La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) se félicite que le gouvernement ait pris la décision de mettre fin à deux ententes avec des cliniques privées. En réintégrant ces services dans le secteur public, on fait le choix d’offrir des services de qualité à moindre coût.
Nous apprenions ce matin dans La Presse que le gouvernement Couillard a décidé de mettre fin aux ententes avec la clinique Rockland MD et l’Institut de l’œil des Laurentides. Ces ententes permettaient de faire des chirurgies d’un jour dans ces cliniques privées plutôt que dans les établissements publics qui leur sont liés. « Nous avions dénoncé cette brèche dans nos services publics lors de la signature de ces ententes. Nous sommes heureux d’apprendre que cette erreur ne durera pas plus longtemps. Cela permettra de consolider les équipes de travail à l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, notamment pour ce qui est des professionnelles en soins », explique Nadine Lambert, infirmière et vice-présidente de la FSSS-CSN.
« Lorsqu’on nous dit que ces ententes étaient avantageuses économiquement, on fait fausse route. C’est sans doute à cette conclusion qu’on est arrivé au gouvernement. Lorsqu’on nous dit que ça coûtait moins cher dans le privé, on oublie de calculer plusieurs coûts qui demeurent dans le public », poursuit Nadine Lambert. Par exemple, les bilans préparatoires, la stérilisation et la fourniture des instruments, la surveillance postopératoire, la gestion des complications, le secrétariat, l’administration et les prises de rendez-vous sont toutes des activités qui étaient réalisées par l’établissement public, ce qui générait des coûts qui n’étaient pas comptabilisés dans les évaluations. Rockland MD ne réalisait que la chirurgie elle-même. « Si on prend en compte tous les coûts, c’est nettement plus cher dans le privé. On peut arriver aux mêmes volumes de chirurgies dans le public, surtout si on nous laisse organiser les services autour des besoins des personnes », explique Nadine Lambert.
« Pour nous, le recours à des cliniques privées n’est pas la solution, puisque cela accentue la perte d’expertise du réseau public. En effet, lorsqu’on ouvre à la porte à ces cliniques privées, ce n’est pas que les patients qui se tournent vers le privé, mais aussi le personnel. En fin de compte, cela ne permet pas de réduire les listes d’attente. Pour la FSSS, la démonstration est loin d’être faite que cette entente a été profitable et on ne peut que saluer cette décision », poursuit Guy Laurion, vice-président de la FSSS-CSN.
« Nous suivrons de près les actions du nouveau gouvernement afin de nous assurer qu’il mette ses énergies à développer notre réseau public de santé et de services sociaux et non pas à diriger les fonds publics vers des cliniques privées. Nous invitons d’ailleurs le ministre Barrette à participer lundi prochain au Premier rendez-vous national sur l’avenir du système public de santé et de services sociaux, qui vise justement à mettre de l’avant des solutions pour améliorer l’accessibilité aux services dans notre réseau public », de conclure Guy Laurion.
À propos de la FSSS-CSN
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte près de 130 000 membres dans les secteurs public et privés. La FSSS est l’organisation syndicale la plus représentative dans le secteur de la santé et des services sociaux. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.