Deux nouveaux règlements dans l’hôtellerie : la CSN souhaite un effet d’entraînement aux tables de négociation

Deux nouvelles ententes ont été entérinées mardi soir par des syndicats de l’hôtellerie affiliés à la CSN, laissant envisager une accélération des pourparlers et un règlement à venir dans d’autres hôtels du Québec, dans le cadre de la négociation coordonnée des syndicats de l’hôtellerie CSN, qui regroupent plus de 2 500 professionnel-les du secteur.

Les syndiqué-es des hôtels Comfort Inn de Dorval et de Pointe-Claire ont donc adopté en assemblée générale les termes d’une nouvelle entente. Ce règlement est basé sur celui intervenu la semaine dernière aux Suites Faubourg St-Laurent et prévoit notamment une progression salariale de 8 % sur quatre ans (1,5 %, 2 %, 2 % et 2,5 %), ainsi qu’une bonification du régime d’assurance et des clauses de protection du lien d’emploi.

« Ce sont des ententes satisfaisantes, car elles permettent de converser de bonnes conditions de travail dans un secteur marqué par une pénurie de main-d’œuvre, signale le trésorier et responsable du secteur Tourisme de la Fédération du commerce (FC–CSN), Michel Valiquette. Elles répondent à nos grands objectifs de départ : ne pas accepter de reculs et protéger le lien d’emploi. En ce sens, nous devons saluer l’ouverture des dirigeants des deux hôtels, qui ont saisi la pertinence de nos revendications dans le contexte difficile que nous vivons. Espérons maintenant que d’autres hôteliers, qui montrent encore peu d’empressement à régler, comprendront la nécessité de faire tout le nécessaire afin de conserver l’expertise ».

Le dirigeant syndical estime que l’absence de règlements à d’autres tables pourrait entraîner une intensification des moyens de pression un peu partout au Québec au cours des jours et des semaines à venir.

Le syndicat accepte l’entente de principe

Réunis ce matin en assemblée générale, les membres du Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction–CSN (STOVJ–CSN) ont accepté à 78 % l’entente de principe intervenue avec leur employeur le 29 août dernier lors d’un vote électronique tenu par scrutin secret.

« Nous avons donc accepté un nouveau contrat de travail d’une durée de six ans durant lequel nous toucherons des augmentations salariales de l’ordre de 26,4 %, dont 10 % la première année. En plus de ce 4,4 % d’augmentation moyenne par année, nous avons également obtenu un montant forfaitaire de 65 $ par année de service, par membre, de préciser Martin Maurice, président du STOVJ–CSN. Nous avons également obtenu un rehaussement de 50 % de la contribution de la part de l’employeur à nos assurances collectives pour la couverture familiale, ce qui pousse l’augmentation totale de la première année à 12,48 %. Le résultat du vote nous démontre que nos membres sont satisfaits des gains que nous avons obtenus. Nous avions fait le choix de négocier un enrichissement pour tous et c’est exactement ce que nous avons finalement obtenu. »

Rappelons que la majorité des membres du syndicat gagnaient seulement 1,13 $ l’heure de plus qu’en 2007, soit une augmentation moyenne annuelle de 0,08 $ l’heure en 14 ans. Un rattrapage salarial s’imposait, et ce, depuis longtemps.

« Le syndicat s’est encore battu contre les nombreuses demandes de reculs de l’employeur et les membres ont nettement amélioré l’ensemble de leurs conditions de travail. Entre autres, soulignons l’introduction d’un régime de retraite simplifié à la toute fin de la négociation avec une contribution de l’employeur d’un total de 1,5 % aux deux dernières années de la convention collective. Je salue la combativité et la ténacité du syndicat, qui s’est battu admirablement bien, allant chercher des gains qui reconnaissent enfin une part de la pénibilité de leur travail, de souligner Alexandre Laviolette, président de la Fédération du commerce–CSN. La lutte des travailleurs et des travailleuses de Vallée-Jonction, c’est aussi celle de tous les salarié-es des abattoirs du Québec, qui méritent des salaires qui reconnaissent leur dur labeur. La table est donc mise pour les négociations actuelles et à venir dans le secteur de l’abattage. »

« Le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches–CSN est fier d’avoir soutenu la lutte d’un syndicat qui a toujours dû aller au front afin d’obtenir le respect de l’employeur, de déclarer Barbara Poirier, présidente par intérim du CCQCA–CSN. Pour nous, c’est un soulagement, même si les membres ont vécu un autre long conflit difficile et souffrant, puisque les gains qu’ils ont obtenus sont à la hauteur de leurs attentes, qui étaient tout à fait légitimes. »

« Au nom de la CSN, je tiens à féliciter les membres du syndicat et son comité de négociation, qui ont mené à terme une négociation difficile et complexe. Au final, notre proposition de blitz de négociation constituait la réelle voie de passage et nous sommes fiers d’avoir atteint cet objectif. La machine de la CSN était à nouveau au rendez-vous et c’est la tête haute que les membres du syndicat de cette usine pourront retourner au travail », de conclure François Enault, vice-président de la CSN.

Le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction représente environ 1050 membres. Il est affilié à la Fédération du commerce–CSN, qui compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme. Le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches–CSN, fondé en 1918, regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la Capitale-Nationale et de la région de Chaudière-Appalaches. Il représente quelque 240 syndicats et près de 45 000 membres issus de tous les secteurs d’activité.

Nouvelle entente de principe entre le syndicat et Olymel

Une nouvelle entente de principe est intervenue ce dimanche 29 août 2021 entre le Syndicat des travailleurs de Olymel Vallée-Jonction–CSN (STOVJ) et Olymel à la suite du blitz de négociation débuté vendredi dernier. Le STOVJ convoquera rapidement ses membres en assemblée générale pour présenter cette nouvelle entente de principe. Aucune entrevue ne sera accordée à la suite de cette annonce, d’ici à l’issue du vote qui sera tenu à l’assemblée générale.

