Manon Massé de Québec solidaire et déposée par Gabriel Nadeau-Dubois, la pétition a récolté plus de 34 200 signatures en seulement six mois de campagne, soit 15 273 sur le site de l’Assemblée nationale et près de 19 000 sur papier.

« L’appui massif de la population à cette revendication nous indique que collectivement, nous sommes sensibles au gaspillage du verre et que nous sommes prêts à faire cet effort minimal pour remédier à la problématique de l’enfouissement de cette matière pourtant recyclable à l’infini, de déclarer Pierre Patry, trésorier et responsable politique des questions environnementales de la Confédération des syndicats nationaux. Nous espérons que cette pétition se rendra en commission parlementaire afin que nous puissions enfin débattre de cet enjeu qui, jusqu’à tout récemment, a encore été évacué des priorités du gouvernement. Encore une fois, pour nous, la question est simple : il nous faut mettre fin au gaspillage du verre et la consigne à la SAQ demeure LA solution. »

Le 7 juin dernier, le Gouvernement du Québec confirmait des investissements de 16,2 M$ pour l’amélioration de la qualité dans les centres de tri et chez les recycleurs pour le papier et les plastiques seulement, laissant à nouveau la question du verre en suspens. Aucun système de consigne n’existe au Québec sur les bouteilles de vin et de spiritueux et les centres de tri peinent à traiter adéquatement le verre afin qu’on puisse lui donner une seconde vie. Le Québec et le Manitoba sont les seules provinces à ne pas avoir de consigne sur leurs bouteilles de vin et de spiritueux.

« La grande majorité du verre déposé au recyclage se retrouve encore dans les sites d’enfouissement. Au même moment, l’usine d’Owens Illinois acquiert du verre à fort prix dans le reste du Canada et aux États-Unis. Cette situation est totalement absurde, lance Dominic Lemieux, adjoint au directeur québécois des Métallos, dont le syndicat représente les travailleurs de l’usine de fabrication de verre Owens Illinois à Pointe-Saint-Charles. De plus, en utilisant davantage de verre recyclé dans nos recettes de fabrication de nouveau verre, nous pouvons réduire les émissions de GES liées au procédé et au transport du verre. »

Durant les six derniers mois, les actions menées par la CSN, par le SCFP-Québec FTQ et par les Métallos FTQ, ont induit un changement d’attitude récent de la part de la SAQ. Alors que celle-ci ne voulait tout simplement pas mettre en œuvre un tel système dans ses installations, le 25 mai dernier, la SAQ changeait de ton dans les médias à ce sujet et se disait désormais prête à se plier à la décision du gouvernement si celui-ci décidait d’instaurer une consigne sur toutes les bouteilles vendues dans ses magasins. Malgré ce changement de position de la part de la SAQ, le gouvernement et les partis politiques – hormis Québec solidaire –, tardent à prendre position en faveur de cette consigne.

« Nous savons que la SAQ dispose d’un réseau de distribution efficace et bien implanté dans toutes les régions du Québec. Les camions se rendent remplis de caisses de bouteilles dans plusieurs points de vente et de distribution pour ensuite revenir vides vers les entrepôts. On peut facilement penser à un système de consigne intelligent en tirant profit de l’extraordinaire réseau de distribution de la SAQ, d’expliquer Joel Latour, président du Syndicat des entrepôts de la SAQ–SCFP 3535. En ce sens, nos trois organisations syndicales invitent les parlementaires à agir rapidement puisque la SAQ se dit désormais prête à se plier aux règles qui seraient fixées par le gouvernement. »

À l’approche des élections provinciales, les députés auront bientôt l’occasion de s’engager à mettre en place un système de consigne sur les bouteilles de vin et de spiritueux digne de ce nom, pour enfin mettre un terme au scandale du verre.

Source :

Confédération des syndicats nationaux (CSN)

Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-Québec FTQ)

Syndicat des Métallos (FTQ)

 

Ma Caisse.Mon Syndicat

La Fédération du commerce (FC–CSN) amorce une vaste opération de négociation de conventions collectives pour ses membres dans les caisses Desjardins. Durant plus d’un an, les différents syndicats entameront les discussions avec l’employeur. Comme chaque milieu est différent et que la réalité d’une caisse à l’autre n’est pas uniforme, l’option d’une négociation coordonnée ne semblait pas adaptée aux besoins. Cependant, après un sondage auprès des membres — qui a obtenu un très haut taux de réponse —, la FC–CSN a constaté que certains enjeux se recoupaient et qu’à plusieurs égards, l’opinion des membres sur leur travail et les problèmes vécus étaient similaires. La FC–CSN a donc choisi une voie alternative, soit l’organisation d’une campagne commune à toutes les caisses, mais que les syndicats pourront décliner selon leurs besoins.

