Avant d’octroyer le contrat de fabrication du futur tramway de Québec, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) demande aujourd’hui au gouvernement de bien considérer l’empreinte écologique des entreprises en lice et l’expertise locale des travailleuses et travailleurs québécois.
Il y a quelques jours, on apprenait que deux manufacturiers internationaux avaient manifesté leur intérêt pour fournir le matériel roulant du futur réseau de tramways de la Vieille Capitale. Entre les deux, il faudra choisir. Et pour la CSN, c’est une belle occasion de privilégier l’environnement et le savoir-faire de la main-d’œuvre québécoise.
Alstom a des racines au Québec
Du nombre, Alstom, est certes une multinationale d’origine française. Mais c’est elle qui a racheté l’an dernier les installations de Bombardier Transport à La Pocatière et à Saint-Bruno-de-Montarville. C’est elle qui a assuré le maintien au Québec des emplois spécialisés et de qualité dans la fabrication de matériel roulant.
Rappelons que récemment, le gouvernement du Québec lui a accordé un prêt de 56 millions de dollars pour moderniser son usine du Bas-du-Fleuve. Alstom compte 4500 employé-es au Canada et, de toute évidence, entend bien y rester. Cette entreprise produit ici, avec des gens d’ici. Et parce que son usine est située tout près de la ville de Québec, elle est une candidate de choix pour réduire la facture environnementale du projet.
L’erreur du REM
« Il ne faut pas répéter l’erreur de la Caisse de dépôt et placement du Québec qui a choisi de construire les voitures du Réseau express métropolitain (REM) en Inde, affirme le président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), Louis Bégin. Les voitures indiennes ont été construites dans un pays où les usines sont alimentées par du charbon et du diesel. Et il a fallu des tonnes de carburant pour les livrer ici par bateau. »
« Alors que produire au Québec, c’est profiter d’une énergie propre : l’hydro-électricité. Et produire localement, c’est une façon sensée de réduire les gaz à effet de serre, ajoute-t-il. En matière d’environnement, il est temps que les bottines du gouvernement Legault suivent ses babines. On est vert ou on ne l’est pas. »
Selon la FIM-CSN, aucun accord de commerce international n’interdit aux États de considérer l’impact environnemental des soumissions qui leur sont faites, ni d’ailleurs l’expertise des travailleuses et travailleurs qui fabriqueront le produit.
Un choix de société
Pour la présidente de la CSN, Caroline Senneville, « les préoccupations environnementales sont au cœur des valeurs mises de l’avant par notre centrale pour l’avènement d’un monde durable, plus juste et plus équitable ».
« Tenir compte de l’empreinte écologique et de l’expertise locale permet aussi de développer l’économie de nos régions et d’y maintenir des emplois de qualité, souligne-t-elle. C’est gagnant-gagnant. »