Géraldine Dumé est infirmière auxiliaire depuis 10 ans à l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal. D’abord membre de l’équipe volante, où elle a exercé dans tous les départements de l’hôpital, puis à l’urgence. Depuis quatre ans, elle travaille exclusivement en chirurgie-orthopédie.
Le métier d’infirmière et d’infirmier auxiliaire est d’abord et avant tout un métier technique, qui se pratique inévitablement en équipe. « On travaille en étroite collaboration avec les infirmières et les infirmiers. Puisque nous sommes beaucoup plus souvent en contact direct avec les patients, nous sommes celles qui doivent être à l’affût du moindre changement. Avec les préposé-es aux bénéficiaires, nous sommes les mieux placées pour remarquer des détails importants », explique Géraldine. « Nous faisons aussi beaucoup d’opérations techniques. Que ce soit les pansements, les premières levées après une opération ou la manipulation des machines de réadaptation, tout ça est de notre ressort », précise-t-elle. Les infirmières auxiliaires administrent aussi tous les types de médicaments, sauf ceux qui sont donnés par voie intraveineuse. « On installe le matériel pour les intraveineuses, on fait les injections sous-cutanées, on effectue les prises de sang, on prend la pression ».
Le rôle des infirmières auxiliaires dans le réseau
Toujours actives, les infirmières auxiliaires sont au cœur de l’action. Entre les patients et les infirmières, elles jouent un rôle pivot majeur. Sans elles, tout le travail tournerait au ralenti. Pourtant, il y a quelques années, la direction de l’Hôpital du Sacré-Cœur a jugé qu’elles ralentissaient les soins. « Il y a environ cinq ans, la direction a tassé les “inf-aux” de l’urgence. On disait que parce que nous ne pouvions pas prendre d’ordre verbal des médecins et qu’on ne pouvait pas annoter le dossier d’un patient, il fallait nous remplacer par des infirmières qui, elles, pouvaient effectuer ces tâches. Ce qui fait qu’aujourd’hui nous ne sommes plus présentes sur le plancher de l’urgence. Tout le travail est maintenant effectué par des infirmières, ce qui a occasionné toute une réorganisation du travail. C’est bien triste que la reconnaissance de notre profession doive demeurer une lutte de tous les instants », déplore Géraldine.
Relation avec le patient
Quand on est infirmière auxiliaire en chirurgie-orthopédie, le temps passé avec le patient est très court, maximum trois ou quatre jours. « On a peu de temps pour tisser des liens profonds. Ça dépend toujours du tempérament des personnes. Certaines sont attachantes et, rapidement, on développe de l’affection pour elles. D’autres fois, ça reste de l’ordre professionnel uniquement. Mais peu importe si la personne est attachante ou pas, j’aime toujours mes patients. J’adore surtout communiquer, échanger avec eux. J’aime voir des résultats encourageants, j’aime les voir prendre du mieux », explique l’infirmière auxiliaire.
Expertise acquise
Avec 10 ans d’expérience, Géraldine Dumé peut affirmer aujourd’hui qu’elle a confiance en elle. C’est d’ailleurs le premier conseil qu’elle donne aux nouvelles et aux nouveaux. « Je leur dis souvent, ayez confiance en vous. N’ayez pas peur de poser vos questions, n’ayez pas peur d’avoir l’air ridicule ». La mise à jour des compétences est aussi primordiale selon Géraldine. « Il faut suivre les formations disponibles, même si elles ne sont pas obligatoires. Aujourd’hui, si j’ai confiance en moi, c’est aussi beaucoup parce que j’ai fait partie de l’équipe volante. Ça m’a permis de toucher à tous les départements de l’hôpital et d’acquérir une expertise que je n’aurais pas eue autrement. Je suggère aux nouvelles “inf-aux” de travailler sur l’équipe volante. Et savoir qu’on est capable de toucher à tout, ça, c’est bon pour la confiance en soi ! »