La CSN vise à permettre aux Québécoises et aux Québécois de vivre dans une société plus verte, plus respectueuse et plus inclusive, ainsi que dans un milieu du travail sécuritaire et qui leur ressemble. C’est pourquoi elle porte les 19 revendications suivantes dans le cadre des élections provinciales.
Le Québec fait piètre figure en matière de financement en santé et en services sociaux, ainsi qu’en éducation et en enseignement supérieur. La pandémie a exposé au grand jour à quel point nos services publics sont en piteux état, après des décennies d’austérité et de coupes. Les travailleuses et travailleurs de la santé, de l’éducation et des services de garde éducatifs ont tenu ces réseaux à bout de bras, mais la détresse est majeure. Il faut un réengagement de l’État dans ces domaines.
Ça tombe bien, il est possible de réinvestir dans notre société sans s’endetter. Revoir les paliers d’imposition, lutter activement contre l’évitement fiscal et les paradis fiscaux et diminuer les déductions liées aux gains en capitaux sont des solutions concrètes et viables pour nous permettre de mieux financer nos institutions publiques. La CSN demande au gouvernement d’agir sans tarder.
On peut et on doit reprendre en main nos institutions publiques, alors que la privatisation arrive de toutes parts : CHSLD privés, centres médicaux spécialisés, agences de placement et sous-traitance. La facture des agences privées a grimpé en flèche au cours des dernières années et a accéléré la privatisation du réseau de la santé. Il est temps de redonner au secteur public les ressources qu’il mérite, afin d’attirer et de conserver la main-d’œuvre, pour offrir les meilleurs soins. La CSN exige du gouvernement un engagement clair à lutter activement contre la privatisation des services publics.
Le coût des assurances collectives augmente à un rythme bien supérieur aux salaires, en bonne partie à cause du coût des médicaments. L’actuel modèle hybride en vigueur au Québec, où coexistent des régimes privés et publics d’assurance, a entraîné une explosion des coûts et de profondes iniquités, faisant du Québec un des endroits où les médicaments coûtent le plus cher au monde ! Une réforme en faveur d’un régime d’assurance médicaments public et universel permettrait de mieux contrôler les coûts des médicaments au bénéfice de la santé et de la situation financière de la population. Cette réforme est réclamée par la CSN depuis trop longtemps déjà.
Les lésions actuellement indemnisées à la CNESST ne sont que la pointe de l’iceberg. Entre 2017 et 2020, les lésions acceptées attribuables à la violence ont bondi de 23,8 %, celles attribuables au stress de 48,6 % et celles liées au harcèlement psychologique et sexuel, de 414,0 %. Il est grand temps d’augmenter la prévention des maladies psychologiques reliées au travail en insistant sur les risques psychosociaux. La CSN demande que les mécanismes de prévention s’adressent à toutes les catégories d’emploi et répondra présente lorsque la loi sera revisitée.
Pour obtenir des résultats concrets en Santé et sécurité au travail, la CSN réclame que la Commission des normes de l’équité de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) compte sur un nombre suffisant d’inspectrices et d’inspecteurs, notamment en santé psychologique. Le manque d’effectif global de la CNESST en inspectorat risque de faire obstacle à des changements de culture dans plusieurs milieux de travail. Les ajouts de ressources annoncés ne sont pas suffisants pour l’ampleur de la tâche à effectuer.
Il est primordial d’étendre notre analyse des maladies professionnelles actuellement reconnues aux lésions psychologiques. L’épuisement professionnel est une réalité dont il faut aujourd’hui tenir compte.
Le salaire minimum actuel est à peine suffisant pour qu’une personne seule travaillant à temps plein puisse couvrir ses besoins de base, et il ne permet pas de sortir réellement de la pauvreté. Les secteurs de la restauration, de l’hébergement et du commerce de détail, qui cumulent les deux tiers des emplois au salaire minimum, sont parmi les plus touchés par les problèmes de main-d’œuvre.
Bien qu’ils représentaient seulement 19 % de l’emploi total au Québec à l’automne 2021, ils cumulaient 27 % des emplois qui sont à pourvoir à l’heure actuelle. Or, la moyenne des salaires offerts pour ces postes est de 15,55 $ l’heure, bien en deçà de la moyenne de 21,80 $ pour l’ensemble des postes vacants, et largement inférieure à la moyenne des salaires de l’emploi au Québec, qui se situe à 29,40 $.
18 $ l’heure, c’est un minimum !
Les employeurs québécois investissent peu en formation, et ce, malgré les bénéfices que cela leur rapporte : rétention accrue du personnel, qualité du service offert, meilleure performance, capacité d’innovation plus importante, etc. La pénurie de main-d’œuvre et le manque de formation vont s’envenimer si les employeurs n’investissent pas les ressources financières suffisantes pour améliorer le développement de compétences des travailleuses et des travailleurs.