C’est ainsi que la campagne « Ma caisse. » a vu le jour. Visant l’appropriation de leur milieu de travail par les membres, cette campagne répond du même coup au renforcement du sentiment d’appartenance par les membres à leur caisse locale, par opposition à la refonte de plus en plus centralisatrice du Mouvement Desjardins. Au cœur des revendications communes, on trouve des demandes axées sur la participation du syndicat à la prise de décision au sein des caisses et le développement d’outils permettant une meilleure défense des travailleuses et travailleurs au quotidien. L’autre axe privilégié par la FC–CSN concerne l’évaluation de rendement, une mécanique complexe, trop souvent arbitraire, qui influence directement le salaire des membres. Les syndicats demandent notamment d’avoir un mot à dire sur le résultat de ces évaluations. Le thème pourra aisément être modulé selon les besoins locaux avec, par exemple, « Ma caisse. Ma région » ou « Ma caisse. Mes solutions ». Plusieurs outils sont disponibles pour les syndicats membres afin qu’ils s’approprient le thème et qu’ils puissent s’identifier solidairement à la négociation de leur convention.  

Rejet des offres patronales et mandat de grève

Après plus de 7 mois de négociations conclus par une proposition finale de l’employeur, les membres du syndicat des travailleuses et travailleurs d’Aux VivresCSN se sont rassemblés en assemblée générale, mardi le 22 mai, afin de débattre de cette proposition et de se doter d’un mandat de grève à exercer au moment jugé opportun.

Avec un taux de participation record des membres, l’assemblée a rejeté l’offre patronale jugée décevante et s’est dotée d’un mandat de grève à l’unanimité. « Le message que nos membres lancent à l’employeur par ces deux résultats est sans équivoque. Nous devons retourner à la table de négociation afin de conclure une première convention collective à la hauteur de nos attentes » Érika Plante-Jean, présidente du STT d’Aux VivresCSN.

Le comité exécutif du syndicat a donc le mandat d’inviter ses membres à participer massivement aux moyens de pressions et au calendrier de grève qui sera annoncé prochainement. Il est temps que l’employeur réponde à l’insatisfaction générale.

À noter que le STT d’Aux VivresCSN a été accrédité en mai 2017 afin de représenter l’ensemble des travailleuses et travailleurs, à l’exception du personnel administratif, du restaurant situé rue Saint-Laurent à Montréal. Les principales revendications sont d’obtenir de meilleures conditions, tant au niveau du salaire que des conditions de vie au travail et à l’extérieur de celui-ci. « À la Fédération du CommerceCSN, nous travaillons activement avec les syndicats qui désirent améliorer leurs conditions de travail. Il est plus que temps qu’une première convention collective soit négociée et conclue rapidement avec ces travailleuses et travailleurs. » Michel Valiquette, trésorier de la Fédération du Commerce (FCCSN).

« Aux Vivres est un leader dans la restauration végane dans la région, qui se donne comme mission d’encourager une alimentation saine et qui se targue d’être respectueux tant au plan de l’environnement que dans ses relations avec les producteurs agricoles qui le fournissent. C’est du moins ce qu’il met de l’avant auprès de sa clientèle. C’est justement ce que veulent les travailleuses et les travailleurs : se faire respecter ! Et ça, ça passe entre autres par une bonne convention collective! » Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMMCSN).

À propos
Le STT d’Aux Vivres (FCCSN ) représente près de 70 travailleuses et travailleurs du restaurant rue St-Laurent, travaillant tant aux différents postes en cuisines qu’au service à la clientèle.

Opposition carrée aux restaurateurs

Pour la Fédération du commerce (FC–CSN), la position de l’Association des restaurateurs du Québec (ARQ) et des chef-fes signataires de la lettre ouverte publiée cette semaine est irresponsable et dévalorise complètement le travail des serveuses et des serveurs. Dans le cadre des consultations pour la modification de la Loi sur les normes du travail (LNT), le gouvernement doit maintenir sa position et continuer de refuser de modifier l’article 50.