Le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction représente environ 1050 membres. Il est affilié à la Fédération du commerce–CSN, qui compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme. Le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN, fondé en 1918, regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la Capitale-Nationale et de la région de Chaudière-Appalaches. Il représente quelque 240 syndicats et près de 45 000 membres issus de tous les secteurs d’activité.

Grève dans deux grands hôtels : la pénurie de main-d’œuvre au cœur du conflit

Les employé-es de deux grands hôtels syndiqués avec la CSN ont entamé aujourd’hui un débrayage commun pour dénoncer des propositions patronales méprisantes qui risquent d’aggraver la pénurie de main-d’œuvre dans un secteur particulièrement à risque. Ces mouvements de grève interviennent alors que deux ententes de principe ont été conclues la veille dans des hôtels de la région montréalaise. La CSN appelle les grands hôteliers à s’inspirer des ententes déjà obtenues ailleurs pour mettre fin au litige.

Les syndiqué-es du Hilton à Québec, ainsi que ceux du DoubleTree à Montréal ont donc dénoncé les différentes offres patronales, considérées comme insultantes en raison de nombreux reculs, notamment sur le plan monétaire, proposés dans le contexte où le secteur hôtelier est particulièrement touché par un manque de main-d’œuvre de plus en plus criant.

Deux grèves et deux ententes
Ces propositions constituent une gifle pour les employé-es de ces deux grands hôtels lorsque comparées aux ententes de principe conclues jeudi aux Comfort Inn Dorval et Pointe-Claire pour lesquelles aucun recul des conditions de travail n’est prévu. Celles-ci prévoient des augmentations salariales annuelles de 1,5 %, 2 %, 2 % et 2,5 %, une bonification du régime d’assurance et une réintégration des employé-es licenciés depuis le début de la pandémie. Ces ententes, basées sur celle survenue au Suite Faubourg la semaine dernière, seront soumises mardi aux syndiqué-es pour approbation.

Impacts de la pénurie de main-d’œuvre sur les syndiqué-es
Cette pénurie de main-d’œuvre dans le secteur hôtelier met énormément de pression sur les gens qui y travaillent, s’inquiète Michel Valiquette, trésorier et responsable du secteur Tourisme de la Fédération du commerce (FC–CSN). Il rappelle qu’au Québec, certains hôtels ont perdu près des deux tiers de leur personnel depuis le début de la pandémie et que cette tendance met en péril le maintien des activités et la qualité de vie des employé-es. Il y a donc urgence d’améliorer les conditions de travail et non l’inverse.

« Ce que je constate actuellement, ce sont des gens surmenés qui doivent mettre les bouchées doubles par manque de personnel. Le retour au travail a été pénible pour plusieurs, qui doivent faire de plus en plus d’heures supplémentaires, souligne-t-il. Ce n’est plus agréable pour personne de travailler dans ces conditions. Les employeurs se disent conscients de la situation, mais envoient des signaux contradictoires aux tables de négociation. D’un côté, ils affirment vouloir retenir le personnel à tout prix, mais d’un autre, ils cherchent à sabrer les conditions de travail tout en offrant des hausses de salaire ridicules qui sont loin de couvrir l’inflation. Les employeurs doivent comprendre que s’ils veulent garder leurs employé-es, ils doivent faire preuve de cohérence. »

Des reculs salariaux insultants
Dans la Vieille Capitale, le trésorier du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), Louis Hamel, a tenu à dénoncer les hausses de salaire faméliques proposées par l’hôtel Hilton, ainsi que les baisses de contribution de l’employeur au régime de retraite et d’assurance collective, en plus des reculs sur le plan des jours fériés et des congés de maladie. Il a rappelé que la CSN a annoncé dès le départ que ses membres n’accepteront pas de reculs sur le plan monétaire.

« Au Hilton, on propose deux ans de gels de salaires, suivis de deux augmentations de 1 % par année, a-t-il mentionné. Ce n’est pas nécessaire d’être très fort en calcul pour comprendre qu’on vous demande de vous appauvrir, alors que les premières ententes obtenues dans le secteur de l’hôtellerie permettent de conserver le pouvoir d’achat des salarié-es et n’offrent aucun recul à leurs conditions de travail. Ils ne démontrent aucune réelle volonté d’en arriver à un règlement et c’est ce qui pousse nos membres vers la grève. »

Au DoubleTree (anciennement Hyatt Regency), au cœur du Quartier des spectacles, l’employeur souhaite pour sa part abolir de nombreux postes, limiter les congés et obtenir des reculs sur le plan salarial, tout en refusant d’alléger la charge des préposées aux chambres, qui sont sujettes aux blessures et à l’épuisement. Ce refus de reconnaître le problème de surcharge relève du mépris envers celles qui effectuent ce travail difficile et comporte un risque pour la santé des travailleuses.

Les syndiqué-es se dotent d’un mandat pour une grève générale illimitée

Les employé-es de la Coopérative funéraire des Deux Rives réunis en assemblée générale ont adopté à 92,7 % un mandat de grève générale illimitée à utiliser au moment jugé opportun visant à accélérer les pourparlers, alors que la convention collective est échue depuis plus d’un an. Ce vote de grève fait suite à une récente série de 15 jours de grève.

Malgré deux rencontres de négociation tenues cette semaine, les syndiqué-es ont jugé que les avancées aux tables ne démontraient pas une volonté réelle de s’attaquer aux problèmes touchant l’organisation du travail et la santé psychologique des 110 salarié-es. Seule une intensification des moyens de pression permettrait, selon eux, de forcer l’employeur à accepter un ensemble de solutions.

La dégradation des conditions de travail et la rémunération peu attractive ont entraîné au cours des derniers mois un roulement de personnel qui alourdit le fardeau de travail des employé-es, qui sont de plus en plus aux prises avec des problèmes de détresse psychologique.

