Réagissant au remaniement ministériel par le premier ministre Philippe Couillard ce matin, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) s’inquiète de voir le nouveau Conseil des ministres poursuivre avec les mesures d’austérité et la gestion de la décroissance de l’État du Québec. Visionnez la vidéo de la réaction de la CSN.
« Malgré l’arrivée de nouvelles figures au Conseil des ministres, le premier ministre Couillard ne semble pas avoir l’intention de changer d’orientation quant à la poursuite du démantèlement de l’État québécois, a soutenu le président de la CSN, Jacques Létourneau. Les nominations de Martin Coiteux aux Affaires municipales, et de Pierre Moreau à l’Éducation sont autant de signaux en ce sens. Nous invitons le premier ministre Couillard, s’il veut réellement faire preuve d’innovation et répondre adéquatement aux besoins de la population et des régions, comme il l’a déclaré dans son allocution, à saisir l’occasion que lui offre le remaniement ministériel pour agir en conséquence en réinvestissant dans les réseaux publics et en se donnant une véritable stratégie de création d’emplois. La pierre angulaire de son action est certainement le prochain budget québécois et nous souhaitons qu’il en profite pour agir en ce sens. »
Pour la CSN, le remaniement ministériel ne doit pas se résumer à un simple jeu de chaises musicales. Les ministres doivent prendre acte de la mobilisation populaire et syndicale contre les politiques d’austérité qui se poursuit depuis le mois de septembre 2014. « Le gouvernement doit aussi se montrer à l’écoute de la population qui n’appuie pas sa stratégie de démantèlement, comme le confirment les sondages, a poursuivi Jacques Létourneau. »
En ce sens, la CSN demande aux nouveaux ministres de profiter de leur nomination pour poser des gestes concrets en faveur des plus démunis, des familles et des services publics, et de retirer des projets législatifs actuellement à l’étude à l’Assemblée nationale, soit les projets de loi 70 sur l’aide sociale et la formation professionnelle, et le projet de loi 86 sur la gouvernance des commissions scolaires. Par ailleurs, le gouvernement devrait refaire ses devoir pour bonifier le projet de loi 87 sur les lanceurs d’alerte, qui ne va pas assez loin.
Le gouvernement doit aussi profiter de l’occasion pour soutenir concrètement le réseau des services garde subventionnés en fonction du rôle qu’ils jouent auprès des familles, plus particulièrement des femmes, et des enfants, en revoyant l’ensemble des mesures restrictives et les compressions qui l’ont frappé depuis l’élection des libéraux à Québec.
La CSN invite aussi le nouveau ministre des Affaires municipales, Martin Coiteux, à ne pas revoir les règles qui permettent actuellement le libre exercice de la négociation dans ce secteur, comme le prévoit le Pacte fiscal intervenu l’année dernière.
« Les services de santé, de services sociaux, d’éducation, ainsi que les programmes sociaux et ceux qui participent au développement régional ont été mis à mal au cours de la première moitié du mandat des libéraux, a poursuivi le président de la CSN. Le premier ministre doit maintenant profiter du changement de garde au Conseil des ministres pour changer de cap et redonner la capacité à l’État québécois de jouer le rôle qui lui revient et qui est le sien depuis la Révolution tranquille. »
La CSN continuera de faire entendre ce message en mobilisant ses membres en ce sens, notamment le 7 février, lors du rassemblement en faveur des services de garde, le 8 mars, lors de la Journée internationale des femmes, et en vue du prochain budget québécois.