Les quelque 3000 membres du Secteur transport scolaire (STS) affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) se réjouissent du dépôt du rapport final du Comité d’évaluation de l’emploi de conductrice ou conducteur de véhicule de transport scolaire. Finalisé au mois d’avril 2015, ce n’est qu’à la fin du mois de septembre dernier que le rapport a été acheminé au ministre de l’Éducation alors en poste. Le jeu de chaise musicale qui s’en est suivi n’a malheureusement pas favorisé l’avancée du dossier.
« Nous sommes très heureux du dépôt de ce rapport qui vient couronner des années de travail acharné des militantes et des militants du STS. Depuis plus de 20 ans, nous revendiquons une reconnaissance de notre métier. Grâce au travail minutieux réalisé par ce comité, nous possédons désormais un outil incontestable servant de base à nos revendications salariales. Et nous savons également que plusieurs d’entre nous avons été sous-payés durant toutes ces années, de déclarer Stephen Gauley, président du STS. Les salarié-es membres du STS revendiquent une rémunération juste et décente et des arguments tangibles et solides viennent désormais appuyer nos revendications. »
Les travaux menés par le comité ont permis d’évaluer les emplois de conductrice et de conducteur d’autobus scolaire et de les mesurer à des emplois comparables, principalement des conductrices et des conducteurs d’autobus urbain, interurbain, nolisé et adapté du secteur privé. La réalité et la rémunération des grandes sociétés de transport publiques de Montréal ou de Québec n’ont toutefois pas été prises en considération.
Les conclusions du comité révèlent qu’en 2014, la rémunération moyenne des conducteurs de véhicule scolaire était inférieure de 8,5 % à celle d’un emploi comparable dans le secteur et que cet écart se traduisait par un manque à gagner moyen de 1,34 $ l’heure, selon le véhicule conduit et la clientèle desservie.
« Pour nos membres, le dépôt du rapport final du comité d’évaluation de l’emploi constitue une étape ultime en vue de l’obtention de meilleures conditions de travail sur le terrain. Les travailleuses et les travailleurs du STS savent toutefois que leur lutte n’est pas terminée et qu’il leur faudra poursuivre celle-ci jusqu’à ce que ces conditions maintenant reconnues soient inscrites dans leurs conventions collectives. Chose certaine, le gouvernement et les employeurs devront tenir compte de cette étude dans leur rémunération », de souligner Yvon Godin, vice-président de la FEESP–CSN.
Le chemin ardu pour y arriver
Rappelons que les travaux du Comité mixte sur le transport scolaire, terminés depuis le 12 janvier 2012, recommandaient la mise sur pied d’un comité de travail portant sur l’évaluation de l’emploi. À cette époque, les membres du STS ont dû multiplier les manifestations et les rencontres avec les représentants du gouvernement pour qu’ils procèdent enfin à l’exercice d’évaluation de leurs emplois. « Nous espérons rencontrer prochainement Sébastien Proulx, ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, afin d’échanger sur les suites concrètes à donner à ce rapport. Même si celui-ci a été finalisé il y aura bientôt un an, nous ne connaissons toujours pas les intentions du gouvernement. Nous travaillons pour être reconnus depuis plus de 20 ans et nous transportons les enfants du Québec tous les matins, en toute sécurité. Il est donc urgent pour nous que le Ministère donne suite aux constats du comité qui a rédigé ce rapport, d’autant plus que ses représentants ont signé ce document », de conclure monsieur Gauley.
Une rencontre des délégué-es du Secteur transport scolaire de la FEESP–CSN est prévue en avril afin d’établir une stratégie qui donnera suite à cet important rapport.