Ce matin, une chorale de Noël composée de plusieurs dizaines de salarié-es du Manoir Sherbrooke s’est installée devant le siège social des Résidences Soleil, à Boucherville. Sur l’air de Petit papa Noël, qui est devenu pour l’occasion Petit patron Soleil, et sur les airs de quelques autres chansons du temps des Fêtes, ces membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés de l’Estrie (FSSS–CSN) sont venus revendiquer le droit à des conditions de travail décentes.
Les employé-es du Manoir Sherbrooke sont actuellement sans contrat de travail, et ce, depuis plus de deux ans. De concert avec des milliers de syndiqué-es provenant de plus de 40 centres d’hébergement privés dispersés à travers tout le Québec, ils ont adhéré à la négociation coordonnée et à sa plateforme de demandes portant sur les salaires, mais aussi sur l’échéance de la convention, la mise en place d’un comité de relation de travail et la formation. La grande majorité des centres qui s’étaient joints à la négociation coordonnée ont obtenu les éléments de la plateforme commune et ont déjà signé leur nouvelle convention collective.
À la table de négociation du Manoir Sherbrooke, rien ne va plus. Les dernières offres patronales déposées en octobre dernier ne répondent toujours pas aux conditions minimales formulées par les syndiqué-es. « En plus de refuser de répondre à nos demandes minimales, l’employeur souhaite transformer drastiquement nos horaires. Les changements qu’ils souhaitent apporter auraient pour effet de provoquer une baisse du salaire hebdomadaire pour la majorité des salarié-es », a affirmé Lyne Tanguay, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés de l’Estrie et préposée aux résidents au Manoir Sherbrooke.
Pour Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie (CCSNE-CSN), l’attitude arrogante de l’employeur est inacceptable. « Nous en avons assez de ce propriétaire richissime qui accumule des profits sur le dos des travailleuses et des travailleurs. En Estrie, nous avons plus de 120 personnes qui se dévouent au quotidien pour assurer le bien-être de nos aîné-es dans les résidences du Groupe Savoie. Le grand patron, Eddy Savoie, doit réaliser que ces femmes et ces hommes sont le cœur de son entreprise et que sans eux, rien n’est possible ».
Le 19 octobre dernier, les travailleuses et les travailleurs se sont dotés d’un mandat de grève générale illimitée. Si aucune entente ne survient dans les prochaines semaines, la mobilisation s’intensifiera. « Avec un mandat de grève en poche, tous les scénarios sont sur la table », a conclu Lyne Tanguay.