Les quelque 3000 membres du Secteur transport scolaire (STS) affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics – CSN (FEESP) se réjouissent du dépôt du rapport final du Comité d’évaluation de l’emploi de conductrice ou conducteur de véhicule de transport scolaire. « Nous sommes très heureux du dépôt de ce rapport final qui vient couronner des années de travail acharné des militantes et des militants du STS. Depuis plus de 20 ans, nous revendiquons une reconnaissance de notre métier. Grâce au travail minutieux réalisé par ce comité, nous possédons désormais un outil incontestable servant de base à nos revendications salariales. Et nous savons également que plusieurs d’entre nous avons été sous-payés durant toutes ces années, de déclarer de déclarer Stephen Gauley, président du STS. Les travailleuses et les travailleurs membres du STS revendiquent une rémunération juste et décente et des arguments tangibles et solides viennent désormais appuyer nos revendications. Ce n’est donc, plus que jamais, qu’une question de temps avant que nous obtenions satisfaction à nos demandes ». Les travaux menés par le comité ont permis d’évaluer les emplois de conductrice et de conducteur d’autobus scolaire et de les mesurer à des emplois comparables, principalement des conductrices et des conducteurs d’autobus urbain, interurbain, nolisé et adapté du secteur privé. La réalité et la rémunération des grandes sociétés de transport publiques de Montréal ou de Québec n’ont toutefois pas été prises en considération. Les conclusions du comité révèlent qu’en 2014, la rémunération moyenne des conductrices et des conducteurs de véhicule scolaire était inférieure de 8,5 % à celle d’un emploi comparable dans le secteur et que cet écart se traduisait par un manque à gagner moyen de 1,34 $ l’heure, selon le véhicule conduit et la clientèle desservie. « Pour nos membres, le dépôt du rapport final du comité d’évaluation de l’emploi constitue une étape ultime en vue de l’obtention de meilleures conditions de travail sur le terrain. Les travailleuses et les travailleurs du STS savent toutefois que leur lutte n’est pas terminée et qu’il leur faudra poursuivre celle-ci jusqu’à ce que ces conditions maintenant reconnues soient inscrites dans leurs conventions collectives. Chose certaine, le gouvernement et les employeurs devront tenir compte de cette étude dans la rémunération des conductrices et des conducteurs du transport scolaire », de souligner Yvon Godin, vice-président de la FEESP.
Le chemin ardu pour y arriver
Rappelons que les travaux du Comité mixte sur le transport scolaire, terminés depuis le 12 janvier 2012, recommandaient la mise sur pied d’un comité de travail portant sur l’évaluation de l’emploi. À cette époque, les membres du STS ont dû multiplier les manifestations et les rencontres avec les représentants du gouvernement pour qu’ils procèdent enfin à l’exercice d’évaluation de leurs emplois. En novembre 2012, sous la pression, la ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), madame Marie Malavoy, annonce la mise sur pied d’un comité de travail rassemblant notamment des représentants des associations patronales de transport scolaire, du gouvernement et de la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Celui-ci reçoit alors le mandat de réaliser un exercice complet d’évaluation de l’emploi de conductrice et de conducteur d’autobus scolaire sur la base d’emplois comparables. « Nous espérons rencontrer prochainement François Blais, le ministre de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, afin d’échanger sur les suites concrètes à donner à ce rapport. Celui-ci a été déposé à son attention à la fin du mois de septembre dernier et près de quatre mois plus tard, nous ne connaissons toujours pas ses intentions. Nous travaillons pour être enfin reconnus depuis plus de 20 ans et nous transportons les enfants du Québec tous les matins, en toute sécurité. Il est donc urgent pour nous de donner suite aux constats du comité qui a rédigé ce rapport, d’autant plus que des représentants de son ministère ont signé ce document », de conclure monsieur Gauley. Le STS regroupe environ 3000 salarié-es membres de la Fédération des employées et employés de services publics-CSN, qui compte plus de 400 syndicats affiliés, représentant environ 55 000 travailleuses et travailleurs dans le domaine des services publics et parapublics. Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.