« Les exemples mis de l’avant par les chefs sont loufoques. Ils se plaignent que la profession de cuisinier n’est pas reconnue à sa juste valeur, que le salaire est trop bas. Nous sommes bien d’accord avec eux que la tâche effectuée en cuisine mériterait bien plus, mais ce n’est pas en pigeant dans la poche des employé-es au service qu’on résoudra le problème, estime Michel Valiquette, trésorier à la FC–CSN. Il ne faut pas oublier que, dans la majorité des cas, les femmes et les hommes qui travaillent au service ont un salaire horaire bien moins élevé étant donné que leur travail comprend un pourboire. De plus, ils paient des impôts sur leur pourboire, qu’ils en aient effectivement reçu ou non. »

« Sans compter que nous déplacerons simplement le problème d’attraction et de rétention du personnel, poursuit Michel Valiquette. Le problème qui se vit actuellement dans les cuisines se transposera dans les salles à manger. Qui acceptera d’être payé 9,80 $ l’heure, sous prétexte qu’on lui verse un pourboire, alors qu’on vient chercher ce pourboire gagné directement dans sa poche pour le redistribuer selon la volonté ou l’humeur du gestionnaire en place? Les chefs se plaignent du climat malsain dans leurs établissements, ce n’est certainement pas cette approche qui améliorera la situation. Et qu’adviendrait-il des employé-es des cuisines, seraient-ils maintenant considérés comme travailleuses et travailleurs à pourboire? Les restaurateurs sont clairs à savoir qu’ils n’augmenteront pas le taux horaire du personnel de service pour compenser leurs pertes, mais que comptent-ils faire avec les autres salarié-es de leur établissement? »

« C’est d’autant plus surprenant que, bien que les pourboires existent pratiquement depuis toujours au Québec, le fait d’aller soudainement piger dans ces sommes devient la solution à tous les maux des restaurateurs, se surprend Michel Valiquette. Ce sont des gestionnaires qui ont fait le choix d’être gestionnaire, leur travail est de trouver des solutions. Et pourtant, ce ne sont pas les solutions qui manquent. Au-delà des taux horaires qui mériteraient d’être revus à la hausse, on peut penser à une bonification des vacances pour ces salarié-es qui travaillent souvent sous pression et qui répondent constamment à une clientèle exigeante. On pourrait aussi regarder du côté des régimes de retraite afin de retenir la main-d’œuvre plus longtemps en protégeant leur avenir. Pour la conciliation famille-travail-études, il y aurait plusieurs avenues intéressantes. Les métiers de la restauration sont souvent très stressants, avec des horaires atypiques et des salaires qui ne permettent pas toujours de subvenir aisément aux besoins d’une famille. Il serait donc normal d’instaurer des pratiques comme le dévoilement des horaires au moins cinq jours à l’avance et le droit de refuser sans condition des heures supplémentaires au-delà de deux heures après les heures prévues. Si on ajoute à cela des assurances collectives adéquates, on commence à avoir un début de solution pour garder les jeunes travailleuses et travailleurs avec des familles. »

« On le voit bien, la position des restaurateurs ne peut se limiter à la simple approche du partage des pourboires, il faudrait alors réformer des pans entiers de la loi, ne serait-ce que pour maintenir les maigres protections prévues à la LNT pour les travailleuses et les travailleurs de la restauration. La FC–CSN partage la position de la CSN, le gouvernement ne doit pas modifier l’article 50 », conclut Michel Valiquette.

Une transaction qui ne devra pas se faire au détriment des travailleurs

Au lendemain de l’approbation du Bureau de la concurrence pour l’achat du Groupe Jean Coutu par Metro, pour la somme de 4,5 milliards de dollars, la Fédération du commerce (FC–CSN), qui représente des syndicats dans ces deux entreprises, tient à rappeler que les travailleurs ne devront pas faire les frais de cette transaction.

La FC–CSN, qui représente plus de 1200 travailleuses et travailleurs notamment dans les entrepôts de Jean Coutu et de Metro, entend garder un œil ouvert sur les opérations qui vont suivre, maintenant que la transaction est conclue. « Nous sommes heureux que cette transaction ait pu maintenir ces deux fleurons au Québec. Toutefois, cette vente ne devra pas uniquement être bénéfique aux actionnaires. Les travailleurs et travailleuses devront aussi y trouver leur compte », a conclu David Bergeron-Cyr.

À propos
La Fédération du commerce–CSN regroupe des femmes et des hommes partout au Québec, dans les secteurs du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme. La fédération compte près de 30 000 membres, regroupés au sein de 330 syndicats.

