C’est avec colère que la CSN a pris connaissance de la nouvelle, parue dans Le Devoir de ce matin, indiquant que la contribution parentale pour les services de garde passerait de 7,30 $ par jour à 8 $ et même à 20 $ par jour dès le 1er avril 2015. Pour la centrale, cette annonce est une attaque au filet social québécois, résultat de la politique d’austérité effrénée mise de l’avant par le gouvernement libéral. Une raison de plus, selon la CSN, de participer massivement aux manifestations régionales qui auront lieu le dimanche 9 novembre prochain, partout au Québec, en lien avec cette question.
Une décision odieuse
Pour Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN et responsable du dossier des services de garde et de l’éducation, l’intention du gouvernement de Philippe Couillard est d’autant plus odieuse que jamais le parti n’a mentionné qu’il reverrait de la sorte le mode de financement des services de garde. « Tout au long de la campagne électorale, le PLQ s’est opposé à la politique du gouvernement précédent d’augmenter les tarifs à 8 $ puis à 9 $ en dénonçant, avec raison, les impacts négatifs du choc tarifaire pour les familles. Comment ce gouvernement peut-il aujourd’hui sérieusement envisager de telles hausses et introduire ainsi le concept de l’utilisateur payeur ? »
Impact sur les enfants, les femmes et les familles
Des services de garde éducatifs de qualité, universels et accessibles à tous sont un avantage pour l’ensemble de la société. Leur financement doit reposer sur le maintien et la bonification d’un système progressif d’imposition sur le revenu. D’autant plus que l’objectif poursuivi par le gouvernement en haussant les tarifs n’est pas d’investir davantage dans les services de garde éducatifs. Il s’agit plutôt d’une manière de renflouer les coffres de l’État pour ensuite rembourser la dette et réduire les impôts.
« L’augmentation proposée aura un effet négatif important sur le revenu des familles. Un tel choc tarifaire fait également craindre un retour en arrière de la condition féminine. Rappelons que les services de garde à 5 $, puis 7 $, ont favorisé une meilleure équité entre les femmes et les hommes en assurant l’accès et le maintien des femmes sur le marché du travail », explique Véronique De Sève. Les hausses prévues auront aussi un impact négatif sur l’accès aux services. « La fréquentation d’un service de garde éducatif de qualité améliore le développement global des enfants et favorise l’égalité des chances. C’est pourquoi la CSN demande depuis longtemps la gratuité pour les familles à faibles revenus. »
D’autre part, il apparaît évident que la modulation du tarif, même partielle, dans les services de garde en milieu scolaire, entraînera une hausse du nombre d’enfants qui retourneront à la maison la clef au cou. « Ils seront ainsi plus nombreux à passer du temps devant un écran de télé ou d’ordinateur plutôt que de participer à des activités artistiques, sportives et sociales au sein du service de garde de l’école. La CSN réclame d’ailleurs que ces services soient reconnus comme complémentaires à l’école et, qu’à ce titre, ils soient gratuits conformément à la loi. Les services de garde doivent être intégrés au projet éducatif de l’école », précise la vice-présidente.
À propos
Fondée en 1921, la CSN est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs.