Pour la CSN, le bilan du gouvernement Couillard, depuis son élection, confirme que le véritable objectif du gouvernement n’est pas l’atteinte de l’équilibre budgétaire, puisqu’il a engrangé des surplus de 6 milliards de dollars (avant le versement au Fonds des générations) à partir de l’année 2015-2016, alors qu’il continuait d’appliquer des mesures d’austérité. « C’est la population et les salarié-es de l’État qui ont assumé les effets du sous-financement et des coupes budgétaires qui permettent aujourd’hui une hausse des dépenses qui demeurent, pour nous, insuffisantes », a poursuivi le président de la CSN.
« Au rythme où le gouvernement verse des sommes au Fonds des générations, la cible de 45 % de la dette brute par rapport au PIB sera atteinte plus rapidement que prévu en raison des montants supplémentaires remboursés en fin d’année par le gouvernement », a mentionné Jacques Létourneau.
Le gouvernement peut bien se targuer d’accroître les dépenses en santé de 4 % au cours de la prochaine année, les coûts de système auraient commandé une hausse du budget de 4,5 %. En outre, le manque à gagner dans ce secteur au cours des trois dernières années s’est élevé à 3 milliards de dollars, en raison de l’austérité qui a caractérisé les politiques du gouvernement Couillard depuis son élection. Des services à la population dans les centres jeunesse, dans les soins aux aîné-es, dans les hôpitaux et les autres établissements ont été passés au hachoir et la charge de travail des travailleuses et des travailleurs du réseau n’a cessé de s’alourdir. Le budget actuel ne vient absolument pas corriger les effets des compressions draconiennes passées. »
En outre, le budget pour les établissements de la santé et des services sociaux s’accroîtra de 3,1 %, alors que la part de la rémunération des médecins et du coût des médicaments continueront d’accaparer une part imposante du budget avec des hausses respectives de 5,9 % et de 5,8 %.
L’augmentation budgétaire de 4 % dans le secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur, bien qu’importante, ne couvre pas non plus les effets des coupes depuis 2013-2014. « Les mesures d’austérité ont privé ce réseau de quelque 2,2 milliards de dollars, a estimé le président de la CSN. Le réinvestissement n’est certes pas à la hauteur des coupes qui ont mis à mal nos écoles, nos collèges et nos universités ». D’ailleurs, nous préparons en mai des États généraux de l’enseignement supérieur qui permettront de faire le point sur la situation dans ce secteur. »
Du côté du soutien aux médias, la CSN salue ce premier geste posé dans ce secteur. La centrale syndicale craint cependant que les mesures annoncées, à la hauteur de 36 millions de dollars sur cinq ans, ne correspondent aux besoins. « Avec la menace que fait peser le projet de loi 122 sur la presse écrite, qui résulterait en une perte de revenus publicitaires de 50 millions sur cinq ans, nous nous serions attendus à davantage du ministre Leitão. »
À l’égard du développement des régions, la CSN déplore que les sommes prévues soient plus importantes à partir de l’année électorale. Jacques Létourneau : « Avec la destruction des organisations régionales de création d’emplois, il aurait fallu que le budget Leitão permette dès maintenant d’agir en faveur des régions. »