Les travailleuses et les travailleurs voient leurs conditions de travail améliorées

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de l’auberge du Lac Taureau-CSN de Saint-Michel-des-Saints a signé sa nouvelle convention collective en décembre dernier. La nouvelle convention, maintenant appliquée depuis quelques mois, porte ses fruits. Plusieurs travailleuses et travailleurs ont vu leur sécurité d’emploi s’accroître et leurs statuts d’emploi s’améliorer. Plusieurs salarié-es ont obtenu le statut de salarié-es réguliers. Concrètement, cela permet d’obtenir des avantages liés aux conditions de travail : horaires de travail, congé de maladie et, notamment, le régime de vacances annuelles.

« Les salaires ont été substantiellement haussés à l’auberge. De meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail permettent de ralentir le roulement de main d’œuvre et de garder le personnel en emploi. La main-d’œuvre est rare et précieuse actuellement sur le marché de l’emploi. C’est quelque chose de très positif de stabiliser le personnel et l’équipe de travail » précise Jean Laval, président du syndicat.

Surplombant le lac Taureau dans une zone forestière isolée, ce centre de villégiature rustique en bois rond est situé dans le Parc régional du Lac Taureau, dans Lanaudière. Un endroit ouvert à l’année, doté de bonnes tables dans deux restaurants.

« Saint-Michel-des-Saints a besoin de ses travailleuses et de ses travailleurs pour briller dans son secteur de prédilection, soit le tourisme et la villégiature. C’est une très bonne nouvelle pour la région », souligne Francine Ranger, présidente du Conseil central de Lanaudière-CSN.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de l’auberge du Lac Taureau (CSN) représente 100 membres et est affilié à la Fédération du commerce (FC–CSN) et au Conseil central de Lanaudière-CSN qui représente près de 12 000 membres répartis en plus de 81 syndicats sur son territoire.

LES EMPLOYÉS SYNDIQUÉS RENOUVELLENT LEUR CONTRAT DE TRAVAIL

Le 26 février dernier, les travailleuses et travailleurs de l’usine Coraltex de Berthier ont accepté dans une proportion de 73 % les termes de leur nouvelle convention collective.

À la fin de l’année 2017, un processus de vente de l’entreprise a été initié par le propriétaire actuel de Coraltex, engendrant du même coup une certaine vague d’incertitude auprès des travailleuses et travailleurs syndiqués.

« Une annonce de vente de l’entreprise à la veille de l’amorce de la négociation est toujours inquiétante. Dans notre situation, l’intérêt d’un futur acquéreur s’est manifesté rapidement. Dès l’annonce officielle de la vente, nous avons été mis en contact rapidement avec le futur propriétaire qui a su nous convaincre de ses intentions de ne pas retarder le processus de négociation » souligne monsieur Stéphane Lacoursière, président du syndicat.

En effet, le futur acquéreur, monsieur Andy Marotta, un acteur  bien connu du secteur du textile au Québec, a pris soin de rencontrer rapidement les représentants du syndicat afin de rassurer ceux-ci sur les perspectives futures de l’entreprise et le processus de négociation qui devait s’amorcer.

Ainsi, le renouvellement de la convention collective échue depuis le 31 décembre 2017 n’aura nécessité que deux journées de négociation.

« Le processus rapide aura permis d’inscrire des gains importants pour nos membres. La présence de l’ancien propriétaire et du nouvel acquéreur à la table des négociations est peu conventionnelle, mais a été profitable pour les parties » souligne monsieur Stéphane Lacoursière.

L’entente signée le 15 mars dernier aura, entre autres, permis aux syndiqués de resserrer les règles régissant les changements technologiques et l’ajout et la bonification de primes diverses.

D’une durée de trois ans, la nouvelle convention collective prévoit des augmentations générales annuelles des salaires de 2.5 % auxquelles s’ajoute l’équivalent en pourcentage de l’augmentation annuelle du salaire minimum, avec un maximum supplémentaire de 2 %. Ainsi, en 2018, l’augmentation générale des salaires sera de 4.5 %.

« C’est une entente très satisfaisante pour nos membres, elle permet de consolider nos emplois dans une perspective d’augmentation prévue de la capacité de production par le nouvel acquéreur » précise monsieur Stéphane Lacoursière.

En effet, le secteur du textile au Québec est un créneau manufacturier caractérisé par une forte compétition internationale. En plus de consolider les emplois, l’entente entre les parties permet aussi d’assurer l’avenir de la compagnie dans la région ce qui est extrêmement réjouissant pour les travailleuses et travailleurs concernés.

La conclusion du processus d’acquisition de l’entreprise devrait être confirmée sous peu. Les parties se sont engagées mutuellement à faire toutes les requêtes nécessaires auprès du Tribunal administratif du travail pour le transfert de l’accréditation chez le nouvel acquéreur.

La compagnie Coraltex œuvre dans le secteur de la teinture et de la finition de textiles. Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Coraltex–CSN représente près d’une trentaine de membres. Il est affilié à la Fédération du commerce de la CSN (FC) et au Conseil central de Lanaudière-CSN.

Verre : la fin du gaspillage, je signe pour la consigne

Les citoyens et citoyennes du Québec peuvent signer une pétition en ligne sur le site de l’Assemblée nationale du Québec pour réclamer une consigne sur les bouteilles de vin et spiritueux. La campagne Verre : la fin du gaspillage, je signe pour la consigne amorcée récemment prend un autre tournant avec le lancement de la pétition en ligne.

Initiée conjointement par la Confédération des syndicats nationaux (CSN), le Syndicat des Métallos (FTQ) et le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-Québec/FTQ), la pétition peut être signée sur le site web de l’Assemblée nationale.  Déjà en décembre, des militants des trois organisations syndicales ont amassé quelque 10 000 signatures, principalement en approchant des clients de la SAQ à l’entrée d’une vingtaine de succursales à travers le Québec.

« Ce qu’on propose, c’est que la SAQ organise la collecte des bouteilles à travers son vaste réseau grâce à une consigne. Les citoyens auraient droit à un crédit sur leur carte de fidélité de la SAQ (Inspire) pour chaque bouteille rapportée. Ces dernières seraient acheminées vers les centres de tri pour être triées par couleur et que le verre puisse y être conditionné pour un autre usage. Une part importante de ce verre, broyé sous forme de calcin pourrait entrer dans la composition de nouveau verre, notamment à l’usine de fabrication de verre d’Owens Illinois à Montréal », explique l’adjoint au directeur québécois des Métallos, Dominic Lemieux.

Pour l’heure, seulement 14 % du verre placé dans les bacs et les sacs de recyclage est effectivement recyclé. « C’est désolant lorsqu’on sait que 218 millions de bouteilles de vin et spiritueux sont vendues chaque année au Québec. Le laisser-faire a duré trop longtemps. Le Québec est une des seules provinces à ne pas avoir de consigne sur les bouteilles de verre. Pourtant, on sait que le système de consigne fonctionne bien : le taux de recyclage et de récupération des bouteilles de bière approche des 100 %. Le gouvernement et tous les partis politiques doivent agir rapidement pour instaurer une consigne », fait valoir Nathalie Arguin, secrétaire générale de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN).

Les trois organisations invitent la population à signer massivement la pétition pour que l’État québécois et plus spécifiquement la société d’État qui gère la vente et la distribution de l’alcool au Québec assument leurs responsabilités.

« Il y a de quoi être fiers de notre société d’État. Mais l’absence de consigne et les taux très bas de recyclage viennent jeter une sérieuse ombre au tableau. Un coup de barre s’impose. Les Québécois sont rendus là. Ils font déjà le geste de recycler et ils se sentent floués parce que ça ne fonctionne pas bien. On l’a entendu plusieurs fois quand on a fait signer la pétition aux portes des succursales, les clients n’attendent que le signal de départ pour ramener leurs bouteilles », croit le président de la section locale 3535 du SCFP-Québec, Joël Latour qui représente les travailleurs et travailleuses des centres de distribution de la SAQ.

La pétition sera en ligne jusqu’au 9 juin prochain.


Source : CSN, SCFP-Québec FTQ, Syndicat des Métallos (FTQ)

STT des stationnements de Montréal, section Hôtel Reine Elizabeth

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des stationnements de Montréal – CSN a été accrédité, le 9 février dernier, pour représenter :
« Tous les salariés occupant la fonction de valet (voiturier). »

Les travailleurs d’Indigo affectés à l’Hôtel Reine Elizabeth étaient jusqu’à maintenant représentés par les TUACS 501. Ils ont choisi de rejoindre la CSN pour sa combativité et pour la force du syndicat régional des stationnements de Montréal. Joindre les rangs de la CSN leur permettra de briser leur isolement, de discuter de leurs réalités et de partager l’information, augmentant ainsi leur rapport de force face à leur employeur.

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération du commerce, au Conseil central du Montréal métropolitain et bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.