Alors que l’un des rôles des employé-es est de soutenir des familles endeuillées, ils sont eux-mêmes en grande détresse et estiment ne plus pouvoir jouer leur rôle convenablement en raison de moyens insuffisants, de responsabilités en constante augmentation et d’une organisation du travail déficiente. L’intensification des moyens de pression découle de cette réalité.

La mission des centres funéraires compromise
Le secrétaire général du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), François Proulx-Duperré, a tendu une perche à l’employeur à l’issue de ce vote de grève. « L’épuisement de nos membres exige des gestes concrets rapidement, car il y a urgence à régler ces problèmes. Le vote d’aujourd’hui traduit une forme d’exaspération et la direction se doit d’en comprendre le sens. Les nombreux départs précipités des employé-es devraient constituer un signal d’alarme, mais la direction s’entête dans la confrontation et le déni, ce qui fait souffrir tout le monde, y compris les familles. La mission même des centres funéraires est actuellement compromise », a-t-il ajouté.

Le syndicat d’Olymel privilégie la négociation à l’arbitrage 

À la suite de la rencontre avec le ministre du Travail Jean Boulet tenue ce matin à son bureau, le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction–CSN (STOVJ) demande à ce que Jean Poirier, le médiateur spécial nommé par le ministre, puisse lancer un blitz de négociations dès que possible.

« Pour notre part, nous privilégions la négociation parce que sommes toujours convaincus qu’une entente de principe négociée est encore à notre portée, et ce, dans un délai rapide. Malgré ce que pense Jean Boulet, les parties ne sont pas si loin l’une de l’autre, de déclarer Martin Maurice, président du STOVJ. Nous avons donc précisé au ministre du Travail que nous refusons l’arbitrage parce que nous savons que nos membres ne voudront assurément pas d’un règlement imposé par un arbitre après avoir passé près de quatre mois en grève ».

Le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction représente environ 1050 membres. Il est affilié à la Fédération du commerce–CSN, qui compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme. Le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN, fondé en 1918, regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la Capitale-Nationale et de la région de Chaudière-Appalaches. Il représente quelque 240 syndicats et près de 45 000 membres issus de tous les secteurs d’activité.

Encore des menaces d’Olymel en pleine médiation

Alors qu’Olymel décide de menacer 500 travailleuses et travailleurs de son abattoir à Vallée-Jonction en plein contexte de rareté de main-d’œuvre, le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction–CSN (STOVJ) croit toujours qu’une entente négociée est possible.

« Ce n’est pas la première fois qu’Olymel décide de menacer ses salarié-es de fermeture et tente de diviser les membres du syndicat en faisant craindre des abolitions de postes. Ça fait plus de 50 ans que les employeurs des abattoirs utilisent ces stratégies méprisantes pour leur main-d’œuvre. Pour notre part, après avoir consulté nos membres lors de notre assemblée du 17 août dernier, assemblée durant laquelle 57 % de nos membres ont jugé que l’entente déposée n’était pas à la hauteur de leurs attentes, nous nous sommes présentés devant le médiateur spécial avec l’intention de négocier de bonne foi une nouvelle entente, de souligner Martin Maurice, président du STOVJ. Nous sommes donc toujours disposés à nous présenter à la table de négociation afin d’en arriver à une entente négociée. »

Un rappel

« En 2007, les salarié-es de Vallée-Jonction se sont fait imposer une baisse totale de près de 40 % de leurs revenus sous la menace de la fermeture totale de l’usine. Répétons-le encore : en 14 ans, de 2007 à 2021, les plus bas salariés de notre usine ont vu leur salaire de base augmenter d’un maigre 1,13 $ l’heure, soit environ 0,08 $ par année, de marteler le président du syndicat. Or, pour tous les salarié-es qui reçoivent ce mépris en plein visage depuis tant d’années, il est clair que les tactiques et l’attitude d’Olymel ne règleront pas son grave problème d’attraction et de rétention de sa main-d’œuvre, tout en menaçant de manière durable la paix industrielle nécessaire au bon déroulement de ses activités. Si les éleveurs de porc cherchent le vrai responsable de la situation actuelle, c’est bien du côté de la haute direction d’Olymel qu’il faut regarder et, surtout, demander des comptes. Pire encore, contre toute logique, en abolissant son quart de travail de soir, Olymel peinera à rattraper les porcs en attente qui s’accumulent depuis le début du conflit de travail. Ils ont beau vouloir mettre la responsabilité des porcs qui pourraient être euthanasiés sur le dos du syndicat, c’est Olymel qui signe les contrats avec les éleveurs, qui gère ses approvisionnements et qui doit aussi s’entendre avec ses salarié-es. Sur la place publique, Olymel semble se préoccuper plus du sort des porcs que de celui de ses propres salarié-es. Imaginez comment ceux-ci se sentent actuellement. »

Qui a réellement échoué?

« Au contraire de ce que la haute direction d’Olymel a avancé, ce n’est pas le syndicat qui a échoué dans sa stratégie. Notre comité de négociation a tenté de leur faire entendre raison, de travailler à consolider les conditions de travail afin d’attirer et, surtout, de garder la main-d’œuvre dont ils ont grandement besoin. Ajoutons que dans le contexte actuel de rareté de la main-d’œuvre, un grand nombre de travailleuses et de travailleurs à Vallée-Jonction ont déjà plusieurs autres emplois beaucoup moins pénibles qui s’ouvrent à elles et à eux. Si les éleveurs de porcs pensent qu’Olymel travaille actuellement dans leur intérêt, ils se trompent amèrement », de conclure monsieur Maurice.

Le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction représente environ 1050 membres. Il est affilié à la Fédération du commerce–CSN, qui compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme. Le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches–CSN, fondé en 1918, regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la capitale nationale et de la région de Chaudière-Appalaches. Il représente quelque 240 syndicats et près de 45 000 membres issus de tous les secteurs d’activité.

