Coup de force contre les juristes de l'État

Un appel au gouvernement Couillard à ne pas voter la loi spéciale

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) lance un ultime appel aux députés du Parti libéral du Québec à ne pas adopter le projet de loi 127 qui nie le droit à la libre négociation des juristes de l’État et leur impose de retourner au travail. « Par ce coup de force, le gouvernement Couillard enfermerait les pourparlers dans un carcan qui ne permettrait pas à la négociation de se poursuivre avec diligence et bonne foi, en raison notamment du délai de 45 jours prévu au PL127 », a dénoncé le président de la CSN, Jacques Létourneau.

Avec ce projet de loi déposé sous le bâillon, le ministre Moreau suspend une épée de Damoclès au-dessus de la tête des membres de LANEQ et brime le droit d’association, pourtant reconnu par la Cour suprême et les chartes des droits et libertés. « On ne peut permettre une libre négociation en cassant une grève, en empêchant tout recours à des moyens de pression et en imposant un délai au processus de discussions, a poursuivi Jacques Létourneau. Le gouvernement doit laisser toutes les chances à la négociation afin de favoriser une entente satisfaisante pour les parties. »

La décision rendue par le plus haut tribunal du Canada, en 2015, qui a renversé un jugement de la Cour d’appel de la Saskatchewan, confirme que le droit d’association implique le droit de grève. Il ne peut ainsi être refusé aux syndiqués. La CSN rappelle qu’elle a été la seule centrale syndicale à intervenir à la Cour suprême dans ce jugement afin de défendre notamment le droit de grève pour les syndiqués du secteur public, trop souvent bafoué au Québec.

Avec ses 170 000 membres, la CSN est la plus importante organisation syndicale du secteur public québécois et représente près de 325 000 travailleuses et travailleurs dans tous les secteurs d’activité regroupés dans quelque 2000 syndicats.

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