Photo : Raynald Leblanc

Le populisme de droite

Une arme de destruction massive des solidarités

Lors du séminaire portant sur le populisme de droite, des syndicalistes de divers pays nous ont partagé un état de situation et une analyse en lien avec un gouver­nement populiste avec lequel ils doivent désormais composer.

Kari Thompson de la United Electrical, Radio and Machine Workers of America (UE) nous a proposé une analyse de l’élection de Donald Trump découlant du bipartisme étatsunien, aussi néfaste qu’au Québec pour l’émergence de tiers partis. En termes socioéconomiques, elle a détaillé le profil des électeurs qui ont choisi Trump en expliquant l’abandon de ces électeurs par les élites politiques démocrates.

Julio Durval Fuentes de la Central de los trabajadores argentinos autónoma a abordé la question sous l’angle du gouvernement Mauricio Macri élu il y a deux ans, un groupe d’entrepreneurs qui poursuit l’agenda néolibéral. Pour lui, le bon capitalisme et le capitalisme à visage humain n’existent pas. En ce sens, il remet également en question la conciliation syndicale et nous invite à une autocritique.

Adolfo Munoz de Euskal Sindikatua (ELA) a résumé le problème auquel la gauche fait face en cinq points : l’hégémonie des politiques économiques néolibérales, la question des migrants et des politiques xénophobes, l’avancée de la droite réactionnaire, la crise politique de la gauche, incluant les mouvements sociaux et syndicaux et la corruption systémique imposée par le modèle économique. Il prône donc un syndicalisme de classe pour contrer la destruction systématique de tout ce qui rassemble les gens autour d’intérêts communs puisque la tentative de détruire le mouvement syndical va exactement en ce sens.

Jérôme Vivenza de la Confédération générale du travail (CGT) a abordé la question du populisme via la perte de l’exercice de la citoyenneté, et ce, autant au travail que dans la cité. En ce sens, il propose de tisser des liens entre les travailleurs et les travailleuses avec les plus précaires et les sans-papiers.

Carmen Ferreira Foro de la Central Única dos Trabalhadores (CUT) du Brésil a commencé par saluer les 20 ans de partenariat entre sa centrale et la CSN. Elle a décrit l’instabilité qui règne depuis le renversement du gouvernement de Dilma Rousseff (PT) qui avait succédé à Lula et la crédibilité de la classe politique qui est à son plus bas. Ce coup d’État opéré par les tribunaux a forcé le retour de l’ordre du jour néolibéral de la droite accompagné d’une misogynie, d’un racisme et d’une homophobie qui divise la gauche, tout en galvanisant les forces de droite.

Toutes et tous étaient en accord sur un point : il y a une guerre qui se mène contre la gauche et la seule solution consiste à regrouper toutes les forces progressistes au niveau mondial.

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