Hôtellerie : un mouvement de grève qui prend de l’ampleur au Québec

Exaspérés par la lenteur des négociations, les employé-es de l’hôtel Delta Sherbrooke ont déclenché une première grève ce matin dès 7 h, à la suite du débrayage exercé au Delta Québec la veille. Le mouvement de moyens de pression lourds prend de l’ampleur et d’autres débrayages sont à prévoir au cours des prochains jours un peu partout au Québec en raison de pourparlers qui traînent en longueur dans plusieurs hôtels.

Les employé-es du Delta Québec se sont dotés jeudi d’un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée (adopté à 98 %). Mercredi, les employé-es de l’hôtel Quality de Sherbrooke ont adopté à l’unanimité un mandat de grève de 72 heures à exercer au moment jugé opportun. Une dizaine de syndicats dispose maintenant d’une telle banque de journées de grève.

Delta Sherbrooke et Québec sur la sellette
Le trésorier et responsable du secteur Tourisme de la Fédération du commerce (FC–CSN), Michel Valiquette, a semoncé les dirigeants de l’hôtel Delta à Sherbrooke, qui ne semblent pas prendre au sérieux la détermination de ses employé-es à améliorer leurs conditions de travail. « Nous ne sentons aucune volonté de la part de l’employeur dans ce dossier. Il propose également de nombreux reculs alors que nous avons été très clairs depuis le début : les syndiqué-es n’accepteront pas de reculs sur les conditions de travail. De notre côté, nous sommes prêts à régler. Souhaitons que le Delta démontre la même volonté rapidement. » Michel Valiquette a souligné que les mêmes tactiques sont utilisées au Delta Québec pour étirer la négociation.

Déjà une première entente prometteuse dans le secteur de l’hôtellerie
Le représentant de la FC–CSN a également rappelé qu’une première entente a déjà eu lieu ce mercredi avec la centrale syndicale dans le secteur hôtelier (Suites Faubourg St-Laurent) et il souhaite qu’elle puisse inspirer d’autres employeurs comme l’hôtel Delta. Cette entente prévoit notamment des augmentations salariales de 1,5 %, 2 %, 2 % et 2,5 % chaque année, une bonification du régime d’assurance et des clauses de protection du lien d’emploi qui permettent une réintégration des employé-es licenciés depuis le début de la pandémie. Outre les augmentations salariales et le refus des reculs sur les conditions de travail, les enjeux de la négociation à l’hôtel Delta Sherbrooke sont la réduction de la charge de travail pour les préposées aux chambres et le règlement d’un litige au sujet des congés de maladie.

Le président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie–CSN, Denis Beaudin, a aussi tenu à rappeler le Delta Sherbrooke à l’ordre alors que d’autres employeurs ont démontré davantage de bonne volonté jusqu’à maintenant. « Ce n’est pas sorcier : nos demandes sont pourtant très raisonnables, mais l’employeur doit aussi comprendre qu’on ne peut attirer et retenir la main-d’œuvre dans un contexte de pénurie d’emplois avec des restes de table. »

Un premier règlement pour la CSN dans le secteur de l’hôtellerie

Alors que les moyens de pression s’intensifient dans plusieurs hôtels du Québec, une première entente de principe a été adoptée mercredi soir dans le cadre de la négociation coordonnée des syndicats de l’hôtellerie CSN, qui regroupe plus de 2 500 professionnel-les de l’hôtellerie au Québec.

Réunis en assemblée générale, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Suites Faubourg St-Laurent–CSN ont adopté à l’unanimité l’entente qui prévoit notamment des augmentations salariales satisfaisantes dans le contexte actuel, ainsi qu’une bonification du régime d’assurance et des clauses de protection du lien d’emploi qui permettent une réintégration des employé-es licenciés depuis mars 2020 en raison des difficultés du secteur depuis le début de la pandémie. Cette clause sera applicable jusqu’au 30 juin 2024, date d’échéance de la convention collective.

L’entente prévoit donc une progression salariale de 1,5 % (rétroactif), 2 %, 2 % et 2,5 % chaque année.

Attraction et rétention de la main-d’œuvre
Le trésorier et responsable du secteur Tourisme de la Fédération du commerce (FC–CSN), Michel Valiquette, s’est dit très satisfait de l’entente et salue l’ouverture de l’employeur (Suites Faubourg St-Laurent) alors que certains hôteliers montrent encore peu d’empressement à régler, malgré les compromis adoptés par les différents syndicats jusqu’à maintenant. Il estime que l’amélioration des conditions de travail est un élément crucial qui permettra de favoriser l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre dans un contexte ou une pénurie touche durement ce secteur depuis quelques années.

« Nos vis-à-vis ont compris la nécessité d’investir dans une main-d’œuvre qualifiée et expérimentée et nous saluons leur ouverture, a-t-il souligné. Ça offre l’espoir que d’autres employeurs saisiront la main tendue afin d’éviter la perturbation de la saison touristique. »

Cependant, le leader syndical dénote encore un manque de volonté de la part de la partie patronale à plusieurs tables de négociation, ce qui explique que près d’une dizaine de syndicats ont adopté une première banque de grève de 72 heures au courant des derniers jours. « Certains employeurs s’entêtent même à demander des reculs sur les clauses de nature pécuniaire alors que nous avons été clairs depuis le début, à savoir que nous ne les accepterons pas. D’autres semblent vouloir tout simplement étirer la négociation. Mais nos membres sont déterminés et se mobilisent pour un règlement. Ils doivent entendre le message rapidement pour que tout le monde puisse profiter de la reprise des activités qui s’amorce. »

Le syndicat rejette l’entente de principe

Vallée-Jonction, le 17 août 2021 – Réunis ce soir en assemblée générale à l’Autodrome Chaudière, les membres du Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction–CSN (STOVJ–CSN) ont rejeté à 57 % l’entente de principe intervenue avec leur employeur dans la nuit du 13 août dernier lors d’un vote tenu par scrutin secret.

