« Bien qu’il s’agisse de son premier exercice du genre, le budget du ministre Leitão est dans la lignée directe des 25 dernières années des budgets québécois. Si le ministre tente de présenter son budget dans des termes différents, il maintient carrément le cap sur l’austérité, a réagi le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau. Il cache des réductions considérables de services publics qui frapperont durement la population du Québec dès cette année. Au surplus, ce budget trace les ornières pour des coupes plus importantes encore qui pourraient survenir au cours du premier mandat des libéraux. »
Selon la CSN, geler les effectifs dans l’ensemble des services publics et limiter les dépenses de programmes sous la barre des coûts de système ne peut conduire qu’à des diminutions de services et à des accroissements des charges de travail pour celles et ceux qui œuvrent dans le secteur public. « Le gouvernement continue de parler de gains de productivité de 2 % de la masse salariale, a poursuivi Jacques Létourneau. Mais de quoi parle-t-il au juste ? Les écoles et les hôpitaux ne sont pas des chaînes de montage et les statistiques de santé et de sécurité démontrent l’essoufflement des personnels. » La CSN déplore en outre que le gouvernement Couillard ne reporte pas à plus long terme l’atteinte du déficit zéro, prévu pour 2015-2016.
« Il est impossible de satisfaire les besoins toujours croissants de la population, au regard des services publics et des programmes sociaux, dans un tel contexte d’austérité, a mentionné Jacques Létourneau. Si la CSN souscrit à la nécessité d’une meilleure gestion des finances publiques, elle croit que c’est en assurant un développement durable créateur d’emplois dans toutes les régions du Québec que nous y parviendrons. « Dans son histoire, la population a fait des choix qui ont fait du Québec une société plus juste et plus solidaire. Le gouvernement doit en tenir compte et préserver l’essence d’un État social fort. »
Considérant la Commission d’examen sur la fiscalité, la CSN estime qu’elle ne devrait absolument pas être limitée à des experts qui viendraient valider les choix politiques des libéraux. « Nous estimons qu’elle doit permettre notamment aux groupes qui représentent les travailleuses et les travailleurs de l’État et la population d’intervenir pour exprimer leurs positions sur la fiscalité et le financement des services publics et les programmes sociaux. » Même si la CSN salue certaines mesures, dont la réduction de 20 % de certains crédits d’impôts pour les entreprises et l’investissement de 10 millions de dollars dans le secteur de la biomasse, ce budget n’a vraiment pas ce qu’il faut pour relancer l’économie du Québec. « De plus, compte tenu des décisions prises par le gouvernement conservateur à Ottawa à l’égard des fonds de travailleurs, nous aurions souhaité que les libéraux tiennent compte de ce contexte et n’abaissent pas le plafond des cotisations. »