Une travailleuse du domaine de l’hôtellerie qui travaille actuellement dans une entreprise de la région, craint pour sa vie si elle se retrouve expulsée dans son pays d’origine, le Cameroun. Elle a demandé l’asile en 2019, mais ce fut refusé. Depuis, plusieurs procédures de nature juridique ont aussi échoué. Il est maintenant minuit moins une.
« C’est une situation inacceptable qu’on a là! », commence François Proulx-Duperré, secrétaire général au Conseil Central de Québec–Chaudière-Appalaches. « Une travailleuse, qui est chez nous depuis 2019, risque de perdre la vie à cause de son orientation sexuelle si on ne fait rien! C’est aberrant que l’homosexualité soit illégale à certains endroits dans le monde, mais on n’a pas d’emprise là-dessus, par contre, là où on peut faire quelque chose, c’est de s’assurer que cette personne-là puisse rester chez nous, au Canada. On est dans un pays qui met de l’avant la diversité sexuelle et de genre, on ne peut pas rester les bras croisés! » ajoute M. Proulx-Duperré.
La travailleuse en question est chez le même employeur depuis son arrivée en 2019. Elle a un dossier exemplaire et elle est reconnue pour ses grandes compétences. L’employeur souhaite d’ailleurs garder la personne à l’emploi à long terme. « C’est une Québécoise comme vous et moi. C’est important de réaliser ce qui se passe ici: si on ne fait rien et qu’elle retourne au Cameroun, elle risque de mourir à cause de qui elle est… elle a déjà failli y laisser sa peau avant d’arriver ici, c’est pour ça qu’elle a dû fuir son pays à la fin de 2018! », poursuit François Proulx-Duperré.
La situation au Cameroun
Malheureusement, au Cameroun, comme dans quelques pays encore, l’homosexualité est illégale et passible de 5 ans de prison. Plusieurs groupes de pression, médias et ONG dénoncent d’ailleurs régulièrement la situation.
« Le Canada et le Québec sont des sociétés progressistes en matière de droits LGBTQ+ et il est de notre devoir de protéger les personnes dont la vie est en péril en raison de leur orientation sexuelle. Les gens qui se retrouvent dans ce genre de situation peuvent compter sur le support de l’Alliance Arc-en-Ciel. », affirme Dave Tremblay, président du conseil d’administration de l’Alliance Arc-en-Ciel.
« Ç’a été difficile d’écouter le récit de cette femme. Arrêtée, battue par la police, incarcérée pour des périodes de 24 h, et tout ça à plusieurs reprises entre 2015 et 2018. On ne souhaite ça à personne, et souvent dans la vie, quand on entend des histoires comme celle-là, on se demande ce qu’on peut faire. Et bien là, on le sait ce qu’on peut faire, on peut lui sauver la vie, on peut la garder chez nous! », conclut Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN).
Le Conseil Central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) a déjà interpellé le ministère de l’Immigration et souhaite obtenir un retour rapide sur la situation.
À propos
Le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) compte 45 000 membres dans 240 syndicats de toutes provenances et la CSN compte pour sa part plus de 330 000 membres syndiqués provenant tant du secteur privé que public.