« Les membres ont décidé de rejeter l’entente de principe, la jugeant insatisfaisante, de préciser Martin Maurice, président du STOVJ–CSN. Nous allons donc aviser l’employeur et nous allons retourner à la table de négociation, toujours en présence du conciliateur. »

Le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction représente environ 1 050 membres. Il est affilié à la Fédération du commerce–CSN, qui compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme. Le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches–CSN, fondé en 1918, regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la Capitale-Nationale et de la région de Chaudière-Appalaches. Il représente quelque 240 syndicats et près de 45 000 membres issus de tous les secteurs d’activité.

Débrayage simultané à l’hôtel Delta et Hilton à Québec

Les employé-es des hôtels Delta et Hilton de Québec entament ce dimanche une journée de grève commune dans le cadre de la renégociation de leurs conventions collectives respectives, échues depuis plus d’un an.

Les membres des deux syndicats de Québec unissent donc leurs forces pour une première fois au cours de cette ronde de négociation dans l’hôtellerie. Alors que les membres du Syndicat des employé-es de l’Hôtel Delta Québec (FC–CSN) en seront à leur troisième journée de grève consécutive, les employé-es de l’hôtel concurrent du boulevard René-Lévesque sortent en grève pour la première fois aujourd’hui.

Les employé-es du Hilton et du Delta tiendront pour l’occasion une marche de solidarité pour souligner l’événement et pour marquer leur volonté d’améliorer leur sort, alors que les employeurs tentent de forcer des reculs sur le plan des conditions de travail. Cette approche de la part des hôteliers est jugée périlleuse par les représentants de la CSN alors qu’on assiste à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée et expérimentée dans le secteur.

Pour une reprise de la saison touristique qui profite à tous
La reprise de la saison touristique doit aussi profiter aux travailleuses et aux travailleurs, a insisté Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN). « L’un des enjeux majeurs de cette négociation est la réintégration des employé-es qui ont été sacrifiés par la pandémie. Les employeurs, qui ont tiré profit des différentes aides gouvernementales au cours des derniers mois, devraient avoir la décence d’assurer le maintien du lien d’emploi afin que tous les salarié-es qui le souhaitent puissent être réintégrés lorsque les activités auront pleinement repris. La relance, ça passe obligatoirement par les travailleurs et travailleuses », a-t-elle souligné.

Les deux syndicats, qui participent à la négociation coordonnée du secteur de l’hôtellerie au sein de la Fédération du commerce de la CSN (regroupant 26 syndicats) se sont entendus sur un ensemble de principes communs, rappelle Michel Valiquette, trésorier et responsable du secteur Tourisme de la Fédération du commerce (FC–CSN).

« Le refus d’accepter des reculs sur les clauses de nature pécuniaire est l’un de ces principes et nous avons été très clairs là-dessus à toutes les tables de négociation, a-t-il insisté. Est-ce que les employeurs du secteur proposent des reculs pour se donner un rapport de force ou pour étirer la négociation? Leur intention est difficile à saisir. Mais de notre côté, nous sommes en mode “règlement”. Nos demandes sont raisonnables, notre approche aux tables est constructive et nous avons déjà fait des compromis pour que tout le monde puisse profiter pleinement de la reprise des activités touristiques. Par contre, les débrayages d’aujourd’hui témoignent du fait que nos membres ne sentent pas cette même volonté chez les employeurs. C’est la raison pour laquelle nous augmentons la pression aujourd’hui. »

Outre le maintien des liens d’emploi et le refus des reculs sur le plan monétaire, la plateforme de demandes communes comprend notamment des améliorations aux régimes d’assurance collective et des augmentations salariales variant entre 2,1 % et 4 % par année.

Chacun des 26 syndicats affiliés à la CSN (plus de 2 500 professionnel-les de l’hôtellerie) a le mandat de négocier avec son employeur respectif l’ensemble des conditions de travail de ses membres.

D’autres moyens de pression à venir à l’échelle du Québec
Ces débrayages pourraient préfigurer une série d’actions similaire un peu partout au Québec. De nombreux syndicats affiliés à la CSN ont tout récemment adopté des mandats de grève de 72 heures à effectuer au moment jugé opportun.

Entente de principe intervenue entre le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction et Olymel

Une entente de principe est intervenue dans la nuit du 13 août entre le Syndicat des travailleurs de Olymel Vallée-Jonction (STOVJ) et Olymel. Le STOVJ convoquera ses membres en assemblée générale pour présenter l’entente de principe. Le temps que les parties révisent les textes, une date sera communiquée aux membres du syndicat dans les prochains jours. Dans ce contexte, le Syndicat n’accordera aucune entrevue d’ici là.

À propos

Le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction représente environ 1050 membres. Il est affilié à la Fédération du commerce-CSN, qui compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme.

Première journée de grève des syndiqué-es CSN dans l’hôtellerie

Les employé-es de certains hôtels de la région de Montréal et de Québec entament aujourd’hui leurs premières journées de grève dans le cadre de la renégociation de leurs conditions de travail.

Dès 9 h ce matin, les salarié-es du Hilton Laval ont débrayé, suivis de ceux du Delta Québec à 10 h. Ces débrayages visent à faire accélérer la négociation de leurs conventions collectives respectives qui sont échues depuis plus d’un an. D’autres journées de grève pourraient avoir lieu prochainement un peu partout au Québec dans le cadre de la négociation coordonnée du secteur de l’hôtellerie (CSN).