La CSN demande que l’ensemble des employeurs québécois, et non seulement les grandes entreprises, soit tenu d’investir au moins 1 % de sa masse salariale en formation de la main-d’œuvre. Dans certains cas, ce budget de formation n’est pas réellement affecté au développement des compétences des travailleuses et des travailleurs.
Dans un contexte de la crise climatique où plusieurs emplois seront appelés à se transformer, il est indispensable que la formation de la main-d’œuvre devienne un élément prioritaire. Dans cette optique, les organisations syndicales doivent avoir une compétence partagée pour la gestion de ce financement pour s’assurer que les fonds sont réellement consacrés à la formation et au développement des compétences des travailleuses et des travailleurs.
En matière de développement économique, la CSN demande au gouvernement d’accompagner les entreprises pour encourager la relance. Il doit agir pour moderniser les secteurs clés de notre économie, dont le secteur manufacturier, réinvestir massivement en recherche et développement et mettre en place des politiques qui visent à accentuer les investissements dans nos industries. Des mesures additionnelles doivent être prises, notamment pour favoriser l’augmentation de la production de l’aluminium primaire ou pour encourager la diversification des produits dans le secteur forestier.
Moins d’une personne sur deux (46,8 %) possède la maîtrise de compétences lui permettant de lire en vue d’apprendre, de comprendre, d’agir ou d’intervenir en toute autonomie. Pourtant, les transformations technologiques liées au numérique rendent ces compétences encore plus importantes qu’auparavant. Il est prioritaire d’investir dans la réussite et la persévérance scolaire pour se donner collectivement tous les outils nécessaires afin de réussir.
La CSN demande d’élargir l’accès aux programmes de formation à temps partiel, tout en incluant un plus grand appui des employeurs pour la conciliation travail-étude. L’accès aux mesures d’aide permettant d’effectuer des formations de longue durée pour les chômeuses et chômeurs doit être simplifié. Les contraintes administratives actuelles sont trop complexes et limitent souvent l’accès.
Le plan d’économie verte actuel ne permettra pas d’atteindre les cibles de réduction de gaz à effet de serre (GES) que le Québec s’est données, et encore moins celles qui sont recommandées par la communauté scientifique. Ce plan doit être bonifié. Pour la CSN, il ne s’agit pas de renoncer de manière générale à la croissance économique, à la création d’emplois et à l’enrichissement collectif, mais plutôt de mettre en place des politiques budgétaires et réglementaires plus fortes qui font en sorte que notre modèle de développement ainsi que nos modes de production et de consommation soient profondément transformés.
L’ensemble des secteurs économiques de la société québécoise devra aussi contribuer en matière d’émissions de GES. Pour l’industrie, la bourse du carbone doit jouer un rôle essentiel, en plus de la réglementation industrielle, pour réduire les émissions et encourager les entreprises à investir dans des technologies moins polluantes, voire dans des technologies à zéro émission. Finalement, la CSN revendique que l’aménagement du territoire soit planifié de façon à réduire les émissions de GES. En conséquence, la densification du bâti, la diversification des modes de transport et l’augmentation de l’offre de transport collectif doivent faire partie des plans stratégiques d’aménagement durable du gouvernement le plus rapidement possible.
L’industrie forestière québécoise est un secteur prolifique et névralgique pour le développement économique du Québec. Elle permet de créer un grand nombre d’emplois de qualité. Néanmoins, pour assurer à ce secteur sa pleine vitalité et des emplois sur le long terme, il est grand temps de revoir notre gestion forestière.
Les décisions gouvernementales des dernières années ont appauvri les forêts, ce qui risque d’avoir des impacts sur les volumes récoltés, la qualité de la fibre et sur les emplois qui y sont rattachés. La CSN est inquiète pour les travailleurs, les travailleuses et les communautés qui dépendent d’une forêt en bonne santé. C’est pourquoi la CSN demande des changements concrets à la gestion des forêts qui seront bénéfiques pour l’environnement et les emplois.
L’industrie forestière québécoise est un secteur prolifique et névralgique pour le développement économique du Québec. Elle permet de créer un grand nombre d’emplois de qualité. Néanmoins, pour assurer à ce secteur sa pleine vitalité et des emplois sur le long terme, il est grand temps de revoir notre gestion forestière.
