Le parcours des travailleuses et travailleurs de métier de l’Université Concordia n’est pas banal. D’abord membres de la CSN, ensuite affiliés à la Marine marchande, puis au syndicat des Métallos, les employé-es de métier de Concordia sont de retour « à la maison ».
Depuis juin dernier, les 67 membres du nouveau Syndicat des travailleuses et travailleurs de métier de Concordia font à nouveau partie de la « famille CSN » et ils en sont très heureux. Plusieurs raisons militaient en faveur d’un changement de syndicat, comme l’explique le président du syndicat, Daniel Rodrigues. « Quand nous étions avec les Métallos et qu’on s’est retrouvés fusionnés sans notre consentement, il y a eu beaucoup de mécontentement chez nos membres. Les Métallos nous ont tassés, ils ne nous ont pas écoutés. Finalement, les membres m’ont approché pour que je commence des démarches avec la CSN. Ça a été très facile. On voulait vraiment faire un changement. On a eu toute l’aide nécessaire. On a voté presque à 100 % pour revenir à la CSN. »
Être écoutés, reprendre le contrôle de leur syndicat, devenir autonomes et gérer leurs propres affaires, c’est ce que voulaient les membres, ajoute le secrétaire du syndicat, Minh-Tien Do Dang : « La structure de la CSN, avec notre propre accréditation, notre exécutif sur place, un fonctionnement démocratique, c’est ce que les membres recherchaient. Si un membre a quelque chose à dire, il peut le faire. Ça se rend à l’exécutif et on en parle. On a maintenant plus de contrôle sur notre syndicat. »
Mais plus d’autonomie, c’est aussi davantage de responsabilités pour les membres, nous dit Daniel Rodrigues. « Ce sont de gros changements pour nous, on ne se le cachera pas. Quand on m’a demandé de faire des démarches auprès de la CSN, je leur ai dit que l’autonomie, ça voulait aussi dire plus d’ouvrage, plus d’implication. Là on gère nos propres affaires, on aime ça, mais l’ouvrage vient avec. On fait beaucoup de choses que nous ne faisions pas avant. On s’organise, on n’a pas le choix, mais ça se passe bien, on est bien encadrés. »
Les travailleurs et travailleuses de métier peuvent maintenant compter sur l’appui des autres syndicats CSN de l’Université Concordia, ajoute Minh-Tien Do Dang : « Ce que je trouve intéressant, c’est qu’il y a une synergie. Il y a beaucoup d’autres syndicats CSN, ici à Concordia, et ça nous aide dans nos revendications. »
La famille CSN à Concordia
Les présidents de tous les groupes CSN se parlent souvent et se rencontrent une fois par mois pour faire le tour des dossiers, pour s’entraider, nous dit Daniel Rodrigues : « Faire partie de la CSN, ça nous rapproche des autres syndicats de Concordia. On est de cinq à six groupes CSN en ce moment, ça nous donne de la force. On a de l’appui. On est mieux informés de nos droits. Faire partie de la communauté CSN nous aide beaucoup. Pour nous, c’est plus facile, on se sent moins isolés. On fait des choses ensemble, on travaille sur le régime de retraite. On a le soutien des autres présidents. Je peux m’appuyer sur eux quand j’en ai besoin, c’est très apprécié. »
Le nouveau Syndicat des travailleuses et des travailleurs de métier de Concordia est encore jeune. Tout reste à faire, mais ils sont heureux de leur choix. Deux priorités se dessinent : la réforme du régime de retraite et la négociation d’une convention collective. Sans contrat de travail depuis juin 2015, les plombiers, peintres, menuisiers et électriciens du Campus Sir Georges Williams de Concordia sont plus que jamais déterminés à se doter d’un bon contrat de travail. Ils se sentent maintenant bien outillés pour y arriver.