En compagnie des travailleuses et des travailleurs du Hilton Laval, le trésorier et responsable du secteur Tourisme de la Fédération du commerce (FC–CSN), Michel Valiquette, a réaffirmé la détermination de ses membres à en arriver à un règlement satisfaisant le plus tôt possible, mais constate un manque de volonté chez les employeurs du secteur. « Nous avons fait des compromis dans l’ensemble des tables de négociation, mais nous ne sentons pas d’empressement de leur part, a-t-il rappelé. Ces débrayages sont le signe de l’exaspération de nos membres et de leur intention d’améliorer leurs conditions de travail ».

Une pénurie de main-d’œuvre à endiguer
Les hôteliers sont nombreux à déplorer publiquement la pénurie de main-d’œuvre qualifiée et expérimentée dans le secteur, mais ils ne semblent toutefois pas pressés d’agir afin de régler la situation rapidement, déplore Michel Valiquette. « Les employeurs devraient comprendre que ces employé-es constituent une denrée rare et que l’amélioration des conditions de travail est la seule façon de les conserver. Pourtant, certains employeurs proposent même des reculs dans les conditions de travail, ce qui est un non-sens à nos yeux. Tout le monde gagne à mettre de l’eau dans son vin et à profiter de la reprise qui s’amorce dans le secteur hôtelier ».  

Le refus d’accepter des reculs sur les clauses de nature pécuniaire est d’ailleurs l’un des principes sur lequel se sont entendus les 26 syndicats participants à la négociation coordonnée du secteur de l’hôtellerie au sein de la Fédération du commerce de la CSN. Ceux-ci ont adhéré à une plateforme de demandes communes qui comprend quatre éléments principaux : une convention collective d’une durée de quatre ans; des améliorations aux régimes d’assurance collective; le maintien des liens d’emploi — et donc des droits de rappel et d’ancienneté — rétroactivement au 13 mars 2020; et des augmentations salariales raisonnables variant entre 2,1 % et 4 % par année.

La Cordée : des salarié-es syndiqués par amour du plein air

En septembre 2019, les 90 salarié-es des boutiques La Cordée de l’île de Montréal réalisaient une percée majeure dans le domaine du commerce de détail en devenant le premier syndicat québécois dans le secteur du sport et plein air. Deux ans plus tard, après un long parcours en montagnes russes, ils ont enfin une première convention collective en poche. Une entente marquée par les valeurs d’une jeune génération dont la portée pourrait inspirer l’ensemble du milieu syndical.

Les employé-es des deux boutiques de la rue Sainte-Catherine et du boulevard Saint-Laurent auront connu une aventure syndicale peu commune depuis leurs tout débuts. En février 2020, quelques mois après leur accréditation, les employé-es sont avisés que l’entreprise, en difficulté financière, s’est placée à l’abri de ses créanciers. Quelques semaines plus tard, les magasins subissent une fermeture forcée en raison de la pandémie. Puis, en août de la même année, La Cordée est rachetée par le groupe Mach, qui se spécialise dans l’immobilier, sans expérience aucune dans le domaine du plein air.

Malgré tout, ce groupe de syndiqué-es s’accroche et vient à bout d’un long marathon de négociations en conservant de précieux acquis et en obtenant des gains significatifs. Derrière cette détermination, il y a une lutte pour un principe fondamental : préserver la vocation de l’entreprise grâce notamment à un service de qualité s’appuyant sur l’expertise des employé-es.

Mais cette expertise découle d’une connaissance fine des produits, rendue possible par le maintien des rabais et de la location de matériel pour les employé-es, ainsi que la souplesse dans l’octroi des congés pour les projets d’aventure (ce qui permet de tester le matériel), nous rappelle Jeanne LaRoche. « C’était important pour nous de conserver ces acquis lors de la négociation, rappelle Jeanne, membre du comité de négociation et employée à la succursale du boulevard Saint-Laurent. Parce qu’à La Cordée, la qualité du service reste le cœur de la mission. On voulait s’assurer que, face à la vente en ligne qui augmente et la concurrence provenant de gros joueurs comme Décathlon, l’on puisse continuer de bien connaître nos produits pour se démarquer. »

Comme le secteur du commerce de détail est marqué par un roulement de personnel important, ce genre d’avantage comme les congés sans solde et les rabais pour les employé-es est non négligeable pour maintenir le personnel en place. « Dans ce secteur très compétitif, il aurait été facile de supprimer ce genre de chose », ajoute-t-elle.

Les syndiqué-es ont donc tenu leur bout et ont eu gain de cause pour inscrire ces pratiques de façon permanente dans la convention collective. « On tripe à faire ce travail-là et l’on veut que ça continue », lance-t-elle. C’est cette passion pour le plein air qui fait en sorte que de nombreux employés demeurent longtemps dans le giron de l’entreprise, et ce, malgré les salaires modestes. Ceux-ci ont tout de même été rehaussés dans l’ensemble, mais la militante syndicale souligne l’importance de la création d’une nouvelle échelle salariale qui reconnait davantage les années de services au sein de l’entreprise.

La reconnaissance de l’expertise
Au cœur de la démarche syndicale depuis les tout débuts, se trouve donc la question de la reconnaissance de l’expertise. « Ce sont des boutiques de quartier et l’on connaît nos clients. Mais on est aussi reconnus partout au Québec. Dans le domaine du ski, par exemple, des gens viennent de partout en province », rappelle-t-elle. « Avant d’être syndiqué-es, nous étions à risque de perdre cette expertise. Les produits vendus changeaient et les conseillères et conseillers sur les planchers avaient l’impression qu’ils n’étaient pas suffisamment consultés malgré leur connaissance du terrain. »

Pour des produits de qualité et écoresponsables
En s’affiliant avec la Fédération du commerce de la CSN, les employé-es ont donc voulu avoir leur mot à dire sur les produits offerts. D’une part, parce qu’ils sont bien au fait des tendances du marché et des feedbacks des clients, mais également parce qu’ils souhaitent s’assurer que les produits sont vraiment de qualité et durables, en cohérence avec l’image projetée par l’entreprise.

