Les 13 000 travailleuses et travailleurs des CPE de la CSN sont en grève les 18 et 19 mars pour convaincre le gouvernement d’en faire davantage pour freiner la pénurie de personnel et valoriser leurs emplois. Les journées de grève forcent le gouvernement à bouger à la table de négociation, c’est pourquoi les travailleuses seront invitées à adopter un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée.
Un nouveau souffle pour la négociation grâce à la mobilisation
La semaine dernière, l’annonce de la tenue d’un vote portant sur un nouveau mandat de grève a enfin mené le gouvernement à faire son premier dépôt depuis mai 2024 à la table de négociation. Si ce dépôt contient des avancées, il n’est pas suffisant pour l’obtention d’une entente de principe et contient toujours plusieurs demandes de reculs inacceptables. Le gouvernement doit tout particulièrement en faire davantage sur la question du soutien aux enfants à besoins particuliers, des primes de disparité régionale, de la charge de travail et des ratios et de la rémunération. L’écart salarial qui persiste avec les emplois comparables dans le secteur public accentue la pénurie qui frappe durement le secteur.
Le 18 mars, des manifestations régionales se tiennent partout au Québec. Le 19 mars, les travailleuses voteront dans leur région pour le nouveau mandat de grève. Les résultats du vote seront annoncés dès que possible.
« Il y a du mouvement à la table de négociation et c’est pour une seule raison : parce que les 13 000 travailleuses des CPE de la CSN se mobilisent pour se faire entendre. On arrive bientôt à deux ans sans convention collective. Malheureusement, ce n’est que lorsqu’on fait la grève que le gouvernement se décide à négocier. Nous sommes prêts à régler rapidement, mais il faut que le gouvernement en mette plus sur la table. Demain, nous allons chercher un mandat de grève partout au Québec pour le convaincre d’agir enfin pour l’avenir des CPE », explique Stéphanie Vachon, représentante des CPE de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).
« Le gouvernement n’a pas les moyens de laisser la situation se dégrader dans les CPE. On ne peut pas se permettre de continuer à avoir autant de mal à embaucher et à garder notre monde dans les CPE. Les familles attendent des places avec impatience. Le gouvernement peut compter sur le prolongement de l’entente avec le fédéral qui lui assure un financement supplémentaire de près de 10 milliards jusqu’en 2031. Cet investissement doit servir à bonifier les conditions de travail et salariales des travailleuses de CPE », explique Lucie Longchamp, vice-présidente responsable des secteurs privés de la FSSS–CSN.
« Au lieu de vouloir restreindre le droit de grève avec son projet de loi 89, le gouvernement devrait arrêter de traiter le réseau des CPE comme un réseau de second ordre. Le gouvernement menace de freiner le droit de grève, alors qu’ici, il est responsable du sentiment de mépris que vivent les travailleuses en CPE. Qu’il cesse ses attaques antisyndicales, qu’il fasse ce qu’il faut pour freiner la pénurie dans les CPE et qu’il retire le projet de loi 89 », de conclure Caroline Senneville, présidente de la CSN.
Une grève partout au Québec
La CSN représente plus de 80 % des travailleuses syndiquées dans les CPE. La grève touche l’ensemble des régions du Québec, alors que la CSN est présente dans plus de 400 CPE. Voici le nombre de centres affiliés à la CSN par région :
- 7 CPE en Abitibi-Témiscamingue
- 12 CPE au Bas-Saint-Laurent
- 10 CPE sur la Côte-Nord
- 22 CPE dans le Centre-du-Québec et la Mauricie
- 36 CPE en Estrie
- 12 CPE en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine
- 11 CPE dans Lanaudière
- 25 CPE dans les Laurentides
- 51 CPE en Montérégie
- 112 CPE à Montréal et à Laval
- 23 CPE en Outaouais
- 64 CPE à Québec et dans Chaudière-Appalaches
- 31 CPE au Saguenay–Lac-Saint-Jean
À propos
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) constitue l’organisation syndicale la plus importante dans le secteur des centres de la petite enfance (CPE) au Québec. Elle regroupe 80 % des CPE syndiqués, soit près de 13 000 travailleuses et travailleurs.
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.