Keisuke Fuse, membre du comité exécutif et directeur des affaires internationales de la centrale syndicale japonaise Zenroren, a parcouru un long chemin afin de participer au 65e Congrès de la CSN. Dix mille quatre cents km, pour être précis.
Malgré la distance importante qui nous sépare, pour M. Fuse, il est évident que nos luttes se ressemblent. « Nous tentons actuellement d’organiser les travailleurs de l’industrie du fastfood, » explique M. Fuse. « Et alors que les syndicats nord-américains visent un salaire minimum de 15 $ l’heure, nous luttons de notre côté pour un salaire minimum de 1500 ¥ l’heure (18,30 $ CAD). »
Avec plus d’un million de membres provenant de 7500 syndicats, Zenroren est la deuxième centrale syndicale la plus importante au Japon. « Bien que le gouvernement soit hostile au mouvement syndical, on remarque que de plus en plus de jeunes y sont favorables. Le chômage, le travail précaire et le sous-emploi sont des situations normales pour la grande majorité des jeunes travailleurs japonais. Et la situation n’est guère mieux pour celles et ceux qui ont la « chance » de trouver un emploi permanent, car le nombre d’heures qu’ils doivent consacrer à leur travail affecte leur santé. Les jeunes travailleurs ne veulent pas avoir à choisir entre la pauvreté et la maladie, alors ils se tournent vers le syndicalisme pour améliorer leur sort. »
Le syndicaliste japonais constate que nos deux organisations luttent contre des gouvernements néolibéraux qui prônent des mesures d’austérité. « Nous devons lutter ensemble contre les politiques dévastatrices des gouvernements qui souhaitent démanteler l’État. En fait, je dirais même que c’est notre responsabilité de le faire. »
Photo : Michel Giroux