Secteur de l'hôtellerie

Un départ prometteur

Réunis à Shawinigan les 26 et 27 novembre dernier, près de 30 syndicats du sous-secteur de l’hôtellerie de la Fédération du commerce–CSN ont adopté leur plateforme de revendications communes en vue de la prochaine négociation coordonnée. Le protocole de fonctionnement ainsi que le fonds d’appui en vue de ce neuvième cycle de négociation coordonnée ont également été entérinés par la centaine de représentantes et de représentants syndicaux présents.

Au cours des semaines qui ont suivi, chaque syndicat a consulté ses membres en assemblée générale pour qu’ils décident de prendre part ou non à la négociation coordonnée du sous-secteur de l’hôtellerie de la FC-CSN qui aura lieu en 2016. Cette démarche volontaire et démocratique constitue la base même de cette stratégie de négociation.

Le fonds d’appui : un outil solidaire

Toujours lors de cette rencontre du sous-secteur de l’hôtellerie, les représentants syndicaux ont adopté à l’unanimité une résolution afin de se doter d’un fonds d’appui pour soutenir les syndicats qui pourraient être en conflit.

La cotisation à ce fonds a été fixée à 2 $ par personne par semaine. Dans le but de signifier aux employeurs que le sous-secteur de l’hôtellerie est déterminé à réaliser des gains, cette contribution au fonds d’appui débutera à compter du 1er mars 2016 et cessera lorsque le dernier syndicat participant à la négociation aura réglé et renouvelé sa convention collective.

En adhérant à la négociation coordonnée, les syndicats décident donc aussi d’appuyer financièrement celles et ceux qui auraient à subir un conflit de travail pour en arriver à un règlement.

Le protocole de coordination

La réussite d’une négociation coordonnée repose sur un protocole de fonctionnement qui permet aux syndicats participants de structurer leur stratégie de négociation et de mobilisation pour la durée de l’exercice.

En adoptant et en signant le protocole de négociation coordonnée, chaque syndicat s’engage envers tous les autres à :

  • Déposer et négocier les demandes communes de la plateforme de négociation ;
  • Coordonner ses négociations et ses stratégies avec les autres syndicats ;Faire approuver par les autres syndicats des contrepropositions inférieures aux demandes communes avant de les déposer à sa table de négociation ;
  •  Participer au fonds d’appui.

La négociation coordonnée : une stratégie gagnante

Le sous-secteur de l’hôtellerie préconise la stratégie de la coordination de leur négociation depuis 1986. Celle-ci fut d’abord mise en œuvre dans la région de Québec, puis à Montréal l’année suivante. Au fil du temps, des milliers de travailleuses et de travailleurs de l’hôtellerie ont fini par obtenir de meilleures conditions de travail en revendiquant leur juste part de la richesse générée par l’industrie hôtelière du Québec. Le thème de cette année « Ensemble, nous sommes l’hôtellerie » — où l’on peut entrevoir un second message qui révèle qu’« Ensemble, nous sommes hot » —, souligne toute la puissance de cette manière innovante de concevoir la négociation. Une nouvelle négociation à suivre !

Les revendications de la négociation coordonnée de l’hôtellerie 2016

1) Obtenir davantage de reconnaissance pour les années de service

Afin de faire reconnaître leurs années de service, les travailleuses et les travailleurs du sous-secteur de l’hôtellerie demandent une amélioration de l’indemnité de vacances reçue annuellement par l’ajout de 0,5 % du salaire gagné par semaine de vacances. Puisque le nombre de semaines de vacances augmente avec les années de service, cette hausse leur offrirait une reconnaissance de la loyauté dont ils font preuve chaque jour envers leurs employeurs.

2) Obtenir une meilleure protection des emplois et de meilleures compensations

Les salarié-es de l’hôtellerie revendiquent l’introduction d’une disposition dans leurs conventions collectives visant à empêcher les abolitions fictives de postes ou les fusions des classifications que plusieurs d’entre eux ont malheureusement vécues ces dernières années.

Ils réclament également l’introduction ou l’amélioration d’une indemnité de départ qui serait versée en compensation lorsqu’un employeur met fin à des emplois dans les situations suivantes : changements technologiques, abolitions réelles de classifications, fermeture de département ou de l’hôtel, ou encore changement de vocation de l’établissement. Dans tous ces cas, une compensation de 2000 $ par année de service serait versée, sans plafond, à tous les salarié-es touchés directement ou indirectement par ces décisions et qui perdent leur emploi.

3) Consentir une convention collective de quatre ans, mais pas sans contrepartie

Les deux dernières négociations coordonnées ayant toutes deux abouti à des contrats de quatre ans, les membres sont conscients du désir des employeurs de renouveler les conventions collectives pour une période équivalente.

Cependant, cette durée ne sera acceptée qu’en contrepartie d’une augmentation plus importante des salaires lors de cette quatrième année.

4) Profiter de la croissance prévue dans l’hôtellerie

Dans son Plan de développement de l’industrie touristique 2012-2020, Tourisme Québec précise que d’ici 2020, l’industrie touristique québécoise s’est fixé pour objectif d’augmenter ses recettes à 18,9 milliards de dollars, soit une croissance annuelle moyenne de 5 %. Cette croissance ne tient pas compte du fait que la diminution du nombre d’unités disponibles pour la clientèle exerce une pression à la hausse sur les taux d’occupation, ce qui entraîne une augmentation des revenus pour les employeurs.

Puisque les travailleuses et les travailleurs de l’hôtellerie sont à la source de cette croissance des recettes, il est tout à fait légitime qu’ils reçoivent leur juste part du gâteau. Voilà pourquoi ils revendiquent les augmentations salariales suivantes : 2016 4 % 2017 4 % 2018 4 % 2019 5 %


À la Fédération du commerce–CSN, l’hôtellerie fait partie du secteur 4 – Tourisme qui est composé de 93 syndicats affiliés provenant de plusieurs régions du Québec et qui compte près de 7700 membres. Celui-ci est divisé en trois sous-secteurs : l’hôtellerie, les loisirs et la restauration.

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