« Ce n’est pas en changeant les mots que le premier ministre réussira à changer le sens des politiques d’austérité, a réagi le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau, au discours inaugural prononcé par le premier ministre Couillard, aujourd’hui. N’ayons pas peur des mots, il s’agit d’un discours sans réelle surprise, qui maintient plus que jamais le cap sur l’austérité et les compressions dans les services publics et les programmes sociaux. »
Selon le porte-parole de la CSN : « Où nous ont conduit 20 ans de tentatives pour atteindre le déficit zéro, sinon à réduire le rôle de l’État dans sa mission à offrir des services et des programmes qui répondent aux besoins de sa population, des économies régionales ? »
Commission sur la fiscalité
La CSN demande au premier ministre que la commission sur la fiscalité soit publique. La population et les groupes de la société civile doivent pouvoir y participer. « L’étude des questions qui concernent la fiscalité, le financement des services et des programmes sociaux ne doit pas être laissée qu’à des pseudo-experts, a poursuivi Jacques Létourneau. En outre, nous ne sommes pas d’accord avec les buts que poursuit le premier ministre avec cette commission : la finalité des politiques fiscales doit plutôt permettre un financement adéquat des services et une juste redistribution de la richesse. Nous voulons y être entendus. » Négociation du secteur public
Le premier ministre Couillard dit vouloir prôner de nouvelles façons de faire dans les négociations qui commenceront l’automne prochain avec le Front commun pour le renouvellement des conventions collectives dans le secteur public. « Il parle d’un partage des bénéfices, une vision qui cache cette idée que les travailleuses et les travailleurs qui dispensent les services à la population doivent être plus productifs pour obtenir des hausses salariales, a mentionné Jacques Létourneau. Mais un hôpital ou une école, ce n’est pas une chaîne de montage. On devrait plutôt considérer la réalité que les employé-es de l’État sont surchargés, en raison de toutes ces années d’austérité et de sous-financement, causant de graves problèmes de santé sur les plans physique et psychologique. Comment peut-il croire qu’en augmentant la cadence, les services seront mieux donnés ? »
La CSN salue tout de même la poursuite de la lutte aux changements climatiques, celle de l’électrification des transports et la relance de l’industrie navale. Mais le retour à la construction des minicentrales électriques est vraiment un non-sens, en particulier sur le plan environnemental.