La récente convention collective permet de concrétiser ce souhait grâce à la création d’un comité paritaire sur les questions environnementales et l’offre de produits. Cette mesure novatrice dans le secteur du commerce du détail permettra de donner une voix aux employé-es afin de diminuer le suremballage notamment, une question qui tient à cœur aux travailleuses et des travailleurs préoccupés par les enjeux environnementaux.

Démocratie syndicale décentralisée
La participation à la naissance du syndicat était forte, rappelle Jeanne, mais il a fallu faire preuve de créativité afin de garder les troupes motivées à travers cette longue négociation de deux ans. Le syndicat a donc établi des structures démocratiques qui favorisaient la participation la plus large possible au sein d’un « Conseil des 16 », où siègent 16 syndiqué-es tenus informés du développement des négos et prêts à prendre le relai au sein du comité de négociation.

« Les membres du comité se sont montrés volontaires à céder leur place et tout le monde a participé à des degrés variables, souligne-t-elle. Ça a permis de faire émerger des voix créatives et de pourvoir des postes au comité de négociation. Nous avions le désir que tout le monde participe. »

Ce qui a aussi gardé ce groupe soudé malgré l’absence de contact en raison de la pandémie, « c’est le fait qu’on aime notre milieu de travail et que pour nous, ce n’est pas seulement une question de vente à tout prix. Parce que ce qu’on aime, c’est le plein air. D’avoir relevé le défi de la longueur de la négociation, du changement d’employeur et de la Covid a démontré à quel point on a été persévérants et qu’on tenait à nos objectifs. On a eu à affronter beaucoup de défis. »

Aujourd’hui, ce groupe d’employé-es visionnaires et insistants dans leur envie de faire partie de la solution peut être fier de ses gains. La longue attente en aura valu la peine. Nous leur devons aujourd’hui une fière chandelle. Espérons maintenant que leur initiative fasse des petits un peu partout.

La CSN manifeste contre Tidan Inc. et le Marriott Château Champlain

Une centaine de membres, militants et militantes de la CSN ont manifesté à Montréal samedi après-midi pour soutenir les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs du Marriott Château Champlain–CSN et leur présidente, Aida Gonçalves, congédiée sans raison par la direction de l’hôtel.

« C’est la solidarité qui fait la force de la CSN. Quand l’une des nôtres est victime d’une injustice, c’est tout le mouvement qui réagit, explique la vice-présidente de la CSN, Katia Lelièvre. C’est pour cette raison qu’il y a des militantes et des militants de tous les secteurs qui sont présents aujourd’hui. On se soutient tous et toutes entre nous. »

À la suite du congédiement de Mme Gonçalves, l’employeur lui a interdit d’accéder aux lieux de travail et a refusé de négocier en sa présence, jusqu’à ce que le Tribunal administratif du travail lui ordonne d’infirmer ces décisions.

« Il est totalement inacceptable que le Château Champlain et Tidan Inc. congédient aussi cavalièrement et injustement une employée qui travaille pour l’hôtel depuis plus de 30 ans, s’insurge Michel Valiquette, trésorier de la Fédération du commerce (FC–CSN). Il est encore plus ridicule qu’un employeur tente de s’approprier le droit de choisir qui représentera le syndicat à la table de négociation, mais j’imagine que nous ne devrions pas être surpris, venant d’une entreprise avec un aussi long historique antisyndical. »

Mme Gonçalves a d’abord été suspendue, puis congédiée, à la suite d’une activité de visibilité organisée par le syndicat le 8 juillet dernier dans le cadre des négociations en vue du renouvellement de leur convention collective. Durant l’évènement, la présidente et les membres du syndicat sont brièvement entrés dans le hall de l’hôtel pour manifester leur mécontentement envers leur employeur sans qu’aucun bris ou acte de vandalisme soit commis.

« Ce genre d’activité est couramment organisé durant les négociations. La réaction de l’employeur est complètement démesurée et s’apparente à de l’intimidation, déplore la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), Dominique Daigneault. Nous sommes ici aujourd’hui par solidarité avec Aida, mais aussi pour affirmer haut et fort le droit des travailleuses et des travailleurs de s’unir et de se mobiliser pour obtenir de meilleures conditions de travail. »

Les salarié-es de Molson Coors souhaitent être représentés par la CSN

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) a déposé le 3 août dernier une requête en accréditation au Tribunal administratif du travail (TAT) pour représenter plus de 400 salarié-es de Molson Coors. Ceux-ci sont présentement syndiqués depuis plus de trente ans avec le local 1999 des Teamsters.

« Des salarié-es sont venus nous voir, car ils sont confrontés à de nombreux enjeux au niveau de leurs conditions de travail. Pour y faire face, ils souhaitent plus de combativité et être mieux organisés. C’est pourquoi ils ont entamé une démarche de changement syndical. Nous avons bien sûr répondu présents », explique Alexandre Laviolette, président de la Fédération du commerce–CSN.

Les enjeux sont en effet nombreux : plus de 160 postes ont récemment été supprimés et l’entreprise a entamé le déménagement de ses activités vers la nouvelle usine de Saint-Hubert. Le processus de renouvellement de la convention collective débutera bientôt et les salarié-es auront des enjeux importants à faire valoir. Rappelons qu’en juin dernier, les camionneurs de l’entreprise ont spontanément débrayé, sans aviser leur syndicat, pour dénoncer le manque de camionneurs employés et les salaires trop peu élevés pour ces postes, réduisant le nombre de candidatures reçues. L’employeur demande donc à ses cadres d’effectuer le travail des salariés.

« Les travailleuses et travailleurs de Molson Coors méritent plus de respect. Et ils souhaitent surtout être mieux outillés pour faire face à tous ces défis. En se tournant vers la CSN, ils seront plus autonomes dans les négociations de leur convention collective. Et bien sûr, toute la machine CSN travaillera avec eux pour dynamiser leur vie syndicale et pour établir un meilleur rapport de force face à l’employeur », termine David Bergeron-Cyr, vice-président de la CSN.

