Les profs de l’ITAQ ont voté cinq jours de grève dans une proportion de 100 % en assemblée générale hier soir. Des écarts salariaux importants avec les cégeps nuisent grandement à l’attraction et à la rétention des professeur-es.
Les prochaines dates de négociation sont prévues les 26 et 27 mars. Si à ces dates l’employeur n’a pas assez avancé pour nous assurer un règlement avant la fin de la session, le syndicat sera obligé de prévoir la grève pour le pousser à enfin accélérer.
La convention collective du seul établissement collégial à se consacrer exclusivement au secteur agricole et agroalimentaire est échue depuis le 31 mars 2022 ! Une simple lettre d’entente avait permis d’étirer cette convention de 2020 à 2022 en augmentant seulement les salaires. Cela fait donc cinq ans que l’ensemble des conditions de travail n’ont pas fait l’objet d’une véritable négociation. Rappelons que l’ITAQ dispose de deux campus, un à Saint-Hyacinthe et un à La Pocatière.
« L’ITAQ n’est pas un collège de deuxième classe. Pourtant, la direction s’obstine à maintenir un écart important des conditions de travail avec les profs des autres cégeps qui enseignent dans certains cas les mêmes cours. Il est par ailleurs inadmissible que l’employeur ne soit toujours pas prêt à la table de négociation après tout ce temps », lance Patrick Fafard, président du syndicat. L’écart salarial entre la convention en vigueur à l’ITAQ et celle qui a cours dans les cégeps est de 15 %. Au dernier échelon, cela représente une différence de 13 076 $ par année. L’écart est encore plus grand en début de carrière, ce qui nuit au recrutement.
Ce dernier rappelle une particularité historique qui fait en sorte que l’ITAQ est sous la responsabilité du ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), André Lamontagne, plutôt que sous la responsabilité de la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry. « J’espère que le fait de dépendre du MAPAQ n’est pas un désavantage pour obtenir des conditions équitables qui vont permettre de conserver notre personnel et d’assurer la plus grande qualité d’enseignement possible à long terme », ajoute le président.
Culture différente à l’ITAQ
« Les représentantes et représentants de l’employeur ne semblent pas bien comprendre la réalité d’un établissement d’enseignement supérieur, notamment en ce qui concerne l’autonomie professionnelle des profs et la liberté académique. Il est grand temps de faire évoluer cette convention collective », déplore Léandre Lapointe, vice-président de la FNEEQ–CSN.
Régions agroalimentaires
« L’ITAQ est une institution majeure pour la Montérégie et son important secteur agroalimentaire. Les revendications de nos membres sont raisonnables et nous sommes pleinement solidaires avec eux, que la grève soit déclenchée ou non », affirme Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN. Le campus de La Pocatière a une valeur tout aussi importante dans le Bas-Saint-Laurent, et ce, avec une longue histoire en enseignement agricole.
À propos
Le Syndicat des professeur(e)s de l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec–CSN regroupe 150 membres répartis sur les campus de Saint-Hyacinthe et de La Pocatière.
La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) parle au nom de près de 85 % des profs de cégep et de 80 % des chargées et chargés de cours des universités québécoises. Elle regroupe quelque 40 000 membres dans 45 cégeps, 47 établissements privés et 12 universités. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.
Le Conseil central de la Montérégie–CSN représente plus de 31 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de quelque 205 syndicats provenant de toutes les fédérations de la CSN.