La Confédération des syndicats nationaux réagit à l’annonce du développement de la filière du pétrole de schiste sur l’île d’Anticosti. Devant l’intention manifeste du gouvernement concernant non seulement l’exploration, mais aussi l’exploitation du pétrole au Québec, la CSN exige la tenue préalable d’audiences publiques sous l’égide du Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE générique), qui doit étudier l’ensemble de la filière des hydrocarbures au Québec, et ce, sous la seule responsabilité de l’État. Cette étape préliminaire cernerait tous les enjeux autour de ce développement.
« En lançant ce projet, le gouvernement va à l’encontre du principe élémentaire de précaution. La démarche que nous proposons permettrait d’identifier les impacts économiques, sociaux et environnementaux avant de s’engager dans l’exploration et de déterminer la viabilité de l’exploitation, une nécessité d’autant plus grande lorsqu’on parle de pétrole de schiste extrait par fracturation sur le territoire, particulièrement sur l’île d’Anticosti. Par ailleurs, on attend du gouvernement un engagement tout aussi clair sur le développement des technologies vertes et sur un véritable plan d’action pour réduire notre dépendance aux hydrocarbures », de souligner Pierre Patry, trésorier de la CSN et responsable du dossier de l’environnement. Rappelons que la CSN a signé une déclaration intersyndicale réclamant un moratoire complet sur l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures au Québec.
« Si nous pouvons voir d’un bon œil l’intention affirmée du gouvernement de reprendre le contrôle de cette ressource, nous tenons à rappeler qu’il ne suffit pas de mesurer l’impact économique de l’exploitation de celle-ci pour se résoudre à l’exploiter. Les impacts sociaux et environnementaux peuvent être importants et il est impératif d’en connaître les conséquences réelles pour les communautés », de conclure monsieur Patry.
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.