Choqués et indignés par la décision de l’Université Téluq de lancer un appel d’offres pour obtenir les services de correcteurs externes qui feront une partie du travail des tutrices et des tuteurs en grève générale depuis le 28 janvier, les délégué-es au Congrès du Conseil central du Montréal métropolitain manifestent ce midi devant les bureaux du premier ministre pour réclamer son intervention.
« C’est un geste désespéré de la part d’un employeur s’acharnant à tenter de briser un syndicat, et maintenant de briser une grève, plutôt qu’à négocier avec ses enseignants. C’est plutôt incongru et scandaleux de la part d’un établissement d’enseignement public de cette envergure, surtout après des représailles envers la présidente pour ses activités syndicales. Le premier ministre devrait mettre tout son poids pour mettre fin à cette dérive de la direction. La majorité des étudiants de la TÉLUQ sont sur le marché du travail, ce sont nos membres syndiqués, ils ne méritent pas d’être privés de l’expertise des tuteurs et tutrices », souligne Jean Lortie, secrétaire général de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).
Une impression de déjà-vu
Après le transfert en 2017 de l’encadrement d’étudiant-es à une entreprise privée, l’Institut Matci, , c’est un peu comme le jour de la marmotte. L’université tente à nouveau de sous-traiter le travail des tutrices et tuteurs. « C’est aberrant ! Ce sont des personnes non employées par la TÉLUQ, n’ayant ni la formation ni l’expérience des tutrices et des tuteurs, qui détermineront si ces étudiant-e-s obtiennent ou non leur diplôme. Encore une fois, quelle sera la valeur de ce diplôme ? » questionne Richard Bousquet, vice-président et responsable du regroupement université de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN).
Bien que le geste posé par l’université suscite la colère et l’indignation chez les délégué-es au Congrès, elle leur inspire aussi la solidarité. « En participant à cette manifestation nous clamons notre appui aux revendications des tutrices et des tuteurs de la TÉLUQ et à la lutte qu’ils mènent pour le maintien de la qualité de l’encadrement à la TÉLUQ et la préservation de leurs emplois », de mentionner Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain.
La TÉLUQ souhaite-t-elle réellement négocier ?
La question se pose de plus en plus. Le syndicat avait accepté une trêve médiatique en échange d’un blitz de négociation. L’objectif était de permettre aux étudiant-es de retrouver leur service d’encadrement et d’évaluation le plus tôt possible. « Pour toute réponse, la TÉLUQ a décidé de confier notre travail à d’autres, alors que nous sommes en grève depuis presque cinq mois. Il est temps que la direction cesse de se moquer de nous et agisse comme un employeur responsable », conclut Nancy Turgeon, présidente du Syndicat des tuteurs et tutrices de la Télé-université (STTTU-CSN).