Des centaines de personnes ont pris d’assaut les rues du quartier Notre-Dame-de-Grâce à Montréal, dès 10 h ce matin, pour protester contre la fermeture prochaine de l’école de musique du collège Villa Maria. Les manifestantes et les manifestants ont répondu à l’appel du Collectif SOS Villa Maria, un comité de parents, d’élèves et de membres du personnel de l’école qui s’est formé à la suite de l’annonce brutale de cessation des activités de l’école de musique faite par la direction en janvier dernier.
Munis de pancartes aux slogans évocateurs tels La musique nous unit et SVP, n’arrêtez pas la musique !, les nombreux élèves présents en avaient long à dire sur l’importance de la formation musicale dans leur parcours scolaire. « Les cours de musique, ça nourrit ma passion, mais c’est aussi une façon de canaliser mon stress. Ça travaille ma capacité de concentration, ce qui se reflète dans mes autres cours », a affirmé Léa Caza-Oettel, étudiante de 3e secondaire à Villa Maria.
La musique occupe une place importante à Villa Maria depuis la fondation de l’école en 1854. La vingtaine de professeurs du programme actuel sont des musiciens et des musiciennes d’expérience qui donnent une formation musicale spécialisée. « Notre programme a remporté de nombreux prix prestigieux et plusieurs de nos anciens élèves ont poursuivi des carrières musicales », a ajouté Alfred Lagrenade, professeur de musique à Villa Maria depuis plus de 15 ans. « À l’heure où, un peu partout à travers le monde, on reconnaît les bienfaits de l’enseignement de la musique dans le parcours pédagogique, l’annonce de la fin du programme musical du collège n’a pas de sens. »
Pour Arnaud Bernadet, père d’une élève de l’école de musique, la décision de la direction, prise sans aucune consultation, est incompréhensible. « On nous dit que c’est pour des motifs budgétaires qu’on doit fermer l’école de musique, que les inscriptions étaient au plus bas. Pourtant, lorsqu’on regarde les chiffres, c’est faux. » Le Collectif SOS Villa Maria considère que le collège n’est plus ce qu’il était depuis l’arrivée de la directrice actuelle, Marie Anna Bacchi, une ex-gestionnaire de Bell Canada. « Faut-il rappeler à Mme Bacchi qu’un établissement d’enseignement, qui reçoit des subventions de l’État, ça ne se gère pas comme une business ? », a lancé M. Bernadet.
La marche s’est terminée par un événement festif au parc Girouard. Par d’éloquentes prises de paroles et des prestations musicales inspirantes, les parents, les enseignants et les élèves ont livré un plaidoyer convaincant pour la sauvegarde de leur école de musique.