Le Québec doit rattraper d’urgence son retard dans le financement et la prestation des soins à domicile, soutient la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN). Une note de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) parue aujourd’hui démontre qu’il est nécessaire d’investir 4 milliards de dollars d’ici 2021-2022 pour instaurer un changement de cap et répondre aux besoins grandissants de la population.
Une nouvelle recherche qui confirme le retard du Québec dans les soins à domicile
La note socioéconomique de l’IRIS diffusée aujourd’hui illustre bien l’ampleur du retard accumulé par le Québec en ce qui concerne la prise en compte des besoins de la population dans les soins à domicile. Cette note s’ajoute au portrait qu’est en mesure de dresser la FSSS-CSN, alors que les travailleuses et travailleurs des soins à domicile constatent quotidiennement les effets des compressions budgétaires sur l’offre de soins à domicile. La Protectrice du citoyen et le Vérificateur général en viennent eux aussi aux mêmes conclusions dans leurs rapports des dernières années.
« Il est grand temps de prendre le virage des soins à domicile au Québec. C’est ce que veut la population et c’est ce que toutes les études nous indiquent de faire. Investir dans ce secteur nous permet de soigner les gens là où ils sont. Cet investissement nécessaire de 4 milliards est bien loin des maigres sommes consenties par le ministre Barrette. Ça nous prendra plus que des peanuts pour répondre aux besoins de la population ! En attendant que le gouvernement se réveille, ce sont des milliers de femmes qui s’appauvrissent en devant faire affaire avec le privé ou en étant forcé de devenir aidante naturelle », lance Guy Laurion, vice-président de la FSSS-CSN.
Miser sur l’expertise du personnel du secteur public pour développer nos soins à domicile
Prendre le virage des soins à domicile est une voie qui s’impose. En ajoutant un investissement de 4 milliards d’ici à 2021-2022 comme le propose l’IRIS, le Québec serait en mesure d’augmenter considérablement le nombre d’heures de soins à domicile qui sont donnés par le secteur public. Ces soins offerts par les Auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS) et par plusieurs professionnel-les sont les mieux à même de répondre aux besoins de la population. Le travail interdisciplinaire des équipes des soins à domicile des CLSC est celui qui permet le mieux de suivre l’évolution de l’état de santé des usagères et usagers et d’adapter l’offre de soins en conséquence.
Le gouvernement pourrait financer une bonne partie de ces nouveaux investissements en appliquant des solutions mises de l’avant par la CSN depuis plusieurs années, notamment en revoyant le mode de rémunération des médecins et en instaurant une assurance médicaments 100 % publique.
« Pour donner des soins à domicile de qualité, il faut miser sur le travail qui se fait par les équipes des CLSC. L’inaction gouvernementale mène au développement du privé dans ce secteur, ce qui est une erreur lourde de conséquences pour la population. La meilleure manière de s’assurer de maintenir l’autonomie des personnes le plus longtemps possible, c’est de prendre en charge l’ensemble de leurs besoins. Et pour ça, il n’y a que le personnel des CLSC qui est en mesure de le faire ! », de conclure Guy Laurion.
À propos de la FSSS-CSN
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.