Un plafond à 18 %, c’est non
« Nous sommes estomaqués devant cette attaque sans précédent aux droits à la libre-négociation et à la rémunération des travailleuses et travailleurs par l’imposition d’un plafond à 18 % sur la valeur des régimes de retraite, a d’abord déclaré Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN. Le gouvernement choisit de taper sur les employé-es municipaux et de les brimer dans leurs choix de négociations, c’est odieux. »
Pour Francine Lévesque, il s’agit d’un choix purement idéologique qui n’est nullement lié à la santé financière des régimes. « Le gouvernement veut couper la rémunération future des employé-es municipaux. Il engage des reculs historiques que nous ne pouvons d’aucune façon cautionner et que nous condamnons vertement », a-t-elle renchérit.
Capitalisation et partage des coûts et des déficits
La CSN n’a jamais refusé de se pencher sur les difficultés dans les régimes de retraite et de tenter de trouver des solutions. Or, les mesures proposées par le gouvernement, qui engagent tous les régimes sans considérer s’ils sont déficitaires ou pas, sont tout simplement inadmissibles. La capitalisation des régimes à 100 % est également inacceptable, et ce, même si l’effort demandé est partagé entre les employés et la ville. À cet effet, les villes disposent d’une période de 15 ans pour donner leur contribution, alors que les employés municipaux doivent procéder dans l’année qui suit. Cette approche du deux poids, deux mesures est complètement injustifiable, estime la CSN. Le partage mur à mur des coûts et des déficits futurs à 50-50 ainsi que du service courant est tout aussi inacceptable, car il vient nier toute la négociation passée et la structure salariale des employés municipaux.
« La restructuration doit passer par la négociation, qui a donné lieu à des ententes dans plusieurs villes et à laquelle il faut accorder toutes les chances de réussir. Le gouvernement choisit le chemin inverse. Il va nous entendre en commission parlementaire, c’est le moins qu’on puisse dire », a ajouté Francine Lévesque.
Respecter les retraités
Le président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), Denis Marcoux, condamne lui aussi le gouvernement, qui choisit de modifier les règles du jeu en remettant notamment en cause la qualité de vie des retraités et en reniant des décisions prises de bonne foi, en fonction d’un cadre qui était admis par tous. « Nous nous élevons contre l’ensemble du projet de loi. Les retraités ont droit de voir les promesses qui leur ont été faites honorées. Les villes doivent respecter leurs engagements envers eux et garantir les rentes et leur indexation, comme il a été convenu lorsque les ententes ont été négociées. Il s’agit d’une question de crédibilité et de confiance des travailleurs envers le processus de négociation de leur régime de retraite », a-t-il fait valoir.
Il conclut : « Nous ne nous aplatirons pas devant cette attaque frontale : il est clair que la mobilisation va se poursuivre et s’accentuer. »
À propos
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.