La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) déplore la fermeture annoncée de trois programmes techniques (bureautique, comptabilité et de gestion, gestion de commerce) par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES). Elle touchera des cégeps partout au Québec et pourrait avoir un effet particulièrement dévastateur pour les régions éloignées des grands centres urbains, puisque l’offre sera réduite à un unique programme qui, sous prétexte de polyvalence, risque de rater la cible.
Cette fermeture, du jamais vu en 30 ans, est d’autant plus inacceptable qu’elle résulte d’un processus bâclé de révision de programme qui manque de transparence et de rigueur. « Le MEES a maintenu les enseignantes et les enseignants du réseau dans la plus grande opacité tout au long du processus de révision alors qu’elles et ils ont une connaissance de proximité du milieu du travail ainsi qu’une expertise disciplinaire et pédagogique incontournable. », explique Yves de Repentigny, vice-président responsable du regroupement cégep de la FNEEQ.
Fait troublant, l’analyse de profession conduite par le MESS, qui sert à valider les compétences enseignées et celles recherchées en emploi et dont le rapport est rendu public sur son site Internet, semble avoir sciemment omis d’inclure des entreprises de comptabilité, de gestion de commerce et des entreprises publicitaires, alors que du personnel du MEES a fait partie de l’échantillonnage. « Il est pour le moins étonnant que le MEES ait écarté du processus de révision les employeurs reliés précisément aux trois programmes fermés, alors qu’il consulte sans gêne son propre personnel pour étayer son analyse. », dénonce Yves de Repentigny.
Il faut noter que ce sont en grande majorité des femmes qui étudient en Bureautique et qui y enseignent. Une fois ce programme fermé, les étudiantes seront confinées au diplôme d’études professionnelles du secondaire, qui les limitera tant sur le plan de l’avancement professionnel que sur celui du salaire. « Les cégeps offrent un enseignement supérieur qualifiant et accessible sur le plan financier, ce qui n’est pas le cas des études universitaires. Le gouvernement précarise la situation d’un bon nombre de femmes en limitant une offre de programmes qui les qualifie largement et nous le dénonçons », affirme Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ-CSN.