La quarantaine de travailleurs de Shred-It n’ont eu d’autre choix que d’entrer en grève ce matin face à l’intransigeance de l’employeur quant à leurs moyens d’action pour faire avancer la négociation. Les travailleurs avaient décidé de porter des jeans hier pour accentuer la pression sur l’employeur. Sa réponse démesurée n’a pas tardé : il leur a refusé de travailler en plus de les menacer d’éventuelles mesures disciplinaires.
L’entreprise qui offre un service de déchiquetage de documents accumule les tactiques antisyndicales depuis le début de la négociation. En réponse, les chauffeurs et les manutentionnaires avaient adopté à l’unanimité un mandat de grève en assemblée générale le 29 mars dernier. Depuis, les moyens de pression s’accentuaient pour forcer une accélération de la cadence de la négociation. Après des mois de négociation, des enjeux d’importance restent sur la table comme le temps supplémentaire, les salaires et l’utilisation de caméra de conduite par l’employeur.
« Tout ce qu’on veut, c’est que la négociation débloque enfin. Si nos moyens de pression déplaisent tant à l’employeur, il a juste à venir s’asseoir à la table de négociation. L’employeur doit mettre son mépris à la déchiqueteuse et négocier », explique Lesley Charles, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Shred-it–CSN.
« C’est inacceptable qu’une entreprise américaine utilise des tactiques antisyndicales pour tenter de casser les travailleurs. Quand j’ai entendu que l’employeur refusait aux membres de travailler en raison du port de jeans, je n’en croyais pas mes oreilles ! Ce qui est clair, c’est que les travailleurs sont unis et déterminés à se faire respecter », de conclure Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN).