Le gouvernement Legault a rendu publiques les mesures du plan d’action gouvernemental pour contrer la maltraitance envers les personnes aînées 2017-2022. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) constate que ces mesures sont muettes sur un élément central : la maltraitance systémique que fait subir notre réseau malmené aux aîné-es.
Les mesures du plan d’action gouvernemental portent principalement sur de la sensibilisation, la diffusion d’information et d’outils et sur de l’offre de formation. Si plusieurs des mesures proposées par le gouvernement permettront d’accentuer la discussion publique sur la maltraitance des aîné-es, la FSSS-CSN doute forte que nous parviendrons à mettre fin à la maltraitance des aîné-es sans nous attaquer à la maltraitance systémique.
L’austérité mène à la maltraitance systémique des aîné-es
Les CHSLD et les soins à domicile offerts par le réseau public sont malmenés après des années de coupes budgétaires. Lors du dépôt du budget 2019, la FSSS-CSN établissait le manque à gagner des établissements du réseau depuis 2013-2014 à 9 milliards de dollars. Ce sous-financement chronique a eu pour effet de freiner l’accès aux services publics pour les aîné-es et de les forcer à avoir recours au privé où les cas de maltraitance sont plus importants. À cela s’ajoute la pénurie qui illustre que le réseau parvient mal à attirer et retenir le personnel. Pour plusieurs aîné-es, les cas de maltraitance viennent d’abord et avant tout du manque de personnel et de la surcharge de travail constante du personnel. Malheureusement, le plan gouvernemental ne propose rien sur cette question.
Des solutions pour lutter contre la maltraitance systémique des aîné-es
Pour freiner la maltraitance systémique des aîné-es, la FSSS-CSN réclame un investissement immédiat de 500 M$ pour l’embauche et l’amélioration des conditions de travail des préposé-es aux bénéficiaires et du personnel des CHSLD. Un financement récurrent de 500 M$ est aussi nécessaire en soins à domicile pour augmenter le personnel des CLSC, notamment les auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS).
« Sensibiliser la population contre la maltraitance des aîné-es, c’est bien, mais il est temps de parler de maltraitance systémique, celle que fait subir l’austérité imposée par nos gouvernements aux aîné-es et au personnel qui les soignent. Ce plan est muet sur l’urgence d’agir pour améliorer les conditions de travail du personnel surchargé, ce qui a de quoi inquiéter les aîné-es », lance Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.