Projet d’exploitation minière d’apatite à Sept-Îles

Tout projet minier économiquement viable passe d’abord par l’acceptabilité sociale, et les élus nord-côtiers ont une responsabilité à cet égard

Le Conseil central Côte-Nord–CSN (CCCN–CSN) est d’avis que le projet Mine Arnaud de Sept-Îles présente un potentiel de développement économique prometteur pour la région, mais soulève aussi d’importantes préoccupations liées à l’inclusion socioéconomique des Nord-Côtiers ainsi qu’à l’écosystème. En présentant aujourd’hui son mémoire, le CCCN–CSN a lancé deux messages. Tout d’abord, il souhaite que le Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE) ne donne pas un avis favorable sans éclaircissements et garanties de la part du promoteur sur ces éléments. Ensuite, si les citoyens souhaitent une consultation publique sur le projet, que le conseil municipal puisse prendre acte de cette demande.

« Soyons clairs : les projets miniers, comme celui de la mine Arnaud, sont bienvenus dans la région mais pas à n’importe quel prix », a martelé d’entrée de jeu le vice-président du CCCN–CSN, monsieur François Marceau. « Plusieurs informations essentielles sont manquantes et suscitent l’inquiétude de la population. Conséquemment, nous souhaitons que le promoteur les fournisse avant que le projet reçoive notre appui », a-t-il poursuivi.

Les préoccupations du Conseil central sont d’abord liées à la dimension socioéconomique du projet minier annoncé. D’une part, les emplois créés devront l’être pour les travailleuses et les travailleurs nord-côtiers, incluant les Innus, et d’autre part, le Conseil central souhaite que ces emplois soient aussi occupés par des travailleurs de l’extérieur de la région qui, nous le souhaitons, viendront s’établir sur notre territoire pour y vivre de façon permanente. D’autre part, le CCCN–CSN s’interroge également sur la capacité des services nord-côtiers de santé et de formation à accueillir de nouveaux travailleurs et leurs familles. De plus, le CCCN–CSN croit qu’il faut arriver à créer des domaines d’expertises parmi les fournisseurs qui assureront des emplois sur la Côte-Nord.

Le Conseil central a également des préoccupations quant aux impacts environnementaux des travaux de construction et de l’exploitation de cette mine à ciel ouvert. En outre, le CCCN–CSN s’inquiète de la proximité du projet minier du Lac-des-Rapides, principale source d’eau potable de la population septilienne et de ses environs, de l’impact des poussières industrielles sur la qualité de l’air ainsi de l’augmentation du trafic maritime dans la baie de Sept-Îles, joyau faunique et floral.

« Pour cela, nous exigeons de la part du gouvernement la tenue d’une consultation publique sur l’acceptabilité sociale du projet, afin que les élus locaux aient de meilleures balises pour mener des consultations sur ces projets spécifiques en amont des audiences du BAPE », rajoute monsieur Marceau. « Un dialogue entre les parties pour et contre est rendu nécessaire, car l’information incomplète présentée de part et d’autre a provoqué une cristallisation de l’opinion publique en deux camps qui n’aide en rien à la prise de décision éclairée. », souligne monsieur Marceau.

Pour la tenue de cette consultation publique sur l’acceptabilité sociale du projet, le CCCN–CSN souhaite que les deux courants soient présents ainsi que les élus locaux, en appliquant une philosophie de développement durable dans la lecture et l’analyse du projet afin que les intérêts sociaux, économiques et environnementaux des citoyens soient défendus avant ceux du promoteur.

Veuillez noter que monsieur François Marceau sera aux audiences pour toute demande d’entrevue sur place.

À propos du Conseil central Côte-Nord–CSN

Le Conseil central Côte-Nord (CCCN) regroupe plus de 50 syndicats représentant quelques 5 500 membres sur un territoire qui s’étend de Tadoussac à Blanc-Sablon, en passant par Anticosti et Fermont. Le CCCN est affilié à la CSN, une organisation syndicale fondée en 1921 qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

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