Les travailleuses et les travailleurs des centres de la petite enfance de l’Estrie ont parlé haut et fort : lors de leur assemblée générale tenue le jeudi 25 novembre, plus de 97 % des membres ont mandaté leur syndicat de déclencher une grève générale illimitée au moment jugé opportun si le gouvernement maintenait sa position sur les enjeux de la négociation.
En plus d’un rattrapage salarial équitable pour tous les titres d’emploi présents dans un CPE, les travailleuses et les travailleurs revendiquent davantage de soutien pour les enfants à besoins particuliers, le respect des ratios d’enfants par éducatrice ainsi que des solutions concrètes pour lutter contre la surcharge de travail.
« Nos membres (à très forte majorité des femmes) étaient très choquées par les dernières offres patronales. Elles nous ont clairement indiqué qu’elles étaient prêtes à aller jusqu’au bout. La mobilisation et la solidarité exprimées lors de cette assemblée nous rendent particulièrement fières », déclare Lise Deschênes, présidente du STT des CPE de l’Estrie–CSN.
Ce mandat de grève générale illimité s’inscrit dans la continuité des moyens de pression exercés par les salarié·es qui ont épuisé, jusqu’à maintenant, une banque de dix journées de grèves discontinues.
Au niveau provincial, Stéphanie Vachon, responsable du secteur des CPE à la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN (FSSS–CSN), a annoncé ce matin en conférence de presse que l’ensemble des régions syndiquées à la CSN ont adopté le même mandat avec un taux moyen de 92 %. Elle a aussi précisé que la grève générale illimitée sera déclenchée ce mercredi 1er décembre si aucune avancée significative n’était faite d’ici là à la table de négociation.
« Nous constatons que ce gouvernement utilise constamment la même tactique, se désole Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie–CSN (CCSNE–CSN). Il pointe du doigt un groupe de travailleuses ou de travailleurs afin de créer sur ce groupe une pression médiatique, au lieu de s’asseoir avec les représentantes et les représentants pour trouver des solutions aux problèmes structurels des services offerts à la population. »
M. Beaudin tient à réitérer l’appui du CCSNE–CSN dans cette lutte historique que mènent les travailleuses et les travailleurs des CPE de l’Estrie. « Nous allons les soutenir jusqu’au bout. Leur combat touche non seulement leurs conditions de travail, mais aussi la pérennité du réseau de service de garde, qui constitue pourtant un maillon essentiel de la chaine économique québécoise. Ils et elles méritent le respect et la reconnaissance qui leur sont dûs, et nous serons à leurs côtés pour les réclamer », conclut M. Beaudin.