C’est avec déception que le Front de défense des non-syndiqué-es (FDNS), dont est membre la CSN, apprend l’intention du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale d’augmenter le taux régulier du salaire minimum de 20 cents l’heure au 1er mai 2016. Le taux régulier passera ainsi à 10,75 $ l’heure. Une hausse de 1,9 %, absorbé en grande partie par l’inflation de 1,1 % au Québec en 2015.
Selon Mélanie Gauvin, porte-parole du FDNS « Cette augmentation signifiera concrètement 2,80 $ de plus par semaine pour une personne qui travaille 35 heures. Cette somme est nettement insuffisante pour pallier les différentes hausses, notamment l’augmentation du prix des aliments annoncée pour 2016. Plus de 90 % des personnes au salaire minimum ne sont pas syndiquées. Elles ne disposent d’aucun pouvoir de négociation et sont dépendantes des décisions prises par le gouvernement. Le ministre devrait travailler à faire une réelle différence dans le quotidien de ces personnes et augmenter le salaire minimum de façon plus substantielle. Le salaire minimum reflète la valeur que nous accordons au travail ».
Pour le FDNS, une personne qui travaille 35 heures par semaine au salaire minimum devrait avoir un revenu équivalent à au moins le seuil de faible revenu de Statistique Canada, avant impôts, pour une personne seule. Toujours selon Mélanie Gauvin : « En 2016, le taux général du salaire minimum au Québec devrait atteindre 13,52 $ l’heure. Non seulement il faut rehausser dès maintenant le salaire minimum, mais il faut également se pencher sur l’atteinte d’un revenu viable pour toute personne qui travaille à temps plein au Québec. Selon une étude récente de l’Institut de recherche et d’information socio-économique, ce revenu se situerait autour de 15$ l’heure ».