Les décisions gouvernementales des dernières années ont appauvri les forêts, ce qui risque d’avoir des impacts sur les volumes récoltés, la qualité de la fibre et sur les emplois qui y sont rattachés. La CSN est inquiète pour les travailleurs, les travailleuses et les communautés qui dépendent d’une forêt en bonne santé. C’est pourquoi la CSN demande des changements concrets à la gestion des forêts qui seront bénéfiques pour l’environnement et les emplois.
Plusieurs personnes au Québec sont malheureusement isolées du marché de l’emploi pour une multitude de raisons, et bon nombre d’organismes au Québec travaillent d’arrache-pied pour les aider à développer des compétences afin de favoriser leur intégration sur le marché du travail.
Malheureusement, comme bien d’autres organisations, une part substantielle de leur temps est consacrée à la recherche de financement, au détriment de leur mission principale. Il est urgent que le gouvernement augmente les fonds et modifie les formules de financement des organismes en employabilité pour leur permettre d’accomplir efficacement leur mission.
Pour une démocratie en santé, il est important que chacun se sente inclus, sans discrimination. Il est primordial de formaliser et de systématiser la production et la publication d’analyse différenciée (ADS+) visant à prévenir les discriminations systémiques relatives à tout nouveau projet de loi, règlement, politique ou programme. Ces analyses visent à identifier comment certaines personnes avec des facteurs identitaires tels que la classe sociale, le genre, l’appartenance ethnique, l’orientation sexuelle et bien d’autres éléments peuvent être affectées par l’élaboration d’un projet de loi, d’une politique publique, etc.
Il est grand temps que le gouvernement agisse en la matière et se dote d’outils sérieux pour que toutes et tous se sentent inclus dans notre société. C’est pourquoi la CSN exige que le gouvernement systématise l’utilisation des analyses différenciées.
Au cours des dix prochaines années, les jeunes qui intègrent le marché du travail ne combleront que 54 % des 1,4 million d’emplois à pourvoir. Dans ce contexte, l’immigration doit faire partie de la solution afin de pallier les besoins de main-d’œuvre à venir.
Néanmoins, un recours à la main-d’œuvre migrante temporaire n’est pas la solution à préconiser en toutes circonstances. Il est de plus en plus reconnu que ces travailleuses et travailleurs, en raison de leur statut migratoire fragile, sont placés en situation de vulnérabilité face à leur employeur. Ceux-ci sont trop souvent victimes de discrimination, voire de mauvais traitements. Par peur de représailles, ils craignent souvent d’exercer leurs droits. La CSN demande donc au gouvernement de prioriser l’immigration permanente tout en bonifiant les protections accordées aux travailleuses et aux travailleurs étrangers temporaires.
Le mode de scrutin actuellement utilisé au Québec et au Canada engendre souvent une très grande distorsion entre le pourcentage de votes enregistrés et le nombre de sièges gagnés par un parti. Plusieurs autres modes de scrutin dans le monde offrent des solutions pour permettre d’augmenter la représentativité du vote par les électrices et les électeurs, tout en s’assurant de garder une stabilité politique.
Des réflexions ont déjà eu lieu au Québec sur la question et un projet de loi a même été mis sur pied. Bien qu’il y ait eu des travaux et des engagements clairs de la part du gouvernement, le projet de réforme a été abandonné par celui-ci pour favoriser un maintien du mode de scrutin uninominal à un tour qui diminue l’impact de chaque vote et mine notre démocratie. La CSN exige que soit réintroduit immédiatement un projet de loi pour modifier notre système actuel et redonner un plus grand pouvoir aux électrices et aux électeurs.
Affaiblis par les géants du numérique qui accaparent les revenus publicitaires, les médias écrits ont durement été touchés par la crise de la COVID-19. En octobre 2019, le gouvernement a annoncé le Plan d’aide pour soutenir les médias écrits, étalant six mesures jusqu’en 2023-2024, dont le crédit d’impôt pour soutien à la presse d’information écrite. Leur rôle étant central dans notre démocratie, la CSN demande que soit reconduit le crédit d’impôt pour le soutien à la presse écrite afin d’assurer sa survie.
La culture est vitale pour la société québécoise. Elle est nécessaire à notre épanouissement individuel et collectif et contribue à l’affirmation de notre identité distinctive, comme société francophone en Amérique du Nord, tout en s’enrichissant de la diversité culturelle des membres de notre société. Malheureusement, les conditions des artistes sont déplorables et nettement sous la moyenne des autres travailleuses et travailleurs québécois. C’est pourquoi la CSN demande qu’une attention particulière soit accordée à la bonification du soutien à la culture afin de garantir la diversité des productions culturelles sur le territoire et s’assurer que les artistes puissent vivre convenablement de leur métier.
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable.
Elle est composée de près de 1 600 syndicats et regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec, mais également sur l’ensemble du territoire canadien.