Le processus juridique de changement syndical entamé au TAT suivra son cours et le résultat devrait être connu dans les prochaines semaines.

Olymel rejette un compromis salarial important proposé par le syndicat

Les dirigeants d’Olymel ayant rejeté une nouvelle proposition salariale déposée par les représentants syndicaux lors de la séance de conciliation d’aujourd’hui, le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction–CSN convoquera rapidement ses membres à une assemblée générale spéciale afin de faire l’état de la situation avec eux.

« Aujourd’hui, le syndicat s’est présenté en conciliation avec l’intention de faire l’ultime effort pour arriver à une entente raisonnable pour les travailleurs et reprendre l’abattage rapidement, » explique Martin Maurice, président du syndicat. « Olymel a non seulement refusé le compromis salarial, mais a ajouté l’insulte à l’injure en mentionnant qu’il regrettait d’avoir considéré la recommandation de l’équipe de conciliation. »

Dans le but d’arriver rapidement à une entente négociée entre les parties et prévenir l’abattage humanitaire des milliers de porcs en attente, le syndicat a soumis une offre de compromis en réduisant l’écart entre les parties par près de 60% afin que l’employeur saisisse la main tendue.

Par ailleurs, ayant pris acte que la quasi-totalité des travailleurs du quart de soir ne souhaite pas se voir imposer un horaire de quatre jours de dix heures et que cet élément compromet l’adoption d’une éventuelle entente de principe, le syndicat a proposé à l’employeur que ceux-ci puissent bénéficier d’un deuxième vote par scrutin secret pour l’approbation de cet horaire. Cette manœuvre éviterait au syndicat de tenir une autre assemblée dans l’éventualité d’un rejet de l’entente en raison l’horaire seulement, le tout dans le but d’épargner aux travailleurs et éleveurs d’attendre la tenue d’une autre instance pour la présentation d’une nouvelle entente de principe sans les modifications à l’horaire. 

L’assemblée générale spéciale convoquée par le syndicat aura comme objectif de présenter aux membres les détails de la dernière contre-proposition et pour tenir un vote à scrutin secret sur l’enjeu d’implanter un horaire de quatre jours de dix heures sur le quart de soir.

« L’employeur n’a pas déposé de nouvelle proposition depuis le 20 juillet alors que la partie syndicale a fait quatre contre-propositions pour arriver à une entente négociée et recommandée à ses membres. Si les dirigeants d’Olymel souhaitent faire débloquer les négociations, ils vont devoir faire eux aussi les efforts qui s’imposent en proposant des pistes de solutions plutôt que de simplement toujours rejeter les offres syndicales, » a conclu le président.

Grève à la Coopérative funéraire des Deux Rives : les syndiqué-es demandent l’intervention du conseil d’administration

Les 110 employé-es de la Coopérative funéraire des Deux Rives, qui enclencheront les premières journées d’un nouveau mandat de grève de 15 jours dès demain – et ce, jusqu’à lundi – interpellent le conseil d’administration de la coopérative afin de mettre fin aux tactiques dilatoires de la part de la direction.

Catherine Caron, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Coopérative funéraire des Deux Rives (CSN), estime que le mépris de l’employeur a assez duré. « Ça fait un peu plus d’un an que la convention collective est échue et la négociation est enclenchée depuis le printemps. Il n’y a toujours pas d’avancement à la table de négociation », a-t-elle rappelé.

« Nous avons été patients et nous avons proposé des solutions liées notamment à la santé psychologique au travail. L’un de nos rôles est de recevoir des familles endeuillées, de les soutenir, mais les employés sont eux-mêmes en grande détresse et ils ne peuvent plus jouer leur rôle convenablement auprès des familles. Il y a donc une urgence d’agir et la direction n’a pas saisi les nombreuses perches que nous lui avons tendues jusqu’à maintenant. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons intensifier nos moyens de pression et interpeller le conseil d’administration. » 

Des funérailles pourraient être annulées
Ces 15 jours de grève à exercer au moment opportun s’ajoutent aux cinq journées déjà exercées en juillet. Cette fois-ci, des funérailles pourraient être annulées, car les prochains débrayages auront lieu le week-end. Il s’agit d’une situation que les syndiqués ont cherché à éviter jusqu’à maintenant, mais les tactiques de l’employeur sont venues à bout de leur patience.

« Ce n’est pas de gaité de cœur qu’on en arrive là », estime pour sa part Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN). « L’employeur reste sur ses positions, les bras croisés, le sourire dans le coin, sans rien proposer. La direction n’a même pas daigné offrir une date de négociation dans le prochain mois invoquant les vacances. Pour nous, c’est de l’arrogance pure et simple et les gens le sentent. Ils sont exaspérés et n’en peuvent plus ».

De nombreuses demandes ont été ignorées jusqu’à maintenant pour modifier des conditions de travail nocives pour les employé-es. De nombreux départs précipités se sont accumulés dans les dernières semaines, en plus du nombre de congés de maladie qui augmente de façon inquiétante en raison de la détresse psychologique des salarié‑es. À cela s’ajoutent des conditions salariales en deçà de la moyenne du secteur, ce qui augmente le roulement de personnel et alourdit le fardeau de travail sur l’ensemble des travailleuses et des travailleurs.

Les syndiqué-es s’inquiètent également de l’impact du manque de personnel et de l’effritement des conditions d’exercice sur les familles endeuillées, car le temps alloué à l’accueil et au réconfort des familles s’est rétréci comme peau de chagrin, ce qui compromet la mission même d’un centre funéraire qui, de surcroit, est une coopérative.

Pour dénoncer cette situation, une action de visibilité aura lieu demain matin (jeudi, 10 h 30) devant le siège social de la coopérative.