La CSN dénonce vigoureusement la surveillance policière dont font l’objet de nombreux journalistes dans l’exercice légitime de leur fonction. En plus de la surveillance de Patrick Lagacé par le SPVM, dont le cas a été rendu public en début de semaine, de nouvelles informations font état de six journalistes travaillant à La Presse, à Radio-Canada et au Journal de Montréal, épiés cette fois-ci par la Sureté du Québec.
La CSN s’inquiète du peu de considération à l’égard du travail journalistique dont font preuve les corps policiers et la justice. « Il y a eu accumulation, dans les dernières années, d’histoires de surveillance policière et de perquisitions chez des journalistes. Pourtant, on l’a dit et redit, l’exercice de la liberté de presse est l’un des fondements d’un système démocratique. En agissant de la sorte, les corps policiers nuisent au travail journalistique en brisant la confiance qui doit s’établir entre un journaliste et une source. Ultimement, ils briment le droit du public d’être bien informé », affirme Jacques Létourneau, président de la CSN.
« Bien que le premier ministre Philippe Couillard ait annoncé de nouvelles mesures afin de protéger les sources, il faudra en faire davantage pour assurer une pratique journalistique saine, estime Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications (FNC–CSN). Il est grand temps que le gouvernement envisage l’adoption d’une loi qui consacrerait la protection des sources. En 2007, on y était presque arrivé alors que Serge Ménard avait présenté un projet de loi, qui est malheureusement mort au feuilleton lors du changement de gouvernement. »
Des corps policiers qui n’hésitent pas à recourir à la surveillance et aux perquisitions chez des journalistes, et des juges de paix qui délivrent ces mandats sans trop hésiter, le problème semble endémique aux yeux de la FNC–CSN pour qui une enquête indépendante s’avère nécessaire. « Il faut faire la lumière sur ces pratiques. On ne peut et on ne doit pas faire l’économie d’une enquête indépendante exhaustive et rigoureuse, considère Pascale St-Onge. Est-ce la pointe de l’iceberg? Combien d’autres cas ne sont toujours pas connus à l’heure où l’on se parle? »
Pascale St-Onge rappelle que les journalistes membres de la FNC–CSN qui ont été victimes de surveillance policière pourront compter sur leur syndicat et sur la CSN pour les épauler.